Top 51 – Stade de Reims (dernière partie)

Numéro 5 : Just Fontaine

13 buts pour l’éternité. En devenant recordman de buts marqués sur une coupe du monde en 1958, Just Fontaine est entré dans la légende. Mais il serait parfaitement injuste de réduire sa carrière à ce simple fait d’armes, car Just Fontaine est tout simplement le buteur le plus prolifique que le championnat de France et le football français dans son ensemble aient connu, bien que sa carrière ait été ralentie par un interminable service militaire puis stoppée jeune par deux graves blessures.

Fontaine débarque à Reims en 1956 après le départ de Kopa pour le Real. Même s’il jouit d’une belle réputation de buteur et a déjà été appelé en sélection à plusieurs reprises, son arrivée au club est loin de faire les gros titres, c’est Jean Vincent qui est la recrue phare du club cet été là.

Arrivé à Nice de son Maroc natal trois ans plus tôt, Fontaine s’est très vite fait un nom mais la guerre d’Algérie va imposer 30 mois de service militaire aux jeunes hommes de sa génération (il est deux ans plus jeune que Kopa et Piantoni et trois que Vincent). Entre 1953 et 1956, il passe ainsi plus de temps au bataillon de Joinville que sur la Côte d’Azur. Bien que champion de France en 1956, il ne joue en réalité que 17 matchs et voit Ujlaki et Nurenberg lui voler la vedette. Bref Nice ne compte plus vraiment sur lui et Henri Germain qui a flairé la bonne affaire ne se fait pas prier pour le récupérer. Un nouveau coup de maître pour le président rémois.

Pour sa première saison au club, il inscrit 30 buts, devancé au classement des buteurs par le racingman Cisowski, mais le club ne gagne rien. La saison 1957-1958 est marquée par le doublé Coupe-championnat. Fontaine marque 34 fois (en 26 matchs !) et devient meilleur buteur du championnat pour la première fois. Il marque également en quart, en demie et en finale de la Coupe de France, gagnant sa place pour le mondial en Suède (où il n’est pas encore considéré comme titulaire avant la blessure de René Bliard). On connait la suite. Justo sera récompensé de sa saison exceptionnelle par la troisième place au Ballon d’Or remporté par Kopa.

A peine redescendu de son nuage suédois, il va découvrir la coupe d’Europe des clubs champions, de la seule façon qu’il connaisse… en plantant 10 buts (meilleur buteur du tournoi une fois encore) dont deux décisifs face au Standard de Liège en quart de finale retour.

Et peu importe si Cisowski a repris son bien en championnat (où Justo n’a planté « que » 24 fois). En 1959, l’Espanyol Barcelone lorgne sur le buteur français. Si le club n’est pas le plus huppé du pays, le championnat espagnol reste néanmoins la référence en Europe. C’est le joueur en personne qui coupe court aux discussions. Car la saison suivante s’avère exceptionnelle avec le retour de Kopa, l’attaque du mondial 1958 reconstituée fracasse les défenses et survole le championnat. Fontaine entre à nouveau dans le livre des records (avec Piantoni), fait unique dans l’histoire de la D1, deux joueurs de la même équipe réussissent un quadruplé. Bordeaux est pulvérisé 8-2.

Reims est inarrêtable… mais hélas pas la carrière de Justo au plus haut niveau qui va prendre fin brutalement le 20 mars 1960, il n’a pas encore 27 ans. Face à des Sochaliens qui jouent leur maintien, il s’écroule dès la première minute après un tacle de Sekou Touré. Fracture tibia-péroné gauche, saison terminée. Auparavant buteur à 28 reprises, il finira malgré tout et pour la seconde fois de sa carrière, meilleur buteur du championnat. Ironie du sort, la saison suivante c’est Sekou Touré qui lui succèdera. A peine revenu de blessure, la malédiction le poursuit le 1er janvier 1961. Dans un choc avec le limougeaud Kowal, sa jambe gauche cède à nouveau. Ses apparitions en équipe première seront dès lors épisodiques. Il ne joue pour ainsi dire aucun rôle dans le dernier titre de 1962 (Hassan Akesbi a été recruté pour lui succéder).

Sa carrière s’arrête à 122 buts en 131 matchs avec Reims, ce qui en fait le meilleur buteur de l’histoire en première division devant Pierre Sinibaldi et ses 115 buts (mais qui a joué beaucoup plus de matchs pour atteindre ce total). Toutes compétitions confondues, c’est Sinibaldi qui détient le record avec 157 (contre 145 pour Fontaine) mais celui-ci tient compte de ses 30 buts pendant la guerre qui faussent la comparaison. En ratio, avec près d’un but par match sur sa période rémoise, personne n’a fait mieux dans l’histoire. Seuls Josip Skoblar et Carlos Bianchi s’en rapprochent (en comptant les buts de sa période niçoise, il est devancé par Skoblar mais ça n’a pas grand sens de comparer de comparer des années faussées par le service militaire alors que le yougoslave n’a joué que pendant les meilleures années de sa carrière).

Son histoire en sélection ne se résume pas uniquement au mondial 1958. Même si sa blessure lui fait manquer l’Euro 1960, il totalise 21 sélections et… 30 buts, ratio record que là encore personne n’est prêt d’aller chercher. Par la suite, Justo aura 1000 vies. Sélectionneur, premier entraîneur de l’histoire du PSG, (mauvais) chanteur, premier vainqueur de l’histoire du Loto Foot (si si)… Merci pour tout monsieur Fontaine !

Numéro 4 : Robert Jonquet

Avec 502 matchs de championnat et ceux disputés durant la guerre (plus difficiles à estimer), Jonquet est le recordman absolu de l’histoire du club. Il est également le seul joueur rémois à avoir conquis cinq titres de champion de France et disputé les quatre finales européennes du club (deux en Coupe latine et deux en C1) mais aussi les deux Coupes de France et tous les trophées mineurs (Coupe Drago, Coupe Mohammed V). Le titre de 1962 est la seule ligne du palmarès du grand Stade auquel Jonquet n’a pas pris part.

Originaire de la région parisienne, Jonquet suit ses parents dans la Marne à 17 ans où il devient apprenti coiffeur. Repéré par le Stade de Reims, il signe en échange d’une paire de chaussures à crampons. Svelte, souple, racé, gabarit atypique pour un défenseur central, il devient rapidement une des pièces maitresses de Roessler puis de Batteux au centre de la ligne défensive Stadiste. Très impénétrable, Jonquet n’aime pas beaucoup parler. Ses partenaires s’en chargent. « Je ne me sens jamais plus en confiance que derrière lui », assure ainsi le gardien Dominique Colonna. Amoureux du beau jeu – « Le football est fait pour créer et non pour détruire » – Jonquet ne laisse rien au hasard pour tout ce qui entoure sa profession. En dehors du football, la chasse qu’il pratique deux fois par semaine, est sa seconde passion. On lui reprochera d’ailleurs d’y consacrer trop de temps. En 1960, après un cinquième titre de champion, il est prié par les dirigeants d’aller exercer ses talents ailleurs. « Je ne veux pas qu’on dise « on garde Jonquet à cause de ce qu’il a été ». Lorsque l’on a été quelqu’un dans le football, il faut savoir s’arrêter à temps pour ne pas tout abîmer. »

Il partira finalement à Strasbourg avant de revenir à Reims comme entraîneur une première fois en 1964 au moment de la rétrogradation en D2, puis en 1980. Il regrette alors l’évolution des mœurs dans le football : « L’esprit de club n’existe plus. J’ai connu des pigeons voyageurs. Aujourd’hui, il me semble qu’on joue quelquefois en pensant qu’on sera bientôt ailleurs. »
Au niveau international, il connaît la première de ses 58 sélections le 4 avril 1948 face à l’Italie (1-3). En demi-finale de la coupe du monde 1958, la France et le Brésil sont à égalité 1-1 peu avant la mi-temps. Après un choc avec Vava, Jonquet se fracture le péroné. Réduits à 10 (le règlement ne permet pas les remplacements), les français encaissent très vite un second but. Une piqûre de novocaïne et il retourne sur le terrain finir la rencontre… sans pouvoir faire mieux que de la figuration. Cette blessure ruine totalement les espoirs des français qui craquent ensuite (5-2).

Ecarté après une phase finale du championnat d’Europe décevante en 1960, il met un terme à sa carrière sous le maillot bleu.
Il décède à Reims en 2008. C’est tout naturellement qu’une des tribunes du nouveau stade Delaune inauguré un an plus tard portera son nom.

Numéro 3 : Raymond Kopa

Que dire de plus de Raymond Kopaszewski, le plus grand joueur de l’histoire du Stade de Reims, qui n’ait déjà été écrit ? Son enfance dans une famille de mineurs d’origine polonaise du nord de la France ; son accident qui lui coûta un doigt et paradoxalement le sauva peut être de la mine et l’amena à une carrière de footballeur ; ses premières années à Angers où il rencontra sa femme et où le stade porte désormais son nom (bien qu’il n’y ait jamais rien remporté) ; ses quatre titres de champion de France avec le Stade de Reims ; son Mondial 1954 raté où des abrutis lui criaient de « retourner à la mine », ses trois coupes d’Europe des clubs champions avec le Real Madrid aux côtés d’Alfredo Di Stefano ; sa troisième place au mondial 1958, son Ballon d’or ; son retour à Reims qu’il suivit sans rechigné en D2 ; son engagement en faveur du statut des footballeurs professionnels qui lui vaudra une lourde suspension ; son fils décédé enfant d’une maladie inconnue à l’époque et qui l’amènera à être acteur dans la lutte contre le cancer ; sa participation au Paris-Dakar; sa marque de chaussures de sport ; sa légion d’honneur (jamais donnée à un footballeur avant lui)… Par où commencer ?

J’ai eu la chance de rencontrer Raymond Kopa quelques années avant sa mort à Angers. Bon pied, bon œil, il commence tout de suite par me parler de son déplacement quelques jours plus tôt à Nantes où « on » s’est fait volé. « On » ? Le Stade de Reims, bien évidemment, dont son rôle de Président d’honneur (fonction jadis créée pour Henri Germain et exercée jusqu’à sa mort) lui tenait particulièrement à cœur, lui qui suivait l’équipe même en Ligue 2 dès qu’il en avait l’occasion.

Repéré par Albert Batteux, Kopa arrive à Reims en 1951. Ce transfert aurait très bien pu ne jamais voir le jour. Kopa et Germain ne sont pas d’accord sur la prime à la signature, c’est Batteux qui arrondira les angles. Sa technique faite de dribbles et de feintes rend complètement fou les défenseurs même si elle apparaît déroutante selon les standards de l’époque. Le public ne comprend pas tout de suite son jeu mais Batteux va l’aider à le canaliser. L’international Antoine Cuissard déclarait : « Je n’ai jamais au cours de ma carrière rencontré d’avant-centre aussi empoisonnant à surveiller. Il est insaisissable. Si on l’attaque, il vous met dans le vent grâce à ses crochets et à ses contre-pieds. Si on l’attend, il dévie le ballon sur un partenaire avec une précision d’horloger. A moins de commettre une faute, il est quasiment impossible de l’arrêter lorsqu’il descend avec son ami Glovacki. On leur banderait les yeux qu’ils se trouveraient quand même. »

Kopa était avant tout un formidable joueur collectif qui la technique servait avant tout à servir ses partenaires. La presse anglaise le surnommera même Napoléon. Très vite, il va être l’objet de fautes et agressions en tout genre. Tous les moyens sont bons pour l’abattre et sa carrière ne sera pas épargnée par les blessures en tout genre.

La première victoire de Napoléon a lieu en 1953. Tout juste auréolé de son premier titre de champion, il découvre sa première compétition internationale : la Coupe latine. Il est étincelant et permet de battre Valence 2-1 puis le Milan 3-0 en finale (il est buteur à chaque fois). Mais ce succès est minoré par l’absence des véritables champions d’Espagne et d’Italie. Deux ans plus tard, nouveau titre et nouvelle participation à la Coupe latine. Cette fois-ci pas de seconds couteaux, le Milan qu’ils retrouvent en demi-finale est un ogre qu’ils abattront au prix de deux prolongations après 139 minutes d’un intense combat. Pour la première fois, le chemin de Raymond Kopa va croiser la route du Real Madrid en finale, mais les Rémois épuisés par leur demi-finale ne peuvent lutter. Les Espagnols, du moins certains d’entre eux, connaissaient déjà Kopa qui quelques mois plus tôt avec l’équipe de France avait ébloui Chamartin dans une victoire historique 2-1 sur leur hôte.

Les retrouvailles ont lieu l’année suivante en 1956 en finale de la toute première coupe d’Europe des clubs champions. Blessé à la cheville, il décide malgré tout en accord avec Batteux de jouer pour faire taire les polémiques (il a d’ores et déjà signé au Real Madrid). Battu 4-3, Kopa quitte Reims pour son adversaire du soir. En 1959, c’est avec le maillot merengue qu’il retrouve ses anciens coéquipiers en finale de la coupe d’Europe. Victorieux 2-0, il remporte sa troisième C1 d’affilée. Ironie du sort comme trois ans auparavant, c’est dans les coulisses de ce match que les dirigeants des deux clubs scellent le transfert de Kopa. Il est cette fois-ci, à nouveau joueur du Stade de Reims. Il remporte deux nouveaux titres en 1960 et 1962 et inscrira ses deux derniers but en coupe d’Europe face à l’Austria Vienne.

Objet de brutalité à répétition de la part des défenses adverses, il passe sur le billard une première fois pour les chevilles. De son propre aveu, il joue désormais à 50% de ses moyens et va manquer l’Euro 1960. Sa fin de carrière sera marquée par un combat qui lui tient à cœur : le droit des joueurs professionnels à disposer de sa carrière. Appuyé par le tout nouveau syndicat des joueurs, l’UNFP fondé avec Eugène N’Jo-Léa et Just Fontaine, Kopa vide son sac en 1963 dans les colonnes de France Dimanche : « Les joueurs sont des esclaves… Aujourd’hui, en plein XXe siècle, le footballeur professionnel est le seul homme à pouvoir être vendu et acheté sans qu’on lui demande son avis. » Les instances nationales sclérosées le condamnent à une suspension de six mois avec sursis. D’autant plus que cette affaire intervient sur fond de dispute avec le sélectionneur national Georges Verriest qui coïncide avec l’agonie de fils Denis, qui décède d’un lymphosarcome à quatre ans et demi. La fédération ne rate pas l’occasion pour se « payer Raymond Kopa ». Elle lui inflige alors une suspension de deux mois ferme qui lui font manquer huit rencontres avec Reims lors de la saison 1963-1964. Suspension qui aura pour conséquence la rétrogradation.

Sa carrière internationale est également terminée mais la suite lui rendra raison. Incapable de qualifier la France ni pour le Mondial 1962, ni pour l’Euro 1964, le nom du sinistre Georges Verriest terminera dans les poubelles de l’histoire tout comme ceux des dirigeants fédéraux de l’époque ainsi que ceux des incompétents qui leur succéderont sur le banc des Bleus pendant 15 ans.

Il lui reste le Stade de Reims, qu’il suit fidèlement en deuxième division en 1964. Le club remonte deux ans plus tard mais dans l’incapacité de se renforcer, redescend aussitôt. Le 27 avril 1967, il inscrit son dernier but en D1 face à Valenciennes et le 10 juin dispute son dernier match face à Nîmes.

Il conserve alors une licence au club « pour faire le nombre » mais plus jouer. Son dernier match sera le 15 décembre 1968 en Coupe de France face au RC Paris (tout un symbole) alors relégué en DH. Présent sur place pour disputer un match de vétérans, il est rajouté in extremis sur la feuille de match après la blessure d’un titulaire pendant l’échauffement. Une seconde blessure à la 22e minute, l’amène à entrer en jeu. Il inscrit son ultime but pour une victoire 4-1. La partie à peine terminée, il va également disputer son match avec les vétérans ! Il conservera cette licence jusqu’en 1971 pour permettre au club de compter 11 joueurs pros dans l’effectif, condition sine qua non pour être admis en D1.

Numéro 2 : Henri Germain

Henri Germain est né en 1906 à Ludes, dans le même village que son acolyte Victor Canard, dont le parcours restera indissociable d’abord au Sporting club rémois puis au Stade de Reims, jusqu’au divorce entre les deux hommes en 1953. Germain qui chapote le volet sportif depuis 10 ans (laissant à Canard l’administratif) prend seul les rênes du club. Sa plus grande qualité est de reconnaître la valeur des hommes et savoir s’entourer des meilleurs.

Le premier d’entre eux se nomme Albert Batteux qui se voit propulser à sa plus grande surprise, entraîneur en lieu et place de Henri Roessler alors qu’il n’a que 31 ans et plusieurs années en tant que joueur devant lui. Mais le potentiel que Germain a décelé chez son capitaine n’attendra pas.

Secondé par le fidèle Pierre Perchat, secrétaire général du club, Germain peaufine sa stratégie : « Nous sommes opposés aux transferts spectaculaires et coûteux. C’est une politique de jeunes que nous poursuivons. » La traduction de ces principes s’appelle Raymond Kopa qui débarque d’Angers à 20 ans. L’autre axe de la stratégie sportive est la création d’une équipe réserve composée d’amateurs souvent très jeunes pour préparer les futurs joueurs de demain et fournir des joueurs à l’équipe première en cas d’absences trop nombreuses. Un grand nombre des cadres du « grand Reims » ont débuté dans cette structure.

Le recrutement et la formation sont les deux clés de la réussite rémoise. Mais le développement du club champenois est freiné par une réalité démographique : Reims n’est pas une grande ville et ne peut espérer des affluences supérieures à 10 000 spectateurs. Afin d’atteindre des pointes à 20 000 pour les grands matchs, une tribune du stade Delaune est agrandie (elle deviendra la Méano après le décès de ce dernier) mais le compte n’y est toujours pas. Les matchs de coupe d’Europe se joueront à Paris et le club se lance alors dans l’organisation de matchs amicaux de prestige à l’extérieur, parfois en Asie, en Afrique ou en Amérique du Sud. Très lucratives, ces tournées ont aussi un coût sportif, comme lorsque Léon Glovacki rentre blessé d’un match en Algérie en 1954.

Disputant parfois plus de 80 matchs par an, Reims ne sera jamais en mesure d’être champion et réaliser un parcours européen la même année. Ce sera fromage ou déssert ! Influent auprès des instances nationales, Germain défend les intérêts de son club comme en 1961 où il parvient à ce que ne soit pas adopté une mesure concernant la recette des matchs de D1 (La billetterie ne serait plus partagée entre les deux équipes mais intégralement conservée par le club qui reçoit. Pour Reims qui remplit les stades partout où il se déplace, cette mesure aurait été catastrophique).

Visionnaire, Henri Germain comprend très tôt la nécessité de donner une dimension européenne au football. Il est l’un des promoteurs des coupes d’Europe avec Santiago Bernabeu son homologue du Real Madrid. Les deux hommes se connaissent et organisent depuis le début des années 50 des matchs amicaux, ils négocieront ensuite par deux fois le transfert de Raymond Kopa, dans un sens puis dans l’autre. En 1960, Germain milite pour la création d’un championnat d’Europe des clubs regroupant les 16 ou 20 meilleures équipes du continent : « Il n’y a pas suffisamment de grandes équipes en France pour attirer le grand public. » Trop révolutionnaire pour l’époque.

Bien que loué pour ses qualités humaines et jugé paternaliste avec ces joueurs, il n’en garde pas moins l’intérêt collectif pour seule boussole. Il n’hesitera jamais à trancher quand il estime qu’un joueur fait la saison de trop comme ce 3 janvier 1960 où Reims pourtant leader du championnat est écrasé 6-1 à Angers. Il passe un message on ne peut plus clair au mythique Robert Jonquet, 35 ans dont 18 passés au club : « C’est une catastrophe ! C’est la dernière année de Bob. J’estime que le Stade doit tout à Marche, Penverne et Jonquet mais ce dernier s’il aime bien ces couleurs doit songer à son avenir. » En congédiant ainsi son capitaine et plus ancien joueur pour la prochaine saison, Germain prouve une fois encore que pour lui personne n’est irremplaçable. Les deux autres joueurs cités dans sa phrase avaient subi le même sort, Roger Marche transféré au Racing sans en avoir été averti en 1954 en gardera un souvenir amer.

Germain est également très dur en affaires. Roger Piantoni, qui se voit refuser un transfert vers River Plate en 1960, en sait quelque chose. Il ne se sépare d’une star que quand il a son successeur sous le coude et la somme pour le recruter. Il sait aussi les convaincre de rester, comme Albert Batteux courtisé par le Barça et Just Fontaine par l’Espanyol. En 1963, coup de tonnerre : le contrat d’Albert Batteux n’est pas renouvelé. Les raisons de ce départ sont officiellement budgétaires mais l’alliance magique est cassée. Une page se tourne définitivement. Sans son entraîneur mythique le club est rétrogradé l’année suivante.

En retrait du club entre 1966 et 1970 où il laisse la main à José Perez, il revient aux affaires lors du retour du Stade en première division pour apporter son nom en caution. Mais déjà âgé, il va largement déléguer à Serge Batteux (le neveu d’Albert) pour le domaine technique et Serge Bazelaire pour le domaine administratif. Mais l’objectif est clair : redonner ses lettres de noblesse au club. En 1977, fatigué des dérives du football moderne, il laisse définitivement la place à Serge Bazelaire après la défaite en finale de coupe de France. Il deviendra Président d’honneur du club, poste qu’il occupera jusqu’à sa mort en 1990. Il ne verra pas son club sombrer en DH après deux liquidations judiciaires. Un dernier hommage lui est rendu par Albert Batteux dans les colonnes de France Football : « Fut-il vraiment comme on l’a dit et décrit ce phénomène, ce fou de foot, ce monument, ce géant ? Je ne le pense pas. Il fut beaucoup mieux que cela : il fut un homme exemplaire en cela qu’il possédait la plupart des qualités morales, celles que l’on voudrait retrouver chez tous les êtres humains, ce qui permettrait la solution de très nombreux problèmes. Et je ne pense pas seulement à ceux du football ! (…) En vous remerciant de tout ce que vous m’avez permis de devenir grâce à toutes vos qualités humaines et bien sûr de grand président. » La tribune présidentielle de Delaune porte aujourd’hui évidemment son nom.

Numéro 1 : Albert Batteux

Lorsqu’il reçoit la coupe de France des mains du Président Vincent Auriol, le 14 mai 1950, le capitaine rémois Albert Batteux l’ignore encore mais les dirigeants l’ont choisi pour remplacer l’entraîneur Henri Roessler qui part pour Marseille. A 31 ans et alors même que sa carrière de joueur n’est pas terminée, il relève le défi. Fils d’un cheminot rémois, né dans une famille de 14 enfants dont sept garçons tous footballeurs, Batteux commence sa carrière de joueur au Stade de Reims à 18 ans alors que le club est encore en D2. Il découvre la première division après la guerre. Il joue au poste d’inter aux côtés de Marche, Pierre Sinibaldi avec qui il est appelé en sélection en 1948. International à huit reprises, il sera même capitaine lors des quatre dernières. Nommé entraîneur, il poursuivra sa carrière jusqu’en 1952 où une blessure va le contraindre à arrêter pour se consacrer pleinement au banc.

Il devient l’architecte du football champagne ; un jeu court, offensif, spectaculaire et pratiqué au sol. A cet effet, ils privilégient des petits gabarits, vifs et techniques. Le jeu aérien ? Connaît pas ! D’ailleurs, il invente les corners « à la rémoise », c’est-à-dire qu’ils ne recherchent pas la tête d’un joueur devant le but (il n’a jamais recherché de joueur ayant ce profil), mais jouent court pour rentrer balle au pied dans la surface. George Graham, secrétaire de la fédération écossaise déclare après une victoire de Reims face aux Hibernians en 1956 : « Les Français ont joué comme doit être joué le football, c’est-à-dire balle à terre. Ils ont également montré comment une équipe doit s’emparer de la balle et monter à l’attaque dans un mouvement collectif. »
Afin d’appliquer son jeu, Batteux va s’atteler au cours des premières années à rajeunir l’équipe (Flamion, Pierre Sinibaldi, Marche vont progressivement partir) et miser sur le profil de petit gabarit qu’il recherche : Glovacki, Appel, Templin, Bliard, Méano puis ensuite Fontaine, Vincent, Piantoni, Muller, Akesbi. Mais le maître d’œuvre qu’il a choisi à 20 ans et joue à Angers : Raymond Kopa. Au milieu, il s’appuie sur un travailleur de l’ombre en qui il a une confiance absolue : Armand Penverne. Quant à la défense il laisse Robert Jonquet y régner en maître. Batteux a trouvé la recette gagnante pour régner sur le football français pendant 10 ans.

Albert Batteux n’est seulement un tacticien, c’est avant tout un meneur d’hommes comme il l’avait été précédemment sur le terrain. C’est aussi un humaniste qui responsabilise ses joueurs. Toute son approche du métier tient dans ses quelques phrases : « J’ai ma méthode qui consiste faire confiance aux gens, à leur expliquer ce qui ne va pas, plutôt que les brutaliser. Crier pendant un match ne sert à rien. Mais je sais à l’occasion être dur à ma manière. La logique porte davantage que l’injure. A Reims, pour que tout soit clair entre mes joueurs et moi, je pratique de cette manière : tous les samedis je les réunis. Tout est passé au crible, tout est nettoyé comme un vêtement. Et avant de quitter la pièce, tout doit être propre et net. J’exige des joueurs qu’ils me disent tout sur eux-mêmes. C’est ainsi que se forge un moral. Un match est souvent soumis aux impondérables dont les effets sont parfois déterminants. Comme je ne peux prévoir le déroulement, je fais appel à l’intelligence, à la stratégie de mes joueurs. Le football est certes un sport d’athlètes mais dont l’aspect spécifique reste la maîtrise technique au service de l’intelligence. »

Lorsque Kopa arrive à Reims en 1951, Batteux l’héberge et s’en occupe comme un fils. Kopa se souvient : « Psychologue, technicien, celui que je parviendrai au fil du temps à appeler Bébert, sans jamais pouvoir le tutoyer connaît toutes les ficelles du métier. Et surtout, il comprend parfaitement la nature humaine, sait appréhender tous les caractères, toutes les situations. (…) Albert Batteux s’est forgé une connaissance au contact des gens, préférant le vécu à la théorie. Avec pour philosophie une confiance absolue en l’homme. »

Entre 1955 et 1962, il accepte le poste de sélectionneur national en parallèle de sa fonction en club. Il emmènera l’équipe de France en demi-finale de la Coupe du monde 1958 avec six de ses joueurs (et même huit en comptant ses anciens protégés Kopa et Marche). Son départ marque le point de départ d’une longue traversée du désert pour le football français dont ses anciens disciples Michel Hidalgo et Aimé Jacquet réussiront à le sortir. En 1960, le grand Barça s’intéresse à lui mais après discussion avec ses dirigeants, il préfère rester au club et signe un nouveau contrat de trois ans assorti d’une augmentation. Mais, trois ans plus tard, la situation au club a bien changé et la direction invoquant des raisons budgétaires, ne le renouvelle pas. Mais les vraies raisons sont moins claires. Avec le recul Batteux livrait l’analyse suivante : « On a voulu tourner le dos à la Batteusite et à des principes de base du succès du club. Il fallait changer, faire le contraire. »

Son histoire avec Reims s’achève. Privé de leur mentor, le club descend en deuxième division l’année suivante.
Après un intermède de quatre ans dans le modeste club grenoblois, Batteux un nouveau projet ambitieux à Saint Etienne. Il succède à Jean Snella, son ancien adjoint en équipe de France pendant le Mondial 1958 qui a remporté trois titres avec les Verts. Batteux va appliquer les méthodes qui sont les siennes pour faire de Saint-Etienne la meilleure équipe française remportant trois titres consécutifs et deux Coupes de France. Mais Roger Rocher n’est pas Henri Germain et le courant ne passe pas. Il quitte les Verts en 1972. Avec huit championnats remportés, il est entraîneur français le plus titré de l’histoire.

Aucun autre entraîneur français ne peut revendiquer une telle influence dans le jeu et une telle paternité sur les succès futurs. Jean Vincent, Robert Herbin, Aimé Jacquet et Michel Hidalgo formés à son école, ont prolongé sa philosophie de jeu. Il décède en 2003. Une des tribunes du stade Delaune porte depuis son nom.

Ubri pour Pinte de Foot !

62 réflexions sur « Top 51 – Stade de Reims (dernière partie) »

  1. Effectivement, les disques 45 tours de Fontaine sont assez affligeants.
    A la mi-temps des matchs au Parc (et ailleurs ?) on entendait même sa voix faisant de la réclame pour Ripolin, déclanchant ainsi les moqueries du public versatile.

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      1. Oui Bordeaux est le seul nom qui me vient à l’esprit.
        Disons un grand club, faut qu’il ait été champion, ou pas loin comme Nîmes ou qu’il ait plusieurs fois remporté la Coupe comme Rennes.

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      2. Sochaux: Bazdarevic ou Hadzibejic
        Auxerre: Scifo ou Szarmach (Scifo élu joueur de l’année lors de son passage au club)
        Strasbourg: Vencel (mais peut être pas top 3)
        Dernier champion de France pas cité: Montpellier. Un trio Blanc – Giroud – Savanier ou Cabella me parait pas trop déconnant sans rajouter d’étranger mais Camara, Hilton ou Julio Cesar pourraient aussi y être (j’aimais bien Ziober aussi).

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    1. JPP, DD, Di Meco à l’OM, c’est discutable (Skoblar er Andersson pourraient aussi en être) mais ça se tient.

      A Nantes et chez les Verts, tu dois aussi pouvoir faire un top 3 avec des joueurs français.

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      1. Bordeaux c’est indiscutable. Giresse, Tigana, Trésor se détachent nettement. Derrière: des Gourcuff, Zidane, Micoud, Wiltord, Liza (dans le désordre). Et tous les grognards de la grande époque: Dropsy, Sénac, Thouvenel, Girard, Battiston, Lacombe. Peu de grands noms étrangers en fait. Pauleta mais au-delà de la 5ème place. Vujovic et Chalana encore plus loin.

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      2. Pour Sainté, difficile d’écarter Curkovic, Piazza, Keita voire même Moravcik d’un podium. On pourrait faire Bathenay, Larqué, Revelli mais c’est tiré par les cheveux. C’est le top de club le compliqué à faire.
        Nantes, pareil, y a au moins N’Doram ou Halilhodzic top 3, d’ailleurs sofoot avait carrément classé le tchadien premier de son top (mais c’est discutable).
        Marseille, difficile d’écarter Waddle et puis y a Gunnar Andersson qui est un leader pendant des années mais sans le palmarès. Les deux sont devant Di Meco et Boli pour moi.
        Onnis à Monaco, Hazard à Lille, Juninho à Lyon, Paris on en parle même pas. Au moins un étranger incontournable dans les autres clubs multi titrés.

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      3. Y a forcément Waddle dans un top 3 de l’OM. En plus de ceux cités par Sacha, il y a peut-être Nurenberg à Nice, Oudjani à Lens, Akesbi à Nîmes, Pokou à Rennes. Pour Sochaux, Sète, Auxerre, Strasbourg je ne sais pas.
        Dans le top 3 du Racing club de Paris (le vrai) il n’y a pas non plus d’étrangers.

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      4. A Rennes, je pense que l’on puisse intégrer un Pokou dans un top 5. Frei a été plus déterminant.

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      5. Mon top Rennes:
        1) Julien Féret
        2) Julien Féret
        3) Féret Julien

        (beh quoi?)

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      6. Top 3 à Lens: Leclercq, Wismiewski et Sikora.
        Vous suivez pas du tout pas les gars !

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      7. Top 3 de Lens sans étrangers. Certes, mais là on parlait plutôt des grands clubs !😉

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      8. M. Astaire, arrêtez de provoquer , plus haut je vous cite « Disons un grand club, faut qu’il ait été champion » Saltimbanque 🙂

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  2. N’empêche, avec Kopa, Piantoni, Fontaine, Penverne et Colonna à la place de Lamia, ça changeait tout à l’Euro 60. Imagine-t-on les Equipes de France de 84, 98/2000 et 2018 privées par exemple de Platini, Giresse, Tigana, Zidane, Djorkaeff, Deschamps, Mbappé, Griezman et Kanté ? eh bien c’est pareil.
    Avec l’attaque et le milieu de Suède et avec le mental et l’expérience, cette équipe serait allée au bout.
    Ne reste plus qu’à écrire une belle uchronie:  » 1958-1966, La parenthèse enchantée du football français ».

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      1. Je verrais bien un Khiadiatoulin ou un Rui Costa dans cet exercice. Mon rôle consiterait à dresser un plan tel un Auguste Maquet de banlieue et le leur de mettre tout ça en forme.

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      1. T’es pas vieux, Claudio, si?

        Et à dire vrai, t’es encore moins con et désagréable a priori.

        Moi il commence à y avoir un truc, ça devient jouable.

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    1. Coincidence, j’ai rédigé un article (le premier d’une série de trois) qui traite de la période noire du football français, et l’Euro 60 y est décrypté.
      Ca devrait être publié courant juin.

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    2. Armand Penverne à cette époque va sur ses 34 ans, ce qui pour les sélectionneurs était un âge canonique, donc ça l’aurait pas fait. Confiance donc à l’infatigable Ferrier associé à Marcel. L’équipe aurait pu être celle-ci:
      Colonna – Wendling, Herbin, Rodzick – Marcel, Ferrier – Wisnieski, Fontaine, Kopa, Piantoni, Vincent.

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      1. Kaelbel – forfait lui aussi – plutôt que Herbin?
        OK pour Ferrier qui était déjà installé dans l’équipe depuis deux saisons. Muller, ça ferait également débat dans ce 11.

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      2. Au niveau des gardiens, on était un peu dans la même situation qu’en 82 dans les années 50. On a eu de nombreux prétendants avec Vignal, Ruminski, Remetter, Colonna, Abbes, Lamia… sans qu’aucun ne prenne vraiment l’ascendant.
        D’ailleurs, on a même changé de gardien à partir du 3ème match en 1958, Abbes remplaçant Remetter (qui avait pris 6 buts en deux matchs)

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      3. En parlant de gardiens.. J’ai regardé ce weekend le FR-IT de WC78…….. C’était qui entre vos perches, Bertrand-Demanes, c’est ça?? Sur le troisième but italien c’est digne d’Ettori quatre ans plus tard, on dirait un touriste, absent..

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      4. Le problème des gardiens existait déjà bien avant 1982. Fin 70’s, ils ont testé B-D, Dropsy, Baratelli ou Hiard. Echec à chaque fois. Faut vraiment attendre Bats pour régler ce sujet.

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      5. Il y a également un autre gardien qui a joué pour la France au début des années 80. 5 sélections contre des grosses équipes (Pays-Bas, Portugal, URSS, Yougoslavie et Belgique) et aucune défaite. Il n’a pas connu plus de sélections du fait de l’émergence de Bats. Qui est-ce ?

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      6. C’est toujours vrai avec Verano. Tempet est d’ailleurs le gardien du Lens-Anderlecht de 1983, quand le petit poucet avait fait des émules en la personne du gardien adverse, Munaron, qui avait décidé de jouer avec un caillou.

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      7. Bertrand-Demanes, Baratelli, Rey, Dropsy, Bergeroo, Hiard, Castaneda, Ettori, Tempet, et enfin Bats… Hidalgo a quand même enchainé 10 gardiens pendant son mandat (qui a duré 8 ans) avant de trouver le bon sur les années 83-84.

        Soit plus que sur la période 83-aujourd’hui : Bats, Martini, Lama, Barthez, Coupet, Mandanda, Lloris, Maignan.
        (Il y a bien eu quelques capes ça et là pour Charbonnier, Letizi, Porato, Dutruel, Ramé, Landreau, Carrasso, mais c’était pour des rôles de doublure, avec une hiérarchie déjà établie)

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  3. J’adore la photo de Batteux : un banc en bois, seul avec un vieux soigneur, assis, en survêtement, captivé par le jeu. Les coachs en costumes de représentants de commerce, debout, criant leurs instructions en continu avec une flopée de types derrière eux assis dans des fauteuils ultra confortables… il y a un côté ridicule dans tout ça.

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    1. Dommage que sa carrière soit un peu ternie par les dernières prestations de l’Équipe de France, en particulier pendant la « fameuse » année 1962, une des pires de l’Histoire de France : aucune victoire !
      Italie-France à Florence le 5 mai 62 étant son dernier match (unique sélection d’Hidalgo, et encore la 2ème période seulement).

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      1. Il faut dire qu’entre les blessues post 58 et le spleen (légitime) de Kopa que Verriest se chargera d’achever après le départ de Batteux, ça devenait franchement compliqué…

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  4. Réflexion qui m’est venu hier. Bergame entre le club très fermé des petites villes, vainqueur d’une coupe d’Europe. On peut considérer que Reims a été la première si on considère la coupe Latine comme une coupe européenne. Combien de villes dans ce cas?

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    1. Les premiers noms qui me viennent sont des clubs adossés à un grand groupe: Parme et Eindhoven (pas Leverkusen qui est l’agglo de Cologne).
      Sinon Ipswich, Malines, Magdebourg, Aberdeen, Göteborg…

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      1. Leverkusen est quand même une ville, plutôt importante même..mais c’est vrai que c’est un drôle de truc, ville-champignon coincée entre deux historiques, curieux destin.

        Je ne m’étais jamais posé cette question mais, oui : Malines semble bel et bien la plus petite ville à avoir fourni un vainqueur de CE, y avait même pas 70 000 habitants à l’époque je crois..et cependant, même année : leur club de basket est également au sommet en Belgique, et même consistant en Europe, étonnant.

        C’est sans doute même la seule ville de moins de 100 000 habitants à avoir son nom au palmarès.

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  5. Série très complète. Impressionnant.

    C’est Mario Zatelli qui a fait venir Fontaine du Maroc.

    Vous êtes dur avec une gloire française née au Maroc pour la chanson. Essayons de réparer cela. Une autre personne née au Maroc et qui a amené du prestige à la France (dans un autre domaine) est Serge Haroche. Le neveu de Serge Haroche s’appelle Raphaël Haroche, qui est plus connu par son prénom Raphaël et sa caravane. Il va sans dire que Serge Haroche est (ou était ?) professeur dans une école (re)fondée par Napoléon (Bonaparte pas Kopa).

    Etant donné que votre niveau d’exigence est très haut, je me dois de vous indiquer que la diseuse de bonne aventure corse qui apparaît parfois dans les livres de Daniel Silva a eu une apparition de Pasquale Paoli qui lui aurait dit que le premier vainqueur du Loto sportif n’est pas Justo mais un petit gars de Corte ancien coéquipier de Justo : Dominique Colonna. Est-ce que Pasquale Paoli a raison ?

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    1. En matière de chansons et de musique j’ai un niveau d’exigence très très haut, donc je ne peux pas cautionner la production artistique de notre Justo national, malgré tout l’affection et l’admiration que je lui porte.

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      1. Voilà peut-être un sujet d’article pour la pinte d’or : des chanteurs qui auraient pu être footballeurs. Julio Iglesias, Rod Stewart, Bob Marley, etc…

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  6. J’ai eu l’occasion de relire les éditoriaux d’Albert Batteux pour France Football lors de la première moitié des années 80. Ma jeunesse ne me permettait pas de l’apprécier à sa juste valeur sur le moment mais c’est inouï de style et de richesse vocabulaire (sans même oser aborder la pertinence du propos). Il a plus de plume que Guillaume Musso et la plupart des auteurs actuels.

    DItes, j’ai souvenir d’un écusson du Stade de Reims qui était un ballon surmonté d’une bouteille de Champagne (ce qui me l’a instantanément rendu sympathique, en plus de son maillot assez unique), j’ai tort ?

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    1. Batteux fait partie de cette génération qui s’est arrêtée au certificat d’études mais avec souvent un niveau d’expression et de vocabulaire supérieur aux générations suivantes dites instruites (voilà moi aussi je postule pour la rubrique vieux con).
      Tes souvenirs ne te jouent pas des tours. Le blason du club a été pendant très longtemps le ballon et la bouteille de champagne. C’est le seul reconnu par les supporters. Le club a été prié d’en changer avec la loi Evin et depuis ils ont changé 3 fois en filant un max à des agences de graphistes bidons pour un résultat toujours plus pourri (mon côté vieux con encore).

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      1. Les interviews de Kopa me laissent la même impression. Il a beau être issu d’un milieu ouvrier (la mine, en l’occurence), ça ne l’empêchait pas d’avoir une belle élocution, en plus d’avoir bien géré son après-carrière et de s’être battu pour améliorer la situation de ses collègues footballeurs.

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      2. Je me souviens d’un journaliste ayant relaté son souvenir de Kopa, starisé au Real, s’interrompant au moment d’entrer dans le vestiaire pour laisser passer Paul Nicolas au son de « après vous, Monsieur Nicolas », et mettant l’accent (: le journaliste, toujours) sur le contraste avec la génération actuelle (nous étions en 2003, au décès d’Albert Batteux). Bon on était en plein milieu de l’une des crises de relations publiques d’un autre Nicolas lui aussi passé par le Real donc le contraste était accentué par l’actualité. Bon au-delà de cette éducation, le fait est qu’un effort était mis sur les manières, phrasé compris, qui n’est plus tellement partagé (et quand Mbappé le fait on le taxe d’arrogant) et qui ne se limite pas qu’aux sportifs je pense.
        Pur la loi Evin, elle me fait penser à l’arrêt Bosman, l’idée, le postulat de départ est bon, mais après on s’égare… Cet écusson était sublime.

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  7. Bertrand-Demanes était le genre de gardien, qui, sur une sortie aérienne, en voulant boxer le ballon, non seulement le loupait mais en plus fracassait la tête de ses infortunés défenseurs. 🤣
    Le lendemain au bureau, on avait parodié la scène. Je joue le rôle de BD. Un collègue m’envoie une grosse boulette de papier; en voulant la capter je renverse tout ce qui se trouve sur le bureau: lampe, calculatrice, téléphone, documents et pour finir le bureau lui-même. La crise !!!

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