Une première sans lendemain

Aujourd’hui lorsque l’on parle de grandes sélections nationales, le Portugal arrive rapidement dans les noms cités. Pourtant, au XXe siècle, si les Portugais sont plutôt puissants en club, au niveau de la sélection ils font figure de « nain » et ne sont jamais mentionnés lorsque l’on aborde la grande histoire du football.

L’année 1996 va marquer un tournant : le Portugal finit quatrième d’un des tournois des Jeux olympiques les plus relevés de l’histoire, derrière un emballant Nigéria et les armadas argentine et brésilienne. Quelques semaines plus tôt, le pays avait aussi retrouvé l’Euro et allait entamer un cycle avec une seule compétition manquée en 30 ans[1]. Mais cela n’occulte pas que lors des 90 années précédentes, c’est une véritable traversée du désert avec seulement deux Coupes du monde, une magnifique aventure en 1966 et un gâchis monumental en 1986, un surprenant Euro en 1984 et une seule participation aux Jeux olympiques… en 1928.

Comment expliquer cet incroyable trou d’air pour un pays qui a toujours eu un grand réservoir de joueurs talentueux et une équipe, sur le papier du moins, largement au niveau des échéances internationales. Nous avions déjà évoqué ici les difficultés à se qualifier pour une Coupe du monde, mais dans cet article nous allons remonter encore plus loin dans le temps pour s’intéresser à ce qui aurait pu être le mythe fondateur de la sélection.

Le football est arrivé au Portugal à la fin du XIXe siècle[2], des compétitions commencent à s’organiser dès le début de XXe siècle. Mais il va falloir attendre 1921 pour voir un match de l’équipe nationale, presque vingt ans après l’équipe de France mais seulement une année après les voisins espagnols. C’est d’ailleurs chez ces rivaux de toujours que pour la première fois onze joueurs iront défendre le maillot portugais. Et après quatre défaites en autant de matchs contre ces mêmes voisins, c’est finalement face aux Italiens où jouaient déjà trois futurs champions du monde, Combi, Caligaris et Rosetta, que les Portugais vont perdre leur virginité en 1925 et gagner le premier match de leur jeune histoire[3]. Des matchs nuls contre les Tchécoslovaques et Hongrois, et une victoire 4-0 contre la France font des Portugais une équipe prise au sérieux.

C’est cette montée en puissance qui va permettre aux Portugais d’être invité il y a 96 ans aux Jeux olympiques d’Amsterdam. Cette compétition restera pour longtemps, le « moment de gloire » du foot portugais, démontrant encore une fois la pauvreté de leurs performances dans les grandes compétitions. En effet jusqu’au magnifique parcours des « Magriços » d’Eusebio en 1966, cette aventure hollandaise sera la seule histoire à conter de l’équipe nationale.

La jeune fédération portugaise va charger le capitaine du premier match, sept ans plus tôt, Cândido de Oliveira d’être l’entraineur de cette sélection composée de jeunes talents. S’il est évident que la pépite de son équipe est le joueur de Belenenses, Pepe (20 ans au moment de la compétition) joueur à l’histoire tragique, il n’est pas le seul jeune bourré de talent qui participera à ces Jeux olympiques. On peut citer Vítor Silva, 19 ans feu follet du Benfica ou Waldemar Mota 22 ans pilier du FC Porto de l’entre-deux-guerres. Un autre joueur important est Augusto Silva, joueur des premières heures de Belenenses, mentor de Pepe et entraineur du club de Belém lors de son seul titre de champion en 1946, il reforme en sélection son duo de club au milieu de terrain avec César de Matos. On peut également citer Armando Martins du Vitoria Setubal, Carlos Alves de Caracavelinhos ou le meilleur gardien lusitanien de l’époque Antonio Roquete, qui quittera le football pour garder d’autres cages, celles de la dictature de l’Estado Novo.

Le coach mythique de la sélection, 32 ans aux moments des jeux (mais 20 de plus lors de la photo). Il sera sélectionneur de 1926 à 1929 puis de 1935 à 1945, il entrainera notamment les 5 violons au Sporting et Zizinho, Zagallo et cie au Flamengo en 1950. Il entrainera jusqu’à sa mort l’Academica de Coimbra. Sa mort résume l’homme, il est mort en Suède le 23 Juin 1958 alors qu’il couvrait la compétition pour le journal A Bola.
Roquete, probablement le meilleur gardien des Jeux qui va multiplier les exploits. Nous en reparlerons un jour sur P2F, notamment de sa carrière « à la Villaplane » à partir de 1931
Les 3 de Belenenses, l’infatigable travailleur du milieu Cesar de Matos à gauche, le leader charismatique de l’équipe Augusto Silva, véritable métronome de l’équipe et Pepe le talent pur de l’effectif
Trois cadres de l’équipe à gauche le solide défenseur du Benfica Raul Figueiredo, surnommée Tamanqueiro, le sabotier. Au milieu Carlos Alves, surnommé « gant noir » pour son habitude d’en porter à chaque match. Habitude qu’il donnera à son petit-fils Joao Alves qui passera au PSG et portera en hommage à son grand-père des gants noirs après son décès. Et à droite l’attaquant du Vitoria de Sétubal, Armando Martins.
Deux des joueurs les plus talentueux de l’effectif, à droite le Benfiquista Vitor Silva, 19 ans à AMsterdam, qui marquera plusieurs fois en 1928. Et à droite Waldemar Mota, joueur du FC Porto qui inscrira un triplé retentissant contres les italiens en amical. Il formera plus tard une terrible paire avec Pinga, grande star de Porto (mais absent lors de ces JO).

La préparation des Jeux est très encourageante, les Portugais accrochant les Argentins et les Espagnols[4] à Lisbonne ainsi que les Français au Parc des princes. Mieux encore ils écrasent les Italiens, de Monti et Orsi 4-1 à Porto sur un triplé du local, Waldemar Mota. La ferveur est grande au pays et c’est devant une foule assez nombreuse que la sélection embarque le 21 Mai à bord du « Sud-Express » à la station de Rossio à Lisbonne avec l’espoir secret de marquer l’histoire de ce jeune sport. Dans le trajet pour Lisbonne, les projections sont optimistes les joueurs « veulent battre l’Uruguay en finale« , le tableau étant connu les joueurs portugais se voient battre Chiliens, Yougoslaves, Belges et Italiens jusqu’à la finale.

Une foule importante accompagne leur équipe à la gare en ce mois de Mai 1928.

L’état d’esprit des joueurs est admirable, en plus de cette confiance inédite pour la sélection, l’ambiance est à la fête malgré la durée du voyage. Un journaliste qui fait partie de la délégation relate dans le Diario de Lisboa  » Ces jeunes du football savent faire passer le temps comme personne. Chacun à son numéro pour divertir ses camarades, des magiciens, des chanteurs de fado, des joueurs de guitares, des jongleurs, des clowns…Figueiredo et Carlos Alves sont les plus en vus, jouant sans cesse de la guitare tout en chantant du fado ». La délégation est même accompagnée de l’actrice, chanteuse et danseuse Laura Costa, mascotte glamour et animatrice officielle de l’équipe.

L’arrivée à Amsterdam est donc festive et pleine d’allégresse mais l’équipe doit rapidement se préparer pour son match pré-éliminatoire contre le Chili. L’équipe sud-américaine décrite comme « Un groupe homogène, solide, plein de malice et très dur sur l’homme« , est habituée aux joutes contre l’Argentine ou l’Uruguay. Conscient qu’une défaite à ce stade signifierait un retour au pays avant même le début de la compétition, les Portugais ont du mal à rentrer dans le match. Leur nervosité va se traduire par un premier but spectaculaire de Saavedra encaissé à la 3e minute, avant que Carbonell ne double la marque à la 14e minute. Le cauchemar est total car Armando Martins se blesse et le Portugal est condamné à finir le match à 10.

Première secondes des portugais aux JO!

Cela était sans compter sur les deux feux-follets offensifs, Vitor Silva allait d’abord réduire l’écart avant que Pepe n’inscrive un doublé dont un but de la tête. Mota clôturera le score à l’heure de jeu après un festival de dribbles et les Portugais se qualifièrent pour les huitièmes. Les observateurs sont unanimes « Le Portugal a été brillant au milieu de terrain, et a su opposer à la solidité chilienne, un jeu du « peuple », plein de technique et de mouvement« . Les Portugais sont enfin officiellement dans le tournoi olympique. Et pendant qu’ils arpentent ensemble les rues d’Amsterdam « Sans qu’aucun de nous soit capable de prononcer correctement le nom de la rue Nieuwendjik où se trouve notre hôtel« , les joueurs découvrent que personne ne connait leur équipe voire leur pays. La délégation est scandalisée de ne voir « aucun drapeau portugais dans les rues« , pire quand ils en voient un c’est l’ancien drapeau de la monarchie déchue qui flotte sur la devanture d’un grand hôtel.

Pepe inscrira deux buts lors de ce match (même si il est difficile de comprendre quelle action a pu amener cette photo!)

Ils découvrent aussi avec stupéfaction la qualité des infrastructures : « Le terrain ressemble à un billard, alors que la plupart de nos matchs se déroulent sur terre battue ! » Les joueurs sont ébahis et pressés de jouer sur ce terrain sans faux rebond qui va forcément améliorer leur jeu rapide et très technique. Dans cette phase ils restent encore des équipes faibles, qui doivent plus leur présence à la puissance de leur fédération qu’au talent de leur onze joueurs. Certains scores le démontrent très bien(le 11-2 des Argentins face aux Américains par exemple). Mais le Portugal ne tombera pas contre une telle équipe. En effet ils tombent contre une autre nation en devenir, la Yougoslavie de celui qui s’appelle encore Ivan Bek. Les deux équipes sont conscientes de leur niveau et ont de grands espoirs pour la suite de la compétition. Un jour après leur première victoire en compétition internationale, voici les Portugais de nouveau prêt au combat.

Vitor Silva voit sa frappe stoppée par le gardien Geza Siflis

Le match est un vrai combat de boxe entre ces deux équipes ambitieuses. Les deux gardiens Roquete, déjà excellent contre le Chili et Geza Siflis ne laissent rien passer. Les Yougoslaves finissent par trouver la brèche par Bonacic sur une attaque venant du côté droit mais deux minutes après sur une longue ouverture de Augusto Silva, Vítor Silva égalise. Les petits attaquants portugais ont du mal face aux colosses Yougoslaves, Pepe est serré de prêt et a des difficultés à être dangereux. Le match est âpre et tendu, Waldemar Mota et Ivkovic sont même exclus après une bagarre en deuxième mi-temps. En fin de match le Portugal domine la balle mais le jeu est haché par de multiples fautes et finalement l’homme du match, Augusto Silva va faire basculer la rencontre en toute fin de match sur une action plutôt heureuse. Lui et son compère du milieu César de Matos sont les hommes du match, déjà très en vue contre les Chiliens la paire du Belenenses sont réellement « l’axe de l’équipe« .

Roquete sort devant Bek et Sotirovic, Figueiredo est au combat, Carlos Alves observe. En arrière plan on voit Jorge Vieira et l’arbitre Alfred Birlem est au premier poteau

Après avoir battu les Chiliens et les Yougoslaves, le Portugal n’avait plus qu’un match à disputer pour rêver du podium. Un seul obstacle se dresse devant eux : l’équipe égyptienne, inconnue et sous-estimée .Et comme cela se répétera souvent dans l’histoire du Portugal ce match contre un outsider solide défensivement va signer la fin de l’aventure. Les Portugais dominent le début de match, deux buts étant refusés pour hors-jeu, les Égyptiens attaquent par leur aile gauche et sur une des premières occasions ouvrent le score au quart d’heure de jeu . Le vent se lève et perturbe fortement le jeu portugais qui maitrise particulièrement le jeu long, les « Pharaons » de Mokhtar trompent deux autre fois un Roquete pourtant toujours aussi solide, et si le premier but est finalement annulé le score est de 2-0 à la mi-temps . Pendant ce temps-là les Portugais ratent de nombreuses grosses occasions. Le vent souffle toujours plus fort, à l’inverse du physique portugais qui décline fortement en deuxième mi-temps. Aussi intraitable avec les attaquants adverses qu’il le sera avec les communistes plus tard, Roquete continue les exploits et préserve le score mais les Portugais ne trouvent plus les ressources pour attaquer. Le but tardif de Vítor Silva sur un exploit personnel n’empêchera pas la défaite et le rêve portugais s’arrête net, à un match d’une potentielle gloire.

L’attaquant égyptien trompe Cesar et Roquete pour offrir la victoire à son pays.

Les Jeux se poursuivent et l’Égypte est écrasée 6-0 par l’Argentine, avant de perdre par un humiliant 11-3 dans le match pour la médaille de bronze contre l’Italie, cette même Squadra azzura qui, quelques mois avant la compétition, avait été battu largement à Porto. La médaille d’or revient à l’Uruguay, qui devient double champion olympique et officieusement double champion du monde. La FIFA, également réunie à Amsterdam, décide alors de créer la Coupe du monde, une compétition qui, deux ans plus tard, connaîtra sa première édition en Uruguay, sans le Portugal qui ne la jouera que 36 ans plus tard. La Celeste Olimpica s’impose à nouveau en battant son rival argentin en finale.

Et si la sélection est acclamée à son retour au Portugal, cette compétition ne pourra que laisser des regrets. Cette défaite contre l’Égypte, équipe qui semblait à la portée du Portugal, a surement empêché la sélection d’obtenir une médaille tant les confrontations contre les Italiens et Argentins avaient prouvé que ces deux sélections étaient d’un niveau proche des Portugais. Mais comme très souvent, les Portugais ont raté leur rendez-vous avec l’histoire. De 1925 à 1930 les Portugais restent invaincus chez eux, battant Italiens et Français deux fois mais aussi les Tchécoslovaques, Belges, Hongrois, Yougoslaves. Pepe était sans aucun doute un des plus grands talents du foot européen mais finalement lui et son équipe resteront à la marge de l’histoire telle qu’elle sera racontée.

Une foule importante se masse pour accueillir les héros d’Amsterdam
Les joueurs saluant la foule.

Il est toujours difficile de réécrire celle-ci mais est-ce qu’une médaille voire un improbable titre aurait changé la perception que l’Estado Novo de Salazar se faisait du football et de sa sélection nationale ? Est-ce qu’avec davantage d’investissement cette équipe aurait été au Mondial 1930 où elle aurait pu briller ? Surtout avec l’intégration des joueurs comme Pinga, première grande star du FC Porto et absent des jeux ? Les deux équipes battues à Amsterdam, brilleront en gagnant deux matchs en 1930, ce qui peut laisser des regrets à une équipe bien plus forte en 1930 qu’en 1928.

Nous n’aurons jamais les réponses à ces questions mais une chose est sûre c’est que ces Jeux sont la parfaite illustration de ce qu’est le foot portugais et même la Portugal lors de ce siècle, un sentiment de gâchis et une impression d’avoir raté le coche. Malgré de grands joueurs, les résultats resteront indignes d’un tel réservoir jusqu’au XXIe siècle. Le Portugal des années 1950 et 1960 avec son incroyable réservoir des joueurs issus d’Europe et d’Afrique avait tout pour être le pendant européen du Brésil de Pelé, mais hormis un éphémère été 1966, cela fut loin d’être le cas. Les causes sont multiples, investissement insuffisant de la dictature, manque de réalisme inhérent à la culture portugaise, manque d’influence dans les hautes instances, difficultés économiques du pays ou même coups du sort voire tragédies[5], elles aussi liées à la culture portugaise, comprendre ce bilan catastrophique est une tâche complexe. Et comme le destin est facétieux et le foot cynique les Portugais gagneront leur premier titre avec une de leurs sélections les moins talentueuses mais à qui tout sourira, comme si pour la première fois la déesse Fortuna avait décidé de faire tourner la roue du destin du foot portugais dans le bon sens.   


[1] La Coupe du monde 1998, suite à une campagne qui laissera beaucoup de regrets, l’expulsion de Rui Costa lors d’un remplacement contre l’Allemagne mais surtout des nuls en Arménie ou Irlande du Nord.

[2] Le premier match aillant lieu à Madère en 1875.

[3] 1-0 sur un but de Joao Maia joueur du Sporting qui jouera ce jour son dernier match en sélection.

[4] 2-2 contre l’Espagne, 0-0 contre l’Argentine et 1-1 contre la France.

[5] Mort de Pepe ou thrombophlébite de Vitor Silva pour cette génération, mais l’histoire du foot portugais est remplie d’histoires comme celles-ci.

20 réflexions sur « Une première sans lendemain »

  1. Merci Rui, belle découverte.
    Comme évoqué par ailleurs, difficile d’interpréter les résultats internationaux de l’époque. Mais il faut relativiser la supposée faiblesse du foot portugais et la force de ses adversaires.
    La victoire portugaise face au Chili n’a rien de surprenant. Lors de la célèbre tournée 1927 de Colo Colo (durant laquelle meurt David Arellano), les clubs portugais font souffrir les Chiliens avec deux victoires (Setubal et un combo Salgueiros-Porto) et une défaite (combo Sporting-Benfica). Rien à voir avec les raclées subies en 1925 contre le Club Nacional et le CA Paulistano. Et puis, quand elle joue contre le Portugal aux JO, la Roja n’a pas disputé de match officiel depuis décembre 1927 et la précédente rencontre remonte à novembre 1926, son état d’impréparation est réel. Enfin, si elle est surtout composée de joueurs de Colo, elle ne bénéficie pas de Poirier et Subiabre. Bref, les conditions étaient réunies pour l’exploit portugais.
    La Yougoslavie était également un adversaire prenable, certes habitué à batailler contre les pays d’Europe centrale, notamment la Tchécoslovaquie, mais en étant un des parents pauvres. Invités lors des premières éditions de la Mitropa, les clubs yougoslaves prennent rouste sur rouste. Il n’y a que la France (j’exagère à peine !) pour perdre contre les Yougos à l’époque !
    Tout ça pour dire que le Portugal pouvait sans doute regarder dans les yeux ces deux sélections et que ses victoires relèvent d’une forme de logique.

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    1. Mais comment expliquer les victoires contre l’Italie (au complet) et le nul contre l’argentine (aussi au complet). Cette défaite contre l’Égypte, un classique portugais, aura empêché de voir ce qu’ils avaient vraiment dans le ventre. Bon je pense qu’ils auraient perdu en demi mais face aux italiens qui leur réussissaient bien ils auraient pu décrocher une médaille.

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      1. Bah, il y a les résultats à domicile et les résultats à l’extérieur, les matchs amicaux et les matchs de grandes compétitions. Regarde les résultats de l’Italie dans les années 1920 : beaucoup de défaites quand ça ne compte pas. Et l’Italie devient très difficile à jouer quand arrivent les Italo-Argentins, donc surtout les années 1930.

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    2. Et la non participation en 1930 est vraiment dommage. La « star » du FC Porto Pinga aurait renforcé l’équipe et tous les bons joueurs de 1928 étaient à leur apogée . La Yougoslavie allait même en demi. Il y avait moyen de faire bonne figuration même si bien entendu les pays de la Plata étaient supérieurs.

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      1. La Yougo avait réalisé un exploit contre le Brésil en début de tournoi 1930. Le froid polaire avait paralysé les Brésiliens (qui venaient tous de Rio où il devait faire 30 degrés de plus !).

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    3. Et pour conclure, à cette période les clubs sont largement inférieurs à la sélection. Car le championnat est encore très eclaté, les internationaux viennent d’une multitude de club.Belenenses, Caracavelinhos, Casa Pia,Vitoria Setubal, Academica, Braga et 3 gros. Le championnat national n’existe pas encore. Et dès que les clubs deviennent puissants, le niveau de la sélection baisse car Salazar s’en tape du foot, ils laissent les clubs briller sans que cela ne lui coûte un sou. Les joueurs sont plus joueurs du Benfica ou Sporting qu’international…

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  2. Comme l’indique Verano, l’Italie des années 20 est une sélection de second rang. C’est l’apport des Sud-Américains qui va lui permettre de dominer l’Europe par la suite.
    Quant à rivaliser avec l’Argentine aux JO, j’y crois difficilement pour une sélection européenne.
    L’Égypte est alors une équipe solide, qui réalise de beaux Jeux en 24 et 28.
    Pour une éventuelle participation du Portugal aux Jeux, je n’y crois pas. La France y va avec ses alliés : c’est une participation diplomatique qui n’a rien à voir avec le football. Ce sont les ministres des Affaires étrangères français et belges qui forcent la main à leurs fédérations. Avec eux, partent deux sélections non-officiellement professionnelles et membres de la Petite Entente : Roumanie et Yougoslavie. Bref, la France est en tournée diplomatique avec ses alliés.

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  3. Super article Rui !

    Petite question, même si on est 20-30 ans après cette histoire, qu’est-ce que tu peux dire sur Matateu ? J’avais lu, ici et là, qu’il était « Eusébio avant Eusébio » et ça m’intrigue pas mal.

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    1. Je sais que Khia l’aime bien! Il a une certaine aura au Portugal et on aime bien le présenter comme le prédécesseur d’Eusebio. Il jouait à Belenenses, et à son « prime » il n’y avait pas de coupe d’Europe. Son frère Vicente a joué la CdM 66. Bref pour l’instant je n’ai pas encore effectué un travail très approfondi sur lui mais ça ne saurait tarder! Car j’ai du mal à distinguer le côté légendaire du à une réhabilitation des supporters du Belenenses qui le tiennent comme l’égal d’Eusebio…

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      1. Merci Rui. Très chouette article. A partir de quelle époque, les joueurs des colonies, portugais ou africains, ont-ils fait leurs apparitions en sélection ?

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  4. Lorsque Rui Costa se fait expulser contre l’Allemagne en 1997, c’est lorsqu’il était en train de marcher pour être remplacé ? L’arbitre estimant qu’il fait un gain de temps et lui donne un second carton jaune…

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      1. Punaise ça claque……. ==> ça donne envie d’aller changer mon nom, ça!

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  5. Merci pour l’article. Et je crois les déplacements fondamentaux pour analyser ces résultats, ces époques, vaille que vaille les valeurs respectives de ces équipes..

    Par déplacements, il n’y a pas que les distances (or le Portugal est l’un des bouts de l’Europe) : ce sont aussi les contingences logistiques (modalités de transport, regroupement/préparation des joueurs..), les tracasseries administratives…………………….et l’alimentation! ; de la sorte ce sont des milliers de joueurs qui furent (et sous d’autres latitudes restent) frappés de turista, compliqué dans ces conditions de reproduire à l’extérieur ce que l’on parvenait à réaliser chez soi..et réciproquement pour les adversaires.

    Ne considérer que la farce organisationnelle que fut l’Euro 2020-21, ces résultats corrélés aux milliers..ou centaines de kilomètres engloutis, aux jetlags encaissés ou pas.. De tous temps, fraîcheur préparation et récupération ont été fondamentales des résultats acquis, alors il y a un siècle, mazette..

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