Meilleurs ennemis : Oriente Petrolero – Club Blooming

Ils se détestent et, pourtant, l’un ne pourrait pas vivre sans l’autre. Deux clubs rivaux depuis toujours ou presque, des affrontements qui sont bien plus qu’un match de foot… il est temps de choisir son camp. Aujourd’hui, le clásico cruceño.

Un peu d’histoire

La ville de Santa Cruz de la Sierra est l’une des plus peuplées de Bolivie et est considérée comme la capitale économique du pays. La cité abrite aussi et surtout l’un des plus gros derbies du football bolivien. Il oppose Oriente Petrolero au Club Blooming, deux valeurs sûres du championnat local.

Le Club Social, Cultural y Deportivo de Blooming est le plus vieux des deux. Fondé en 1946 par un groupe de jeunes, il est baptisé Blooming en référence à la jeunesse bolivienne florissante. Ses couleurs, bleu ciel et blanc, sont inspirées du club précédent créé par le même groupe de jeunes, qui s’appelait alors Blue Sky. Rapidement performant au niveau local, le Club Blooming décide de passer au niveau supérieur et obtient, en 1953, le statut professionnel. Cela lui permet d’entrer en compétition au sein de la Asociación Cruceña de Fútbol, qui organise un championnat régional au même titre que les associations d’autres villes principales du pays. La première division bolivienne de football ne voit le jour qu’en 1976 et Blooming est présent dès le début.

Oriente Petrolero n’est créé qu’en 1955, par des travailleurs de Yacimientos Petroliferos Fiscales Bolivianos. Le maillot de l’équipe est jaune mais, deux ans plus tard, la Asociación Cruceña de Fútbol oblige le club à changer de couleur à cause… de sa ressemblance avec celui du Brésil. Oriente Petrolero se pare alors de vert et de blanc et n’a jamais cessé depuis. Les Refineros se développent bien à l’échelle locale et parviennent même à gagner, en 1971, la Copa Simón Bolívar, l’ancêtre du championnat bolivien. A l’époque, les clubs disputent un championnat local pour se qualifier pour une phase finale nationale. Oriente Petrolero s’impose donc en 1971, faisant la nique à son rival de Blooming.

L’heure de gloire

Les Albiverdes ont d’autres occasions de remplir leur armoire à trophées. Ils seront cinq fois champions de Bolivie, un total honorable qui les classe à la quatrième place du palmarès national. Mais Oriente Petrolero est aussi l’un des clubs qui a le plus loupé le coche, avec 15 saisons terminées à la deuxième place.

Le Club Blooming, pour sa part, a également décroché cinq titres de champion, auxquels s’ajoutent deux championnats terminés à la deuxième place. Au niveau régional, Oriente Petrolero compte 11 titres dans le championnat cruceño, contre sept pour Blooming.

Sur le terrain continental, les exploits sont moindres. Le football bolivien étant le parent pauvre de la Conmebol, il n’y a aucun titre à se mettre sous la dent. Malgré tout, Oriente Petrolero peut se vanter d’avoir atteint les quarts de finale de la Copa Libertadores en 1988. Sortis à la première place de leur groupe devant leurs compatriotes de Bolivar et en éliminant les Paraguayens de Cerro Porteño et d’Olimpia, les Refineros ont ensuite éliminé Colo Colo en huitième de finale, avant de caler contre l’América de Cali en quart.

Un beau parcours, mais moins bon que celui de Blooming qui, a atteint le dernier carré de la compétition trois ans plus tôt. Le format était alors différent, puisque seuls les vainqueurs des cinq groupes se qualifiaient pour le tour suivant, les demi-finales. Et à ce petit jeu, Blooming a non seulement pris le dessus sur les Vénézuéliens du Deportivo Táchira et du Deportivo Italia, mais a aussi battu… Oriente Petrolero. En demi-finale, La Academia Cruceña est intégrée à un groupe de trois avec Argentinos Juniors et l’Independiente. Deux matchs nuls et deux défaites plus tard, les Boliviens prennent la porte de la Copa Libertadores. Le format bancal de la compétition sera abandonné en 1988.

C’est qui le plus fort ?

La première rencontre officielle entre les deux clubs, en 1958, a nettement tourné à l’avantage de Blooming (3-0). Mais si les Celestes ont été les premiers à gagner, la suite s’est avérée plus compliquée. Leur plus grande victoire, en 1961 (6-2), ne suffit pas à prendre le dessus. Car Oriente Petrolero a nettement pris le devant dans les statistiques (103 victoires à 74, ainsi que 77 matchs nuls, chiffres arrêtés à mars 2024), mais a aussi battu le record de la plus large victoire. Les Rafineros ont infligé un 8-2 à leurs voisins en 1961, traumatisant certainement plusieurs générations de supporters. Avec 415 buts marqués par Oriente Petrolero contre seulement 315, le Club Blooming est dominé sur presque tous les points. Mais si les Albiverdes détiennent la plus longue série d’invincibilité (13 matchs entre 2011 et 2014, avec cinq victoires consécutives), c’est bien Blooming qui a le plus enchaîné les victoires, avec une série de six succès de suite entre 2018 et 2019.

Mais chez les fans des Celestes, on préférera certainement rappeler que le derby originel de Santa Cruz de la Sierra oppose La Academia Cruceña au Club Destroyers. Une rivalité qui a tourné court en raison du refus du Club Destroyers de rejoindre la Ligue de football professionnelle en 1977. Resté au niveau amateur, El Canario ne peut plus lutter contre Blooming.

Vu des tribunes

Les deux clubs évoluent dans le stade Ramón Aguilera Costas, d’une capacité de plus de 38 000 places. Inauguré en 1940, il a été rénové plusieurs fois depuis. Les rencontres entre les deux équipes sont considérées comme faisant partie des derbies les plus chauds d’Amérique du Sud.

Le Club Blooming peut compter sur les Chiflados pour mettre l’ambiance dans ses tribunes. Ce groupe ultra a été fondé en 1999, à la suite du titre glané en 1998. Chez Oriente Petrolero, c’est le groupe Los de Siempre qui met le feu en tribunes.

En 2016, l’institut de sondages Ipsos a réalisé une enquête pour déterminer quel club est le plus populaire de Bolivie. Si Bolivar a été largement choisi (40% des sondés), Oriente Petrolero s’est hissé à la deuxième place, à égalité avec The Strongest (13%). Le Club Blooming, lui, figurait à la traîne avec seulement 7% de soutiens.

Alors, quel camp choisir ?

10 réflexions sur « Meilleurs ennemis : Oriente Petrolero – Club Blooming »

      1. Ah, tu as peut-être raison. Hehe J’étais simplement étonné parce que je m’étais jamais posé la question.

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    1. Platini Sánchez a débuté dans un autre club de la ville, le Club Destroyer’s qui n’a d’ailleurs jamais détruit grand chose !
      On attend les commentaires d’Ajde, s’il revient un jour de ses 3 mois de vacances eh eh

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  1. C’est bien la première fois que j’entends parler de ce Petrolero??

    Par contre Strongest m’était connu, et je n’aurais jamais imaginé qu’il ne soit associé au classico local dominant.

    Et je n’avais jamais entendu parler de cette ville de Santa Cruz de la Sierra. Sucre et La Paz, ça oui. Mais Santa Cruz??

    Merci donc!

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  2. Par contre Oriente 2e club le plus soutenu j y crois pas trop.
    Bolivar oui est le plus populaire au pays.
    Ensuite Tigre semble qd meme devant. Ce qui est sur c est qu Oriente est bien le plus supporté a Santa Cruz.

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