Un siècle de défense : les années 1930 (deuxième partie)

5) Umberto Caligaris

Selon le mot même de Vittorio Pozzo, Umberto Caligaris était un « gladiateur ». Comment mieux dire les qualités combatives du Piémontais ? A 20 ans, alors qu’il officiait dans le club de Casale – sa ville natale –, il connut sa première sélection en équipe nationale. Deux ans plus tard, il participa au premier championnat du monde de football : le tournoi des Jeux de Paris.

Sa carrière était lancée et elle allait connaître un virage particulier en 1928. D’abord, avec l’équipe d’Italie, Caligaris atteignit la troisième place du championnat du monde à Amsterdam. Ensuite, en club, puisqu’il fut transféré à la Juventus. Il compléta ainsi le triangle défensif déjà formé de Gianpiero Combi (gardien) et de Virginio Rosetta. C’est en s’appuyant sur ce trio que le club au maillot rayé connut sa première période de gloire : le Quinquennat d’or (cinq championnats consécutifs de 1931 à 1935).

Rosetta, Combi, Caligaris.

Homme de base des Azzurri pendant 12 ans, auréolé de 59 sélections, Umberto Caligaris pouvait à bon droit espérer conclure sa formidable carrière en équipe nationale sur une participation à la Coupe du monde 1934. C’était mal connaître le caractère intransigeant de Vittorio Pozzo. Refusant de céder à la belle histoire, le sélectionneur italien convoqua Caligaris dans le groupe mais ne le fit jamais jouer lors de la compétition.

L’année d’après, Caligaris quitta la Juventus pour Brescia. Il revint néanmoins à Turin, le 19 octobre 1940, pour participer à un match de gala entre anciennes gloires. Mal lui en prit, puisqu’il fut victime d’une rupture d’anévrisme pendant le match et décéda lors de son transport à l’hôpital. Il avait 39 ans.

4) Eddie Hapgood

Pendant une dizaine d’années, entre 1925 et 1934, le manager d’Arsenal Herbert Chapman perfectionna le WM et lui permit de régner sur le football anglais : trois titres de champion (1931, 1933, 1934) et une coupe d’Angleterre (1930) en témoignent éloquemment. S’il réussit aussi bien, c’est parce qu’il disposait de talents exceptionnels achetés à prix d’or, notamment les intérieurs Alex James et David Jack ou le défenseur et capitaine Tom Parker. Mais Chapman pouvait aussi s’appuyer sur des éléments moins onéreux, mais tout aussi talentueux. Ainsi en fut-il d’Eddie Hapgood.

Livreur de lait dans sa jeunesse, Hapgood débarqua à Arsenal en 1927. S’il ne fut d’abord qu’un pis-aller, il s’imposa rapidement et fut appelé pour la première fois en équipe d’Angleterre en 1930. Défenseur solide et élégant, il porta 30 fois le maillot national. Capitaine à 21 reprises, il participa à la « Bataille d’Highbury » où les champions du monde italiens furent défaits par les Anglais (3-2). Parmi tant de fractures de part et d’autre, Hapgood fut relativement chanceux puisqu’il n’y laissa que son nez.

Lendemain de « Bataille d’Highbury » pour Eddie Hapgood, assis.

Continuant de rouler sur le football anglais, en dépit de la mort brutale de Chapman, Arsenal empila encore deux championnats (1935, 1938) et une coupe (1936). Avec les départs de Parker et de James, Hapgood devint alors capitaine de l’équipe. Il continua aussi d’assumer le capitanat en équipe d’Angleterre, notamment à l’occasion du lamentable Allemagne-Angleterre (3-6) du 14 mai 1938 où les footballeurs anglais – à la demande du Foreign Office – firent le salut nazi devant les hiérarques du parti.

Il fallut finalement la guerre pour stopper l’élan de Hapgood. Néanmoins, ses états de service parlent pour lui : joueur majeur de la meilleure équipe anglaise des années 1930, il peut à bon droit être considéré comme un représentant éminent du football des années d’entre-deux-guerres. Seul regret : ne pas l’avoir vu participer à une Coupe du monde, la bouderie de la FA l’en ayant empêché.

3) Jacinto Quincoces

Au moment de désigner le XI type de la Coupe du monde en Italie, le journaliste – et ancien international français – Lucien Gamblin choisit comme arrières l’Autrichien Sesta et l’Espagnol Quincoces. C’est assez dire la valeur de l’un et de l’autre, quand on sait qu’aucun des deux ne participa à la finale de la compétition. Tous les deux furent victimes d’un même prédateur méthodique, au sang froid : l’Italie de Vittorio Pozzo.

Dans les années 1930, Quincoces formait avec Ciriaco et Zamora le trio défensif du Real Madrid et de l’Espagne. Avec la Maison Blanche, ils remportèrent deux championnats (1932 et 1933) et deux coupes nationales (1934 et 1936). Avec l’Espagne, ils participèrent notamment à la Coupe du monde 1934.

Après avoir disposé d’un Brésil bis au premier tour (3-1), l’Espagne trouva sur sa route le pays hôte. La confrontation, jouée en deux actes à Florence, vira bien vite à la tragédie. L’Italie s’y montra égale à elle-même, terriblement dominatrice. Il fallut tout l’engagement de l’arrière-garde espagnole, en particulier les dégagements acrobatiques et le jusqu’au-boutisme de Quincoces, pour résister à la furie italienne. Le premier résultat (1-1) imposait une nouvelle rencontre. Elle se joua sans Zamora et Ciriaco, blessés ou fatigués, mais avec Quincoces. Cette fois, la machine transalpine appliqua son programme jusqu’à son terme (1-0).

Héros malheureux de la Coupe du monde, le Basque Quincoces reprit le fil de sa carrière dans l’Espagne de la Deuxième République. Une République qu’il n’appréciait guère, et qu’il participa à mettre à bas. Interrompue pendant la guerre civile, sa carrière de footballeur se poursuivit ensuite au Real Madrid. Il est décédé en 1997.

2) Karl Sesta

Capitale cosmopolite d’un empire multiculturel, la Vienne des années 1900-1910 ne manquait pas d’immigrés de plus ou moins fraîche date. Rejetés dans des quartiers périphériques, y vivant parfois dans des conditions sordides, ceux-ci étaient souvent des ouvriers pauvres et sans grands espoirs d’ascension sociale. Ainsi en était-il des parents de Matej Sindelar ou de Josef Bican – d’origine tchèque et vivant à Favoriten – ou de ceux de Karl Sesztak – d’origine polonaise et installés à Simmering.

En 1919, lorsque l’Autriche perdit son empire et se trouva réduite aux dimensions d’un Etat-croupion par la grâce du traité de Saint-Germain-en-Laye, Vienne ne perdit cependant pas ses immigrés. Heureusement car ils formèrent, une dizaine d’années plus tard, l’ossature de son précieux Wunderteam. Victorieuse, entre autres, de l’Ecosse (5-0), de l’Allemagne (6-0), de la Suisse (8-1), de la Hongrie (8-2) ou de l’Italie (4-2) dans les années précédant la Coupe du monde 1934, l’équipe nationale d’Autriche régnait alors sur le continent européen. Et il s’en fallut de peu qu’elle n’aille tenir en échec, sur ses terres, le roi auto-proclamé du football lors d’une partie inoubliable : 3-4 à Stamford Bridge le 7 décembre 1932.

De cette équipe mythique, émergeaient donc Sindelar, Bican ou Sesztak. Karl Sesztak le fils d’ouvrier, né en 1906, devint avec le football professionnel – officialisé dès 1924 en Autriche – Karl Sesta, la vedette que des dizaines de milliers de personnes venaient applaudir. Karl Sesztak l’ancien maréchal-ferrant, qui débuta comme avant-centre avant de reculer et de devenir un des meilleurs défenseurs européens de la décennie 1930. Karl Sesztak l’homme au caractère imprévisible, devenu le trublion du tourbillon voulu par le sélectionneur Hugo Meisl. Un électron libre de plus dans le ballet viennois orchestré par les Rot-Weiss-Rot.

Karl Sesta incarnait à merveille l’esprit viennois, fait d’ironie et de facétie. Ce petit bonhomme trapu avait un plaisir premier : amuser le public. Que ce soit en tant que footballeur, lutteur ou chanteur, il souhaitait divertir. Jusqu’aux têtes couronnées, comme en témoigne l’anecdote fameuse qui veut qu’il donna la réplique au roi George V lors de la présentation des équipes du match Angleterre-Autriche de 1932.

Un café ? Karl Sesta reconverti cafetier à Vienne en 1957.

Pilier de l’Austria Vienne, aux côtés de Sindelar, Nausch ou Jerusalem, Sesta remporta de nombreux titres nationaux et la Coupe Mitropa de 1936. Avec l’équipe nationale, il dut se contenter de la quatrième place à la Coupe du monde en Italie et ne put se rattraper lors de celle organisée en France quatre ans plus tard. Quelques mois avant le début de la compétition, son pays fut effectivement avalé par l’Allemagne voisine. Peut-être son but lors de l’Anschlussspiel du 3 avril 1938, où l’Autriche du football humilia l’Allemagne du football (2-0), lui coûta sa place parmi les sélectionnés dans l’équipe du Reich. Par la suite, pas rancunier, il revêtit pour quelques matchs la tunique allemande. Avant de porter à nouveau, à près de 40 ans, le maillot de la nouvelle Autriche à peine sortie des décombres fumants de la Seconde Guerre mondiale.

1) Domingos da Guia

Si l’on écoute les Brésiliens, chaque geste technique est né au Brésil. Ainsi en est-il du dribble, auquel l’écrivain Olivier Guez a consacré un bel essai : Eloge de l’esquive, publié aux éditions Grasset en 2014. Conséquence de l’esclavage, des hiérarchies sociales et raciales de la société brésilienne, le dribble transcrirait sur le terrain de football la figure interlope du malandro : le filou qui ruse pour s’en sortir. Le filou noir, ou métis. Bref, le dominé qui doit esquiver la violence du dominant, du Blanc.

Néanmoins, le dribble n’est pas l’apanage des attaquants. Et Domingos da Guia – défenseur athlétique et élancé – s’était fait une spécialité de relancer le ballon non au moyen d’un grand coup de pied de dégagement, comme c’était alors la norme, mais en dribblant les attaquants adverses. Ce geste portait son nom : la « domingada ».

Né dans le quartier populaire de Bangu, Domingos avait su jouer à plein du professionnalisme naissant en Amérique du Sud. Son talent étant rare et précieux, il n’hésita pas à le vendre aux clubs issus des grandes métropoles du Sudeste et du Rio de la Plata. Ainsi, dès l’âge de 21 ans, il porta les couleurs du Nacional Montevideo où il forma la charnière centrale avec le glorieux José Nasazzi. Au pays des triples champions du monde, il impressionna tant qu’il y gagna le surnom de « Divin Maître ». Deux ans plus tard, c’est à Buenos Aires qu’on le retrouva, avec le maillot jaune et bleu de Boca, avant qu’il ne se fixât entre Rio et São Paulo : Flamengo, surtout, puis Corinthians.

Leônidas, Fausto et Domingos avec le maillot de Flamengo (probablement en 1936, au moment de leur recrutement conjoint par le club de Rio).

En 1938, le Brésil envoya enfin sa meilleure équipe pour la Coupe du monde. En 1930 et en 1934, ce ne furent que des sélections partielles ou de seconds couteaux. Ce changement s’explique avant tout par une volonté politique, celle du président Getulio Vargas. Au pouvoir depuis 1930, Vargas avait institué en 1937 un nouveau régime autoritaire et fascisant – l’Estado Novo – dont il entendait démontrer la supériorité.

Les années 1930 avaient été, au Brésil, celles d’un « adieu à l’Europe » (Olivier Compagnon), d’une volonté de se démarquer du Vieux Continent. Ce fut une véritable révolution culturelle qui promut la tropicalisation du Brésil et mit en avant notamment ses racines multiculturelles : c’est la « fusion brésilienne », un hymne au métissage et à la mixité, qui cachait un racisme bien réel. Nul ne fut un meilleur ambassadeur de cette fusion que Gilberto Freyre. Et le football, comme la capoeira ou la samba, fut au cœur de ce soft power sur lequel le Brésil continue de capitaliser aujourd’hui.

Gilberto Freyre qualifia le football brésilien de futebol mulato, un football poétique, instinctif et malicieux, reflet de l’ethos afro-brésilien, qu’il opposa au football européen, géométrique et froid. De ce futebol mulato qui devait éclabousser l’Europe de son génie émergeaient en particulier deux figures : Leônidas, le buteur dionysiaque, irrationnel et sensuel, et Domingos, le défenseur apollinien, rationnel. Freyre écrivait de Domingos qu’il était « une espèce d’Anglais errant sous les Tropiques. »

Maîtres et esclaves (1933), maître-livre de Gilberto Freyre.

A la Coupe du monde en France, le Brésil impressionna en effet. Pour leur premier match dans la compétition, à Strasbourg, les Brésiliens se défirent des Polonais par 6 buts à 5. Malade et déconcerté par la pluie, abandonné par ses demis, Domingos fut à la peine. Il se montra bien plus à son avantage, à Bordeaux, contre les Tchécoslovaques (1-1). Absent du replay (2-1), il fut sur le terrain à Marseille pour défier l’Italie en demi-finale.

Au marquage du terrible Piola, Domingos s’imposa comme le meilleur Brésilien de la rencontre. Il fut néanmoins responsable du pénalty du 2-0, largement contesté par les Brésiliens et jugé injustifié par le journaliste Gabriel Hanot. Peu après le premier but italien, Domingos montra en effet de l’agacement et adressa à l’avant italien de multiples coups de pieds dans les tibias et les mollets alors que le ballon était loin. Eliminé (1-2), le Brésil se rattrapa en disposant de la Suède (4-2) lors de la petite finale disputée à Bordeaux.

Le classement complet

1 – Domingos da Guia (Brésil)

2 – Karl Sesta (Autriche)

3 – Jacinto Quincoces (Espagne)

4 – Eddie Hapgood (Angleterre)

5 – Umberto Calligaris (Italie)

6 – Severino Minelli (Suisse)

7 – Paul Janes (Allemagne)

8 – Everaldo Monzeglio (Italie)

9 – Ernesto Mascheroni (Uruguay)

10 – Etienne Mattler (France)

11 – Jaroslav Burgr (Tchécoslovaquie)

12 – Milutin Ivkovic (Yougoslavie)

13 – Alfredo Foni (Italie)

14 – Alberto Cuello (Argentine)

15 – Sandor Biro (Hongrie)

16 – Agenor Muñiz (Uruguay)

17 – Pietro Rava (Italie)

18 – Josef Ctyroky (Tchécoslovaquie)

19 – Gyula Polgar (Hongrie)

20 – Oscar Tarrio (Argentine)

21 – Ciriaco (Espagne)

22 – Ludwig Goldbrunner (Allemagne)

23 – Arturo Fernandez (Pérou)

24 – Lajos Koranyi (Hongrie)

25 – Aleksandr Starostin (URSS)

26 – Arthur Machado (Brésil)

27 – Manuel Anatol (France)

28 – Ernesto Belis (Argentine)

52 réflexions sur « Un siècle de défense : les années 1930 (deuxième partie) »

  1. Belis ??!! totalement inconnu au bataillon. qui a mis ça ?

    Domingos 1er, c’est bien.

    je repasserai demain, toucher deux mots sur Cuello et Tarrío. Eux, oui, mais alors l’autre: d’où qu’il sort !?

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    1. Je plaide non-coupable, déjà je ne sais même pas qui c’est……et donc : c’était qui??

      Je trouverais bath que, parmi les noms hors-top 10, qui de droit justifie son vote ; c’est comme ça qu’on apprend.

      Perso, je crois me rappeler avoir cité Burgr et Ctyroky.

      @FredAstaire : qui était Manuel Anatol??

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      1. Je trouve comme toi fâcheuses les absences de Burgr et Ctyroky. La Tchécoslovaquie des années 30 méritait d’avoir un défenseur dans le top 10. Idem pour les Hongrois, Biró, Polgar ou Koranyi.

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  2. Alexandre Starostine, frère de Nikolai qui a fondé le Spartak, est justement le premier capitaine de l’histoire du « Club du peuple ».

    Le plus bas des 4 frères (Alexandre est attaquant, Piotr et Andrei sont milieux) il est néanmoins un leader né puisqu’en plus d’être le capitaine du Spartak, il est aussi le capitaine de l’URSS lors des quelques matchs internationaux qu’il joue, à une époque où l’URSS est encore très isolée.

    On note, ça fera plaisir à Alex, qu’il participe, en tant que capitaine, aux Olympiades des Travailleurs de 1937 à Antwerp, que l’URSS remporte !

    Il fera 10 ans de goulag entre 44 et 54 et fut le premier des 4 frères à décéder, en 81.

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  3. Beau travail
    Belles (re)découvertes de grands défenseurs.
    Saluons les courageux internautes qui ont permis à Etienne Mattler et au Franco-espagnol Manuel Anatol de figurer dans les 28, en faisant fi de la doxa anti-française !

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  4. Domingos et Leônidas émergent au plus haut niveau au moment où le foot brésilien s’ouvre au multiculturalisme et au professionnalisme. Ils sauront se monnayer et changeront d’ailleurs fréquemment de clubs avant de se stabiliser à Flamengo, puis au Corinthians pour le premier, au São Paulo FC pour le second. En ce sens, ils sont chanceux.
    Fausto, le 3e larron de la photo, n’a pas eu cette chance. Plus âgé, il se fait connaître dans les années 20 à Bangu (club des ouvriers d’où vient également Domingos) puis à Vasco, club des pauvres et des joueurs de couleur, quand les Noirs sont tout juste tolérés dans le championnat carioca. Révélation brésilienne lors de la CM 1930, mal payé dans un football encore amateur (du moins officiellement), il monnaye son talent à Barcelone avec le gardien Jaguaré. L’expérience se limite à des matchs amicaux et ceux du championnat de Catalogne, la Liga étant fermée aux étrangers. Puis il se rend en Suisse et en Uruguay, sans grand succès. Sur la photo de 1936 comme le mentionne Bobby, Fausto est déjà probablement malade. En tout cas, son jeu n’a plus rien à voir avec celui de la Merveille noire de 1930. Il meurt de la tuberculose en 1939.

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  5. Cuello, surement ce qui faisait de mieux en défenseurs dans le football argentin des années 1930. De nombreuses années à River Plate, figure du club, très complet et technique. une référence à son poste et dans les apports tactiques à celui-ci, à une période où les lignes bougent notamment sous le Hongrois Hirschl.

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  6. Tarrío, c’était San Lorenzo et Newell’s. Il a fait un passage en France au Red Star à la fin des années 1930, tout comme au Portugal, à Belenenses, avec Scopelli qui idem a joué au Red Star et à Belenenses au même moment. Quelques sites mentionnent qu’il est revenu de son périple européen avec le WM dans sa valise pour l’introduire en Argentine. Rien que ça ! Mais très peu d’infos sur ça. International, il avait remporté les deux copa américa 29 et 37.

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  7. Bien que décédé 41 ans après Caligaris, Eraldo Monzeglio a tenu à être inhumé dans le cimetière de Casale Monferrato à proximité de son aîné. Leurs tombes sont jumelles, juste à côté l’une de l’autre, deux blocs granitiques impossibles à bouger, comme à l’époque où ils formaient la défense de Casale, au début des années 1920.

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    1. La ville martyre de l’amiante. J’ignorais qu’ils avaient un grand club avant guerre (mais beaucoup d’acteurs étaient des bourgades du Piémont, le foot y semblait plus développé pour une raison que j’ignore). Je suppose qu’Eternit, la firme diabolique, supportait financièrement le club.

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  8. L’attitude de Sesta sous le nazisme s’est révélée plus ambiguë. Comme Sindelar, il semble bien avoir profité de l’aryanisation de biens juifs (le même avocat de l’Austria s’occupant des papiers dans les deux cas).
    Opportunisme plutôt que conviction. Faut avoir en mémoire, que les joueurs autrichiens ont perdu leur statut pro avec l’Anschluss.

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    1. Salut Poster. Sur le top des années 20, en l’ayant préparé, je soumettais l’idée que Pepi Blum était certainement le meilleur défenseur européen de la décennie. Tu y souscris ? Et que reste-t-il de lui dans l’historiographie autrichienne ?

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      1. Difficile de répondre, mais vu la belle réputation du bonhomme, c’est fort possible.
        Du milieu des années 20 à la fin des 30’s, il y a 3 équipes qui dominent le foot autrichien : l’Admira, le Rapid et le First Vienna. Le Vienna se distinguait par sa solidité défensive. Pendant la période où ils remporte des titres, je crois que l’équipe finissait en général avec une dizaine de buts de moins encaissés.
        Pepi Blum, associé à Karl Rainer (lui aussi membre du Wunderteam) derrière, et Leopold Hofmann (barré par Smistik en équipe nationale) comme milieu central étaient au cœur du système défensif.
        Blum, Schramseis, Rainer, sesta… On en oublie sûrement de très bons. Je pense à Anton Janda de l’Admira. L’équipe a dominé le foot autrichien pendant pas mal de temps. Même si on a retenu surtout sa ligne offensive, ses milieux et son GB, la défense était pas mal aussi.

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  9. Quincoces, un des rares espagnols à qui j’ai filé une voix sur ce centenaire. Il faut avoir conscience que les titres 32 et 33 sont les seuls du Real jusqu’à l’arrivée de Di Stefano. Les Merengues étaient moins titrés que le Barça, l’Athletic, les Colchoneros ou même Valence. De quoi relativiser le soutien du franquisme dans les 14 premières années de la dictature.

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    1. Une des chances du Grand Real des années 50 est l’absence des équipes soviétiques lors des quasi 10 premières années de Coupes européennes. Non en raison de l’adversité, bien que le Dinamo aurait constitué un redoutable adversaire, mais sur le fait que ça a évité des abandons. Si la Roja a abandonné lors de l’Euro 60 en tombant sur l’URSS, il est évident que le Real aurait été obligé de faire la même chose. Prestige ou non…
      Au basket, sport moins populaire il est vrai, le Real se retrouva dans cette situation. Entre forfait et match en terrain neutre en payant les Soviétiques.

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      1. Clairement.
        Le lobby madrilène a encore frappé !
        Minelli aurait plus sa place sur le podium.

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  10. Ah ! et pendant que j’y pense, le Kia demandait avec qui Mattler était associé en défense chez les Bleus d’alors : j’ai cité Mairesse, Cazenave, Diagne mais, comme le rappelle ici Fredo, il y avait aussi Anatol…

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      1. Il y a un très beau portrait dans un numéro de L’Auto. Ou du Miroir.
        Attends, je vais retrouver.

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      2. Anatol a fort bonne réputation alors en France. C’est un de nos tout meilleurs arrières à cette époque.

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  11. Arturo Fernandez le Péruvien, un nom qui m’intrigue… Connaissais Lolo Fernandez ou Villanueva de cette époque mais le reste… On peut envisager qu’un autre Péruvien sera dans le top des années 70…

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      1. Oui c’est son frère. Je plaide coupable de l’avoir mis. Le Pérou a une très belle équipe à la fin des années 1930. Arturo se distingue en défense sur le continent lors des Sudamericano et en Europe lors de la tournée de l’équipe du Pacifique chileno-péruvienne (J’attends toujours que Fred me compte les exploits de Mattler haha).
        L’occasion de relire ce bel article sur Lolo: https://www.pinte2foot.com/article/perou-1939-teodoro-fernandez-le-sacre-d-inti-lolo

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      2. Au lieu de citer Mattler ou Anatol dans les 30es et Urbain Wallet dans les 20es, s’ils voulaient absolument franciser leurs Tops, Bobby et Fred auraient pu choisir Ulises Poirier, le défenseur chilien d’ascendance française.
        Plusieurs participations aux sudamericanos des années 1920 (il aurait été désigné meilleur défenseur en 1922, je ne sais par qui ni sur quels critères !), la CM 1930, la tournée de Colo-Colo en 1927 bien qu’il jouât à Valparaíso. Une légende du foot chilien qui aurait mérité une citation dans le top années 20.

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  12. Milutin Ivković n’était pas loin du top 10, dommage que Bobby n’ait pas eu à faire son portrait. Capitaine yougoslave en Uruguay en 1930, docteur en médecine, veuf avec la charge de deux enfants en bas âge, communiste et résistant, fusillé par les Allemands en 1943, sa vie brève et dramatique se prête au récit.

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    1. Connais pas ce Poirier. En même temps, on ne peut pas connaître tout le monde😉
      Je préviens que dans les tops gardien je vais mettre un paquet de Français et que mon top 10 provisoire des 50’s est prêt.

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  13. Au regard des commentaires dithyrambiques des observateurs sur leurs performances en 1938, me demande si ce n’est pas le duo Rava – Foni qui aurait dû être dans le top 10. Champions olympiques en 36 et champions du monde en 38, un titre moins polémique que celui de 34.

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    1. 38 ne souffre d’aucune contestation, sinon concernant le plateau : Autriche et Espagne forfaits pour raisons politiques ; Uruguay, Angleterre et Argentine forfaits pour raisons sportives. Et le parcours est costaud : le pays hôte, le Brésil (tombeur de la Tchécoslovaquie), la Hongrie.
      Rava et Foni auraient mérité une place, mais il y a déjà deux Italiens…
      Dans mes tops, j’avais à chaque fois un joueur par nation. Jamais deux Italiens ou deux Uruguayens.

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