Un siècle de défense – les années 2010 (deuxième partie) 

A l’occasion de cette troisième saison, la rédaction a décidé de se lancer dans un défi ô combien périlleux, classer les plus prestigieux défenseurs de chaque décennie. Des années 1920 à celles de 2010 ! Toutes les deux semaines, vous retrouverez donc les portraits des plus fameux assassins silencieux, des ténors du tacle glissé ou de la poussette dans le dos… Une façon de mettre en lumière cette confrérie trop souvent oubliée. Des choix cornéliens émanant d’une intense réflexion collective qui demeurera aussi imparfaite que notre tendresse pour l’histoire de ce sport est grande… Bonne lecture !

Numéro 5 : Giorgio Chiellini

Même pas mal

Si l’on devait représenter la défense italienne du XXIᵉ siècle en une seule image, celle de Giorgio Chiellini surgirait immédiatement. Guerrier infatigable, stratège rusé et leader charismatique, l’ex-capitaine de la Juventus et de la Squadra Azzurra a incarné pendant près de deux décennies l’ADN du football défensif transalpin.

Né à Livourne en 1984, Chiellini s’est formé en Toscane. Il fait ses débuts pro avec Livourne et puis dispute une saison à la Fiorentina avant de rejoindre la Juventus en 2005. Mais c’est dans l’adversité qu’il s’est affirmé. Lorsque la Juve est reléguée en Serie B en 2006 après le scandale du Calciopoli, il choisit de rester, une décision qui le propulse rapidement comme un cadre du club. « Paradoxalement, la Serie B a été une opportunité pour moi », confiera-t-il plus tard​.

Avec la Juventus, il devient l’un des symboles du renouveau bianconero, remportant neuf titres de Serie A consécutifs (2012-2020) sous les ordres d’Antonio Conte puis de Massimiliano Allegri. En sélection, il fait partie de la colonne vertébrale de la Nazionale pendant plus de quinze ans, avec une apogée en 2021 lorsqu’il soulève l’Euro aux côtés de Leonardo Bonucci. Durant cet Euro victorieux, Chiellini a aussi été marqué par la présence de Gianluca Vialli, alors chef de délégation de l’équipe d’Italie. Un fait peu connu est que Vialli a volontairement repoussé son traitement contre le cancer pour rester avec l’équipe jusqu’à la fin du tournoi. « Après la victoire, il est resté à Londres pour ses soins, sans venir fêter à Rome », raconte Chiellini. Ce geste de sacrifice et de dévouement a profondément marqué Giorgio, qui a toujours mis en avant l’importance des valeurs humaines et de l’esprit d’équipe.

Dans un football où la vitesse et la technique prennent de plus en plus le pas sur l’intensité physique, Chiellini a su perpétuer l’héritage des grands défenseurs italiens comme Franco Baresi ou Paolo Maldini. Sa lecture du jeu, son placement impeccable et sa capacité à anticiper chaque mouvement adverse en faisaient un roc presque infranchissable. Mais ce qui caractérise encore plus Chiellini, c’est sa passion viscérale pour la défense. « J’aime défendre comme un attaquant aime marquer ». Une phrase qui résume bien la mentalité du joueur, prêt à sacrifier son corps et son énergie pour préserver son but​.

En 2022, après avoir tout gagné en Italie et après une ultime tentative en Ligue des Champions, le défenseur décide de s’envoler pour la MLS et le Los Angeles FC. Une dernière expérience de vie plus qu’un défi sportif, où il ajoute tout de même deux trophées à son palmarès. Désormais, Chiellini se projette vers l’avenir, probablement dans un rôle de dirigeant ou d’entraîneur. « Je vais rentrer en Italie, à Turin, où j’ai construit ma vie », a-t-il confié. Une certitude : le football italien ne l’oubliera pas de sitôt.

Numéro 4 : Diego Godin

Lorsqu’on parle d’un joueur uruguayen, le poncif incontournable est d’évoquer la garra charrúa, ce tempérament combatif hérité des ancêtres amérindiens de la Celeste. Mais s’il y a bien un joueur pour qui cette image prend tout son sens, c’est Diego Godín. Comment expliquer qu’un défenseur à la relance moyenne ait été, pendant une décennie dominée par des techniciens, systématiquement cité parmi les meilleurs ? Rugueux mais jamais vicieux, excellent en un contre un, Godín a fait trembler toute une génération d’attaquants. Lui qui admirait Francescoli rappelle les stoppeurs des années 80, un profil en voie de disparition dans le football moderne et dont il représente un des derniers spécimens à ce niveau.


Arrivé en Europe à Villarreal sous les ordres de Manuel Pellegrini pour remplacer Roberto Ayala, l’international uruguayen ne tarde pas à s’imposer en Espagne. Un premier tournant survient avec l’arrivée d’Óscar Tabárez à la tête de la sélection. Ensemble, ils mèneront l’Uruguay en demi-finale de Coupe du Monde et décrocheront un titre en Copa América. Entre les deux, Godín rejoint un autre Diego, cette rencontre sera le deuxième tournant dans sa carrière. Simeone en fait le pilier défensif de son Atlético Madrid, la vigie d’une équipe de guerriers. Associé d’abord au Brésilien -et ex-Sochalien- Miranda, puis à son compatriote José María Giménez, Godín vit tout avec les Colchoneros : deux Ligues Europa, deux finales de Ligue des Champions perdues face à l’ennemi madrilène et, surtout, un sacre en Liga en 2014, brassard au bras, 18 ans après celui décroché par son entraîneur. Il devient le symbole de cet Atlético pugnace et très difficile à battre. Pourtant à la différence de nombreux défenseurs de ce classement, peu de mauvais gestes émaillent sa carrière.


Le parrain de la fille d’Antoine Griezmann finit par quitter Madrid après neuf saisons et près de 400 matchs pour rejoindre l’Italie, avant de terminer son parcours en Argentine, au Vélez. Aujourd’hui, celui qui est rentré dans la légende de l’Atlético et de l’Uruguay joue dans le club amateur de Porongos, dans son pays natal. Un retour aux sources qui signifie beaucoup pour ce joueur qui, au risque de finir également sur un poncif, représente l’essence du foot, la générosité et le don de soi. Raison qui explique sa place dans ce classement et le respect qu’il inspire chez la majorité des amoureux de ce sport qui se partage autour d’une bonne pinte.

Numéro 3 : Philip Lahm

« Lahm, chances here, and the Costa Rica goalkeeper is beateeeeen »

Juin 2006, le soleil brille sur Munich et sur tous les amateurs de football, la coupe du monde commence aujourd’hui. Toute l’Allemagne et le monde entier à travers elle s’apprête à vibrer en ce chaud début d’été. Pour ce match d’ouverture, le pays hôte est opposé au Costa Rica. Il est bientôt 18h, l’enthousiasme est à son maximum, le mien aussi, j’ai 12 ans et je suis solidement installé devant la TV de mes parents où j’ai prévu de regarder autant de matchs que possible. De l’équipe allemande je connais surtout Schneider, Ballack, Neuville (bien aidé par la première finale de C1 dont je me souviens, celle de 2002 ou ils étaient tous réunis au Bayer Leverkussen), Kahn (mon idole au poste de gardien) et Klose (que j’ai découvert lors de l’édition précédente avec son triplé de la tête face à l’Arabie Saoudite).

Mais il va être un joueur que je ne connaissais pas avant le coup d’envoi et dont je n’oublierai plus jamais le nom à la fin du match. On ne joue que depuis cinq petites minutes et Borowski récupère un ballon dans le milieu de terrain qu’il transmet à Schweinsteiger, celui-ci rate son contrôle, le ballon est alors dévié par un joueur adverse mais Klose parvient à le remettre du bout du pied sur le flanc gauche. Un certain Philipp Lahm récupère le cuir, il avance, se met sur son pied droit, drible Fonseca, entre à peine dans le grand rectangle et arme une frappe croisée magistrale qui finira dans la lucarne. Un départ de rêve pour l’Allemagne et un goal d’anthologie qui restera à jamais gravé dans ma mémoire et beaucoup d’autres.

Dans une époque où les défenseurs sont souvent jugés sur leur impact physique ou leur agressivité, Philipp Lahm a régné d’une manière bien différente. Sans jamais élever la voix ni chercher la lumière, il s’est imposé comme un maître du placement et un stratège hors pair, au point que Pep Guardiola, lors de son passage au Bayern Munich, le décrivait comme « l’un des joueurs les plus intelligents que j’ai entraînés ». Pourtant, son impact dépasse largement ses qualités tactiques : Lahm a incarné une génération, celle qui a ramené l’Allemagne au sommet du football mondial. Capitaine du Bayern Munich et de la Mannschaft, Lahm n’avait pas besoin de discours enflammés pour s’imposer. Il donnait le ton par son engagement, sa rigueur et son refus de la défaite. Son influence était telle qu’en 2010, lorsque Michael Ballack se blesse juste avant la Coupe du Monde, c’est naturellement vers Lahm que Joachim Löw se tourne pour porter le brassard et il ne le lâchera plus. Alors qu’il était la révelation de l’équipe quatre ans plus tôt, le voilà maintenant capitaine. Une ascension fulgurante.

Au Bayern, il symbolisait une philosophie de jeu où chaque mouvement était calculé, chaque passe avait un but. Que ce soit sous les ordres de Jupp Heynckes ou Pep Guardiola, il était l’élément pivot des systèmes les plus exigeants. Sa reconversion au poste de milieu défensif sous Guardiola n’a fait que confirmer son intelligence de jeu et son adaptabilité. Une reconversion qui servira aussi la mannschaft puisque le 13 juillet 2014, Philipp Lahm entre définitivement dans l’histoire du football en soulevant la Coupe du Monde au Maracanã. Lors du tournoi, Lahm alterne entre milieu défensif et latéral droit avec une aisance tactique impressionnante. Capitaine d’une génération dorée, il symbolise la transition réussie entre l’Allemagne rugueuse des années 2000 et une équipe fluide, technique et disciplinée.

Lorsqu’il prend sa retraite en 2017, il part sur un titre de Bundesliga et sans jamais avoir reçu de carton rouge en plus de 500 matchs professionnels, un exploit rare pour un défenseur. Il tourne la page sans bruit, fidèle à son image, refusant même un poste dans la direction du club pour prendre du recul et réfléchir à son avenir.

Numéro 2 : Pepe

« J’ai mauvaise réputation
Qu’je me démène ou que je reste coi
Je passe pour un je-ne-sais-quoi
»
Georges Brassens, la mauvaise réputation


Utiliser les paroles de Brassens peut sembler être un marronnier lorsqu’il s’agit de présenter une personne victime de préjugés tout au long de sa carrière. Pourtant, nous n’avons rien trouvé de plus approprié pour introduire celui qui, injustement, n’occupe que la deuxième place de ce classement.


Comment expliquer qu’un joueur ayant brillé dans toutes les équipes où il est passé, un défenseur capable d’offrir à son pays son premier titre international en étant le pilier de son équipe, se retrouve derrière un joueur ne possédant même pas la moitié de ses qualités défensives ? Du Béarn à la Lorraine, les braves gens vous le diront : « Pepe est nul, c’est juste un boucher. » Ils évoqueront son pétage de plomb face à Getafe ou son agressivité exacerbée en mondovision lors des clasicos. Mais ils oublieront sûrement de préciser qu’il a terminé 13 de ses 24 saisons professionnelles sans recevoir le moindre carton rouge – un bilan plutôt léger pour un « boucher ». Vous l’aurez compris, Képler Laveran Lima Ferreira ne peut être réduit à cette image de joueur fou et violent que certains aiment lui coller. Au-delà de ses 900 matchs professionnels, de ses 141 sélections, de ses multiples titres nationaux, de ses trois Ligues des champions et de son Euro, le meilleur défenseur de l’histoire du Portugal est un joueur à part. Une des meilleures preuves en est sa popularité au Portugal. Il est possible de trouver des supporters portugais critiquant Cristiano Ronaldo – et ils sont de plus en plus nombreux –, mais dénicher des avis négatifs sur Pepe relève de l’impossible, tant il fait l’unanimité.


Car oui, il a beau être né au Brésil, rares sont les joueurs qui peuvent revendiquer une identité portugaise aussi forte que la sienne. Il aime clamer partout qu’il aurait aimé être né au Portugal, sa dévotion lors de l’hymne national en étant une preuve spectaculaire. Pour comprendre la puissance de son lien avec son pays d’adoption, il faut remonter aux origines de sa carrière. Enfant, il rêve de devenir footballeur professionnel, mais il est loin d’avoir le talent nécessaire. Il passe alors ses journées à s’entraîner à tacler, rentrant souvent les genoux en sang. À 18 ans, il est repéré par hasard par des recruteurs du Marítimo Funchal, un club de l’île de Madère. Venu observer d’autres joueurs de son club le Corinthians Alogoano , un défenseur retient leur attention. Ils ignorent alors que ce jeune Pepe est en train de livrer le match de sa vie, lui qui était à peine titulaire dans son équipe. Le club de Funchal finit par le recruter lui et son coéquipier Ezequias. Envoyé à Madère avec seulement cinq euros en poche, il va vivre une expérience qui le marquera à jamais. Affamé, il souhaite d’abord rassurer sa mère et lui dire qu’il est bien arrivé. Mais l’appel téléphonique lui coûte tout son argent. Il se tourne alors vers un employé d’une chaîne locale de restauration, lui demandant s’il peut lui donner quelque chose à manger. Sans hésitation, cet inconnu – le premier Portugais qu’il rencontre – lui offre un morceau de pain. Plus de 20 ans après il reconnait que cet inconnu qui lui a donné un bout de pain quand dans sa vie il faisait faim, brule encore dans son âme. Cela peut prêter à sourire, mais Pepe est ainsi : entier et sans compromis.


Après des débuts compliqués au Marítimo, il finit par s’imposer et mène le club en Coupe de l’UEFA. Cela lui ouvre les portes du FC Porto en 2004, ville où il rencontre sa femme sur les bancs de l’université de médecine . Dans ce club, alors champion d’Europe en titre, il débute comme remplaçant avant de rapidement s’imposer comme titulaire et de décrocher un championnat du Portugal. Ce qui lui vaut d’être recruté par le Real Madrid, où il passera dix saisons en tant que soldat ultime – parfois brutal sous Mourinho, mais souvent impérial et trois fois champions d’Europe sous Ancelotti et Zidane. A Madrid cet acharné de travail continue sa progression, devenant un très bon relanceur, capable de casser des lignes, loin de l’image de joueur seulement bon à briser des jambes.


Son sommet sportif, cependant, reste sans doute l’Euro 2016 en France, où il sera l’homme de base de ce Portugal défensif. Ronaldo remportera le Ballon d’or, mais Pepe s’en fiche : il n’a jamais cherché la gloire individuelle, seulement à faire briller le collectif. Le natif de Madère l’a bien compris et a vite fait de Pepe son ami numéro un, sur le terrain comme en dehors. Celui qui assure ses arrières, se bat pour lui et travaille dans l’ombre pour le mettre en lumière. Mourinho, Santos, Ancelotti, Ronaldo, Conceiçao, jamais Pepe n’a déçu ceux qui ont placé leur confiance en lui. C’est probablement cette fidélité qui lui aura coûté le plus cher en termes de popularité, lui qui n’a jamais hésité à afficher son soutien à des figures aussi contestées que Mourinho ou Ronaldo. Mais aucun entraîneur ni supporter ne s’y trompe : les matchs se gagnent avant tout grâce à des joueurs comme Pepe, capables de tout donner sur le terrain, quitte à y sacrifier leur réputation.

Numéro 1 : Sergio Ramos

Sergio Ramos est l’un (le ?) des défenseurs les plus marquants du football moderne. Avec un palmarès impressionnant et une longévité exceptionnelle, l’Espagnol a laissé une empreinte indélébile aussi bien en club qu’en sélection. Son leadership, son engagement total et son instinct du but en ont fait une légende du Real Madrid et de la Roja. Mais si Sergio Ramos est une légende du football, ce n’est pas seulement pour son palmarès impressionnant, mais aussi pour son style de jeu rugueux, parfois à la limite de l’acceptable.

En effet Ramos détient un record difficilement égalable : Avec 29 cartons rouges, il est le deuxième joueur le plus expulsé de l’histoire (le colombien Gerardo Bedoya culmine à 46 biscottes), mais le premier du classement européen​. Un chiffre vertigineux qui illustre bien son style de jeu impitoyable. Loin d’être un simple défenseur rugueux, Ramos avait un don pour les petites fautes cyniques, les provocations et le vice, des armes qu’il n’hésitait pas à utiliser pour déstabiliser ses adversaires. On a tous en mémoire son accrochage avec Mohamed Salah en finale de la Ligue des champions 2018, où il entraîne l’attaquant égyptien au sol dans une prise qui ressemble plus à un geste de judo que de football. Résultat : une épaule déboîtée pour Salah et une immense polémique. Ramos, lui, esquive la sanction et soulève sa quatrième Ligue des champions​.

Mais il serait dommage de réduire la carrière l’Espagnol au simple statut de son tempérament, car cela ne l’aurait pas éconduit à la toute première place de notre classement que l’on gage d’être le plus pointilleux possible ! Né en 1986 à Camas, en Andalousie, Ramos fait ses débuts professionnels en liga avec le Séville FC en 2004 avant d’être recruté par le Real Madrid en 2005, à seulement 19 ans. Il devient rapidement un titulaire indiscutable en défense et s’adapte à différents postes, évoluant aussi bien en tant que latéral droit qu’en défenseur central. Son impact grandit au fil des saisons et il est nommé capitaine du club madrilène en 2015. Sous le maillot du Real Madrid, Ramos remporte quatre Ligues des champions et cinq titres de champion d’Espagne, en plus de nombreux trophées nationaux et internationaux​. Il est particulièrement connu pour son sens du but dans les moments décisifs, à l’image de sa tête égalisatrice à la 93e minute de la finale de Ligue des champions 2014 contre l’Atlético Madrid, un but qui a changé l’histoire du club lui offrant sa tant attendue « Decima » ​. En équipe nationale, Ramos devient un pilier de la génération dorée espagnole. Il joue un rôle clé dans les victoires à l’Euro 2008, à la Coupe du monde 2010 et à l’Euro 2012, incarnant la solidité défensive de la Roja​. Capitaine emblématique du Real Madrid, Ramos a toujours été un joueur au charisme fort, capable de motiver son équipe et de prendre ses responsabilités dans les moments clés. Joueur puissant, rapide et doté d’une grande qualité technique, il a su s’adapter à de nombreux systèmes de jeu. Son excellent jeu de tête, sa capacité à relancer proprement et son intelligence tactique en ont fait le défenseur parfait.

Sur la pente descendante, Ramos quitte le Real en 2021 pour rejoindre le PSG le temps de remplir un peu plus son armoire à trophées avec deux titres de champion et une supercoupe. Il retourne ensuite au FC Seville lors de la saison 2023-2024 pour boucler la boucle… Enfin c’est ce qu’on pensait avant qu’il n’annonce son arrivée dans le club Mexicain de Monterrey en début février ! Sur les terres de Rafa Marquez, lui aussi adepte de l’exclusion, Ramos vient couler ses derniers rouges et jours de joueur.

57 réflexions sur « Un siècle de défense – les années 2010 (deuxième partie)  »

  1. Il manque au profil de Godín la capacité du joueur à toujours répondre présent dans les grands rendez-vous. Ainsi en 2014 où c’est lui qui donne le titre à l’Atlético en marquant face au Barça à la dernière journée, lui encore qui marque en finale de C1 face au Real, lui enfin qui égalise contre l’Italie et qualifie l’Uruguay pour le deuxième tour de la CM. Tout ça sans les rouges de Sergio Ramos. Ça méritait bien le podium, et même la première place à mon sens.

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    1. Cette décennie 2010, c’est la résurrection de l’Atletico qui débute par cette finale de c3 2010 gagnée face à Fulham. Le duo Forlan-Aguero…
      2014 etait une saison superbe. Malheureusement, Ramos est passé par là…

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  2. De beaux portraits, une déclaration d’amour (ou presque pour Lahm), un clin d’œil opportun à Brassens, excellente lecture matinale avant d’aller au boulot.

    La suite du classement, où les Belges et les Espagnols trustent les places d’honneur.

    11-Kompany
    12-Van Dijk
    13-Piqué
    14-Mascherano-Vertonghen
    16-Varane
    17-Cole-Alaba-Alba
    20-Ivanovic
    21-Juanfran-Carvajal
    23-Vermaelen
    24-Walker

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    1. Dur dur de ne pas tomber dans la déclaration d’amour quand ça évoque des souvenirs d’enfance, période où je vivais et respirait foot et où chaque souvenir est marqué de magie perdu aujourd’hui avec mes yeux d’adultes..

      La Belgique qui fait honneur à elle même et sa génération fantastique, des places d’honneurs… Cela dit, si Kompany aurait clairement mérité un top 10, mon pays adoré n’aura jamais brillé par sa défense durant cette période. Même si à leur plein potentiel, peu auraient rechigné sur une ligne Vertonghen, Alderweireld et Kompany. Malheureusement pour nous, pratiquement jamais alignés ensemble à leur maximum.

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      1. J’ai mis Vertonghen, je le trouvais vraiment top.
        Kompany, zappé, c’est vrai qu’il aurait pu être dans ces 10.
        Et Vermaelen avait quelque chose, mais alors lui, toujours blessé.

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      2. Je ne lui ai pas donné de points, mais décidément mon sentiment, aussi, que Kompany avait plus sa place parmi les 10 que certains.

        Ceci dit : le meilleur de tous ces Belges aura été Vermaelen. Je ne lui vois même pas d’équivalent sur la décennie…..du moins quand il n’était pas blessé.

        Vertonghen, Alderweireld, Kompany, Vermaelen………et même l’un ou l’autre remplaçants de niveau continental, tel Lombaerts.. L’appellation « génération dorée » fut une invention du journalisme sportif anglais, The Guardian si j’ai bon souvenir, qui de conserve avec la sur-mercantilisation opérée par la fédé n’aura pas été pour rien dans certaine footixisation du football au Plat Pays. De surcroît : l’un ou l’autre kékés dans ce groupe de joueurs auront fini par croire à ces balivernes médiatiques (le cadet Hazard, l’égopathologique Lukaku.. j’en oublie!)………… Je crois que j’ai commencé à en rire vers 2014, d’autant que la véritable génération dorée de notre Histoire : c’est celle courant de 65 à 75.

        Et cependant : il faut être de très mauvaise composition pour dire que beaucoup d’autres pays (voire tout autre pays?) avaient alors tel embarras du choix en défense centrale!

        Ce qui a sapé cette génération, ce n’est pas le talent intrinsèque, a fortiori pas dans une ère aussi pauvre, ouverte.. ==> ce fut plutôt l’oeuvre de facteurs parasites : installation aux forceps d’un Lukaku intouchable (pour xy raisons étrangères au football) en pointe de l’attaque (fût-ce, du temps de Wilmots, dans un logiciel-jeu qui ne lui correspondait absolument pas), instrumentalisation de l’équipe nationale pour mettre en valeur des jeunes d’Anderlecht de sorte d’en apurer les finances (le club était factuellement failli, mais s’est refait une santé en survendant plusieurs joueurs artificiellement mis en vitrine en Diables Rouges au détriment de la logique sportive), l’un ou l’autre choix désastreux de Martinez (la demi face à la France en 2018), fédération devenue le jouet des agents de joueurs (elle était alors contrôlée par le frère du célèbre Mogi Bayat..alors au coeur d’un scandale XXL de corruption industrielle dans le football belge), l’un ou l’autre joueurs qui après avoir eu la peau du bouc-émissaire Wilmots ne touchèrent plus terre……………. Mais sur le talent intrinsèque il n’y avait rien à redire (sinon les latéraux, certes).

        Froidement : a minima l’un de ces Belges aurait dû avoir sa place ici. Sans doute ne sommes-nous pas encore assez chauvins, Stade&Mayo.

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      3. De tous les centraux belges, Vertonghen était mon préféré : propre, élégant, complet, intelligent.. Dans le même genre, un bien meilleur footballeur que le pourtant plus coté Frank De Boer ; même sur CPAs il lui était supérieur. Mais sa fin de carrière, depuis 2020 disons : dur dur, 4-5 ans qu’il ne lui reste plus guère que du placement, il serait temps de remiser les crampons.

        Kompany à ses débuts était un joueur magnifique mais fragile. Puis sa transformation physique, outre d’alourdir son style et son jeu, a flingué sa carrière.. ==> le foot y a perdu quelque chose de formidable, sa carrière reste superbe mais, dans l’absolu : il avait tout pour être un extraterrestre. J’ai du mal avec cette mutation..mais aussi avec tout le tagadatsouintsouin qui aura gravité autour de sa personne, fût-ce à ses dépens…..peut-être (hum..) : métissage / vivre-ensemble heureux, amitié belgo-congolaise.. Ce genre de conneries……..sur lesquelles son père aura d’ailleurs surfé pour être élu au pays..avant de cracher bien vite dessus en surfant sur d’autres thèmes à la mode, lol..

        Vermaelen, j’ai dit ce que j’en pensais. Même diminué il restait injouable…….quand il était alignable.. Un de mes plus grands regrets comme sympathisant des Diables.

        De tous : quand même l’impression que c’est en définitive celui qu’on attendait le moins qui aura été le plus précieux et le plus régulier, Alderweireld……. : il a toujours répondu présent, dans toutes les circonstances! D’aucuns au Sud du pays aiment à le dépeindre comme un facho, extrémiste, au mieux flamingand……. Je ne sais pas trop ce que ça vaut et à dire vrai je m’en fous, juste m’incliner devant ses états de service.

        Les latéraux : Meunier fit illusion un temps…………..le temps de se peopoliser, et de disperser un talent aussi réel que relatif dans une occupation à tout va du champ médiatique, avec cette niche du footeux intellectualiste…… ==> Pourquoi pas, mais j’eusse préféré qu’il se concentre à fond sur son jeu.

        Je citais Lombaerts…..et c’est la seule ombre que je voie au tableau de Wilmots : ne pas l’avoir retenu pour l’Euro 2016…………..et encore!, car je n’oublie pas que Wilmots avait posé pour condition, à l’intégration du revenant (de blessure) Lombaerts, qu’un joueur entre-temps convoqué se blessât – ce qui ne fut pas le cas, et est à l’honneur de Wilmots.

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  3. Hormis Lahm, un top 5 de défenseurs bien testostéronés eh eh.

    Outre ses qualités de footballeur et son sens du but, où placer Ramos dans l’histoire des salopards du Real? Il fait partie du haut du panier avec De Felipe, Benito, Hierro, Pepe… Mais il ne peut pas égaler Goyo Benito qui malgré sa violence était admiré de ses adversaires dont certains disaient « il te frappait comme un gentleman ».

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      1. Si je comprends bien, dans un Onze all-time du Real, tu mettrais Pepe en DC. Mais aux côtés de qui ? Hierro ? Ramos ? Varane ?

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      1. Figure toi que je m’y attendais, banane. Santamaria, c’est une autre époque, celle où il n’y avait qu’un seul défenseur central.
        Je parlais de l’ère moderne.

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  4. Pas de Varane ? Pas chauvin pour un sou, mais là… Meilleur que la moitié des gars de ces 10…
    Comme je disais dans un commentaire de la 1re partie, les perfs en tournoi international deviennent moins déterminantes, secondaires et ne sont plus le critère de jugement premier alors que X années dans tel grand club hégémonique… La preuve, aucun champion du monde 2018 dans ce classement (Varane le mérite) alors que je suis à peu près sûr que le jury a mis au moins un défenseur champion du monde de chaque édition..

    Et Ramos premier…. pfffffffffffffffffff

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      1. Caramba, encore un vote que j’aurais mieux fait de ne pas changer..car sûr et certain de l’avoir initialement mis en bonne place!

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    1. Et, oui, je trouve que ajde a tiré de tout cela l’enseignement qui s’imposait : les performances en CE, voire le simple fait d’évoluer pour un « grand », priment désormais sur celles en équipes nationales. C’est même un cercle vicieux car, du nombre record de rouges reçues par Ramos, et de celui plus relatif de celles reçues par Pepe : qu’en aurait-il été en jouant dans un club autre que le Real de Perez??

      Ce n’est pas pour focaliser sur le Real, simplement : voilà l’un des clubs pour qui vaut mieux jouer, sous le maillot duquel l’ont peut se permettre beaucoup plus de choses. Pas arbitré ni sanctionné de la même manière. Pour ma part, je les ai quand même vus souvent passer entre les gouttes, les Pepe et Ramos. Et puis cette agressivité, parfois insensée…….. Pour d’autres époques, ce type de comportements est, avec le temps, devenu corrélable à la prise de certains produits, un effet indésirable de la consommation d’amphétamines. Ca ne veut pas dire charrette, mais??

      L’un dans l’autre et à refaire : j’aurais mis Godin en 1.. ==> On peut revoter??

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      1. Et la Coupe du Monde n’est plus le juge de paix. Le moment où on peut juger sur pièce entre tous. Plusieurs de nos classement au fil des décennies y ont leur place en grande partie sur des performances ponctuelles lors de la grande messe: (Cannavaro ballon d’or sur ça, Ruggeri carrière club déplorable mais deux coupes du monde à très bon niveau avec l’Argentine, Chumpitaz sans la participation du Pérou 70, pas sûr qu’il soit inclu, Baresi dans les 90 car on a tous en tête Italie 94, etc.). Là, le nombre d’années en club, à fortiori dans un grand club qui récolte les trophées, prime, sans se questionner pour les décennie antérieures: des défenseurs qui ont passé plusieurs saisons à enchaîner les performances européennes dans les 60-70-80-90 ont peut en trouver du côté de Liverpool, Bayern, Juve, Benfica, Anderlecht, Ajax, Milan, etc. et pourtant si on avait pas un souvenir caractéristique d’eux dans un Mondial (ou moindre mesure un Euro, très eurocentré faut le reconnaître), moins facile à les citer. C’est un constat, qui va de pair avec ce qu’on observe sur la place foot des nations/foot des clubs dominants

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  5. Van Dijk, je ne sais pas trop quoi penser de lui. A un moment donné, on lisait dans les médias que personne ne l’avait dribblé depuis des lustres… Je suis peu le foot anglais mais les quelques fois où je l’ai vu, je l’ai trouvé dominant. Et à l’inverse, avec la sélection néerlandaise, il ne m’a jamais impressionné, hésitant, mal placé et il paraît même plus petit qu’à Liverpool eh eh

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      1. Faut pas oublier que les Pays Bas étaient absents en 2016 et 2018, ça fait un sacré trou pour Van Dijk. Mais idem, ne suivant sérieusement que les compétitions internationales depuis des années, il ne m’a jamais vraiment tapé dans l’œil. La demi-finale des Néerlandais au dernier est quand même le résultat d’une faible concurrence. A l’image du parcours de la France. Mais je laisse ceux qui ont vraiment suivi son parcours à Liverpool en parler…

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  6. Ramos et Pepe mieux classés que Chiellini et surtout Godin ? Si l’on se tient uniquement au palmarès il n’y aurait rien à redire tant les madrilènes survolent la décennies, mais si l’on prend en considération d’autres critères plus pertinents pour un défenseur tels que les qualités défensives et la discipline le classement mériterait sans doute d’être revu.

    Que serait Ramos sans ses buts et ses titres dont le premier mérite revient à des collectifs extraordinaires en club (protégé par Casimero-Modric-Kroos) comme en sélection (protégé par Busquets-Alonso-Xavi) ? Un défenseur lambda qui n’a rien de vraiment impressionnant hormis sa hargne, un joueur très vicieux et indiscipliné qui collectionne les expulsions et le fautes grossières comme signalé à juste titre dans le portrait, un défenseur moyen et parfois médiocre qui s’est fait ridiculiser en mondovision à maintes reprises dans les Classico par Ronaldinho et Messi et qui connait dans sa fin de carrière plus que mitigée (passages complètement ratés au PSG et à Séville).

    Défensivement parlant, Godin a un Ramos dans chaque orteil et mérite clairement une meilleure place.

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    1. Pepe est premier aucun doute pour moi (mon portrait le montre bien 😅)
      Et après Godin est deuxième et Chiellini troisieme ( c’était mon classement)!
      Ramos a d’ailleurs surtout brillé quand il était avec Pepe qui bossait pour deux.

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      1. Pas facile à faire… Dire que l’on a été champion d’Europe avec une défense
        Unai Simon
        Carvajal Le Normand Laporte Cucurella…

        Un seul mec de haut niveau, Carvajal. Me demande si un champion du Monde ou d’Europe a deja eu une défense si faible. Le Danemark avait au moins Schmeichel… haha

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      2. La Grèce en 2004, c’est pas à tomber par terre sur le papier mais on ne peut pas dire qu’ils n’aient pas été forts sur la compétition. Apres, suis sévère avec l’Espagne 2024. Rien à leurs reprocher sur cet Euro mais mise à part Carvajal, aucun n’integrerait un top 100 hispanique.

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      3. Sans mauvais jeu de mot, le malheureux Andersen etait pas loin d’etre un crack, le reste par contre..

        Sivebaek, je l’ai toujours trouvé surfait.. Vu le capitaine Lars Olsen à Seraing, fiable mais rien d’extraordinaire.. Piechnik fut une catastrophe industrielle à Liverpool.. Je trouve que la Grece avait plus d’arguments (Dellas et Seitaridis etaient de vrais bons joueurs).

        Il manquait Jan Heintze en 92, lui etait vraiment bon.

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      4. Andersen, jusqu’à sa rencontre avec Van Basten, fait un magnifique tournoi, c’est vrai.

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      5. Ajde59 : Alexander Arnold ? Je sais que les gouts et les couleurs ne se discutent pas mais TAA est une calamité défensive, son couloir est un boulevard ouvert aux ailiers adverses et le nombre de buts que son équipe encaisse à cause de ses largesses défensives est incroyable. C’est le jour et la nuit, il est irréprochable offensivement et très mauvais défensivement.

        Khiadia: difficile de se prononcer sur la décennie en cours car le niveau global est en chute libre en comparaison avec les décennies précédentes, mais sans trop réfléchir j’opterai pour: Martinez, Saliba, Rudiger, Carvajal, VVD.

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      6. Déjà à Anderlecht c’était un superbe joueur, un de mes préférés à l’époque en Belgique.

        Les Bruxellois ont vu défiler de tout, tout bons Danois..et lui je le mets dans les trois plus belles réussites, avec l’incontournable Morten Olsen et..?? Spontanément je ne citerais pas le plus connu : Per Frimann, joueur vraiment extra. Lequel m’a bien plus impressionné que le tres coté Arnesen par exemple.

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    1. Il aurait mérité d’être cité mais pas forcément dans le Top 10. Il est finalement à l’image du Napoli des années 2010, placé mais jamais gagnant. Il est d’ailleurs intéressant de constater que le club est sacré quand ses prétendus cracks partent : Insigne, Mertens, Koulibaly. En 2023, celui que j’avais trouvé impressionnant était son remplaçant, le Coréen Kim. Pas l’impression que ce soit encore le cas au Bayern.

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      1. Il raison Fred. Nacho, par exemple, aurait mérité sa place. Au moins pour l’apéro…

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  7. Ramos retrouve à Monterrey un ancien coéquipier du Real qui fit le bonheur du Betis, Canales. Canales est en train de sa faire une très belle fin de carrière au Mexique. On lui souhaite le même chemin que Gignac, le héros du club rival de Tigres.

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