Avec l’automne, revient la saison des tempêtes et des vents violents, de ceux qui déracinent les arbres.
Certaines tendances lourdes se dégagent en Bundesliga pour des clubs qui, ambitieux l’été, se retrouvent à jouer le maintien dès les premiers kilomètres d’une saison qui réserve encore 25 étapes.
Si pour certains entraîneurs la Coupe est l’occasion de tester en compétition des organisations de jeu novatrices et/ou de donner du temps de jeu à ceux qui jouent moins habituellement, ce tour de Pokal, comme un révélateur de niveau, est aussi venu appuyer la faiblesse de certaines équipes pour qui sonnent déjà la cote d’alerte.
Le vent souffle, le niveau d’eau monte et les amarres sont entrain de lâcher. Petit tour d’horizon des clubs en risque submersion.
A Mayence, lanterne rouge en Buli (pour faire raccord avec les couleurs du club) et éjecté de Pokal par un Hertha Berlin qui navigue dans le ventre mou de la 2. Bundesliga, l’ambiance n’est pas des plus roses et les dernières bourrasques semblent bien avoir raison de la sérénité apparente d’un club tourmenté par le sportif et l’extra-sportif. Premier sinistre avec le départ ce jeudi de Bo Svensson de son poste d’entraîneur. Les Mainzers ont les pieds dans l’eau.
A Cologne, avant-dernier en championnat et éliminé de la Pokal par Kaiserlautren, une 2.Buli du haut de tableau, l’entraîneur Steffen Baumgart a lâché dans un constat cinglant et réaliste : « Nous sommes dans une situation absolument merdique. » Un raccourci clair et net de la situation. En espérant que les installations ne soient pas bouchées.
A Berlin, l’idylle entre Urs Fischer et l’Union a pris mardi soir un nouveau coup dans les carreaux avec une onzième défaite consécutive toutes compétitions confondues, entre Bundesliga, Ligue des Champions et une élimination précoce en Pokal par Stuttgart. Parfois, les histoires d’amour finissent mal.
A Munich, la rareté des défaites entraîne des crispations immédiates dans les couloirs de la Säbener Straße. L’incroyable élimination à Sarrebruck et les conséquences toujours plus concrètes d’une structuration inadaptée de l’effectif n’ont pas mis les Bavarois dans les meilleures dispositions pour préparer un Klassiker devenu forcément tendu. Défaite interdite à Dortmund parce qu’au Bayern, l’eau monte beaucoup plus vite qu’ailleurs.
Sinon, à part ça, Leverkusen est toujours leader, le Bayern force huit et Leipzig force six ont soufflé fort respectivement sur les défenses de Darmstadt et Cologne, Stuttgart respire moins bien sans Guirassy, Augsbourg ventile bien mieux avec Thorup aux manettes, l’Union Berlin continue de creuser six pieds sous terre alors que Mayence est un dernier du classement qui habite chaque jour un peu plus la fonction.
Si Kane a marqué un lob de 55 mètres depuis le milieu de terrain, un but qui a fait le tour du monde, comment ne pas célébrer le but inscrit par un Wirtz tout en vista. Le garçon est revenu à un très bon niveau et affole de nouveau des grands noms du continent. Mise à prix à partir de 100 millions d’euros avec une probable envolée du montant final du transfert.
Pour la prochaine étape du Buli Circus, la dixième, un Klassiker et un derby souabe au menu d’une semaine balayée par les vents tempétueux de Bundesliga et de Pokal. On s’accroche et on en redemanderait presque !
SV Darmstadt 98 – VfL Bochum 1848
Le quatorzième accueille le seizième, deux points d’écart et une même passion pour le bleu et blanc.
Après une première mi-temps remarquable d’abnégation alors que les Lilies jouaient à 9 après deux expulsions, Darmstadt a pris la foudre en seconde mi-temps face à un Bayern déchaîné (8-0). Une raclée dont il va falloir se remettre très vite.
Bochum a partagé les points avec Mayence dans le match de la peur (2-2). Les Unabsteigbaren ont fait la course devant par deux fois avant de se faire rejoindre sur la dernière action au bout du temps additionnel. A la suite d’une faute inutile de Losilla, un coup-franc de la dernière chance a été botté dans la surface, un cafouillage et une reprise de volée déviée plus loin et la première victoire de la saison s’envolait. C’est un résultat dur pour le VfL qui perd deux points et l’occasion de mettre la tête sous l’eau à un concurrent direct. La première victoire de la saison est plus qu’attendue du côté de la Castropher Straße.
En ouverture de la journée, une nouvelle opposition déterminante pour le bas du tableau et la course au maintien. Darmstadt a besoin de se remettre la tête à l’endroit après que la foudre munichoise a frappé huit fois en une mi-temps. Les suspensions liées aux deux expulsions et une blessure obligeant à une refonte de la ligne défensive de son 3-5-2. Bochum viendra en Bavière pour faire un coup et en mettant la même envie que lors du dernier match, ils ont les moyens de prendre au moins un point lors de déplacement à enjeux. Les deux équipes éliminées au tour précédent de la Pokal ont bénéficié d’une pleine semaine de préparation. Une vraie raison pour s’envoyer et ne rien regretter.
Pronostic 1-2
1. FC Union Berlin – Eintracht Frankfurt
Le quinzième contre le septième, huit points d’écart. Ex-Europe de l’Est et capitale de la finance allemande. Deux clubs, deux ambiances.
L’Union Berlin n’y arrive plus et est en chute libre. En s’inclinant à Brême (2-0) face à un Werder qui n’avait rien d’un foudre de guerre, le FCU est bel et bien parti pour une saison galère. Un exemple de ce karma inversé ? L’ouverture du score par un csc de Knoche. Le maintien est donc bien l’objectif prioritaire d’Eisernen en crise (huit défaites consécutives en Buli). L’élimination en Pokal à Stuttgart (1-0) est venue accentuer le sentiment que ces Berlinois ont perdu leur boussole : malgré un profond remaniement dans le onze de départ inhabituellement organisé en 4-2-3-1 avec de nouveaux joueurs sur la pelouse, la réussite a encore fui une équipe en déveine et un entraîneur qui a perdu son flegme légendaire en fin de match (carton rouge après le coup de sifflet final pour l’entraîneur suisse). En ce moment, rien n’y fait : abandonné par son mojo, le FC Union est à la dérive et sa course semble aussi folle que désespérée. Danger.
Face à une des grosses cylindrées du championnat, l’Eintracht Francfort a partagé les points avec Dortmund (3-3) au cours d’un match solide où les Aigles ont démontré que Toppmöller les faisait travailler dans la bonne direction. Marmoush a sorti une belle prestation qui donne de l’épaisseur au contenu offensif de son équipe. Mercredi, les Aigles ont assuré l’essentiel sur la pelouse du Viktoria Köln, sixième de 3.Liga, avec une qualification (0-2) acquise tout en gestion, autour d’une défense solide et d’un gardien remplaçant Grahl qui confirme qu’il peut suppléer Trapp si ses problèmes de dos persistent.
Pour Berlin, il faut à tout prix enrayer cette spirale de défaite. Il y a urgence de points avant que la gangrène attaque sérieusement un club qui sur les quatre dernières saisons n’avait fait que progresser. Une nouvelle défaite et Fischer saute. Pour Francfort, sa solidité défensive doit lui permettre de voyager sereinement : ce déplacement dans la capitale est bien l’occasion de s’imposer chez une équipe en plein doute. Difficile sur les formes du moment de ne pas envisager une victoire des visiteurs. J’ai mal pour mes chouchous.
Pronostic 1-2
Sport-Club Freiburg – Borussia Mönchengladbach
Huitième contre onzième, quatre points d’écart. Match de milieu de tableau entre deux équipes irrégulières.
Battu à Leverkusen par le leader (2-1), Fribourg s’est paradoxalement rassuré avec cette défaite. Un match consistant, avec une lutte jusqu’au coup de sifflet final, des joueurs concernés, le retour de certains blessés, Streich est rentré avec quelques motifs d’espoir. Reste maintenant à valider cette perception encourageante avec une victoire à domicile en championnat. Parce que la piteuse élimination à domicile mercredi en Pokal face à Paderborn, logique vainqueur illustrant une fois de plus la qualité de la 2.Buli (1-3), est venue balayer ce vent d’espoir positif. Confirmant la perception décelée dès la préparation estivale : ce Fribourg-là est fragile et irrégulier. Et annonce une saison compliquée et imprévisible avec des performances en dent de scie. Comme un vent tourbillonant.
Mönchengladbach a battu Heidenheim (2-1) grâce à un nouveau doublé d’un Pléa de gala. Le Français marque peu mais que des buts importants, de ceux qui rapportent des points face à des adversaires directs dans la lutte pour le maintien. Les Poulains sont branchés sur courant alternatif et devraient rester difficilement prévisibles pour leurs adversaires. La Pokal offrait la même affiche avec une qualification logique de Gladbach au dépend d’un Heidenheim une nouvelle fois dominé (3-1).
Avec ses points forts habituels et assis sur une certaine maîtrise dans son antre de l’Europa-Park Stadion (trois victoires, une défaite), Fribourg devrait avoir les armes pour venir à bout d’un Gladbach qui jusqu’à présent en déplacement n’a affronté que des équipes du bas de tableau (une victoire, deux nuls, une défaite). Comme souvent, le danger viendra des coups de pied arrêté exécutés par Grifo. Attention Gladbach a aussi affiché une certaine maîtrise sur corner lors de ses derniers matchs. Match de coups de pied arrêtés, donc. Avantage à l’équipe qui reçoit mais sans grande conviction.
Pronostic 2-1
1. FSV Mainz 05 – RB Leipzig
Le dernier reçoit le cinquième, 17 points d’écart. Un gouffre.
Revenu de nulle part, Mayencea arraché un match nul au bout du temps additionnel à Bochum (2-2). Ce point pris a une vraie saveur pour des Mainzers qui n’ont rien lâché et qui sont revenus par deux fois au score. La joie sur les visages des M05 était palpable. La semaine d’entraînement aurait dû être plus facile à vivre en Hesse rhénane. S’il n’y avait pas eu mercredi une nouvelle désillusion en Pokal avec une élimination (3-0) face à un Hertha Berlin, modeste neuvième de 2.Buli. Deux pénaltys au moment clef d’un match (un dans les arrêts de jeu de la première période, un autre juste après le retour des vestiaires) et une contre-attaque à l’heure de jeu ont eu raison d’un Mayence sans ressort ni esprit de révolte. Deux résultats pas vraiment rassurant pour la suite de la saison en fait. L’avenir de Bo Svensson sur le banc semblait en début de semaine réellement menacée. Ce jeudi, il n’est plus entraîneur du M05. L’entraîneur des moins de 23 ans, Jan Siewert assurera l’intérim.
En jouant avec sérieux et intensité lors de la réception de Cologne, Leipzig a su se rendre facile ce troisième match disputé en une semaine. L’ampleur du résultat (6-0) confirmant que ce RBL-là sera un redoutable client pour le podium. Seul point noir dans cette démonstration, la nouvelle blessure du maître à jouer espagnol Olmo quelques minutes seulement après être entré sur la pelouse (épaule cette fois-ci). Mardi, le RBL prenait la porte lors du second tour de Pokal à Wolfsbourg (1-0) : une vraie douche froide après quatre finales en cinq ans, trois finales consécutives et deux victoires consécutives. En alternant le chaud et le froid, le potentiel des Saxons reste difficile à cerner.
Toujours dernier et à la recherche d’un premier succès en championnat, Mayence aurait dû vouloir amorcer son redressement en se faisant de nouveau respecter à domicile. La donne a changé jeudi avec le départ de Svensson. D’autant moins simple quand le visiteur annoncé est un calibre du niveau du RB Leipzig. Les Saxons sont à la recherche d’une certaine régularité dans les résultats et ce déplacement en Palatinat est l’occasion de confirmer ses précédents déplacements (trois victoires, une défaite). Eliminés de la Pokal, des Taureaux Rouges énervés devraient encorner des Mainzers forcément touchés par l’absence d’un ex-entraîneur qui était au club depuis 16 ans. Attention à l’éventuelle boucherie.
Pronostic 1-4
1. FC Köln – FC Augsburg
Le dix-septième accueille le dixième, sept points d’écart. La course au maintien en toile de fond.
Fessé à Leipzig, Cologne a pris un set sec (6-0) qui fait très mal, surtout pour une équipe normalement réputée pour sa qualité défensive. Un savoir-faire visiblement disparu au regard des 21 buts encaissés en neuf rencontres (2,33 buts encaissés par match) et aucun clean sheet en bandoulière. Retrouver un semblant d’assise défensive pour commencer la remontée espérée est le premier souci collectif de cet Effzeh au faible niveau offensif. Sinon, il reste les prières à la Cathédrale. Surtout avec le nouveau tollé enregistré avec l’élimination en Pokal à Kaiserlautern face à un adversaire pourtant prenable (3-2). Le sixième en 2.Buli a disputé devant 50 000 spectateurs un match de coupe alors que l’Effzeh a été décevant, trop timoré et à réaction (ne se réveillant que trop tard une fois mené 3-0). A voir leur réaction, les supporters (silencieux comme jamais) et l’entraîneur (désabusé) semblent ne plus avoir la force de soutenir ce groupe qui devra pourtant finir la saison. La rupture est proche.
Le choc psychologique fonctionne à plein pour les autres Bavarois. En s’imposant à domicile face à Wolfsbourg (3-2), ce qui n’avait rien d’évident, Augsbourg s’est donné un petit matelas de six points sur la zone rouge et le barragiste. On louera le sens tactique de Thorup qui a fait le choix fort d’une organisation en 4-2-3-1 (alors que la semaine dernière, son équipe avait évolué en 4-4-2), même si je ne peux m’empêcher que Maaßen n’a pas eu le temps suffisant pour mener à bien sa mission maintien. Pas de Pokal pour cause d’élimination dès le premier tour.
Toujours englué dans les profondeurs du classement, Cologne a forcément mal au crâne, surtout que les contenus de ses matchs sont quand même plutôt pauvres et décevants. Et que Baumgart est limité dans ses options par un effectif contraint (finances et transfert limité suite aux sanctions d’une politique de recrutement illégale). Au contraire, Augsbourg est sur une dynamique positive ces derniers temps (trois victoires, deux nuls). Thorup est manifestement un coach qu’il va être intéressant de suivre au regard de ses premiers pas en Bundesliga car sa prise de fonction est concluante. A confirmer contre un adversaire qui a la tête dans le sceau (d’eau de C.). Le visiteur sur sa lancée et tout en réussite.
Pronostic 1-2
TSG Hoffenheim – Bayer 04 Leverkusen
Le leader se déplace chez le sixième avec sept points d’avance.
Contre le cours du jeu, un Hoffenheim dominé mais très réaliste, avec une qualité de projection remarquable et un très bon gardien a signé une belle victoire à Stuttgart (2-3) et en même temps un gros coup dans un match attendu. C’est aussi la confirmation que ce TSG drivé de main de maître par l’architecte Matarazzo va jouer cette saison un rôle d’outsider qu’on ne lui prédisait pas initialement. Entre la carte jeune (titularisation de Bischof et Beier) et la profondeur de l’effectif à vocation offensive (Bülter et Bebou en joker, Berisha bizarrement cloué au banc et Kramaric blessé mais sur le chemin d’un proche retour à la compétition), ce TSG dispose d’arguments au long cours pour réaliser une saison de qualité. Et ce en dépits d’une défense qui ne m’inspire toujours pas confiance. L’élimination en Pokal à Dortmund (1-0) est plutôt logique, le TSG pouvant juste regretter un tirage au sort pas très clément.
Si le Bayer Leverkusen a dominé une vaillante équipe de Fribourg avec la mainmise sur le ballon pendant 70 minutes (les 20 dernières étant plus compliquées devant la pression croissante des Breisgauer), le Werkself aura eu besoin de s’employer face à un adversaire qui n’a jamais rien lâché et qui a tenté sa chance jusqu’au bout. Une victoire (2-1), la cinquième consécutive en Bundesliga, une place de leader renouvelée au moins pour une semaine et un très joli but d’un Wirtz étincelant : le bilan est au beau fixe pour Xabi Alonso et ses hommes. On le redit ce Bayer-là est taillé pour tenir la marée. Mercredi en Pokal, avec une équipe très remaniée par rapport au onze habituel et disposée en 4-2-3-1, le B04 est venu se qualifier à Sandhausen (2-5), septième de 3.Liga. Son équipe accrochée et bousculée jusqu’à l’heure de jeu, Xabi faisait appel à son banc et envoyait sur la pelouse l’artillerie lourde (Grimaldo, Frimpong, Xhaka, Wirtz) pour forcer la décision contre une équipe valeureuse.
A domicile, le bilan d’Hoffenheim est celui d’une équipe qui joue le maintien (une victoire, trois défaites) avec trois défaites concédées face à des adversaires engagés dans des compétitions européennes. Cependant, ce TSG a les qualités d’un coupeur de tête, semblant être capable de faire trébucher les ténors de cette Buli. Et quoi de mieux qu’un solide leader pour faire un coup d’éclat ? Car le Bayer affiche un bilan comptable de premier ordre (25 points pris sur 27 possibles, huit victoires, une nul – concédé à Munich contre le Bayern) et emballe son monde avec le football proposé. Toutes les séries sont faîtes pour s’arrêter.
Pronostic 1-3
Borussia Dortmund – FC Bayern München
Le premier Klassiker de la saison, le match tant attendu. Le quatrième accueille le second, deux points d’écart et un dernier titre toujours en travers de la gorge.
Dans un match spectaculaire qui l’a vu mené 2-0 dès la 24ème minute et 3-2 à la 68ème, Dortmund a ramené de Francfort un bon match nul (3-3), très plaisant à suivre. Une rareté ces derniers temps pour les suiveurs des Marsupiaux. Terzic a démarré avec un 4-2-3-1, des choix forts ou contraints dans sa composition de départ (Can et Nmecha forfaits, Brandt préservé sur le banc, Süle, Adeyemi et Haller remplaçants), un coup du sort à la demi-heure (blessure et sortie de Kobel à la 26e), un coaching engagé à la pause (sorties de Malen et Reyna pour Moukoko et Adeyemi) et qui s’avère payant (Mokoko buteur, Adeyemi passeur sur l’égalisation). La Pokal a confirmé cette impression avec une qualification à domicile face à Hoffenheim (1-0) après une première mi-temps de qualité.
En Buli, l’après-midi avait bien mal commencé pour le FC Bayern du côté de l’Allianz Arena (carton rouge d’entrée pour le capitaine Kimmich et une résistance acharnée de Damstadt pourtant réduit à 9) avant une seconde mi-temps historique puisque les Bavarois ont passé H-U-I-T buts en seconde période à des Lilies complètement dépassés. Une victoire qui permet au Bayern de rester dans les équipes de tête. En Pokal, énorme sensation avec l’élimination incroyable (2-1) mercredi du géant bavarois sur la pelouse du FC Sarrebruck, pensionnaire de 3.Liga où il occupe une quinzième place peu flatteuse. Malgré une énorme bavaroise, la magie de la Coupe a fonctionné à plein pour ce véritable exploit (première élimination du FCB contre un adversaire hiérarchiquement inférieur de deux divisions) : un stade chauffé à blanc, un gardien (Schrieber chaud bouillant), Kane en jogging vissé au banc toute la rencontre, entrée des autres stars pour la dernière demi-heure (Musiala, Coman, Gnabry) et un scénario « parfait » (ouverture du score par la Bayern et Neuer encaissant deux buts à la fin de la première mi-temps et au bout du temps additionnel – le dernier inscrit par un latéral gauche de 34 ans, Gaus). Enfin, la blessure au genou de de Ligt (sorti à la 25e) est venue encore assombrir une soirée cauchemar puisque le Néerlandais devrait être absent entre quatre et six semaines. Et pour ne rien gâcher, une belle brouille avec les supporters bavarois déçus du résultat et remontés par le fait que la majorité des joueurs ne sont venus les saluer en fin de rencontre à l’exception notable de Thomas Müller, Joshua Kimmich, Leroy Sané, Mathys Tel et Bouna Sarr – il était passé où le grand Manuel Neuer sur ce coup-là ?).
Ce Klassiker reste l’affiche entre les deux poids lourds de la Bundesliga et fait saliver à l’avance. Pourquoi ? Parce qu’une nouvelle fois, Dortmund y croit ! Depuis la claque reçue en Ligue des Champions, Terzic a fait des choix forts dans ses compositions et ça semble fonctionner. Si le BVB gagne plutôt ses matchs de Buli ces derniers temps (quatre victoires, un nul), le jeu produit reste globalement décevant. Sauf depuis trois matchs (LDC, Buli, Pokal) et la victoire arrachée à Newcastle (0-1). Alors déclic ou épiphénomène ? Le Klassiker arrive à point pour jouer son rôle de révélateur. En face, c’est un Bayern blessé qui va se présenter au Westfalenstadion et ça, ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle. Déjà, vexé par son élimination en Pokal, le FCB se doit de réagir vite et fort. Question de standing. Et puis au sens propre puisque le bloc défensif est décimé par les blessures (rechute de de Ligt de nouveau blessé au même genou, Upamecano, Guerreiro, Goretzka convalescents, incertains et de toute façon en manque de rythme, Kimmich suspendu – on en reparle du génie qui a validé le prêt de Stanisic au B04…). En étant optimiste, en prenant des risques et en raclant les fonds de tiroir (c’est selon ou les trois à la fois), la ligne de quatre alignée en défense pourrait ressembler à Mazraoui-Upamecano-Kim-Davies, avec au milieu un double pivot composé de Laimer-Goretzka.
Si Terzic a une nouvelle occasion de montrer qu’il a l’étoffe technique pour entraîner un club de la dimension de Dortmund, son onze de départ doit créer le doute d’entrée chez des Bavarois forcément touchés (par exemple, en ouvrant le score, en les agressant dans le respect des règles bien entendu, avec un engagement total et de chaque instant puisque le BVB a l’avantage de la profondeur de banc) sans toutefois réveiller le monstre. Car je pense le Bayern supérieur collectivement et blessé dans son orgueil de champion capable d’une réaction forte et violente. Voir très violente. Quelque part, c’est Dortmund qui a la clef de ce match. Si c’est l’habituel serial looser qui joue, la cause est entendue. Par contre, Sarrebruck (organisée en 5-4-1) a montré qu’une équipe déterminée, avec un plan de jeu clair et appliqué, l’exploit restait possible. Car battre le Bayern sur la scène domestique reste de toute façon un exploit.
Harry Kane, buteur. Deux équipes aujourd’hui encore invaincues. Match serré, le BVB craquant encore mentalement en fin de match.
Pronostic 2-3
VfL Wolfsburg – SV Werder Bremen
Le neuvième accueille le douzième, trois points d’écart. Rendez-vous des hommes en vert.
Wolfsbourg a été croqué à Augsbourg après un match à rebondissement (3-2). Une nouvelle défaite, la troisième consécutive en Buli, qui fait rentrer les Loups dans le rang en championnat et interroge sur sa capacité à lutter pour une qualification européenne. La Coupe étant le chemin le plus rapide pour voir l’Europe, pas forcément un mauvais calcul pour la bande à Kovac que de revêtir son habit d’équipe de coupe car en Pokal, le VfL avec une équipe mixte et un bel investissement collectif en défense s’est offert une victoire de prestige en envoyant au tapis Leipzig, double tenant du titre (1-0).
Le Werder Brême a sorti le match qu’il fallait en battant un Union Berlin perdu (2-0). L’urgence était de prendre des points pour s’éviter un mal de crâne, c’est chose faite. Une victoire signifiante dans la course au maintien et qui va donner un peu d’oxygène à un club qui en a besoin. Son directeur Baumann a annoncé son départ cet été à la fin de son contrat. Ça sent la fin d’un cycle. Pas de Pokal pour cause d’élimination dès le premier tour.
C’est une période compliquée en ce moment pour Wolfsbourg. Le Werder Brême est sur courant alternatif et reste sous pression quasiment permanente. Une de ces deux équipes a besoin d’enchaîner pour retrouver de la confiance. Les Loups paraissent plus consistants.
Pronostic 2-1
1. FC Heidenheim 1846 – VfB Stuttgart
Derby souabe pour clôturer un week-end de Bundesliga : le troisième s’invite chez le treizième, 14 points d’écart.
Trop fiable défensivement sur corner (les deux buts encaissés sur un coup de pied de coin), Heidenheim a perdu à Mönchengladbach (2-1) alors qu’il y avait possibilité de repartir avec quelque chose de ce déplacement en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. La Pokal offrait aux protégés de Schmidt une revanche contre le même adversaire, dans le même stade : sans plus de réussite avec une élimination logique (3-1) après avoir été mené de trois buts dont le premier encaissé après un corner.
Avec une défaite à domicile (la seconde de la saison et la première à domicile de l’ère Hoeneß) face à un Hoffenheim hyperréaliste (2-3), Stuttgart a confirmé qu’il y avait bien un VfB avec Guirassy et un autre VfB sans Guirassy. Mardi, la réception victorieuse de l’Union Berlin en Pokal (1-0, but de Undav) a permis de ne pas cogiter trop longtemps.
Pris dans une série en cours de trois défaites successives, Heidenheim veut profiter de recevoir dans son stade de la Voith-Arena pour casser cette mauvaise passe. Avec maintenant seulement deux points d’avance sur la zone rouge, le promu a dilapidé son petit matelas de points et doit réagir. Stuttgart, battu lors de la dernière journée, occupe désormais la troisième place et fera le court déplacement avec l’objectif des trois points pour continuer à s’inviter à la table des cadors. La suprématie locale devrait apporter le piment nécessaire à une rencontre riche en buts.
Pronostic 2-4
Merci Rwano. Moukoko, c’est la prochaine pépite de Dortmund?
Et d’ailleurs, comment Dortmund a pu avoir dans ses effectifs les jeunes Anglais Sancho ou Bellingham?
Dans la continuité du passage de Mislintat il y a quelques saisons à Dortmund, le BVB a continué à scouter les très jeunes, les fameuses pépites.
Pourquoi les Anglais ? Je dirai que c’est surtout parce que les Anglais (sélections jeunes – les Mount, James, Rice, Foden…- et clubs, ces derniers achètant à tour de bras les jeunes dans le monde entier, regarde le parcours de Seko Fofana, Dembélé, Alvarez…) performent en catégorie jeune sur les dernières années, ils ont de très bons éléments et Dortmund a sorti le chéquier sur de très jeunes joueurs.
Exemple avec Bellingham acheté 30 M€ à 17 ans, sans référence. Il faut avoir une bonne cellule de recrutement et être capable d’encaisser un éventuel raté dans ce type de politique.
Là, c’est le bingo. Il a performé sous le tricot jaune et noir.
Vendu 100+23 M€ (je crois) au Real Madrid, qui aujourd’hui est très content.
J’y vois surtout des opérations sportives ET financières car on sait que les clubs de PL sont capables de faire n’importe quoi pour avoir un anglais potable dans leur effectif.
Donc Dortmund a eu une politique très fine en achetant les joyaux anglais les plus prometteurs, sachant que leur potentiel revente avec plus-value était quasi assuré à condition d’être exposé.
Enfin, c’est mon interprétation.
Ah oui, 30 millions pour un Bellingham mineur, je l’ignorais.
Pas gagné, vu qu’il ne joue que des bouts de matchs, je le sens plutôt sur le départ.
Après, il a prolongé l’hiver dernier donc il est sous contrat et le BVB demandera un gros billet pour un joueur de son âge
Haller est sur le banc, un des deux pourrait bouger cet hiver en cas de belle offre (PL, AS…).
Avant d’avoir un avis tranché et affirmé, j’aimerai le voir sur une demi-saison minimum dans un championnat senior dans un rôle de titulaire.
A Cologne par exemple..Histoire de boucler la boucle avec les échanges avec Alexandre.
Mais je doute qu’il veuille aller là-bas et le BVB ne fera pas de cadeau
Ah, j’ai regardé Kaiserslautern-Cologne. Et je n’ai pas trouvé les Rhénans si mauvais que cela, stériles plutôt. Et ils ont ma foi plus « offert » la qualif qu’ils ne l’ont subie, Kaiserslautern n’était intrinsèquement pas au-dessus en tout cas.
Certes très loin d’être d’un niveau extravagant, possiblement limite..mais j’ai tout de même vu un minimum syndical de qualité, leur cause n’est pas absolument désespérée.
J’ai probablement la dent dure avec l’Effzeh car j’attends beaucoup plus de ce club que je souhaite revoir dans le haut de l’affiche. Ses supporters le méritent et cela rafraîchirait le casting des équipes du haut de tableau.
D’un point de vue plus factuel, je considère qu’une équipe de Buli face à un représentant de 2.Buli est un favori logique, fût ce un match de Pokal à l’extérieur.
Or, Cologne est mené 3-0 à l’heure de jeu en ayant le monopole du ballon (72% de possession) et ne tirant que 4 fois dans le cadre. Donc oui, je les trouve décevant.
A l’image de leur performance offensive en championnat : 7 petits buts en 9 matchs, plus mauvaise attaque et nous sommes en Buli, pas en Serie A…
Et même si Kaiserlautern est plutôt pas mal cette saison (6ème), avec 21 buts encaissés, c’est la quatrième plus mauvaise défense du championnat.
C’est récurrent, il n’y a pas d’attaquant fiable et régulier dans la performance au sein de l’effectif. La saison dernière déjà, les milieux offensifs Kainz et Maina, en réussite, ont caché la misère de la ligne offensive.
Petite revue d’effectif de la ligne d’attaque.
Selke ne m’a jamais emballé et serait mieux en remplaçant entrant dans le dernier quart d’heure.
Waldschmidt prêté est en quête de confiance et à 27 ans, il met du temps à confirmer les espoirs entrevus du côte de Fribourg il y a quelques saisons.
Uth lui sait jouer mais revient d’une longue blessure et à 32 ans, sa carrière est plutôt derrière lui.
Tigges et Adamyan, c’est sympa en 2.Buli voir en 3.Liga mais en Buli, c’est beaucoup trop juste pour être titulaire.
Et Dietez normalement, c’est pour jouer avec l’équipe II.
Je dirai trop d’attaquants moyens. En 2.Buli, tu peux trouver au moins aussi bon/mauvais, plus jeune et moins cher.
Cologne paie ses déboires financiers passés.
A l’intersaison, tu perds tes 2 meilleurs joueurs (Hector, Skhiri parti libre) sans contrepartie financière.
J’espère sincèrement que tu aies raison et que leur cause soit récompensée d’un nouveau maintien.
En tout cas, merci pour tes retours, je te souhaite une bonne saison.
à bientôt
Ah, en plus tu assures le service après-vente, super.
Dent dure? Non, ça ne me choque pas. A dire vrai j’aurais été incapable de tous ces détails (merci, au passage), mais avec un brin plus de rigueur derrière, et surtout de présence devant, un peu plus de réussite aussi (laquelle les a boudés à Kaiserslautern) : ça doit pouvoir se sauver, les fondamentaux ne m’ont vraiment pas paru si mauvais et les joueurs semblaient toujours derrière leur coach.
J’ai cru comprendre qu’ils n’avaient pas les mains libres rayon transferts?? Si oui, c’est vrai que ça paraît « un peu » juste en attaque, un ou deux renforts y feraient du bien.
Bien vu pour Darmstadt-Bochum. Du côté de Mayence, il y a aussi eu l’affaire El Ghazi pour plomber la vie du club cette semaine. Mis à pied le week-end dernier après des propos à la limite de l’illégalité sur les réseaux sociaux au sujet de la guerre à Gaza, le Néerlandais s’était engagé à faire profil bas et n’a rien trouver mieux que de récidiver en cours de semaine, affirmant en ligne qu’il ne regrettait rien de ses écrits passés. Après consultation avec ses services juridiques, le club a licencié El Ghazi ce vendredi.
Quid du retour de Neuer?
Il est bon Victor Boniface, l’ancien de l’Union saint-gilloise.