Allemagne de l’Est, 1986. La vie des autres pour de vrai, partout et tout le temps. Le crépuscule d’un Erich Honecker à bout de souffle, dressé contre le vent nouveau de la perestroïka, terrifié par le mécontentement qui sourd après 10 ans de stagnation économique et par l’impuissance de son régime à y remédier. Un quotidien gris, lugubre, sans espoir.
Côté ballon rond, ça ne va guère mieux. L’âge d’or des années 1970 est fini et la RDA a perdu le contact avec l’élite européenne. L’équipe nationale a bien montré un frémissement, à la lutte jusqu’au bout avec la Bulgarie et la France pour une place au Mundial mexicain, mais les clubs sont en crise. Les grands noms de la décennie précédente, Dynamo Dresde, Carl Zeiss Iéna et FC Magdebourg, ne font plus peur à personne.
Le malaise a un nom : Erich Mielke, le tout-puissant ministre de la Sécurité de l’État – la Stasi, tentaculaire et impitoyable. Grand amateur de sport, il est aussi le président de la Sportvereinigung Dynamo, l’association sportive du ministère dont dépendent administrativement les Dynamo de Dresde et de Berlin. Mielke a décidé que Berlin-Est, vitrine de la réussite socialiste, devait aussi être celle du football. Nombre d’espoirs et de bons joueurs se voient donc “délégués” au Berliner FC Dynamo sans discussion, les médias (tous) officiels savent se garder de toute critique, et le corps arbitral comprend son devoir sans même que le camarade ministre ait à hausser le sourcil. Le BFC établit un pouvoir absolu sur l’Oberliga des années 1980 (10 titres d’affilée au total), assorti d’une vénéneuse réputation qui ne le quittera jamais.
Pendant ce temps, un autre second couteau s’est lui aussi fait une place au soleil dans cette ère nouvelle. Le Lokomotive Leipzig, inconstante équipe de coupe des années 1970, est devenu un habitué de l’Europe, régulier et solide, qui atteindra même la finale de la C2 1986-87 (0-1 face à l’Ajax) après avoir écarté le grand Bordeaux de l’ère Bez-Jacquet-Giresse. Ce 22 mars 1986, le Lok, quatrième, reçoit le Dynamo, leader, pour le match de la dernière chance. Avec six points de retard (victoire à deux points) et neuf rencontres à disputer, il lui faut gagner pour conserver un espoir de titre. L’ambiance est tendue, le contexte est lourd. C’est la période de la célèbre foire de Leipzig, avec ses visiteurs venus du monde entier : pas le moment de montrer que les hooligans existent aussi au paradis des travailleurs. Trois jours plus tôt, l’autre Dynamo, celui de Dresde, a vécu une invraisemblable élimination en C2 contre le Bayer Uerdingen, battu 7-3 en RFA alors qu’il menait 3-1 à la mi-temps. Son attaquant Frank Lippmann en a profité pour passer à l’Ouest malgré la surveillance de la Stasi. Pas le moment non plus d’agacer Erich Mielke.
Dès la deuxième minute, Olaf Marschall ouvre la marque pour le Lok. Le Dynamo n’est pas à la fête, on se rend coup pour coup, parfois littéralement : Matthias Liebers, le 10 du Lok, y récolte un jaune. L’arbitre est Bernd Stumpf, d’Iéna, un pur et dur de la lutte finale qui a brièvement été indicateur de la Stasi pendant son service militaire. En 1975, il a eu la peau du chef de la commission d’arbitrage de son district après l’avoir dénoncé pour s’être fait envoyer 20 sifflets de l’Ouest.(1) Avec lui, la réaction ne passera pas. On joue depuis 80 minutes et le Lok mène toujours 1-0 quand le Dynamo obtient un bon coup franc sur lequel Liebers sort du mur avant le tir. Pour le peuple et pour le Parti, doit penser Stumpf en dégainant prestement un rouge plus que sévère sous une bronca colossale. À dix contre onze, le Lok appuyé par son public résiste comme il peut. Une minute de temps additionnel, deux, trois, quatre… d’où viennent-elles donc, à une époque où ça ne se fait nulle part en Europe ? Un dernier ballon dans la boîte et Michael Schulz, le milieu du Dynamo, s’écroule au contact de Hans Richter du Lok. Personne n’y a rien vu d’irrégulier mais Stumpf n’hésite pas un instant : penalty. À son micro, Wolfgang Hempel, la grande voix du foot à la radio est-allemande, en perd sa légendaire impassibilité : “Das darf doch nicht wahr sein!”(2) Frank Pastor, l’attaquant du Dynamo, transforme sans se poser de questions, Stumpf siffle illico la fin du match, et tout le monde se rue aux vestiaires pour échapper aux quelques douzaines d’ultras en furie qui envahissent le terrain. La Volkspolizei doit donner du bâton pour rétablir l’ordre et étouffe sans ménagement la nouvelle des incidents.
On n’a encore rien vu. Le ressentiment qui couvait depuis longtemps contre le Dynamo explose dans tout le pays. Les pétitions de supporters excédés affluent sur les bureaux du secrétaire aux Sports du Parti, Egon Krenz, et d’Erich Honecker en personne. Aussi courageux de la part des signataires, sous un régime où une blague malvenue sur le retard des trains peut vous mettre dans celui pour le Haftarbeitslager(3) le plus proche, que préoccupant pour le pouvoir. La fronde menace au sein du Parti même : un responsable du district de Leipzig câble au Comité Central à Berlin que “même chez les camarades existe une colère justifiée… l’arbitre Stumpf, par ses décisions, a conforté l’opinion largement répandue selon laquelle le BFC est favorisé pour le titre.”(4) Il va jusqu’à faire état de “nombreux commentaires sur tout ce que les équipes du Dynamo peuvent se permettre, y compris pour certains joueurs de trahir la RDA.” L’allusion à Frank Lippmann est le mot de trop pour Erich Mielke qui lâche un coup de semonce : “Dois-je rappeler combien de personnes du district de Leipzig ont déjà trahi la RDA ?”(1)
Trop dangereux de continuer : supporters et camarades rentrent chez eux en se convainquant mutuellement – qui sait qui pourrait dénoncer qui ? – que rien de ce qu’ils ont vu n’a jamais existé. Mais l’affaire n’est pas finie au Comité Central où la “question du football” est devenue politique et appelle une réponse visible. Le 27 mars, cinq jours après le match, Egon Krenz suspend indéfiniment Bernd Stumpf et deux fonctionnaires de la Fédération venus à sa défense.(5) Stumpf en appelle à Erich Honecker le 31, dans une lettre qu’il vient lui-même déposer au siège du Comité Central. Le secrétaire général du Parti, conscient du risque d’extension du courroux populaire à des sujets bien moins anodins, confirme la suspension le 3 avril. C’est la fin de sa carrière d’arbitre pour Stumpf, à 45 ans.
À l’Est comme à l’Ouest, la recette est la même : une fois les fusibles remplacés, la vie continue comme avant. Malgré un net fléchissement en fin de saison, le Dynamo sera sacré champion 1985-86 avec deux points d’avance sur le Lok.(6) Sous l’aile de son protecteur jusqu’à la fin de la RDA, il continuera à accumuler les titres en Oberliga et à ne pas exister en Europe où il faut se battre à armes égales. Egon Krenz succèdera brièvement à Erich Honecker, fera quatre ans de prison en Allemagne unifiée après un procès controversé, et chante aujourd’hui les louanges de Vladimir Poutine depuis sa retraite sur la côte baltique. Bernd Stumpf, lui, saura profiter de la dissolution de l’autorité qui l’a suspendu et reprendra du service à la commission d’arbitrage de la NOFV, la ligue de football du nord-est qui couvre le territoire de l’ex-RDA. Décision politique, là aussi, de le laisser revenir au nom de l’unité nationale ? Pas entièrement. En 2000, quelqu’un exhumera des archives de la télévision est-allemande des images qui, décortiquées au magnétoscope(7), montrent une brève mais solide poussette de Hans Richter sur Michael Schulz. Il y avait bien penalty à Leipzig ce jour-là.
DDR-Oberliga 1985-86, 18ème journée (sur 26)
Samedi 22 mars 1986 à 15 heures, Bruno-Plache-Stadion, Leipzig
1.FC Lokomotive Leipzig (4-3-3) : René Müller – Frank Baum, Ronald Kreer, Torsten Kracht, Uwe Zötzsche – Matthias Lindner (Lutz Moldt, 76ème), Matthias Liebers, Uwe Bredow – Olaf Marschall, Hans Richter, Dieter Kühn (Hans-Jörg Leitzke, 63ème).
Entraîneur : Hans-Ulrich Thomale.
BFC Dynamo (4-3-3) : Bodo Rudwaleit – Frank Rohde, Waldemar Ksienzyk, Bernd Schulz, Heiko Brestrich – Norbert Trieloff (Frank Terletzki, 76ème), Michael Schulz, Christian Backs (Eike Küttner, 74ème) – Frank Pastor, Rainer Ernst, Andreas Thom.
Entraîneur : Jürgen Bogs.
13.000 spectateurs (à guichets fermés, capacité restreinte pour ce match à risques). Arbitre : Bernd Stumpf.
Buts : Marschall (2e) pour le Lok, Pastor (90e + 4, pen.) pour le Dynamo.
g.g.g. pour Pinte de Foot
Bibliographie et notes :
- Article de fond du Berliner Tagesspiegel, 20 mars 2006 :
2. “Ça ne peut absolument pas être vrai !”
3. “Camp de travail pénal”, appellation officielle du Goulag sauce Stasi.
4. Article de fond de Die Zeit, 10 août 2000 :
5. La FIFA, d’ordinaire si sourcilleuse sur l’ingérence du pouvoir politique dans les affaires sportives, ne pipera mot.
6. Compte tenu de la différence de buts, et toutes choses égales par ailleurs, le Lok aurait dû gagner par trois buts d’écart le 22 mars pour être champion.
7. Les images, commentées par Bernd Stumpf lui-même :
https://www.youtube.com/watch?v=E9hnxMLWfV8
Allemagne de l’Est
1986
Çà me fait drôlement penser à ce chef d’oeuvre du cinéma allemand
Rien à voir avec Tchernobyl, non
Mais à la maman dans « Good Bye, Lenin »
Arf, chui bourré
Si la maman sortait de son coma aujourd’hui, elle aurait du mal avec la BL où le seul club de l’ex-RDA est l’Union Berlin. Le gros des troupes est en Regionalliga Nordost (D4) et la maman pourrait se demander à raison « nord-est de quoi exactement ? »
Olaf Marschall débarqua en Autriche , à l’Admira Wacker, à l’été 90 et y resta 3 saisons (7, 14 et 19 buts en championnat). Il repartit ensuite à Dresde avec l’entraîneur Sigfried Held.
Huit saisons à Kaiserslautern après ça ; il a donc été coéquipier du Snake juste après le titre de 1998. 4 sélections en équipe de RDA, 13 en équipe d’Allemagne unifiée. Pas Ulf Kirsten, mais très correct tout de même.
Et lorsqu’il arrive en Autriche, Marschall croise sur les terrains un certain Oliver Bierhoff.
« Berlin-Est, vitrine de la réussite socialiste »
J’ai ri
Rira bien qui rira le dernier…
Muchas gracias. Pas grand chose à dire, je ne connais pas assez le foot est-allemand et même le contexte politique. Je n’ai que de vagues souvenirs des matches de la RDA contre les Bleus et ceux de Leipzig contre les Girondins. Des pénibles, sans génie. Mais des pénibles quand même 😉
Pénibles, le mot est bien choisi. J’ai écrit il y a longtemps un Top 10 des bêtes noires de l’équipe de France que je soumettrai sans doute un de ces jours après toilettage (l’Argentine et l’Uruguay ont besoin de mises à jour). La RDA en est une, et une belle : une seule victoire en 6 matchs officiels (aucun amical) et toujours la grosse galère au Zentralstadion où « ils » recevaient systématiquement leurs gros adversaires.
Pour le cinéma allemand : un chef-d’œuvre du jeune réalisateur Florian Henckel von Donnersmarck, « Das Leben der Anderen », « la Vie des autres » avec Ulrich Mühe, Sebastian Koch, Martina Gedeck.
Allemagne de l’Est : début des années 1980, un écrivain et sa femme sont mis sous écoute par la Stasi. L’agent chargé des écoutes est fasciné par les discussions qu’il entend.
Une mise en scène magistrale et maîtrisée et un jeu d’acteurs de très haut niveau.
Avis partagé en première ligne de l’article ! 🙂
Merci g-g-g, article vraiment sympa ! L’équipe nationale de la RDA avait la réputation d’être une sélection difficile à manoeuvrer, rugueuse, physique, bref très germanique dans son style ; souvent bien placée pour jouer une qualification et qui n’a jamais été vraiment surclassée d’un point de vue comptable dans les défaites.
Je le redis mais si un jour vous visitez Leipzig comme j’ai pu le faire, allez visiter le musée de la Stasi : ce sont les anciens locaux de la Stasi de Leipzig, gardés dans le même état depuis 1989 et transformés en musée. L’entrée est gratuite, il faut juste payer 5 euros pour le guide audio 😉
Ils organisent des visites guidées pour les politiciens français nostalgiques ?
Y a peut-être un forfait spécial pour ceux qui regrettent le temps de la délation, de la surveillance et des réseaux d’informateurs 😗
À qui pensais-tu par exemple ?
Pour avoir refondu de (RD)A à Z la page Wikipédia de l’équipe de la DDR il y à plusieurs années, je me souviens qu’elle n’a effectivement jamais pris de gros cartons, sauf à ses débuts.
T’es-tu vu opposer des résistances particulières, en proposant tes services à Wikipedia?
Un truc qui m’a jadis marqué : impossible de faire valoir des dizaines d’archives concordantes sur un fait..tandis que des trucs jamais sourcés passaient café crème ; ma religion fut aussitôt faite sur ce média. Il est vrai que le sujet était d’un registre intouchable, pas grave.
Et cette page que tu as revue de A à Z : c’est celle en français ou en allemand?
C’est celle en français ; je lis correctement l’allemand, ne le parle plus assez pour prétendre présenter quelque sujet à qui que ce soit, et n’ai jamais écrit quoi que ce soit de professionnel qui ne mérite moult corrections.
La seule résistance que je me suis jamais vu opposer concernait un sujet loin du foot : le moteur F Renault que je connais pour avoir brièvement travaillé dessus. J’en avais refait l’historique dans le style de celui des moteurs Douvrin et PRV, pages également revues par mézigue, et je me suis vu refuser la refonte en bloc pour une question de style, bien que mes faits soient plus précis. Allez savoir…
D’ailleurs, en lisant ton histoire sur le fugitif, ça m’a rappelé que j’en avais vu un jouer quand j’étais gamin. Norbert Nachtweih avec Cannes. Une belle carrière à l’Ouest. L’Eintracht et le Bayern evidemment.
Il n’a que des sélections espoir avec la RDA et à cette époque, ça t’empêchait de jouer pour un autre pays
C’est le cas de Raul Vicente Amarilla ou un peu plus tard de Nayim qui ne purent jouer pour le Paraguay ou le Maroc en senior, après avoir joué avec l’Espagne en espoir. Par contre, Norbert Nachtweih aurait il pu jouer pour la RFA s’il n’avait connu de sélections espoir avec la RDA? J’imagine que oui malgré sa désertion.
Nachtweih, c’était un très bon 8 qui était passé à l’Ouest en 1976 ou 77 à l’occasion d’un match de la RDA Espoirs en compagnie de son coéquipier Jürgen Pahlavis, le gardien du Chemie Halle. Après la suspension de 14 mois obligatoire à l’époque pour les transfuges, les deux avaient atterri à l’Eintracht Francfort et étaient devenus des piliers de l’équipe vainqueur de la C3 1979-80. Je me rends d’ailleurs compte que j’oublie régulièrement Pahl quand je pense aux meilleurs gardiens est-allemands, comme discuté plus haut. À son passage à l’Ouest, il était le successeur désigné de Cory, devant Grapenthin qui a finalement pris les gants dans la cage nationale. Pahl a toujours compté parmi les meilleurs gardiens de la Bundesliga à une époque où elle n’était pas en manque de talents (Pfaff, Schumacher, Hellström, “Der Adler” Bernd Franke, Burdenski du Werder, Kargus du HSV puis Nuremberg… du beau monde). Ça vous place le bonhomme.
Quel est ce #@#&# d’autocorrecteur d’iPad qui a envoyé Pahl chez le shah d’Iran ? Fusillez-moi ça.
Bonjour à tous.
Grand lecteur du site web de SoFoot depuis 2007 sans jamais y participer et ex-abonné de leur magazine. J’ai lâché avec leur nouveau site et le fait que de nombreux forumeurs ont disparu alors qu’ils étaient souvent plus intéressants à lire que les journalistes. Je lis votre site depuis le début et j’ai décidé de m’y connecter contrairement à SoFoot.
Une question sur le sujet est-allemand: est-ce vrai que le Dynamo Berlin jouait dans le stade de l’Union plus petit lors des matches de Coupes d’Europe (le régime ayant peur de contestation contre lui ou de soutien aux clubs visiteurs)?
Par ailleurs, la RDA a gagné les JO de 76 contre la Pologne, tenante du titre avec Deyna et Cie, ce qui a valu le limogeage de Kazimierz Górski (très grand entraîneur oublié).
WelcomeonHUFC !
Kazimierz Górski, on le verra sur p2f le 12 février, je crois. La RDA olympique 1976 était l’équipe A, comme d’usage pour les “amateurs d’État” (ben voyons) des pays de l’Est. Elle avait passé un 4-0 bien propre aux Espoirs français (avec entre autres Olivier Rouyer) en quarts.
Super! Oui des « amateurs ». Je me rappelle du jeune Iwan du Wisła qui était la star à venir, a été sélectionné pour le Mondial 78 et qui gagnait une trentaine de fois le salaire d’un ouvrier en Pologne et qui a été blanchi après avoir renversé un cycliste en étant totalement bourré… Les footballeurs étaient bien payé et protégés contrairement aux citoyens lambda. Pour Kazimierz Górski, du fait de la médaille d’or en 72 et la 3e place au WM 74, il avait pour devoir de gagner de nouveau les JO et comme il fut seulement finaliste… J’ai un bouquin sur l’équipe sous KG (mais ne lisant pas le polonais…) et une BD sur 74 (en polonais aussi).
J’ai oublié de répondre à ta question sur le Dynamo. Ils ne jouaient pas leurs matchs de Coupe d’Europe à l’ « Alte Försterei » de l’Union mais au « Stadion der Weltjugend », démoli depuis, qui n’avait pas de club résident (il servait à l’athlétisme et aux réunions de masse). Ce n’était pas pour des raisons politiques mais simplement parce que le SdW, avec ses 50000 places, était beaucoup plus grand que le « Sportforum Höhenschönhausen » d’environ 25000 places (12400 aujourd’hui) où jouait (et joue toujours) d’ordinaire le Dynamo et qui n’avait pas d’éclairage artificiel. Pour l’anecdote, le terrain de l’ex-SdW, à deux pas de la Porte de Brandebourg, est maintenant occupé par le nouveau siège du BND, la DGSE allemande.
OK. Merci. J’ai toujours pensé que c’était dans un stade plus petit comme quoi je me suis planté pendant longtemps sur le sujet.
Piske ça cause Bochie & Cie par ici…
Aujourd’hui, entre deux séances de magie, je consulte mon téléphone et je vois la date : 27 janvier. Et je me dis : « ‘Tain ! Quoi c’est qu’il s’est passé le 27 janvier ? Y a eu un truc, mais je trouve plus. C’est pas la mort de Louis XVI et de Lénine, ça c’est le 21. Mais le 27… »
Bref, je passe à autre chose.
Arrive la fin de la journée, sur un dernier et ultime « Bon week-end » martial, me voilà dans mon pot de yaourt. Et je mets le contact, France Musique, et là, le déclic. L’ouverture des Noces de Figaro. Mais oui ! me dis-je : naissance de Mozart le 27 janvier 1756. Et, immédiatement, comme quoi le cerveau fait parfois des raccourcis bizarroïdes : libération du camp d’Auschwitz par l’Armée Rouge (grande et glorieuse !) le 27 janvier 1945. Bien sûr.
Excellente découverte, merci.
Enfin trouvé le temps de lire cet article qui me titillait depuis longtemps..en écoutant de ce Perturbator me-suggéré par Pig Bénis (j’aime bien, merci! – NB : ç’eût mieux sonné avec l’avant-gardisme et le bruitisme en cours alors à Berlin-Ouest, mais peu importe 🙂 ). Et c’est remarquable!
J’ai plein de questions, je repasse demain..mais où diable as-tu trouvé cette histoire? La presse allemande réunifiée l’a ressortie des placards, et sais-tu à partir de quand?
J’en avais entendu parler entre les lignes à l’époque, quand je lisais déjà le Kicker toutes les semaines. Eux n’avaient que des bribes de renseignements, mais on savait qu’il s’était passé quelque chose. Je suis retombé dessus en refaisant la page Wikipédia FR du Lok Leipzig et me suis promis d’approfondir l’affaire un jour. Je ne savais pas qu’elle était montée jusqu’à Honecker, merci p2f de me l’avoir fait apprendre !
Allez, déjà une question de fond tout de même (à zapper si déjà abordée en commentaires – que je n’ai pas encore lus), je te cite : « Mielke a décidé que Berlin-Est, vitrine de la réussite socialiste, devait aussi être celle du football. »
Par effet de miroir : comment expliques-tu que Berlin-Ouest n’ait connu de succès équivalent? La RFA mit le paquet aussi sur l’un ou l’autre clubs, mais à Berlin-Ouest, ben..?? (de 1) j’ignore si la RFA eut jamais de velléités de développement du foot ouest-berlinois.. de 2) et le cas échéant : ça n’aura manifestement alors pas pris………mais c’est une question du candide!, pour Berlin je n’ai aucune idée)
Pourtant, autres pans culturels certes : ce n’est pas comme si la RFA (voire ses tuteurs, singulièrement US, en ses primes années) n’avait rien fait pour le rayonnement culturel de Berlin-Ouest..sauf qu’en football je ne vois pas, contrairement donc au cas de la vitrine est-allemande du BFC.
Berlin est beaucoup plus une ville de foot qu’il n’y paraît, mais pas une ville de grands clubs. Je suppose que ça a à voir avec la tradition de décentralisation de l’Allemagne issue de son histoire. Personne n’a réussi (sans tricher à la Mielke) à y installer une grande équipe, le dernier échec en date étant celui du millionnaire Lars Windhorst qui a voulu monter au Hertha un projet Champions League qui a explosé en vol. L’union travaille très sérieusement depuis dix ans et pourrait peut-être réussir la gageure… affaire à suivre !
Il y a eu une volonté délibérée de promouvoir la présence de Berlin-Ouest au haut niveau dans les années 60 pour d’évidentes raisons politiques. Cela a conduit à l’histoire du Tasmania Berlin dont il me semble que quelqu’un a parlé sur p2f.
Oui, le désastreux Tasmania.. mais si désastreux que je n’envisageai même pas que son accession à l’élite fût.. »pilotée »..??
Le mot est bien choisi. 15 buts marqués, 108 encaissés en 34 matchs de BL 1965-66, record à battre.