SÜPER LIG 2022-2023 : PRESENTATION PARTIE 2

Début de saison oblige, deuxième étape du tour d’horizon 2022-2023 de la ligue la plus divertissante d’Europe et de ses 19 protagonistes.

Avertissement : statistiques et données mises à jour le 15/09/2022


Beşiktaş

L’immense déception de la saison dernière pour le champion 2021, qui s’était pourtant renforcé dans tous les compartiments, mais a négligé l’élément le plus important : le manque d’implication de son entraîneur Sergen Yalçın, que personne n’avait prédit malgré la disparition de celui-ci un mois durant l’été dernier. Sabordé par son coach ayant la tête ailleurs, le club blanc et noir n’a pu faire mieux qu’une triste sixième place.

Pour cette saison, le club voisinant le palais de Dolmabahçe a opté lui aussi pour un coach étranger, le Guadeloupéen Valérien Ismaël, aux bilans mitigés en Autriche et en Allemagne. Partisan d’un 3-4-3 tout l’été durant la préparation ce dernier est revenu à un 4-3-3 face aux difficultés qu’il a eu à mettre en place sa défense à trois.

La défense est constituée du prometteur Emre Bilgin (18 ans) dans les buts, détrônant Destanoğl en légère perte de vitesse (peut-être à cause du départ en Europe de ses copains Rıdvan Yılmaz et Emirhan İlkan ?), protégé par le nouvel arrivant Romain Saïss et…l’enfant du club Necip Uysal, un bagarreur plein d’abnégation mais très limité, en lieu et place de l’Espagnol Fransisco Montero (technique mais tendre) et du Brésilien Welinton (bourrin et sujet aux blessures), en attendant les adaptations des recrues locales Emrecan Uzunhan et Tayyip Sanuç. Les côtés de cette défense seront assurés par les inépuisables pistons Rosier-Masuaku.

Au milieu, Ismaël semble avoir jeté son dévolu (en attendant le retour de Josef Souza) sur le triptyque Berkay Vardar-Gedson Fernandes-Salih Uçan. Le premier est un jeune du club jeté dans le bain, le deuxième a marché sur les milieux de Süper Lig à Galatasaray et Rizespor, enfin le troisième revient de prêt après un début médiocre l’an dernier, et est en pleine bourre. Le joli coup Dele Alli, tout juste arrivé, devrait s’immiscer à la place de B. Vardar, mais avec le risque de déstabiliser la structure à la récupération.

Devant, Ghezzal et Nkoudou sont favoris sur les ailes, pour alimenter l’autre beau coup Weghorst, qui a le profil idéal pour s’inscrire dans la vertueuse lignée des Mario Gómez, Demba Ba et autres Vincent Aboubakar. Jackson Muleka pourrait déloger l’un des trois étant donné son talent, alors que le nouveau venu Nathan Redmond devrait pouvoir s’affirmer devant Nkoudou s’il redevient irrégulier. Le prince du club, Cenk Tosun, est de retour dans son équipe favorite pour à la fois se relancer et dépanner.

Une belle équipe, complétée sur le gong (T. Sanuç, T. Bingöl, et Redmond sont arrivés dans les dernières heures du mercato), mais peut-être un peu légère comparée aux concurrents au titre. Le style Ismaël détonne par son impact, l’intensité unique qui en fait l’équipe subissant le moins de tirs en Süper Lig, agrémenté d’un sacré potentiel offensif (deuxième meilleure attaque) grâce aux dribbles de ses ailiers de feu (les meilleurs après Fenerbahçe) et de la létalité de Weghorst.

Les Kara Kartallar (« Aigles Noirs ») manquent toutefois de maîtrise du ballon (quatorzième possession, treizième en qualité de passes) et de sérénité, en ayant de grandes difficultés à maîtriser une rencontre. Par exemple lors de la remontada 3-3 subie contre Alanyaspor, en étant trop timoré après le 0-3 et incapable de gérer ni la pression, rappelant les années Slaven Bilić. Ou encore contre le promu Ankaragücü, qui a poursuivi Beşitktaş au score grâce à l’amplitude donnée par les joueurs Blancs et Noirs.

Pareillement, si le style violent de V. Ismaël empêche l’adversaire d’approcher de ses buts (le moins de tirs subis), les résidents du stade İsmet İnönü n’ont pas la meilleure assise défensive par rapport à leurs concurrents, en n’étant que la huitième défense du championnat. La faute à une charnière pas tout à fait installée, avec comme point critique la titularisation incompréhensible de Necip Uysal, prince du club mais qui enchaîne les bévues. Le flou autour du gardien de but ne met pas non plus le tout jeune Emre Bilgin dans les meilleures conditions.

Il est attendu de Valérien Ismaël qu’il corrige et guérisse la déception de l’an dernier, et cela passera par plus de sérénité en possession du ballon et un jeu moins stéréotypé, surtout lorsque Beşiktaş mène au score, ainsi qu’une défense centrale rétablie.

Dele Alli, le gros coup de Beşiktaş sur le marché des transferts

Antalyaspor

Une autre équipe sensation de l’an dernier, après que le mythique Nuri Şahin a troqué en octobre 2021 le maillot de joueur pour la casquette de coach, le tout pour arriver à une belle septième place.

Il a créé un 4-2-3-1 unique dans lequel l’ex du Shakhtar Donetsk Luiz Adriano possède un rôle d’électron libre faisant permuter le système en 4-4-2. La défense est entre les mains de vieux loups de mer, avec des cages gardées depuis 2017 par le Belge Ruud Boffin gardien du club depuis 2017, protégé par l’ex-coéquipier de N. Şahın en sélection et à Dortmund Ömer Toprak et le rugueux Kudryashov. Les latéraux sont identiques à la saison dernière, avec Güray Vural au pied gauche soyeux et le talentueux jeune Bünyamin Balcı.

Le milieu est tenu par la doublette Soner Aydoğdu-Fernando, talentueux gaucher de Süper Lig pour l’un et ancienne étoile du Spartak pour l’autre. Les ailes sont pour les flèches Alassane Ndao et Houssem Ghacha, tandis que le phénomène et néo-international américain Haji Wright fait parler sa vitesse et sa puissance en pointe.

Antalyaspor est un alliage d’une équipe vieillissante et de jeunes ayant faim, pour la plupart ayant côtoyé le coach en tant que coéquipier. Reprenant l’effectif qui a fait son succès l’an passé, Nuri Şahın a su prouver en un temps record et pour une première expérience qu’il était un savant du jeu, capable changer de rythme et de configuration pour mieux maîtriser son adversaire. Preuve en est sa superbe victoire 5-2 contre le Trabzonspor d’Abdullah Avcı, qui s’est fait dévorer tactiquement.
Mieux, le plus jeune buteur de la sélection turque possède un lien unique avec ses joueurs : ses discussions avec D. Sınık ou B. Balcı, qui ont tous deux connus la sélection sous ses ordres, ou avec Gökdeniz Bayraktar, double buteur contre Trabzon avant son entrée, témoigne de l’aura que peut avoir l’ex-capitaine de Dortmund.

Hélas, ces débuts prometteurs ont été sérieusement ébranlés par trois défaites consécutives contre des concurrents de moindre calibre (Gaziantep FK, Kasımpaşa, Kayserispor). Si la qualité de jeu de Nuri Şahin surpasse ses adversaires (top six en tirs au buts, possession), l’équipe est en manque de confiance (peu de dribbles effectués) et ne parvient pas à concrétiser suffisamment. Elle a surtout la pire défense de Süper Lig derrière Kasımpaşa. La faute à des joueurs vieillissants et complètement dépassés (Veysel Sarı-Kudryashov), notamment en l’absence du cador Ömer Toprak, abonné aux blessures, et en attendant l’acclimatation de Luyindama (arrivé en urgence), sur une voie de garage à Galatasaray.

Les amateurs d’outsiders espéreront que l’Antalyaspor de Nuri Şahin parviendra à résoudre ce terrible problème défensif et regagne de la confiance : les jours risquent d’être comptés sous peu pour le jeune coach. Il doit corriger ce véritable handicap pour prouver ce dont il est capable.

L’ex capitaine du Borussia Dortmund et de la sélection troque la jaquette de joueur pour celle d’entraîneur à Antalya

Fatih Karagümrük

Une belle huitième place, obtenue la saison dernière également par un jeune entraîneur ex-joueur, l’immense Volkan Demirel. Hélas, des divergences avec la direction du club l’ont vu quitter le navire pour être remplacé par rien de moins qu’Andrea Pirlo !

L’italophile Süleyman Hurma a su relever ce minuscule club historique, ouvrier, situé en plein cœur du quartier ancien d’İstanbul (juste derrière Hagia Sofia, la Mosquée Bleue…). La progression a été si rapide que Karagümrük doit jouer dans l’immense Atatürk Olimpiyat de 74 700 places, son propre stade étant en partie traversé par une voie de chemin de fer !

Devenu la coqueluche des hipsters stambouliotes pour cet intérêt italien et l’ambition de son président, Fatih Karagümrük avait tenté avec succès les coups F. Farioli (à Alanya désormais donc), puis V. Demirel, et a présent A. Pirlo sur le banc, tout en attirant des noms de Serie A (Viviano, Biglia, Borini…) et des jeunes talents turcs (L. Mercan, S. Onur, E. Mor…). Si la première expérience sur un banc de Farioli était excitante par son jeu flamboyant, ses lacunes défensives condamnaient le club à stagner. L’amélioration s’est fait ressentir sous V. Demirel, qui a su instaurer plus de stabilité en concoctant un 11 type régulier, et en étant proche de ses joueurs : le meilleur exemple est certainement un Emre Mor retrouvé, presque à son affolant niveau de 2016, chipé par Fenerbahçe.

L’étape Pirlo devait être donc la prochaine marche à franchir. Malheureusement, pour ses premières apparitions, l’Italien a présenté un Karagümrük particulièrement pauvre. Possédant de bons éléments dans ce 4-2-3-1, et capable de priver l’adversaire de ballon (quatrième plus faible taux de tirs reçus), en ayant la sixième meilleure possession du pays, l’équipe ne semble pourtant pas savoir quoi faire du ballon en phase offensive, avec des joueurs incapables de se trouver entre eux. Pire, les joueurs paraissent ne pas se connaître, ne proposent aucune adversité ni verticalité (plus faible taux de dribbles), avec une défense aux fraises qui se traduit par la troisième pire défense de la ligue.

C’est dommage, car Karagümrük peut s’appuyer sur des joueurs de qualité : Viviano reste impressionnant à 36 ans, Dresevic a vécu une belle saison aux Pays-Bas, tandis que l’excellent centreur Caner Erkin, Durma, Bekaroğl ou Borini sortent d’une saison correcte sous les ordres de V. Demirel.

Au milieu, les clubs turcs semblent enfin activer la fibre turcique avec l’Ouzbek Shukuro, Ozdoev est un cadre de la sélection russe et Levent Mercan est reconduit. En pointe, Mbaye Diagne quitte Galatasaray pour remplacer le tank serbe Pešić. Côtoient ces joueurs plus que corrects des interrogations comme Salih Dursu, Rayyan Baniya ou Jean Evrad Kouassi, nettement moins convaincants.

Une année difficile attend Fatih Karagümrük : si Pirlo ne parvient pas à inverser la tendance, son crédit en tant qu’entraîneur viendrait à être entamé, après son expérience mitigée à la Juve.

Andrea Pirlo a choisi le pari de l’italophile Fatih Karagümrük pour redonner du crédit à son statut d’entraîneur

Adana Demirspor

Le projet bling-bling, que tous attendaient qu’il s’effondre aussi vite qu’il n’est apparu, après sa montée en première division l’an dernier. Finalement, le fantasque Murat Sancak est parvenu à placer le club historique (Adanaspor-Adana Demirspor est le troisième derby le plus chaud du pays) en première partie de tableau, à une honorable neuvième place.

Suivant le schéma classique et désastreux des promus turcs, M. Sancak s’est séparé de l’essentiel du groupe auteur de la montée, en nommant aux manettes Vincenzo Montella, pourtant sans club depuis deux ans.

Armé d’une collection de joueurs clinquants, au premier rang desquels figure l’inénarrable Mario Balotelli, Montella a su aligner un 4-2-3-1 solide et résolument tourné vers l’avant, qui a donné du fil à retordre à ses adversaires. Sans être incroyable, la formation solide a pu profiter de la qualité de ses éléments en attaque (Balotelli donc, mais aussi Assombalonga, et surtout Matías Vargas et Yunus Akgün) tandis que la défense faiblarde (Samet Akaydın, Tayyıp Sanuç) prenait facilement l’eau, laissant le prêté Muric réaliser des exploits.
Pour cette nouvelle saison, Adana Demirspor a remplacé le gardien kosovar par le bon Ertaç Özbir dans les buts, tandis que le superbe Rakitsky vient accompagner le toujours limité mais loyal S. Akaydın. L’excellent latéral Svensson st reconduit à droite, tandis que le franco-portugais Kévin Rodrigues vient renforcer le côté gauche.

Au milieu, on retrouve le poumon Stambouli, épaulé par l’ex de Galatasaray Badou Ndiaye et l’amoureux de la Turquie Belhanda. Sur les ailes, les deux flèches Onyekuru (passé par Galatasaray également) et Yusuf Sarı vont tenter de faire oublier les fantastiques Matías Vargas et Yunus Akgün.

Enfin, en attaque, le sulfureux Balotelli a quitté le sud de la Turquie : le club a donc assuré ses arrières en recrutant le colosse russe Dzyuba, qui a déjà fait forte impression.

L’enjeu pour Adana Demirspor, qui ambitionne une qualification pour une coupe d’Europe, est donc d’instaurer un jeu meilleur dans l’animation offensive, là ou l’an dernier celui-ci reposait beaucoup sur l’excellence de M. Vargas et Y. Akgün. Pour l’instant, Adana Demirspor se débrouille mieux que l’an dernier en étant redoutable offensivement (troisième meilleure attaque) grâce à un arsenal offensif sans retenue (plus grand nombre de tirs) et direct, avec la fusée Onyekuru ou un Belhanda ressuscité. Le crédit est à donner à Montella pour avoir su remplacer ses talentueux atouts de l’an dernier et mettre les nouveaux dans les meilleures conditions.

L’équipe des cheminots d’Adana souffre en revanche de ne pas mettre suffisamment le pied sur le ballon, en restant encore trop attentiste ce qui gâche son potentiel offensif. La coordination en défense doit également être revue : douzième défense, les Mavi Şimşekler (« Eclairs Bleus ») concèdent trop, le patron Rakitskyi (venant de Russie), 33 ans, sujet aux blessures et en manque de forme, comblant trop justement les errements de son compère S. Akaydın.

Adana Demirspor devra mieux occuper le ballon et régler sa charnière pour faire mieux que l’an passé et enfin décrocher l’Europe.

L’« Aeroplanino » entame une seconde saison à Adana, mais privé de ses meilleurs joueurs

Sivasspor

Une dixième place pour le club d’Anatolie par excellence, aux ambitions et au budget limités, mais qui néanmoins s’accroche avec tout ce qu’il a grâce à son entraîneur Riza Çalımbay, surnommé Atomik Karınca, (la Fourmi Atomique) pour son activité à la récupération à l’époque où il était joueur.

Au club depuis 2019, soit une éternité dans l’univers du football turc, R. Çalımbay a réussi l’exploit d’offrir son premier titre à Sivas : une Coupe de Turquie gagnée cet été. Exploit car le natif de la ville n’a sous la main qu’un maigre effectif, composé d’éléments chinés à droite et à gauche à l’écart des autres écuries. Ses bonnes saisons entre 2019-2021 ont d’ailleurs fait perdre ses meilleurs éléments au club, à savoir Emre Kılınç à Galatasaray, et Mert Hakan Yandaş à Fenerbahçe.

Dans son 4-2-3-1 compact, modulable en 4-1-4-1 en phase offensive, le coach alterne dans les buts deux gardiens médiocres, Ali Şaşal Vural et Muammer Yıldırım, tandis que sa charnière repose sur le briscard Caner Osmanpaşa, sur la pente descendante, et par-dessus tout le roc grec Goutas (désormais en sélection) ou le puissant Gabonais Appindangoyé. Les latéraux sont de bons éléments : Uğur Çiftçi est aux portes de la sélection depuis des années, alors que Murat Paluli a été prélevé chez le relégué Göztepe.

Au milieu, le capitaine Hakan Arslan est le dernier talent, avec U. Çiftçi, à ne pas être parti de Sivas. Hélas en perte de vitesse depuis, il tente de maintenir le milieu au côté des recrues marathoniennes Ulvesta, Charisis, Kader Keita et Robin Yalçın, baladé un peu partout au milieu et en défense et chouchou du coach.

L’attaque semble toute aussi fatiguée, avec un Max Gradel homme fort en 2020, toujours très bon mais avec moins de jus, le loyal mais limité Erdoğan Yeşilyurt et le techniquement pauvre mais vif Clinton N’jie. En attaque, le fidèle Mustapha Yatabaré s’essouffle du haut de ses 36 ans, pendant que Leke James n’a pas convaincu la saison dernière, et en attendant la recrue Angielski. A voir ce qu’Ahmed Musa peut apporter, même s’il est à des années lumières de son niveau au CSKA.

Ce Sivasspor paraît être au bout de ses limites (cinq remplaçants seulement en coupe d’Europe, dont deux gardiens !), R. Çalımbay semble tirer trop sur la corde de ses vieux cadres qui commencent à manquer de forme ou de talent. Il en est en partie responsable par son conservatisme, typique des coachs turcs de sa génération, rechignant à tester des jeunes pousses (Kerem Atakan Kesgin, talentueux, testé après des années à cirer le banc, parti logiquement à Beşiktaş ; Armin Djelek) ou même des nouvelles arrivées (Jorge Félix l’an dernier, à peine utilisé). Ainsi, le seul départ d’un cadre peut être fatal, comme l’entraîneur l’a avoué lui-même lors du transfert de Fayçal Fajr cet été.

Deuxième pire attaque du championnat, troisième à moins tenter, quatrième pire possession : les Yiğidolar (diminutif de Yiğit, prénom/nom signifiant « brave ») n’ont plus aucune inspiration devant. Et ce n’est pas imperméable derrière non plus, où l’équipe subit et concède (quatrième pire défense) beaucoup malgré un bon alignement.

R. Çalımbay a cependant pour lui une hargne féroce, transmise à ses joueurs, qui donneront tout, particulièrement en Coupe : en témoigne le nul glané contre le favori de son groupe, le Slavia Praha, et la victoire contre le CFR Cluj en Conference League. Reste que cela sera insuffisant si aucune inspiration n’est trouvée pour sortir de ce marasme : or Atomik Karınca n’a justement rien du génie.

Sivas célèbre le premier titre de son histoire, la Coupe de Turquie 2022, remportée contre Kayserispor

Kasımpaşa

Un autre petit club d’İstanbul, situé dans le versant donnant sur la Corne d’Or, depuis la colline de Galata. Quartier historiquement gitan, il a vu naître Recep Tayyip Erdoğan, d’où le nom du stade du club !

Club ayant connu son apogée entre 2012 et 2014, avec deux sixièmes place consécutives grâce aux injections financières des propriétaires d’alors. Le club oscille depuis leur départ entre la 14e et la 11e place, joliment obtenue la saison dernière par Sami Uğurlu pour sa première sur un banc, grâce notamment à deux attaquants en feu, Umut Bozok et Jackson Muleka.

Hélas, un démarrage catastrophique, avec trois défaites et surtout 11 buts encaissés pour zéro marqué ont réveillé les vieilles manies des dirigeants turcs qui l’ont licencié et remplacé… par son prédécesseur Şenol Can !

Difficile de tenir rigueur au technicien tant la situation semblait confuse au sein du club : ni le capitaine Ryan Donk, ni Tarkan Serbest, pourtant cadres l’an dernier n’ont été convoqué dans le groupe, sans justification (ce n’est que récemment qu’il a été informé qu’ils étaient blessés), jusqu’à laisser un inexpérimenté milieu central, Hasan Emre Yeşilyurt prendre place en défense centrale, pour bien sûr être expulsé. Recep Yemişçi, recruté en prêt en août, s’est vu résilier son contrat en cinq jours. Les deux attaquants vedettes ont été maigrement remplacé par le Camerounais Bahoken et le flop de Trabzonspor Fodé Koita, de retour dans le club qui l’a révélé.

A la récupération, Turgay Gemicibaşı est une excellente signature, mais le retour d’Aytaç Kara qui n’a pas pu s’imposer à Galatasaray et celui rapide de Mickaël Tırpan indiquent clairement que le club n’a pas d’imagination.

Ce capharnaüm ne laissait présager rien de bon et a donc débouché sur une équipe crucifiée, auteure de la pire défense, pire possession et subissant le plus de tirs du championnat. Malgré tout, Şenol Can a montré qu’il pouvait présenter un onze potable avec un bon alignement et un bon réalisme, notamment sur coup de pied arrêté, jusqu’à même engranger des précieux points contre des adversaires directs (Antalyaspor, Hatayspor).

Pas sûr que cela soit suffisant pour le maintien, Şenol Can devra surtout garder un œil sur ses concurrents encore en rodage.

Le stade Recep Tayyip Erdoğan, lui-même natif de Kasımpaşa, situé au bord de la Corne d’Or

Hatayspor

Auteur d’une jolie sixième place pour sa montée en 2021, le club est redescendu du double l’an dernier, scellant la fin de l’ère Ömer Erdoğanau profit de Serkan Özbalta qui n‘est pas parvenu à sauver Altay de la relégation la saison dernière.

Partant sur un 4-3-3, Hatayspor réalise des débuts difficiles avec un petit nul mais surtout uniquement des défaites par un but d’écart. Malgré un onze avec de vrais bons joueurs (El Kaabi, Lobjanidze), une belle maîtrise du ballon (troisième équipe avec la meilleure possession, deuxième en précision) grâce à de soyeux meneurs de ballons comme Rúben Ribeiro, l’équipe reste incapable de s’approcher des buts adverses (pire attaque de Süper Lig, troisième pire total de tirs cadrés).

D’autant plus qu’Hatayspor, si elle n’a encaissé que six buts (quatrième meilleure défense), n’arrive pourtant pas à protéger les cages d’Erce Kardeşler en étant la deuxième équipe qui subit le plus de tirs. Poreuse une fois son ballon confisqué, le manque de grinta des milieux disposés (Boudjemaa-Ribeiro n’ont pas tant un profil défensif c’est vrai) comme une charnière très maladroite (Falette-B. Yılmaz sont à pointer du doigt), d’autant plus que le gardien Munir n’est plus là pour faire des miracles.

Serkan Özbalta doit absolument trouver comment transformer cette possession en occasions de buts, pour trouver son génial artificier Ayoub El Kaabi. Son milieu doit trouver une mobilisation plus défensive, tandis que sa charnière actuelle sera loin d’être suffisante.

El Kaabi et Lobjanidze, les deux excellents atouts d’Hatayspor

Galatasaray

La piteuse, honteuse 13e place de Galatasaray qui brise là son record du pire classement ! Catastrophique saison donc, mais si prévisible : élu l’été 2021 en axant sa candidature sur le maintien de Fatih Terim, pourtant plus au niveau depuis des années, le jeune président Burak Elmas suscite un élan d’espoirs chez les supporters des Lions.

Espoirs provenant d’aveugles qui refusent de voir dans leur icône la fin d’un technicien plus à jour sur les systèmes contemporains, incapable d’instaurer la moindre idée. Finalement, F. Terim, soit le cheval de bataille du mandat B. Elmas, est remplacé en Janvier 2022 par l’ex-assistant de Pep Guardiaola, Domènec Torrent. Celui-ci tente de sortir de la turpitude instaurée par F. Terim les joueurs (Taylan Antalyalı est le meilleur exemple), mais n’y parvient pas vraiment, après un début désastreux mais du mieux sur le terrain.

Finalement, des élections sont convoquées de nouveau, B. Elmas ne se représente pas, et c’est Dursun Özbek, déjà président entre 2015-2018 sans laisser de fortes impressions si ce n’est la dernière année, qui est réélu.

Préférant résilier le contrat de Torrent, la nouvelle présidence hésite entre un entraîneur étranger ou la légende du club Okan Buruk, sans club depuis son départ de Başakşehir qu’il avait réussi à sacrer en 2020. Et c’est ce dernier, qui avait laissé l’impression d’être le meilleur coach turc en exercice qui sera privilégié, accompagnée d’un recrutement sensationnel, peut-être le plus clinquant de l’histoire du club, pour marquer l’ère D. Özbek.

Une liste incroyable, excusez du peu : Mauro Icardi, Haris Seferović, Dries Mertens, Milot Rashica, Yusuf Demir, Juan Mata, Fredrik Midtsjö, Sérgio Oliverira, Lucas Torreira, Léo Duboi, Mathias Ross et les locaux Kazımcan Karataş, Abdülkadır Bardarkcı !

Pour la composition, ce sera un 4-2-3-1 classique pour Okan Buruk avec le monument Muslera, qui a encore sauvé les meuble l’an dernier mais vieillit ; Galatasaray cherche depuis longtemps un successeur, et c’est finalement Okan Kocu de retour de prêt qui devrait le suppléer. Devant, le très bon Victor Nelssonse trouve orphelin du très bon Marcão, vendu à Sevilla FC. C’est le local Abdülkerim Bardakcı, impressionnant à Konya la saison passée qui le remplace, même s’il reste en-dessous et s’est montré médiocre pour l’instant. Cela laisse une opportunité pour la jeune recrue Mathias Ross et le prometteur Emin Bayra qui a montré de belles choses en deuxième division.

En latéral gauche, van Aanholt décevrait O. Buruk, d’où le recrutement de Kazımcan Karataş révélé chez le relégué Altay. A droite, Léo Dubois était venu s’imposer devant Sacha Boey, un peu léger, mais celui-ci est stratosphérique en ce début de saison ! Les indésirables Omar Elabdellaoui, qui faillit perdre un œil, et Ömer Bayram sont remerciés, reste Emre Taşdemir.

Au milieu, exit l’atroce Taylan Antalyalı, incapable d’assurer une passe, et qui a donné des cauchemars aux supporters. Le traumatisme devrait être effacé avec les excellentes arrivées de Sérgio Oliveria, Lucas Torreira et Fredrik Midtsjö. Berkan Kutlu devrait pouvoir intervenir. A l’animation, le Belge Mertens a prouvé qu’il avait encore du ballon et de la niaque, précipitant le départ à Adana d’Emre Akbaba, de retour de son excellent prêt à Alanya. Juan Mata sera donc attendu promptement pour proposer une option au poste de milieu offensif.

Sur les côtés, la doublette Kerem AktürkoğluYunus Akgün longtemps rêvée se concrétise, mais pour l’instant reste en-deçà des attentes (une passe décisive, deux buts à eux deux). Barış Alper Yılmaz, peu considéré jusqu’alors mais percutant, Yusuf Demir (auteur d’un très bon début pour son retour sur sa terre d’origine) ou Rashica pourront les remplacer. En attaque, Haris Seferović devait être intronisé mais c’était sans compter le départ tonitruant de Bafétimbi Gomis, qui prend sa revanche sur son retour raté du dernier hiver, en ayant marqué l’essentiel des buts du club. Le tout nouvel arrivant Icardi pourra éventuellement se ressourcer auprès de la ferveur des supporters, semblable à celle des Argentins, pour retrouver ses sensations.

Un sacré effectif ayant pour but d’effacer l’affront de la saison dernière, confié aux mains de l’enfant du club. Partisan d’un jeu de possession léché (seconde meilleure possession de Süper Lig), O. Buruk paraît pour l’instant maîtriser le potentiel offensif de son équipe (la deuxième à tirer le plus au but, première à provoquer des fautes) sans pour autant la transformer en machine de guerre, butant dans la concrétisation (seulement six buts inscrits). La faute à un jeu encore poussif dans le troisième tiers, pas aidé par un Aktürkoğlu très irrégulier, un van Aanholt en-dessous, et un Seferovic malheureux, contraignant les hommes forts du moments, Boey, Y. Akgün et S. Oliveira à beaucoup se démener. A l’arrière, Galatasaray s’en sort bien en étant la troisième défense du championnat, mais elle montre de signes inquiétants en encaissant d’équipes pauvres (Giresunspor, Kasımpaşa), où il a été souligné que L. Torreira est insuffisant dans son abattage et A. Bardakcı à l’ouest, laissant le pauvre Nelsson surpassé.

Si O. Buruk parvient à retrouver l’équilibre fluide qu’il avait instauré à Başakşehir, en gagnant en efficacité devant et derrière, Galatasaray peut faire mal. L’interrogation réside donc dans la capacité de l’ex de l’Inter à retrouver ses sensations de champion 2020, lui qui n’a effectivement plus entraîner depuis Janvier 2021.

Okan Buruk, le possible sauveur d’un Galatasaray qui sort de la pire saison de son histoire

Armand-Kerem Marzin

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30 réflexions sur « SÜPER LIG 2022-2023 : PRESENTATION PARTIE 2 »

  1. Toujours aussi précis et vertigineux !
    J’aime particulièrement la présentation du Fatih Karagümrük, « coqueluche des hipsters stambouliotes », dont le stade est traversé par une voie de chemin de fer… Je peine à imaginer la chose.
    Sacré cimetière des éléphants pour les coachs italiens : Pirlo (Juventus, Fatih Karagümrük), Montella (Fiorentina, Milan, Séville, Adana Demirspor). Où s’arrêteront-ils dans la dégringolade ?

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    1. Pirlo est un cas à part aux choix de carrière étrange. Débuter à la Juve en déclin aux côtés de ses anciens coéquipiers, un piège. Et au lieu de choisir un club de second rang en Italie, dans un environnement connu, il part en Turquie, peut-être pour échapper à la pression de la presse italienne, sans doute pour l’argent…

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    2. Alors le revers de la médaille de cette situation cocasse, c’est que le stade de Fatih Karagümrük n’est pas homologué pour la Süper Lig et n’est donc utilisé que pour les entraînements !

      Ses matchs, Fatih Karagümrük les dispute dans l’immense et froid Stade Olympique Atatürk !

      Montella était un pari sorti du chapeau du président Murat Sancak, comme tous ses transferts lors de la montée d’Adana Demirposr d’ailleurs : l’Aeroplanino n’avait alors pas entraîné depuis 2 ans !

      Et pourtant, le pari est réussi tant pour le club qui se présente désormais comme un concurrent crédible dans la course aux places européennes, que pour Montella qui relance sa carrière de coach après des expériences écourtées à la Fiorentina et à Sevilla.

      Pour Pirlo en revanche, son arrivée a été facilitée par la présence déjà établie d’Italiens (Montella donc, mais aussi Viviano, Biraschi, Bertolacci, Balotelli…) et l’italophilie du président Süleyman Hurma.

      Mais au contraire de Montella à Adana, Pirlo à Karagümrük est pour l’instant un bide. Il est évident que de ce qui est proposé par l’ex-milieu actuellement, le petit club de Fatih luttera au mieux parmi les premières places de non-relégables.

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  2. Nuri Sahin, j’étais étonné de son arrêt de carrière si précoce. Surtout pour enfiler le costume de coach aussi rapidement.
    C’est vrai qu’il a été mature tres tôt. S’imposer au Borussia à 17 balais, ça démontre une sacrée force de caractère.
    Quelles sont ses influences? Il a rencontré un paquet d’entraîneurs renommés.

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    1. Absolument, son arrivée à Antalya en 2020 sans bruit avait déjà surpris les observateurs les plus fins.

      Elle annonçait l’aboutissement d’une pente douce dans un club situé dans un cadre magnifique, aux bonnes infrastructures et sans pression extrême, d’un joueur au corps fragile qui avait déjà dû prendre sa retraite internationale en 2017, sans pouvoir honorer pleinement ses fonctions de capitaine.

      Effectivement, il en a rencontré du monde le Nuri ! Lui, déclare reprendre les préceptes de Jürgen Klopp et Thomas Tuchel, mais incorpore aussi la vision néerlandaise, avec plusieurs assistants issus de l’Ajax !

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  3. J’étais complètement passé à côté du transfert de dele Alli!
    La premier league ne lui a pas réussi à cause du niveau ou il y a une autre explication?

    Sur le papier en tout cas Besiktas…

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    1. C’est un coup pour le moins énorme de Beşiktaş en effet !

      Mais Dele Alli sort d’une expérience désastreuse à Everton, selon les mots d’Harry Rednapp, à des années-lumière de son niveau de 2018. Ont été pointé du doigt une désinvolte et un manque d’implication ahurissants.

      Reste qu’il n’a que 26 ans et possède toujours le talent qu’on lui connaît : la question est donc de savoir si un coach discipliné comme Ismaël et un nouveau départ loin de l’Angleterre remobiliseront l’attention de Dele Alli sur le football !

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      1. On va voir s’il fait aussi bien, dans un autre rôle evidemment, que Les Ferdinand vers la fin des 80′. C’est un peu en Turquie avec le Bekistas que Ferdinand a passé un pallier. Qui lui permettra par la suite de devenir une légende des Queens Park Rangers et un bon buteur de Newcastle et des Spurs. J’aimais bien Ferdinand. Et le maillot des QPR est très beau, je trouve.

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      2. J’aime bien QPR.. Le stade a pour réputation de ménager parmi les pires vues du football anglais, mais je le trouve coquet..

        Ce club a un je ne sais quoi d’un peu méprisé, club dit « de la classe moyenne + », des propriétaires de petits commerces qui roulent..

        J’ignore ce que ça vaut..mais je trouve ça raccord avec le stade.

        QPR était extra du temps de Les Ferdinand, on y trouvait alors de « bons petits » joueurs à l’échelle du foot anglais post-Heysel.

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  4. J’en viens à me demander : comment ça se passe pour des entraineurs étrangers comme Pirlo ? (qui à ma connaissance n’est pas turcophone ^^)
    Comment ça se passe dans le vestiaire, avec la presse, avec les supporters pour tous ces entraineurs étrangers ? Ils parlent anglais ? Ils ont un traducteur attitré ?
    Est-ce que ça ne peut pas finir par être handicapant pour un club turc ?

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    1. Excellente interrogation, dans un pays si fier de sa culture et de sa langue, cela pose des problèmes de communication.

      Que ce soit dans les vestiaires ou avec la presse, le recours aux traducteurs dans une équipe est indispensable, avec de préférence un traducteur maîtrisant plusieurs langues. BeIN Sports, diffuseur du championnat, est en outre bien préparé avec des interviews pré et post-matchs toujours intéressantes.

      Les relations coachs-joueurs ne souffrent pas tant que ça non plus, la Süper Lig demeurant très cosmopolite, tout comme la communication inter-joueurs, avec des langues communes comme les anglophones, francophones, lusophones, hispanophones ou ceux issus des Balkans.

      En revanche, là où ça coince, c’est que très vite, l’impatience et l’immaturité des supporters et des commentateurs turcs vient se conjuguer à l’inintelligibilité. Car en plus de ne pas faire l’effort déontologique de solliciter directement le coach, ceux-ci adorent lancer à tout va des ignominies garantissant le buzz et les prises de positions radicales.

      Dans cette course à la suffisance, la barrière de la langue est l’occasion pour certains d’exalter le prétendu caractère unique de la Turquie et de cracher gratuitement sur les entraîneurs étrangers, arguant qu’ils ne peuvent pas réussir dans le pays, et de proposer des noms vus et revus comme Şenol Güneş, Fatih Terim etc… Ce qui évidemment est une des raisons majeures de la dégradation sans fin du football turc !

      Le meilleur exemple récemment, concerne Stefan Kuntz, le sélectionneur allemand de la Turquie : j’écrirai à ce sujet prochainement !

      Distinction étrange cependant : ce genre de propos s’applique exclusivement aux entraîneurs étrangers, jamais aux joueurs étrangers. Certainement parce que dans le football turc plus qu’ailleurs, c’est toujours le coach l’unique fusible, pas les joueurs, ni la présidence. Aussi, cette critique de la langue s’inscrit-elle pleinement dans l’appréhension du football moderne complétement dépassée et amateure en Turquie.

      Ceci étant, la barrière de la langue n’empêche pas les observateurs d’être séduits par Jorge Jesus ou Francesco Farioli, et plus encore par des joueurs donc, comme Kim-Min Jae ou Attila Szalai !

      A noter également que beaucoup de joueurs parviennent à baragouiner du turc. Tout dernièrement, c’est Júnior Caiçara, en Turquie depuis 2017, qui a su mener son interview en turc :

      https://www.sporx.com/tv/futbol-spor-toto-super-lig-istanbul-buyuksehir-belediyespor-junior-caicaradan-turkce-roportajSXTVQ116325SXQ

      Ou encore, l’hymne national chanté par Max Kruse ou Ryan Babel :

      https://www.youtube.com/watch?v=CykB8wAXa6w

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  5. Bota
    C’est vrai que les QPR du temps étaient une equipe excitante. Avec le tout jeune Trevor Sinclair.
    Et toi qui aime le foot anglais des 60″ et 70′, j’imagine que tu apprécies l’époque Phil Parkes, Gerry Francis, Bowles ou Rodney Marsh. Un foot un peu bohème dans cette ligue de combat qu’était l’Angleterre à l’époque. De combat, pas uniquement de bourrins je précise !

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    1. Je ne serai pas tranché : j’en ai certes consommé des kilomètres d’archives mais pas connu live, peur de dire une connerie..mais tu résumes mon sentiment pour QPR : club et football on-ground plutôt pépères, singulier pour le foot anglais d’alors..lequel regorgeait de sacrés bons joueurs, le cliché kick’n rush dit faux.

      Quoique souvent disputés dans des conditions infâmes, que de matchs d’une justesse..waouw.. Suis fan, oui.

      Pas mal d’Anglais ont la nostalgie de ces prairies humides d’antan, davantage encore que des « terraces ».. L’engouement pour des matchs folkloriques (disputés dans une rivière, par exemple) n’y a probablement jamais été aussi fort que maintenant, comme pour pallier un manque peut-être.

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      1. C’est vrai que quand tu regardes les matchs anglais de cette époque, tu as l’impression qu’ils jouent la moitié de leur saison dans la boue !

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  6. Merci pour la suite de cette présentation détaillée du championnat turc. La saison prochaine, il serait sympa que l’on essaie de proposer plus de championnats à présenter au moment de la ligne de départ.

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  7. Ha une présentation détaillée et complète, ça fait plaisir.

    Ismaël à la tête de Besiktas ? (pardon pour le non-respect de l’alphabet turc… küçük !)
    Tu m’en apprends une bonne !

    Je tente une balise :
    [quote]
    peut-être à cause du départ en Europe de ses copains
    [/quote]
    Excuse-moi mais Besiktas est déjà en Europe, nianiania ^^
    (ce qui n’est pas le cas du Fener à à peine 2 km de là… Ha Kadiköy… ses tatlı… Kardesim… Mon royaume pour un künefe… Je m’égare d’haïdarpasa huhu)

    Andrea Pirlo à Karagümrük, je ne m’en remets pas. Ça c’est du pari qui sort des sentiers battus ! (risqué quand même)
    [quote]son propre stade étant en partie traversé par une voie de chemin de fer ! [/quote]
    Ha oui, c’est dans ce stade qu’ils avaient fait passer une locomotive à vapeur entre une tribune et le terrain ?
    Ha ces stades stambouliotes où la vie de quartier vient lorgner jusque sur le terrain, ça me subjugue et j’adore ça. (comme sur la photo du stade de Kasımpaşa)

    Adana Demirspor devrait titiller les gros clubs, je pense. Et Galatasaray devrait mieux se porter cette année, tout de même.

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    1. Hahaha heureux de te voir ici cher Madyoyo, tu m’as bien fait rire !

      Rien ne t’échappe, Beşiktaş est effectivement bel et bien en Europe !

      En revanche, Fenerbahçe ne sera plus l’unique représentant de la rive asiatique d’İstanbul : un petit nouveau s’est joint à lui, et est traité dans la troisième partie qui sort demain !

      Pirlo à Karagümrük était une opportunité pour un coach n’ayant qu’une expérience mitigée à la Juve de se faire la main dans une institution amatrice de football italien. Le club, lui, a dû voir en Pirlo la possibilité de faire venir un entraîneur italien donc, qui plus est un grand nom pouvant attirer un peu de lumière sur l’institution. Le tout s’inscrivant dans la jurisprudence Farioli, ex-entraîneur assistant à Sassuolo qui avait repris Karagümürk avec succès.

      Tout à fait, mais désormais la voie de chemin de fer a été retirée. Mais le terrain s’appuie encore sur les murailles de Théodose de la vieille ville :

      https://www.karagumruk.com/kulup/tesisler/

      D’accord avec toi, Adana Demirspor a l’air d’avoir un projet bien installé sous la houlette de Montella, qui montre de meilleurs choses que l’an dernier, tout en ayant pallié astucieusement le départ de ses 3 joueurs fétiches : Matías Vargas, Yunus Akgün et Mario Balotelli.

      A Galatasaray, l’effet Okan Buruk s’est déjà fait ressentir avec l’instauration d’une défense de fer : pour la première fois depuis des années, Cimbom paraît très difficile à décadenasser, grâce à un regroupement compact et un bon lien milieu-défense.

      En revanche, c’est en attaque que l’impatience grandit. Peu d’animation, Mertens semble bien esseulé tandis que la paire tant attendue Aktürkoğlu-Yunus Akgün reste décevante. C’est même le dinosaure Bafé Gomis qui est contraint de démener sa carcasse pour remplir le compteur de buts de son équipe !

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  8. Merci pour la suite et toutes ces infos, ça fait du bien de pouvoir se mettre un peu à jour !

    Je ne connaissais pas du tout l’historique de Karamgürük, très intéressant ! Mais je crois me rappeler l’emplacement de son stade, effectivement. Par contre ça doit vraiment être le pacte faustien pour un tel club d’être en Süperlig et de devoir évoluer au stade olympique – qui m’avait fait l’impression d’un gigantesque ovni posé en plein terrain vague. Quelle affluence pour les matches « à domicile » ?

    La montée de Hatayspor m’avait passablement surpris l’année dernière. Le club a-t-il déjà évolué dans l’élite ? Je kifferais de voir un match sur place, ça m’intrigue complètement. Est-ce un club représentatif de la province et qui rassemble par delà-les communautés ?

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  9. Ce stade de Karamguruk est absolument magnifique!!

    La Turquie recèle-t-elle (encore?) beaucoup de ces perles?

    Les murailles de Théodose.. Super souvenir!, les Turcs semblaient avoir coutume d’y pique-niquer/ »barbecuiser »..et étaient du genre à partager avec les étrangers, très sympa.

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