L’intelligence au pouvoir

Antoine Griezmann vient de s’approprier – à égalité avec Luís Aragonés – le record de buts inscrits sous le maillot colchonero, l’occasion pour pinte de foot de reconnaître à sa juste valeur le talent d’un joueur d’une intelligence rare.

Les succès sculptent les footballeurs, les érigent en héros que l’on se plait à statufier et que l’on expose au pied de stades aux noms de compagnies aériennes ou d’assurances. Quand sa carrière ne sera plus qu’un souvenir, il y a fort à parier qu’un bronze d’Antoine Griezmann plastronnera sur le parvis du Metropolitano, à proximité de celui de Luís Aragonés, idole de l’Atlético des années 1960 et 1970.

1973, but d’Aragonés contre le Deportivo de la Coruña au Vicente Calderón dont il est l’idole.

Personne n’aurait osé l’imaginer en 2019, au moment où il avait délaissé le maillot des Matelassiers au profit de celui du Barça, abusé par les derniers feux d’une équipe agonisante. Ce départ était intervenu un an après la diffusion d’une vidéo dans laquelle il mettait en scène ses stériles tergiversations puisqu’il était resté à Madrid, une bouffonnerie et un sommet d’égocentrisme qui avaient ruiné l’image d’un joueur profondément altruiste et provoqué le désamour des supporters des deux camps, les premiers doutant de sa fidélité, les seconds se sentant cocufiés.

Un antihéros, vraiment ?

D’ailleurs, qui aurait pu croire au parcours de Griezmann à l’examen des 25 premières années de sa vie ? Être le petit-fils d’un footballeur du FC Vasco da Gama (l’actuel FC Paços de Ferreira) en championnat régional portugais ne fait pas de vous un champion en puissance, grandir à Mâcon n’ouvre pas de perspectives évidentes et il lui aura fallu pèleriner en vain à travers la France avant de trouver un écho à sa foi à Saint-Sébastien, comme s’il s’agissait d’une révélation sur le chemin de Saint-Jacques.

C’est au sein d’une équipe de seconde division qu’il apparaît pour la première fois avec les professionnels, en 2009. La France ignore tout de lui, seuls ses proches, un conseiller présumé pédophile et quelques exégètes s’intéressent à ce jeune gaucher ayant consenti d’immenses sacrifices pour nourrir une hypothétique réussite loin des siens. Champion d’Europe avec les moins de 19 ans en juillet 2010, il capte un peu de lumière à cette occasion, de la curiosité avant tout.

Contre les Pays-Bas lors de l’Euro des moins de 19 ans.

Entre-temps, l’Equipe de France est passée d’un état de sélection déclinante à celui de nation naufragée, la Coupe du monde en Afrique du Sud ayant révélé la gravité des maux la rongeant de l’intérieur. Accablé par la honte, le pays se détourne de ses footballeurs bardés de muscles et assommés de bêtise alors que la victoire de l’Espagne résonne comme une ode à la légèreté et à l’intelligence. Le procès de la formation à la française s’ouvre et l’exil forcé de Griezmann, qui plus est dans le pays dominant, sert l’accusation, comme si un cas isolé devait acter la faillite de tout un système.

La démonstration fait long feu quand Antoine Griezmann se fait prendre par la patrouille. Une virée nocturne durant un rassemblement des Bleuets, en compagnie d’équipiers que le pays se plaît à appeler des racailles, une longue suspension de toute sélection et Griezmann paraît devoir nourrir la litanie des espoirs passés par « pertes et profits ».

Contrairement aux pénitents dont la volonté se délite dans l’épreuve, il s’affermit avec la Real Sociedad et attire de plus en plus l’œil des observateurs, séduits par ce joueur physiquement banal mais étonnamment juste dans la passe et face au but. Didier Deschamps le réhabilite dès février 2014 et le retient pour la Coupe du monde au Brésil. Le renoncement de Franck Ribéry lui offre du temps de jeu dont on ne retient rien en particulier. La nouvelle star des Bleus joue au Real et s’appelle Karim Benzema, objet de toutes les attentions et désigné chef d’attaque en dépit d’une interprétation très intériorisée de l’autorité. 

Le début d’une longue histoire avec le sélectionneur national.

L’apprentissage du pouvoir

C’est à la même période qu’il adhère au cholisme, un courant doctrinal d’une exigence folle qu’impose à ses fidèles Diego Simeone, le gourou de l’Atlético. Il faut avoir attaqué en tant que simple fantassin, ce qu’est Griezmann à ses débuts à Madrid, pour mesurer les efforts demandés à l’infanterie dans les combats de rues dirigés par El Cholo. Dans ce qui ressemble à la guérilla, où les grognards défendent becs et ongles leur position, Griezmann patrouille partout sur le front et tend des embuscades où sa précision de sniper fait souvent la différence .

Il est cependant écrit que rien ne sera facile, et un soldat se doit d’achever son adversaire quand l’occasion se présente s’il ne veut pas tomber au champ d’honneur. En échec sur pénalty en finale de Ligue des champions 2016, il s’efface devant la force brutale de Sergio Ramos, plus caudillo que jamais[1]. Si ce revers ne rend pas compte de la froide efficacité de Griezmann durant cette campagne, que dire de la défaite de la France en finale du Championnat d’Europe contre le Portugal ? Benzema rattrapé par ses fréquentations douteuses, Valbuena sacrifié, il plane sur la compétition comme aucun Bleu ne l’avait fait depuis l’inégalable performance de Platini en 1984 ou, à un degré moindre, Zidane en 2006. Elu meilleur joueur du tournoi par l’UEFA, il porte les Bleus à bout de bras, terrassant l’Irlande puis la surpuissante Mannschaft, deux escarmouches suffisant à faire chuter les champions du monde. Mais encore une fois, il trébuche à l’approche du titre, comme si ses débuts erratiques l’empêchaient de s’autoproclamer héros de l’Atlético ou de l’Equipe de France.

Le but du 2-0 en demi-finale contre l’Allemagne de Neuer.

Pourtant, qu’il l’ait désiré ou non, le pouvoir est là désormais. Quand certains s’en emparent de force, convaincus à tort ou à raison que le destin leur commande de le faire, Antoine Griezmann ne revendique rien, légitimé par une autorité de la preuve que personne n’imagine lui contester. Conscients que son leadership n’exige aucune étiquette et s’exprime bien mieux sans les astreintes d’une fonction officielle, ni Simeone, ni Deschamps ne pensent à lui confier le rôle de capitaine.

Si 2016 est une année de frustration, 2018 est celle de toutes les satisfactions, les actes se substituant aux projets, sans regrets pour la poésie de la défaite. Double buteur en finale de Ligue Europa[2], il est champion du monde deux mois plus tard à Moscou. De ses conférences de presse, il reste ce cri du cœur « Vive la France, vive la République » destiné à rappeler son patriotisme malgré ses sentiments pour son pays d’adoption. Un discours corroboré par les faits. Au sein d’une équipe accablée quand il faut faire bon usage du ballon mais « prête à mourir pour voir scintiller les bulbes de Moscou »[3], il est le seul à proposer une esquisse de maîtrise en sublimant l’usage des coups de pieds arrêtés[4], une arme si redoutable qu’elle fait de la campagne de Russie un triomphe quand l’histoire annonçait une Bérézina.

A l’heure des récompenses individuelles, les jurys se montrent hésitants. Incapable d’apporter un soutien plein et entier à son stratège dans la lutte pour le Ballon d’or, la presse française se plait à louer le palmarès de Varane, l’activité de coureur à pied de Kanté et plus encore la vitesse électrisante de Mbappé, l’homme du futur[5]. Troisième, derrière Modrić et Ronaldo, Griezmann n’exprime qu’une déception contenue, lucide quant à la primauté accordée aux joueurs du Real Madrid ou du Barça dans les foires aux trophées.

On pourrait y voir le culte de l’impersonnalité et la promotion de l’art footballistique par la retenue, selon une analogie avec les principes des auteurs du Parnasse. Mais plusieurs prises de positions sociétales, moins spontanées qu’en réaction à des erreurs de communication[6], ainsi que la vidéo sur laquelle il scénarise ses choix de carrière mettent à mal la version du joueur exclusivement tourné vers le bien-être collectif et accréditent l’idée que le footballeur est bien plus intéressant que l’homme.

Le partage du pouvoir

Déjà précarisée en équipe de France par l’ascension fulgurante de Mbappé, la prédominance de Griezmann en club prend fin avec sa venue incongrue au Barça. Comment peut-on se résoudre à un rôle subalterne quand on s’est habitué au pouvoir, même conquis de manière fortuite ? L’adoubement ne se décrète pas, il relève de la seule volonté du monarque, Lionel Messi en l’occurrence. Ce dernier décide d’entretenir une vassalité sans perspective d’élévation, préférant la compagnie de ses plus anciens courtisans, dussent-ils l’escorter dans des abîmes de médiocrité.

Son retour à Madrid en septembre 2021 n’emporte pas l’adhésion des foules et rien dans ses prestations n’incite le peuple colchonero à la versatilité, pas même des excuses publiques. Un an plus tard, otage d’un désaccord financier entre le Barça et l’Atlético, il exerce son métier à temps partiel alors que se profile la Coupe du monde au Qatar. Le rappel de Benzema en sélection et l’évidente connexion de l’ancien banni avec Mbappé durant la Ligue des nations confortent les thèses selon lesquelles Griezmann n’est plus qu’un second couteau, déclinant de surcroît.

Certains imaginent même Benzema tenant le rôle de Griezmann afin que Giroud puisse servir de point de fixation au profit de Mbappé et Dembélé. La blessure de KB9 anéantit les prophéties que ces chroniqueurs espéraient auto-réalisatrices et qui n’étaient rien d’autre que l’expression de leur incompétence et de leur malhonnêteté vis-à-vis du numéro 7 français. Dans une position de relayeur omniprésent, couvrant l’espace séparant les deux surfaces, Griezmann réalise une compétition somptueuse, un sommet d’intelligence au service des autres que ne peut ternir une finale manquée.

Mais durant cette finale, Mbappé surgit du néant. A deux doigts d’offrir un troisième sacre planétaire à la France, sa performance s’apparente à un coup de force lui conférant de droit le statut de capitaine au moment où Lloris tire sa révérence. Meurtri par ce qu’il perçoit comme un manque de considération et une entorse au droit d’aînesse, Griezmann accuse le coup mais refuse de sombrer, comme toujours, et l’année civile 2023 confirme son retour au premier plan. João Félix parti sous d’autres cieux, Simeone le repositionne en second attaquant et fait renaître « le Petit Prince ». En lui confiant à nouveau les clés de l’Atlético, il réhabilite un joueur aussi prodigue en offrandes qu’en réalisations, au point d’égaler (et bientôt battre) le vieux record de buts d’el Sabio de Hortaleza, Luís Aragonés.

Quelle sera la suite ? Une virée lucrative en Arabie Saoudite ou la réalisation d’un rêve d’adolescence aux Etats-Unis ? Dans six mois ou dans un an ? Le plus tard possible avons-nous envie de crier. Car cela signifiera probablement la fin de Griezmann en sélection et aucune alternative crédible ne paraît en mesure de lui succéder dans un style comparable. Il faudra se satisfaire des produits de la formation à la française, puissants et rapides. Avec une pointe de perfidie, leurs soutiens ajouteront « résolument modernes ». Tout ce que n’a jamais été Antoine Griezmann, pour notre plus grand bonheur.


[1] Alors que le score est de 1-0 pour le Real, Griezmann frappe sur la barre transversale un pénalty en début de seconde mi-temps. Carrasco égalise et le titre se décide aux tirs au but. Griezmann réussit le sien mais l’Atlético s’incline sur un échec de Juanfran.

[2] Double buteur lors de la victoire de l’Atlético de Madrid contre l’OM, 3-0.

[3] Extrait du récit de voyage « Bérézina » de Sylvain Tesson.

[4] Auteur de quatre buts dont trois pénaltys, il frappe les corners sur lesquels marquent Varane (contre l’Uruguay en quart de finale), Umtiti (contre la Belgique en demi-finale) et Mandžukić (contre son camp, en finale face à la Croatie).

[5] Le membre du jury français, un journaliste de France Football, vote pour Mbappé devant Modrić et Griezmann.

[6] En 2017, Griezmann soutient le mouvement Black lives matter après avoir été épinglé pour un blackface.

28 réflexions sur « L’intelligence au pouvoir »

  1. On recommence donc avec du Verano..et permettez donc que je salue cet excellent choix de la rédaction, ça commence bien.

    Griezmann, BO 2018? Ma belgitude n’y est pour rien : je l’aurais donné à Hazard..avec Griezmann pas bien loin derrière!

    3 misérables capitanats pour un type qui, depuis 10 ans, tire votre sélection vers le haut………. D’aucuns diront qu’il n’a peut-être pas tout à fait la lumière à tous les étages, le pauvre a de surcroît été rattrapé par l’une ou l’autre patrouilles de la bien-pensance, bon.. N’empêche que ça fait mal aux yeux de voir qu’un Mbappé, pourtant pas avare d’égotrips navrants, lui soit passé dessus………. ==> Qu’avait Griezmann de moins??? Quel camouflet..

    Ces histoires de capitanats relèvent bien souvent d’équilibres « politiques » (voire..), je ne doute d’ailleurs guère que ce soit le cas avec Deschamps à la barre. Mais là..

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    1. Mbappé a pour lui le battage médiatique, les buts (un triplé en finale, ça aide) et, il est vrai, une certaine légitimité quant à ses prises de positions médiatique en Equipe de France (Le Graët, droit à l’image….)

      Mais Griezmann en est l’âme, le moteur, le code source.

      Au four et au moulin, évidemment qu’il aurait dû être notre capitaine.

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  2. Merci Verano, superbe texte (encore une fois). En tant que Atlético, j’ai du mal à inclure Griezmann parmi les très grands noms du club (et je suis conscient que c’est injuste) : la faute à son départ au Barça (et cette vidéo débile surtout !).

    L’un des derniers numéros du fanzine madrilène « Mondo Brutto » (numéro 40, printemps 2009), superbe publication consacrée à la culture populaire, inclut un très long article sur l’Atlético (sous le titre « El Atleti, orgullo y tormento » ; 24 pages au total, je calcule que cela équivaut à plus de 70 folios A4) qui est une chronique sentimentale de l’histoire du « club colchonero », avec un onze historique complètement subjectif (et assumé), qui est le suivant : 1 Miguel Reina, 2 Tomás Reñones, 3 Carlos Aguilera (même s’il jouait côté gauche), 4 Jorge Bernardo Griffa, 5 Luiz Edmundo Pereira, 6 Juan Vizcaíno, 7 José Eulogio Gárate, 8 Adelardo Rodríguez, 9 El Niño Torres, 10 Larbi Ben Barek et 11 Joaquín Peiró.

    Comme vous pouvez voir, Luis Aragonés n’y est pas, tout comme Dirceu, Calleja, Collar…

    Très bonne année à tout le monde et merci à tous les contributeurs.

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      1. Le mien serait très proche du tien, avec -toujours du côté subjectif de la force- Abel Resino comme gardien, Landáburu au lieu de Futre et Rubio en joker de luxe. Oui, je suis fils des années 80.

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      2. Je sais plus si Abel a toujours le record d’invincibilité en Liga. Landáburu, très bon également.

        On le fera peut-être un jour mais un top 10 de l’Atletico serait très difficile à faire

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      3. Ah je reconnais les poètes ayant de l’affection pour Arteche 😉
        On lui doit un article tant le personnage a un côté fascinant !
        PS : Landáburu, ça fait plaisir de lire ce nom largement oublié avec le temps. A Valladolid, il est supervisé par le Barça et se retrouve finalement au Rayo (certes celui qui accède à la Liga mais quand même)…

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      4. Oblak devant Reina, ça se défend. J’ai jeté un coup d’œil à la carrière du père (vu à la TV sans souvenirs précis lors des Nantes-Atlético de 1977) pendant que je préparais un article à paraître bientôt. Il était effectivement un sérieux client, mais pas dans le top mondial comme Oblak l’a été jusqu’à peu.

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      1. En fait, non, uniquement par ouï-dire. Trop jeune pour avoir pu voir ces deux-là.

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  3. Lu en mangeant un baba au rhum et en sirotant des ristretti(?).
    L année commence d excellente manière.

    Ma foi dans pintedefoot ne se delitera pas à l’épreuve du temps (plagiat, quel poète ce Verano), pas comme ce foutu baba dans le lungo de ma chérie.

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  4. Je rêve d’une équipe de vieux briscards, ces joueurs « ovnis » que les médias se plaisent à présenter comme « peu techniques » :

    Giroud Griezmann Müller, (Rüdiger ?)

    Des drogués de la victoire, suintant la haine de la défaite par tous leurs pores.
    Sans fioritures, aux regards d’aliénés, capables de retournés, de transversales de 50 mètres ou de gros tacles à la toute fin du temps additionnel.
    Des Djokovic du foot.

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    1. Des mecs avec qui tu vas à la guerre, quoi?

      Ben je surenchéris d’un Wilmots alors, c’en fut une caricature!

      Et pas seulement le joueur, warrior extraordinaire, non.. : même le coach national! (à une époque, contemporaine donc, où le moindre marqueur patriotique old-school fait tache, ça lui aura coûté cher d’ailleurs)

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      1. Le voilà d’ailleurs de retour à Schalke 04 comme directeur sportif, et Dieu sait si les Knappen ont besoin de guerriers à l’étage directorial pour remettre un peu de gagne dans la culture du club.

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  5. Nous avons déjà eu cette discussion mais on sous-estime tellement Griezmann en équipe de France. Il est clairement l’engrenage décisif , le seul qui permet à l’EDF de DD de briller. Notre formation produit plein de superbes valeurs marchandes mais aucun joueur avec un sens du collectif. En 2018, 3 des meilleurs joueurs n’étaient pas jugés bons dans ces mêmes centres (Avec Kanté et Giroud). Sans cette touche espagnole les français n’auraient jamais été titré en 2018, sans elle pas de bel Euro en 2016, pas de deuxième finale (seul gros match où il passe à côté). Oui ça paraît de la spéculation mais qui à part en lui en France est capable de tant faire le liant entre défense et attaque? Qui a de telles qualités techniques et physiques combinées? Mais surtout qui a un tel sens du collectif? Et cette dernière il l’a obtenu en Espagne lors de sa formation. Le pire c’est que si Grizou avait choisi la nationalité espagnole ou même portugaise son impact aurait été moindre, son profil est moins rare et manquant dans ces pays (qui rêveraient d’avoir un ou deux joueurs types français en plus). Peut-être est-ce une stratégie de la FFF, envoyer des freluquets en Espagne pour avoir une équipe nationale compétitive!

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    1. Très juste, c’est vraiment ça, son sens du collectif, quelque chose qui fait de plus en plus défaut de nos jours. C’est pour cela que c’est vraiment tout un symptôme (dégueulasse) de l’état actuel des choses d’avoir nommé l’autre comme capitaine de l’EdF.

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      1. Les Espagnols ont une formation bien différente de la nôtre. Le but est de s’inscrire dans un collectif, un système de jeu, un style de jeu identique quelque soit la catégorie d’âge. C’est ce qui fait qu’ils sont si forts en jeunes, que n’importe quel jeune s’inscrit vite dans le collectif en senior mais c’est aussi ce qui fait qu’il manque de soliste qui marque les buts. Qu’en sélection ils arrivent à tourner des heures sans marquer des qu’en face c’est trop solide.
        Griezmann il a pris ça et il est entouré de Mbappé ou Pogba. Mais dans une équipe au jus purement espagnole genre Barça, il a du mal car il n’y a pas grand chose qu’il fasse de mieux que les autres. Mais avec Simeone il a trouvé le coach parfait pour lui.

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      2. Le tournoi amateur le plus relevé auquel j’ai participé, était un tournoi où on trouvait en junior, les équipes de la Roma ou de Valence. Me souviens de l’arrivée des Romains en costard, sur le terrain penché de Bonhoure, à Toulouse. Grosse tension d’ailleurs entre la Roma et Valence, avec une victoire des Valenciens.
        Mais les vainqueurs du tournoi étaient les jeunes de la Real Sociedad. Un festival, j’ai jamais vu ça en amateur. Mon père était allé discuté avec leur coach, qui mettait en avant les exercices physiques et techniques réalisés sur la plage de la Concha, à San Sebastian.

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      3. Dans notre catégorie, en pupilles, on avait perdu en demi-finale, aux pénos, face à Teixonera. Une équipe de quartier de Barcelone. J’étais content parce que l’on avait muselé leur avant-centre, une sorte de Mark Landers. Une frappe de dingue pour notre catégorie d’âge.
        Mais bon, les Espagnols trichaient sur leur âge, ils étaient tous plus vieux que nous. Vu que l’on les accueillait chez nous, ils avaient fini par nous l’avouer. Hehe

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  6. Sur la formation sportive (et pas seulement footballistique) à l’espagnole : cela vient en grande partie du programme ADO établit pour les JO de Barcelone de 1992 mais qui est toujours d’usage et qui fait la part belle aux disciplines collectives. Jusque-là il n’y avait eu que quelques individualités médaillées (je parle des JO), exception faite du basket à Los Angeles en 1980.

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  7. Déjà étincelant en 2016, il n’était vraiment pas loin du niveau d’un ZZ en 2006 à partir des 1/8 contre l’Espagne.

    D’ailleurs, la pâle copie de l’EDF lors de la dernière finale du Mondial ne peut être dû qu’à un virus ou autre, je ne vois pas d’explications autrement, comment l’équipe peut-elle passer à côté de sa finale pendant 80 mn ?

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  8. Merci de rendre hommage à l’un de mes joueurs préférés. On risque de pleurer son départ de l’équipe de France lorsqu’il aura pris sa retraite ; peu de joueurs possèdent sa palette technique et tactique, encore moins en France où je ne vois personne pour le remplacer dans son rôle.

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