Un siècle de défense : les années 1990 (2e partie)

A l’occasion de cette troisième saison, la rédaction a décidé de se lancer dans un défi ô combien périlleux, classer les plus prestigieux défenseurs de chaque décennie. Des années 1920 à celles de 2010 ! Toutes les deux semaines, vous retrouverez donc les portraits des plus fameux assassins silencieux, des ténors du tacle glissé ou de la poussette dans le dos… Une façon de mettre en lumière cette confrérie trop souvent oubliée. Des choix cornéliens émanant d’une intense réflexion collective qui demeurera aussi imparfaite que notre tendresse pour l’histoire de ce sport est grande… Bonne lecture !

5 : Cafu

Souvent associé au grand Milan AC du début des années 2000, le latéral droit a pourtant connu une longue carrière couronnée de succès avant de poser ses valises dans le club rossonero. Capable d’évoluer plus haut sur le flanc droit, Cafu doit son surnom à l’ailier Cafuringa, qui a écumé les défenses brésiliennes tout au long de sa carrière dans les années 70.

Bien avant d’atteindre le sommet de l’Europe avec le Milan AC (finale de C1 en 2005 puis victoire en C1 en 2007), Cafu a largement eu le temps de remplir son armoire à trophées pendant les années 90. Révélé à Sao Paulo FC où il débute sa carrière en 1988, il obtient sa première cape avec la Seleçao dès 1990. C’est le début d’une carrière internationale de plus de 15 ans, qui le mènera sur le toit de l’Amérique du Sud (Copa America 1997 et 1999) et du monde (Coupes du monde 1994 et 2002).

S’il a évidemment eu la chance d’être sélectionné avec le Brésil au moment où la Seleçao revenait au premier plan, il a aussi largement contribué à ce retour en force. Un temps barré par Jorginho, il a su se montrer supérieur à son prédécesseur au poste de latéral droit en sélection. La blessure de Jorginho en finale de la Coupe du monde 1994 a même permis à Cafu de décrocher un record : celui du nombre de finales de Coupe du monde disputées par un joueur.

Présent dans le 11 de départ en 1998 et en 2002, Cafu aura connu les plus belles émotions avec le Brésil. Il devient capitaine de la sélection en 2001 et détient jusqu’à présent le records d’apparitions sous le maillot de la Seleçao : 142, soit autant que Thuram avec les Bleus.

4: Marcel Desailly

Marcel progresse dans les équipes de jeunes, où il côtoie un certain Didier Deschamps. Les deux brillent chez les jeunes, tandis que Seth impressionne en Division 1 par sa puissance et son abattage. Malheureusement, le 18 novembre 1984, Seth Adonkor meurt dans un accident de voiture[1], en compagnie de deux jeunes prometteurs du centre de formation. C’est Didier Deschamps, alors âgé de 16 ans comme Marcel, qui lui annonce la tragique nouvelle. Le genre d’évènement qui lie deux hommes pour la vie.

Beaucoup de joueurs auraient abandonné à la suite d’un tel drame, mais Marcel décide au contraire de tout faire pour honorer la mémoire de son demi-frère. Il se promet de devenir encore plus fort que lui. À 18 ans, il rejoint l’équipe première et retrouve son collègue Deschamps. Tous deux s’imposent peu à peu au sein de l’effectif nantais, même si Deschamps progresse plus rapidement. Ce dernier quitte d’ailleurs le FC Nantes dès 1989 pour rejoindre le grand OM de Bernard Tapie, tandis que Desailly doit encore faire ses preuves. Ce n’est qu’en 1991-1992, sous la direction de Jean-Claude Suaudeau, qu’il explose véritablement.

Dès lors, tout s’accélère. Bernard Tapie le recrute à Marseille, malgré les réticences de l’entraîneur Raymond Goethals, qui l’envoie d’abord en réserve. En novembre, après des débuts difficiles, il saisit sa chance lors d’un match décisif contre les Rangers. Aux côtés de Fabien Barthez, autre coéquipier de réserve, et de son ancien camarade de formation Deschamps, il brille. Ensemble, ils décrochent la seule Ligue des Champions de l’histoire du football français. Après l’affaire OM-VA, Desailly quitte le club et rejoint l’AC Milan, où il devient une légende. Lors de la campagne de Ligue des Champions suivante, il impressionne toute l’Europe, notamment en finale, où il domine le milieu barcelonais. Les Italiens sont dithyrambiques : ce « nouveau Rijkaard », que Fabio Capello compare à une « digue humaine », marque durablement les esprits.

L’ascension de Desailly est fulgurante. En plus de briller en club, il devient un pilier du système d’Aimé Jacquet et de la défense des Bleus, qui domine la fin des années 1990. Sa carrière s’achève dans un Chelsea cosmopolite, où il retrouve son fidèle ami Deschamps. Cet ami de jeunesse, qui lui avait annoncé la pire nouvelle de sa vie, restera toujours proche de Marcel. Ensemble, ils auront perdu une finale de Gambardella[2], mais surtout remporté une Ligue des champions, un Euro et une Coupe du monde.


[1] Il était en compagnie du jeune espoir Jean-Michel Labejof, également mort sur le coup, et de l’attaquant malien Sidi Kaba, autre grand espoir du club,  seul survivant mais qui verra sa carrière brisée par cette tragédie

[2] En préambule de la finale de C2 entre Kiev et l’Atlético en 1986. Deschamps et Desailly vont perdre dans une interminable séance de pénalty face à l’AJA de Boli, Cantona…

3 : Jürgen Kohler

Il fait partie du club de ceux qui ont tout gagné : Coupe du monde, Euro, Ligue des Champions, Coupe de l’UEFA. Trois championnats d’Allemagne avec le Bayern Munich et le Borussia Dortmund, un championnat d’Italie avec la Juventus… de quoi laisser une belle note chez Ikea. Sélectionné à plus de 100 reprises avec l’Allemagne, puissant et impérial dans les airs, connaît aussi une sacrée guigne lorsqu’il s’agit de refermer un chapitre.

Blessé dès le premier match de l’Euro 1996, il n’aura pas réellement pesé sur le sacre continental de la Mannschaft. Son dernier match avec la sélection allemande aura lieu deux ans plus tard, lors de la Coupe du monde 1998. L’Allemagne se fait balayer par la Croatie en quart de finale (3-0) et Jürgen Kohler dit adieu au maillot frappé de l’aigle impérial.

Ses adieux en club seront du même acabit. Il parvient en finale de la Coupe de l’UEFA en 2002 avec le Borussia Dortmund, 11 ans après avoir remporté la C3 sous les couleurs de la Juventus. Mais il passe au travers de son match en commettant une faute en tant que dernier défenseur, étant exclu dès la première mi-temps face au Feyenoord Rotterdam. Les Schwarzgelben, où évolue son homonyme tchèque Jan Koller, perdent la finale (3-2) et Jürgen Kohler quitte le monde professionnel sur cet échec.

2 : Matthias Sammer

Puisqu’il est si rare qu’un défenseur soit récompensé par un Ballon d’Or, il était évident que Matthias Sammer aurait sa place. Le roten Baron a fait les beaux jours du Borussia Dortmund et la la Mannschaft, mais nul doute que sa carrière aurait pu avoir une plus grande envergure encore s’il avait été épargné par les blessures.

Milieu de formation, c’est au poste de libero qu’il prend une envergure supplémentaire au sein du Borussia Dortmund, après un passage raté à l’Inter Milan qui n’aura duré que six mois. Barré par Lothar Matthäus en sélection, il est remplaçant pendant le Mondial 1994. La donne change pendant l’Euro en 1996 et il prend sa revanche de la plus belle des manières en étant élu meilleur joueur du tournoi. Un niveau de jeu qui l’amène à être le premier défenseur Ballon d’Or depuis Franz Beckenbauer en 1976. Les blessures à repetition auront raison de sa carrière sportive et l’empêcheront de disputer la Coupe du monde 1998.

Au-delà de ses succès sur le pré, Matthias Sammer est aussi le symbole de la réunification de l’Allemagne  après la chute du mur de Berlin. Il est le premier joueur sélectionné avec la RDA à être appelé pour évoluer avec la Mannschaft, récompensé pour ses performances avec le Dynamo Dresde. Il est également le dernier buteur de l’histoire de la RDA, avec un doublé en amical contre la Belgique. Forcé de mettre fin à sa carrière à cause d’un corps miné par les blessures, il devient coach à 33 ans, bien avant que la mode des jeunes entraîneurs allemands ne déferle en Bundesliga.

1 : Paolo Maldini

Résumer Paolo Maldini aux années 90 est forcément un peu frustrant. Le défenseur a fait ses débuts professionnels avec le Milan AC en 1985 et a pris sa retraite en 2009. Entre-temps, il a porté le maillot rossonero plus de 900 fois et s’est installé comme un cadre incontournable en sélection. Troisième joueur le plus capé avec la Squadra Azzurra (126 sélections), il aura tout connu sauf la joie d’une victoire dans un tournoi international.

Demi-finaliste de l’Euro 1988 et troisième du Mondial 1990, Paolo Maldini était sûrement en droit d’espérer mieux avec la sélection italienne. Mais il ne fera pas mieux qu’une finale perdue dans les deux tournois les plus prestigieux (Coupe du monde 1994, Euro 2000), à la suite d’un match serré et d’un scénario cruel dans les deux cas. Quand l’Italie est enfin sur le toit du monde en 2006, Maldini est retraité depuis 2002.

Le défenseur se consolera avec un féroce appétit pour les victoires en club. Sept fois champion d’Italie et cinq fois vainqueur de la Ligue des Champions, le Milan AC dévore tout sur son passage, ne laissant que des miettes à ses concurrents. A la fois symbole et leader de cette équipe qui gagne, Paolo Maldini est capable de jouer de partout en défense et profite d’un schéma tactique peu porté sur l’attaque. La saison 1993-1994, avec Fabio Capello à la tête de l’équipe, est presque caricaturale : le Milan est champion en n’encaissant que 15 buts en 34 journées et en ne marquant que 36 fois.

A l’heure de faire le bilan des années 90, Maldini s’impose en haut de la hiérarchie des défenseurs par sa polyvalence, sa longévité et sa capacité à évoluer tout au long de sa carrière.

53 réflexions sur « Un siècle de défense : les années 1990 (2e partie) »

  1. J’ai beaucoup aimé Cafu à la Roma, au début des années 2000, quand elle est titrée avec Capello. La défense avait de la gueule : Cafu, Samuel, Aldair, Candela. Peut être le plus complet de tous les latéraux droits brésiliens, parmi Djalma, Carlos Alberto, Leandro, Jorginho ou Dani Alves. Bref, j’adorais ce joueur.

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    1. Sa seconde partie de carrière au Milan AC n’est pas mal non plus, sacrée défense avec Maldini repassé à gauche (il était devenu plutôt central avant ça notamment la saison de la Ligue des champions 2003) et là charnière « ex-Lazio » Nesta Staam dans l’axe… Kaladze retourné remplaçant du coup et Bonera également dans les parages il me semble…

      Un joli passage pour l’ancien romanisto marqué particulièrement: ici par un Scudetto 2004 terminé avec seulement quelques points d’avance sur son ancienne équipe des giallorossi (on se souviendra surtout ici du match direct à 3 journées de la fin du Campionato remporté par le Diavolo 1-0 a San Siro)… et là par la maudite finale d’Istanbul contre les Reds…

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      1. Perso, c’est plus la décennie 2000 de Cafu que je garde en mémoire. Il me semble avoir voté pour lui sur cette décennie. Mais choix cornélien…

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  2. La charnière Kohler – Julio César, quand ils n’étaient pas blessés, c’était vraiment difficile à bouger. D’ailleurs, suis surpris que personne n’ait cité Julio César…

    D’ailleurs, pour info, la suite du classement sachant que Nesta a été cité parmi les 10 mais on le retrouvera dans le top des années 2000
    11e Hierro
    Puis Angloma
    Puis De Boer
    Puis Ferrara
    Puis Koeman et Neville
    Puis Brehme (voir le top des années 80), Vierchowod et Mihajlovic
    Puis Stam et Irwin
    Puis Dunga (bien qu’il soit milieu) et Popescu
    Puis Aldair, McGrath et Branco
    Puis Petrescu, Lizarazu et Adams
    Puis Blind, Boli et Albert
    Puis Ruggeri (voir top années 80), Gamarra, Kuffour, Pallister, Harte, Di Meco

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    1. Ferrara, Vierchowood.. Des deux j’ai un faible pour le second nommé, que toutefois j’associe spontanément plutôt aux 80’s. Je sais qu’il a joué (et plutôt bien) durant toutes les 90’s aussi, mais voilà.

      Un Africain!

      Pas voté pour lui, suis moins chauvin que d’autres ;op , mais la/les nominations pour Albert font plaisir : ce fut un défenseur dominant tout au long de la décennie, une référence continentale puis de la PL naissante. Joueur intrinsèquement supérieur à pas mal d’autres que j’ai vus être cités jusqu’ici. Peut-être que s’il avait daigné signer dans le Calcio.. (il avait l’embarras du choix, parmi les clubs italiens les plus puissants même..mais opta pour un club anglais qui ne gagne jamais rien, éh)

      Pallister ça fait plaisir aussi, il n’y avait pas beaucoup mieux rayon Anglais.

      Blind, j’ai jamais été vraiment convaincu..mais alors De Boer je ne comprends pas du tout : y a pas grand-chose à en relever sitôt évacué son pied gauche pour les CP ou le jeu long, lesquels n’étaient d’ailleurs pas si renversants que ça..et défensivement c’était faible, il a d’ailleurs régulièrement coûté très cher aux NL.

      Di Meco était un appréciable guerrier, mais bon…. 🙂

      Content aussi de retrouver Aldaïr, que je trouvais très fort.

      Je n’ai pas été chauvin, ai essayé de jouer le jeu aussi froidement que possible.. ==> Temps venu de citer des Belges qui n’auraient pas dépareillé par rapport à certains noms que j’ai lus, et donc, deux grands oubliés qui ne valaient pas un top10 mais bien plus et mieux que certains dont j’ai vu passer les noms pour les 80’s et 90’s : Grün et Clijsters.

      Grün était techniquement limité mais fiable, répondit toujours présent et aussi fort que correct en toutes circonstances, un gentleman qui parvint de surcroît toujours à se réinventer : d’attaquant à (wing-)back droit, comme stoppeur puis comme libéro.. Tout au long de sa carrière, il y a bien peu de sélections qui auraient pu snober ce joueur.

      Et alors Clijsters, le père de l’autre……….. Lui c’est une grande injustice. La pierre angulaire du grand Malines : ce fut ce type à la dégaine de clochard et au parcours pro peu glamour. Les 90’s c’est la pente savonneuse pour lui, il ne peut y concourir sérieusement, mais dans la seconde moitié des 80’s c’est un des meilleurs libéros au monde.

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      1. Hierro est l’indiscutable défenseur espagnol de cette génération mais le reste… Sergi a été un 3 accrocheur.

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      2. Khiadia commence à me connaitre et anticipe mes questions, c’est bieng’, merci!

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    2. D’autres défenseurs que j’ai bien aimés dans les 90’s, pour qui personne n’a voté : le CZ Kadlec, le Croate Jarni, le Danois Helveg, le Paraguayen Arce, le Turc Abdullah Ercan.. Le Norvégien Bratseth avait quelque chose aussi.

      Je ne dis pas qu’ils avaient leur place parmi des 10 ou 20, non : simplement les citer parce que je les aimais bien et que leurs noms n’apparaissent pas ici.

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  3. Maldini numéro 1, c’est une évidence reconnue comme il se doit. Sammer devant Kohler, je suis plus sceptique. Sammer pouvait jouer indifféremment 4 ou 6 (en 4, plutôt comme central moderne que comme libero à la Kaiser Franz, soit dit en passant) et a d’ailleurs connu nombre de ses sélections en RDA au milieu. Kohler, en revanche, est un défenseur pur jus qui n’a jamais quitté le 4. Il compte plus de sélections et affiche un meilleur palmarès que Sammer… comment le classement se justifie-t-il donc ?

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    1. Sammer en 6, c’était un tueur. Je ne suis pas près d’oublier comment il avait démoli la Belgique pour le dernier match officiel de la RDA.

      J’ignore ce que d’autres avaient à l’esprit, leurs critères.. Le BO de Sammer, peut-être?? Perso j’ai souvenir d’avoir mis Kohler en 1, devant Maldini. Tout simplement parce qu’au marquage il n’y eut pas mieux ; il reste (et de loin) le meilleur que j’aie vu à l’individuelle.

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  4. Desailly, pour parler d’autre chose que de foot : je l’ai soudain redécouvert vers 2010-2015 quand j’étais en Afrique et n’avais (c’est pas plus mal!) que des chaînes locales et TV5 Monde à me mettre sous la dent, bref.. Il animait alors je ne sais plus quelle émission…………..et était complètement perché ; on aurait dit un marchand ambulant sous ecsta, survendant le football globalisé comme eût fait un animal de foire, il ne lui manquait pas que les plumes d’autruche..

    ==> Il avait toujours été comme ça?? J’en doute, pas du tout le souvenir que j’en ai pour les 90’s…………et sinon : il est vraiment devenu comme ça, durablement?? Il a pété une durite? Un mauvais trip? Un rôle qu’il se donne??

    Je n’ai rien contre lui mais c’était assez désolant..

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  5. Sammer a cette saison 96 magnifique mais je ne pense pas qu’il mérite un top 5 défensif. C’est quand même très court. Positionné en défense à partir de la saison 93-94, il n’est déjà plus le mâle dominant de Dortmund l’année de la c1 en 97. A 30 balais, c’est deja fini. Un top 10 oui, mais perso il n’est pas devant Thuram ou Baresi qui étaient dans la partie précédente. Idem pour ceux de cette partie.

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    1. Jamais vérifié mais c’est ce qu’il se raconte.

      Or, les cinq tous ensemble tous ensemble : ce n’est pas comme s’ils n’avaient joué que 5 fois. Impressionnant.

      Tu as raison pour Sammer. Mais alors j’ai été regarder les votes, me demandant qui d’autre que moi avait voté aussi pour Petrescu………et j’observe donc qu’il y a quelqu’un (que je ne citerai pas!, tout au plus en préciser, en veillant bien sûr à préserver son anonymat, qu’on le soupçonne de vendre de la rillette) qui a voté deux fois pour Sammer dans les 90’s, éhéh..

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      1. Bon.. Quitte à écrire « tous ensemble tous ensemble », et puisqu’il faut toujours faire les choses à fond : « hey, hey »

        ==> Bonne chose de faite, voilà.

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      2. Petrescu, je connais intimement son second électeur…

        Quant au tiercé de tête, je l’ai dans le désordre, Maldini, Kohler puis Sammer. Il me semble d’ailleurs qu’un illustre commentateur d’Outre quiévrain a choisi Sammer 4e, presqu’au même rang que moi eh eh. Si je n’avais pas positionné Cafu dans les années 2000, il aurait figuré en 2. Bref, je ne suis pas plus coupable que toi 🙂

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  6. Sur le papier il n’y a que du bon monde, mais la hiérarchie établie est largement discutable. Fort heureusement que Kohler et Maldini figurent dans le top 3, autrement le classement perdrait en crédibilité avec 3 français (un brin de chauvinisme ?) et 3 milieux de terrain de formation dans le top 10.

    Je ne sais quels sont les critères adoptés, mais je trouve que Koeman, Adamas, Aldaïr, Hierro et Mihajlovic ne manquent pas d’arguments pour concurrencer Jorginho, Cafu (plutôt années 2000), Blanc ou Desalliy (légende du Milan AC, en tant que défenseur ?) dans le top 10.

    Ceci dit, pas facile de faire des choix compte tenu de la densité et de l’homogénéité de cette décennie, en tous cas merci à tous les membres de la rédaction pour ce feuilleton défensif très réussi.

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    1. Je me réjouis que quelqu’un vienne enfin discuter nos choix!

      Je me sentais un peu seul (et mauvais camarade) dans cet exercice, bref : tu as pour ma part bien raison de donner ton avis, car bien évidemment que c’est discutable.

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      1. Bon je n’irai pas jusqu’à remettre en question la délibération du conclave, je ne prendrai tout de même pas le risque de me faire excommunier de la communauté P2F lol.

        Plus sérieusement, ça reste assez subjectif et j’aurais certainement eu un point de vu diamétralement opposé à une autre époque de ma vie. En étant plus jeune et pour rester dans la décennie 90, j’avais une quasi fascination pour les défenseurs rugueux dans les duels et courageux dans l’engagement tels que Di Meco, Torricelli, Montero, Stam et Song, les brutes épaisses qui découpaient tout ce qui bougeait et n’hésitaient pas à mettre la tête là ou personne n’ose mettre le pied. Avec un peu plus de recul, j’apprécie nettement mieux les défenseurs esthètes et intelligents qui s’imposent par la vision du jeu, le sens de l’anticipation et du placement, ceux qui ne salissent quasiment pas le short à l’image des Maldini, Sammer, Blanc et Hierro.

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      2. Montero, un défenseur uruguayen comme on les aime. Pas un gros physique mais quelle hargne !

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    2. A décharge de cette (sur-?)représentation française : les 90’s sont l’acmé de la Ligue 1, et les Bleus y gagnent en inviolabilité ce qu’ils perdirent (du moins pour moi) en attractivité.. En général y en a surtout pour du Zizou, mais ce que je retiens surtout de l’EDF c’est le côté forteresse imprenable..et son athlétisation, là c’est sûr que c’est plus du tout les mêmes profils que sous Hidalgo.

      Sammer trop haut car séquence défensive trop courte? Je suis d’accord avec Khiadia. Mais mid-90’s c’est un patron, plus convainquant même dans ce rôle que Matthäus, je trouve.

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      1. Amplement d’accord concernant la solidité défensive de l’équipe de France sous Jaquet en 98, elle fut la clé de tous les succès. L’équipe était avant tout bâtie autour d’un socle de 7 joueurs à vocation clairement défensive notamment à partir des quarts de finale (le quatuor Lizarazu-Blanc-Desailly-Thuram en défense, parfaitement protégé par le trio Deschamps-Petit-Karembeu), elle encaissait très peu de buts et concédait relativement peu d’occasions contre des équipes dotées de redoutables armes offensives (Vieri, Del Piero, Baggio, Suker, Boban, Prosinecki, Ronaldo, Rivaldo, Bebeto, Denilson).

        Sans vouloir contester le mérite de l’icone qu’est Zizou, son mondial serait vraiment quelconque sans son doublé en finale. Mieux encore, il ne faut pas oublier que 4 des 6 buts inscrits par le bleus en phase finale ont été inscrits par des joueurs à vocation défensive.

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    3. Tu as raison sur l’éligibilité de certains joueurs, plus milieux que défenseurs. On avait été rigoureux sur ce plan dans les années 30, 40 ou 50 en éliminant des joueurs comme Schubert Gambetta, en fixant des règles sur l’affectation des joueurs à telle ou telle décennie.
      Pour les décennies récentes, on n’a pas réussi à canaliser les jeunes votants eh eh

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      1. Tout à fait logique, pas évident de classer ces joueurs-dinosaures dont la longue carrière chevauche entre deux voire trois décennies (Maldini, Ferrara et Adams), des défenseurs aussi réguliers que Roberto Carlos, Thuram, Cafu, Nesta, Stam, et Cannavaro pourraient être facilement très bien classés dans l’une ou l’autre des décennies 90 et 2000.

        Heureusement que le cumul des mandats est proscrit, autrement le classement deviendrait beaucoup plus problématique.

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      2. Préfère également la partie Lazio de Nesta. Après, je ne remets pas en doute sa classe mais c’est quand même l’homme des rendez-vous manqués avec la Nazionale. Mise à part l’Euro 2000. 3 Mondiaux, tous finis prématurément. Et une des chances de l’Italie en 2006, c’est bien l’association Cannavaro-Materazzi. Ce dernier est l’homme de la finale et fait un super tournoi. Quant à Cannavaro, c’est la plus grande partition défensive que j’ai vue dans un Mondial.

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      3. Moi aussi ami Khiadia, pour moi Nesta avait atteint le summum de sa carrière à la Lazio où il avait le statut de Dieu vivant à un âge très précoce. Il a malheureusement été transféré au Milan AC contre son gré et son moral était au plus bas durant une bonne période. Sans compter les multiples pépins physiques qui l’ont empêché de retrouver toutes ses capacité qui faisait de lui le plus brillant défenseur de sa génération.

        Pour le Mondial 2006, les remplacement de Nesta et Zaccardo par Materazzi et Grosso furent salutaires pour l’Italie. Grosso a été triplement décisif lors de la phase finale avec un pénalty provoqué en huitièmes (certes, généreux), l’ouverture du score en demies et le dernier TAB en finale, pareil pour Materazzi qui a marqué la finale de son empreinte avec son but égalisateur, son TAB converti et surtout l’expulsion vicieuse de Zizou qui a pratiquement scellé le sort de la rencontre.

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      4. J’ai pris le parti de privilégier les 90’s pour Cafu. Pas tant parce qu’il y remporta plus de trophées que dans les 2000’s, mais parce que, à une époque où l’Europe avait entrepris de phagocyter le football brésilien, j’avais envie de mettre ses années brésiliennes en exergue.

        On peut préférer focaliser sur sa « pleine » décennie dans le Calcio, pas de souci, moi aussi je l’ai trouvé formidable à la Roma. Mais dans les 90’s, en évoluant chez lui : c’est deux Intercontinentales remportées!, de surcroît face à ce que la narrative LDC présentait comme meilleures équipes au monde voire jamais vues, dream team et Milan.. Et alors il y a un détail qui me plaît beaucoup, et qui a pour de bon emporté mon adhésion : c’est combien Cafu a déjà dit tout le mal qu’il pensait, pour le football de son pays, de ces pillages par l’Europe du championnat brésilien………… ==> Ce sera donc les 90’s pour moi, il n’y a pas que l’Eurofoot dans la vie.

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  7. J ai mis Gamarra. Même si ça valait pour la triplette Gamarra-Arce-Ayala, c était du costaud, purement defensif et du propre dans le genre. J avais mis Aldair aussi, même s il a une focalisation sur les latéraux brésiliens (3 dans les 10), en DC il avait de belles références.
    3 Bleus, 3 brésiliens, 2 allemands et 2 italiens, à l image des 90s avec surdominance des coupes du monde et des joueurs de Série A.

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  8. Les anglais Tony Adams et Gary Neville méritent une citation. Même en n’étant pas un gros fan du foot anglais (de l’époque), je dois avouer que ces 2 loulous étaient d’excellents défenseurs dans des registres très différents.

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  9. Branco, je ne l’ai pas retenu dans ma sélection, mais il n’est pas illogique de le retrouver ici. Avec sa frappe de mammouth, c’est un peu le successeur de Nelinho mais sur le côté gauche. J’ai encore en tête quelques coups francs phénoménaux avec le Brésil, contre les NL en 1994, et un contre l’Argentine en Copa 1991. Et deux autres avec le Genoa : face à Liverpool en C3 et le top du top en termes d’extase, contre la Samp dans un derby.

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    1. Si j’étais italien, Meazza über alles : les trophées, des records, première figure endogène de ce foot qui mît vraiment tout le monde d’accord à l’international?? En plus il avait la classe, moult histoires témoignent de son fairplay, vertu que mettait alors durablement à mal dans son pays certain culte de la victoire à tout prix..

      Objecter que Mussolini = titres vérolés d’autant? Ok, si on veut..mais le Berlu, c’est du poulet?

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    2. Bah Meazza. Pour le palmarès, pour le joueur à propos duquel tous les témoins s’accordent à dire qu’il était très complet (en comparaison de Piola, par ex) mais aussi pour le personnage, bien moins lisse que le fils Maldini.

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    1. Ils ont eu tellement de beaux joueurs.. Bien assez que pour que chacun puisse y trouver son bonheur, normalement. Baggio par exemple, c’est formidable évidemment..mais j’y préfère encore son contemporain Zola, les goûts et les couleurs, ceci dit : quelle richesse.

      Perso : pour ainsi dire né au foot avec la Roma de Giannini, images régulières avec les voisins italiens tout au long des 80’s, joueur doté d’un caractère formidable, et loin d’avoir été étranger au jeu bien bien sexy de la Squadra sous Vicini……. (..autre chose que sous Sacchi..) ==> Evidemment bien conscience qu’il n’aura pas été le meilleur de leurs créateurs, et cependant il m’en restera toujours quelque chose, mais peu importe : y a l’embarras du choix – plus qu’assez, en tout cas, que pour avoir à en faire des tonnes avec un Baresi.

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