par Le bruit est assourdissant et un vent d’inquiétude mêlée de curiosité parcourt le stade. Ils sont 160 000, peut-être plus, les yeux braqués sur l’hélicoptère qui se pose au centre de l’admirable ellipse de béton. João Goulart, le vice-président de la République brésilienne, s’en extrait et se dirige vers les officiels qui l’attendent au bord du terrain. Déjà l’appareil redécolle en sifflant puis disparaît derrière le toit du Maracanã. Au fur et à mesure que le clap-clap des pales s’estompe, un brouhaha confus descend des gradins en pente douce, créant une atmosphère de joyeux désordre. Des baloeiros (ballons en papier) s’envolent et sont aussitôt incendiés tandis que la voix nasillarde du speaker invite le public masculin à ne pas faire preuve de grossièreté vis-à-vis des dames. Des flammèches volettent encore au-dessus des premiers rangs quand les joueurs pénètrent enfin sur la pelouse au son d’un avion traînant une banderole publicitaire pour un célèbre cigarettier et de feux d’artifice entretenant l’ardente sensation de chaos dans laquelle baigne le Maracanã.
L’absent
Cet après-midi du 13 mai 1959, si les préparatifs de la rencontre sont munificents, c’est qu’il s’agit d’un événement : les Cariocas ont pour la première fois l’occasion d’acclamer la Seleção championne du monde en Suède[1]. Et l’adversaire est prestigieux puisqu’il s’agit de l’Angleterre, la seule nation à avoir tenu tête au Brésil l’année précédente (0-0 à Göteborg).
Ce match est le premier d’une tournée de fin de saison pour les Anglais qui, outre une escale au Brésil, va les mener au Pérou, au Mexique et aux Etats-Unis[2]. De la sélection ayant échoué de peu au premier tour de la Coupe du monde 1958, Walter Winterbottom n’a retenu que quelques joueurs parmi lesquels figure le capitaine Billy Wright, en tournée d’adieu, comme s’il voulait revenir sur les lieux d’un traumatisme pour faire le deuil de son immense carrière[3].
De son côté, Vicente Feola fait appel à ses champions du monde, huit d’entre eux débutant la rencontre. Ne manquent que l’artilheiro Vavá, parti à l’Atlético de Madrid, Zagallo remplacé par Canhoteiro et Garrincha. La foule devrait être électrisée par l’astre Pelé, elle n’est que déception en raison de l’absence inopinée de Garrincha (en surpoids, Feola l’écarte). Alors que les acclamations accompagnent l’énumération des noms par le speaker, une bronca énorme suit l’annonce du numéro 7, Julinho. Existe-t-il un joueur de la Canarinha hué par le passé comme l’est Julinho ce jour-là ? Même la présence du funambule Canhoteiro sur l’aile gauche ne parvient pas à éteindre la colère du public venu pour Garrincha, a alegria do povo.
Julinho le styliste
Evidemment, Julinho ne peut duper les spectateurs tant son physique diffère de celui de Garrincha. Des joues exagérément émaciées et un nez aquilin allongent encore une silhouette filiforme au port aristocratique, une impression accentuée par d’épais cheveux gominés et une fine moustache noire sous laquelle la bouche ne sourit jamais ou presque. Au ténébreux paulistano, le petit peuple carioca préfère le rigolard et difforme Garrincha dont les dribbles à l’infini l’amusent et lui font oublier les soucis du quotidien.
Julinho Botelho approche de la trentaine, il n’a plus rien à prouver. Ses feintes de corps et la précision de son pied droit en font un styliste admirable, un crack formant avec Djalma Santos un duo inégalable sur le flanc droit de Portuguesa puis de Palmeiras. Il a déjà connu la consécration en Europe avec le scudetto 1956 en étant le pourvoyeur de Virgili et Montuori, les buteurs de la Fiorentina.
A propos de Florence, ce séjour n’aurait jamais dû avoir lieu tant Julinho est attaché à São Paulo. Mais l’insistance de l’entraîneur Fulvio Bernardini, prêt à faire signer un obscur réserviste de Portuguesa pour accompagner l’ailier brésilien, la générosité du président Befani et la découverte de providentiels aïeux italiens (de faux documents, évidemment) le convainquent de quitter son quartier natal[4]. Saudade ? Ultimatum de son épouse, inquiète d’un embryon d’adultère ? Julinho revient à São Paulo en 1958, quelques jours après avoir participé à un match entre la Fiorentina et la Seleção en pleine préparation pour la Coupe du monde. Ce jour-là, Garrincha martyrise le latéral international Sergio Cervato et les Brésiliens s’imposent 4-0.
La revanche de Julinho
Quand Julinho foule la pelouse du Maracanã sous les insultes, un an s’est écoulé depuis son départ de la Fiorentina pour Palmeiras et cinq depuis sa dernière sélection, la Bataille de Berne en quart-de-finale de Coupe du monde 1954 (défaite de la Seleção 2-4 contre la Hongrie) au cours de laquelle il est, selon Puskas, le meilleur brésilien.
Avant que les Anglais ne donnent le coup d’envoi, Nilton Santos, le grand frère, celui que tout le monde écoute, approche Julinho pour lui adresser quelques mots de soutien, « montre-leur qu’ils ont tort. » Alors le grand ailier s’exécute : dès la 3e minute, lancé par Pelé, Canhoteiro centre pour Julinho qui ne laisse aucune chance à Hopkinson. Les applaudissements succèdent aux sifflets. A la demi-heure, peut-être hors-jeu, il initie une action au cours de laquelle il efface quatre Anglais pour offrir le but à l’artilheiro de Flamengo Henrique Frade. En quelques minutes, Julinho vient de retourner le Maracanã. A la fin de la rencontre (2-0 pour le Brésil), la foule, versatile et amnésique, l’acclame longuement alors qu’il se confie sans amertume aux radioreporters : « le public ne se souvenait plus de moi. »
Par la suite, Julinho est encore sélectionné épisodiquement jusqu’en 1965 en tant que doublure de Garrincha[5]. Il aurait été dans la liste pour la Coupe du monde 1962 s’il n’avait pas de lui-même renoncé au profit du jeune Jair. Et il serait probablement dans l’équipe type du Brésil all-time si Garrincha n’avait pas tué toute concurrence au poste de numéro 7.
[1] Les seules rencontres internationales ayant eu lieu entre la finale de Coupe du monde et ce match ont eu lieu pour la Copa América en Argentine où le Brésil a fini vice-championne derrière le pays hôte.
[2] Défaites 4-1 au Pérou (trois buts de Seminario et un de Joya pour les Péruviens) et 2-1 contre le Mexique, victoire 8-1 face aux USA.
[3] En référence à la célèbre défaite de l’Angleterre contre les USA, 0-1 sur un but de l’Haïtien Joseph Gaetjens lors de la CM 1950 au Brésil. Billy Wright annonce la fin de sa carrière en août 1959.
[4] En 1955, quand Julinho signe à la Fiorentina, le veto Andreotti interdit la signature de joueurs étrangers à l’exception des Oriundi.
[5] Julinho marque encore contre l’Angleterre lors de Coupe des fédérations 1964 (victoire brésilienne 5-1).
Beau récit !
Ah, une histoire de.. de rédemption? (ce qui lui fut reproché me dépasse)
Un thème très veranesque (ça claque!) quoi qu’il en soit, merci pour la découverte.
Je parlerais plus de réhabilitation que de rédemption, Julinho n’a pas péché ! Il a été condamné a priori, et il a réussi à redorer son image injustement dégradé.
En me documentant, des papiers prétendent que Julinho s’est effacé au profit de Garrincha en 1958 : Feola aurait voulu le sélectionner dès lors qu’il avait annoncé son retour au Brésil et Julinho aurait décliné par écrit. Rien trouvé m’attestant. D’ailleurs, il joue avec la Fiorentina ce match de préparation début juin 1958 contre le Seleção alors que la délégation brésilienne est déjà constituée et sur le sol européen. Bref, c’est probablement une légende.
En 1962, son désistement au profit de Jair est en revanche crédible. Il semble qu’il n’ait pas eu envie d’être la doublure de Garrincha. Une belle intuition tant il s’agit du sommet de la carrière de Mané.
Merci Verano, magnifique introduction. Je ne connaissais que la version du désistement de Julinho au profit de Garrincha en 58. En 54, la Hongrie élimine le Bresil et l’ Uruguay. Mais j’ignore si les Hongrois ont régulièrement affronté des formations sud-américaines lors de leur longue série d’invincibilité…
Argentine et Brésil, je ne pense pas. Pas le souvenir d’une tournée de la Hongrie en Amsud.
Ce sont les seules rencontres recensées par rsssf face à des équipes sudam, bref??
Ton terme est plus approprié.
Ton texte est par ailleurs très clair, c’est limpide. Quand je dis que « ça me dépasse », en fait je visais l’état dans lequel plongea ce public, ce rejet, cette « bronca ».. Ce n’est pas cette histoire qui me réconciliera avec les idolâtres!
Y avait-il eu des signes avant-coureurs de l’accueil qui pourrait lui être réservé? La non-sélection de Garrincha était-elle tombée comme un cheveu dans la soupe, personne ne l’avait anticipée? Garrincha eut-il l’un ou l’autre mots avant/après? Rien de rien ne l’y obligeait, mais c’était quand même particulièrement moche, la réception faite à son « concurrent ».
Djalma Santos : plus encore qu’à toutes les autres fois où j’en vis une photo (dans l’absolu, je trouve son visage saisissant), celle-ci me donne vraiment de l’associer à un moaï.
Le Onze d’or ne marche que sur des sélections européennes.
Mais il prouve, en 1954, qu’il est au niveau des Sud-Américains : victoires contre le Brésil et l’Uruguay (certes, en Europe).
Par ailleurs, la série d’invincibilité des Hongrois reprend après la tragédie de Berne (encore deux ans d’invincibilité).
Tu cites la victoire 4 à 1 du Pérou sur le Bresil. 1959 est malheureusement une année charnière pour ce pays puisque ce sont les dernières sélections de Victor Benitez, Joya, Seminario ou Miguel Ángel Loayza. D’immenses talents, jeunes de surcroît, partis à l’étranger et qui ne seront plus jamais appelés en sélection. Une balle dans le pieds pour ce pays.
Y a toujours le fameux masseur brésilien sur la photo de garde!
Mário Américo ! Le plus jeune à droite est supposé s’appeler Johnson, comme le prédécesseur de Mário des années 1930 à 1950. Son fils ?
Ah? En tout cas, Johnson a une carrure de boxeu. Tu m’avais dit qu’Americo s’entraînait avec le grand champion Eder Jofre. Si Johnson est son fils, c’est peut-être aussi le cas.
Il était entraîné par le père d’Eder Jofre, oui.
*boxeur
Tu peux m’en dire plus sur Virgili que je connais peu…
Julinho, Montuori, Gratton et Virgili, c’est l’attaque du scudetto 1956. Virgili était supposé tout fracasser, c’était le bomber venu d’Udine dont l’Italie avait besoin… le mental du garçon n’est pas à la hauteur de sa puissance physique et il ne confirme jamais vraiment.
Je ne me lasse jamais de ce but contre la Hongrie : https://www.youtube.com/watch?v=wv6AZ7ub1G4
Magnifique
Tu devrais nous proposer une série sur la CM 54 comme tu l’as fait pour 70.
Footballeurs et jeu « tout pétés », lit-on hélas si souvent pour cette époque…
A l’ère des compils-reines, c’est bien dommage qu’il n’existe pas, à ma connaissance du moins, de compilation des plus beaux buts de ces années-là, beaucoup seraient sacrément étonnés.
Article génial encore une fois .
Julinho était un immense joueur élu plus grand joueur de l’histoire de la Fiorentina devant Batistuta (mon idole sportive absolue) Kurt Hamrin ou Antognoni .
Moi aussi j’ai lu plusieurs fois qu’il avait décliné la sélection en 58 par respect pour ceux qui avaient qualifiés l’équipe .
Ci-dessous une fiche sur lui issu d’articles en Portuguais (attention c’est du Google traduction donc pas top):
Júlio Botelho est né le 29 juillet 1929 dans la ville de São Paulo – SP. Il était, sans aucun doute, l’un des meilleurs attaquants directs de l’histoire du football brésilien et du monde. Il était une idole à Portuguesa de Desportos, Palmeiras, Fiorentina d’Italie et l’équipe nationale brésilienne, jouant même dans la Coupe du monde 1954 en Suisse, où il était considéré comme le meilleur ailier droit de ce championnat du monde, même si le Brésil a été éliminé dans le quarts de finale par la puissante Hongrie 4-2.
Julio Botelho est décédé à l’âge de 73 ans, le 11 janvier 2003, dans son quartier bien-aimé de Penha (zone est de la ville de São Paulo) en raison de problèmes cardiaques. Penha lui a tellement manqué que beaucoup disent que c’était la principale raison de son retour au football au Brésil, à la joie des supporters brésiliens et au désespoir des Italiens, en particulier des supporters de la Fiorentina, un club qu’il a défendu pendant trois ans et qu’il a quitté. lui beaucoup, car à ce jour, son nom est rappelé avec beaucoup d’affection pour tout ce qu’il a fait pour le club.
PORTUGUESA
Julinho a commencé sa carrière dans la division de base des Corinthians, cependant, il a été très mal utilisé quand il avait 19 ans (ils voulaient qu’il joue sur l’aile gauche, au lieu de la droite), avec cela, il a fini par être embauché par Juventus, de Mooca en 1950 Il n’y est resté que six mois, lorsqu’il est allé à Portuguesa de Desportos pour cinquante mille cruzeiros. Lusa avait une équipe fantastique, avec des joueurs qui des années plus tard viendraient servir l’équipe brésilienne. Et l’équipe de Portuguesa s’est formée ainsi : Muca, Djalma Santos, Nena, Ceci et Noronha ; Brandãozinho et Pinga ; Julinho, Renato, Nininho et Simão. Avec cette équipe, Portuguesa a remporté Rio-São Paulo en 1952 et 1955. Avec le maillot Lusa, Julinho a disputé 191 matchs et marqué 101 buts, marquant 4 buts dans le même match lors de la victoire 7 à 1 de Portuguesa sur les Corinthians. 25 novembre 1951, à Pacaembu.
FIORENTINE
Julinho a défendu Lusa do Canindé jusqu’en 1955, année où il a été négocié avec la Fiorentina, d’Italie, où il est vénéré à ce jour. L’équipe n’avait jamais remporté de titre national, et avec elle, ils ont remporté les saisons 1955 et 1956, étant finaliste les deux années suivantes. Julinho était adoré par les supporters de la Fiorentina. Une fois, alors qu’il voyageait en train en Italie, il a dû passer tout le voyage caché dans la salle de bain pour éviter d’être harcelé par des fans. Julinho voulait retourner au Brésil, mais la Fiorentina l’aimait toujours. Elle lui a fait une offre qu’il ne pouvait pas refuser et il est resté. Il est resté un an de plus, pensant juste à y retourner. Au cours de cette période, il a gagné le surnom de « Mr. Tristesse ». La Fiorentina, le club pour lequel il a joué en Italie, l’aimait tellement qu’à sa mort, de nombreux drapeaux d’équipe ont été envoyés à sa famille et de nombreux fans de l’équipe qui vivaient à São Paulo ont assisté à ses funérailles. Même lorsqu’il était à l’UTI, les responsables italiens appelaient souvent sa famille pour s’enquérir de son état de santé. En 1996, il a été élu meilleur joueur de l’histoire de la Fiorentina.
PALMIERS
Lorsqu’il revient définitivement au Brésil, il vient jouer à Palmeiras, où il remporte le Campeonato Paulista en 1959 et 1963, la Taça Brasil (Championnat brésilien à l’époque) en 1960, le Tournoi Rio-São Paulo en 1965, en plus de la Copa Roca, pour l’équipe brésilienne, en confrontation directe avec l’Argentine, en 1960. Julinho a joué à Palmeiras de 1958 à 1967 et dans cette période, a formé l’une des équipes les plus respectées qu’alviverde ait eu dans toute son histoire, une véritable « Academia « , c’est-à-dire Valdir, Djalma Santos, Aldemar, Waldemar Carabina et Geraldo Scotto ; Zequinha et Chinesinho ; Julinho, Nardo, Américo et Romeiro. C’est l’équipe qui est devenue championne de São Paulo en 1959.
Cette année, Palmeiras et Santos ont dominé le football de São Paulo, à tel point que dans l’une des équipes de São Paulo qui a affronté l’équipe de Rio de Janeiro à Pacaembu, il n’y avait que des joueurs de ces deux clubs. Et la programmation était la suivante; Gilmar, Getúlio, Olavo, Formiga et Zé Carlos ; Zito et Chinesinho ; Julinho, Servilio, Pelé et Pepe. Pendant son séjour à Rio de Janeiro, Botafogo était en charge, qui avait dans l’équipe carioca; Nilton Santos, Garrincha, Didi, Quarentinha, Amarildo et Zagallo. Des années plus tard, Julinho jouera encore avec Vavá, Gildo, Ademir da Guia, Djalma Dias, Rinaldo, Tupãzinho, Ferrari, Procópio, Ademar Pantera, Germano et tant d’autres mythes du football brésilien. Lors de ses adieux contre Náutico, il est sorti à la 32e minute de la première mi-temps et a cédé sa place au Péruvien Gallardo. Au premier ballon manqué par le Péruvien, tout le stade s’est écrié : « Reviens Julinho ! ». Pour Palmeiras, Julinho a disputé 269 matchs ; 163 victoires, 53 nuls et 53 défaites et marqué 81 buts.
ÉQUIPE BRÉSILIENNE
Julinho a disputé la Coupe du monde 1954 en Suisse. Les débuts de notre sélection ont eu lieu le 16 juin, lorsque nous avons battu le Mexique 5-0, des buts de Pinga (2), Baltazar, Didi et Julinho. Trois jours plus tard, on a fait match nul 1-1 avec la Yougoslavie, un but de Didi. Dans ce jeu, c’était un gâchis général. L’égalité a classé les deux équipes, mais l’arbitre a ordonné 30 minutes supplémentaires, les joueurs brésiliens faisant de leur mieux en quête de victoire. Les Yougoslaves, sachant que le match nul qualifiait les deux équipes, ont demandé le calme aux Brésiliens qui, sans comprendre ce qu’ils disaient, ont continué à courir désespérément après la victoire.
A la fin du match, les joueurs du Brésil ont quitté le terrain tristes, pensant être éliminés de la Coupe. Ce n’est que dans les vestiaires qu’ils ont été informés qu’ils étaient qualifiés pour les quarts de finale et que l’adversaire était la puissante équipe hongroise. A dix minutes de jeu, le Brésil menait déjà par 2 à 0 et la partie s’est terminée par la victoire hongroise par 4 à 2, avec des buts de Djalma Santos (penalty) et Julinho. Ce jour-là, le Brésil a joué avec ; Castille ; Djalma Santos, Pinheiro, Bauer et Nilton Santos ; Brandãozinho et Didi ; Julinho, Indio, Humberto, Maurinho.
L’année suivante, Julinho part jouer pour la Fiorentina, en Italie. Alors que Julinho retournait au Brésil en 1958, il refusa l’invitation de l’entraîneur Vicente Feola à rejoindre l’équipe brésilienne lors de la Coupe du monde en Suède. Elégant, Julinho s’est justifié en disant que, comme il était hors du pays depuis trois ans, sa sélection pouvait sembler une injustice aux athlètes qui travaillaient au Brésil. C’est là que le monde a rencontré Garrincha, qui a joué un rôle déterminant dans la victoire de la Coupe du monde canarienne.
L’événement le plus important dans la vie de Julio Botelho s’est sans aucun doute produit le 13 mai 1959, le jour où le Brésil, récemment champion du monde, a accueilli l’Angleterre pour un match amical au Maracanã. L’entraîneur de l’équipe canarienne de l’époque, Vicente Feola, a sélectionné Julinho sur l’aile droite, à la place de Garrincha. Lorsque Julinho est entré sur le terrain, les 160 000 fans du Maracanã s’attendaient à ce qu’il échoue, même s’il portait le numéro 7 du Brésil à l’époque.
Ailier droit d’une qualité incontestable, dans ce match le joueur était sous la pression du public carioca car celui qui a aigri le banc de son poste n’était autre que Botafogo Mané Garrincha. En entrant sur le terrain et en étant annoncé par l’annonceur comme partant, Julinho a reçu des huées de toute la foule présente dans le stade (une manifestation qui était en préparation depuis une semaine). Mais ce qui lui a vraiment donné de la force, c’est le conseil avisé de son compagnon Nilton Santos : « Allez-y et faites-leur avaler ce boo ». Julinho a non seulement obéi, mais a également joué le meilleur match de sa vie. Cinq minutes après le début du match, il a effectué un mouvement sur l’aile droite et a marqué le premier. Dix minutes plus tard, il a donné une passe à Henrique pour faire le deuxième. Finale : Brésil 2×0 Angleterre. Julinho a été applaudi par la même foule qui ne voulait pas de lui sur le terrain et, le lendemain matin, les journaux anglais ont annoncé : « Le Brésil a maintenant deux Garrincha ».
A la veille de la Coupe du monde 1962, le grand ailier informe l’entraîneur Aimoré Moreira qu’il ne pourra pas participer à la Coupe du Chili. Une douleur au genou aurait anticipé la fin de sa carrière. « Allez-y quand même. Votre simple présence encourage le groupe », a insisté Aimoré. Ce à quoi Julinho a répondu « Je ne peux pas nuire à la sélection. Prends le garçon Jair da Costa », a-t-il répondu. Pour l’équipe nationale brésilienne, Julinho a disputé 31 matchs et marqué 13 buts. Il a remporté le championnat panaméricain en 1952, le vice-championnat d’Amérique du Sud en 1953, a disputé la Coupe 54, a été élu meilleur joueur du tournoi et a remporté la Rocca Cup 1960.
Il a terminé sa carrière en 1967 en jouant pour Palmeiras et après avoir arrêté de jouer, Julinho a toujours entraîné les catégories de base de Portuguesa, Palmeiras et Corinthians, mais a rapidement tout abandonné pour se consacrer au club de football de plaine qu’il a fondé, Rio Branco du quartier de Penha. , où il est né et est décédé d’un arrêt cardiorespiratoire, à l’hôpital Nossa Senhora da Penha à l’âge de 73 ans. Julinho a passé les dernières années de sa vie à lutter contre divers problèmes de santé, ce qui l’a obligé à porter un stimulateur cardiaque. Comme si le problème cardiaque compliqué ne suffisait pas, Julinho a également subi un accident vasculaire cérébral qui l’a laissé partiellement paralysé.
Merci Hincha!
Et donc cette bronca était préméditée? Qui que ce soit essaya-t-il de calmer le bazar?
Alex, j’ai trouvé deux articles indiquant que le public n’apprend l’absence de Garrincha qu’au moment où le speaker annonce les joueurs, accréditant l’idée d’un mouvement de foule spontané. Les huées auraient duré jusqu’au coup de sifflet lançant le match.
Obrigado Hincha ! Il y a de quoi faire un shoot Top10 avec les joueurs passés à la Fiorentina.
@Alex, je n’ai pas trouvé de doc l’attestant mais tout indique que Feola décide de remplacer Garrincha par Julinho tardivement, d’où la surprise du public. Ça pendait au nez de Mané qui était déjà menacé par Dorval durant la Copa disputée en Argentine au début de l’année 1959.
Pourquoi shoot ? Chouette pas shoot, merci le correcteur.