Ils ont cartonné la saison dernière et ne demandent qu’à confirmer. Voici quelques pépites que l’on veut voir encore briller outre-Rhin.
Frederik Rønnow (Union Berlin), gardien du coffre-fort
Dernier rempart de la co-meilleure défense du championnat, le Danois a livré une saison de très haute qualité lors des 29 matchs de Bundesliga disputés dont 11 clean sheets. Fiable et rarement pris en défaut, il a sorti les arrêts qu’il fallait pour que son équipe soit la surprise de la saison. Et c’est lorsqu’il est absent, comme contre Leverkusen (défaite 5-0), que l’on mesure à quel point sa présence a rassuré ses partenaires tout au long de la saison et a apporté une réelle plus-value à l’équipe.
D’autant plus remarquable que celui qui jusqu’à présent avait effectué l’essentiel de sa carrière allemande dans un rôle de doublure gardait pour la première fois les cages d’une équipe du haut de tableau en tant que titulaire. Solide avec son 1,88 m et ses 76 kg, il est plutôt fort sur sa ligne sans être très spectaculaire.
Pas forcément le plus fort, ni le plus beau des gardiens à voir évoluer mais cette saison, celui qui fêtera ses trente et un an cet été était bien le plus efficace. Assurément.
Vincenzo Grifo (Fribourg), porte-flingue silencieux
Souvent peu connu sur la scène internationale, à moins de suivre très attentivement la Bundesliga ou la Squadra Azzurra, il est un des joueurs les plus sous-cotés du championnat allemand.
Né à Pforzheim de parents d’origine italienne et formé à Hoffenheim, c’est un joueur de 30 ans qui donne l’impression de se bonifier avec le temps. Comme le bon vin. Redoutable tireur de coups de pieds arrêtés, il a encore fait basculer cette saison de nombreuses rencontres avec la qualité de son pied droit au sens service de son excellent sens du but. Plutôt positionné sur l’aile gauche même s’il peut jouer à droite voire au centre, il a de nouveau réussi une belle année de Bundesliga avec 15 buts et cinq passes décisives en 31 matchs de Buli. La meilleure de sa carrière.
Capable de gestes de grande classe à l’image du triplé inscrit en moins de 20 minutes lors de la 15e journée face à l’Union Berlin ou de la panenka réussie toujours face à l’Union Berlin (décidément) lors de la 32e journée dans un match très forts enjeux, il mériterait d’évoluer dans un club plus huppé mais lui est très attaché à Fribourg qu’il fréquente depuis la saison 2015-2016, année du titre de 2.Bundesliga, et où il découvrira la Bundesliga dès la suivante. Après quelques intermèdes du côté de Mönchengladbach et d’Hoffenheim, il est revenu en Forêt Noire à l’été 2019 où sa trajectoire personnelle a épousé finalement celle du club. Une ascension discrète et continue pour évoluer finalement au plus haut niveau.
Vice-capitaine de l’équipe, il en est aujourd’hui son leader offensif. Cet international italien (neuf sélections, un but) n’a jamais évolué en Serie A.
Jeremie Frimpong (Bayer Leverkusen), dragster vraiment speed
Frimpong est la mobylette qui arpente le côté droit du Bayer Leverkusen avec une activité remarquable et sur un rythme très élevé. Marche avant, marche arrière, il sait tout faire du moment qu’il y a du mouvement.
Petit format, extrêmement vif, avec un gros volume de courses (premier sprinteur du championnat avec 1144 sprints), et une capacité à répéter les efforts à haute intensité (13e du championnat), ce défenseur hollandais est également très habile dans la conduite de balle, dans la capacité à progresser balle au pied, dans les changements de direction à haute vitesse et dans le un contre un. Avec les animations mises en place par Xabi Alonso, il a trouvé un terrain propice pour exprimer ses nombreuses qualités : en effet, avec un système défensif reposant dorénavant sur trois défenseurs centraux, il s’est vu accorder une liberté offensive importante tout en bénéficiant d’une couverture supplémentaire via l’axial droit chargé de veiller sur les espaces créés. Autre point important pouvant expliquer ce rendement offensif impressionnant pour un latéral, la qualité du flanc droit d’un Bayer devenu totalement asymétrique par le rythme imprimé sur ce côté de son animation : son entente démoniaque avec l’attaquant Moussa Diaby, lui aussi très rapide, a rendu la vie difficile à plus d’une défense qui la saison passée ne savait plus notamment s’il fallait défendre intérieur ou extérieur tellement les deux permutent vite et bien. Ainsi, en 34 matchs de championnat, il a marqué huit buts et délivré sept passes décisives. Ce que les statistiques ne montrent pas, c’est la fatigue des adversaires directs ayant dû se coltiner ce Hollandais Volant pendant 90 minutes.
Dragster dragué par des clubs puissants (on évoque ici Manchester United, Real Madrid – mais deux clubs qui jouent à quatre derrière), ce jeune joueur de 22 ans est appelé à terme à jouer dans un club plus huppé. Surtout s’il met sa qualité défensive au niveau de son expression offensive, il a tout pour devenir un des latéraux les plus excitants des prochaines années. En espérant qu’il reste au minimum encore une saison supplémentaire en Bundesliga nous régaler de son indéniable talent.
Il doit en avoir d’autres mais le premier germano-italien que j’ai en en tête est Maurizio Gaudino. Forte tête aux origines napolitaines, il me semble…
Comme ça je vois l’actuel entraîneur des Diables Rouges, Tedesco.
Doit pas être le métissage le plus fréquent.