S’il est surtout connu pour ses incroyables performances avec l’équipe de France et le Stade de Reims, l’attaquant avait un lien particulier avec le Maroc, qui l’a vu naître.
Sa carrière était depuis longtemps terminée quand Just Fontaine militait pour l’attribution de la Coupe du monde 2006 au Maroc. « Si le Maroc décrochait l’organisation de la compétition, j’aurais l’impression de marquer mon quatorzième but en Coupe du monde », affirmait-il en 2000 dans les colonnes du Temps. Car le recordman du nombre de buts en une phase finale d’un Mondial, 13 fois buteur en Suède en 1958, n’a jamais oublié d’où il venait. Et qu’avant de faire trembler les filets du championnat de France avec les maillots de l’OGC Nice puis du Stade de Reims, il a connu ses premières joies de buteur de l’autre côté de la Méditerranée.
Né à Marrakech d’un père français fonctionnaire à la Régie des tabacs et d’une mère espagnole restant à la maison pour s’occuper de ses sept enfants, « Justo » touche un peu à tout, joue sérieusement au basket et s’inscrit finalement à l’AS Marrakech. Il y évolue dans les catégories de jeunes avant de faire ses débuts professionnels au sein de l’US Marocaine, à Casablanca, en 1950. Il marche ainsi sur les traces de ses deux idoles : Larbi Benbarek et Mario Zatelli.
A l’US Marocaine, Just Fontaine éclot rapidement. Tantôt renard des surfaces, tantôt canonnier, c’est un buteur régulier (62 buts en 48 matchs). Il décroche le titre de champion du Maroc en 1952 ainsi que celui de champion d’Afrique du Nord la même année. Ses performances lui valent l’honneur d’être sélectionné avec l’équipe du Maroc pour affronter l’équipe de France B le 25 décembre 1952 lors d’un match amical.
Le Maroc n’est jamais loin
Moins d’un an plus tard, le 17 décembre 1953, c’est avec le maillot bleu sur les épaules qu’il inscrit ses premiers buts en sélection (trois, lors d’une victoire 8-0 contre le Luxembourg dans le cadre des qualifications à la Coupe du monde 1954). Appelé avec le Maroc puis en équipe de France, « Justo » fait décidément tout pour copier Benbarek. Il croisera et battra même son idole en finale de la Coupe de France 1954, lors de la victoire de Nice contre Marseille.
Pour rejoindre Nice, c’est l’autre modèle de Fontaine qui entre en jeu. Mario Zatelli entraîne alors les Aiglons et fait le forcing pour recruter l’attaquant français, dont le père n’est guère enthousiaste à l’idée de voir son fils rejoindre la métropole. « Justo » ne se retrouve pas seul à Nice : il y évolue aux côtés d’Abderrahman Mahjoub, un autre joueur formé à Casablanca. Alors international français, Mahjoub choisira la sélection marocaine lorsque son pays de naissance obtiendra son indépendance.
Et si la carrière de Just Fontaine l’éloigne du Maroc, il reviendra sur les terres de son enfance lors de sa carrière d’entraîneur, en 1979. « J’ai voulu rendre ce qu’ils m’avaient donné. Si j’ai été footballeur, c’est grâce au Maroc », expliquera-t-il bien plus tard à L’Equipe. En poste jusqu’en 1981, il rate la CAN 1980 à cause d’un accident de la route quelque temps avant la compétition. Il n’est donc pas de l’épopée qui voit le Maroc obtenir la troisième place du tournoi.
Lié au Maroc pour la vie, il s’engage activement pour obtenir l’organisation de la Coupe du monde 2006 dans son pays natal. Son principal argument est qu’il est temps que l’Afrique ait à son tour l’honneur d’accueillir le Mondial. Le Maroc et l’Afrique du Sud sont alors candidats. Le lobbying de Fontaine auprès de la FIFA et dans les médias ne suffit pas et le pays qui l’a vu naître est battu par l’Afrique du Sud lors du vote pour l’attribution du Mondial 2010. Le « quatorzième but » de Fontaine n’aura pas eu lieu. Nul doute qu’il en inscrit désormais d’autres au pays des légendes disparues, en compagnie de ses idoles Benbarek et Zatelli.
J’ignore quel était son état en fin d’année dernière, mais j’espère qu’il aura apprécié le parcours du Maroc à la coupe du monde
C’est aussi un peu grâce à lui
Merci Monsieur
Nul doute qu’il a dû apprécier, et le match contre la France a être encore plus spécial pour lui…
Mario Zatelli, grand buteur de Marseille evidemment mais également vainqueur de la zone sud avec Toulouse en 1943.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Toulouse_Football_Club_(1937)#/media/Fichier%3ALe_Toulouse_FC_champion_de_France_de_football_Zone_Sud%2C_en_mars_1943.jpg
L’US Marocaine est également le club de Cerdan! Qui préférerait le foot à la boxe!
Le Wydad gagnera également le championnat d’Afrique du Nord sous la conduite du Pere Jego.
Pour l’anecdote, le stade Mohamed 5 de Casablanca, du Wydad et du Raja, nommé ainsi en 81, s’appelait, à son inauguration, en 1955, le Stade Marcel Serdan
Avant d’être renommé un an plus tard tout juste, à la fin du protectorat, le stade d’honneur
Le stade Donor, comme disent les Casablancais
Cerdan *
Je passe une tête pour féliciter Modrobily pour cet article, un parfait complément avec la longue interview de Justo datant de 2014 que Sofoot a ressorti aujourd’hui !
Merci 🙏
Quand Cerdan et Ben Barek affrontaient l’Équipe de France:
https://www.footuniversal.com/post/larbi-ben-barek-marcel-cerdan-l-improbable-duo-d-attaque-qui-affronta-l-%C3%A9quipe-de-france-en-1941
Superbe
D’ailleurs, ce portrait de Just Fontaine dont ce prévaut l’article, ne devrait pas être seulement annoté Europe, mais Europe et Afrique
Si je puis me permettre
Et puis Ahmed Bahja s’ennuit dans son coin ^^
se prévaut
s’ennuie
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Mais comment on paye pour les modifications, les contributions, les efforts de tous ?
Je mets de ma poche, avec plaisir !
Bon, çà a été fait, entre temps que je le remarquasse
Merci Pinte2Foot
Bon, chui bourré