Une histoire de football belge en Argentine

20 novembre 2021 : à plusieurs dizaines de kilomètres de l’agitation de Buenos Aires se trouve l’anodine ville de Jauregui et son club de foot local qui vient d’accéder à la deuxième division nationale. Le lendemain, pour honorer la victoire de son équipe, le quotidien régional Lujàn Hoy fait référence à la bataille des éperons d’or qui vit les flamands défaire l’armée du roi de France Philippe le Bel à Courtrai (Belgique) en 1302. « Tout comme les Flamands ont battu les Français à Courtrai au XIVe siècle, nos joueurs se sont défendus comme des lions lors du match contre Colegiales. » Allusion assez singulière quand on sait que 12 000 km séparent l’Argentine du plat pays… Mais pas pour les habitants de la ville et leur club qui n’est autre que le Club Social y Deportivo Flandria. Avec un lion noir pour emblème, du jaune et du noir comme couleurs et un nom faisant directement référence à la Flandre, le club dénote avec le reste des autres équipes du pays car c’est bien en Belgique que le club trouve ses racines et plus précisément à Courtrai, en Flandre orientale.

Les racines

En 1895, naît à Courtrai un certain Jules Steverlynck dans une riche famille possédant une entreprise de tissage, la Cotton Flanders, qui exporte principalement ses produits vers l’Amérique du sud. Dans les années 1920, alors que Boca effectue sa première tournée, très remarquée, en Europe et que l’Albiceleste participe à ses premières compétions internationales avec le championnat sud-américain des nations et les JO d’Amsterdam en 1928 (défaite 2-1 en finale face à l’Uruguay), le jeune Courtraisien se rend en Argentine pour créer une entreprise filiale afin de contourner les restrictions d’importations décidées par les autorités du pays. Lui se voit pionnier dans la Pampa et alors que le surréalisme à la Belge n’en est qu’à ses tout débuts tout le monde le croit fou. Que pense-t-il bien pouvoir entreprendre dans cette plaine interminable, sèche et aride ? Mais il se soucie peu de ce qu’on pense de lui et crée en 1928 à Jáuregui un petit village de 300 âmes, l’Algodonera Flanders. Le lieu est idéal de par sa rivière offrant de l’eau en abondance et une source d’énergie hydraulique mais aussi de par sa ligne de train et ses routes à proximité, qui relient l’endroit au reste du pays.

Développement social

A ce moment-là, le plus dur reste à faire car il va falloir réussir à faire tourner l’usine et attirer du monde dans une région assez désertique. Mais le désormais surnommé Julio ne s’inquiète pas car il a un plan pour ça. Il sera l’un des, ou peut-être même, le, premier homme d’affaires à mettre en place les conditions de travail à l’européenne en Argentine. C’est à dire, congés payés, primes de fin d’années, bonus de productions, journée de 8 heures, congé de mariage… Evidemment le succès est au rendez-vous, le village et l’usine se développent, les gens arrivent en masse (beaucoup de migrants italiens et espagnols) et officieusement on ne dit plus Jauregui mais Villa Flandria.

Dans une interview accordée au journal flamand Het Nieuwsblad en 2018, le petit-fils du Belge déclarait que la pampa désolée a été transformée par son aîné en un paradis vert. « Il a planté pas moins d’un million d’arbres et construit des maisons pour tous ses employés. L’entreprise a connu une croissance phénoménale, passant de trente à trois mille employés. Tout le monde aimait mon grand-père. Il a TOUT construit pour eux : un hôpital, une école, une église… Tout ce que vous pouvez imaginer. »

Rerum Novarum

C’est bien beau tout ça mais en attendant il est où le club de foot ? Un peu de patience on y arrive, le Courtraisien met en place la nouvelle étape de son plan.

En bon chrétien qu’il est, il a voulu respecter la tradition Chrétienne du « Rerum Novarum », encyclique publiée par le Pape Léon XIII en 1891 dénonçant les excès du capitalisme et encourageant de ce fait le syndicalisme chrétien et le catholicisme social. Le Belge souhaite donc que les habitants de la Villa Flandria se développent dans tous les domaines qu’ils soient sportifs ou culturels. C’est donc à partir des années 1930 qu’apparaissent un club d’aviron, de cyclisme (El pedal, avec des vélos importés d’Europe !), de natation (El timon), de tir aux pigeons et aussi une bibliothèque, une troupe de théâtre et une fanfare ! Pour l’anecdote la fanfare, Banda de Música Rerum Novarum a été créé par Eduard Swinnen un belge engagé par Jules pour diriger l’usine et dont le fils, Dries, devint jésuite sous le nom de Padre Andres. Peu après son entrée en service, il rencontra et devint proche ami d’un certain Jorge Bergoglio… qui deviendra le Pape François Ier ! A l’époque quand Jorge était maitre des novices, le belgo-argentin était son assistant et à la fin du mandat du future Pape en tant que supérieur provincial des jésuites argentins, ce fut Dries qui lui succéda en 1979. D’ailleurs lors de la visite du souverain pontife en Belgique les 28 et 29 septembre prochains, les deux amis de 84 et 87 ans feront le voyage ensemble puisque le Pape a insisté pour que son ami l’accompagne en Belgique. Et enfin, en 1940 c’est le terrain de sport « El Chano » qui est inauguré et c’est dessus que le personnel de l’usine commence sobrement à jouer au foot jusqu’à la création officielle du club un an plus tard en 1941 : le Club Social y Deportivo Flandria est né.

Le jésuite Dries Swinnen prononce ses derniers vœux devant Jorge Bergoglio, à l’époque son supérieur provincial.

Club Social y Deportivo Flandria

A partir de 1941 l’équipe joue dans la ligue locale de Luján ou elle remporte deux titres de champion jusqu’en 1947 année de son affiliation à l’AFA. Le club évolue alors à partir de cette époque dans ce qui est l’équivalent de la 4e division nationale actuelle. En 1960, le club qui poursuit son développement inaugure son enceinte de 5000 personnes baptisée … Charles V ! Encore une référence à la Flandre puisque pour l’histoire (ou le rappel) l’empereur né à Gand régnait à l’époque sur les 17 provinces des Pays-Bas qui couvraient une bonne partie de l’actuelle Belgique.

L’histoire sportive du Flandria ne s’écrit pas en des dizaines de lignes puisque le club n’a jamais accédé à la première division, et est le plus souvent présent en 3e division nationale. Après sept années consécutives dans l’ancienne Primera B de 1973 à 1979 on ne compte plus que quatre petit passages dans la Primera B Nacional (D2 existante depuis 1986) directement suivi d’une descente, la dernière en date étant la saison 2022-2023. Rayon célébrités, c’est le désert également puisqu’aucun joueur populaire argentin n’est passé dans les rangs de l’équipe mais il serait dommage de ne pas nommer Sergio Garcia, gardien du Flandria de 1976 à 1979 qui détient la particularité d’être le seul joueur du club à avoir été appelé avec l’Albiceleste, même s’il s’agissait des Espoirs. Il a obtenu le titre de champion du monde espoir en 1979 au Japon ou il a été coéquipier de Maradona, Ramón Díaz, et José Luis Calderón entre autres. De retour de la Coupe du monde, il est transféré à Tigre et finit sa carrière en 1991 à Banfield.

Sergio Garcia avec les espoirs argentins

Si le palmarès est pratiquement vide, les supporters du Flandria s’en fichent, car dans ce village d’à peine 10 000 habitants, presque tout le monde s’identifie au club. A la question de voir leur club un jour en Super League, ils répondent en cœur que c’est impossible, « parce que le club ne participera jamais aux enchères d’achat et de vente de joueurs. Ce n’est pas un club commercial, ce n’est pas une entreprise faite pour gagner de l’argent. » Le CSD est réputé pour sa bonne gestion et ses finances saines et cette gestion honorable date évidemment de l’époque de Don Julio.

Dans l’interview au Nieuwsblad son petit-fils déclarait encore : « Pour mon grand-père, l’important était que les jeunes puissent faire du sport, plus que les résultats. Et c’est étrangement ce qui a fait le succès de Flandria : Don Julio s’est toujours opposé à l’achat de joueurs. Ceux-ci devaient provenir de ses propres jeunes ou de joueurs du quartier. De plus, il n’a jamais investi d’argent dans le Flandria après sa fondation, il n’était même pas membre du conseil d’administration. D’ailleurs, ce sont souvent des ouvriers ou des travailleurs de la fanfare qui occupent des postes au sein du conseil d’administration. L’idée était que le club devait s’autofinancer. »

Dans un entretien accordé à un journaliste flamand, le speaker du stade Favio Fernández faisait aussi état de la bonne structure et gestion du club : « Ces dernières années, Flandria est passé d’un modeste club de campagne à un club modèle parce qu’il s’est engagé auprès des jeunes et qu’il investit tout ce qu’il gagne dans les infrastructures. »

Le rêve du nationalisme flamand

Si vous vous promenez aujourd’hui à Jauregui vous ne tomberez pas sur beaucoup de Belges ou de Belgo-argentins. Dans son écrit, « Belgische» Argentijnen en de herinneringen aan hun herkomst : Een reis door Argentinië » (traduit par : Les Argentins « belges » et la mémoire de leurs origines : Un voyage en Argentine) la chercheuse Lien Vloeberghs livre des informations sur le courant migratoire entre la Belgique et Villa Flandria. Seules quelques familles belges étaient arrivées à la villa Flandria dans les années 1920 et 1930, sur la demande de Jules Steverlynck et principalement pour occuper des postes importants. Mais leur descendance est retournée en Belgique ou s’est déplacée vers Buenos Aires, plus attractive au fur et à mesure que l’entreprise périclitait. L’usine textile mettant fin à ses activités dans les années 1980 ne pouvant lutter face à la concurrence chinoise, avant d’être reprise pour d’autres secteurs économiques tel que l’alimentaire avec la fabrication de chips et de biscuits. (Il reste cependant bien quelques petits enfants de Jules Steverlynck qui gravitent toujours autour de l’usine ou dans d’autres activités économiques sur Buenos aires.)

Il est également logique de penser que, durant l’après-Seconde Guerre mondiale, certains collaborateurs flamands aient évidemment voulu saisir l’opportunité belge à la Villa Flandria. A ce propos, Lien Vloeberghs rapporte qu’ils ont été très mal reçus et qu’aucun d’eux ne s’est installé à Jauregui.

Néanmoins même si peu de Belges (et surtout flamands) y vivent encore, le symbole est trop beau pour être oublié par les nationalistes flamands. C’est ainsi qu’en 2018, Philippe Muyters ministre des Sports et de l’Economie au gouvernement flamand s’est rendu au club pour inaugurer un buste de Charles Quint, œuvre d’une artiste flamande-argentine. La visite est évidemment relatée sur le site web de son parti, la N-VA, parti nationaliste flamand et premier parti de Flandre qui ne manque pas une occasion de montrer le rayonnement flamand à l’international. On peut y lire que le ministre avait des étoiles dans les yeux en entrant dans le Stade Charles-Quint arboré de drapeaux au lion noir ainsi qu’entièrement peint de jaune et de noir et qualifie d’éternelle, l’amitié entre le club et la Flandre.

Au-delà du football, l’œuvre de Steverlynck est pour les nationalistes le symbole de la réussite de l’entrepreneuriat flamand qui leur est si cher.

Dans le fragile équilibre belge, les Diables Rouges ont souvent représenté une des rares union solidaire des communautés flamandes et wallonnes et sont par l’engouement qu’ils provoquent les ennemis du nationalisme. Le plat pays n’a ainsi plus jamais connu une équipe « nationale » flamande ou wallonne depuis l’après-Seconde Guerre mondiale. Si la Wallonie ne participait que rarement à des petits matchs amicaux, l’équipe flamande, elle, appartenait à une fédération séparatiste de l’union belge, la Vlaamsche voetbalbond. Leur équipe se paiera même le scalp de l’Angleterre 3-4 en 1937 avant que la fédération ne tombe dans le giron de l’extrême droite nationaliste et collaborationniste durant la Seconde Guerre mondiale. Et c’est ce qui causera sa perte, en 1944 puisque les joueurs ne voulaient pas renvoyer cette image de collabos. Le Flandria incarne donc malgré lui, le vieux rêve des nationalistes flamands de revoir une équipe à eux arborant les griffes du lion noir… Mais les joueurs ne sont pourtant pas appelés les Lions mais bien les Canario (Canaris) en raison de la couleur jaune du maillot et les nationalistes seraient bien déçus de voir la tenue extérieure du club pour cette année, car elle arbore les couleurs noir jaune rouge du drapeau belge, lui aussi très présent dans les tribunes du stade. Comme quoi même si elle en porte le nom, la villa Flandria sait très bien que la Flandre est belge.

Merci patron

Même s’il n’y a plus de descendants belges, les Argentins de Jauregui sont éternellement reconnaissant envers l’homme qui a développé leur village comme en atteste Miguel, chef de la fanfare, dans son interview par le journaliste Tom Dieusaert : « Chaque fois qu’il y a quelque chose à faire à Villa Flandria, la fanfare est toujours là. La fanfare est emblématique du village. » Aucun des membres de la fanfare n’a de racines belges, mais l’héritage n’est pas perdu : « Nous poursuivons dans la fanfare ce que Don Julio a fait. Beaucoup de ses actions ne doivent pas être perdues. Je dis toujours que lorsque Don Julio a fondé la fanfare, il l’a fait pour rendre les gens heureux. Aujourd’hui, bien plus tard, nous restons heureux. C’est une grande famille. Faire de la musique peut s’enseigner, mais pas être une bonne personne. Don Julio a toujours eu cela à l’esprit. Pour lui, la culture et les bonnes habitudes étaient importantes. »

Et le plus bel honneur vient peut-être des tribunes du stade Carlos V ou l’on peut apercevoir la banderole jaune et noire des supporters du Flandria, portant le slogan « Sonaste mi realidad » (ce que vous avez rêvé est notre réalité). Un hommage ultime au rêve de Jules Steverlynck, qui ignorait surement en s’installant à Jauregui qu’il y troquerait la vie terrestre pour l’éternité et la légende 50 ans plus tard.

Stade & Mayo pour Pinte de Foot !

https://www.nieuwsblad.be/cnt/dmf20180628_03588687
https://www.dbnl.org/tekst/_str010201701_01/_str010201701_01_0083.php
https://www.n-va.be/nieuws/de-vlaamse-leeuw-in-argentinie
https://www.made-in.be/west-vlaanderen/west-vlaamse-ondernemer-jules-steverlynck-schrijft-postuum-mee-aan-niet-alledaags-argentijns-voetbalverhaal/
https://medium.com/fc-socrates/leeuw-of-kanariepietje-flandria-bij-de-grote-jongens-in-argentini%C3%AB-eefffd6631bb
https://lagrinta.fr/on-tour-flandria-2-0-j-j-urquiza&7245/
https://www.cathobel.be/2024/03/dries-le-flamand-avec-qui-le-pape-a-ete-ami-toute-sa-vie/

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28 réflexions sur « Une histoire de football belge en Argentine »

    1. Tout pareil : top mais je repasserai plus tard..sur cette page footballistique dont j’ignorais tout (bravo et merci donc).

      Et, oui : pas super connu mais ça fait des siècles que les Belges, quoique plutôt casaniers et sans qu’il y eût vraiment d’aiguillon impérialiste derrière, essaiment à travers le monde.

      Et on s’attendrait plutôt, cas d’espèce, à des Flamands – façade maritime, tradition commerciale très forte..mais c’est souvent étonnant, tiens : un acteur majeur de la bien mal nommée Compagnie des Indes occidentales néerlandaises (laquelle était..anversoise, en fait), le fondateur de New-York Pierre Minuit.. ==> Originaire du même coin du monde, très « terrien », que l’auteur de cet excellent papier.

      Ou, non loin et pour rester dans le sport américain : le fondateur mythique des cultissimes Packers de Green Bay : encore un continental pur jus, issu des terres wallonnes, et pourtant..

      Pour l’Amérique du Sud, j’avais été marqué par un film-documentaire sorti jadis en salles, « Le rêve de Gabriel »… 4 familles wallonnes bien installées qui cependant vendirent tous leurs biens, pour repartir de zéro depuis le fin fond de la Patagonie, guidées par un patriarche.. ==> c’était souvent de cet acabit ; sur la longue durée voilà ce qui aura été le modèle dominant, des aventuriers-bâtisseurs-pionniers, sans encadrement politique aucun.

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      1. Je savais pour Green Bay mais j’ignorais pour le Tournaisien Pierre Minuit et New York !
        Même réflexion sur les Belges , même si on dirait pas on a quand même des petits bouts d’histoire partout !

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  1. Merci pour cette découverte Mayo ! Le fameux club mexicain, Chivas, peut-être le plus populaire du pays, doit sa création à un Belge. Edgar Everaert, un entrepreneur de Bruges installé au Mexique dès 1904. Avec le soutien de son ami français, Calixte Gas, ils fondent l’institution en 1906.
    « Leur équipement a été calqué sur celui de l’équipe préférée du fondateur, le Club Brugge KV belge , empruntant les rayures verticales et la palette de couleurs du maillot de Bruges à cette époque (Brugge a depuis changé les couleurs de son équipe). Certains historiens affirment que les couleurs proviennent du drapeau tricolore français car certains des premiers joueurs du club étaient français. »
    Ce qui est cocasse puisque Chivas n’accepte que des joueurs mexicains dans son équipe depuis des lustres.

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    1. Top, merci pour l’anecdote je l’ignorait et ça me donne bien envie de creuser la chose !
      Avant le bleu et noir actuel il me semble que Bruges jouait en bleu ciel rayé avec du bleu foncé. Est ce que c’était comme ça pour Chivas aussi du coup où ils ont toujours évolués en rouge et blanc ?

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      1. Je sais qu’Everaert restera au Mexique jusqu’à sa mort en 57. Il est devenu marchand d’art par la suite également.

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  2. Le nom basque de la ville m’interrogeait. Manifestement, pour les même raisons que Steverlynck, José María Jáuregui s’installe en bord de rivière pour les besoins de son « industrie », un moulin à farine. Une zone quasi inhabitée alors qui prend son nom.

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      1. Je n’ai pas votre connaissance aussi profonde je n’avais que Garcia , de part sa présence dans l’équipe olympique. Je trouve ça en tout cas pas mal pour un club qui n’a quasiment que des joueurs de sa région d’arriver à vivoter entre la D2 et la D3 cela dit.

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      2. ….tu comprends pourquoi je préfère prudemment zapper certains sujets, disons, « latinos »?.. 🙂

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  3. Pour préciser la photo en couverture de l’article est l’équipe de 1952 !

    Tandis que la photo d’équipe en conclusion du paragraphe sur la nationalisme flamand n’est autre que l’équipe « nationale » flamande en 1942. J’ai pu la trouver sur un forum du très nauséabond Vlaams Belang (partie nationaliste d’extrême droite).

    Et cela dit je ne veux pas que l’on perçoive ce petit paragraphe comme anti-flamand car je me sens Belge et suis très attaché à l’unité de mon pays. Il faut nuancer et préciser que même si la N-VA est un parti nationaliste et qu’il est le premier parti de Flandre, tous ses électeurs ne souhaitent pas pour autant une scission du pays. La réalité est plus complexe, mais je ne vais pas vous parler plus longtemps de la complexe politique belge car elle est incompréhensible et que je ne m’y connais pas beaucoup !

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    1. Ta photo de 42, je ne vois pas de quel stade belge il s’agirait??…. ==> En Allemagne, je présume??

      Plusieurs joueurs aisément reconnaissables : le futur sélectionneur national Ceuleers, le goleador Bernard Voorhoof, l’infortuné Jules Van Craen..et, surtout, tout à droite mais sur la pente alors plus que savonneuse (sa présence était alimentaire..et il n’y gagna rien..ni d’ailleurs aucun de ses équipiers, si je me rappelle bien ses mémoires) : Raymond Braine.

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      1. Alors une question bête qui découle d’un constat perso. J’ai l’impression, peut-être fausse, que les Flamands choisissent plus souvent un prénom francophone que les Wallons un prénom flamand… Est-ce une invention de ma part ?

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      2. Ce fut longtemps vrai..et tenait probablement au caractère élitiste de la langue française.

        Je dirais toutefois qu’ils en choisissent de moins en moins, dans le Limbourg c’est patent……..et qu’ils se tournent de plus en plus vers des prénoms scandinaves, par exemple.

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      3. Ok, merci Alex. Pour que je le remarque, fallait que ce soit assez significatif. Surtout chez les vieux joueurs.

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      4. Du côté de ma belle-famille flamande, tous (je dis bien : tous, tous, tous) ceux nés avant 75 portent des prénoms francophones.

        A compter de quoi : plus un seul!

        Ce n’est qu’un échantillon bien sûr..mais je l’observe peu ou prou à chaque fois que je vais par là, bref?? Mais ça c’est au Limbourg, pas forcément la même musique du côté des Flandriens (aka les voisins néerlandophones de Stade&Mayo..??

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      5. Je ne sais pas trop, l’Allemagne peut être mais ça m’étonnerait… car même pendant la guerre les Allemands ne s’intéressaient pas trop à cette pseudo sélection. Ils ont fait des demandes de matchs mais à l’Union Belge pour des matchs contre les diables rouges ! J’avais même pas fait attention aux joueurs… Qu’est ce que Braine est allé faire la ?!

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      6. Oui pareil pour les prénoms, ça date quand même beaucoup d’avant quand la langue française qui était encore parlée beaucoup en Flandre. Maintenant, on est sur des noms typiques flamands ou nordistes comme tu dis (Bjorn très courant par exemple) ! Si je prends mes collègues, à part un « Marc » le reste ce ne sont que des prénoms flamands.

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      7. Le grand Raymond Braine? Rien de rien d’un collabo, ni même d’un nationaliste flamingand, ni…. Simplement un enchaînement fatal d’astres mauvais………….qui, à la Libération, le conduisit un an et demi durant dans l’une des cages du zoo d’Anvers (véridique!)……………..

        Si je me rappelle bien (devrait être bon à 90%, allez..) : il avait orienté son après-carrière dans le business automobile………sauf que la guerre survient, l’occupation.. ==> Son business tombe à l’eau, il n’a plus rien..mais finit par accepter un emploi d’expert, au sein d’une société chapeautée par les Allemands et en charge de la réquisition de véhicules. Puis, par ce biais et de fil en aiguille : se retrouva embrigadé, parmi plein d’autres stars (dont..Mermans!) dans l’un ou l’autre matchs avec la sélection flamande..

        Il me semble que leurs gains furent saisis par un officiel, que ces joueurs ne virent jamais la couleur de cet argent. Ceci dit, à la Libération : d’aucuns s’en rappelèrent!, et il fut d’autant suspecté de collaborationnisme qu’il y avait eu ce(s??) match(s?) face aux Allemands, + l’existence d’un parfait homonyme travaillant pour la Gestapo……..et qu’il avait déjà suscité pas mal de rancoeur comme footballeur..professionnel, la presse conservatrice s’était déchaînée contre lui quand il entreprit de devenir l’une des stars du meilleur championnat d’Europe, bref : Braine paya tout cela de plus de 500 jours de captivité dans des conditions dantesques, sans preuve aucune à son encontre…et alors même qu’il avait un alibi en béton armé, une affaire dégueulasse..

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  4. Dries Swinnen et le Pape Bergoglio, c’est quand même un hasard assez incroyable. Et une amitié solide, on dirait.

    Et alors, ah oui : un Courtraisien qui lance une cotonnade à l’autre bout du monde, whatelse? Outre la bataille que tu évoques, au coeur du nationalisme flamand bien que bon nombre de « Wallons » y prissent part côté « flamand », Courtrai c’est l’industrie du textile..et plus particulièrement la culture du lin, facilitée par les vertus de la rivière Lys……. (bien des siècles plus tard, c’est la ville de Verviers, à l’autre bout du pays, qui devint avec Leeds la capitale de la..laine, grâce aux propriétés cette fois de la rivière Vesdre)

    Tu évoques le Flamand Charles Quint, citons-le : « La Flandre ne tombera jamais dans la misère tant qu’elle fera commerce du lin »……….. ==> Un Courtraisien à l’autre bout du monde?? Il y avait de bonnes chances que ce soit pour du textile.

    La politique a entrepris de récupérer cette histoire, dis-tu.. ==> Les clubs de Courtrai et de Flandria ont-ils désormais, je ne sais pas, quelque chose qui ressemblerait à un jumelage??

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    1. J’avais justement chercher un titre pour l’article de ce côté là genre « du lin aux liens » mais j’étais pas satisfait mais justement pour souligner l’importance de la culture.

      Rien du tout avec le KVK.. mais il faudrait pour s’en assurer que je m’adresse à un historien local. Étant donné qu’il y a eu peu de belges qui sont venus il n’y pas eu tant de « partage ». Le club reste relativement méconnu hormis quand il remonte en D2 ou ça fait toujours un article de presse… Pour les nationalistes le rêve est toujours de remettre leur équipe flamande sur les rails donc agiter le flandria avant c’est sûrement pour essayer de faire rêver les gens de ce que ça pourrait être ici. Je sais que dernièrement il y a eu deux tentatives dans les années 90 et en 2018 par des politiciens nationalistes de remettre l’équipe sur les rails. Mais ça n’a jamais suivi.

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