Sparta – Slavia : derby pragois électrique dans la course au titre

Un Sparta leader et en pleine forme affronte un Slavia malade et en manque de résultats. C’est la principale équation du 305^e derby des « S » pragois, qui pourrait donner une indication sur la fin de saison.

En gagnant sur le terrain de Pardubice dimanche dernier (2-0), le Sparta Prague a gagné bien plus que trois points. Car en profitant du match nul du Slavia (1-1 sur le terrain de Mladá Boleslav (1-1), les Spartiates ont pris les commandes du championnat, deux points devant son éternel rival. C’est tout sauf une surprise quand on connaît la dynamique des clubs ces derniers temps. Après 11 journées disputées au printemps, le Sparta compte 10 victoires et un match nul. Le Slavia, quant à lui, n’a gagné que sept rencontres, pour trois nuls et une défaite. Un rythme honorable mais trop faible pour prétendre diriger la fusée du championnat tchèque qui file à toute vitesse.

Dans une course au titre effrénée de laquelle le Viktoria Plzeň semble être exclu malgré un automne radieux (premiers à la trêve avec une seule défaite en 15 journées, mais seulement septième meilleure équipe depuis la reprise et déjà relégué à sept points du Sparta), le vieux duel des « S » pragois est plus que jamais sur le devant de la scène.

Retrouver les bonnes vieilles habitudes

Ce 305^e derby entre les deux plus grands clubs du pays aura une saveur particulière. Pour commencer, le Sparta voudra laver son honneur, lui qui a été balayé 4-0 au match aller. Mais surtout, c’est la première fois depuis 15 ans que les deux équipes se disputent la première place du championnat au moment de s’affronter. Une éternité dans un championnat que le Sparta s’est longtemps habitué à dominer, mais qu’il n’a pas remporté depuis 2014.

En pleine forme, les Letenšti seront les favoris de cette confrontation. Un statut qu’ils n’ont pas porté depuis longtemps face au Slavia, qui enfile les titres comme des perles ces derniers temps : quatre fois champion lors des six dernières saisons, et toujours à l’une des deux premières places. Mais la machine des Sešívaní semble grippée ces derniers temps, au sens figuré comme au sens propre : une épidémie touche le Slavia depuis plus d’une semaine et le coach Jindřich Trpišovský est obligé de bricoler pour aligner un onze compétitif. L’entraînement de jeudi s’est même déroulé avec tout juste 13 joueurs valides.

Chez le Slavia, l’heure n’est toutefois pas à la panique. Avant un entraînement ouvert au public hier, leur entraîneur a signé une prolongation de son contrat pour trois années supplémentaires. Tout un symbole pour un homme qui est en poste depuis plus de cinq ans. S’il reste jusqu’à la fin de son bail, il deviendra l’entraîneur tchèque à la longévité la plus longue de l’histoire du championnat. Trois ans, c’est long, mais le Slavia mise sur la continuité et veut montrer son unité pour reprendre la première place du classement. Pour Trpišovský, le match de ce soir sera une première : depuis qu’il est en poste au Slavia, il n’a jamais disputé un derby dans la position du moins bien classé. Une statistique qui en dit long sur la domination récente des Sešívaní en championnat.

Le Sparta se rebiffe

Une domination qui s’effrite, en témoignent les quatre dernières sorties à l’extérieur sans victoire. Si le Slavia est intraitable à domicile (13 victoires en autant de rencontres, 50 buts marqués pour seulement six encaissés), il voyage moins bien depuis quelque temps et serait bien inspiré de retrouver le chemin de la victoire sur la pelouse de son plus grand rival.

Ce ne sera pas une mince affaire car le Sparta a repris du poil de la bête. C’est avec le plein de confiance qu’il recevra le Slavia. Outre leur première place en championnat, les Spartiates semblent avoir vaincu le signe indien et s’être remis à rivaliser dans les derbies pragois. Ils ont remporté trois des cinq dernières confrontations (pour deux défaites) et ont définitivement tiré un trait sur la terrible série de 14 matches sans victoires contre le Slavia (cinq ans de disette).

Mais quel que soit le vainqueur ce soir, la messe ne sera pas dite. Il restera trois journées de championnat pendant la phase régulière et surtout cinq matches de play-offs pour inverser la tendance. Des play-offs pendant lesquels un nouveau derby aura lieu, puisque les six premiers du championnat s’affronteront en un mini-championnat. Et pour ceux qui craindraient un manque de derbies, ils peuvent prendre rendez-vous pour le 3 mai : le Slavia et le Sparta s’affronteront en finale de la Coupe de République tchèque. Une affiche inédite à ce niveau de la compétition depuis 2002. Le Slavia l’avait alors emporté 2-1.