Numéro 5 : Hilderaldo Bellini
Bellini soulevant dans les airs la Coupe Jules Rimet devant un public conquis… Il est souvent impossible de dater la naissance d’une tradition. Ce n’est nullement le cas pour le geste d’Hilderaldo Bellini. D’une auguste initiative, afin de permettre aux photographes de réaliser leurs clichés, le défenseur du Vasco effaçait le traumatisme du Maracanazo. Et adoubait définitivement le Brésil en tant que patrie du football. Débarqué au Vasco en 1952, après le démantèlement du célèbre Expresso da Vitória, Bellini, défenseur fruste mais diablement accrocheur, va porter fièrement la tunique du Gigante da Colina pendant 10 ans. Précieux dans le jeu aérien, véritable roc athlétique, il compensait ses lacunes techniques par sa rigueur, son endurance et un indéniable charisme.
Pendant défensif du grand buteur Vavá, le duo s’offre trois championnats cariocas dans une décennie compétitive et s’impose peu à peu en sélection lorsque le Mondial 1958 ouvre ses bras. Bellini, capitaine élu par son groupe de 28 ans, assure une brillante partition dans laquelle sa sobriété coutumière n’est pas de trop pour compenser les velléités offensives des Djalma et Nilton Santos. Ayant reçu le sésame mondial des mains du roi de Suède, Bellini devient alors immensément célèbre au pays et sa belle gueule fait le bonheur des publicitaires de tout bord. Gillette, les voitures Gordini et Lambretta, son visage est partout. Ne laissant pas insensible la gente féminine mais homme d’engagement, Bellini précisa à de nombreuses reprises à la presse « qu’il n’y avait de la place que pour une femme dans son cœur et qu’elle demeurerait l’unique pour toujours… »
Présent quatre ans plus tard au Chili, Bellini démontre à nouveau sa classe en s’effaçant devant la montée en puissance de Mauro Ramos de Santos. Un ami de toujours. Conscient de l’attente des fans brésiliens et considérant que son remplaçant serait le plus à même de conduire la Seleçao vers un nouveau sacre. Les faits lui donneront raison. Bellini, 36 ans, désormais à São Paulo, récupérera le brassard lors de la triste expédition anglaise de 1966. Ouvrier de ce sport qui eut l’honneur d’avoir une porte à son nom au Maracaná, personnalité sur laquelle on pouvait compter, l’écrivain Nelson Rodrigues aimait à dire que « le Vasco sans Bellini serait un Vasco amoindri. Sans caractère, mutilé… » Magnifique hommage pour celui que l’enfance prit un malin plaisir à martyriser. Sur ses 11 frères, huit moururent avant la deuxième année…
Numéro 4 : Billy Wright
Premier footballeur au monde à avoir obtenu 100 sélections, détenteur du record de matchs internationaux consécutifs sans interruption, 70 au total, jusqu’à Andoní Zubizarreta, Billy Wright est un personnage incontournable du foot anglais. L’indiscutable visage d’un pays qui ose enfin se confronter à l’adversité. Côté pile, le héros valeureux au sourire impeccable. Côté face, le thanatopracteur des espoirs d’une nation… C’est un professeur qui incite le jeune Wright à répondre à une annonce dans un journal invitant les garçons à faire des essais pour Wolverhampton Wandereres. Nous sommes en 1938 et Billy, 14 ans, rencontre l’amour d’une vie. Malgré le scepticisme de ses dirigeants qui le considèrent trop gringalet, Wright fait ses débuts face à West Bromwich en amical un an plus tard, aux côtés d’un Jimmy Mullen qui deviendra son binôme sur l’ensemble de sa carrière.
Mobilisé pendant la guerre au sein du Kings Shropshire Light Infantry, Wright rejoint les Wolves le plus souvent possible pendant le conflit et fait ses débuts officiels en 1946 lors d’un match de Cup. La prise de fonction en 1948 de son ancien coéquipier, Stan Cullis est une révolution à Molineux. Les Wolves vont dominer la scène footballistique anglaise des années 1950. Trois titres de champion et deux places de dauphin, une Cup en 1949 qui inaugure le tableau de chasse de Wright le capitaine. Car Wright l’indestructible, qui ne ratera que trente petites rencontres de son club pendant la décennie, est né pour porter un brassard. Charisme, calme, rudesse si il le faut, Wright s’impose aussi bien en club qu’en sélection, portant à 90 le nombre de fois où il est sorti le premier des vestiaires pour l’Angleterre. Ayant arrêté sa carrière en 1959, Wright ne connaîtra qu’une seule fois les saveurs des Coupes Européennes. En 1958 face à Schalke. Bien peu de chose quand on sait que sa victoire très médiatisée face au Honved Budapest, quelques années auparavant, fut l’un des déclencheurs de la création de la Coupe aux grandes oreilles.
Sorti cette fois-ci victorieux d’un duel face à des Hongrois, Wright portera pendant 13 ans la lourde charge des illusions des inventeurs de ce jeu. D’une victoire écrasante 7-2 face à l’Irlande au sortir de la guerre à une plus étriquée à Wembley, face à l’Écosse en 1959. Alors oui, Wright efface des tablettes le record anglais de capes de Bob Crampton et participe aux trois Coupes du Monde de la décennie 1950. Et oui encore, l’Angleterre demeure une équipe de valeur, à ne pas prendre à la légère sur la période, capable de rencontres abouties. Mais si l’on est taquin, que reste-il de ces années ? Le camouflet au Brésil face à une équipe d’Américains amateurs. La déroute à domicile face à la Grande Hongrie en 1953. Et la revanche encore plus pathétique à Budapest quelques semaines plus tard. C’est aussi ça Billy Wright. Une Angleterre qui découvre qu’elle n’est pas ce qu’elle pensait être. Mais qui sait habilement magnifier ses défaites… Wright, capitaine fringant d’un Titanic, daignant enfin dévoiler ses charmes aux simples mortels mais qui s’écrasa à plusieurs reprises contre un iceberg. Capitaine courage, n’abandonnant jamais son navire. Coulant, buste droit, au son de l’orchestre…
Numéro 3 : Nilton Santos
Le 16 mai 1925, à 19 heures, naissait à Rio Nilton dos Santos, le premier des sept enfants de Seu Pedro et Dona Josélia. Ses parents, sans s’en rendre compte, venaient de révolutionner notre sport. Nilton Santos est communément considéré comme le pionnier des latéraux offensifs. Le large toujours, comme une pulsion irrépressible, hommage à ce paternel que le trimballait si souvent sur son bateau de fortune. A 19 ans pourtant, c’est en altitude qu’il s’envoie en rejoignant l’Armée de l’Air. Bidasse, comme le sera le grand buteur de Fluminense Waldo, il est recalé par ce même club carioca, avant que l’élite ne s’offre à lui sur le tard, à 23 ans au sein du Botafogo. Il y rencontre Zezé Moreira qui le repositionne en défense. Une famille Moreira qui ne sera jamais loin des ses triomphes.
Nilton impose peu à peu son style élégant et profite allègrement des trésors de Rio. Cinéma Guanabara, plage de Copacabana, tournées des ducs en compagnie de ses amis journalistes Sandro Moreyra et Armando Nogueira, fanatiques du Fogão. Si il court toujours après le titre de l’état depuis 1948, la nomination au poste de sélectionneur de Zezé Moreira fait de Nilton l’alter ego de Djalma Santos au Mondial 1954 où il s’illustre par des talents pugilistiques que ne renieraient pas Éder Jofre. La signature de Didi et l’éclosion d’un certain Garrincha font de Botafogo une puissance dévastatrice. Le grand rival du Santos de Pelé. Nilton prend sous son aile Mané, le couvre de conseils, le protège des tentations à en devenir une seconde peau. Amour fraternel d’un aîné pour son cadet s’approchant trop imprudemment des flammes…
Désormais repu au niveau national, Nilton écrit ses lettres de noblesse en Suède et au Chili. Indiscutable dans l’esprit de Vicente Feola et d’Aymoré Moreira, le frère de Zezé, il conquiert un deuxième sacre mondial à 37 ans. A la suite de son 718ème match avec Botafogo en 1964 et 16 ans de vie commune, il abandonne le terrain pour une carrière de coach qui ne le passionnera jamais réellement. Il ouvre un magasin de sport mais, mauvais gestionnaire, fait faillite, avant de trouver sa voie auprès des enfants nécessiteux, à Brasilia en particulier, où il passera une grande partie de sa vie. Nilton et sa fine moustache, homme de cœur et de folles cavalcades, demeurent un passage obligé pour tout curieux, tout néophyte du foot brésilien. Et que ce dernier se rassure, il existe des centaines de photos ou citations qui exprimeront bien mieux que je ne le fais ce qu’il représente pour la Seleçao. Ce qu’il représentait pour Mané…
Numéro 2 : Djalma Santos
Djalma Santos, c’est avant tout un visage intense, de ceux que l’on n’oublie pas. Regard doux, presque candide, le lendemain impénétrable, cloué sur un tronc musculeux capable de briser n’importe quelle chaine. Réchappé par miracle d’une pneumonie à l’âge de trois ans, le jeune Djalma navigue entre l’addiction à l’alcool d’une sœur aînée qu’il vénère, menace de l’orphelinat et un corps maternel jeté sans égard dans une fausse commune. Face à l’injustice, d’aucun aurait choisi les poings, lui s’arma d’humour et d’ironie. D’ailleurs, existe-t-il plus belle ironie que celle qui fit de l’ouvrier laborieux dans une fabrique de chaussures l’un des titans défensifs que ce monde ait connus ? Travaillant de nuit quand Portuguesa se penche sur son cas, Djalma débute en août 1948, en tant que milieu lors d’une défaite face à Santos. L’arrivée en fanfare de Brandãozinho le pousse sur l’aile droite de la défense et il se fait immédiatement remarquer par la puissance de ses touches, investi dans ses lancers de « toute la passion d’un Christ noir » selon Nelson Rodrigues. Son entente avec le lumineux Julinho est parfaite, Portuguesa se paie le scalp du Real et de l’Atlético en tournée et a l’infime honneur de placer quatre éléments dans la sélection pour le Mondial 1954. Djalma inscrit un penalty face à la Hongrie mais doit s’avouer vaincu. Déçu de n’avoir pu affronter Puskas…
Remplaçant de De Sordi pendant la compétition quatre ans plus tard, Djalma ne joue que la finale mais musele totalement ce jour-là l’équilibriste Lennart Skoglund. Enfin couronné, le Bresil ne touche plus terre et perd toute mesure. Les réceptions s’enchaînent, on trinque à tout va et les bulles de Champagne incorporent Djalma dans le onze type du Mondial ! Le sage Santos préfère en rire, considérant que les votants étaient ses amis mais ne peut nier que le soulagement du devoir accompli est immense. En 1959, un déménagement court l’attend en rejoignant Palmeiras. N’écoutant pas les rumeurs considérant que ce club n’aimait pas les hommes de couleur, il y retrouve son ami Julinho, touche une fortune et intègre un escadron de valeur continentale. Vainqueur de la Taça Brasil 1960, Palmeiras est le premier club brésilien à atteindre la finale de la Libertadores l’année suivante où Djalma commet une belle bévue dont profite Alberto Spencer. Une erreur qui le hantera longtemps.
Quelques semaines plus tard, notre colosse effectue un magnifique centre pour le troisième but face à la Tchécoslovaquie. Moins offensif en selection où le couloir droit est le territoire sacré de Garrincha, il est à nouveau cité dans le onze du tournoi, sans que ce choix puisse prêter à débat cette fois-ci. Présent dans la sélection mondiale lors de la célébration du centenaire de ce jeu, Djalma ne croit pas une seconde à une quatrième aventure mondiale mais fait bien parti de l’expédition malgré son âge canonique de 37 ans. L’échec est cuisant… Quittant Palmeiras en 1968, un an après Julinho, et ayant considérablement rempli son armoire à trophées, Djalma se retire de la Seleçao, après 98 sélections, annonce sa retraite avant de se dédire quelques jours plus tard pour rejoindre l’Atlético-PR de son vieux compère Bellini. Il y restera trois ans. Celui qui déclara que ses plus redoutables adversaires furent Canhoteiro et Pepe, résonne toujours dans le cœur de chaque amant de ce sport. Brésilien ou non. Loin des paillettes du carnaval, les traits de Djalma nous offrent un Brésil sans fard, acide et terrien. Où, unis dans une même ardeur, le sang et la volupté ne font qu’un…
Numéro 1 : José Santamaría
Après deux saints, une sainte ! Dans cette décennie, décidément très mystique, la présence dans les sommets du roc de Nacional et du Real sonne comme une évidence. Son début de carrière est néanmoins marqué par un immense regret. Sélectionné pour occuper un poste au milieu de terrain en vue du Mondial 1950, son club Nacional fustige ce choix incongru et lui ferme les portes de l’événement ! Car pour le direction du Bolso et son nouveau coach Enrique Fernández, sacré récemment avec le Barça, Santamaría est désormais défenseur. Choix non sans conséquence sur le moment mais qui s’avéra judicieux par la suite… Au sein de l’institution de Montevideo, Santamaría s’épanouit immédiatement dans ses nouvelles fonctions où son refus de l’échec et un sens aiguisé de la tactique font merveille. Cinq championnats couronnent son passage. José devient un pilier de la Celeste, aux côtés de William Martínez, avec qui il accède au dernier carré du Mondial suisse, cédant non sans lutter face à la maestria hongroise. Son nom n’est dorénavant plus ignoré en dehors de son continent…
C’est donc un homme aguerri aux différents style de combats que le Real, déjà dominateur sur la scène européenne, engage en 1957. Madrid tombe instantanément sous le charme de ce gros caractère, vivement influencé plus jeune par la prestance d’un Obdulio Varela. Idem pour la fédération qui fait de ce fils de Galicien un sociétaire de la Roja un an plus tard pour de nombreuses années. Une décennie triomphale s’annonce alors pour José. Entre souvenirs de Santiago Bernabéu fumant son cigare les jours de mala leche et de l’exceptionnelle activité du décathlonien Di Stefano avec qui il partagera si souvent, en compagnie de son ancien camarade de Nacional, Hector Ríal, la nostalgie des exilés. Six Ligas et six routes continentales, dont deux infructueuses, viendront jalonner son existence. Santamaría est désormais synonyme d’excellence, d’intransigeance défensive, voire du dureté. Personne en Europe ne conteste son poids et son emprise sur l’histoire du jeu.
Toutefois, au-delà de cette mer d’éloges, ô combien mérités, il est indispensable de parler des échecs de José. Zones d’ombre qui éclairent tout autant que ses succès sur ce qu’était Santamaría. Avec la sélection espagnole, le rendez-vous fut indéniablement manqué. Que ce soit par la faute d’un boycott décidé en haut lieu lors de l’Euro 1960 ou d’un pic de forme passé lors du Mondial chilien. Et que dire de sa direction de l’équipe lors de l’épouvantable prestation à domicile lors de l’édition 1982… Jeté à la vindicte populaire, José, profondément blessé, disparaîtra pendant de nombreuses années. Par sentiment d’injustice certainement, par absence de remise en cause peut-être. Peu importe finalement où chacun place la vérité dans cette affaire. Ce que l’on ne pourra jamais reprocher à Santamaría, c’est d’avoir été timoré dans ses engagements. Une règle de vie, tatouée au fond de son être, lui ayant permis de demeurer en bonne place dans les livres d’histoire…
Le classement complet
1 – José Santamaría (Uruguay et Espagne)
2 – Djalma Santos (Brésil)
3 – Nilton Santos (Brésil)
4 – Billy Wright (Angleterre)
5 – Bellini (Brésil)
6 – Ernst Happel (Autriche)
7 – Mihaly Lantos (Hongrie)
8 – Robert Jonquet (France)
9 – Zozimo (Brésil)
10 – Bengt Gustavsson (Suède)
11 – Ladislav Novák (Tchécoslovaquie)
12 – William Martínez (Uruguay)
13 – Orvar Bergmark (Suède)
14 – Pedro Dellacha (Argentine)
15 – Branko Zebec (Yougoslavie)
16 – Herbert Erhardt (Allemagne), Cesare Maldini (Italie) et Jenő Buzánszky (Hongrie)
19 – Josef Posipal (Allemagne) et Matías González (Uruguay)
21 – Branko Stanković (Yougoslavie), Gyula Lóránt (Hongrie) et Orlando (Brésil)
24 – Bobby Evans (Écosse), José Parra (Espagne), Guillermo Delgado (Pérou) et Mauro Ramos (Brésil)
Jamais lu des notices biographiques aussi détaillées, lyriques et chaleureuses que celles du maestro Khia.
Sa prose enchanteresse a fait le reste !
Merci Fred. On trouve pas mieux que les années 50 en football.
Au regard de cette photo avec Adalgisa Colombo (merci, Khiadia), il devient évident que ce top-100 n’est rien plus qu’un prétexte pour glamouriser ce site. Mais je confesse que je n’en espérais pas moins en votant pour ce bellâtre (fidèle??) de Bellini.
Djalma Santos, Nilton Santos.. Le second est plupart du temps présenté comme plus aventureux (et plus précoce en la matière) que l’autre..et pour autant d’aucuns mettent en avant que c’est en définitive Djalma qui marqua le plus, éh..??
Le type même de considération qui semble sacrifier trop (voire tout) aux stats………. Qui se sent de différencier les deux?
J’avais choisi cette photo pour illustrer Bellini avant que tu la mettes sur le discord. Hehe
Un début de réponse que Khia esquisse dans le portrait de Djalma : ce dernier a longtemps évolué avec Julinho devant lui à Portuguesa et en sélection, il avait ce même Julinho puis Garrincha. Autant dire qu’il ne pouvait compter que sur lui même pour protéger le flanc droit.
Nilton, à Botafogo et avec la Seleção, avait Zagallo comme ailier gauche, la petite fourmi qui savait se replier. Ça change tout ! D’ailleurs, c’est en 1958, avec Zagallo, que Nilton Santos inaugure la tradition des latéraux brésiliens offensifs.
Et encore, Djalma disait être plus aidé defensivement par Julinho que Garrincha. Même en fin de carrière à Palmeiras.
Est-ce parce qu’il avait une trop belle gueule que les Uruguayens lui cassent quelques dents à la fin d’un Brésil – Uruguay 1959 ? Match parti en sucette à cause d’Almir, bataille rangée durant de longues minutes sur la pelouse du Monumental (le soigneur Mário Américo et l’ex-crack Leônidas devenu radioreporter se mêlent au fight), le match est réputé splendide par la suite jusqu’à ce que les joueurs de la Celeste, défaits, se défoulent à plusieurs sur Bellini eh eh.
Qu’est-ce que ce boucanier de mare aux canards uruguayen fait devant ces splendides corsaires brésiliens ?
J’avais Djalma devant également mais Santamaria est premier avec un peu de marge.
Bobby Evans..du Celtic??? Je n’en connais pas d’autres..et c’était un médian, non?
Ecoute, je n’avais que le nom Evans pour la période. J’ai cherché et je n’ai trouvé que Bobby comme étant significatif. Si je me suis trompé, ne pas hésiter à me faire corriger.
Je plaide coupable, je l’ai mis. Yes, Bobby, un Ecossais. L’Ecosse était pas mal du tout dans les années 50 non ? Il jouait milieu, déf, wing-back comme disent les anglosaxons ?? De tête , il se peut que j’ai fauté, mais Evans m’était resté, je voulais mettre un Ecossais aussi, c’était l’un des plus meilleurs et emblématiques non ?
Y a pas forcément matière à plaider coupable 😉 , je crois même qu’il y a surtout matière à être étonnés, certains postes disparaissent à l’époque, mutent.. C’est pas forcément si simple.
Mais lui, joueur toutefois dont je ne dirais même pas que je ne le connais pas trop mal (euphémisme..), j’ai vraiment l’impression que ce fut essentiellement un..médian??
Bon, déjà : a priori on parle vraiment du même, celui du Celtic. Et qui figure à leur panthéon, en effet. Si ça se trouve, il annonça/accompagna/préfigura (???) le passage décisif à un back-four, va savoir..
Tu es trop bon Alex. Je me souviens que l’on m’a expliqué, alors que j’allais brillamment le mettre numéro 1 de la décennie 1940, que Carlos Sosa n’était pas arriere. En argumentant en plus, comble de l’humiliation ! Cette douleur demeure vivace et me réveille tous les matins…
Ehéh……… Bah, allez, moi-même.. J’avoue avec un peu d’avance n’avoir jamais même prêté attention au jeu de certain V. L. dont l’on parlera sous peu, bien content que certain Dip ait attiré mon regard sur lui : un crack, doublé dans mon chef d’une découverte superbe!
Bref : on est là pour apprendre et partager.
J’insiste, concernant ce Evans : je ne suis vrrrraaaiment pas sûr de mon coup!, plutôt surpris!
Je me permets d’insister : l’époque est celle du passage à des back-four, c’est pas rien et change bien des choses ça (dont conceptuellement).
Si j’avais dû citer un Belge : assurément Pol Anoul, attaquant mais aussi..défenseur!, back gauche même..ou plutôt wing-back, devrait-on dire quand il y fut aligné car, éh oui : il arriva qu’y en eût en Belgique aussi, et ce dès le début des 50’s.
Son fameux but dit « de Colombes » date de la fin des 40’s, même : le cuir récupéré dans son camp, aux abords de son grand-rectangle……..et alors il se lança dans un raid niltonsantonesque, 50 mètres jusqu’au grand rectangle adverse, suivis d’une frappe surpuissante sous la barre, qui battit le gardien français..Darui??
Dans un pays moins sclérosé, qui fût moins hostile au professionnalisme : voilà qui eût probablement accouché d’un défenseur majeur du football européen des 50’s. Et je n’aurais peut-être pas besoin de le citer en bonus pour entretenir d’un peu sa mémoire.
Aboule defenseur ?
Anoul, pas aboule…
« L’arrière Anoul » : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/afe85002168/football-le-match-france-belgique
« Anoul, l’arrière gauche, […] ancien avant » : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t599736x/f4.item.zoom
Attaquant de très grande valeur à la base (2 buts face aux Anglais lors de la WC54, je crois??), une grande figure offensive du foot belge postwar..mais occasionnellement, oui : il officiait comme back gauche aux très fortes pulsions offensives – dont acte.
Cela procédait-il d’un plan, était-ce systématisé?? J’en doute fort..mais, après tout : la petite histoire d’autorité sur l’évolution du jeu de Nilton Santos (puis des latéraux) ne dit pas autre chose, une petite impulsion..qui fit école..ou pas.
NB : la Belgique pratiquait alors le verrou, une caricature même. Les grands joueurs n’y manquaient pas, quoique offensifs surtout (Coppens, Mermans, Anoul..c’était très fort). Mais faute de réelle vision, de ligne directrice…….et puis il y a toujours cette question de l’amateurisme bien sûr, c’est l’arlésienne ça.. Davantage de talents dans les 50’s que dans les 60’s, d’ailleurs.
J’ai pensé plusieurs fois gratter derrière ce but de Colombes, mais que de boulot ça réclamerait..
Dans ceux qui sont passés sous les radars, il y a Joan Segarra. Il me semble qu’on l’appelait le Urbain Wallet catalan.
Le défenseur espagnol qui aurait mérité une mention est certainement Jesús Garay. Immense lors du doublé de l’Athletic en 56 aux côtés du vieux Gainza, son transfert pharaonique au Barça permettra la construction d’une nouvelle tribune à San Mames. Il joue la finale de c1 1961 perdue face au Benfica.
J’ai toujours eu une grande affection pour Santamaría, sans doute parce que mon père citait en premier son nom en parlant du Real. Et puis s’il fut un sélectionneur médiocre (dans des conditions épouvantables, il faut se souvenir de ce qu’était l’Espagne au début des 80es), il avait réalisé un excellent boulot à la tête de l’Espanyol dans les seventies, frôlant le titre en 1973. C’était l’époque Solsona (que les Bastiais découvrirent sur le tard), José María, Roberto Martínez, Marañon, Canito et une flopée de Paraguayens dont El Gato Fernández ou le folklorique Ortíz Aquino qui mériterait un article !
Et puisqu’il est question du RCD Espanyol, je salue l’éminence belge ayant cité Josep Parra parmi les meilleurs défenseurs des 50es. Sélectionné avec la Roja lors de la CM 1950, méconnu, aucun top sérieux consacré aux Pericos ne peut l’extraire d’un top 5. Véritable légende de Sarrià.
Un qui a une sacrée longévité alors que les résultats ne sont pas folichons, c’est Kubala. Sélectionneur de la Roja de 69 à 80. Il rate le Mundial 70, même si il n’était pas en debut de qualifications. Éliminé avant les quarts par l’URSS en 72. Éliminé en qualifs par la Yougoslavie en 74. Quarts pour l’Euro 76. Rien à dire, la RFA était supérieure. Présence décevante aux compétitions de 78 et 80. Me demande comment il a pu rester aussi longtemps.
Chef, tu nous commentes la photo des gars pieds nus ?
C’est l’équipe indienne. La photo n’a pas été prise dans les années 50, 48 je crois, mais je voulais mettre en valeur cette equipe indienne des années 50 qui pesait à l’époque sur son continent. Et la photo est belle.
Guillermo Delgado est souvent considéré comme le plus grand défenseur péruvien avant l’éclosion des Chumpitaz ou Julio Meléndez qui fit fureur à Boca. Il a un passage en Espagne du côté de Saragosse et Cadix en fin de carrière, après avoir été un temps sur les tablettes du Barça dans les années 50.
Josef Posipal est également un cador de la décennie. Peut-être un peu oublié lors du sacre allemand en 54. Une icône incontestable d’Hambourg.
Encore un Sud-Américain à la première place… Et là, c’est même carrément tout le podium !
La domination est évidente.
y’a du Brésiliens dans cette décennie ! comme je le disais hier dans mon com sur la première partie, le Brésil avait de très bons éléments défensifs autant qu’offensifs.
Bellini bien trop haut à mon goût, pas le meilleur, mais il a soulevé la coupe jules rimet. Il était toujours bien vu, ça l’a avantagé (comme être capitaine), il collait aux standards du Brésil des années 50.
Les textes brésiliens que j’ai lus n’édulcorent pas ses qualités. Ça parle souvent d’un joueur frustre techniquement mais qui compensait par une totale dévotion au groupe.
C’est bien cela, l’exact opposé de Zozimo par exemple. je le disais hier dans mon com’, je le reposte tiens.
ajde59 dit :3 décembre 2024 à 20h43
Zozimo avait une intelligence de jeu et élégance sur le terrain, d’après les portraits de lui, qui en effet avaient lui donnent un côté un peu avantguardiste, puriste. Bien sûr la comparaison avec Domingos s’impose, des ressemblances physique, dans le jeu, Bangu. D’ailleurs Zozimo n’a jamais quitté Bangu avant sa mésaventure, même s’il avait des offres, considéré comme un roi là bas, l’esthète ne voulait pas partir. il n’y eut pas de palmarès en club, mais c’était fort d’avoir était une référence et international brésilien en restant là-bas. Bellini était plus chouchouté par la fédé et son entraîneur, il passait mieux dans le brésil des années 50, le brassard lui avait été donné pour ça. C’était pas le même registre, plus physique et pas certain qu’il en fut meilleur. après Zozimo n’était pas en concurrence direct avec Bellini, il était axial gauche, c’est bien Orlando qui lui a été préféré en 58 et Mauro Ramos pris la place de Bellini en 62. Avec les Santos sur les ailes, Djalma et Nilton (années 1950 c’est aussi l’évolution dans le jeu et les schémas de tactiques, dorénavant avoir de « vrais » latéraux ), le Brésil avait de la matière en défense. Pas qu’en attaque.
Il manque John Charles, le géant gallois 1.88 m qui est passé par Leeds et la Juventus. Défenseur central rugueux et impassable mais aussi buteur (il a même fini par jouer attaquant et s’imposer durablement :)).
D’après thesefootbal times (https://thesefootballtimes.co/2017/09/15/john-charles-the-gentle-giant-who-became-the-greatest-import-in-juventus-history/), c’est l’un des rares joueurs étrangers à avoir conquis le cœur des italiens durant ses années à Turin.
Salut Lindo. Je t’avoue ne pas avoir songé à Charles tant je l’associe à l’attaque. Avec Sivori et Boniperti en particulier. Il a quand même réussi l’exploit d’être meilleur buteur avec Leeds en 57. Et l’année suivante avec la Juve ! Un cador, aucun doute.
D’ailleurs, il est quand même présent dans ce top puisqu’il est en portrait avec Gustavsson dans la première partie ! Comme quoi, j’avais senti le truc. Hehe
Tu as raison de parler d’exploit : un Leeds qui ne valait pas grand-chose, et de mémoire plus de moitié (largement) des buts de son équipe..
Il rapporta même du fric dans ce qui fut, mais à nouveau si ma mémoire ne me joue pas des tours, une juteuse opération de trading (à ses dépends) lors de son fugace retour d’Italie. Or les finances étaient à tel point dans le rouge..
à Khia oui, curieusement, il est sur la photo avec le suédois, j’ai tout de suite percuté et pensé à lui.
Bon sang de bonsoir, mais quels sont donc les insolents gougnafiers qui se permettent ici de mettre des pouces négatifs ? Faut-il être d’une idiotie aussi crasse que rance pour ne pas estimer à leur juste valeur d’aussi beaux textes !
Je suis allé consulter de vieilles archives, on y mentionne, entre autres, comme grands défenseurs des années 1950 :
Campanal II : le grand défenseur asturien qui joua pour le FC Sevilla.
Ladislav Novak : immense défenseur central tchèque qui évolua au Dukla Prague.
Orvar Bergmark : encore un suédois qui fit les beaux jours d’Örebro SK.
L’école suédoise produisait à l’époque de magnifiques défenseurs très physiques dans les duels, mais aussi techniques capables de se projeter vers l’avant. A l’époque, on pratiquait beaucoup l’athlétisme avant de devenir footeux.
Pour mémoire voici le top 20 :
1 Billy Wright
2 John Charles
3 Ladislav Novak
4 Valentin Ivanov
5 Bengt Gustavsson
6 Campanal II
7 Joan Segarra
8 Orvar Bergmark
9 Robert Jonquet
10 Roger Marche
11 Djalma Santos
12 Nilton Santos
13 Erik Nilsson
14 Hilderaldo Bellini
15 Jose Parra
16 Jose Santamaria
17 Mihaly Lantos
18 Milan Dvorak
19 Branko Zebec
20 Joe Maca
Bravo, tu les as presque tous cités. On a juste oublié quelques défenseurs des pays de l’Est.
Ah, vais pas m’octroyer les louanges du groupe ! On était plusieurs à donner notre top 10 par décennie. Decompte et moi je m’occupais de faire les portraits des années 50. Même fonctionnement pour les décennies deja faîtes et celles qui vont arriver. Perso, me rappelle plus exactement de mon vote mais je sais que j’avais mis Posipal et Zebec dans les 10. Et non Gustavsson et Zozimo.
Tu vois Valentin Ivanov dans cette liste, ça ne colle pas. C’était un milieu offensif, voire attaquant pour l’URSS et le Torpedo. D’ailleurs, il a été meilleur buteur de l’Euro 1960 et du Mondial 62.
C’est le père de l’ex arbitre international qui porte le même nom : Valentin Ivanov.
Je pensais au début à un joueur bulgare qui jouait au Levski Sofia. Mais le football bulgare était assez faible dans les années 1950.
Le belge Maca, c’est sympa, mais pour le peu qu’il joua au pays, il n’y fut jamais un joueur majeur, bref, 20ème??
Le personnage est assez extraordinaire par contre, ça oui..
Il est belge ? Je ne le connaissais pas et avec son nom, me suis dit qu’il était peut-être anglais…
On peut parler de super-Belge : il fut résistant pendant la WW2, même. Type qui n’avait pas froid aux yeux, moins qu’on puisse dire.
Campanal, eh eh, dans la catégorie boucherie alors ! Son oncle Guillermo, dit Campanal I, jouait attaquant et est également une légende du Sevilla.
Pour les années 1960, il y aura du lourd, du très très lourd 🙂
Ah, la foutraque polysémie du terme « lourd ».. Pour l’un ou l’autre, tu ne crois peut-être si bien dire.