A l’occasion de cette troisième saison, la rédaction a décidé de se lancer dans un défi ô combien périlleux : classer les plus prestigieux défenseurs de chaque décennie, des années 1920 à celles de 2010 ! Toutes les deux semaines, vous retrouverez donc les portraits des plus fameux assassins silencieux, des ténors du tacle glissé ou de la poussette dans le dos… Une façon de mettre en lumière cette confrérie trop souvent oubliée. Des choix cornéliens émanant d’une intense réflexion collective qui demeurera aussi imparfaite que notre tendresse pour l’histoire de ce sport est grande… Bonne lecture !
Numéro 10 : Léonardo Bonucci

Leonardo Bonucci, symbole d’élégance défensive et d’autorité, a marqué l’histoire récente du football italien par son intelligence tactique. Formé à l’Inter avant de s’imposer comme un pilier défensif à Bari, Bonucci rejoint la Juventus en 2010. Sous la tutelle d’Antonio Conte, il devient un maillon indispensable du trio défensif « BBC » (avec Andrea Barzagli et Giorgio Chiellini), pierre angulaire de la domination turinoise en Serie A. Avec un rôle de regista en défense, ses passes longues précises et sa capacité à relancer le jeu sont rapidement saluées, le distinguant des défenseurs traditionnels.
Entre 2012 et 2017, Bonucci participe à deux finales de Ligue des champions et accumule six titres de Serie A, illustrant une constance impressionnante au sommet. Mais son parcours n’est pas qu’une success story linéaire. Il est marqué par des conflits qui définissent autant son caractère que ses performances. Un caractère qui sera souvent source de tensions avec son entraineur, Massimiliano Allegri. Elles atteindront d’ailleurs leur paroxysme lors d’un match contre Palerme en 2017. Alors que Bonucci, voyant son coéquipier Claudio Marchisio épuisé, demande un changement tactique, Allegri refuse et effectue une substitution différente. Selon Bonucci, le ton monte immédiatement : « Il m’a dit de rester à ma place et a utilisé des mots très durs, des insultes ».
Cet incident, bien que géré dans l’immédiat par la direction, laissera des traces. Quelques mois plus tard, un autre incident éclate. Selon certaines rumeurs, lors de la déroute en finale de C1 contre le Réal de Madrid (défaite 4-1) il aurait été impliqué dans une altercation dans les vestiaires à la mi-temps, ciblant des coéquipiers pour leurs performances. Les spéculations évoquent des tensions avec Paulo Dybala et Dani Alves, qui auraient miné l’esprit d’équipe. Cependant, Bonucci a toujours nié ces accusations, qualifiant ces récits de « fiction ». Il a expliqué avoir demandé à la direction du club de démentir publiquement ces rumeurs, ce qu’elle n’a pas fait, une décision qu’il considèrera comme un manque de soutien. Ces non-dits, combinés aux tensions déjà existantes avec Allegri, ont précipité son départ à Milan. Un transfert audacieux qui reflète autant son mécontentement qu’un désir d’être respecté et de relever un nouveau défi.
À Milan, Bonucci prend le brassard de capitaine et devient le visage d’un projet ambitieux visant à ramener le club au sommet. Bien que sa saison dans la capitale lombarde soit mitigée, ce choix marque un tournant personnel. « À ce moment-là, je devais me prouver que je pouvais être un leader ailleurs », a-t-il déclaré plus tard. Son retour à la Juventus en 2018 montre cependant que Turin reste sa véritable maison footballistique et son coffre à trésor puisqu’il remportera encore deux titres de champion et une coupe d’Italie jusqu’à son départ en 2023.
En sélection, il incarne parfaitement les hauts et les bas de la Squadra Azzurra ces dernières années. À Wembley, en finale de l’EURO 20020 face à l’Angleterre, Bonucci inscrit un but crucial et convertit son penalty lors de la séance de tirs au but, guidant l’Italie vers une victoire historique. Sa complicité avec Giorgio Chiellini, combinée à son leadership et à son sang-froid, a cimenté sa place dans l’histoire du football italien. Cependant, ces triomphes contrastent avec les échecs cuisants en Coupe du Monde. L’Italie, absente des éditions 2018 et 2022, a déçu malgré des générations de talents prometteurs. Bonucci, comme leader de l’équipe, a dû porter le poids de ces revers. Bonucci, c’est l’histoire d’un défenseur à la fois vulnérable et indestructible, d’un homme en perpétuelle recherche de perfection, même dans l’imperfection.
Numéro 9 : Marcelo


Si le football est souvent comparé à une danse, alors Marcelo est un de ses plus fidèles interprète brésilien, transformant le flanc gauche en une piste de samba où rien ne lui résiste. À travers sa carrière, ce latéral pas comme les autres a incarné le rythme et la percussion caractéristiques de la musique brésilienne, alliant créativité, vitesse et une insouciance élégante qui a fait vibrer nos cœurs de fans.
Lorsque Marcelo s’élance, balle au pied, il y a avec lui les tambours du carnaval qui résonnent. Sa vitesse n’est pas linéaire mais syncopée, imprévisible, comme des percussions alternant entre silences et explosions. Sa capacité à passer d’une accélération brutale à une feinte délicate est la marque de son style unique. Ce n’est pas un hasard si Marcelo a souvent été comparé à un joueur offensif : ses montées sur le flanc gauche créent un déséquilibre constant, comme une mélodie enivrante qui échappe aux règles strictes du jeu défensif.
Au Real Madrid, ses performances ont souvent évoqué un improvisateur de génie, capable de dribbler un adversaire avec une facilité déconcertante. Lors des finales de Ligue des champions, Marcelo n’était pas seulement un défenseur, mais un créateur d’harmonie sur le terrain, construisant des actions comme un musicien assemble les différentes parties d’un morceau. Dans la capitale espagnole, il est même devenu le premier chef d’orchestre étranger du vestiaire depuis 1904. Pour continuer le parallèle avec la musique brésilienne , Marcelo incarne aussi l’élégance et la nostalgie du chorinho, un style musical brésilien connu pour sa mélancolie joyeuse. Ses passes précises, ses centres millimétrés et ses combinaisons fluides rappellent cette musique sophistiquée, qui exige à la fois une maîtrise technique et une grande sensibilité artistique.
Dans l’histoire du football brésilien, Marcelo s’inscrit dans la lignée des Roberto Carlos et Cafu, mais il a redéfini le rôle de latéral en y insufflant une dimension plus offensive et artistique. À travers ses courses effrénées et ses dribbles chaloupés, il rappelle que le football, tout comme la musique, est avant tout une question de rythme. Et ce rythme, Marcelo l’a maintenu jusqu’à ses dernières années, que ce soit avec le Real Madrid ou en revenant à ses racines au Fluminense. En célébrant Marcelo, on célèbre aussi le football brésilien dans son essence : une danse collective où chaque geste, chaque accélération et chaque feinte sont une note de musique dans une symphonie joyeuse.
Numéro 8 : Thiago Silva


Thiago Silva, un nom qui résonne dans le football mondial, et pas que, puisqu’il s’est aussi imposé aussi dans l’imaginaire collectif à l’image d’un titre sorti en 2016 et ayant eu son petit succès. Et si les rappeurs Dave et AJ Tracey ont écrit une chanson en son honneur, c’est qu’il y a bien quelque chose de plus grand que la simple performance sportive qui émane du défenseur brésilien. A ce titre, pourquoi ne pas tenter, à mon tour, de dresser son portrait, non pas à travers les statistiques ou les titres, mais en poésie à travers sa personnalité ? Car au-delà de ses performances sur le terrain, c’est toute une identité, un parcours et une philosophie de jeu qu’il convient de saisir et de rendre hommage à travers les mots.
Dans l’ombre des stades, où la foule hurle et gronde,
Il s’élève, majestueux, solide comme une onde.
Thiago Silva, le défenseur de fer,
Un roc qui se dresse, indestructible, presque hors de l’air.
Ses pieds glissent sur la pelouse avec une grâce infinie,
Dans chaque tacle, une précision sans compromis.
Il anticipe, il lit, il est là, toujours,
Un mur qui déchire les attaques, les pousses au retour.
Mais derrière ce masque de forteresse de briques,
Se cache un homme aux failles, presque dramatiques.
Sous l’éclat du diamant, une fragilité se dissimule,
Un poids, une pression qui parfois, l’accumule.
Car lorsqu’il faut tenir, là, dans l’ultime moment,
Quand la panique monte, que tout devient frémissant,
Thiago, bien que maitre de son art, trébuche et chancelle,
Sous le fardeau des attentes, sous la pression qu’il appelle.
Car il a connu la scène, les projecteurs, les foules,
Des matchs décisifs où l’âme des joueurs s’affaiblit, se coule.
Il a pris le rôle du capitaine, le héros, le leader,
Mais la pression, parfois, fait vaciller les plus grands compositeurs.
A l’aube d’une carrière aussi brillante que contrastée,
Où la solidité défensive se mêle aux failles, aux doutes cachés,
Thiago Silva, cet homme de fer, semble pourtant fragile,
Un paradoxe vivant dans un monde aussi volatile.
Le calme sur le terrain, mais l’angoisse au sommet,
Chaque match devient une bataille, une épée à double fil,
Mais au bout de la route, malgré le poids et le bruit,
Il se relève, inébranlable, prouvant que la classe est de lui.
Numéro 7 : Mats Hummels

4 juillet 2014, Mats Hummels s’impose dans un duel aérien face à Raphaël Varane et marque le but qui élimine la France. Quelques jours plus tard, il devient champion du monde et offre à l’Allemagne son quatrième titre mondial. Quatre ans plus tard, sur la pelouse de Kazan, il assiste impuissant à l’élimination de sa sélection dès la phase de poules face à la Corée du Sud. Deux moments contrastés qui résument parfaitement la carrière de Hummels : une trajectoire en montagnes russes, oscillant entre prestations de très haut niveau et périodes de doute. Hummels fait partie de ces joueurs pour lesquels on se dit « si il était né quelques années plus tôt il aurait eu une autre carrière« .
En effet si l’on ne jugeait les joueurs qu’à leur talent pur ou à leur niveau au zénith de leur carrière, il ne fait aucun doute que le natif de Bergis Gladbach aurait figuré en tête de ce classement. Tacles précis, dureté dans les duels, relance sûre et précise : il possède à la fois la rigueur défensive et la finesse technique d’un meneur reculé, capable d’organiser le jeu depuis l’arrière. Le joueur formé au Bayern Munich et révélé au Borussia Dortmund incarne ainsi un mélange rare entre l’élégance des libéros des années 80-90 et les exigences du défenseur moderne.
Très tôt catalogué comme le « nouveau Beckenbauer » – une obsession allemande, là où la France a eu droit à une succession de « nouveaux Zidane » ou « nouveaux Platini » – Hummels a su, au moins dans la première partie de sa carrière, donner du crédit à cette comparaison flatteuse. Pièce maîtresse du Borussia Dortmund de Jürgen Klopp et de la Nationalmannschaft de Joachim Löw, il est l’un des principaux artisans du renouveau allemand des années 2010 que ce soit en club ou en sélection. Dans un jeu où la transition vers l’avant et le déséquilibre sont la règle, ses qualités de relance mais aussi ses qualités de défenseur en un contre un font de lui le socle de ses équipes.
Par la suite son départ libre au Bayern en 2016 a quelque peu terni son image de joueur « à l’ancienne » capable de rester chez l’outsider de Bundesliga. De plus s’il enchaîne les titres nationaux en Bavière, il ne parvient jamais à atteindre une nouvelle finale de Ligue des champions et décline progressivement dans la hiérarchie mondiale des défenseurs, surtout après cette catastrophique campagne de 2018. Son retour à Dortmund en 2019 ne change pas cette dynamique, où il n’arrive pas à remporter de nouveaux titres.
En 2024, pour sa dernière saison sous les couleurs jaunes et noires, il réalise une campagne de Ligue des champions exceptionnelle, écœurant notamment le PSG en demi-finale avec deux prestations de très haut niveau. En finale il ne pourra empêcher le Real de gagner une nouvelle C1 mais quittera son club de toujours sur une finale de coupe d’Europe, onze années après la première. Comme un symbole, il retrouve le club de la ville éternelle, 18 ans après ses débuts professionnels.
Numéro 6 : Dani Alves

Il y a des joueurs qui marquent leur époque par leur talent, d’autres par leur fidélité à un club ou une nation. Et puis, il y a Dani Alves. Un homme qui a fait de la victoire son ADN, un collectionneur compulsif de trophées et qui fut un moment le footballeur le plus titré de l’histoire, avant d’être dépassé par Messi cet été. Avec 43 titres remportés dans sa carrière, Alves ne s’est pas contenté d’être un excellent joueur, il a été l’ultime homme des grands soirs. Que ce soit avec le FC Séville, où il a découvert l’Europe en soulevant la Coupe de l’UEFA (2006, 2007), avec le FC Barcelone, où il a été un pilier d’un (ou du ?) plus grand Barça de l’histoire sous Guardiola (2008-2016), ou encore avec le Brésil, où il a conquis la Copa América et une médaille d’or olympique, Dani Alves a toujours fait corps avec la victoire.
C’est avant tout un latéral droit hybride, un électron libre qui a redéfini son poste. Il a été un précurseur du latéral créateur. Sous Guardiola, il jouait parfois plus haut qu’un ailier, combinant sans relâche avec Messi et Xavi dans un triangle infernal. Son intelligence de jeu, sa qualité technique et son volume physique hors norme lui ont permis d’être aussi influent qu’un meneur de jeu, tout en partant du couloir droit. Plus tard, à la Juventus (2016-2017), il a démontré une faculté d’adaptation impressionnante, évoluant dans un rôle plus défensif tout en gardant son impact offensif. À 36 ans, il devient même milieu de terrain avec São Paulo et porte le Brésil à la victoire en Copa América, prouvant une nouvelle fois qu’il était bien plus qu’un simple défenseur. Un joueur qui a défié les limites du temps. Dans un football où les latéraux explosent souvent jeunes et déclinent rapidement, lui a prolongé sa carrière bien au-delà des standards habituels, en atteste sa médaille olympique décrochée à l’aube de ses 38 ans. Malgré une carrière jalonnée de succès, un trophée majeur manquera à jamais à son immense collection : la Coupe du Monde. Présent dans les effectifs du Brésil en 2010, 2014 et 2022, il fait partie de cette Seleçao pétrie de talents mais qui n’aura finalement fait que décevoir.
Dani Alves n’a jamais été qu’un simple joueur. Sa personnalité excentrique, son amour du show et son charisme en ont fait un personnage incontournable du football moderne. Mais tout champion connaît un crépuscule. Après une dernière pige ratée aux Pumas (Mexique) , Alves est rattrapé par un scandale. En janvier 2023, il est arrêté en Espagne pour viol après une soirée en boîte de nuit à Barcelone. En 2024, le verdict tombe : quatre ans et demi de prison ferme, plus cinq ans de liberté surveillée. Après un an derrière les barreaux, le Brésilien a payé sa caution et le tribunal de Barcelone a accepté sa remise en liberté dans l’attente de son procès en appel. Cela moyennant le paiement d’une caution d’un million d’euros, ainsi que le retrait de ses deux passeports espagnol et brésilien et l’interdiction de quitter l’Espagne. En plus d’organiser des fêtes depuis sa villa privée de Barcelone, l’ancien joueur a retrouvé les terrains. Il s’est tourné vers des plateformes dédiées aux amateurs, facilitant l’organisation de rencontres. Entouré de ses proches, il s’est imposé comme une véritable attraction sur les terrains synthétiques de Barcelone. Une existence légère et rythmée par le jeu, en contraste saisissant avec la lourde peine de prison qui pèse désormais sur lui.
2015 et 2017 (et non 2012 et 2017) les finales de C1 de Bonucci
PS: il est loin Marcello quand même
Le classement de Marcelo et Alves est tout à fait cohérent, ce sont deux immenses joueurs qui ont marqué la décennie par leurs incroyables palmarès leurs apports offensifs considérables, mais ils sont loin d’être des monstres défensifs.
Je ne sais à quoi ressemblera le top 5 (Varane, Chellini, Godin, Ramos, VVD ?), mais peu importe je trouve que Hummels et Silva mériteraient largement d’y figurer. L’allemand à son prime était quasi infranchissable, il remportait proprement tous ses duels au sol ou dans les airs avec un calme impressionnant et ses relances précises étaient souvent décisives. Quant à Silva, c’est la classe incarnée, un gentleman comme il en existe plus, sa science de l’anticipation et son sens du placement lui permettaient de stopper les assauts adverses et récupérer le ballon sans se salir le short. Il a eu la malchance de joueur pour l’une des pires générations brésiliennes de l’histoire (du moins en coupe du monde) et d’un maudit PSG, autrement il aurait peut-être été le meilleur défenseur brésilien de tous les temps.
je les ai pas mis, aucun des 2. Honnêtement, ils m’ont jamais rien inspiré d’incroyable. Deux grands joueurs, mais pas deux immenses défenseurs (je veux dire: pour être dans un top 10). ils ont eu la chance de se perpétuer dans deux clubs ultra dominants, de profiter d’une aspiration d’air au côté des 2 joueurs ultra dominants de leur club respectifs…. La Liga, j’ai pas passé mes années 2010 à regarder ça, qu’ils en soient l’un ou l’autre meilleur latéral du championnat, pourquoi pas; en LDC j’en ai vu plus, pas non les plus dominants à leur poste; mais alors au niveau international, largement vu la seleçao: que de courants d’air pris et de contre performances individuelles en sélection brésilienne…. sentiment qu’entre le curseur palmarès collectif – performance individuelle, la force collective d eleur club a bien plus primé sur la qualité individuelle.
Tout à fait d’accord, d’ailleurs Alves a longtemps été dans l’ombre de Maicon (bien plus solide défensivement) en sélection. Au Barça il a eu l’immense chance d’évoluer aux côtés d’une rampe de lancement nommée Xavi et de l’extraterrestre qu’était Messi, les choses devinrent nettement plus compliquées en changeant d’environnement à la Juve et au PSG.
Quant à Marcelo, il n’était même pas le meilleur latéral gauche de la Liga (je lui préfère un Jordi Alba plus tranchant défensivement), il a eu le privilège de partager son couloir avec des joueurs 5 étoiles (Ronaldo, Bale, Di Maria, Vinicius Jr) qui rendaient les choses beaucoup plus simples.
Salut Agawa. Je ne sais pas si VVD sera dans le top 10 mais personnellement je ne l’ai pas inclus parce que je le considérais entre deux périodes. Et si on fait le top 2020, là oui, il aurait toute sa place.
Salut Khia, je m’en doutais car VVD s’est révélé à la fin de la décennie. Oh mais quel sacrilège, comment ai-je pu oublier Pepe ?
Ah, j’avoue une affection particulière pour Dani Alves. Symbole d’un FC Seville qui change de dimension dans les années 2000. Un grand coup de leurs parts.
Pour Hummels je suis d’accord, je le précise dans mon portrait, à son « max » c’est le meilleur de la décennie pour moi. Malheureusement cela a été trop ponctuel à la différence de ceux devant lui.
Thiago Silva par contre je suis moins d’accord, le gars plus l’enjeu s’élevait plus il se délitait, avec le PSG et le Brésil il a enchainé les contre performances le jour J. Il n’a pas été ridicule mais jamais le leader que l’on attendait qu’il soit (à la différence d’autres joueurs de la décennie comme Ramos, Pepe, Godin ou Chiellini par exemple, toujours au top dans les grands RDV).
Hummels, oui je l’aurais mis plus haut (et c’est ce que j ‘ai fais).
C’est intéressent que tu évoques la régularité . Ce que je note, c’est qu’autant pour les décennies antérieures, le jury a privilégie les performances plus ponctuelles (en Coupe du Monde, Euro, Matchs européens notables), qui ont été surdéterminé pour certains sur leur place dans les 10. Autant là, la régularité c’est plutôt nb de LDC-Trophées accumulés- X saisons au Barça, Real, Juve, voir Bayern, City , PSG.. Thiago Silva il n’a jamais été bon en Coupe du Monde, comme Marcelo, Alves, Bonnucci (Euro, ok), ni l’un, ni l’autre n’a marqué une compétition de son empreinte défensive … Mais par contre chacun a été des saisons durant titulaire dans un top 5 club européen a accumulé trophées et dernier carré de LDC. Cela traduit aussi un changement de la perception générale du football. Et le fait qu’on soit familiarisé avec ses décennies.
J’espère voir Godín, non pas en 4 comme d’habitude, mais en 1 dans ce Top. Il aurait été président de l’Ukraine en 2022, Vladimir aurait rappelé les chars sans tirer un coup de fusil.
Merci Stade&Mayo, beau boulot !
J’aime bien l’angle choisi à propos de Bonucci. Allegri a la tête dure, Bonucci aussi, ça ne pouvait donner que des étincelles. Sur les qualités du défenseur, il existe et existera toujours des doutes : que valait-il vraiment sans Chiellini ? Une des grandes forces de la Juve de Conte puis Allegri résidait dans le trident Barzagli-Chiellini-Bonucci. Quand le 1er s’est retiré et quand le second a accumulé les blessures, Bonucci avec De Ligt, Demiral ou quelques autres n’a jamais rayonné. Et puis il y a eu cet aller retour au Milan où il s’est planté. Bref, selon moi, un top 10 limite limite.
J’ai beaucoup moins de souvenirs de Barzagli bizarrement. Et pourtant j’ai l’impression qu’il était peut être meilleur que Bonucci plus je lis l’avis des gens.
J’ai bien dû mettre un point ou deux sur Bonucci, mais par défaut : la décennie me parle peu, et sans etre un leader il aura joué sa part tout de même, rampe de lancement appréciable d’une Italie du foot alors en déclin tres marqué.
Dans la foulée de Pirlo : voilà encore un joueur à certains égards symptomatique d’un certain nivellement créatif en Italie ; non pas « toujours plus haut » mais plutôt « toujours plus bas »?
Jamais son nom ne me serait venu à l’esprit pour une autre decennie ; quand je repense à tous ceux que j’ai dû zapper pour certaines decennies.. Mais puisqu’il est de ceux qui entretinrent certaine illusion pour le foot italien, allez..
Barzagli, pas le meme genre de joueur.
Barzagli, c’est un pur défenseur, un type totalement dédié à l’équipe. Celui qui fait le sale boulot (sans être un salopard) et qui connaît ses limites. Celui qui fait briller les autres, quoi !
Magnifique fin de carrière de Marcelo avec le séduisant Flu de Diniz et le titre en Copa Libertadores, le premier pour le Tricolor.
J’ai peut être mis quelques photos de Silva et Marcelo au Flu pour te faire plaisir, je l’avoue. Sinon je n’étais pas au courant , avant que tu me le dises, que Silva était fervent chrétien ! Il est arrivé après le sacre en libertadores où il est sacré aussi avec Marcelo ?
merci pour les photos ! Non, Silva n’est pas de la Libertadores, c’était Felipe Melo qui jouait en défense centrale et il avait lui aussi 40 ans.
en parlant de défenseur brésilien, j’ai bien aimé Miranda sur cette décennie, très très bon. Et dire qu’il est passé incognito au début de sa carrière à Sochaux… (fin des années 2000, il était ultra fort avec Sao Paulo, triplé au brasileiro, je crois que c’est les seuls qui l’ont fait)
J’y ai pas pensé du tout à Miranda !Très fort à l’atleti, on oublie en effet son passage à Sochaux comme tu le dis.
Son duo avec Godin a été un des meilleurs d’Europe. On a plus retenu l’Uruguayen car il est resté plus longtemps mais il ne fait aucun doute que l’Atlético était meilleur avec Miranda que Gimenez.
Marcelo, je ne pensais pas qu’il puisse atteindre ce niveau. Il me paraissait pas terrible au départ.
Oui à ses débuts il y avait pas mal de blagues sur son style de Carlos du pauvre, de futur Drenthe.
Un peu comme Vinicius que je trouvais nul à chier à ses débuts.
Et sinon, puisqu’on en parle dans le paragraphe sur Bonucci, vous pensez quoi de Dybala ? J’ai vu un bout d’extrait du dernier match face à Porto. Il a quand même un sacré joli style… Après j’ai pas suffisamment suivi la Serie A cette dernière décennie pour affirmer qu’il aura réellement marqué ce championnat. Ou si il restera comme un joueur frisson mais trop irrégulier…
Un poète, l’un des derniers joueurs offensifs axiaux de deuxième ligne (9, 5 plutôt que 10) digne de ses plus grands aïeux (Kakà, Baggio, Rivaldo etc),à l’heure où les copiés collés de 433 sans perspectives ni profondeurs voient les « faux 9 » prolifèrer à foison et où les joueurs d’ailes peinent à être les héritiers de Figo, Ribery, Robben, Pires etc (sans parler de Garrincha)…
Avec De Bruyne ou encore son compatriote Pastore (à moindre mesure Lamela et Papu Gomez) Dybala est un vrai porte drapeau de l’élégance et de l’esthétisme sur le terrain.
Très sous-estimé selon moi
Tu trouves le jeu de mon compatriote élégant et esthétique? Je l’ai toujours trouvé surtout chirurgical, c’est marrant.
Certes il voit plus vite et mieux que les autres, la vista du bonhomme est hors-normes et techniquement c’est très abouti, très sûr. Mais sa gestuelle me laisse froid. Je le vois comme une espèce de Bergkamp qui se fût moins orienté vers le but que vers l’assist.
Dybala avait un truc. Pastore aussi, je trouve que son passage a fait du bien à votre football, en tout cas et me concernant ça faisait looooooooongtemps qu’il n’y avait plus eu un joueur dont je me réjouissais d’avance de voir les derniers faits d’armes, que je « guettais »………..et depuis lui, pas sûr d’en avoir vu d’autres…sinon son contemporain Bale à Tottenham!
D’ailleurs, parti sur sa lancée et s’il était resté back gauche : j’aurais pu le mettre en 1) pour cette décennie. Les yeux fermés.
D’ailleurs, des mecs qui ont la carrière de Bale en tant qu’attaquant alors qu’ils ont débuté en défense, vous avez d’autres exemples de ce calibre ?
C’est plutôt le chemin inverse…
J’en ai jadis relevé un ou deux..mais pas plus! Et alors lesquels……….??
Bale, au-delà de son fameux festival face à l’Inter : c’est régulièrement qu’il déchirait à gauche! Et défensivement pas plus mauvais qu’un Roberto Carlos voire un Marcelo, il était juste sensationnel.
Y en a un qui me revient, Kevin Philips de Sunderland, celui qui finit Soulier d’Or au tournant du Millénaire : il était back droit à ses débuts.
Suis d’accord avec Calcio, c’est un must esthétiquement. Mais que de blessures… Il semble revivre avec Ranieri alors que la Roma a cherché à se débarrasser de lui l’été dernier en raison de son salaire. J’espère qu’il va rester et ne pas partir en AS, Dybala est fait pour la Roma, un joueur avec lequel tu ne gagnes pas grand chose mais qui est beau à voir. Bon, j’écris ça mais la Serie A n’est plus visible en France sauf à prendre un abonnement supplémentaire.
Je n’adhère pas à grand-chose du mythe beckenbauerien, déjà dit pourquoi. Mais sur ce qui fit la gloire du Kaiser, l’apport à la construction voire à la finition donc, et même si le foot a changé et qu’un Beckenbauer ferait beaucoup, beaucoup, beaucoup moins le kéké dans le foot contemporain (il avait des boulevards, à l’époque!) : je n’ai pas souvenir d’avoir vu Hummels approcher ce niveau-là. Par contre j’ai l’impression que Hummels aura eu plus de répondant au duel. Mais l’un dans l’autre, quand bien même.. J’y ai préféré un Augenthaler, tiens!, vraiment pas si impressionné que ça par Hummels.
Pour ce que j’en ai vu, et puisque j’avais évoqué ce Belge-là pour les 70’s : je ne vois même pas ce que Hummels aura eu de plus qu’un Dewalque. Et j’écris cela en affirmant être peu susceptible de belgomania : parmi les Belges figurant dans ces tops décennaux, je suis certain d’avoir systématiquement sous-voté par rapport à la moyenne des suffrages – voire pas du tout (il me semble n’avoir pas donné le moindre point à un Kompany, par exemple??)
J’ai d’ailleurs l’impression que Kompany ne sera pas parmi ces 10, pourtant supérieur à des Bonucci Hummels ou Thiago Silva ai-je envie de dire…… Question (prématurée, je sais qu’on y viendra) au jury, le cas échéant : il lui aura manqué combien de points pour intégrer ces 10, qu’on me traite de traître à la patrie?