Top 10 – Botafogo (1ère partie)

Parce qu’à Rio, il y a Fluminense, Flamengo, Vasco da Gama et O Glorioso, le Botafogo de Futebol e Regatas. Parce que c’est le club de Garrincha et de bien d’autres légendes brésiliennes.

Numéro 10 – Patesko

Quand il s’agit de reconstituer la carrière de Patesko – Rodolfo Barteczko de son véritable nom[1] – il faut accepter de ne pas tout maîtriser. Né à Curitiba, dans le Sud du Brésil, il débute dans le club des immigrés italiens de la ville, le Palestra Itália local. De constitution chétive, malingre d’apparence, il se fait pourtant remarquer en 1932 à l’occasion d’une rencontre amicale face au Grêmio de Porto Alegre. Le Jornal da Manhã relève que « le jeune ailier a démontré une fois de plus qu’il est un des joueurs les plus complets à son poste ». Trop élitiste, le Grêmio n’est pas fait pour lui au contraire de Força e Luz, un club de second rang fondé par la société des tramways de Porto Alegre où il évolue durant quelques mois, jusqu’à son transfert au Club Nacional dans des conditions mystérieuses. Entraîné par le prometteur technicien Ondino Viera, entouré de Domingos da Guia et plusieurs champions du monde[2], Patesko empoche le titre national 1933. Titulaire sur l’aile gauche en alternance avec l’international de la Celeste et futur sochalien Eduardo Ithurbide, son séjour à Montevideo marque suffisamment les esprits pour que Javier Ambrois, brillant attaquant du Nacional des années 1950, soit surnommé El Patesko.

Est-ce Domingos da Guia, de retour à Vasco da Gama au début de l’année 1934, qui recommande Patesko au comité de sélection pour la Coupe du monde en Italie alors qu’il appartient encore au Club Nacional[3] ? Là encore, il s’agit d’une énigme mais puisque le très racé Moderato est retourné à la vie civile, Patesko lui succède sur l’aile gauche. Eliminée d’emblée par l’Espagne, la Seleção effectue une interminable tournée en Europe puis à travers le Brésil durant laquelle Patesko est invariablement titularisé. A la fin de l’année 1934, les représentations de l’équipe nationale s’achèvent et Patesko s’engage avec Botafogo au moment où O Glorioso récupère sa flopée d’internationaux, Carvalho Leite, Martim Silveira, Pedroza, Canalli, Áttila, Octacilio et Waldir.

Au sein d’une attaque de rêve (Carvalho Leite, Nilo, Russinho, Carvalho Leite et Leônidas fugacement), Patesko participe à la conquête d’un nouveau titre carioca, l’ultime de l’ère dorée botafoguense 1930-1935[4]. Malgré l’émergence de Heleno de Freitas, il ne s’adjuge aucun autre trophée majeur avec O Glorioso. Ses qualités de vitesse, de dribble et de précision demeurent pourtant exceptionnelles (il suffit de lire quelques revues sportives de l’époque pour trouver des témoignages élogieux) et, dans un style différent, seul Zagallo peut le concurrencer dans l’histoire des ailiers gauches du Fogão.

Preuve de son omniprésence, aucun attaquant de couloir ne parvient à le supplanter en sélection jusqu’à sa fin de carrière. Excellent avec la Seleção durant le Campeonato Sudamericano 1937, il traverse à nouveau l’Atlantique pour participer à la Coupe du monde 1938 en France. Le sanctionnant d’avoir été le compagnon de beuverie de Tim, Ademar Pimenta lui préfère Hércules lors des deux premières rencontres du Brésil. Puis il retrouve son poste et participe à la conquête de la troisième place face à la Suède, en dépit d’un échec sur pénalty. Sa carrière internationale ne s’achève qu’en 1942, à l’issue d’une Copa América sans saveur pour les siens. Retraité, son nom disparaît brutalement des pages sportives et le petit ailier retrouve un anonymat que facilite son physique de monsieur Tout-le-monde. Quand il meurt en 1988, on apprend qu’il a longtemps travaillé à l’hippodrome de Gávea en ayant pris soin de couper tout lien avec ses proches à tel point que personne ne réclame son corps à la morgue. Alertés, les dirigeants de Botafogo prennent en charge les obsèques d’un joueur que le très exigeant João Saldanha qualifie « de remarquable ailier gauche de Botafogo et de la Seleção »[5].


[1] D’origine polonaise, probablement, bien qu’en Uruguay, il soit fait référence à des ascendances autrichiennes.

[2] Parmi les champions du monde uruguayens du Nacional figurent Nasazzi, Petrone, Castro.

[3] Après Patesko, il faut attendre 1982 pour qu’une Seleção soit composée d’un joueur évoluant à l’étranger, en l’occurrence Roberto Falcão.

[4] En 1935, deux ligues cariocas distinctes organisent deux championnats : Botafogo gagne l’un, América s’adjuge le second.

[5] João Saldanha, dont on reparlera dans cette série, a joué modestement avec Botafogo en même temps que Patesko. Il est l’entraîneur qui met sur pied le grand Botafogo en 1957 puis il est le sélectionneur du Brésil en 1969, évincé quelques semaines avant le début de la Coupe du monde 1970 au profit de Zagallo. Enfin, il exerce également le métier de journaliste sportif.


Numéro 9 – Manga

Manga ! L’origine du surnom de Haílton Corrêa de Arruda demeure incertaine. Peut-être une référence pleine d’admiration à Manga, le gardien de Santos des années 1950. Ou une réminiscence de l’enfance, quand il vendait des mangues chapardées dans les jardins de Recife et qu’on l’appelait Manguinha. Car Manga vient du Pernambouc et du Sport Club de Recife où il s’affirme dès 1955 comme un athlète exceptionnel : 1,86 m (à titre de comparaison, Gilmar ne mesure qu’1,81 m), des mains immenses et une élasticité remarquable. Les joues couturées par la variole et les yeux enfoncés dans les orbites sous l’effet de pommettes saillantes durcissent son visage et lui donnent un physique de méchant à la Jack Palance dans une version brésilienne.

Recife est alors en plein boom comme le souligne le réalisateur Kleber Mendonça Filho dans « Portraits fantômes », un témoignage doux-amer sur l’effervescence culturelle d’une ville découvrant la modernité au sortir de la guerre. Pas suffisant pour retenir Manga. Comme Vavá ou Almir avant lui, il quitte Recife pour Rio en 1959. Botafogo l’accueille et il ne lui faut pas longtemps pour reléguer au second plan le titulaire Ernâni. Dans ce Fogão plein d’étoiles, il apporte son aisance dans le jeu aérien et son courage au sol matérialisé par de nombreuses fractures tout au long de sa carrière. Il s’inscrit comme une pièce majeure des succès d’O Glorioso jusqu’en 1968 et assure la transition entre les générations botafoguenses même si son irrégularité se manifeste parfois et le dessert en sélection. Devancé par Gilmar et Castilho en 1962, Vicente Feola le retient enfin pour la Coupe du monde 1966. Titulaire contre le Portugal, il déçoit terriblement et porte le poids de l’élimination brésilienne dans ce match resté célèbre pour le traitement infligé à Pelé.

Manga achève son idylle avec Botafogo sur un troisième championnat carioca en 1967, un trophée au goût amer. En dépit du succès obtenu contre Bangu, le journaliste et ex-entraineur de Botafogo João Saldanha s’étonne de la faiblesse de la prestation de Manguinho et le soupçonne publiquement de s’être vendu à Eusébio de Andrade, bicheiro (organisateur de paris illicites) et président de Bangu[1]. L’addiction au jeu et les problèmes récurrents d’endettement de Manga crédibilisent l’accusation de Saldanha. Tout le monde sait que Manga joue pour l’argent et même ses bravades y font référence. Une des plus célèbres est « o bicho é certo » (la prime de victoire est certaine) prononcée en amont d’un derby contre Flamengo et reprise récemment par l’actuel propriétaire de Botafogo, John Textor.

Comme s’il n’avait d’autre choix que l’exil, il trouve refuge au Club Nacional. S’ouvre alors un nouveau chapitre glorieux de sa carrière couronné d’une Copa Libertadores et d’une Coupe Intercontinentale 1971. Idolâtré au même titre que le goleador Luis Artime, les hinchas du Decano parlent encore du but de 85 mètres de arco a arco inscrit par Manga dans le Centenario. Alors qu’il approche de la quarantaine, l’Internacional de Porto Alegre lui offre l’opportunité d’une réhabilitation dans son propre pays. Aux côtés de Figueroa et Falcão, il s’adjuge deux championnats du Brésil, ce qu’il n’avait pu faire avec Botafogo en quittant piteusement le club carioca avant le sacre de 1968[2].


[1] Père de Castor de Andrade.

[2] Manga raccroche à 45 ans après un dernier titre de champion en Equateur.


Numéro 8 – Nilo

La Seleção 1930 avec Nilo et son béret mais aussi Carvalho Leite à côté de lui.

Pour évoquer Nilo, il faut entreprendre un grand voyage dans le temps et se figurer le football carioca du début du XXe siècle. Fluminense, club pionnier, assume ses influences britanniques alors que Botafogo, fondé en réaction, ne s’ouvre qu’aux sportifs locaux. Longtemps, O Clássico Vovô – « le grand-père des derbys » – met aux prises des Anglais et des Brésiliens bien établis dans la société civile à de jeunes étudiants cariocas, fils de bonne famille issus pour l’essentiel de l’endémique émigration portugaise des précédentes décennies. Jusqu’aux années 1920, la rivalité entre Flu et Botafogo ne concerne que les classes aisées auxquelles appartient Nilo, dans un pays où est publié en 1921 un décret « de blancheur » interdisant aux joueurs de couleur de porter le maillot de l’équipe nationale.

Bien qu’il soit né dans le quartier chic de Botafogo et assiste aux matchs de l’Estrela Solitária en compagnie de son oncle Oldemar di Amaral Murtinho (futur dirigeant botafoguense), Nilo évolue dans les équipes de jeunes de Fluminense jusqu’à la mutation pour Natal de son père, officier de marine. De retour à Rio en 1919, à 16 ans, Nilo se tourne vers son club de cœur où il impressionne très rapidement les observateurs. A l’occasion d’un Clássico Vovô perdu, un reporter écrit à son propos qu’il est « de petite taille mais géant par ses performances », une combinaison de vitesse, de dribble et de précision.

Quand son oncle est destitué de ses fonctions officielles au sein du club alvinegro, Nilo quitte Botafogo pour le confidentiel SC Brasil en seconde division carioca. La légende prétend que ce choix n’a d’autre but que d’éviter les confrontations avec Botafogo… Ce qui pourrait ressembler à un enterrement n’en est pas un : sélectionné pour la Copa América 1923 en Uruguay, Nilo inscrit les deux seuls buts d’une Seleção défaite à trois reprises.

En 1924, il se laisse séduire par Fluminense au moment où la star anglaise Henry Welfare raccroche. Champion avec Flu (Vasco da Gama, tenant du titre, est exclu en raison de la présence de joueurs noirs dans son effectif), redoutable buteur, Nilo participe à une seconde Copa América aux côtés de Friedenreich en 1925, échouant de peu dans la quête du titre continental. Par la suite, il dispute le premier match du Brésil en Coupe du monde, une défaite contre la Yougoslavie durant laquelle le froid enveloppant Montevideo le paralyse. Il achève sa carrière internationale l’année suivante contre l’Uruguay. Capitaine en soutien de son jeune équipier Carvalho Leite, il martyrise la défense des champions du monde, José Nasazzi et Ernesto Mascheroni, et inscrit les deux buts de la victoire brésilienne.

L’après Coupe du monde constitue le sommet du Fogão et de Nilo. Cela fait déjà plusieurs années que le président Paulo Antônio Azeredo s’attache à restaurer le prestige écorné d’O Glorioso dont le dernier titre carioca remonte à 1912. Depuis 1927, Nilo porte à nouveau la tunique ornée de l’Estrela Solitária et constitue la pierre angulaire d’un édifice en construction destiné à atteindre les sommets. Le rejoignent plusieurs cracks tels Martim Silveira ou Carvalho Leite avec qui il règne en despote sur Rio de 1930 à 1935 (seul le titre 1931 leur échappe). Le premier grand Botafogo de l’histoire est le sien. Quand il raccroche, en 1938, ses statistiques – changeantes selon les sources – sont phénoménales et en font un des plus grands artilheiros de l’histoire d’O Glorioso.


Numéro 7 – Quarentinha

Quarentinha est pour toujours O Artilheiro que não sorria, « le Buteur qui ne souriait jamais ». Une sorte de Buster Keaton brésilien, timide et silencieux, la maladresse en moins. Un goleador ne célébrant jamais ses réalisations ou celles de ses coéquipiers, revenant en trottinant vers le centre du terrain sans esquisser un signe d’allégresse à destination du public. Un crack refusant les sunlights, interdisant à ses proches de fréquenter les stades, à la parole rare quand les micros se tendent. Si le talent se mesurait à l’ostentation, il serait évidemment le dernier. A l’heure des bilans, quand des journalistes l’interpellent sur cette sobriété déviante au regard des pratiques footballistiques, Quarentinha explique sans fioritures qu’il était « payé pour marquer, pas pour célébrer ». Aurait-il souri si les dirigeants de Botafogo lui avaient promis une poignée de reais supplémentaires ?

Waldir Cardoso Lebrêgo, doit son surnom à son père, footballeur de Paysandu à Belém et connu sous le sobriquet de Quarenta parce qu’enfant, il est le quarantième écolier de la liste du professeur au moment de l’appel. « Le petit Quarenta » se fait un surnom à Paysandu, lui aussi, puis au Vitória de Salvador de Bahia avant le grand voyage pour Rio. Dans ce Botafogo en transition, le frêle Quarentinha peine face à la concurrence de Vinícius et Dino da Costa. La tournée européenne du Fogão en 1955 aurait pu rebattre les cartes – Vinícius et Da Costa étant cédés au Napoli et à la Roma – mais il n’en est rien. Pour les techniciens qui se succèdent, Quarentinha dispose certes d’un canon à la place du pied gauche mais manque d’envie. O Glorioso le prête à Bonsucesso entraîné par Gentil Cardoso, un maître et un guérisseur selon ses propres mots, apte à « redonner la vue aux aveugles et doter les boiteux de béquilles »[1].

Soigné par Cardoso, Quarentinha retrouve la vue et reprend le chemin de Botafogo où il constate que l’effectif a changé : Didi dirige désormais le jeu et Paulo Valentim occupe le centre de l’attaque. Coach principal depuis mai 1957, João Saldanha le positionne sur l’aile gauche, en miroir de Garrincha, et mène Botafogo au titre carioca après neuf années de disette en exhibant une puissance de feu offensive rare. Dès la saison suivante, Quarentinha supplante Paulo Valentim et, sans un sourire, s’approprie le rôle d’artilheiro du Fogão.

Cette réserve, immuable et déconcertante pour les foules, ne trouve pas de prolongement en dehors des stades. Il est aisé de l’imaginer en marge du milieu, mutique et austère, alors qu’il n’en est rien. Parmi ses proches figurent Escurinho, l’ailier de Fluminense, et surtout Garrincha[2]. Indissociable et complémentaire au sein de Botafogo, le duo ne connaît pas le même destin avec la Seleção, au grand regret de Mané. En 1958, lors d’un test psychologique mené par le staff de la Seleção, Garrincha dessine Quarentinha de manière enfantine pour désigner son partenaire préféré. Malheureusement, Quarentinha n’appartient pas à cette équipe championne du monde en Suède, Vicente Feola privilégiant Vavá, Altafini et Pelé. En 1962, alors que tout le désigne pour occuper le poste d’avant-centre, une opération du ménisque le prive de la Coupe du monde au Chili.

Une brouille avec son entraîneur accélère la fin de l’histoire entre Quarentinha et Botafogo en 1964. Il s’exile alors en Colombie, comme s’il souhaitait précipiter sa disparition des médias brésiliens. Malade du cœur, il s’éteint à 62 ans, peu de temps après la conquête du Brasileirão 1995 par le Botafogo de Túlio Maravilha. Selon Rafael Casé, auteur d’une biographie posthume, ce titre du Fogão constitue probablement une de ses dernières joies. « Le Buteur qui ne souriait jamais » aimait bien plus le football qu’il n’était capable de le montrer publiquement.


[1] Cette expression prend tout son sens quand on sait que Gentil Cardoso est le coach qui ouvre les portes de Botafogo à Garrincha sur l’insistance de Nilton Santos.

[2] Garrincha appelle de manière générique « trinta e nove » (39) les enfants de Quarentinha.


Numéro 6 – Didi

Didi sixième, une blague me direz-vous. Pas du tout ! Didi appartient à l’histoire de Fluminense autant qu’à celle de Botafogo. Il est LE diamant du Fluzão des années 1950 alors qu’il est un crack parmi les cracks du Fogão avec Garrincha, Nilton Santos, Zagallo… 

Celui qu’on appelle Le Prince éthiopien – une métaphore nobiliaire que l’on doit à Nelson Rodrigues[1] – figure l’archétype de la beauté et de l’élégance sur les pelouses. Son port hiératique et sa haute silhouette hérités de lointains ancêtres lui confèrent la distinction d’un ras, tranchant avec le véritable empereur d’Ethiopie Haïlé Sélassié, négus grisâtre et rabougri dont on peine à croire qu’il puisse descendre de la reine de Saba et l’idée qu’on s’en fait. Tout en Didi éveille les sens, comme s’il était un mekwanent[2] parfumé à la myrrhe d’Ethiopie dont le toucher de balle serait une caresse, une feuille morte s’abandonnant dans un souffle aux larges mailles d’un filet distendu.

Prince du milieu de terrain, Didi distribue et organise les opérations avec la tranquille assurance de ceux qui se savent investis d’une mission cardinale, à la hauteur de leur rang. Adoré des lingères auxquelles il restitue ses tenues immaculées, il court peu et laisse à d’autres les tâches ingrates, comme le ferait un prince d’Abyssinie entouré d’esclaves nubiens. Transféré de Fluminense à Botafogo en 1956, Didi apparaît comme la pierre angulaire et le maillon manquant d’un effectif où évoluent déjà Nilton Santos, Garrincha ou Quarentinha. L’année suivante, João Saldanha prend les rênes de ce Fogão et O Glorioso s’impose dans le championnat carioca après neuf années d’attente. S’ouvre l’ère la plus fastueuse du club, jusqu’en 1964, durant laquelle les cracks susnommés sont renforcés sur des laps de temps plus ou moins longs par Paulo Valentim, Zagallo, Amarildo ou encore Manga.

Sélectionné avec la Canarinha dès le début des années 1950, il s’affirme comme l’homme de la reconstruction après le Maracanaço et participe à la Coupe du monde 1954 achevée pour le Brésil sur le champ de la Bataille de Berne, contre la Hongrie. C’est en 1958 qu’il atteint les sommets en menant le jeu d’une sélection électrisée par le duo Garrincha-Pelé[3]. Désiré par Santiago Bernabéu admiratif de ses prestations à la Coupe du monde en Suède, le milieu plein de sang-froid de Botafogo et du Brésil se transforme en meneur à l’indolence et à la lenteur rédhibitoires au sein du Real Madrid de l’hyperactif Di Stéfano.

De retour à Botafogo en 1960, avant même que le Real ne soit sacré une cinquième fois en Europe, il reprend les commandes du jeu d’O Glorioso jusqu’en 1963. Sa fin de carrière est faite d’allers-retours entre Botafogo, São Paulo FC, le Pérou et le Mexique, tel un ambassadeur du beau jeu, puis il entame une longue carrière d’entraineur ou de sélectionneur, notamment du magnifique Pérou de la Coupe du monde 1970.


[1] Dramaturge, commentateur sportif et fanatique de Fluminense.

[2] Titre de noblesse éthiopien.

[3] Didi remporte également le titre mondial 1962.

28 réflexions sur « Top 10 – Botafogo (1ère partie) »

  1. Bon.. Je le savais déjà que j’y connaissais pas grand-chose..mais c’est là que je réalise pleinement avoir, pendant dizaine d’années, usurpé le nom de ce club pour mon pseudo, éhéh : merci Verano!

    Le jeu d’un Didi, il s’inscrit dans une filiation/tradition xy………ou c’est un joueur qui tombe comme ça d’on ne sait trop où, avec son style tellement smooth..??

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      1. Si si, d’inspiration bruxelloise, idée ramenée chez lui par un Brésilien de passage en Belgique.

        A dire vrai : valait mieux s’inspirer de notre statuaire que de notre fonctionnement institutionnel.

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      1. Oui, hein.

        Comme chez Tostao, sinon, je lui trouve un je ne sais quoi de disproportionné, cul bas et plutôt court sur pattes. Ca leur donne à tous deux un style très typé… ==> Fût-ce parfois avec une qualité de résolution douteuse et sans son aucun, c’est facile d’identifier ces deux-là en archives, reconnaissables entre mille.

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      2. Tostao, j’adore. Dans le Brésil 70, c’est lui parmi les génies offensifs qui se sacrifie le plus. Fin de carrière à 26 ans. Vu son intelligence de jeu, on peut aisément imaginer une fin de carrière un peu plus reculée, en métronome du jeu de Cruzeiro. Dommage…

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  2. Parmi les 12 « grands clubs » brésiliens ( les 4 de Rio et de San Pablo, les 2 de Porto Alegre et de Belo Horizonte), Botafogo est au fond de la classe en terme de résultats sportifs, à la traîne: pas de Libertadores, ni aucune finale d’ailleurs, de longs passages à vides dans les années 70, 80.. et même sur les 25 dernières années, sanctionné par plusieurs descentes en B. Seuls récemment il ressort la tête de l’eau sous Textor (je sais pas si c’est une bonne chose…), l’an dernier un titre perdu de manière invraisemblable, cette saison en cours encore en bonne posture dans la course au titre. Un club avec une riche histoire et de grands joueurs , mais un peu « loser » sur les bords.

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  3. Je n’ai vu que très peu d’images de Manga mais j’adore sa trajectoire. Botafogo, ce Nacional que j’apprécie tant, la grande génération du Colorado. Il s’est pas trompé dans le choix des ses équipes !

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    1. Je ne connais pas Rio, je n’ai fait qu’y passer. Mais Botafogo porte le nom de son quartier d’origine, comme Flamengo. Fluminense, c’est le quartier de Laranjeiras (du nom de son stade historique). Vasco, j’en sais rien.

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      1. étant donné qu’historiquement c’est parmi la jeunesse et l’élite des quartiers de classes aisées – et les clubs d’aviron ! – qu’ont été créé les clubs de Rio, rien d’étonnant que les trois clubs: Botafogo, Fla et Flu sont tous voisins, viennent du même Rio, de la zone plus favorisée.
        Il me semble que Vasco est d’une autre partie de Rio, mais origine: le club d’aviron. Après Vasco a eu très vite une trajectoire différente, plus populaire et engagée.

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    1. Pas de joueurs de São Paulo… même si une partie des cracks des Corinthians et de Palestra étaient partis en Italie, ça prive la Seleção de joueurs comme Feitiço, Ministrinho, Heitor etc…
      Et le 1er match contre la Yougoslavie se joue dans le froid, les Brésiliens venus de Rio sont paralysés par le vent glacial.

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      1. Oui, c’était une belle fin de carrière pour Seedorf. Ça se passe comment pour Payet ?

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      2. Oui, une réussite Seedorf. Je l’aime bien, mais de là a en faire un mythe du Botafogo avec seulement 59 matchs (même si l’articile wikipedia en portugais du Bota l’inclut parmi les joueurs historiques).

        Merci Verano, super article.

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    1. Ce classement ne vaut rien, j’ai simplement choisi des évidences et quelques joueurs dont j’avais envie de parler comme Manga. Et j’avoue d’ores et déjà avec le rouge aux joues que je n’ai pas retenu Martim Silveira, milieu incontournable des années 1930 ayant fait un passage à Boca à l’époque de Cherro, Varallo, Benítez Caceres…

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