Neuf ans après son dernier titre de champion de République tchèque, le Sparta Prague a ajouté hier soir une nouvelle ligne à son palmarès. Les Spartiates se sont contentés d’un match nul (0-0) sur le terrain du FC Slovácko pour prendre une avance suffisante sur le Slavia Prague, vainqueur dans le même temps à Olomouc (3-2). Le Sparta compte trois points d’avance à une journée de la fin des play-offs du championnat. Même en cas de défaite ce week-end, le titre leur reviendra car le classement de la saison régulière prime en cas d’égalité de points en fin de play-offs. Et à ce petit jeu, c’est le Sparta qui l’a emporté pour deux points.
Avec un nouvel entraîneur l’été dernier (le Danois Brian Priske), le Sparta a débuté sa saison avec un petit rythme et semblait ne pas pouvoir suivre le rythme du Slavia Prague et surtout d’un Viktoria Plzeň intouchable (une seule défaite pendant la phase aller du championnat). Mais la trêve hivernale a rebattu les cartes. Si le Slavia est restée une machine à marquer (meilleure attaque du championnat, 94 buts inscrits en attendant la dernière journée), Plzeň s’est effondré et le Sparta s’est mis à gagner.
La dernière défaite des Spartiates ? C’était le 23 octobre 2022, sur la pelouse du Slavia. Une rouste (4-0) après laquelle le Sparta s’est remis à l’endroit pour réaliser une série d’invincibilité de 21 matches en championnat. Cette série a culminé avec une victoire lors du derby pendant les play-offs (3-2), malgré une très nette domination du Slavia.
Les Sešívaní se consoleront avec leur victoire en finale de Coupe de République tchèque (un derby, là encore) et avec le sentiment que, dans le jeu, leur équipe a montré bien plus de choses qu’un Sparta solide mais dépourvu d’imagination et d’ambitions en possession du ballon. Largement meilleure attaque du championnat, pour l’instant meilleure défense (un but séparent le Slavia et le Sparta avant la dernière journée), le Slavia peut nourrir des regrets après une deuxième saison de suite à la deuxième place du classement.
Le Sparta retrouve de son côté l’ivresse de la victoire. Le club le plus titré du pays (c’est son treizième titre national, son trente-septième en comptant le championnat de Tchécoslovaquie) n’avait connu une aussi longue disette que deux fois dans son histoire : entre 1954 et 1965, puis entre 1967 et 1984.
De 67 à 84? 17 ans, c’est énorme pour le Sparta. Ça expliquerait leur absence dans l’effectif champion d’Europe en 1976.
De 68 à 75, ce sont des Slovaques qui ont remporté le championnat (Spartak Trnava et Slovan Brastilava en alternance). Les années suivantes ça avait l’air plus ouvert : 3 titres pour le Banik Ostrava et le Dukla Prague (Dukla club de l’armée), 1 titre pour les Bohemians et Brno (le seul de l’histoire pour chacun d’eux).