Le football argentin est historiquement dominé par la tentaculaire Buenos Aires, avec un rapport de force nettement en faveur de ses « cinq grands ». Malgré cela, une multitude de clubs fourmillent au plus haut niveau dans la Métropole, avec leur histoire et leur popularité locale. Cette densité de clubs est un fait quasi unique dans la géographie mondiale du football. Certains ont pu s’affirmer avec le temps, rivaliser avec les meilleurs et contester leur hégémonie. D’autres connaissent des fortunes diverses, zigzaguent entre les divisions inférieures et s’offrent par moment un court instant de gloire : c’est le cas de Chacarita Juniors.
Aux origines du Funebrero
Le Club Atlético Chacarita Juniors tire son nom du quartier de Chacarita au nord de Buenos Aires, plutôt central dans la ville. Le quartier abrite le plus grand cimetière du pays, d’où le nom donné aux joueurs : los funebreros1. Chaca est un club ancien, fondé en 1906 par des militants socialistes, un 1er mai cela va de soi. Le club et son hinchada resteront longtemps identifiés à ce courant politique. D’autant plus après son déménagement à l’extérieur de la ville en 1945, à Villa Maipú, dans le partido2 San Martín, un bastion industriel, syndical et péroniste. En effet, le club de Chacarita, a été chassé de son stade par son rival historique d’Atlanta. Les deux clubs se partageaient le même terrain qui abritait leurs deux stades séparés par quelques dizaines de mètres dans le quartier de Villa Crespo, voisin de celui de Chacarita. Les manœuvres du propriétaire d’Atlanta, chassèrent Chacarita, qui dut ainsi se trouver un nouveau lieu. Stade et siège social déménagèrent donc plus au nord. Ce qui alimenta la rivalité entre les deux clubs, un des plus vieux clásicos argentins, et une des plus fortes rivalités de la ville de Buenos Aires3.
Chacarita Juniors accède à la première division pour la première fois en 1925. Il ne quitte pratiquement pas l’élite argentine jusqu’en 1956, à l’exception d’une saison, celle de 1941, mais le club était remonté aussitôt. Los Funebreros enchaînent les saisons moyennes en championnat, souvent ils se maintiennent au dernier moment ou, au mieux, ils finissent dans le milieu de tableau. Dans la seconde moitié des années 1920, leur meilleur classement est une cinquième place (deux fois). L’une de ses figures, et personnage éminent du football argentin, est Renato Cesarini. Le milieu offensif italo-argentin a grandi dans le quartier et porte les couleurs de Chacarita plusieurs saisons dans les années 1920. Né en Italie, il fait le voyage inverse en 1929 pour rejoindre la Juventus Turin et le football professionnel italien. Il laissera une empreinte indéniable là-bas. Il revient jouer à Chacarita et à River Plate quelques années plus tard. Il tient un rôle important dans l’histoire de l’évolution du jeu : point de contact et pont entre les footballs européen et rioplatense, avec une influence décisive sur les bases de la Máquina, en tant que joueur puis entraîneur de River.
Autant dire, que le club tricolor lutte pour le maintien quasi chaque saison. Il connaît de nouveau la descente à la fin des années 1950, cette fois-ci de manière plus prolongée, trois saisons avant une nouvelle remontée. Dans les années 1960, le football argentin évolue. L’AFA adopte un nouveau format en demi championnat en 1967. Ses clubs affiliés qui jouaient en Première Division disputent alors un premier tournoi sur la première partie de saison, appelé Metropolitano. Ensuite, les meilleurs clubs du Metropolitano affrontent les meilleurs clubs des ligues régionales et non affilés directement à l’AFA, dans un tournoi Nacional. Ce nouveau format, avec deux titres décernés par saison et une compétition plus réduite qu’un championnat classique, offre plus d’aléatoire et d’ouverture à l’ensemble des clubs. Cela crée une fissure dans l’hégémonie des grands clubs. Estudiantes La Plata lors du Metropolitano 1967, puis Vélez Sarsfield au Nacional 1968 avaient brisé le monopole des « cinq » qui avaient jusque là raflé tous les titres depuis l’instauration officielle du professionnalisme dans le football argentin en 1931. Des clubs de moindre envergure, des clubs de quartier, peuvent désormais de temps en temps créer la surprise. Le premier d’entre eux fut Chacarita Juniors dans l’ère professionnelle en remportant le Metropolitano 1969 au nez et à la barbe des clubs dominants.
De la lutte au maintien à la lutte pour le titre
Avant de remporter son titre lors du Metropolitano 1969, Chacarita bataille pour se maintenir. Le club finit dernier de la saison 1966. Mais, le basculement dans le nouveau format et le passage du Metropolitano à 22 clubs, gèle les descentes, et sauve le club de la relégation. En 1967 et 1968, l’équipe joue les tournois de classement qui déterminent les promotions et descentes4. Chacarita se sauve in extremis dans le tournoi de reclassement en 1967. Un maintien acquis sur la pelouse de son rival historique d’Atlanta à la dernière journée et grâce à une victoire 3-2. Un miracle, d’autant que Chacarita était mené 2-0 avant de renverser la vapeur et de s’offrir la victoire dans les dernières minutes. Pour plusieurs protagonistes du titre de 1969, c’est le point de départ d’une nouvelle histoire.
Le virage important pour Chacarita, c’est l’arrivée de l’entraîneur Argentino Geronazzo qui va changer le visage de l’équipe. La saison 1968, l’équipe redresse la barre et se repositionne en milieu de tableau. Pour tous, c’est Geronazzo qui pose les bases de la future équipe championne et donne une identité de jeu plus marquée. Il avait une vision du football tranchée dans le paysage footballistique qui commence à se consolider en Argentine. Il est vu comme un théoricien tactique, il a notamment écrit plusieurs bouquins sur la tactique, un porte parole des méthodes dites « modernes et innovantes »5, dans la lignée de ce qui se développe en Argentine par tout un courant d’entraîneurs scientifiques et pragmatiques en rupture avec le passé argentin. Il est très proche d’Osvaldo Zubeldia, qui incarne ce courant, dans l’approche et la préparation des matchs, mais moins dans le jeu pratiqué sur le terrain. Car ses équipes sont plus joueuses. Geronazzo tire le maximum des capacités et du potentiel de ses joueurs, il insuffle un nouvel état d’esprit conquérant. Chacun croit en ses chances et c’est le début d’une nouvelle dynamique pour le club qui profite de l’effet de surprise et du culot des « petits ». Même si c’est Federico Pizarro qui prend le relais pour débuter la saison en 1969, ce dernier maintient le jeu, le schéma tactique et garde la confiance du groupe.
Le Metropolitano 1969 est divisé en deux groupes de onze équipes, pour un total de 22 journées (avec une double confrontation inter-zone contre « son rival », ce sera Platense pour Chaca, plus pour une proximité géographique que rivalité historique). Les deux premiers de chaque zone accèdent au dernier carré. Chacarita commence difficilement sa saison : une défaite inaugurale 7-1 sur la pelouse de Lanús. L’équipe se reprend lors du second match en collant une manita à Colón, puis un 2-2 contre Vélez… les montagnes russes pour commencer. Mais Chacarita prend ensuite confiance et trouve une régularité au fil des matchs en enchaînant les bonnes performances, aussi bien dans le jeu qu’en termes d’efficacité sur le plan comptable. Chacarita Juniors termine second avec 13 victoires en 22 matches, quatre nuls et cinq défaites, à égalité de points avec Boca Juniors (meilleure différence de buts pour les Xeneizes). Chacarita est donc qualifié pour le dernier carré.
Chacarita réussit grâce à ses entraîneurs, Coronazzo puis Pizarro qui tirent le meilleur de leurs joueurs. Et même si Pizarro quitte Chacarita en pleine ascension avant le dernier match de la première phase, suite à une divergence avec ses dirigeants. Malgré ce rebondissement qui aurait pu casser la dynamique, Chacarita est lancée, et cela ne change pas la dynamique de l’équipe. « La plus grande vertu de cette équipe était qu’il y avait une ligne de jeu et que tout le monde y était fidèle. Et une fois que l’équipe a commencé à travailler, les résultats sont venus d’eux-mêmes et nous avons atteint les demi-finales et la finale avec une confiance inébranlable », diront les joueurs des années plus tard. Tout sourit à Chacarita, aucun blessé, l’équipe joue bien, régulier dans toutes les lignes, la confiance au max et le sentiment qui ne quitte plus les joueurs au fil des matchs, que cette année, ce ne sera pas une sempiternelle lutte pour survivre en première division, que ce serait différent pour une fois.
Chacarita : héros du peuple et la victoire avec le jeu contre les nantis
La formation tricolor reçoit les éloges de la presse pour son jeu pratiqué. « Si quiere ver buen fútbol, vaya a ver a Chacarita »6. Le public aime ces histoires : le « petit » face aux « gros ». Le temps d’un tournoi, le club gagne en popularité, c’est une équipe inattendue, attachante, sans grands moyens et sans grand joueur. Ce cru de Chacarita Juniors est décrit comme une équipe intelligente et technique, avec de la vitesse, jouant vers l’avant et avec la volonté de contrôler et de maîtriser le ballon. Sur le terrain, elle fait preuve de beaucoup de solidarité, de force de caractère. Elle déploie son jeu offensif, à domicile comme à l’extérieur, de la même façon, Chaca n’a rien à perdre de toute façon. À mesure que le tournoi avance, les résultats suivent pour une fois, les joueurs prennent confiance, se disent que c’est possible.
Le onze titulaire est sans noms ronflants, c’est la force collective qui prime. Disposé en 4-3-3, Ángel Bargas règne sur sa défense. Devant, la ligne médiane est composée de joueurs travailleurs et volontaires : Juan Carlos Puntorero, un récupérateur d’expérience, de petit gabarit, infatigable et qui apporte la touche technique, passé par l’ennemi d’Atlanta et qui a passé une saison à Newell’s en 1968 sans s’imposer. Il est accompagné de deux milieux combatifs qui se cantonnent aux tâches défensives, Leonardo Recúpero et Alberto Poncio. En attaque, on retrouve Rodolfo Orife, jeune attaquant arrivé cette saison-là après n’avoir pas percé à Estudiantes La Plata ; sur l’aile gauche Horacio Neumann, qu’on surnomme El Tanque pour son physique, et qui connaîtra le football français par la suite, au Paris FC ou à Bastia. Carlos María García Cambón, l’un des plus connus rétrospectivement de cette équipe pour avoir joué et s’être mis en évidence quelques saisons à Boca Juniors après, est utilisé en joker. Et Ángel Marcos. La star de l’équipe, excentré sur le côté droit, le leader technique passe pour être l’un des meilleurs Argentins de la saison. Le meneur de jeu est la caution technique et spectaculaire de Chacarita. Le capitaine apporte la fantaisie et la créativité, une technique hors pair balle au pied. Si Marcos nous est tant familier, c’est par la suite qu’il découvre le football européen en signant à Nantes en 1971, tout comme son ami Bargas qui le rejoindra en 1973.
En demi, le club affronte le Racing, qui a terminé premier de l’autre groupe. Une victoire 1-0 grâce à Recúpero. Le petit club de quartier peut affronter le grand River Plate en finale, qui a éliminé Boca Juniors dans l’autre demi-finale. Le 6 juillet 1969 au Cilindro d’Avellaneda, Chacarita Juniors se présente pour la finale contre River Plate7, annoncé grandissime favori. Neumann ouvre le score peu avant le quart d’heure de jeu pour Chacarita avant que Trebucq ne lui répondre quelques minutes plus tard. A 1-1, le match bascule une première fois avec l’expulsion de Dreyer à la demi-heure de jeu pour les gallinas. El Tanque Neumann récidive à la 38ᵉ minute pour redonner l’avantage au tricolor avec une lourde frappe à l’entrée de la surface. Au retour des vestiaires, Chacarita fait le break très vite grâce à une action spectaculaire d’Ángel Marcos qui marque le troisième sur un exploit technique individuel. Peu avant l’heure de jeu, Frassoldatti enterre River en marquant le quatrième but de Chacarita. Contre tout pronostic, Chaca remporte la finale. Avec éclats. River Plate qui n’a plus été champion depuis 1957 voit sa série se poursuivre, et devra attendre 4 ans de plus.
Chacarita Juniors entre dans l’histoire du football argentin, en rejouant l’histoire millénaire de David contre Goliath. L’équipe du peuple, l’équipe de tout le monde, à part les hinchas des grands clubs, et à travers laquelle les « petits » voient une possibilité un jour de remporter un titre. Pour le journaliste Diego Lucero : “Chacarita Juniors es el símbolo de los humildes, de los « grasitas », de los poetas y de los últimos románticos del fútbol”8, écrit-il après le triomphe du club. Chacarita 69 est un rêve devenu réalité pour beaucoup, celui de battre le géant avec les buts et la manière, et comme si c’était une victoire contre l’injustice.
Quelques années de grâce avant le retour à la normale
Après son titre, le club ne disputera pas la Libertadores, car c’était les champions du tournoi Nacional qui la disputaient. Le titre inaugure un cycle vertueux de quatre années pour Chacarita Juniors de 1969 à 1973. Le club laisse la lutte pour le maintien de côté, se qualifiant pour le tournoi Nacional quasi chaque année de la décennie 1970. La saison suivante, Chacarita Juniors, avec un onze qui a peu bougé, est de retour dans le dernier carré d’un championnat. Celui du Nacional cette fois-ci. Il a terminé premier de son groupe, 13 victoires en 20 matchs, et affronte Boca Juniors en demi-finale. Mais les Bosteros s’imposent sans trembler 2-0 et gagneront le titre quelques jours après. Chacarita se hissera à nouveau sur le podium lors du Metropolitano 1971, au format plus long avec 36 journées, avec une troisième place derrière Independiente et Vélez Sarsfield.
Un autre coup d’éclat des Tricolores, est également ce match contre le Bayern Munich dans le cadre de la Copa Joan Gamper à Barcelone en 1971. Ce trophée de présaison en Europe est aussi un souvenir mémorable pour les joueurs et le club. Deux ans après le titre, le 25 août 1971, Chacarita brille de nouveau en s’offrant l’un des mastodontes du football européen, battant 2-0 le Bayern Munich10. En face, dans l’équipe allemande, c’est la colonne vertébrale du futur triple champion d’Europe, et de la sélection championne du Monde trois ans plus tard. Côté Chacarita, quelques changements à la marge par rapport à l’équipe de 1969 : Daniel Carnevali avait renforcé les buts, futur gardien titulaire de l’Albiceleste à la Coupe du Monde 1974 ; deux changements en défense Buzzo et Forteis à la place de Gómez et Pérez ; et García Cambón prenant la place d’Orife en avant-centre après le départ de ce dernier en Liga au Bétis Seville.
À la 20e minute de jeu, García Cambón ouvre le score. Chacarita double son avantage avec un but de la tête de Patti à la 80e minute, qui était entré en jeu deux minutes auparavant. Bargas manque même un penalty dans les dernières minutes. De nouveau, les Argentins impressionnent par leur qualité offensive, le jeu déployé, faisant « danser » l’équipe allemande comme le souligne les comptes rendus d’après matchs, qui relèvent également l’intensité de la rencontre qui n’avait rien d’amical : de la tension sur la pelouse entre les vingt-deux acteurs, ainsi que quelques interventions musclées. Le Bayern finit à 10 après l’expulsion de Zobel qui a répondu d’un geste d’antijeu à une provocation argentine.
Au coup de sifflet final, Chacarita célèbre une nouvelle victoire de prestige. Le public de Barcelone applaudit l’équipe argentine pour sa démonstration du soir. Chacarita a gagné grâce à sa marque de fabrique de ces années-là : un jeu de maîtrise et de circulation du ballon, avec de changements de rythme et de la vitesse dans les moments opportuns pour porter l’estocade. Le club a dominé le Bayern, a su faire la différence et a tenu au cours du match grâce à son bloc défensif et un très bon Carnevali qui a su se mettre en évidence. Sans oublier ce qui fait le charme argentin, à la fois des actions individuelles et exploits techniques, alliés à la roublardise et la provocation envers l’adversaire.
La grandeur éphémère de Chacarita se termine définitivement à la fin de la décennie 1970. Le club descend à l’issue de la saison 1979. L’équipe fait le yo-yo, passant même en troisième division, ne parvenant pas à revenir dans l’élite de 1986 à 1999. Chaca retombe dans l’anonymat du football professionnel argentin. Le club se fait remarquer pour autre chose: sa barra violente, qui est aussi utilisée à des fins politiciennes. Dès les années 1970 , le club est sous l’influence de caudillos de la CGT argentine, qui sont affiliés au péronisme, et qui accèdent au poste de président du club. Une nouvelle rivalité émerge avec Nueva Chicago, l’autre club fortement identifié au péronisme. Les affrontements violents entre les barras des deux clubs deviennent récurrents, sur fond de rivalités politiques internes entre courants opposés. Chacarita retrouve la première division plusieurs saisons au début des années 2000, avant une nouvelle plongée. A ce jour, sa dernière saison dans l’élite fut celle de 2017-2018.
Chacarita reste en définitive un club de quartier, habitué aux galères et aux luttes pour le maintien. Ce qui constitue l’identité et l’histoire de ce club, comme l’explique très bien les paroles d’un de leur chant célèbre qui commence par : « Ser de Boca, Ser de River es cualquiera / Ser de Chaca, No se puede explicar« 10. Mais, grâce à l’exploit de 1969, cette équipe est restée à tout jamais dans les mémoires du football argentin. Elle a ainsi pu jouir d’une popularité nationale, être un symbole en brisant l’hégémonie des gros et ouvrir la voie aux autres. Et surtout elle est connue pour son style de jeu, que l’équipe n’a jamais abandonné durant trois bonnes années, battre les meilleurs avec la manière et avec, d’après l’écrivain Roberto Fontanarrosa, la plus belle tunique du football argentin11.
1 Employés des pompes funèbres.
2 Un partido est une échelle administrative du pays qui correspond à une subdivision de la Province.
3 Les enquêtes classent le derby en troisième position, derrière l’incontournable Boca Juniors-River Plate, et San Lorenzo-Huracán.
4 Les meilleures équipes du Metropolitano disputaient le Nacional, les moins bonnes le tournoi de Reclasificación avec les meilleures équipes de Primera B, ce qui déterminaient les promotions et relégations.
5 Le modernisme et l’innovation sont les termes qu’on emploie à l’époque pour désigner ce qui englobe toutes les nouvelles méthodes de préparation physique, d’alimentation, de conditionnement des joueurs (motivation, management, etc.), de médecine sportive, etc. Méthodes qui arrivent en Argentine, sous l’influence européenne, post-1958 après l’échec total du Mondial, où le retard du football argentin en terme d’entraînements physiques et de lacunes tactiques avait été identifié comme cause principale. Zubeldia, Lorenzo, dans les années 1960 avec quelques variations, en sont les plus emblématiques représentants.
6 « Si tu veux voir du bon football, va voir à Chacarita ».
7 Les compositions des équipes :
Chacarita Juniors: Eliseo Jorge Petrocelli; Jorge Alberto Gómez, Abel Jorge Pérez, Ángel Hugo Bargas, Franco Frassoldati; Leonardo Luis Recúpero, Juan Carlos Punturero, Alberto Raúl Poncio ; Ángel Marcos, Rodolfo Orife y Horacio Neumann. DT: Víctor Rodríguez.
River Plate: Hugo Carballo; Roberto Ferreiro, Miguel López, Juan Carlos Guzmán, Abel Omar Vieytez; Eduardo Dreyer, Jorge Recio, Roberto Gutiérrez; Juan Carlos Trebucq, Daniel Onega y Oscar Más. DT: Ángel Labruna
8 « Chacarita Juniors est le symbole des humbles, des pauvres, des poètes et des derniers romantiques du football ».
9 Les compositions des équipes :
Chacarita Juniors : Carnevali ; Forteis, Buzzo, Bargas, Frassoldati ; Puntorero (Fuccenecco), Poncio, Marcos ; Recúpero, García Cambón, Neumann (Patti).
Bayern Munich: Maier ; Hansen, Rybarczyk, Schwarzenbeck, Beckenbauer ; Breitmer, Roth, Zobel ; Muller, Schneider, Krauthausen.
10 « Etre de Boca, être de River, c’est quelconque / être de Chaca ça ne s’explique pas ».
11 Roberto Fontanarrosa, “No te vayas campeón”.
Merci Ajde.
Geronazzo ! Il y a de quoi faire un article tant le personnage est respecté pour ses compétences et pour ses lubies. Un penseur du football des sixties. Il aurait dû être l’adjoint de Zubeldía pour la CM 66 si ce dernier n’avait pas renoncé en raison de l’interventionnisme de l’AFA.
Y’a aussi Ernesto Duchini, figure importante du football argentin de ces années là qui rôdait autour de Chacarita, plus que ça puisqu’il y était même actif et partie prenante. Une ancienne gloire du club, ayant surtout oeuvré chez les jeunes et la formation (un peu le Griffa de Chacarita). Et il a passé des années avec les sélection de jeunes au moment où le football argentin se restructure et se polarise tactiquement. Il a été conseiller/assistant (quelque chose comme ça) de Menotti dans les années 1970 je crois bien aussi.
Superbe texte. Merci Ajde. Marcos finira sa carrière à Toulouse. A l’UST, futur TFC.
Aux côtés de l’Argentin Joaquim Martínez. Il sera même entraîneur-joueur.
Et puisque que tu parles d’Argentine et du Gamper, me souviens de Leo Rodriguez jouant pour l’OM à Barcelone. Certainement une de ses rares apparitions sous le maillot marseillais. Drôle de passage en France pour Rodriguez. Une belle saison toulonnaise mais aucun match officiel avec l’OM. Il était pourtant important dans l’Albiceleste de Basile.
Très beau texte, Ajde.
Paradoxales ces origines socialistes de Chaca quand on sait que Milei y a joué gardien de but.
Quelques mots à la volée à propos de Renato Cesarini. Sa célébrité, il la doit à ses buts inscrits dans des moments cruciaux au point d’avoir une expression à son nom : « la zona Cesarini », que l’on peut traduire en « money time ». Il fait partie de la Juventus vainqueur de 5 championnats consécutifs, de 1931 à 1935, le quinquennio d’oro. Sans doute son caractère fougueux, ses coups de sang lui coûtent-il le titre de champion du monde 1934. La légende prétend que c’est à cause d’un match contre l’Espagne que Pozzo se prive de lui, quand le zèle mis par Cesarini pour neutraliser un adversaire va jusqu’à le suivre au vestiaire quand ce dernier quitte le terrain…
Quelles sont les différences entre les fans de Chacarita et Atlanta ? J’avoue ne pas connaître grand-chose d’Atlanta…
Atlanta a été fortement identifié à la communauté juive, parce qu’elle était fortement présente dans le quartier à Villa Crespo et de facto à la fondation du club dans se ssocios et quelques dirigeants aussi, dont son président emblématique qui a donné son nom au stade. C’était aussi un quartier d’intellos, d’écrivains, de fauchés, de musiciens, d’ouvriers, de socialistes, de communistes, puis de péronistes, etc. D’où leur surnom Los Bohemios. Bref c’était à peu près pareil que Chacarita à ses origines, qui n’était qu’a quelques centaines de mètres. La rivalité est l’une des plus anciennes de la ville. C’est un club tout aussi historique de Buenos Aires. Evidemment, la plupart on fait surtout le lien avec la communauté juive, c’était plus une imposition de l’extérieur que la réalité à l’intérieur. Comme Chacarita, un club qui galère et qui a fait le yoyo entre les divisions. ça doit bien faire 20 ans que le club n’a plus connu la Primera.
Suis allé mater. C’est évidemment le club des débuts de mon Artime. Oui, on est proche avec Luis…
Rubén Cano également
Pour rester dans la thématique, Artime a entraîné à Atlanta et au Club Renato Cesarini.
Tu connais Napoleón, leur chien mascotte. Qui d’ailleurs était le chien du gardien de Chacarita avant qu’il ne le donne à un supporter d’Atlanta.
ah les chiens hincha en argentine, Boneco, Napoléon, toutes des histoires incroyables hehe.
Merci ajde, toujours secourable pour les gringos dans mon genre.
Recupero pour un demi-défensif : ça fait deux fois que je le lis..et ça me fait toujours sourire.
Qui sera le Chacarita Juniors des années 2030? Du XXIème siècle?
D’une certaine manière quoique sans forcément de lien causal, la déglingue financière de la société (et du foot) argentin(e) a-t-elle tendu à favoriser les gros habituels, ou plutôt les plus débrouillards? Y eut-il redistribution au moins partielle des cartes? L’un ou l’autre clubs en ont-ils profité pour émerger (je pense spontanément à Lanus, mais..??..mais il y eut peut-être des ressorts dont je ne soupçonne rien)?
A l’aube du XXIème siècle, j’avais été marqué par le pillage, non plus seulement parmi les grands clubs de Rosario et de BA, plus accessibles………mais aussi en province!, pillage direct de l’oeuvre de clubs européens secondaires, de clubs eux aussi (devenus) plus périphériques ; Anderlecht s’en était fait une spécialité par exemple. Et qui suggérait que c’est tout le spectre du foot argentin qui avait morflé, mais..??