Dernier épisode de notre série sur le parcours du Japon lors de la Coupe d’Asie 2004. En point d’orgue, une finale historique contre le rival et pays organisateur : la Chine. Un match qui cristallise alors toutes les tensions entre les deux nations. Et qui représente à merveille tout le parcours des Samurai Blue durant cette compétition : les dieux du football ont choisi le Japon.
Toute la Chine en rêvait, et elle l’a obtenue. Après une panenka plutôt approximative de Yahya Golmohammadi, Liu Yanfei détourne le dernier pénalty iranien et offre à la sélection de la République populaire la victoire dans la séance de tirs aux buts, lui permettant ainsi d’accéder à la finale de sa Coupe d’Asie disputée à domicile. 20 ans qu’elle attendait de retrouver ce stade de la compétition.
Deux ans après s’être qualifiée pour la première fois de son histoire pour la Coupe du monde, l’équipe de Chine est en passe de confirmer et de s’affirmer comme une nation émergente du football. Jamais, depuis les exploits de Lee Wai Tong, le football chinois n’avait semblé autant en mesure de tutoyer les grands d’Asie. L’ancien international néerlandais Arie Haan, qui a succédé à Bora Milutinovic, a mené avec brio ses joueurs jusqu’à la finale au terme d’un parcours convaincant, terminant premier de sa poule, puis éliminant l’Irak en quarts de finale, et donc l’Iran en demi-finale.
Haute tension
L’équipe du Dragon ne pouvait peut-être rêver meilleur adversaire pour tenter de glaner le premier titre majeur de son histoire. Cette finale contre le Japon, la Chine la vit comme un potentiel début de revanche sur la sombre guerre l’ayant opposé à leurs voisins insulaires. En 1937, l’armée impériale japonaise envahit le territoire chinois, et se livre à de nombreuses exactions dans la majeure partie des territoires occupés. Biberonné à la propagande nationaliste et revancharde depuis sa plus tendre enfance, le peuple chinois n’a jamais pardonné malgré les décennies passant.
Ainsi l’on sent chez les 60 000 spectateurs convergeant vers le stade des Ouvriers de Beijing, lieu de la finale, une vraie tension et une certaine envie d’en découdre. “Tous au stade des Ouvriers ! Allons voir le Japon se faire écraser !” peut-on lire dans la presse pékinoise. Si aucun incident majeur n’est encore à déplorer, les supporters chinois ne cachent nullement leur hostilité envers les Japonais. Certains agitateurs un peu trop véhéments dans leurs propos devant les caméras, y compris celles des quelques journalistes nippons qui couvrent l’évènement, sont même emmenés par des policiers en civil avant qu’ils n’entrent dans le stade. Environ 2 000 supporters japonais ont été autorisés à assister au match. Mais quand bien même ils arrivent au stade sous une bonne escorte policière, certains peinent à cacher leurs inquiétudes à leurs compatriotes journalistes.
En somme, l’atmosphère est électrique. Mais les Samurai Blue sont maintenant habitués et préparés à cette hostilité qu’ils ont subi tout au long de la compétition. Après la demi-finale contre Bahreïn, les joueurs ont été mis au courant que leurs quelques supporters présents au stade avaient à plusieurs reprises reçu des projectiles lancés depuis les tribunes voisines par des spectateurs chinois. Ou encore que nombres de drapeaux japonais avaient été brûlés dans les rues. Ainsi, selon le capitaine Tsuneyasu Miyamoto, les joueurs japonais espéraient tomber contre la Chine en finale, et se sont tous promis “de ne jamais perdre contre la Chine”.
Les deux équipes entrent sur la pelouse. Comme attendu, l’hymne japonais est conspué par le public, tandis que La Marche des volontaires est reprise à plein poumons. Les 22 acteurs se mettent en place. Bien que privé de Yasuhito Endô suspendu, et remplacé par Kôji Nakata, le Japon aligne son équipe type dans une formation en 3-4-1-2, où Akira Kaji et Alex Santos devront multiplier les courses sur leurs côtés respectifs, tandis que Shunsuke Nakamura aura la lourde tâche de l’animation du jeu. En face, Arie Haan présente une équipe chinoise en 4-4-2 losange avec des milieux de terrain ayant un rôle prépondérant de par leurs projections vers l’avant pour s’engouffrer dans les espaces créés par les deux attaquants. Shao Jiayi en particulier, lui qui a déjà inscrit trois buts dans le tournoi.
Equipe du Japon : Yoshikatsu Kawaguchi ; Makoto Tanaka – Tsuneyasu Miyamoto (cap.) – Yûji Nakazawa ; Akira Kaji – Takashi Fukunishi – Kôji Nakata – Alex Santos ; Shunsuke Nakamura ; Takayuki Suzuki – Keiji Tamada
Equipe de Chine : Liu Yunfei ; Wei Xin – Zhang Yaokun – Zheng Zhi – Sun Xiang ; Li Ming – Zhao Junzhe (cap.) – Shao Jiayi – Yan Song ; Hao Haidong – Li Jinyu
Les sabres se croisent
Le coup d’envoi est donné et les premières minutes donnent tout de suite le ton de ce que sera cette finale : engagée. Malgré pas mal de passes imprécises, on sent tout de même d’emblée la volonté des Japonais d’imposer leur jeu, notamment par la volonté de projection des deux joueurs de côté. Cela dit, la première occasion du match est chinoise : par une action patiemment construite, Li Ming feinte le une-deux avec Wei Xin et déborde sur le côté droit, avant d’adresser un superbe centre sur la tête de Li Jinyu, qui passe à côté. Les locaux s’enhardissent et tentent de mettre du rythme dans cette partie. Même si la charnière centrale semble avoir du mal à suivre les déplacements de Suzuki et Tamada, la Chine prend peu à peu le contrôle des débats au cours de ce premier quart d’heure.
16e minute, un coup-franc de Shao Jiayi est bien frappé, mais Alex Santos devance de justesse son vis-à-vis. Les Japonais comprennent qu’ils doivent ralentir la cadence et empêcher leur adversaire d’enflammer la rencontre. Mais la tâche s’annonce plus difficile que prévue. Les Chinois gagnent la plupart des duels, domine territorialement, et le Japon peine à construire. Sans se créer encore d’occasion franche, les joueurs de Arie Haan mettent une réelle pression sur le camp des Samurai Blue.
Il faut attendre la 21e pour que les Japonais sortent enfin de leurs 40 mètres avec le ballon. A la lutte avec un défenseur, Nakamura obtient un coup-franc sur le côté gauche. Le joueur de la Reggina se charge lui-même de le frapper naturellement, et dépose le ballon au second poteau. Suzuki s’élève plus haut que deux défenseurs chinois et remet le ballon devant le but. Takashi Fukunishi devance Zhao Junzhe et propulse le ballon dans le but vide. Le Japon ouvre le score contre le cours du jeu et jette un énorme coup de froid sur le stade des Ouvriers.
Coup pour coup
Sonnés, les Chinois subissent à nouveau la pression nippone et la précision des coups de patte de Shunsuke Nakamura. Comme ce corner à la 25e minute, repoussé d’extrême justesse par la défense. Ou encore ce tir de Tamada deux minutes plus tard contré au tout dernier moment alors que ça semblait bien partir. Le Japon semble reprendre la maîtrise du jeu, fait bien tourner le ballon est gère le chronomètre avec une certaine efficacité. L’idée semble de garder le rythme le plus bas possible, ainsi que de maintenir les Chinois dans leur camp par une pression haute sur le terrain.
Il faut de longues minutes pour que la Chine franchisse à nouveau la ligne médiane. Elle le fait enfin à la 30e minute. Yan Song est trouvé sur le côté gauche, au niveau du poteau de corner. Face à la pression trop tendre de Kaji et de Fukunishi, il parvient à se retourner et se faufiler entre les deux Japonais, avant de servir un Li Ming totalement oublié à l’entrée de la surface de réparation. D’un plat du pied très sûr, Li Ming place le ballon au ras du poteau d’un Kawaguchi impuissant et fait exploser le stade des Ouvriers. La Chine égalise et l’espoir renait chez les locaux.
Les encouragements du public redoublent d’intensité. Et dans la foulée, Wei Xin un nouvel excellent centre au point de pénalty, que Hao Haidong manque de peu de reprendre de la tête. Les Japonais sont à nouveau dans le dur. Pour stopper le début de la folie chinoise, les Samurai Blue s’en remettent une nouvelle fois à Shunsuke Nakamura. A la 34e minute, le futur joueur du Celtic lance Alex Santos d’une magnifique ouverture. Le latéral nippo-brésilien centre de volée, et c’est cette fois Suzuki qui manque de peu la reprise de la tête. Cette finale, qui se jouait jusqu’alors sous un faux rythme dû sans doute à la grande chaleur qui règne sur Beijing, s’emballe enfin.
36e minute, Shao Jiayi élimine Fukunishi d’un habile crochet et tente sa chance à 30 mètres du but. Kawaguchi repousse difficilement la frappe. Deux minutes plus tard, Yan Song perce le milieu japonais après un joli grand pont sur Fukunishi, encore. Mais il voit sa belle passe vers Li Jinyu interceptée in extemis par le capitaine Miyamoto. Nakazawa l’imite quelques minutes plus tard. En somme, le Japon souffre, laisse le ballon et fait le dos rond face aux coups de boutoir chinois qui s’enchainent jusqu’à la mi-temps. Zico, le sélectionneur du Japon, peut souffler. Les deux équipes rentrent au vestiaire sur un score de 1-1, et il faut bien admettre que la Chine livre une très belle partie, domine, et sent donc à juste titre qu’elle peut gagner cette finale. Tandis que côté japonais, c’est assez décevant et inconstant. Les Nippons ne se sont en fait réellement montrés dangereux que sur les coups de pied arrêtés de Nakamura.
La main du Kami
La seconde mi-temps commence sans changement. Et on repart sur les mêmes bases : pression chinoise dans le camp adverse, et un Japon qui tente d’évoluer par contre-attaques via des longs ballons. 55e minute, Nakamura tape un nouveau coup-franc en direction du second poteau, que le gardien Li Yunfei repousse en corner. De fait, les occasions se font rare en ce début de deuxième période, et la rencontre s’enlise lentement dans un faux rythme que les Chinois peinent à arrêter. Le Japon prend son temps dans les phases de construction et s’expose très peu. On commence même à voir des centres plutôt intéressants de Kaji et de Alex Santos. On passe l’heure de jeu, et Kôji Nakata perce sur le côté gauche, puis parvient à centrer sur la tête de Tamada. C’est claqué au-dessus de la barre par Liu Yunfei. L’arrêt n’est pas très spectaculaire, mais cela illustre à quel point le Japon est petit à petit en train de prendre l’ascendant.
Le corner qui suit est frappé par Nakamura. Suzuki et Zhang Yaokun sont à la lutte, mais aucun ne touche le ballon, qui poursuit sa course vers le second poteau et retombe sur le bras de Kôji Nakata, avant de finir sa course dans le but chinois. Le ralenti ne laisse aucune place au doute : Nakata a bel et bien marqué de la main ! Le futur marseillais célèbre comme si de rien n’était, tandis que les locaux sont bien entendu furieux. Mais l’arbitre n’a rien vu et valide le but. En Japonais, le mot “Kami” désigne les divinités de la religion Shintô. Il y avait “la main de Dieu”, il y a désormais la “main du Kami”, qui permet donc au Japon de reprendre l’avantage.
Les Chinois tentent bien sûr de réagir, mais Miyamoto veille au grain et s’affirme encore comme un des grands défenseurs de cette Coupe d’Asie par de nouvelles interceptions bien senties. 70e minute, nouveau coup-franc pour le Japon, cette fois tiré par Alex Santos. Dévié au premier poteau par Nakazawa, Fukunishi se démarque au second et manque de peu le but du 3-1. Le KO semble proche pour la Chine… Il reste un quart d’heure à tenir pour les Samurai Blue, alors que la défense est bien en place, les trois joueurs chinois entrés en jeu lors de la seconde période vont se distinguer : Sun Jikai repique au centre et transmet à Xu Yunbong qui a décroché de son poste d’attaquant de pointe. Celui-ci, en une touche de balle, sert magnifiquement Li Yi lancé à pleine vitesse dans la profondeur. Couvert par Makoto Tanaka, le joueur de Shenzen est seul face au but et tente de contourner la sortie rapide de Kawaguchi. Mais le gardien japonais touche le ballon juste ce qu’il faut pour que l’attaquant chinois en perde le contrôle. La “main du Kami” est cette salvatrice pour le portier nippon.
Dernier coup de katana
Ce sera la dernière grosse occasion de la rencontre pour la Chine. La fin du match se rapproche petit à petit et le Japon se trouve dans une position idéale. Il cherche avant tout à gérer, garder le ballon dans le camp adverse, et faire tourner le chronomètre. Ce qu’il fait bien, grandement aidé par les espaces laissés par une équipe locale désormais fatiguée et coupée en deux. Malgré un petit frisson sur corner et sur un centre, au fur et à mesure que les minutes s’écoulent, le désarroi commence à se lire sur les visages des joueurs chinois qui peinent à se montrer dangereux.
On entre dans le temps additionnel et le Japon gère parfaitement sa fin de match. A la 91e minute, Nakamura voit la ligne de défense adverse trop avancée et lance Tamada en profondeur. Pas hors-jeu, il a tout le temps de crocheter Li Yunfei et d’inscrire le troisième but nippon. Abasourdi, le Stade des Ouvriers se mue d’abord dans le silence, puis lance une immense bronca lorsque les trois coups de sifflets finaux retentissent. Le Japon s’impose 3-1 et remporte sa troisième Coupe d’Asie en 12 ans, au terme d’un match à l’image du reste de son tournoi : les Samurai Blue n’ont peut-être pas maitrisé l’ensemble de la partie, mais ont fait preuve d’une extraordinaire force mentale qui Zico ne manque pas de souligner en interview. “Nous avons gagné envers et contre tous, avec qualité, talent et maturité”.
Des cicatrices
Dépité, dégouté, le public chinois en a assez vu et quitte les lieux. Le stade se vide lors de la remise des prix, il ne verra pas Shunsuke Nakamura recevoir le titre de meilleur joueur du tournoi, et Tsuneyasu Miyamoto soulève la Coupe d’Asie devant un grand nombre de sièges vides. Mais le drame se situe ailleurs. Ne pouvant se résoudre à voir celui qu’ils considèrent comme leur ennemi triompher sur leur terre, de nombreux Chinois vont se livrer à des actes d’émeutes. L’armée populaire est obligée de se déployer autour de l’ambassade du Japon. Une foule nombreuse, au lieu de rentrer chez elle, se masse autour du stade pour tenter d’en découdre. De nombreux chants hostiles seront lancés, et des drapeaux japonais brûlés. Les 2 000 supporters japonais présents au stade ne pourront quitter celui-ci que trois heures plus tard, lorsque la foule aura enfin été dispersée. Le bus des joueurs japonais, qui partira sous bonne escorte, sera lui pourchassé et des projectiles seront lancés.
Ces événements auront même une résonnance internationale à quatre ans des Jeux olympiques de 2008 qui doivent se dérouler à Beijing. Au point que Frédéric Bobin, correspondant du Monde en Chine, s’interroge : “Si des dérapages majeurs ont finalement été évités, cette Coupe d’Asie de football organisée par la Chine laissera néanmoins des traces. Elle alimente bien des interrogations sur la civilité du public chinois, en particulier son aptitude à affranchir le sport des contentieux de l’Histoire.”. Au-delà du côté “mauvais perdant”, ces émeutes suite à la finale soulève des inquiétudes plutôt légitimes sur la sécurité des athlètes japonais. Au point que la Diète, le parlement nippon, ouvrira une commission d’enquête et que le président du Comité olympique japonais exprimera personnellement ses craintes.
Cette Coupe d’Asie sonne aussi comme un immense coup d’arrêt pour le football chinois. Cette finale représente en effet le dernier fait d’arme majeur de la sélection, qui échouera aux qualifications de la Coupe du monde 2006 dès le deuxième tour, avant de sombrer lentement dans le classement FIFA. Aujourd’hui, il convient de dire que la Chine a sûrement manqué une étape clé dans son ascension footballistique. Voilà 20 ans qu’elle essaye de se rattraper, sans succès.
A l’inverse, le Japon s’affirme comme un cador du continent asiatique. Alors qu’il n’avait jamais participé à la compétition avant 1988, le voilà déjà codétenteur du record de victoires avec l’Arabie Saoudite et l’Iran (trois victoires). Il en ajoutera une quatrième en 2011, continuera d’aller en Coupe du monde, puis régulièrement en huitièmes de finale. Les succès ont été et seront sans encore nombreux. Mais celui de 2004, pour le contexte, pour l’enchaînement de matches épiques, sera peut-être toujours le plus savoureux. L’équipe du Japon adresse ainsi un véritable pied de nez à toute la Chine. Conspuée et copieusement insultée tout au long de la compétition, les Nippons s’imposent en finale face à la Chine, sur son terrain, avec un but décisif marqué de la main. Peut-on alors parler de justice ? Chaque lecteur se fera juge.
Très bon papier, avec une mise en perspective historique agréablement factuelle qui tranche sur les leçons de bien-pensance d’un certain rédacteur au nom composé sur le-site-qui-ne-doit-pas-être-nommé.
Euh……….. Tu parles de Nathalie Kosciuszko Morizet?
Bien vu 🙂
Il risque de venir ici un jour, et essaiera de nous proposer des idées d’articles… Mais il sera facile à débusquer !
Merci Xixon. Dans l’équipe chinoise évoluait
Hao Haidong qui est simplement le meilleur buteur historique en sélection. Un petit passage en Angleterre. Hao Haidong et sa compagne Ye Zhaoying, championne du monde de badminton, sont en exil en Espagne pour avoir ouvertement critiqué le parti communiste chinois.
Une étrangeté de la Coupe d’Asie est l’absence de victoire de la Corée du Sud depuis 1960, alors qu’elle est le pays le plus régulier depuis plus de 40 ans. Elle a gagné les deux premières éditions et depuis plus rien.
Etrangeté accentué par le surprenant parcours en 2002 qui bien sûr alimenta pas mal de rumeurs…
Peut être que la malédiction prendra fin en janvier 2024 ? ^^
(Prochaine coupe d’Asie)
Mais je ne le souhaite pas…
Déjà qu’ils se la pètent…
S’ils gagnent, les Coréens deviendront pires que les Anglais ! XD
Nan en vrai, j’avoue, je sombre vite dans la mauvaise foi quand il s’agit de la Corée du Sud ^^ »
Même constat pour un autre mastodonte asiatique, l’Iran, qui ne s’est pas hissé en finale depuis son dernier sacre en 1976. L’annexion de l’Australie dans la zone Asie rendra la compétition beaucoup plus difficile.
Merci pour cette série qui aura participé à élever un chouïa ma culture asiatique.
Et puisqu’il est question « des contentieux de l’histoire », j’en profite pour faire la promo du documentaire « La Chine, rêves et cauchemars » sur Arte. Les deux premières parties, notamment, sont remarquables.
Merci pour ce feuilleton au suspens haletant, ce sacre a définitivement placé la sélection nippone au sommet de la hiérarchie du football asiatique bien que je ne garde que de vagues souvenirs de cette édition.
Je me rappelle beaucoup plus du 4ème titre de l’édition 2011 au Qatar où le japon avait parfaitement maitrisé son sujet et ce malgré des matches très accrochés en phase à élimination directe (3-2 contre le Qatar en quarts, TAB après un 2-2 en demies contre la Corée du Sud et 1-0 après prolongation contre une vaillante Australie en finale) compte tenu du niveau particulièrement relevé de la compétition, avec notamment un 5-0 infligé à la sélection d’Arabie Saoudite en phase de groupes. Sous la houlette du si expérimenté Alberto Zaccheroni le Japon semblait intouchable et si sûr de sa force en alignant une équipe très équilibrée sur toutes les lignes avec un Kawashima décisif et rassurant dans les buts, un Yoshida impérial dans les airs qui gagnait quasiment tous ses duels et un Nagatomo intenable qui faisait la différence sur son couloir gauche, une paire de milieux en or devant la défense avec un infatigable Hasebe (toujours actif) et un Endo d’une justesse technique insolente, une paire Okasaki-Kagawa complémentaire et remuante en attaque et surtout un Honda d’un niveau stratosphérique (meilleur joueur de la compétition) pour distribuer caviar sur caviar.
Oh oui ! Ce Japon de Zaccheroni… je le regrette par moment : qu’est ce qu’il était fort et beau à voir jouer !
Comme tu dis, y’avait de très bons joueurs à toutes les lignes. Et les résulats suivaient : avec quelques resultats de prestige, comme des victoires contre l’Argentine, en France et en Belgique, ainsi qu’un très beau 2-2 contre les Pays-Bas en 2012. (Et sans oublier le mémorable, bien que défaite, 4-3 contre l’Italie en Coupe des Confédérations)
En plus, yavait une vraie force mentale. L’édition 2011 le montre bien. J’ai aussi en tête cette victoire en qualifs du mondial arrachée à la dernière seconde contre la Corée du Nord.
Cette équipe avait tellement les moyens de faire quelque chose au Brésil… 10 ans après, j’arrive toujours pas à comprendre comment ils ont pu perdre contre la Côte d’Ivoire… ils ne s’en sont jamais remis.
Yaurait beaucoup de belles choses à dire sur 2011.
Mais en terme de dramaturgie et de symbolisme, je crois que rien n’égalera 2004 ^^
Kagawa, c’est quand même une déception, non? Passé sa magnifique période titrée avec Dortmund, il n’a jamais réellement repondu aux attentes. Comme Gotze.
Effectivement Kagawa fut un énorme gâchis, et dire qu’il marchait quasiment sur l’eau lors de son premier passage très réussi au BVB notamment en 2011/2012 avec 13 buts et 11 passes décisives rien qu’en Bundesliga. Sa vision de jeu, sa capacité à créer des espaces et surtout sa complicité avec Lewandowski a marqué les esprits.
Malheureusement son transfert raté à Manchester United (cette machine broyeuse de talents) fut un tournant dans sa carrière notamment après le départ à la retraite de Sir Alex Ferguson, Moyes et surtout Van Gaal l’ont peu utilisé, le manque de temps de jeu et les blessures ont laissé des traces indélébiles sur son niveau de jeu en club comme en sélection.
Le parcours d’Haan en tant que coach, c’est une invitation au voyage…
Et un entraîneur qui, en Belgique du moins, imprima toujours un style flamboyant à ses équipes – mais le succès n’était pas toujours tout à fait au rendez-vous, c’est vrai..
A l’Antwerp : très bon! Anderlecht : il dut composer avec les départs de plusieurs cadres non remplacés, pas grand-chose à lui reprocher.. Au Standard : ça finit en eau de boudin mais c’était très glamour, aventureux, offensif.. génial (or les NL et le Standard, normalement……)! Second passage à Anderlecht : bizarrement aucun souvenir!
A Feyenoord ce fut un échec cuisant. Stuttgart plutôt bon voire très bon, il me semble??
Le reste : aucune idée!
Comme joueur, je suis quasiment certain qu’il fut jusqu’à la dérégulation de l’eurofoot, voire est resté???, le plus gros palmarès de l’Histoire du foot NL……………… Un impact énorme, quelle que fût l’équipe, les circonstances…….. L’individu fut longtemps toxique, mais pour le reste : footballeur terriblement sous-estimé.
Et je me demande même s’il ne fut pas tout un temps, tout bonnement, le plus beau palmarès (places d’honneur comprises) du football européen, ou alors vraiment pas bien loin..
Il a enchaîné très rapidement en tout cas. Dès la fin de sa carrière, zou à Antwerp! Il est le coach du Stuttgart, finaliste de la c3 où il retrouve Sigurvinsson qu’il avait remplacé au Standard.
Merci pour cette belle remontée dans le temps ! D’ailleurs, pour la coupe d’Asie 2023, quels sont vos favoris ? A noter la toute première participation du Tadjikistan, bien aidé par le format à 24 et le retour de Hong Kong, absent depuis 1968. J’aurais tendance à mettre une pièce sur le Japon et l’Australie, de par leurs performances au Qatar en 2022. Et aussi sur le Vietnam ; peut-être pas un prétendant au titre mais ils confirment depuis 2019 les progrès entrevus depuis.
On peut remarquer aussi qu’il y a 20 des 24 participants qui étaient déjà là en 2019. Des équipes comme le Kirghizistan (toujours aidé par ses Allemands d’origine kirghize), la Palestine et l’Inde ont une régularité qui peut leur être bénéfique s’ils continuent de la sorte.
Je suppose que l’habituel quatuor Japon-Corée-Iran-Australie fait figure de grand favori. J’étais pas serein pour le Japon, les 2 très bons derniers matches amicaux (6-0 El Salvador, 4-1 Pérou) laissent entrevoir des progrès dans le jeu. Donc à voir la confirmation en septembre en Allemagne. C’est vrai que l’effectif laisse rêveur…
Est-ce que la Corée du Sud a enfin une génération suffisemment talentueuse et mâture pour aller au boût ? Moi en tout cas, au vu de leur qualif arrachée contre le Portugal, je me dis que c’est pas absurde de l’imaginer.
Pas mal de questions aussi sur l’Iran et le Qatar, qui ont tourné une grosse page en changeant de sélectionneur.
À voir aussi comment l’Arabie Saoudite va gérer l’après Renard.
J’ai hâte aussi de voir si le Vietnam peut confimer la progression que l’on entrevoit depuis 5 ans. Le Japon-Vietnam du 1er tour promet.
De même que l’Ouzbékistan, récent vainqueur de la version U20 de la Coupe d’Asie, et qui d’après l’ami Killian Bssn, travaille super bien depuis pas mal d’années et pourrait bien devenir une puissance du football asiatique.
Et enfin, j’ai hâte qu’on puisse rigoler encore des « exploits » de la Chine ^^
Oui, l’Ouzbékistan aussi semble avoir une génération capable de prendre la relève de celle des Ahmedov, Djeparov, Nesterov, Geynrikh… qui ont effleuré par deux fois un barrage intercontinental de coupe du monde, même s’ils ont déçu lors des qualifs pour 2022. Ils ont les moyens de basculer parmi les grands !
En espérant que la génération des Shomurodov et autres Shukurov arrivent là où leurs prédécesseurs ont échoué !
C’est parce qu’il était encore trop jeune, ou trop inconstant, si Dong Fangzhuo n’était pas de l’aventure côté chinois?
Sun Xiang, je m’en rappelle vaguement au PSV..mais alors les autres, ça???
La chute était sans doute la seule opportune, bref je rejoins g-g-g : ça tranche avec Nathalie Kosciuszko Morizet. Et merci pour cette série enrichissante!
L’impression aussi que c’est pour de bon lancé côté japonais : culture-jeu, culture-clubs, folklore (les nouilles..).. Ca a tout l’air d’être sur les rails, et ce qui ne gâche rien est que le ton dominant est plutôt voire franchement joueur, pourvu que ça dure.
Côté chinois, malgré les milliards engloutis et le capital humain, ben..??? Pensée émue pour un lointain collègue qui me doit toujours un casier, persuadé qu’il était dans les 90’s que c’était l’affaire de dix ans max avant que la Chine n’écrase tout en football – ça ne marche pas comme ça, et heureusement!
Il y a tout de même pas mal d’axes à améliorer côté japonais. Les équipes de jeunes viennent de sortir des résultats décevants en Coupe d’asie U20 (demi finale) et CDM u20 (1er tour).
La JFA semble souffir des mêmes maux que la FFF : à savoir que le personnel en place n’est pas compétent pour faire progresser les joueurs. Je ne vais pas répéter tout le mal que je pense de Hajime Moriyasu ^^ »
(Chez les A, l’intégration récente de Hasebe et de Kengo Nakamura semble toutefois donner des premiers élements intéressants)
C’est vrai, le Japon semble récemment sortir plus de bons joueurs qu’ils n’en a jamais sorti. Mais ça semble plus venir du système universitaire (Mitoma par exemple est formé à l’université de Tsukuba) et de la très bonne qualité de post formation du Kawasaki Frontale.
En tout cas, ça vient pas des directives de la JFA et des centres de formations des clubs, encore au stade embryonaires.
De plus, la J. League manque cruellement de visibilité. La JFA vend très mal son championnat à l’étranger. Ce n’est que depuis cette année que des rencontres sont diffusés sur la chaine Youtube. Avant, on était obligés soit s’utiliser DAZN avec un VPN, soit le streaming.
Merci pour le récit de cette épopée nippone que je termine enfin.