« Nous sommes à la 62e minute, après une énième offensive argentine, le ballon est récupéré par la défense belge et parvient à Frankie Vercauteren tout à gauche du terrain. Vercauteren envoie le ballon vers l’entrée du rectangle argentin. Surgit alors Erwin Vandenbergh oublié par la défense argentine. Le voilà seul, au point de penalty, face au gardien. Avec un sang-froid déconcertant, il prend son temps : la balle rebondit, il la contrôle du torse, la laisse encore rebondir devant lui en regardant où est le gardien. Cela dure moins de trois secondes mais cela semble une éternité. Deux défenseurs reviennent vers l’attaquant des Diables et devant l’écran, tous les Belges doivent crier : « Mais tire bon sang, qu’attends-tu ? Tire ! » [1]
Erwin se décide enfin et la Belgique exulte. Le score ne changera plus : Belgique-Argentine 1-0. Pour la première fois de son Histoire, la Belgique vient de battre une grande nation en phase finale de Coupe du monde, de surcroît son tenant du titre. Et pour la première fois, aussi, la Belgique parviendra bientôt au second tour de la compétition. Une performance que la Belgique rééditera d’ailleurs cinq fois au gré de ses alors six qualifications consécutives à un tournoi final – un record pour l’époque. Forte par ailleurs des succès concomitants de ses clubs sur la scène continentale, qui en 1982 verront Anderlecht (6.750 points) et le Standard (6.749) occuper les troisième et quatrième places au classement européen des clubs : la Belgique deviendrait même, pour un temps quoique officiellement, le troisième meilleur championnat d’Europe au début des années 1980.
Le Standard, parlons-en : nul n’en attendait grand-chose à l’aube de cette saison 1981-1982, promise à devoir n’être qu’une classique saison de transition de plus, après les départs en cascade de l’entraîneur Happel et des internationaux Sigurvinsson, Renquin, Edström, Wellens, De Matos et même, en cours de saison, du Turc Önal pour Fenehrbace. Comme à chaque mercato : beaucoup d’argent était rentré dans les caisses, mais il fallait tout reconstruire d’une équipe fraîchement meurtrie par « la nuit de Müngersdorf ».
Intelligemment, et de sorte de ne plus revivre les vaches maigres éprouvées 10 ans plus tôt après le départ du Français René Hauss, c’est dès le mois de mars 1981 que le Directeur du Standard Roger Petit avait entrepris de confier cette mission au « Sorcier » Raymond Goethals, bricoleur de génie, et de retour au pays après sa fructueuse expérience brésilienne.
Après un premier tour correct, le temps selon Goethals de créer « un état d’esprit dans cette nouvelle équipe », puis un inévitable « trou de deux semaines » qui verrait aussitôt se multiplier contre lui les pancartes d’un public qui ne l’adopterait jamais vraiment, l’entraîneur bruxellois pouvait savourer, exulter même, au soir d’une ultime et décisive victoire, le 8 mai 1982 : Raymond Goethals était champion de Belgique, enfin. Au terme de cette rencontre remportée 3-1 contre Waterschei, un joueur tiendrait à rester seul au milieu de la pelouse, envahie par les supporters : le capitaine Eric Gerets, désireux de remercier ce public que – c’était acquis, désormais – il finirait un jour par quitter pour le Calcio, lui qui serait longuement le joueur le plus aimé, mais aussi le plus mal payé du noyau.
Certes Gerets devrait-il attendre un an encore pour pouvoir rejoindre enfin l’AC Milan, où il serait aussitôt nommé capitaine et unanimement apprécié. Mais ce temps ne serait tout à fait perdu, qu’il mettrait en effet à contribution pour remporter un second titre consécutif, pour être officiellement désigné comme meilleur joueur du championnat, et même pour hisser son club du Standard sur le podium du classement UEFA, à égalité avec Liverpool en 1983. Quant à celui qui déciderait pour quelques mois encore de sa destinée, le tyrannique Secrétaire Général Roger Petit, grand timonier du club omnisports du Standard depuis près de 40 ans, et père véritable de la professionnalisation du football belge : c’est tout bonnement à la succession d’Artemio Franchi, à la tête de l’UEFA donc, que se destinerait désormais cet homme d’affaires implacable et cosmopolite.
En cet été 1982, tout semblait donc aller dans le meilleur des mondes si vous étiez Belge, aimiez le football, et tout particulièrement son bouillantissime représentant principautaire du Standard de Liège. La saison 1982-1983, surtout, promettait d’être dantesque, d’entre un Standard revigoré, qui songea même un temps au prometteur Lothar Matthäus pour remplacer le vieillissant Arie Haan, parti au PSV, et un Anderlecht plus affairiste que jamais, boosté par les plus de 100 millions de francs belges investis dans les VandenBergh, Scifo, Grün ou Andersen, et obnubilé par le développement galopant de ses révolutionnaires loges et business-seats. [2]
L’auberge
C’est dans ce contexte acharné de lutte pour le pouvoir footballistique, aux coeur du Royaume et matin du 23 décembre 1982, et tandis que le Standard semblait de fait bien parti pour conserver son titre de Champion de Belgique, que le dénommé Marc Vanden Eynde, ex-légionnaire et désormais cuistot de son état, retrouverait le cadavre atrocement mutilé et mis en scène de son père José, dans la chambre d’une humble conciergerie brabançonne : crucifié sur son lit, le visage d’évidence martelé à de multiples reprises, la peau brûlée à la cigarette, et dont le manifeste calvaire, négligemment salué par ses auteurs au champagne, avait été abrégé d’une demi-douzaine de balles logées à bout portant dans la boîte crânienne… Le lieu du crime, scène déjà de deux cambriolages peu avant l’exécution du vieux concierge : l’Auberge du Chevalier, que dirigeait alors l’historique, légendaire et sulfureux capitaine du Sporting d’Anderlecht Jef Jurion, officiellement banni de la moindre activité footballistique pour faits de corruption quelque six ans plus tôt…
Septuagénaire jusqu’alors alerte, et auquel le grand magouilleur attitré des belles heures anderlechtoises avait donc confié la garde de l’Auberge du Chevalier, l’infortuné Vanden Eynde n’était, à dire vrai, pas moins connu des services de la justice que son auguste patron : joueur compulsif, sembla-t-il lié aux milieux d’extrême-droite et même, en rapportera également son fils, membre quarante ans plus tôt des sinistres Phalanges de « son ami Degrelle », qu’il eût rencontré sur les bancs de l’université avant-guerre, dont il eût fièrement gardé photo dans son inséparable attaché-case… et qui un jour l’invitât même au mariage de sa fille en Espagne, où l’exalté dirigeant du parti collaborationniste Rex, lequel avait mené la Légion Wallonie sur le front russe aux côtés de la Wehrmacht, avait trouvé refuge pour échapper aux foudres durables de la Libération…
Vanden Eynde, on le comprendrait plus tard, n’avait en fait jamais été proche de Degrelle, mais serait bel et bien la deuxième victime de la Bande de Nivelles, mieux connue sous le nom des Tueurs fous ou Tueurs du Brabant wallon lesquels, abrités parfois derrière d’inquiétants masques en latex ou de carnaval, terroriseraient la Belgique durant la première moitié des années 1980 en y perpétrant, selon un mode opératoire progressivement routinier, extrêmement brutal et de type paramilitaire, une vague d’attaques insensées et sanguinaires, le plus souvent à l’entrée de grandes surfaces commerciales et dont le butin, régulièrement dérisoire, s’éleva quelques fois à un misérable ballotin de pralines…
Avec 28 morts et des dizaines de blessés graves officiels à leur actif, la plupart abattus sans motivation palpable et à l’arme lourde, ces Tueurs du Brabant wallon restent une énigme à peu près absolue dans l’Histoire récente de la Belgique, parmi les non moins insolubles assassinats de deux icônes de la scène politique liégeoise : le vindicatif et communiste Julien Lahaut (ennemi juré du rexiste Degrelle et auteur, une semaine avant sa mort le 18 août 1950, d’un tonitruant « Vive la République » au Parlement de Belgique, lors de la très solennelle prestation de serment du Roi), et le tempétueux socialiste André Cools lequel Ministre d’Etat, par ailleurs joueur du Standard de 1943 à 1952, s’apprêtait possiblement, dans la foulée de son fatal matin du 18 juillet 1991, à dénoncer une vaste affaire de corruption au sein de son parti…
Poursuivie à la demande des familles des victimes, mais sans vraiment à ce jour pouvoir livrer davantage d’enseignements, l’enquête sur les Tueurs du Brabant wallon reste aujourd’hui l’objet des plus effroyables supputations : tantôt associée à la figure de l’ennemi public numéro 1 du Royaume, l’hollywoodien et charismatique Patrick Haemers, retrouvé pendu dans sa cellule le 14 mai 1993 et auteur, à l’hiver 1989, de l’étrange enlèvement du populiste, atlantiste et sulfureux ex-Premier Ministre Paul Vanden Boeynants, dit « le boucher de Bruxelles »… dont d’ailleurs le nom défraya si régulièrement le cours brûlant de ces belges années 1980, qu’on l’y retrouverait régulièrement associé à des histoires de parties fines où prissent part des mineures, à des détournements et attributions frauduleuses de marchés en tous genres, au terrorisme international comme au commerce d’armes… et même aux sanglants épisodes des Tueurs du Brabant wallon, ou à l’assassinat du susmentionné Ministre liégeois André Cools…
Et sinon, cette vague d’épouvante d’être alors ramenée à une vaste campagne de déstabilisation de l’Etat belge, dont le neutralisme et le pacifisme longtemps affichés, et les réserves singulièrement de son Parlement à voir s’installer sur son territoire des ogives nucléaires en ces temps de Guerre Froide, exaspérassent tant la si militariste Amérique de Reagan, que la CIA décidât d’y semer la terreur par milices d’extrême-droite interposées… – Ou encore !, mais associés toujours à la trop commode figure du Ministre Vanden Boeynants, et décidément moins saugrenu qu’il n’y paraît : bains de sang motivés par la conviction, en ces temps de bouillante instabilité intérieure sur le plan institutionnel et politique, et dans le chef d’officiers de la gendarmerie aux évidentes affinités d’extrême-droite, que le jeu démocratique menait alors le fragile mécano belge à sa perte, et qu’il suffirait de quelques massacres pour y légitimer un salutaire coup d’Etat…
(A suivre, dans le prochain épisode : les liens footballistiques soulevés par l’enquête sur les Tueurs fous du Brabant wallon)
[1] Citation de Pierre Marlet, L’oeil dans le rétro, 13 juin 2022.
[2] 100 millions de francs belges, soit quelque 6 millions d’euros actuels. Ce qui était une fortune pour le football européen de l’époque, et tout bonnement du jamais vu à l’échelle belge. Parallèlement, Anderlecht entreprendrait la reconstruction totale de son stade, confiée à la… rédactrice en chef (!) du plus grand groupe médiatique du pays, et marquée par l’intégration (alors inédite en Europe) de loges et de business-seats sur toute la longueur des tribunes.
Merci Alex. Histoire invraisemblable qui continue à hanter la Belgique 40 ans après les faits. J’ai vu récemment un film avec Bouli Lanners et Olivier Gourmet qui tente de donner une fin à cette énigme, intitulé Tueurs (pas un, chef-d’œuvre, loin de là).
Finalement, est-ce que la Belgique n’a pas été le nouveau terrain de jeu de forces contraires après que l’Italie, fatiguée d’une décennie d’affrontements entre ultra gauche et néo fascistes manipulés par les membres de la loge P2, la DC, les US et l’église, a renoncé à la violence ?
Nouveau terrain de jeu de forces contraires? A ce stade il n’y a toujours pas de vérité arrêtée et ce n’est certainement pas moi qui proposerai une solution! Et l’enquête suit son cours, lol..mais bon, pas trop matière à hésiter : dans les grandes lignes, ce fut assurément un Italie-70’s bis, oui..
Contexte analogue, acteurs concordants du même acabit, même genre de salopards et d’idiots utiles, du stay-behind en veux-tu en-voilà………… Des..millions de pages ont été écrites sur les Tueurs, il me semble avoir lu tout ce qui en fut publié..et l’extrême-droite atlantiste/anti-cocos revient, tout le temps, partout….avec un appareil d’Etat gangréné, pourri de la tête aux pieds..et qui s’est assurément employé un temps à compliquer « inutilement » le bazar (qui de toute façon tenait déjà probablement du multi-cadavres exquis – 28 morts, c’est le bilan officiel, mais..)..
Ce texte en 3 volets est du concentré de concentré de l’initial, expurgé de ses notes (il y en avait pour bon 100 pages) et publié ailleurs il y a bon 15 ans….et entre-temps exploité sans vergogne par des journalistes belges dûment rétribués, émargeant à la presse-système..la moins médiocre qui soit en Belgistan, je vous laisse préjuger des méthodes du reste…….. ==> A cause d’eux si je propose désormais mes articles en mon nom propre, je ne tenais déjà plus la caste journalistique en très haute estime, mais là.. A noter : ils avaient même reproduit les (micro-)erreurs dont je m’étais rendu coupable, bande de nazes..
« décennie d’affrontements entre ultra gauche et néo fascistes manipulés par les membres de la loge P2, la DC, les US et l’église »… ==> Whatelse? En Belgique dans ces années-là, ça figurait parmi les notes initiales : une caserne militaire fut même attaquée par une opération stay-behind, un militaire belge s’en sortit d’ailleurs miraculeusement bien qu’il fût délibérément abattu à bout portant!
Quand on a des amis pareils……..
Mais bon, ici : je me bornerai donc, et très succinctement, au volet « football » de l’enquête sur les Tueurs. Et qu’il me semble avoir été le premier à mettre sur la table, ressortir des limbes. C’est dingue mais, en Belgique : absolument personne ne faisait ce lien, fondamental mais mort-né dans la « conscience » (lol) collective, entre Tueurs et Waterscheigate.
Quand je dis « personne » : personne d’autre que moi donc, apparemment..et, une génération plus tôt, que certain juge dont l’on reparlera dans les volets 2 et 3.
NB : je vais être très, très gentil (car prudent) dans ce que je rapportai jadis, et rapporterai ici, des liens Tueurs & foot dans le volet 2 – il y avait bien plus à dire, mais bon..!
Impatient de lire la suite !
Willy Steveniers et Korac n’ont fait que se croiser au Standard…Ça aurait certainement donné le plus beau duo de l’histoire du pays. Enfin, j’imagine. J’y connais rien au basket belge…
Steveniers, l’un des tout premiers joueurs européens modernes : jump-shot, passes derrière le dos, entre les jambes.. Ca n’a l’air de rien mais c’était assez révolutionnaire. Ce fut aussi le plus pur produit du street-basket anversois..et, GIs obligent : c’est par Anvers que le basket s’imposa sur le continent en Europe…………….
Korac? Le Standard en soi était un club fauché……….mais Petit savait s’entourer! Pour le pan basket des activités omnisports de son club, et contrairement au jeu à 11 : Petit parvint à décrocher le soutien d’un type insolemment riche (d’où les Korac, Steveniers..). Et il me semble (à vérifier) que le club parvint l’air de rien en demis de coupe d’Europe, pas mal pour un sport qui ne parvint jamais vraiment (ça reste son drame) à se professionnaliser en Belgique.
Tiens Alex. Tu connais mon amour pour Scifo. J’imagine qu’il devait avoir d’autres prétendants qu’Anderlecht quand il jouait à la Louvière…
La Louvière, je connais ce nom depuis toujours grâce à lui, sans rien savoir de plus…
Bien sûr, ce fut Anderlecht..ou Standard, ces deux clubs se bourraient le mou à l’époque!
Début 80’s c’est devenu tout, tout proche.. Le fric reste à Anderlecht, mécène et relais politiques obligent..mais le savoir-faire et le carnet d’adresses dudit Roger Petit, que dire.. Bref : ces deux clubs avaient alors des projets stadiaux extrêmement ambitieux, visaient haut et grand rayon joueurs, se disputaient les mêmes têtes de gondole (c’est parce que Petit avait voulu en faire son successeur, si Vanden Stock fit une cour insensée au sulfureux dirigeant Michel Verschueren!)…….
Eh bien Scifo ce fut pareil : le Standard avait d’ailleurs la cote, l’essentiel de la famille vivait sur Liège, plutôt porté sur le Standard, la région de La Louvière même était très rouche………mais Anderlecht exerça un forcing incroyable (idem plus tard pour qu’il privilégie le pan belge de sa « bi »-nationalité), parvint à le ferrer en l’invitant à un tournoi pour jeunes……. ==> C’est ainsi qu’il signa du côté de la capitale, ça se joua à très peu de choses.
Il fait froid dans le dos, ton témoignage Alex… Je connais peu l’histoire politique du pays et les répercussions de la Guerre Froide sur cette époque. Les motivations des Tueurs demeurent donc incertaines?
Hello et fissa car à la bourre! (et j’espère pouvoir lire les autres articles ce soir, enfin)
Témoignage? Oui et non!
Oui car j’ai vécu ces années-là et ça a ses vertus : paranoïa/psychose collective, des portraits-robots qui passaient en boucle, des images couleurs mais le plus souvent troubles car filmées de nuit, avec cette « chaleur » photographique qui s’émancipait à peine des 70’s, ça donnait au tout un surplus de glauque, pas vraiment nécessaire. Rétrospectivement et en fait de climat esthétique, je garde ce sentiment d’avoir comme grandi dans ce film de Wenders, « L’ami américain ».
Les 80’s belges c’est scandale sur scandale, des gouvernements qui chutaient comme des dominos, des centre-villes pour de bon défigurés par l’américanisation entreprise dans les 60’s (ce fut particulièrement violent à Liège et Bruxelles..qui y gagna une place au dictionnaire, ladite « bruxellisation »), choc pétrolier qui produisait pour de bon ses effets, industrie lourde en irrémédiable voie de zombification..et donc les attentats, le terrorisme..
Il n’y eut pas que les Tueries du Brabant wallon! C’est la grande décennie des attaques sur les convoyeurs de fonds, des évasions (très spectaculaires) de prison, des attentats « gauchistes » (en fait des pauvres types manipulés par.. je passe prudemment mon tour), des preneurs d’otages qui jetaient des millions à la foule une centaine de mètres plus bas (j’y étais, lol : https://youtu.be/vAUZfyaBqnQ?t=622), bref : c’était la merde…………et cependant pas mal d’enseignements très utiles à en retirer, car toujours d’actualité!!!
Témoignage non? Le sujet reste hyper-sensible, bref : j’ai privilégié de A à Z non pas mes souvenirs, mais articles de presse et dizaines de livres lus sur le sujet…… Tout ici, de A à Z, est parfaitement documenté.
J’espère pouvoir repasser tantôt.
La photo en port-folio : c’est l’intérieur de l’auberge de Jurion.
Lugubre, hein? Les Belges adoraient ce genre de trucs, passé médiéval fantasmé……………. L’escalier qu’on entrevoit est celui qui menait à la chambre où fut mis en croix, torturé et finalement exécuté le vieux José Vanden Eynde.. ==> C’est donc aussi par cet escalier que s’amorça la quasi-destruction de l’un des meilleurs clubs européens du moment. Et que fut pour de bon chamboulé le paysage du football belge.
Je lui aurais donné plus un côté saloon. Comme quoi!
Ce mobilier, cette ambiance.. C’est typique du pays, les rivières de ma région ont charrié des tonnes de mobilier de cet acabit dans le cadre des inondations terribles d’il y a deux ans. A l’époque je bossais avec une Kazhake, elle-même salement impactée……qui me disait avoir l’impression que tout le Moyen-Âge semblait comme être sorti du fin fond des Ardennes, pour aller se jeter dans la mer en passant sous ses fenêtres.
Devant la fenêtre du fond, à gauche : le « chevalier » qui lui donnait son nom.
Cette auberge était construite à deux pas d’un château, à l’ambiance un peu sinistre : https://media.licdn.com/dms/image/C4D22AQEhyLt2Cgenmw/feedshare-shrink_800/0/1636132631003?e=1700092800&v=beta&t=hEX5Qqs7XBqlbKUCySbd8lrx9tfBIP_ON_r-ga0w0Es
Il a été repris il y a un an ou deux par une personnalité du..football belge, qui s’est empressée de rebaptiser les lieux. Faut pas avoir peur des fantômes.