A l’occasion de cette troisième saison, la rédaction a décidé de se lancer dans un défi ô combien périlleux : classer les plus prestigieux défenseurs de chaque décennie, des années 1920 à celles de 2010 ! Toutes les deux semaines, vous retrouverez donc les portraits des plus fameux assassins silencieux, des ténors du tacle glissé ou de la poussette dans le dos… Une façon de mettre en lumière cette confrérie trop souvent oubliée. Des choix cornéliens émanant d’une intense réflexion collective qui demeurera aussi imparfaite que notre tendresse pour l’histoire de ce sport est grande… Bonne lecture !
Numéro 10 : Walter Samuel
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« Il Muro« , le Mur, ou comment bien annoncer la couleur.
Né Walter Adrián Luján, le futur stoppeur interista était un guerrier. Né pour servir un général, c’est Mario Zanabria qui va le faire débuter, quelques temps avant un certain Gabriel Heinze…
Carlos Bianchi en fait un cadre de sa défense, le natif de Laborde sera de tout les succès du grand Boca : doublé Apertura-Clausura en 1999-2000 et victoire en Libertadores en fin de millénaire. Ne se contentant pas de servir d’armoire à glace derrière, il est intégral à la qualification en finale. Les Argentins ont gagné 4-1 à La Bombonera face à l’America mais à l’Estadio Azteca, les Mexicains mènent 3-0 à huit minutes du terme. Corner de Riquelme, énorme tête de Walter qui permet à son équipe de reprendre l’avantage, le score ne bougera plus. Direction la finale : 2-2 à Buenos Aires, 0-0 à Sao Paulo, tout se jouera aux tirs aux buts. Óscar Córdoba arrête les frappes d’Asprilla et Roque Júnior quand les xeneizes transforment tout. C’est la première Copa Libertadores pour Boca depuis le doublé de 1977-1978, et Samuel aura été déterminant dans ce titre.
Ses performances ont attiré la Roma qui le recrute pour 20 millions d’euros. Après un scudetto en 2001, un passage raté à Madrid sera suivi par une décennie à l’Inter. C’est là-bas qu’il trouvera le général qui avec qui il gagnera les plus grandes batailles de sa carrière, un portugais nommé José Mourinho. Aux côtés de son partenaire de charnière Lúcio, ils donnent leur vie pour le maillot nerazzuro et réussissent un triplé historique en 2010. Celui qui a commencé simple soldat a terminé sa carrière de colonel en Suisse, une fin de carrière calme après beaucoup de blessures, remportant deux championnats de Suisse avant de prendre sa retraite après deux décennies bien remplies.
Numéro 9 : John Terry
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John Terry est beaucoup de choses : Anglais, couronné de succès, fidèle à Chelsea… mais un autre qualificatif qui lui conviendrait bien serait controversé.
Dès 2001, alors qu’il commence à devenir titulaire à Chelsea, il se retrouve dans une affaire judiciaire. A l’aéroport de Londres-Heathrow, lui et trois coéquipiers, tous passablement éméchés, auraient moqué des Américains le lendemain des attaques du 11 septembre. Élu joueur de Chelsea de l’année 2001, il est fortement pressenti pour rentrer dans la liste des 30 pour la Coupe du monde 2002, mais une histoire de rixe dans une boîte de nuit londonienne en début d’année le prive de toute possibilité de débuter avec les Three Lions.
Il faudra attendre encore un an et demi pour enfin voir le vice-capitaine de Chelsea porter le maillot de la sélection, face à la Serbie-Monténégro. L’ascension devient alors météorique pour le défenseur, choisi capitaine des Blues par José Mourinho en 2004 puis de l’Angleterre en 2006.
En club, il forme une charnière de légende avec Ricardo Carvalho, dont le record du plus faible nombre de buts encaissés en une saison de Premier League tient toujours. Nommé joueur de l’année par ses pairs en 2005, il est incontestablement l’un des meilleurs défenseurs centraux du championnat anglais, indiscutable en club pendant 15 ans.
C’est néanmoins quand il est au pic de sa carrière qu’il perd le brassard de l’équipe l’Angleterre, à l’occasion de l’affaire la plus médiatisée de sa carrière. En janvier 2010, la presse révèle que Terry aurait eu une liaison avec l’ex-femme de Wayne Bridge, son coéquipier en club et en sélection et l’un de ses meilleurs amis. Cette histoire de mœurs met un terme à la carrière internationale de Bridge et fait perdre son statut de capitaine à Terry au profit à Rio Ferdinand.
Quand ce dernier se blesse gravement juste avant la Coupe du monde 2010, John Terry redevient de facto le capitaine des Three Lions, ce qui sera confirmé en mars 2011. Malgré ce retour en grâce, une ultime affaire va secouer la carrière de John Terry, et celle de son vice-capitaine par dommage collatéral.
Anton Ferdinand, frère de Rio, accuse le défenseur de Chelsea de l’avoir insulté sur sa couleur de peau. Cela aboutira à la perte du capitanat en février 2012, quatre matchs en tribunes et une amende de 220 000 livres (270 000 €). En plein procès, John Terry est néanmoins sélectionné pour jouer l’Euro en Ukraine et en Pologne, contrairement à Rio Ferdinand. Pour beaucoup, Roy Hodgson a choisi le camp du défenseur des Blues dans cette affaire.
Prenant sa retraite internationale après l’Euro, Terry quitte finalement Chelsea en 2017, après 717 matchs joués avec le maillot bleu. Il finira finalement sa carrière avec une ultime saison à Aston Villa, sans la moindre polémique pour une fois, à presque 38 ans.
Numéro 7 ex æquo : Ricardo Carvalho
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Parfois, certains patronymes collent parfaitement à ceux qui les portent. C’est exactement le cas du septième joueur de ce classement : Ricardo Carvalho, « Richard le Chêne ». Et qui mieux que ce défenseur portugais symbolise la solidité, la loyauté, et l’indéfectibilité de cet arbre ? Comme le chêne, pilier central de l’équilibre forestier, Carvalho a été l’élément-clé de toutes les équipes par lesquelles il est passé.
Né et ayant grandi à Amarante, charmante petite ville du nord du Portugal traversée par le Tâmega, il se voyait devenir policier. Mais à 18 ans, celui qui se faisait surnommer « la mangue » rejoint le grand club voisin, le FC Porto, avec d’autres rêves en tête. Après plusieurs prêts, il rencontre José Mourinho, avec qui il réalise ce qui est sans doute le dernier grand exploit du football européen : le doublé Coupe de l’UEFA – Ligue des champions avec Porto en 2003-04. C’est la dernière fois qu’un véritable outsider remporte la C1. À 26 ans, Carvalho atteint les sommets : en plus du sacre européen, il s’impose en sélection, prenant la place de Fernando Couto, avant d’échouer en finale de l’Euro face aux surprenants Grecs.
Il suit ensuite son entraîneur à Chelsea où il forme une charnière infranchissable avec John Terry, ce dernier pouvant s’appuyer sur l’inébranlable Portugais pour briller. Il retrouvera Mourinho au Real Madrid avant de terminer sa carrière européenne au sein d’un club de Monaco en plein renouveau. Partout où il passe, il fait l’unanimité : coéquipier modèle, toujours prêt à se sacrifier pour le collectif. Sa seule ombre au tableau restera sa brouille avec Paulo Bento en 2011, lorsqu’il quitte le camp de la sélection et annonce sa retraite internationale. Mais trois ans plus tard, Fernando Santos le rappelle, malgré ses 36 ans. Douze ans après son explosion au plus haut niveau, il boucle la boucle : il devient champion d’Europe, cette fois-ci en ayant perdu sa place de titulaire en cours de compétition comme Couto en 2004. Mais fidèle à lui-même, Carvalho ne fait pas de vagues et savoure ce dernier sacre avant de prendre sa retraite, devenant, comme une évidence, l’adjoint du sélectionneur.
Numéro 7 ex æquo : Lúcio
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Pendant que la Seleção aligne des stars très techniques devant et que Nike fait son beurre sur le Joga Bonito, Lucimar da Silva Ferreira, Lúcio pour les intimes, fait le sale boulot derrière.
L’ancien de Leverkusen est un adepte des tacles rugueux, des fautes discrètes, et des interventions musclées. À une époque où la sélection brésilienne ressemble de plus en plus à un produit publicitaire, tel les Harlem Globetrotters, qu’à une équipe de football, Lúcio contraste avec l’image du Brésil.
Né près de la capitale Brasília, il débute en professionnel au CR Guará, champion en titre du District Fédéral où se situe la ville.
Il ne jouera qu’un seul match avec le club, une humiliation 7-0 face à l’Internacional en Coupe du Brésil. Malgré la performance collective désastreuse, le club de Porto Alegre s’intéresse au jeune défenseur qui fait immédiatement un grand bond dans sa carrière. Là-bas, il remporte un championnat Gaúcho et est nommé parmi les meilleurs défenseurs du championnat. Très vite, son talent intéresse l’Europe.
Le Bayer Leverkusen et son réseau brésilien de l’époque découvrent ce droitier de 22 ans et 1,88 m, avec une palette technique plus que convenable pour un défenseur central, un excellent jeu de tête, et une vitesse au dessus de la moyenne. 8 millions d’euros plus tard, le voici en Allemagne.
Hélas pour lui, la réputation d’éternel perdant du Bayer n’est pas usurpée. En 2002, malgré des performances de très haut niveau, il est du mauvais côté du sort trois fois de suite, en championnat, en coupe et en Ligue des champions, en dépit d’un but en finale. Malgré cette année chez les poissards rhénans, il est l’indiscutable sécurité des champions du monde derrière. En retrait du trio offensif Ronaldinho-Rivaldo-Ronaldo et des pistons Cafu et Roberto Carlos, il est pourtant tout aussi indispensable que ces derniers.
Cadre du Bayer puis du Bayern, il apprend qu’il quittera la Bavière en 2009, le Rekordmeister voulant rajeunir son effectif. L’Inter de José Mourinho est intéressé par son profil, le technicien portugais construisant une équipe de morts de faim prêts à tout donner pour lui. Avec l’arrivée du brésilien en association à Walter Samuel, l’Inter réussit un historique triplé Serie A – Coppa – C1.
Quittant l’Inter en 2012, il continuera, d’abord un passage éclair à la Juve puis un retour au Brésil, une découverte de l’Inde et enfin Brasília, jouant chez les deux clubs rivaux de la ville pour boucler une carrière de 23 ans à défendre pour que ses coéquipiers puissent attaquer.
Numéro 6 : Roberto Ayala
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El Ratón Ayala, c’est un palmarès indigne de son talent. Une histoire de timing et de malchance qui touchera toute sa génération en sélection.
Comment un défenseur aussi complet ne peut terminer qu’avec quatre championnats remportés, une Coupe de l’UEFA et une médaille d’or olympique ? Derrière cette question rhétorique se cache une carrière dans des clubs outsiders qui priveront Roberto d’un palmarès plus conséquent que celui qu’il méritait.
Débutant au Ferro Carril Oeste, il y fait trois saisons avant de partir chez l’un des grands de Buenos Aires, River Plate, en même temps que son coéquipier Germán Burgos. Titulaire immédiatement, il remporte son premier trophée avec le championnat Apertura 1994, El Millonario terminant la saison invaincu. Malgré un tournoi Clausura moins réussi, le défenseur de 22 ans attire l’œil des clubs européens et c’est vers le tout-puissant Calcio qu’Ayala s’envole.
Acheté par Parme, il est immédiatement prêté à Naples, le club de Campanie achetant 50% des droits du joueur, avant de récupérer les 50% qui restent l’année suivante après une très bonne saison avec les Partonopei. Aux côtés du brésilien André Cruz, Ayala est solide, mais le Napoli est la pire attaque du championnat, empêchant le duo sud-américain de jouer autre chose que le maintien. Bis repetita la saison suivante, mais 1997-98 est la saison de trop. L’attaque napolitaine est toujours aussi stérile mais, sans Cruz derrière, la défense prend l’eau. Le club est financièrement dans le rouge et doit vendre ses meilleurs joueurs. Ayala fait le même trajet que son ancien partenaire de charnière brésilien, direction San Siro. Suivent deux saisons à peu jouer au Milan, avec un Scudetto remporté mais peu de choses à dire.
C’est alors que Valencia et Héctor Cúper, lui-même ancien du Ferro, entre en scène. Son équipe a été sèchement battue 3-0 par le Real en finale de Ligue des champions et cherche à améliorer sa défense. Dès sa première saison en Espagne, l’Argentin termine meilleur défenseur d’Europe mais son équipe échoue à nouveau en finale de Coupe d’Europe, vaincue au tirs aux buts par le Bayern.
Après ça, Ayala remporte deux Liga et une Coupe de l’UEFA sous Rafael Benítez, avant de rejoindre le Real Zaragoza en 2007. À presque 37 ans, il revient au pays pour finir sa carrière avec une année au Racing Club.
En sélection, il est de toutes les déconvenues de l’Albiceleste entre 1998 et 2004. Défait en finale des JO d’Atlanta par le Nigeria, il est le mieux placé pour voir Dennis Bergkamp mettre un but de génie en quart de finale de la Coupe du monde 1998. Blessé juste avant le premier match de poule face au Nigeria en 2002, il doit voir depuis le banc ses coéquipiers ne pas sortir du groupe de la mort. C’est en Allemagne quatre ans plus tard qu’il peut enfin se mettre en valeur lors du tournoi mondial, finissant dans l’équipe-type du tournoi et marquant un but décisif en quart de finale face au pays hôte. Malheureusement pour lui, il est le premier Argentin à échouer pendant les tirs au but qui voient les Allemands s’imposer comme d’habitude. Ç’aura été son ultime match en Coupe du monde.
C’est néanmoins en Copa America qu’il vit ses plus grandes déceptions, l’Argentine étant éliminée quatre fois consécutivement par le Brésil, en quart de finale en 1995 et 1999 puis en finale en 2004 et 2007. Dans cette dernière finale, Ayala marque même contre son camp, trompant Roberto Abbondanzieri sur un centre de Dani Alves.
Après avoir terminé sa dernière Coupe du monde sur un tir au but manqué, il termine sa carrière internationale sur cette action, laissant un goût amer tant cette génération avait la qualité pour remporter de nombreux trophées.
Ayala 6ème, c’est assez inattendu mais finalement pourquoi pas… À souligner la présence de 3 défenseurs sud-américains, symbole (ou symptôme) significatif d’une certaine évolution de ce sport justement entre les deux décennies (Nineties et 2000): plus d’enjeu (financiers en tout cas), plus de transferts vers l’Europe surtout (le Calcio en particulier) et enfin plus aussi de « professionnalisation » (plus de staff (préparateurs physique, nutritionnistes, médecins etc), d’entraînements, de suivi, de musculation et autre sculpture des corps etc)… la machine, ou plutôt le moule format Jaap Staam est lancé et devient aussi uniforme qu’universel, les derniers specimens à l’Adn « Scireasque », « Baresilien » ou « Sammerien » résisteront encore un petit temps (Cannavaro, Puyol… (idem pour tous les autres postes du terrains d’ailleurs (à moindre mesure certes)) avant d’enfin (et hélas) quasiment tous disparaître.
Ayala, j’ai eu la chance de la voir deux fois. La première avec l’Argentine face au Japon au Mondial 98. La suivante avec Valence face à Bordeaux en 2004. L’année où ils battent l’OM en finale. Un défenseur solide qui compensait son physique plutôt léger par sa discipline et une belle détente. Ça avait pas pris au Milan, non ?
Non avec le Diavolo la greffe n’avait pas prit, en même temps, c’était une période de vaches maigres chez les Rossoneri à ce moment-là, même le Scudetto sous Zaccheroni est plus qu’un miracle, l’arbre qui cache la forêt c’est le cas de le dire… Époque de disette donc où, pour prendre la défense d’Ayala, pas beaucoup de joueurs ont laissé une trace mémorable au Milan
PS dans la même veine que celle connue dans l’antre du Diavolo milanais, un creu de vague véritablement… Ayala a également évolué, juste avant ça d’ailleurs, dans un Napoli en pleine descente, pour ne pas dire chute ou déchéance… une centaine de matchs tout de même disputés pour l’argentin sous les couleurs des partenopei, je suis curieux de savoir quel souvenir ont de lui les tifosis napolitains…
J’aimais bien Ayala même si ce Valencia de Cúper puait les médicaments. En revanche j’ignorais qu’on l’avait lui aussi affublé du surnom de Ratón. Pour moi il n’existe qu’un Ratón Ayala et il a joué à San Lo et l’Atléti !
Ce Valence, Cúper l’a construit sur le modèle du Ferro deux fois titré dans les 80es avec ce coach austère qu’était Timoteo Griguol (une légende à Rosario Central).
Bilardo a appelé Cúper en sélection mais ne l’a pas retenu pour le Mundial 86, au contraire de son équipier en défense Oscar Garré.
Raton, ca me parlait mais pour un autre : celui de la WC74, avec sa coiffure de beegees negligé.. ==> on parle du meme?
Aucun souvenir de Garré en 86, il n’a pas du monter au jeu.
Ferro a ete champion??
C’est bien celui ci avec sa coiffure ringarde (cf. Photo top défenseurs 70es aux côtés de Luis Pereira et Ademir Da Guia).
Deux titres en 82 et 84 pour Ferro avec Marcico comme fer de lance.
Et tu l’as oublié, mais si, Garré dispute plusieurs matchs de la CM 86 qu’il débute même comme titulaire au poste d’arrière gauche.
J’ai vu et rererevu tous ces matchs..et cependant j’aurais juré que ce fut toujours Olarticoechea, comme quoi..
Bizarrement, je me rappelle par contre super bien d’un Pasculli..qui pourtant joua moins que Garré, je ne cherche pas à comprendre 🙂
Autre joueur qui, à la revoyure de l’effectif 86 ne me dit (plus?) rien : Hector Henri (ou l’inverse).
Ah non, tilt : c’est Henrique!!!
Lui, ca va : m’en rappelle bien.
Tu dis ça par rapport au rajeunissement soudain d’Angloma et Carboni ? Hehe
Préfère la version de Cuper à celle de Benitez, même sans trophée. Ah Piojo…
Moi aussi, une subjectivité certainement stimulé par une nostalgie de l’enfance visiblement ici plus forte que celle de l’adolescence mais le Valence 2000 2001 avec Aimar et Kily Gonzales (pour ne citer qu’eux) vaut chez moi mille Valence de 2004 (pourtant pas si éloignés finalement sur le plan chronologique (sur celui sentimental en revanche un gouffre sépare ces deux mondes totalement différents)) et ses évidemment très appréciés aussi Mista, Villa, Silva et Tutti Quanti…
Une conclusion en italien proposant une transition toute trouvée et un trait d’union idéal pour un clin d’œil au Mister Ranieri, son Valence séduisant lui aussi et son « Cobra » Igli devant… si pas hypnotisant alors au moins berçant.
Et Mendieta qui courait partout, 3 poumons dans l’entrejeu hehe
Ilie, je l’ai vu terrorisé la défense anglaise au Mondial 98. Un des mes matchs préférés parmi les 6 que j’ai vus de la compétition. Ils ont rien compris les Anglais. Et on parlait de Scholes, Shearer, Sheringham, Beckham, Sol, Adams, Owen…
Terroriser…
J’avais des doutes aussi après les matchs contre la Lazio et le Barça. Une telle supériorité…
C’est les pires heures du sport espagnol. Fuentes taffe 26h sur 24.
Ce qui est frappant c’est le devenir des cadres espagnols de Cuper. Mendieta, un des plus gros transferts de l’histoire de la Lazio sera un flop. Mais que dire de Farinos? Verano parlait des bides de Moratti. Celui-là figure assurément en bonne place. Gerard au Barça, pas mieux.
Pour Roberto, je vois également Sandokan… Je n’avais jamais entendu ça…
Ayala, debut années 2000 c etait un roc. Quasi impassable. Avec la sélection, il etait énorme sous Bielsa. Sa blessure juste avant le coup d envoi face au Nigeria et le privant du Mondial, a accentué le deraillement de cette équipe. Ayala c etait le leader de la defense et du groupe.
Absolument oui, base stable, socle solide et pilier indispensable de cette sélection qu’on imaginait déjà sur le toit du monde.
J’avais lu cette histoire de découverte improbable de Lúcio par l’Internacional après un unique match dans un club mineur.
En fait, c’est un peu plus compliqué que ça. Lúcio ne dispute qu’un match avec le CR Guará auquel il n’a jamais appartenu. Il est la propriété d’un « négociant en joueurs ». À l’époque, Pelé en tant que ministre, n’a pas encore aboli le « passe livre » et les joueurs n’ont que peu de droits. « Le propriétaire » de Lúcio le prête à Guará pour disputer la Coupe du Brésil. Ils sont d’ailleurs plusieurs joueurs à renforcer Guará. Éliminé dès le 1er tour par l’Internacional, le prêt s’achève déjà. Un autre agent rachète les droits de Lúcio et quand il le place à l’Internacional, il conserve la moitié de la propriété du joueur. Bien vu car il touche le jackpot lors de la vente au Bayer Leverkusen.
L’effectif défensif de l’Inter en 2010… Lucio, Cordoba, Zanetti, Lucio, Maicon, Materazzi, Samuel, Chivu… C’est très impressionnant.
Pas l’impression d’avoir déjà vu plus dense que ca.
Une armada de murs, de béton, d’acier… de grinta bien évidemment… de charisme aussi, aura, prestance etc et pour finir même un peu de technique via Chivu et Zanetti… rien à dire.
Durant les deux saisons 2010/2011 et 2011/12, entre le Scudetto et le second manqué avec l’affaire de la main de Muntari et en prenant tout de même en compte le contexte (âge avançant pour beaucoup)… le Milan compte dans ses rangs : Nesta, Thiago Silva, Kaladze, Yepes, Sokratis, Onyewu, Legrottaglie, Antonioni, Jankulovski, Abate, Zambrotta, Oddo pour 2010/11… et les mêmes + Bonera, Mexes, De Siglio, Taiwo et Mesbah la saison suivante (out Oddo, Sokratis, Kaladze, Onyewu et Jankulovski)
Abbiatti, Amelia et Flavio Roma Comme trio de gardiens
À voir les reste de l’effectif, impressionnants en quantité, qualité et variété de profils…
Je ne vois pas un seul defenseur, parmi ceux cités plus haut par Khiadia, qui eût alors fait tache dans le moindre back-4 ou -5 europeen ; tous par exemple auraient pu, ma foi, pretendre à une place de titulaire chez les voisins de l’AC, on n’aurait guere voire du tout vu la difference avec les titulaires du Milan..c’est tous des patrons!, sinon peut-etre Chivu pour ce qui fut de l’assertivité.
Mais l’inverse, bof..??
Je tiens à preciser trouver cela desolant..car ca fait autant d’heures de vol perdues pour de sacrés bons joueurs.. Ce type de concentration de talents etait, et reste, mortifere.. Ca ne m’a jamais excité!, et ne m’excitera jamais. Les bons joueurs, ce n’est pas sur le banc ou en tribunes qu’ils doivent etre ; ce genre de clubs, directions..n’aiment pas le football : ils goûtent la domination et l’ecrasement d’autrui, nuance.
Un Onyewu, par exemple, n’avait rien à faire à Milan, il y a perdu son temps alors qu’il aurait fait merveille dans un bon club allemand voire anglais par exemple.
De mémoire, en 20 ans de présidence de Moratti, les transferts lui ont coûté plus d’1 milliard d’Euros nets. Nets, hein ! Des effectifs sans queue ni tête, des valses d’entraîneurs, des échecs sur le plan domestique jusqu’au Calciopoli qui dégage la Juve pour quelques années. L’histoire a fini par donner raison à Moratti mais il y aura mis le prix eh eh.
Et tu avais Julio Cesar dans les buts… Chivu, j’ai toujours apprécié. Le dernier Roumain à avoir une classe supérieure avec Mutu. Découvert à l’Euro, très bon passage à l’Ajax et la Roma. Plus souvent blessé et irrégulier à l’Inter.
Plus d’un milliard net..
Combien avait coûté le Porto de Mourinho??
La faiblesse de croire que les meilleurs Roumains actuels sont passés par la Belgique (Stanciu, Marin, le fils Hagi..)..et ils eurent un gros point commun : certainement pas le deficit de talent, le probleme n’etait pas là..mais celui de la gnack (niaque??) voire d’un minimum syndical (helas par les temps qui courent..) de vice, ca oui.
En des temps humainement moins impitoyables, moins durs..
Et un Mourinho pas encore devenu une caricature de lui même.
Moratti a jeté l’argent par les fenêtres pendant plus de 10 ans. C’est un fait. Mais à partir de Calciopoli, outre l’absence de la Juve. C’est plus la même politique de recrutement. On aurait dit qu’il bénéficiait d’un coup des bonnes cartes, qu’il pouvait traiter d’égal à égal avec les plus grands pour récupérer Eto’o du Barça, Sneijder du Real, Vieira et Ibra de la Juve, faire venir Mourinho. Comme si tout ceux qui le traitaient précédemment comme un pigeon (ce qu’il était sans doute), se sont mis à voir lui l’interlocuteur incontournable du moment. Paradoxalement, l’effectif XXL de 2010 lui a couté moins cher que des formations hasardeuses quelques années plus tôt.
Sur le plan domestique (je dis bien domestique, hein), après 2006, il n’a plus besoin de dépenser des sommes folles. La Juve est out pour quelques années, Parme et la Parmalat ont coulé, le Napoli ne remonte qu’en 2007 alors que le Milan de Berlusconi semble repu. Et puis c’est la crise financière de 2007 qui tarit les financements. Le seul concurrent de l’Inter est la Roma de Spalletti.
Les blessures à répétition de Samuel altèrent le jugement que l’on peut avoir le concernant. Au top physiquement, c’était un monstre. Et sa contribution avec Aldair au dernier scudetto de la Roma est essentielle. Alors ok, il avait une tête de sicario, ne souriait jamais, le genre de type qu’on adorait détester quand on l’avait pour adversaire eh eh
oui, on le disait sous l’article de Boca samedi. Samuel sans ses blessures, c’était au top.
Et Lucio était dans le même genre, une dégaine à pas croiser le soir dans la rue haha. Une Coupe du Monde 2002 hyper propre de sa part, impérial en stoppeur. Dans la ligné d’une grande saison avec le Bayer Leverkusen. Pilier de l’Inter de 2010 également.
Terry, Carvalho, une paire de Chelsea antinomique, entre John en beau salopard et détesté par la majorité, et l’élégant et plus discret Ricardo. Même si Chelsea a souffert d’une image (Abramovich, les transferts à millions, …) il faut reconnaître qu’il y avait, une équipe solide et bien agencée, surtout le 1er mandat Mourinho, qui savait faire sur le terrain et qui n’était pas réduite à une image faussée d’une équipe bâtit par un affreux milliardaire, détestable et moche à voir.
Pas un monstre physiquement et pourtant Ricardo Carvalho m’a souvent donné l’impression d’être injouable et ce n’est pas dû qu’à la présence de Pepe à ses côtés durant une partie de sa carrière.
Pareil, Carvalho je l’ai trouvé remarquable tout au long de sa carriere. Un crack.
Pour certains joueurs, je trouve que le lobby portugais a fait des siennes.. 😉 , l’un ou l’autre joueurs vus trop beaux, mais Carvalho rien à redire, il meritait peut-etre meme mieux à mon avis.
Carvalho 10 sur 10, Porto, Chelsea, sélection peu importe, impeccable et presque parfait de partout, un des meilleurs joueurs de l’histoire du foot portugais pour moi, carrément…
Finalement il n’y a pas eu beaucoup de portugais dans les top. Vicente le méritait, Carvalho le méritait et Germano était le défenseur de la meilleure équipe de la décennie, l’effet Puyol on dira.
Puis pour la prochaine décennie, sans vouloir tout divulguer, le lobby n’a pas assez bien fonctionné apparemment 🙂
T’en as trop fait! Genre citer un Portugais pour chaque décennie, c’est pas possible ça 😉
Benfica, club de la décennie 60’s? S’il faut en désigner un, je suis d’avis que c’est eux. Jamais caché l’abord favorable que j’ai pour eux, dans une décennie de surcroît déjà fort vérolée sur le plan institutionnel (or Benfica sur ce point..et d’autres à l’époque, ben?? ==> si ce club eut alors de sérieuses casseroles en CEs : pas moi qui les connais!……alors que tant d’autres, déjà : que dire..).
Et un Dip notamment tient Germano en estime, ce n’est pas par hasard et de fait il a un truc, moi aussi je l’aime bien avec son jeu smooth..mais toutes choses étant comparables (autant dire : à peine comparables), je ne lui vois vraiment pas l’envergure d’un Puyol – surtout que Germano jouait inversément dans un fauteuil!, ces deux joueurs n’étaient en rien confrontés aux mêmes contraintes ; y a quand même un fameux gap entre les deux.
Mais surtout, et sans rien enlever à la qualité bien réelle du joueur, je trouve qu’il y avait des contemporains vraiment (beaucoup) plus légitimes : l’avant-gardiste Vasovic, l’Ouest-allemand Schulz.. Observation que je me (!) fais a posteriori, après avoir regardé et re-regardé des heures de matchs de tous les joueurs cités.
Ceci dit : je dis ici tout le bien que je pense de Carvalho, énormément même……………..et je réalise a posteriori l’avoir oublié dans mon vote, idem des Vasovic et Schulz (NB : j’ai systématiquement voté en-deçà des votes globaux reçus par des Belges..voire pas du tout!, un Kompany par exemple??).. ==> A refaire, déjà dit : y a pas mal de choses que je changerais.
Eheh c’était car ils méritaient une mention « honorable » 🙂
Puis certains n’ont pas moins leur place que d’autres, en plus de ceux cités un Humberto Coelho ou un Joao Pinto n’ont pas à rougir face aux autres défenseurs avec autant de points qu’eux.
Le problème par exemple, avec un Humberto Coelho, c’est que sinon sur la fin son Benfica ne vaut pas grand-chose en CE, et que ni lui ni ses équipiers ne se sont jamais qualifiés pour une phase finale de WC ou d’Euro (je viens de vérifier : pas une seule fois en 15 ans de carrière internationale ==> ça dit quand même quelque chose de la compétitivité, alors, du football portugais) – dès lors, vu qu’il fut pour l’essentiel circonscrit à sa scène domestique : on est un peu beaucoup obligés de croire ce qu’en affirment les Portugais..que je crois quand même un peu portés sur l’enflammade parfois, non?
Ceci dit, pour ce que j’ai pu en voir, évidemment qu’il est très bon : un libéro offensif qui, au gré des années, semble être parvenu à faire sienne l’évolution de son poste, il semble évoluer avec bonheur au fil des ans.. Je n’ai pas perdu mon temps en focalisant sur lui! Mais ce n’est pas comme s’il n’y avait pas eu des floppées de défenseurs dominants dans cette décennie – et au plus haut niveau.
Je crois que c’est Lino qui écrivait qu’on n’avait pas même cité un Emlyn Hughes? Ben parmi beaucoup d’autres, en voilà un qui, en termes d’impact sur son temps..
Rappeler que je ne suis moi-même pas d’accord avec mes propres votes, hein.. 😉
D’ailleurs, en parlant de Porto, peut on considérer ce club comme le plus important du Portugal ? Je sais que ma question est iconoclaste mais 38 titres pour Benfica, 30 pour Porto. Écart encore conséquent mais depuis les années 80…
Et surtout 4 titres européens en 5 finales pour Porto contre 2 titres en 10 finales pour Benfica. Sans compter les deux Intercontinentales de Porto contre les deux échecs du Benfica. Çà fait mal…
Meilleur défenseur africain que j’aie vu en Belgique : je dirais Keshi, devant Mbemba et Babayaro.
Tous trois auraient mes faveurs sur un Didier Zokora, par exemple. Et pour ce que j’en ai vu, un Kialunda était d’un registre trop binaire, je trouve : gros physique, grosse frappe..mais à part ça?? Ceci dit : dans le ton des stoppeurs de l’époque, à sa décharge.
Important? Non. Même le Sporting reste un peu au-dessus en terme d’aura au Portugal.
Performant? Oui ça se discute. Le Porto du filou (mot très sympa) PDC a vécu 30 incroyables années des années 80 aux années 2010. Dépassant même au palmarès européen le Benfica et sa lose légendaire en finale. 8 défaites consécutives, personne ne fait mieux.
On verra comment le club résiste à la crise actuelle qui ramène le club aux années 70 lorsque Porto n’était que la troisième roue du carrosse. Ils ont vendu leur deux derniers joueurs côtés et risque de galérer à rejouer la C1 tout de suite (tant que le Portugal n’a que 2 clubs). Il n’est pas impossible que Braga les dépasse cette saison.
Après je ne suis pas du Nord du Portugal, là où Porto a 99% de ses supporters. Il faudrait demander à Telmo ce qu’il en pense!
Ok mais à partir de quel moment, la réalité prend le pas sur la tradition ? Porto est dans une mauvaise passe depuis quelques saisons mais si il finit par égaler en titre de champion Benfica, que pourra-t-il faire de plus pour être considéré comme le plus grand du pays ?
J’aimerais un jour lire un papier sur Pinto Da Costa.
Non pas tant les casseroles et méthodes, il est suffisamment notoire (voire trop – sans mépris aucun, que du contraire! : c’est tellement facile de tomber sur un Portugais, alors que d’autres..) qu’il y aura eu à redire de ses ficelles employées..mais d’où vient-il? qu’y a-t-il autour de lui? pourquoi s’être investi dans le foot? qu’y a-t-il personnellement gagné?
Il subsistera la question des Socios, l’image de club le plus supporté au monde (fut-ce vraiment / est-ce toujours vrai?), et une espèce de mystique-Benfica aussi, non?
Comme l’impression que Porto ne peut pas test’, comme dis..aient les jeunes il y a 20 ans ; que quoi qu’il arrive une forme d’irrationnel prévaudrait.
Pas faute pourtant que soit hors-normes ce que ce club a accompli sur 30 ans : avant/post-dérégulation, sans être dans les circuits traditionnels, sans pouvoir jouer des colonies..corruption de PDC en Coupes d’Europe??, rien que d’y penser je ris comme la Castafiore ==> Fortiche.
@Alex, oui c’est sur que ce sera intéressant, il faudrait chauffer Telmo, sur qu’il maitrise déjà pas mal!
Mais un jour je me lancerais si personne d’autres ne le fait. Comme tous ces présidents sulfureux il est très intéressant et il peut légitimement prétendre au titre de plus grand président européen des 50 dernières années en termes de plus value apportée à un club. Porto c’était vraiment un club très en-dessous des lisboètes. Et le gars a transformé ce club en mastodonte portugais (de loin le plus titré sous son règne) mais aussi européen, 4 coupes d’Europe pour un club largement moins doté que les autres!
Et pour le coup ses magouilles sont majoritairement locales, arbitrage notamment. Il a aussi pas mal croqué du système Mendes et des joueurs en multi-propriété.
@Khia, je ne parle pas de tradition. Alex a en partie répondu, Benfica et le Sporting c’est une implantation quasi séculaire dans les 3/4 du Portugal. Chaque ville avait son Sporting et son Benfica. A Castelo Branco la grande ville vers chez moi, le club c’est Benfica Castelo Branco et Covilha l’autre grande ville du coin c’est le Sporting Covilha. C’était la même dans les colonies. Pendant un long moment les deux clubs ce sont partagés le Portugal. Belenenses a longtemps été la troisième force avant que Porto ne s’impose comme le seul rival aux clubs de Lisbonne.
Le club a toujours eu un soutien important sur Porto et sa région mais cela n’a pas empêché de nombreux « gars du nord » à supporter un club lisboète, l’inverse n’existe pas.
Les incroyables succès du FCP en ont fait le club numéro un dans la région de Porto, très peuplée et étant celle qui a majoritairement envoyée des immigrés en France. Porto a pas mal la côté d’ailleurs chez les descendants d’immigrés de mon âge car beaucoup viennent de la moitié nord.
Dans ma région tu dois avoir un amoureux de foot sur 50 qui supporte le FCP. Pourtant je ne suis pas à Lisbonne. Dans les années 2000 le club a rameuté pas mal de jeunes mais cela reste insuffisant pour passer numéro un.
Oui, c’est ça : ses magouilles financières et institutionnelles, je veux bien..mais en Coupes d’Europe c’est peanuts comme pouvoir de nuisance. Et l’image du margoulin portugais de service, à un moment c’est trop commode ; nul doute qu’il y aurait tellement d’autres trucs à dire de lui.
Je m’en posais la question tantôt..et moi non plus je ne vois pas d’équivalent à ses accomplissements sur le dernier demi-siècle.
A première vue, les 05 défenseurs cités méritent amplement leurs places dans le top 10. Mais quand je pense au beau monde qui reste pour les 05 premières places (Cannavaro, Ferdinand, Puyol, Zanetti, Vidic, Nesta, Cordoba, Campbell, Cole, Alves), le top 10 ne sera sans doute plus le même à mes yeux et des joueurs comme Ayala ou Samuel en seraient éjectés.
Mon classement pour la décennie sera donc dans l’ordre suivant:
10- Wael Gomaa
9- Lucio
8- Terry
7- Carvalho
6- Vidic
5- Nesta
4- Zanetti
3- Ferdinand
2-Puyol
1- Cannavaro
Le N° 10 est un pavé dans la marre pour rappeler qu’il existe d’autres bons joueurs en dehors des continents européen et sudaméricain. J’ai mis Wael Gomaa délibérément en 10ème position par souci d’objectivité, c’est pour moi l’un des meilleurs défenseurs égyptiens (si ce n’est le meilleur) de tous les temps et un des plus beaux palmarès de l’histoire du football en sélection (03 Coupes d’Afrique des nations) et en club (06 Ligues des Champions CAF, 07 championnats, 04 Coupes d’Egypte). Stoppeur rugueux et efficace avec un marquage à la culotte à l’ancienne et qui mettait des attaquants de la trompe d’Eto’o, Asamoah et Drogba dans poche, il fut la pierre angulaire des succès du club d’Al Ahly et des Pharaons durant cette décennie malgré se révélation tardive.
Gomaa, vu à l’oeuvre dans 3 ou 4 finales de C1 africaine, et/ou l’une ou l’autre demi-finales, certainement devant ma télé face à Mazembe..mais il devenait vieux, non?
Tu as bien raison de proposer des noms : c’est tout le sel de l’exercice, et cela ouvrira nos horizons.
Tu as raison il était vieux (35 ans) à la fin des année 2000, paradoxalement ce fut le zénith de sa carrière. C’est quelqu’un qui a été découvert à 26 ans lors de la Coupe du Monde militaire si je ne me trompe pas, sa carrière a décollé à partir de ses 30 ans.
Intéressant ton choix de Gomaa. Un peu plus vieux, dans le genre roc défensif qui a fait l’essentiel de sa carrière en Afrique, j’aime bien Khaled Badra le Tunisien. En tant qu’observateur extérieur, me suis souvent régalé avec cette génération égyptienne. La tension de la première CAN victorieuse en 2006. La victoire 4-1 face aux Ivoiriens en 2008, le 4-0 face à l’Algérie l’édition suivante. La défaite 3-4 face au Bresil à la Coupe de la Fédération 2009. C’était souvent une belle mécanique collective, avec des gars jouant essentiellement au pays. Assez incroyable qu’ils n’aient pas chopé un Mondial…
Sans oublier la victoire historique face à l’Italie en 2009. La domination de l’Egypte durant cette période fut sans partage, au-delà des 03 titres consécutifs elle n’a pas perdu un seul match durant les 3 éditions et a écrasé pratiquement tous ses adversaires de manière nette et sans bavure.
Ses échecs récurrents dans les qualifications au Mondial constituent le plus grand mystère du football africain, c’est comme une malédiction inexplicable. Je pense particulièrement au drame d’Oum Dourman de novembre 2009 qui a traumatisé l’ensemble du peuple égyptien, cet évènement footballistique a contribué ne serait ce que d’une façon indirecte à la chute du régime de Moubarek quelques mois plus tard.
Tu as certainement raison. De toute façon, ils ont laissé passé leur chance lors du barrage face à l’Algérie pour le Mondial 2010. Les Algérie mérite sa qualif, au regard de la tension des matchs, elle a été courageuse et unie mais on peut considérer qu’elle était moins talentueuse que l’Égypte. D’ailleurs, la déroute 4-0 quelques mois plus tard à la CAN aurait tendance à confirmer cela. Le Mondial sud-africain sera d’ailleurs décevant en terme de jeu. Ce serait bien plus positif en 2014. La qualité des joueurs était supérieure.
D’ailleurs Agawa, tu le placerais où Mahrez dans l’histoire du foot algérien ? Le titre fabuleux de Leicester. Ceux avec City. La CAN… Il est vu comment ?
l’Égypte était largement favorite et nettement plus talentueuse et pouvait bien se qualifier facilement sur le rectangle vert, mais sa fédération connue pour ses magouilles a fait la fatale erreur d’envenimer le match retour au Caire avec la scandaleuse attaque du bus algérien et la compagne de désinformation des médias égyptiens. Le match barrage n’était plus une rencontre de football aux yeux des algériens, mais une guerre patriotique qu’il fallait remporter coûte que coûte. Le pont aérien établi par le gouvernement algérien a fait la différence, les verts ont joué quasiment à domicile et ont arraché la victoire avec courage et ténacité portés par un public survolté.
Concernant la place que tient Mahrez dans le panthéon du football algérien, beaucoup le placent au sommet de la hiérarchie pour les raisons que tu as citées. Mais c’est loin d’être le cas pour moi, je le place derrière Belloumi, Makhloufi, Madjer et Lalmas. C’est un joueur très talentueux sa carrière et son palmarès parlent pour lui, mais à mes yeux il n’a pas l’envergure et le charisme de ses prédécesseurs. De plus, Mahrez est né et a été formé en France contrairement aux quatres autres qui sont issus de la rue algérienne, j’avoue que j’ai un net penchant envers les anciens joueurs locaux.
Agawa. J’aurais tendance à penser comme toi. Mais on manque peut-être de recul… Difficile de faire plus charismatique que Lalmas, Belloumi, Madjer ou Mekhloufi. J’avais fait un petit texte sur Rachid quelques jours après son décès, je ne sais si tu l’as lu.
Je l’ai lu ami Khiadia et l’ai beaucoup apprécié, tout comme le superbe texte dédié à Lalmas. Tu as raison d’évoquer le manque de recul, d’autant plus que la carrière de Mahrez n’est pas encore achevée. Mais pour rester dans la comparaison avec Makhloufi qui a fait indéniablement un immense sacrifice en optant pour l’équipe du FLN au détriment d’un statut de coqueluche à l’ASSE et d’une place de titulaire dans le 11 tricolore au Mondial 58, Mahrez aurait-il été titulaire indiscutable avec les bleus en 2016 et en 2018, lui qui a peiné à percer au plus haut niveau dans l’hexagone? J’en doute fort.
Mais quoi que l’on dise il a dors et déjà marqué l’histoire de son pays avec son inoubliable saison avec Leicester, son titre de jouer de l’année en PL, sa Champions League avec City et son but salvateur face au Nigéria en 2019. Il est de loin le meilleur algérien ayant évolué à l’étranger. Et puis qui sait, une qualification et un bon parcours au Mondial 2026 pourraient changer la donne en sa faveur.
Après, avec la médiatisation à outrance et la possibilité de voir n’importe quel match, les joueurs actuels partent avec un désavantage. On peut désormais voir toutes leurs performances. On connaît mieux leur caractère. Ce qu’on apprécie chez eux ou non… Et on est forcément plus critique.
Dans les décennies précédentes, c’était forcément moins le cas. Si ils ne jouaient pas dans ton pays, tu ne voyais quasiment rien. Et tu te laissais charmer par la réputation, par leurs prestations dans les grandes affiches télévisées. Combien de mecs ont gagné le Ballon d’Or en grande partie grâce à leur réputation…
C’est pour ça, on y a droit à chaque Ballon d’or, que je trouve dédaigneux quand certains votants de pays moins cotés dans ce sport, sont moqués pour leurss votes. Comme si un passionné du Sri Lanka ne connaissait pas mieux le foot actuel que le votant bulgare qui devait voter en 1962. Ce dernier, qu’avait-il vu de Masopust ? Le Mondial au Chili si il avait eu la chance d’être sur place. Les confrontation face à la Tchécoslovaquie ou le Dukla si ils avaient affronté des combinés bulgares et c’est tout..
La rumeur fait que l’on apprécie des vieux joueurs en n’ayant quasiment rien vu d’eux. Depuis au moins 30 ans, cette rumeur ne servira plus aux suivants.
Pour les besoins de l’article sur l’Algérie 82 à venir (16 juin, teasing !), j’ai revu deux des trois matchs des Verts au Mundial. Ça jouait vraiment bien, le milieu était tout simplement magique. Je n’ai pas souvenir que l’équipe de Belmadi ait atteint ce niveau et cette qualité de jeu.
Dans les grandes victoires de l’Algerie, y a celle de 85 face à la Juve qui allait devenir championne d’Europe. Victoire 3-2 face à Platini et Boniek.
Amplement d’accord Verano, l’équipe de Belmadi est loin du niveau de celle de 82 et ce malgré son très bon parcours et un Bennacer au sommet de son art. Au delà des victoires face au Chili et la RFA, c’est le jeu développé par l’équipe de 82 qui a marqué les esprits, les buts sont magnifiquement bien construits, les rouages étaient bien huilés et les joueurs se trouvaient les yeux fermés. Je n’ose imaginer où elle serait allée sans le match de la honte entre allemands et autrichiens et les conflits internes qui minaient le groupe de Khalef. Attendons ton article pour en apprendre davantage 😉
Je doute que tu apprennes grand chose ! Mais nous aurons, je l’espère, tes commentaires pour compléter l’article.
Dans cette décennie, Kuffour a obtenu une partie des suffrages (dont le mien) mais insuffisamment pour être dans le top 10.
Wael Gomaa, à l’image de nombreux joueurs égyptiens de haut niveau, paie le fait d’être resté toute sa carrière (ou presque) dans le championnat local. C’est d’ailleurs un trait qu’ils partagent avec d’autres pays (comme les Russes) où la plupart des internationaux restent dans leur pays et s’exportent peu à l’étranger. Et généralement, ceux s’exportant réussissent moins bien et évoluent un niveau en-dessous de leurs standards habituels.
Pour en revenir à l’Égypte et à ses défenseurs, on peut aussi citer Ahmed Faty, latéral droit d’excellent niveau, malheureux lors du mondial 2018 ; Ibrahim Hassan, frère jumeau d’Hossam, bien qu’étant un joueur plutôt des années 90 mais qui ne fut jamais champion d’Afrique, au contraire de son frangin qui poussa jusqu’à ses 40 ans en 2006 pour décrocher un troisième titre avec l’Égypte.
Les joueurs égyptiens préféraient largement le championnat local pour ne pas perdre leurs places dans une sélection qui s’appuyait quasi exclusivement sur des joueurs issus des deux mastodontes que sont Al Ahly et Zamalek, les exceptions étaient vraiment rares (Magdy Abdelghani, Hossam Hassan, Hany Ramy, Ahmad Hassan). La tendance avait changé lors des 15 dernières années, je en sais pas s’il y a un lien de cause à effet mais la sélection égyptienne a beaucoup perdu en compétitivité.
Ahmed Fathy était un joueur très polyvalent doté d’un gros volume de jeu et une pièce maitresse sur laquelle Hassan Shehata comptait énormément, il a passé la majeure partie de sa carrière sur le flanc droit de la défense (son poste de prédilection) mais il eu l’intelligence de passer dans l’axe et parfois même au milieu de terrain pour laisser la place au jeune Al Mohammady. Quant à Ibrahim Hassan, quel poison celui-là, un défenseur teigneux dur sur l’homme toujours à la limite. Sans son indiscipline chronique (bagarres à la pelle, gestes obscènes gratuits, agression physique du corps arbitral…), il aurait certainement fait une carrière aussi aboutue que celle de son jumeau.
J’arrive trop tard comme d’habitude (je croyais que le 10 c’était aujourd’hui)…
Bref juste pour ajouter un détail sur Ayala (car j’ai commencé à écrire sur lui par incompréhension avec mon collègue)
AUjourd’hui il est dans le staff de l’albiceleste, comme Samuel, Aimar et Scaloni. 4 hommes de confiance de Pekerman qui est le maitre à penser de cette Argentine championne du Monde.
Une belle revanche quand on sait que l’équipe 2006 devait être 2 ou 3 niveaux au-dessus de celle de 2022 (Mis à part le gardien aucun joueur de 2022 ne prendrait la place d’un titulaire de 2006).