Cette saison, une vingtaine de joueurs français évoluent en Serie B italienne et si Jérémy Ménez est le plus connu d’entre eux, réalisant à bientôt 36 ans de solides performances avec la Reggina, d’autres méritent un coup de projecteur. En voici trois, choisis sur des critères relevant du fait du prince !
Salim Diakité, le latéral qui monte
Après avoir grandi au FC Mantes, Salim Diakité a tout juste 18 ans quand il est repéré par Rio Ave où il est supposé parfaire sa formation. Des problèmes administratifs l’empêchent de jouer avec le club du Nord du Portugal et l’obligent à revenir en U19 à Mantes. Puis un agent lui déniche une opportunité en Italie, à Agnone dans la région méconnue du Molise où l’entraîneur le fait travailler tactiquement, puis en Serie C à Teramo, dans les Abruzzes, et enfin en Serie B, à Terni en Ombrie où il évolue depuis l’été 2021. Trois échelons en trois ans dans trois villes différentes, des cités qui incitent au travail, bien loin des clichés associés à la dolce vita.
Ses débuts avec la Ternana sont contrariés par une pubalgie tenace mais il s’intègre sans difficulté au sein d’un effectif où se trouve un autre Diakité, Modibo (ancien joueur de la Lazio, de la Fiorentina… avec lequel il ne partage aucun lien de parenté). Son physique massif évoque celui des défenseurs centraux mais c’est sur le flanc droit qu’il prend ses marques en se concentrant essentiellement sur les tâches obscures. Cette saison, il confirme ses aptitudes grâce à sa vitesse, sa puissance, son sens de l’anticipation et prétend de plus en plus fréquemment à une place dans l’axe quand l’équipe joue à trois derrière. En confiance, il inscrit même son premier but en Serie B le mois dernier contre Cittadella d’une reprise de volée dont on ne l’imaginait pas capable !
Coachée par Cristiano Lucarelli, l’ancien bomber militant de Livorno, la Ternana vit dans le souvenir de l’incroyable accession de 1972. A l’époque, l’équipe de Corrado Viciani pratique un jeu basé sur le jeu court et le pressing, une hérésie dans le calcio d’alors. Bien moins flamboyante mais première de Serie B à l’issue de la neuvième journée en octobre dernier, le rêve d’accession semblait permis jusqu’à ce qu’une série de mauvais résultats ne fasse tout basculer, emportant Lucarelli par la même occasion. Remplacé par le vieux sage Aurelio Andreazzoli sans que celui-ci n’inverse la tendance, Lucarelli vient de retrouver son poste et ambitionne encore de qualifier les Rossoverdi pour les playoffs.
Quelle que soit la fin de saison de la Ternana, Diakité a déjà réussi à taper dans l’œil de plusieurs clubs de Serie A et certains journalistes n’hésitent pas à affirmer qu’il est l’héritier de Lilian Thuram, défenseur central capable d’évoluer en tant que latéral droit. Lui-même s’imagine porter un jour le maillot de l’équipe nationale, et puisqu’il possède la double nationalité, il exprime une nette préférence pour le Mali, le pays de ses parents mais aussi de sa tante, la chanteuse Oumou Sangaré.
Mattéo Tramoni, ambitieux trequartista
Depuis l’été dernier, Mattéo Tramoni (23 ans) et son jeune frère Lisandru (19 ans) évoluent avec le Pisa Sporting Club. Formés à l’AC Ajaccio où ils sont considérés comme des pépites, ils rejoignent Cagliari en 2020, une vingtaine d’années après un autre Corse, François Modesto. Mattéo débute rapidement en Serie A, preuve d’un caractère affirmé qu’il n’hésite pas à afficher quand il se présente : « Tramoni, sans accentuation sur la dernière syllabe. Je suis Corse, pas Français. Je suis très attaché à ma terre et à mes racines. » Ce qui ne l’a pas empêché d’honorer quelques convocations sous le maillot bleu avec les U18 et U19.
Jugé trop tendre physiquement par le club sarde, Mattéo est prêté à Brescia en Serie B alors que Lisandru s’aguerrit avec la Primavera. En Lombardie, l’aîné se révèle en tant que milieu offensif ou ailier droit dans un rôle de feu follet chargé de dynamiser le jeu grâce à sa vitesse et sa conduite de balle irréprochable. Bien qu’il soit l’auteur de huit réalisations et trois passes décisives, Brescia n’exerce pas l’option d’achat dont il dispose. De retour à Cagliari dans un club traumatisé par la relégation et à court de liquidités, il est cédé à l’ambitieux Pisa Sporting Club en compagnie de Lisandru contre un package estimé à 4 millions d’Euros environ, une coquette somme pour des joueurs ayant encore tout à prouver.
Malgré des résultats décevants en début de saison, un changement de coach dès la septième journée de championnat, Mattéo Tramoni constitue avec Torregrossa et Morutan une ligne d’attaque complémentaire appelée la TTM qui permet à Pisa de remonter peu à peu au classement. Parfois utilisé contre nature sur l’aile gauche, Mattéo se montre peu décisif (trois buts et deux passes) et ne répond pas totalement aux exigences du staff technique. L’effectif nerazzurro est bien plus riche que celui de Brescia l’an passé et confronté à la concurrence, il s’installe de plus en plus fréquemment sur le banc aux côtés de son jeune frère.
Le temps file, il ne reste qu’une dizaine de matches à disputer et l’accession directe en Serie A paraît compromise. Matteo Tramoni peut-il inverser la tendance et être le facteur X de Pisa pour la fin de saison et les probables playoffs à venir ? S’il veut exaucer quelques-uns de ses désirs, ceux qui le mènent à l’Inter, au Milan ou à Dortmund, il est temps de montrer qu’il n’est pas qu’un joueur doué techniquement parmi d’autres, un espoir ne confirmant jamais totalement le potentiel qu’on lui prête.
Antoine Hainaut, un ch’ti aux côtés de Gigi Buffon
Au sein du Parma Calcio 1913, les jeunes joueurs formés en France sont nombreux : Nathan Buayi-Kiala, Gabriel Charpentier, Ange-Yoan Bonny, Woyo Coulibaly et Antoine Hainaut, milieu de 21 ans originaire du Pas-de-Calais qui trouve lentement mais sûrement sa place au sein de l’effectif gialloblù.
Antoine Hainaut aurait certainement préféré débuter avec le RC Lens où il effectue toute sa formation, de 7 à 17 ans, jusqu’à ce que les dirigeants Sang et Or l’invitent à se trouver un autre club. L’Union Sportive Boulogne Côte d’Opale accueille ce gamin revanchard qui gravit avec assurance les échelons : U19, réserve en National 3 et enfin National à partir de l’été 2021. La saison des Boulonnais est désastreuse et s’achève sur une piteuse relégation en National 2 mais Hainaut est un des rares joueurs à sortir du néant. Grand, mobile, puissant, il est le prototype du milieu moderne, sécurisant sa défense et se projetant facilement vers l’avant. Ses performances attirent évidemment l’œil des recruteurs, ceux d’Amiens notamment, mais ce sont les émissaires venus de Parma qui parviennent à remporter la mise en janvier 2022 tout en le laissant six mois encore à disposition de Boulogne.
Nanti d’un contrat de quatre ans, il découvre Parma lors de la dernière intersaison et se retrouve à partager le vestiaire avec l’inoxydable Gigi Buffon (il vient de fêter en janvier ses 45 ans). Non retenu pour les premières journées de championnat, Antoine trouve progressivement sa place au sein de l’effectif et cumule actuellement une douzaine d’apparitions sous le maillot gialloblù.
Sa plus belle expérience a sans doute lieu à San Siro, le 10 février dernier pour les huitièmes de finale de Coppa Italia. Opposé à l’Inter, Parma pose d’énormes problèmes aux Nerazzurri et les pousse en prolongations (victoire 2-1 de l’Inter). Entré en jeu, Hainaut aurait pu être le héros de la soirée si sa frappe n’avait frôlé le poteau d’André Onana. Programmé pour donner sa pleine mesure à partir de la saison prochaine, gageons que le mental d’acier d’Antoine Hainaut lui offrira de nouvelles opportunités de briller en Italie.
J’ai dû relire trois fois le nom de l’auteur pour m’assurer que..ben oui, c’est bien « du » Verano!
Changer de registre de temps en temps : rien de tel, tu as bien raison.
Ah ah, c’est clairement pas ma came mais puisque notre nombreux public réclame de l’actualité, j’ai apporté ma modeste contribution !
Ceci dit, je trouve le parcours de Diakité admirable. Partir à 18-19 ans en Serie D, dans un petit bled perdu du Molise, loin de tout, il faut avoir un moral remarquable.
Et pour ceux qui veulent en savoir plus sur Hainaut, voici une vidéo interview.
https://youtu.be/Fz2I74Cur_Y
Moi aussi j’ai, d’instinct, plutôt de la sympathie pour ce genre de profils, parcours ; les prises de risques.. La faiblesse de croire que, rayon « grandir dans la vie », 5 mois de la sorte valent largement 5 ans en cacadémie de football……
Au-delà de ce Diakité et l’air de rien, c’est à bien des égards le lot (mais puissance 10, choc culturel oblige) de bon, allez..90% des joueurs africains qui viennent tenter leur chance en Europe? Tu m’étonnes que d’aucuns finissent par péter un câble, sacrées résiliences..
Beau sujet et cible touchée en plein centre, bien joué Verano ! La Serie B propose bien des suggestions aux gourmands de football, « les frenchies » de la catégorie cadette italienne en font évidemment partie…
En espérant que la chute libre de la Reggina s’arrête et que, à l’image de leur coach « SuperPippo », Menez et ses coéquipiers réussissent à accrocher « à l’arrache » , à la limite du hors-jeu ou dans les arrêts de jeu… un retour en Serie A!
Pour les playoffs, ça devrait le faire mais pour l’accession directe, c’est probablement fichu. Frosinone de Fabio Grosso se promène, ensuite, pour la seconde place, ça va se jouer entre le Genoa de Gilardino, Bari et l’étonnant Bolzano. Je t’avoue que j’aimerais que ce soit le Genoa 🙂
Énergie playoffs, mon cœur balance entre la Reggina et Bari (même si je suppose que De Laurentiis devra vendre comme Lotito avait dû le faire avec la Salernitana).
Pas « énergie », En playoffs !
Et c’est là que j’apprends que Menez joue encore. Ça fait un moment qu’il zone dans les divisions inférieures, non?
En parlant de Mattéo Tramoni, ça me rappelle un copain qui allait fréquemment en Corse l’ete et qui avait vu un match entre la sélection Corse et la Juventus, époque Baggio, Ravanelli. Belle affiche mais un pauvre 0 à 0. Je ne sais plus où avait lieu le match. Ajaccio certainement.
Me souvenais plus de la date mais c’était juste après Furiani. La compo corse.
Le Onze de départ de la «CORSICA» se composait sur un schéma ultra-défensif (5-4-1) de : OLMETA – FERRI – GORI – BIANCONI – MAROSELLI – LEVENARD – SEATELLI – NATIVI – DI FRAYA – PANTALONI – Philippe ANZIANI. En deuxième mi-temps entraient en jeu : ETTORI (puis) BIANCARELLI – LEONETTI – CASANOVA – MOSALLI – GENTILI – CAMADINI – Olivier ANZIANI – FILIPPI.
Grazie !
Alerte pinte de foot
Verano reçoit à la télé en couleur
Risque de perturbations à venir sur le site…
Sortez les plumeaux on va faire la poussière!!!
Super article
Je les connais quasi tous
Putainnnnnn pour une fois que j’apprends rien dans un article de Verano
Merci FM et le chômage
Vive l’ORTF vive la TNT viva Verano
C’est pas toi qui parlait de Lee Dixon hier? Moi qui pensais que tu étais né au XXI siècle. Quelle déception…Escroc!
Parlais…Se relire bordel!
Oui, j’étais tout chose en écrivant ça, la sensation d’entrer dans une nouvelle ère. Un peu comme un Phénicien dont la trière est dépassée et qui tente de naviguer sur une carène vénitienne. Un peu comme un cocher s’installant au volant d’une Renault A02…
Rooooo c’tenculeyyy de verano
Z’avez vu comment l’est mauvais ?
L’aime pas quand je lui parle de poussière
Alors il se venge
Trière
Carène
Un commentaire
Équation à deux inconnus
Obligé de gogoliser
Parlais…Se relire bordel!
Écrivais…écrivais au sujet de Lee Dixon
Puisque Môssieur veut être précis
Qu’Il commence par utiliser les bons verbes on s’occupera des fautes d’orthographe plus tard
Louis FilsdeTeub est un enfoireyyy
Hehe
Parlons chiffons , suite à la première photo
En Italie : on aime les maillots rayés
Noir et bleu : inter,Atalanta, pisa
Blanc et noir : juve,udine
Etc
Pareil pour l’Espagne
Rouge et blanc : sporting, Atletico, athletic..
Bleu et rouge : barca , levante
Etc etc
En France comme en Angleterre , pas trop la mode (rares exceptions comme newcastle ou Lens )
Quelqu’un sait il pourquoi ? Y a t il une raison ?
Bilan de la journée de Serie B :
– Diakité a joué et perdu avec Terni contre le Genoa
– Tramoni est entré en jeu lors de la défaite de Pise, idem pour Hainaut durant le match nul de Parme contre Südtirol.
Et premier succès de Zeman avec Pescara.