Le football à Milan, une histoire de cousins

La rivalité est l’un des éléments fondamentaux de la vie d’un supporter. Pour beaucoup, il est difficile d’imaginer le football sans ces rencontres venant pimenter une saison de leur club, et si certains s’affranchissent très bien d’une vie sans antagoniste désigné, avouons-le, la plupart d’entre nous adorons nous trouver une équipe rivale.

Une lutte concurrentielle communément admise peut trouver sa source dans une multitude de raisons. Un match d’anthologie en finale d’une coupe peut autant y trouver sa place qu’un différend mesquin historique entre deux villes proches – la définition d’une querelle de clochers. Cette caractérisation de la rivalité peut prendre, dans certains cas, une dimension sociale lorsque l’équipe d’un quartier ouvrier rencontre à plusieurs reprises celle de la bourgeoisie de la ville.

Mais, parmi la foultitude de derbys que peut compter notre sport favori, il en est un dont la genèse revêt une dimension pour le moins originale : celui de la Madonnina entre l’Inter et le Milan AC. Et pour présenter ce petit bout d’histoire qui a marqué à jamais le football, c’est d’abord vers l’Angleterre qu’il faut se tourner.

Les origines anglaises

Herbert Kilpin naît le 24 janvier 1870 dans la ville de Nottingham, en plein cœur de l’Angleterre. Le football vient à peine d’y être inventé, et le jeune Herbert en fait rapidement sa passion, comme beaucoup de ses compatriotes. Dès ses 13 ans, il intègre une petite équipe locale, le Garibaldi Nottingham, dont la tenue entièrement en rouge restera pour toujours dans un coin de sa tête. Puis une fois adulte, il évoluera pour le Notts Olympic, et enfin le club de Saint Andrews, jusqu’en 1891.

Notts Olympic, 1883.

Issu d’une famille aisée, Kilpin a suivi en parallèle des études dans les métiers de l’industrie du textile. Il fait régulièrement la rencontre d’hommes d’affaires et d’entrepreneurs désireux de se moderniser dans un secteur en pleine expansion à l’époque, celui des métiers à tisser mécaniques. L’une de ces personnes, Edoardo Bosio, se lie d’une amitié forte pour Kilpin, et pour cause : il partage son engouement pour le football. Les deux hommes échangent énormément sur le sujet, et jouent ensemble sous les mêmes couleurs. Tant et si bien que lorsque Bosio repart en Italie, il ne reste pas longtemps sans donner de nouvelles. Dès 1891, Kilpin reçoit une offre d’emploi. Son ami lui propose de superviser l’implantation de métiers à tisser dans son usine familiale, à Turin. Et lui promet qu’il pourra jouer au football autant qu’il le souhaite. Le deal est conclut.

À son arrivée, Kilpin ne perd pas de temps. En compagnie de Bosio, il fonde d’abord le Torino Foot-ball and Cricket Club, avant d’acter rapidement une fusion avec le Nobili Torino, afin de créer un club encore plus grand : l’Internazionale Torino. Il s’agit là du premier club Italien de l’histoire uniquement dédié au ballon rond. Kilpin y évoluera jusqu’en 1898 en tant que résident turinois, et continuera d’en porter les couleurs une année supplémentaire en tant que Milanais.

Car entre-temps, il s’est installé dans la capitale lombarde. Mais il se fatigue vite des aller-retours continuels entre les deux villes afin de jouer, et en 1899, l’idée de fonder un nouveau club germe dans sa tête. Ainsi, en compagnie d’Alfred Edwards et Samuel Richard Davies, deux de ses compatriotes, il officialise la création du Milan Cricket and Foot-Ball Club en décembre de la même année. Pour la tenue de l’équipe, il reprendra le rouge caractéristique du Nottingham Garibaldi de son enfance, et y ajoutera des rayures noires. Edwards en sera le président, tandis que Kilpin récupérera la double-casquette d’entraîneur et de capitaine.

Les participants au projet de fondation du Milan CFC. Tout à droite, Herbert Kilpin.

L’histoire peut alors commencer à s’écrire. Sous la coupe de Kilpin, le Milan CFC remportera trois titres nationaux, jusqu’en 1907. Et c’est dès l’année suivante que les contours du futur club intériste se dessinent, en même temps que l’amorce d’une période particulièrement compliquée pour le futur Milan AC.

En effet, en vue de la saison 1908, et dans un désir d’Italianiser son championnat, la Fédération interdit aux clubs affiliés de faire jouer des étrangers. La conséquence ? Le Milan CFC, comprenant notamment dans son effectif Alfred Bosshard, Hans Walter Imhoff, Ernst Widmer (Suisses), Johann Ferdinand Mädler (Allemand) et Herbert Kilpin, ne peut pas s’inscrire et, par conséquent, ne peut pas non plus disputer le titre national. Peu avant le début de cette nouvelle saison, une assemblée de la Fédération dénonce également cette mesure et valide donc la création d’une ligue parallèle. Celle-ci se nommera Championnat Fédéral et permettra aux équipes disposant d’étrangers d’y évoluer ; de son côté, le championnat national continuera uniquement avec des Italiens. Le Milan CFC, en compagnie du Genoa et du Torino, décide de boycotter officiellement les deux compétitions, frustré par les décisions qui viennent d’être prises.

Le premier logo de l’Inter

(Re)Naissance

Pour une partie de l’effectif, cependant, le compte n’y est pas. Il faut aller plus loin, et c’est ainsi qu’en mars 1908, 43 joueurs quittent le CFC pour fonder le FC Internazionale Milano. Le nom « international » fait clairement référence à l’acceptation des étrangers, tout comme le logo traduit une certaine solidarité : les lettres FCIM s’entremêlent, se croisent. De plus, l’un des fondateurs du club justifiera les couleurs actuelles de l’Inter par la citation suivante :  « Cette nuit splendide donnera les couleurs à notre emblème : noir, bleu, sur fond d’or étoilé. Nous nous appellerons Internazionale, parce que nous sommes des frères à travers le monde. » Voilà pour la symbolique.

Côté terrain, si le Milan CFC bat deux fois consécutivement l’Inter, c’est bien le club nerazzurro qui remporte le premier championnat italien unifié, en 1910, et amorce une période de domination. En effet, le CFC, affaibli, amputé de ses étrangers et abandonné par un Kilpin désabusé, devra attendre plus de 40 ans pour renouer avec un titre national. De quoi exacerber un Derby de la Madonnina qui n’en demandait pas tant pour attirer les foules et voir des matchs toujours très engagés.

Au fil du temps, la dimension sociale s’invitera également, avec un CFC supporté par les ouvriers habitant le centre de la ville, tandis que l’Inter restera dans le giron de la bourgeoisie de la banlieue aisée. Ce marquage social prendra fin avec la reconfiguration de la structure économique de l’Italie et de la région lombarde, dans les années 60, mais la rivalité ne s’estompera pas pour autant. Car cela coïncide avec la création de la Ligue des Champions, autre terrain de jeu propice à de nouveaux affrontements entre les deux clubs.

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58 réflexions sur « Le football à Milan, une histoire de cousins »

  1. Grazie Sebek!
    Il y en a des choses à raconter concernant cet historique rivalité et ce superbe derby de la « Madonnina »… Du demi citron placé derrière le ballon par Benito Lorenzi (Inter) pour faire rater un penalty aux « Rossoneri »… à la demi-finale de Champions League 2003 et ce duel innatendu entre Obafemi Martins et Christian Abbiati… en passant bien sûr par l’opposition, jusque sous les couleurs de la « Squadra », entre les deux cygnes des « Sixties », « Rossignols milanais » on peut le dire ou encore « Divas de la Scala »: Gianni Rivera et Sandro Mazzola.
    Les hollandais de Sacchi face aux allemand « Nerazzurri », le « Catenaccio » bientôt classique de Nereo Rocco faisant front aux contre-attaques futuristes d’Helenio Herrera… Les frères Baresi, la famille Maldini… Facchetti, Bergomi… Costacurta, Tassotti et autres légendes de la ville, stars ou anonymes… Enfin ici des relations fondées sur la fidélité, la fierté… et là d’atroces et de terribles trahisons! Milan, Inter… le Diable et le Serpent… deux imageries bibliques indéniablement proches des ténèbres et pourtant, deux icônes portées en étendard par le public, deux petites « Madonne » soutenues avec une piété profonde par un peuple presque en pèlerinage, en procession vers le Paradis.

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    1. Calcio, tu aurais également pu citer la rivalité sportive entre les gardiens Lorenzo Buffon et Giorgio Ghezzi, amoureux respectivement du Milan et de l’Inter, qui se retrouvent presque contraints et forcés par leurs dirigeants à jouer dans les clubs « ennemis ». Leur rivalité se déplace même sur le terrain amoureux quand Buffon s’entiche de la petite amie de Ghezzi.

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      1. Je connais un Giorgio Ghezzi à Milan, mais il a plutôt dans les 45 ans. Je me demande si c’est un nom commun par là. Il faut que je lui demande s’il y a un lien avec le gardien.

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      2. C’était une espèce de proto-wag, leur petite copine commune? Sur les photos, elle dégage un je ne sais quoi de carnassier.

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    1. C’est, notamment, le résultat de la politique municipale des subventions sportives dans les années 60. Les municipalités subventionnaient un club de foot, un de handball, un de basket, etc. Et pas plusieurs clubs de foot. Aujourd’hui, on en a l’héritage.

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      1. Je me demande si on n’est pas les seuls en Europe à n’avoir qu’un club de D1 par ville ?

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      2. On en est même arrivés à cette infamie, il y a quelques années, où le Gazélec Ajaccio s’est vu refuser une montée gagnée sur le terrain parce qu’une même ville ne peut pas avoir deux clubs pro au même niveau, je ne sais plus, heureusement que cette règle débile a été supprimée ; si quelqu’un connaît la règle exacte, qu’il n’hésite pas à compléter mon propos

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      3. @Camille – la règle a été abolie mais voici un extrait du monde qui en faisait écho :
        « un point du règlement, abrogé depuis, interdisait aux villes de moins de 100 000 habitants d’avoir deux clubs professionnels. Aujourd’hui encore, cette vieille règle aujourd’hui disparue semble encore bien présente à l’esprit de nombreux responsables politiques. »

        Et l’article en entier: https://www.lemonde.fr/sport/article/2013/08/09/une-ville-un-club-de-foot-pro-l-autre-exception-francaise_3459489_3242.html

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      4. Merci Gaston pour ton partage! C’est toujours agréable de découvrir de nouveaux lecteurs et contributeurs!

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    2. Après même si ils ne sont stricto sensu pas des derbies, les Ol-ASSE voire LoSC-Lens peuvent rentrer dans cette catégorie. Aujourd’hui ils sont presque dans les mêmes aires urbaines et sont dans les 2 cas une opposition de « classes » qui est pour moi la quintessence d’un derby.
      Après le premier est le seul qui puisse se comparer aux grands duels entre club. Il y a un truc qui se passe lors d’un derby du Rhône qui ne se passe ailleurs en France, une tension et une rivalité qui dépasse de loin le foot. Et l’ascension du Lyon d’aulas a démultiplié ce ressentiment réciproque. Si Sainté passe par là il pourra sûrement nous en parler.

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      1. @Rui Costa ce n’est pas un derby du Rhône faut pas pousser mémé dans les orties!! (ça commence bien tiens! haha ) on leur laisse le Rhône on a la Loire et le Furan… effectivement ça dépassait le foot, entre la ville ouvrière pauvre industrieuse et bordée par la ceinture rouge (la ville elle même à part 2 exceptions depuis 47 a toujours été gouvernée par la droite ou le centre droit) et la 2eme ville de France belle bourgeoise riche (et pourtant les canuts ne roulaient pas sur l’or) où la ceinture était bourgeoise a quand même souvent basculée a gauche!

        attention cependant avec les armes les cycles les industries et Casino y’a du fric (il est caché) et de grandes familles à sainté. La ville a mis du temps a se remettre de la perte de tout cela, elle n’a pas su gérer ou trop tardivement ce « déclassement » (valable au foot aussi) elle change elle est plus tertiaire se targue d’être le centre du design et de l’art contemporain (bon là dessus y’a à boire et à manger)
        la ville a changer depuis 25 ans que j’y suis, elle est moins « noir » et l’activité culturelle est franchement pas mal (tout de même la 12 ou 13eme agglo française)
        pour en revenir au foot
        la fameuse phrase de Rocher (en football sainté est la capitale et Lyon la banlieue) à longtemps raisonnée dans les tête des gones puis Aulas est arrivé a grimpé les échelons petit a petit à tout renversé sur son passage et nos dirigeants ont trop longtemps joué sur la carte nostalgie, les tribunes aussi même si depuis la créations des groupes ça a fait évoluer les mentalités là dessus.
        Les jeunes qui entraient dans les centres de formations ne cherchaient pas à comprendre (surtout dans les départements alentours 38,07,43,73,74,26,71,63)c’était sainté et rien d’autre mais malheureusement l’attractivité Lyonnaise a tout renversé

        mais effectivement localement avant un derby c’est tendu dans les 2 villes ça en parle pendant 1 mois (15 jours avant 15 jours après) il y a tellement d’interactions que tout le monde se croise au boulot dans la culture dans la vie de tous les jours tout le monde en parle, même si c’était plus prégnant y ‘a une quinzaine d’année (j’allais dire depuis l’offre de « divertissement » à évolué pour tout le monde)!
        une ville fait office de « frontière » elle est dans le Rhone, à la limite des 2 départements St Symphorien sur Coise où depuis toujours c’est coupé en 2 (comme pour le boulot une partie dans la Loire un autre dans le 69) pareil pour les supporters
        souvent des incidents étaient remarqués la semaine précédent le derby la montée en puissance des groupes a renforcé cette animosité… si je dis pas de bêtise la dernière visite à Gerland c’est 2010 (banderole des MF « rendez nous notre 17eme place ») le 100eme derby le but de Payet (un parcage jamais vu aussi dingue que ce jour là) .
        il y a eu de sacrés pique de tension avec les transferts de Piquionne ou de
        Gomis chez l’ennemi un Gomis qui nous marque des buts en fin de match (devant la sud) en les fêtant oui c’était chaud
        Cependant avant la descente le club était dans un état de léthargie telle qu’a force de prendre des branlées la résignation a pris la place du combat de l’animosité en plus il y avait moins de saveur du fait de l’interdiction de déplacement des supporters
        c’est presque devenu folklorique aseptisé mais je dirais comme l’ensemble de la société
        désolé du pavé j’espère avoir répondu à votre curiosité

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      2. Ça fait quelques temps que je prends plaisir a lire vos articles 😃
        Et merci pour l’accueil

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    3. Khiadiatoulin, je ne suis pas sûre qu’il aurait pu y avoir un derby à Marseille, pour des raisons romantiques, irrationnelles, qui m’échappent d’ailleurs et que je ne saurais clairement expliquer (surtout avec mon taux d’alcoolémie actuel).
      Nous Marseillais nous identifions tellement à notre club, et identifions tellement ce club et ses couleurs à notre ville et son peuple, dans leur ensemble, voire carrément à notre région, que même si nous pouvons sans problème avoir de la sympathie pour un club voisin (nous étions tous ravis de voir Arles-Avignon monter en 2010), l’OM, et lui seul, reste notre club, celui que nous aimons et supportons (à tous les sens du terme !).
      Je ne suis même pas certaine que la professionnalisation d’autres clubs marseillais aurait pu prendre, sur le long terme…
      Pour la faire simple, plusieurs clubs auraient été le club de tel quartier et le club de tel autre, l’OM est le club de tout Marseille.

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      1. Hello Camille !
        Un club de quartier marseillais, justement le nôtre l US Endoume, a failli monter en 2e division en 1991. En tête de son groupe de 3e division avant la dernière journée, Endoume devait affronter Grenoble. Pour l’occasion, le match a eu lieu au Velodrome devant au moins 15.000 personnes, et ce fut une grosse désillusion, 0-2. Puis Endoume redescendit en 4e division puis DH, et depuis n’est plus jamais allé plus haut que le CFA. Cette non-montee fut terrible pour moi car elle est survenue je crois la même semaine que la désillusion marseillaise contre l’étoile rouge de Belgrade.
        Durant les années 2000, un 32e de coupe de France vit l’OM et Endoume s’affronter pour l’unique fois de leur histoire. A Endoume jouait un de nos anciens camarades de classe, Jairzinho Cardoso, qui a fait une petite carrière pro et international cap verdien. L’OM gagna 2-0, le match s’est d’abord déroulé dans une bonne ambiance, sauf à un moment, vers la 60e, un joueur d’Endoume commit une grosse faute, bronca du public et notamment les Winners autour de moi qui ont commencé à insulter les Endoumois, notamment Endoume Endoume on t’e…. Et là je me suis dit, putaing, ils sont irrécupérables, ils insultent même des Marseillais !

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  2. D’ailleurs, j’avais demandé aux parisiens de Sofoot si certains allaient voir le Matra dans les années 80, j’avais eu peu de réponses. Et aucune d’un supporteur du club.
    Et désolé Sebek, entre les deux milanais, mon coeur va à l’Inter! Mais je me souviens bien de la première fois où j’ai vu jouer le Milan Ac. La fameuse victoire 5 à 0 face à la Quinta en demi de c1 89. Une claque et un joli but de Maldini!

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  3. J’ai découvert l’existence de l’Inter (après celle de la Juve de Sivori) en regardant le magazine « Les coulisses de l’exploit » de novembre 62, avec l’interview de Helenio Herrera par Robert Chapatte. Ce n’est que plus tard nous les vîmes jouer. Victoire méritée en 64, imméritée en 65. En 67 le score est trompeur car ils se firent broyés par le Celtic. Du Milan AC aucune image en 63, il a fallu attendre leur campagne européene de 69. Mais depuis le mémorable match d’appui Ajax-Benfica au stade de Colombes devant 63000 spectateurs (je crois que c’est le record à jamais) régnait alors une Ajaxmania dans les medias, surtout de la part de son commentateur vedette depuis l’éviction de l’insoumis Thierry Roland, le tout jeune alors Michel Drucker (magnifique !).
    https://www.ina.fr/video/CPF04007002/le-sorcier-du-football-video.html

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    1. J’ai découvert les couvertures-foot de Drucker sur le tard, une horreur..

      Ce type abondait toujours dans le sens du plus puissant et de l’ordre footballistique établi (ou à établir), une espèce de meilleur des mondes permanent, qu’importassent les scandales à l’oeuvre sur pelouse.

      Aussi conformisant que dans ses émissions de variétés, il a joué sa partie..

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      1. Bota
        C’était bien lui. J’ai souvent entendu sa voix sur des vidéos concernant le foot belge. Une voix chaleureuse.
        Ce qui est frappant, c’est la mode sud-américaine qui a envahi l’Espagne depuis un peu plus de 20 ans. Avant, ils n’hurlaient pas à la mort comme ça. Encore moins dans les années 80.

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    2. Eviction de Roland.. J’ignorais, qu’avait-il fait?

      Thierry Roland, voilà un journaliste sportif qu’avec le temps j’ai appris à apprécier. D’autant que ses outrances étaient sur le fond toujours justifiées.

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      1. En mai 68 , lui (pourtant gaulliste) et la plupart des journalistes sportifs (Chapatte, Couderc) ont fait grève, ont été remerciés et se sont exilés à la radio. Ils ne sont revenus qu’en 75 sous Giscard et l’éclatement de l’ORTF avec la création des nouvelles sociétés, SFP, TF1, Antenne 2, etc. Donc les Coupes du monde 70 et 74 c’est Drucker qui officie. Je te dirais pas pour qui il mouillait son slip en 74. Il reviendra faire une pige en 86 avec l’excellent Piantoni comme consultant.

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      2. Je me rappelle de lui pour 86 : mon père avait beau ne guère aimer Platini mais (et c’est avec certaines amitiés ou nos spots de vacances communes, tout ce qu’il concédait à sa France lointaine!) nous suivions ensemble les retransmissions françaises, il y tenait (moi je préférais les Belges, plus rigolos voire portés sur le foot brit’).. et j’ai souvenir que Drucker était d’une abyssale nullité et malhonnêteté (sans être vraiment franchouillard pourtant, sa grille d' »analyse » était d’un autre ordre).

        Merci pour les précisions sur 68!

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      3. Piantoni était par contre très bien, je regrettais juste qu’il ne s’imposait pas plus devant Drucker. Trop poli peut-être.

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      4. Bota
        Comment s’appelle le journaliste belge que l’on entend souvent commenter sur des matchs de la sélection ou des grands matchs des clubs belges vers la fin des 80′- début 90′?

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      5. Blessé, René Vignal fut consultant pour la radio lors de la coupe du monde en Suisse.

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      6. Il y en avait plusieurs, ce n’était pas un journaliste attitré (ni moins encore un duo, mode imposée très tardivement en Belgique).

        A ce titre, le premier consultant fut peut-être mon camarade Jean-Paul Colonval, ex-Tilleur (mon club, à la base) et -Standard et meilleur buteur du championnat dans les 60’s.. Un gentleman, à la culture footballistique exceptionnelle!

        Si tu vises un type exubérant, aux accents latins très prononcés : alors Bobby vise juste, Roger Laboureur.. Un phénomène, d’une truculence formidable..et qui connaissait son affaire, ce n’était pas qu’un « rigolo ». Mes meilleurs souvenirs le concernant : un match impliquant la Corée, au cours duquel il ne se passait rien.. alors, pour tuer le temps et amuser son audience, il fit l’à peu près tout du solde de ses commentaires en.. coréen (langue dont il ignorait bien sûr un traître mot), surréel mais hilarant..

        Le plus classieux était Franck Baudoncq, on aurait dit un lord anglais..dont il adorait le football, supporter de Crystal Palace..et en Belgique d’Anderlecht, ce qui d’ailleurs le dégoûta des affaires du football, quand sortit l’affaire du Nottinghamgate.. Un seigneur!, il vit désormais en Bourgogne.

        Pour les 80’s, ce sont de loin les plus marquants..mais il y en avait d’autres, parmi lesquels le nullissime mais fort intriguant Lecomte (ce crabe parvint à devenir directeur de la rédaction des sports de la RTBF, destin souvent des plus médiocres, retors et/ou malléables), je vous proposerai bientôt un vieux bazar qui évoque son (dispensable) souvenir..

        Bref : régulièrement 3, 4 commentateurs solitaires par world cup.

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      7. Roger Laboureur au micro, depuis les tribunes..et qui ne voit « rien du tout » :

        https://www.dailymotion.com/video/x1njty

        Très drôle mais un brin chauvin, tout de même. Pour le reste le mec est très simple et sympa, déjà bu des bières avec lui dans sa cité mosane, à Andenne : que du bonheur.

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      8. (de tête – boulot, je coupe le son -, c’est un match de C3 opposant son cher FC Liège au Rapid Vienne)

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      9. J’étais en train de me dire, on dirait le sélectionneur belge du début des années 2000 et j’ai eu la confirmation à la fin de la vidéo. On ne l’a plus vraiment revu après sa période comme sélectionneur.

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  4. Entre les deux… Mon coeur balance plutôt pour les Rossoneri parce que la Ligue des champions 1993-1994. Seulement 8 équipes en phase de groupes. Chose impensable aujourd’hui. J’avais à peine 8 ans à l’époque, je faisais déjà du foot en club mais je ne suivais pas encore les compétitions à la télé.

    Je me rappelle de cette finale face à Barcelone, les joueurs numérotés de 1 à 11. Rossi dans les cages, j’avais l’impression qu’il mesurait 3m de haut, Desailly, Boban, et évidemment Maldini. Le lob fabuleux de Savicevic.

    Bien plus tard, j’ai su que Milan n’était pas du tout favori, entre les absences de Baresi, Costacurta, Van Basten, Lentini.

    Merci Sebek !

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  5. Au début je ne pigeais pas trop, intrigué par le souvenir par exemple du trio belge à l’AC Milan, de tête en 1910 (Pirelli les avait séduits à l’occasion d’une tournée italienne de l’Union St-Gilloise, en leur promettant du travail dans ses usines).

    Mais en fait, le championnat réunifié de 1910 marqua donc la réhabilitation des footballeurs étrangers?

    Curieux, cette propension des Italiens à l’ouverture/fermeture de leurs frontières footballistiques. Etait-ce à chaque fois monocausal, ou..?

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    1. En 1926, c’est le vœu de pureté latine qui conditionne la Carta di Viareggio interdisant les recrues étrangères, notamment d’Europe Centrale. Les clubs italiens se tournent alors vers les fils d’immigrés sud-américains dont une loi de 1912 prévoit qu’ils recouvrent la nationalité italienne en revenant sur la terre de leurs aïeux (suis au top sur le sujet, je viens d’écrire un papier sur Amilcar Barbuy et la Brasilazio).
      En 1955 (je crois), le Veto Andreotti vise à protéger l’émergence des joueurs italiens alors que les étrangers affluent, notamment d’Amérique du Sud, les grèves en Argentine et en Uruguay et plus généralement le Péronisme ayant provoqué la fuite des stars. Mais il est très rapidement contourné et un joueur comme Montuori se retrouve en équipe nationale dès l’année de son arrivée en Italie.
      En 1966, il s’agit d’une mesure en réaction aux échecs de l’Italie en CM. En 1958, plusieurs Oriundi sont acteurs de l’échec à la qualification (Schiaffino, Ghiggia, Montuori a minima), du bazar et de l’élimination au Chili (dont Sívori). En 1966, c’est surtout la faiblesse des Italiens qui est en cause, dont on dit alors que les étrangers empêchent l’émergence.

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  6. Vignal consultant, je ne pensais pas que ça remontait si loin ?
    J’ai connu Kopa dans les années 70 à Europe 1 ou RTL, mais avant personne. Le journaliste-commentateur était seul aux commandes: Jacques de Ryswick, Fernand Choisel ou plus tard Guy Kédia bien avant le comique-troupier Jacques Vendroux.

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    1. Mes premiers commentateurs télé furent le regretté Jean Quittard décédé prématurémént en décembre 62. Voix métallique comme Roland, il officie pour les C1 de 61 et 62, et certainement celles d’avant. Sur le fameux France-Espagne de 59 (où Roger Marche marque son unique but en Bleu pour sa dernière sélection), c’est bien sa voix. En ces temps-là se relayaient aussi des journalistes pluridisciplinaires comme Joseph Pasteur, Raymond Marcillac et Jacques Sallebert. Sur le France-Brésil de 63 (première sélection de Georges Carnus) Marcillac est le commentateur principal secondé par Roland. Pour 64 je ne sais plus, mais pour les finales de 65, 66 et 67 Roland est seul à bord.
      C’est évidemment l’époque des: le Real DE Madrid, le Benfica DE Lisbonne, l’Inter DE Milan, le Celtic DE Glasgow, l’Ajax D’Amsterdam et le Bayern DE Munich, comme on disait le Standart de Liège et le Stade de Reims.

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    1. Tu peux fignoler ton article sur le site, comme tu l’as fait deja. Il faut mettre une photo de garde, titres, etiquette…
      Y a une note explicative sur ce sujet.
      Il faudra que tu signes également ton texte. Apres au niveau publication et relecture, on s’en occupe.
      Et on te donnera une date de publication.
      Voila !

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      1. Super. Merci Berti! Tu peux deja commencer à agencer le texte que tu nous a fourni aujourd’hui sur le brouillon du site. Avec tes photos et voili! Bonne soirée.

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  7. Ah bah ça ! que serait-on sans vous, chers cousins ? Tellement plus et tellement moins à la fois… Mince, je ne sais vraiment pas quoi écrire tant ça me coupe la chique ! Fichue poussière dans l’œil…

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    1. Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ?
      Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant
      Que cette heure arrêtée au cadran de la montre ?
      Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?

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  8. Pour des raisons complètement subjectives et irrationnelles, parce que j’aime l’OM et que c’est face à Milan que l’OM a gagné ce quart de finale invraisemblable en 91 avec le but de Waddle à-demi inconscient et la coupure de courant une minute avant la fin puis la finale de 93 à Munich avec la testasse de Basilou et son geste des doigts sur les joues « ce soir on pleure pas ! », bref, les plus beaux duels de son âge d’or, ma préférence va à Milan. Dans mon esprit, c’est le club cool, le club du beau jeu et de l’attaque. Et Maldini, quel bel homme…

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