Bon anniversaire AS Monaco

Je profite de cet espace d’expression pour souhaiter un très bel anniversaire à l’AS Monaco, qui a fêté il y a quelques jours ces 100 ans. En effet le 23 août 1924, Monaco Sport fusionna avec le Ravanett Club de Monaco, le Riviera Athletic club de Monaco, le Swimming club de Monte Carlo et l’ASPTT de Beausoleil sous l’impulsion de Louis Passeron pour donner naissance au club omnisports de l’AS Monaco.

S’en suivront une première expérience professionnelle en Division II lors de la saison 1933-1934 qui tournera court malgré une prometteuse 3ème place en raison de finances précaires et d’un terrain de Moneghetti aux dimensions non réglementaires. Cette nouvelle parenthèse dans le monde amateur durera jusqu’en 1948, avec une nouvelle expérience en division II débutée le 22 août face à Lens. Il faudra ensuite attendre cinq saisons et le 24 mai 1953 pour arracher une seconde place synonyme d’accession à l’élite du football français. Cette expérience se soldera par une troisième place et une demi-finale de Coupe de France en 1958 malgré la perte en cours de saison de plusieurs des meilleurs joueurs de l’équipe d’origine nord-africaine ayant répondu à l’appel du FLN.

L’arrivée au début de la saison 1959 de Lucien Leduc, emblématique entraîneur asémiste, marquera une nouvelle ère qui mènera le club à ses premiers titres : Coupe de France 1960, fêtée par un nouveau design du maillot imaginé par la princesse Grace Kelly qui dessina une diagonale qui deviendra LE symbole de l’identité du club. Titre de champion 1961, suivi du seul doublé de l’histoire du club en 1963. Le départ assez incompréhensible du coach la saison suivante marqua le début du déclin,  puisqu’après une seconde place la saison suivante, le club connaîtra une décote régulière conclue par sa première relégation à l’issue de la saison 1969. S’en suivit une période où le club fit l’ascenseur mais se hissa malgré tout en finale de la Coupe 1974 perdue face aux Verts de St Étienne.

A l’arrivée de l’emblématique président Campora, le retour de Lucien Leduc fut décidé par cet homme avisé pour la saison 1977-1978 marquant le retour du club princier en première division. Cette année fut marquée par l’exploit de voir un promu remporter le titre de champion pour la troisième fois de l’histoire du foot français (après Bordeaux et Saint-Etienne) bien aidé par les buts en série du légendaire Dellio Onnis, meilleur buteur de L1 à ce jour avec 299 réalisations et meilleur buteur de l’Histoire de Monaco avec 223 pions en 278 matchs sous les couleurs monégasques.

Lucien Leduc fut ensuite remplacé en 1979 par Gérard Banide, alors en charge de la formation monégasque et qui avait couvé Jean-Luc Ettori, Bruno Bellone, Dominique Bijotat, Manuel Amoros ou encore Claude Puel dans leurs jeunes années. Dès la première saison il remporta une nouvelle coupe de France face à Orléans avant d’ajouter un quatrième titre national la saison suivante en 1982. Gérard Banide fut remplacé par Lucien Muller à la tête de l’équipe et la première saison au tout nouveau stade Louis-II fut célébrée par une quatrième victoire en Coupe de France face au PSG au parc des princes après une saison précédente frustrante (deuxième du championnat derrière Bordeaux à la différence de buts, défaite en finale de Coupe de France en prolongations contre le FC Metz).

Malgré ces excellents résultats nationaux, l’AS Monaco ne parvenait pas à exister sur le plan continental, raison pour laquelle Stéphan Kovacs, ex entraîneur de l’Ajax fut recruté ce qui se solda par un échec cuisant. Le président Campora décida alors en 1987 de faire confiance à un jeune entraîneur peu connu, ayant fait ses classes dans l’Est de la France à Nancy : Arsène Wenger.

Cette arrivée couplée à celle du génial Glenn Hoddle n’allait pas tarder à porter ses fruits avec un nouveau titre de champion 1987-1988. L’OM vampirisait alors tous les titres nationaux ne laissant à son principal concurrent que les places d’honneur à l’exception de la Coupe de France 1991 remportée face à l’équipe de Bernard Tapie, cinquième et dernière victoire à ce jour dans cette compétition.

Puisque les titres nationaux étaient quasiment l’apanage de l’ogre marseillais, il faut se tourner vers les compétitions internationales. L’objectif donné à Arsène Wenger de placer le club sur la carte de l’Europe du football fut réussi avec un quart de finale de C1 1988-1989 perdu face à Galatasaray, une demi-finale de C2 l’année suivante perdue face à la Sampdoria de Gênes (futur finaliste de C1 deux ans plus tard face au Barca qui glana à Wembley son premier titre dans la compétition reine grâce à un missile de Ronald Koeman), une finale de C2 1991-1992 perdue dans des conditions particulières face au Werder Brême 2-0 (lendemain de Furiani, dans un stade vide, plus gros regret européen de l’histoire du club qui manque là l’occasion de devenir le premier représentant du foot français titré en compétition continentale) et une demi-finale de C1 1993-1994 perdue sur un match sec à San Siro face au grand Milan AC de Capello qui écrasera le Barca 4-0 en finale cette même année. Il était temps pour Wenger de voyager à Nagoya après avoir donné cette visibilité internationale au club princier. Après une saison de transition ou le jeune retraité Jean-Luc Ettori, recordman du nombre de match disputés sous les couleurs de son club de toujours avec 755 capes dont 602 en première division (record depuis battu par Michael Landreau mais sous plusieurs tuniques différentes lui) apprit à ses dépens que la carrière de coach n’est pas forcément toujours de la même veine que la carrière de joueur. Il fut l’éphémère entraineur principal pour 22 petites rencontres avant de voir Gérard Banide revenir lui succéder et de redescendre dans l’organigramme du club ou il restera encore de nombreuses années avec Jean Petit, l’éternel adjoint et Henri Biancheri, le directeur sportif des grandes années, hommes des premiers titres tous deux récemment décédés et auxquels la communauté monégasque pense fort en ce jour.

A l’aube de la saison 1995 c’est l’ancien membre du carré magique, Jeannot Tigana qui prit le poste d’entraîneur principal décrochant un sixième titre de champion à l’issue de sa deuxième saison en 1996-1997, auréolant son parcours de deux nouvelles demi-finales de coupe d’Europe, en C3 en 1997 après avoir éliminé Newcastle (4-0 en cumulé) et butant face à l’Inter Milan (1-3 à San Siro, 1-0 au retour) puis en 1997-1998 en C1 après avoir sorti le futur très grand Manchester United des Giggs, Beckham et consors en quart de finale (0-0 au Louis-II, 1-1 à Old Trafford) avec cette frappe exceptionnelle du jeune David Trezeguet avant de subit la loi de la Vieille Dame turinoise de Del Pierro et Zinédine Zidane (1-4 au stadio delle Alpi et victoire 3-2 au retour au Louis-II).

L’été 1998 fut marqué par la victoire de l’équipe de France dans sa Coupe du monde à laquelle participèrent six Monégasques ou anciens Monégasques dont quatre ayant fait leur formation là-bas (Petit, Thuram, Trezeguet et Henry), Barthez et Djorkaeff complétant la liste des anciens joueurs du club de la diagonale champions du monde.

Au départ de Tigana, limogé en cours de saison 1998-1999, c’est Claude Puel, recordman du nombre d’apparitions sous le maillot rouge et blanc comme joueur de champ et homme d’un seul club comme Ettori qui enfila le costume menant son équipe l’année suivante au titre de champion, le septième, à l’aube du nouveau millénaire avec un quatuor d’attaque dont les plus anciens se souviennent : Giuly, Gallardo, Trezeguet et Simone. Après une finale de Coupe de la Ligue perdue face à Lyon qui allait débuter son règne hexagonal 2-1 après prolongations, Claude Puel quitta pour la première fois son club de toujours pour laisser la place à un jeune retraité des terrains : Didier Deschamps. Si sa première saison 2001-2002 fut chaotique, le club jouant le maintien toute la saison, la suivante fut marquée par la seule victoire en coup de la ligue obtenue face à Sochaux sur le score de 4-1. Les finances exsangues du club conduisirent le président Campora à quitter le club après un règne de 28 ans et sur ce dernier coup de génie : avoir lancé la carrière d’entraîneur du plus titré des footballeurs français.

La saison suivante débute sur un grand malheur avec la grave blessure de Shabani Nonda, meilleur buteur du club la saison précédente et alors au prime de sa forme, au parc des princes qu’une belle victoire obtenue en terres parisiennes sur le score de 4-2 ne suffit à consoler. N’ayant qu’une semaine pour boucler le recrutement d’un buteur, l’éphémère président Svara jeta son dévolu sur un joueur de classe internationale, barré au Real Madrid par une myriade de stars : Fernando Morientes. Le génial attaquant espagnol réalisa de son propre aveu sa saison la plus aboutie sous ses nouvelles couleurs, contribuant grandement au parcours européen légendaire en C1 cette année-là, l’épopée rouge. Le PSV Eindhoven, le Deportivo la Corogne (futur demi-finaliste laminé 8-3 au Louis-II ans un match d’anthologie) et l’AEK Athènes en phase de poules furent laissés sur le carreau et Monaco obtint la première place du groupe lui permettant de bénéficier d’un tirage clément en huitième : le Lokomotiv Moscou. Ce tour se révéla finalement très compliqué avec un match aller dans le froid moscovite qui faillit sonner le glas des ambitions princières. Un but de Morientes en fin de match permettait de garder espoir après une finalement courte défaire 2-1 miraculeuse. Le match retour fut tendu et après avoir raté un penalty en première mi-temps, Dado Prso se rattrapait en catapultant le ballon au fond des filets adverses. La suite appartient à la légende du foot français avec ce 2-4, 3-1 face au Real des galactiques Ronalo, Figo, Raul, Zidane, Beckham et Roberto Carlos. Le tour suivant face à Chelsea débutait idéalement avec l’ouverture du score rapide de Prso avant que le match ne prenne un tour moins engageant : égalisation rapide de Crespo puis expulsion ridicule de Zikos. Ce sentiment d’injustice allait galvaniser les joueurs de la Principauté qui furent récompensés par un but somptueux de Morientes avant que le revenant Nonda, tout juste rentré en jeu, ne profite d’une offrande du gardien adverse pour corser l’addition. La première mi-temps du match retour à Stamford Bridge fut un enfer, une leçon de football vite sanctionnée logiquement de deux buts londoniens qui rebattaient entièrement les cartes. Le miracle prenait forme dans les arrêts de jeu de la première mi-temps ou Monaco revenait à 2-1 sur un but un peu miraculeux, attribué à Ibarra dont on ne sait toujours pas ce qu’il faisait là, mais dont la conception doit beaucoup à Nando Morientes, qui en seconde période allait solliciter un une-deux à l’entrée de la surface avant de crucifier un gardien anglais encore une fois un peu tendre pour offrir au foot français une nouvelle finale de C1 à Gelsenkirchen, 11 ans après celle victorieuse de l’OM à Munich. C’est un effectif épuisé qui se présentait face au FC Porto de Mourinho, vite amputé de son capitaine et joueur emblématique Giuly sorti sur blessure musculaire et qui finit par subir la loi du rouleau compresseur lusitanien. Regrets éternels mais score sans appel 3-0.

La suite ne fut qu’une longue descente aux enfers qui mena progressivement le vice-champion d’Europe 2004 à la relégation malgré 44 points et après plusieurs saisons tristes et anonymes à l’issue de la saison 2010-2011. Six mois plus tard, la veille du réveillon de Noël et alors que l’AS Monaco est au plus mal, relégable en L2, un milliardaire russe, Dimitri Ryboloviev allait redonner espoir à tout un club en rachetant 66% des parts du club et en injectant un argent bienvenu pour un recrutement XXL et une remontée avec un titre de champion de L2 2013 avec Claudio Ranieri à sa tête. La saison de la remontée fut marquée par un recrutement à peine croyable, Falcao, James, Toulalan, Abidal, Martial et j’en oublie avec une seconde place derrière l’intouchable PSG sous pavillon qatari. Malgré ces résultats, Ranieri fut remplacé par un jeune entraineur portugais encore peu connu, Léonardo Jardim Un beau parcours européen en C1 l’année suivant (2014-2015) mena l’équipe en quart de finale après avoir éliminé Arsenal dirigé par un vieille connaissance, Arsène Wenger. Le match aller soldé par une victoire 3-1 en terre anglaise fut l’occasion de montrer à l’Europe entière que si les gradins du Louis-II sonnent souvent creux, la communauté monégasque est nombreuse en dehors de la côte d’Azur avec un superbe parcage plein à craquer. La Juventus, encore elle, se chargeait d’éteindre tout début d’enflammade, bien aidé par un arbitrage discutable, en quart de finale (1-0 score cumulé et probablement une des expulsions les plus « méritées/non données » à Chiellini qu’il m’ait été donnée de voir).

Dans le centre de formation, un jeune talent exceptionnel battait le record de précocité de Thierry Henry, en devenant à 16 ans et 11 mois le plus jeune joueur à porter la liquette monégasque en professionnel face à Caen. Celui dont le maillot était alors floqué Kylian Mbappé Lottin allait bientôt inscrire en février 2016 son premier but face à Troyes, effaçant encore une fois Henry des livres d’histoire monégasques. Ralenti par une commotion cérébrale qui le fit à nouveau disparaître des feuilles de matchs, il fallut une saillie paternelle dans la presse pour le voir à nouveau émerger lors de la saison suivante.  
Cette saison 2016-2017 débuta tôt après la troisième place en L1 obtenue l’année précédente, obligeant le club à passer par deux tours préliminaires avant d’apercevoir la C1. Le retour de Falcao, les recrutements de Benjamin Mendy, Sidibe, Glik venaient judicieusement renforcer un effectif déjà fourni en talent : Moutinho, Bakayoko, Bernardo Silva, Lemar ou Fabinho ainsi que les fidèles Subasic Raggi ou Germain tous présents à l’époque de la Ligue 2. Fenerbahçe puis Villareal furent écartés, Tottenham battu à deux reprises en phase de poules, laissant place à un huitième de finale face au surpuissant City de Gardiola. Le match aller est la plus belle défaite de ma vie de supporter tant l’intensité, le niveau de jeu, les retournements de situation, le bijou de Falcao, l’émergence de Mbappé marquèrent l’Europe du football ce soir-là. Le match retour effaça la seule déception du résultat permettant une qualification en quart de finale alors que la France du football pleurait (de tristesse ou de joie pour certains) après la remontada barcelonaise face au PSG. L’attentat subi par le car des joueurs de Dortmund sur le trajet du stade à l’aller nous a peut-être privés d’une double confrontation exceptionnelle entre deux équipes jeunes, offensives et séduisantes mais Monaco ne se fit pas prier pour ramasser à la petite cuillère des joueurs allemands encore légitimement traumatisés (victoire 3-2 à l’aller confirmée 3-1 au retour). Parallèlement en championnat une lutte à trois passionnante opposait Nice, champion d’automne, le PSG et l’ASM. La phase retour quasi parfaite des joueurs princiers (17 victoires, un nul au parc des princes), magnifié par l’envol désormais définitif du jeune Mbappé assura le huitième titre de champion et le record de points pour le club (95) aux joueurs de Leonardo Jardim. Cette débauche d’énergie se paya en demi-finale de C1 face à la bête noire turinoise, pas même inquiétée par un nouveau but du futur champion du monde français tout juste majeur et en finale de Coupe de la Ligue face au PSG sèchement perdue 4-1.

La suite vous l’avez tous plus ou moins en tête. Une équipe de rêve dépecée en quelques semaines, une nouvelle deuxième place de L1 en 2017-2018, suivie d’une saison atroce à la dix-septième place marquée par l’épisode tragi-comique Jardim/Henry/Jardim II. Le sursaut prendra du temps, malgré les buts enquillés comme des perles par Wissam Ben Yedder, venu remplacé El Tigre. L’AS Monaco reste sur trois podiums sur les quatre dernières années, sans titre ni résultats probants en Europe. La deuxième place la saison dernière garantissant au peuple monégasque une participation en C1 pour la saison du centenaire.

Palmarès : Huit fois champions de France, une fois champion de Deuxième division, Cinq Coupes de France, une Coupe de la Ligue, deux finales européennes, cinq demi-finales, record de podiums en L1 (30), bientôt deuxième du classement perpétuel de L1 (Bordeaux n’étant que 20 points devant), deuxième au classement des points pris par saison, bientôt quatrième club français le plus capé en Coupe d’Europe (Bordeaux n’étant que sept matchs devant), un maillot iconique, un club unique, des supporters partout, toujours, sauf au Louis-II…

Noms emblématiques :

  • Coach : Lucien Leduc, Gérard Banide, Arsène Wenger, Jean Tigana, Claude Puel, Didier Deschamps, Jardim
  • Joueurs : Michel Hidalgo, Henri Biancherri, Jean Petit, Christian Dalger, Delio Onnis, Jean-Luc Ettori, Dominique Bijotat, Bruno Bellone, Manuel Amoros, Bernard Genghini, Luc Sonor, Patrick Battiston, Glenn Hoddle, George Weah, Youri Djorkaeff, Rui Barros, Emanuel Petit, Lilian Thuram, Jurgen Klinsmann, John Collins, Enzo Scifo, Victor Ikpeba, Sonny Anderson, Fabien Barthez, Ali Bernabia, Thierry Henry, David Trezeguet, Marcelo Gallardo, Ludovic Giuly, Marco Simone, Rafael Marquez, Shabani Nonda, Flavio Roma, Fernando Morientes, Subasic, Andrea Raggi, Moutinho, Radamel Falcao, Julien Rodrigues, Fabinho, Bernardo Silva, Kylian Mbappe, Ben Yedder

Bon anniversaire. Daghe MUNEGU !

Binzhu pour Pinte de Foot !

23 réflexions sur « Bon anniversaire AS Monaco »

  1. Merci Binzhu d’avoir (re)partagé avec nous cette belle rétrospective de la riche histoire de l’ASM ! Certains ont peut-être déjà eu l’occasion de la lire sur le site de SoFoot, mais on pourrait dire que tu la « pérennises » chez nous. J’en suis très honoré, et je ne pense pas être le seul parmi les rédacteurs réguliers !
    Wenger n’a toujours pas voyagé à Ôsaka cela dit, mais bien à Nagoya ! 😉
    Remarque, on ne lui en voudrait pas de vouloir lui-même modifier cette partie de l’histoire : Nagoya, c’est claqué comme ville ! ^^

    Personnellement, j’ai un attachement particulier à l’ASM. Je ne me sens pas supporter de ce club. Mais c’est en 2004 que j’ai commencé à suivre le foot à la télé. J’avais 8 ans. Quel bon moment pour devenir fan de foot quand même ! ^^
    Fernando Morientes était alors (et l’est toujours remarque) mon idole, mon joueur préféré. Je ne sais pas où en serait ma passion pour le football sans les exploits de l’AS Monaco, mais je pense que je dois beaucoup à ce club qui a, de ce que j’en sais, toujours su garder cette image de club stylé

    Moi, tu me dis « AS Monaco », je pense à :
    – la pléiade de grands joueurs passés dans ses rangs
    – son style de jeu très agréable à regarder. Deschamps n’a d’ailleurs jamais proposé un aussi beau jeu qu’avec le Monaco de 2004. Celui de Jardim était aussi génial. Mais surtout, j’ai l’impression que Monaco s’écroule quand il renonce à ce genre de principe. Genre le Monaco relégué en Ligue 2, c’est la période avec Ricardo et Guy Lacombe… Ca en dit long…
    – Cet INCROYABLE maillot reconnaissable entre mille ! D’ailleurs, anecdote, quand j’avais 8 ans, je voulais un maillot de Monaco. Ma mère voulait m’en dissuader en argumentant « Mais si jamais ils changeaient de maillot ? Genre l’année prochaine, ils jouent en vert ? ». Et moi de répondre « Mais n’importe quoi ! Monaco, c’est forcément la diagonale rouge et blanc ! ». A 8 ans, je savais déjà qu’il y avait des symboles intouchables dans le football. Genre le scapulaire des Girondins ou le vert de l’ASSE
    – Le génialissime documentaire « Le Périple rouge » de Canal Plus : Les vannes de Giuly et Rothen, le discours de Deschamps avant le Real, Evra qui fait le gangsta dans l’hôtel à Londres, …

    Mon coeur est déjà pris par les Girondins et le Sporting de Gijón.
    Mais j’aurais toujours une affection sincère pour l’AS Monaco.

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    1. Autre anecdote d’ailleurs :
      Toujours en 2004, j’avais écrit une lettre (si si) à l’ASM. Je me souviens m’être décris comme un fan et leur avait demandé s’ils pouvaient m’envoyer un poster de la photo d’équipe
      (Je voulais avoir Morientes et ses coéquipiers dans ma chambre ^^ » )

      Je n’ai jamais eu de réponse….

      J’avais un poster des Griondins par contre, de la saison 2003-2004. Avec Darcheville, Feindouno, Riera, et tout, …
      Qui sait ce qui se serait passé si les bourgeois de la Principauté m’avait envoyé ce fichu poster ? Peut-être aurait-ils eu un supporter en plus ? ^^

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  2. Ici aussi, il y aura eu du beau monde, crénom..

    De loin et pour ma part, c’est à l’été 87 que Monaco gagne de changer de dimension : il y avait eu déjà eu de sacrés noms, Lerby ou un Ralf Edstroem hélas en fin de parcours……mais Hoddle, Hateley et Battiston d’une traite : y avait pas 36 clubs capables de ce genre de mercato. Quoique incompris dans son pays, Hoddle était une référence. Quoique suscitant d’abord un fameux scepticisme, Hateley s’était finalement sorti du bourbier milanais avec les honneurs. Et Battiston gardait plus que de beaux restes, non? Mais mon regard est peut-être biaisé par l’arrivée de Hoddle…….que j’adorais!!!, c’est lui qui m’a donné envie de suivre le foot français, franchement snobé jusqu’alors en Belgique.

    Il me semble en tout cas (mais peut-être à tort, donc) que c’est à compter de là que ça transféra pour de bon des stars +/- confirmées/infirmées à gogo : les Rui Baros, Diaz, Klinsmann, Scifo.. ==> A peu de choses près un coup d’envergure continentale chaque été, la machine à rêves était lancée.

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      1. Diaz a-t-il jamais été mauvais dans les 80’s?? J’ai l’impression qu’il fut toujours au top?? ; celui-là, rayon joueur « sous-coté » comme on dit..

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      1. Titulaire et mauvais (comme Maradona et d’autres) contre la Belgique, la défaite lui est fatale et il devient remplaçant. Il a à nouveau sa chance contre l’Italie, en vain. Et s’il inscrit un superbe but contre le Brésil quand il entre en jeu, tout est fini pour l’Albi depuis longtemps.
        Le duo Díaz-Diego avait été extraordinaire lors de la tournée de l’Argentine en Espagne et Italie en août 81. Certes, c’était contre des clubs en pleine préparation estivale mais la complicité des deux joueurs avait sauté aux yeux en l’absence de Kempes.
        Dans les matchs du printemps 1982, avec le retour de Kempes, Menotti tâtonne, balade Díaz à droite, à gauche, au centre, dans une attaque à 3 ou à 2 en duo avec Valdano ou Kempes. Menotti ne trouve jamais la solution et quand la CM débute, il cherche encore !
        Contre la Belgique, Díaz est soutenu par Kempes et Bertoni. Quand il faut changer quelque chose, plus facile de sortir le gamin de 20 ans que les deux buteurs héros de la finale de CM 1978 ! Ils sont d’ailleurs systématiquement titulaires dans des schémas différents.
        Et par la suite, sans que les raisons ne soient claires, la fâcherie Díaz-Maradona ruine la carrière internationale de Ramón, dernière sélection contre le Brésil 1982. Sortant d’une bonne saison à Monaco, il aurait été bien utile en 1990 alors que l’attaque argentine souffre de n’avoir que Caniggia comme top joueur en attaque.

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  3. L’ascension de l’ASM dans les années 50 et 60 n’a rien de fortuit et correspond évidemment à l’avènement de Rainier. Refuge pour une aristocratie déclinante jusqu’à la guerre, Monaco se transforme sous l’impulsion du jeune Rainier qui décide de miser sur l’immobilier. Les premiers buildings apparaissent dans les années 1950, la principauté « conquiert » plusieurs hectares sur la mer, le village méditerranéen se transforme en cité bétonnée. Les regards et les investisseurs se tournent vers Monaco dont le couple princier Rainier-Grace fait la une des journaux. Les dollars affluent, attirés par une fiscalité attractive, pour ne pas dire scandaleuse, la principauté devient immensément riche et l’ASM dispose alors des moyens indispensables à son développement.

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    1. Cette avidité de Rainier et son laxisme fiscal qui se traduit au foot comme dans les secteurs de l’économie, insupporte De Gaulle qui engage un bras de fer, obligeant la principauté à faire payer des impôts aux français sur leur territoire en 1963.
      Paradoxalement, Monaco n’aurait jamais pu devenir un grand club sur la durée sans cela. Auparavant, le club était très mal vu (voir message de Fred plus bas) par le foot français. A juste titre. C’était clairement une rupture de l’équité sportive.

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  4. Monaco est le club de mon plus vieux pote, chez qui je bouffe ce soir d’ailleurs, donc qu’est-ce qu’il m’a cassé la tête avec l’équipe de Weah et Hoddle. Mais sa première idole était Youssouf Fofana. Je me souviens de son festival face à Bruges. 6-1 dont un triplé de l’Ivoirien. Après un premier tour compliqué face à Valur. Viendra le quart face à Galatasaray dont j’avais parlé dans mon texte sur Colak.

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  5. Et comme tu le soulignes, si l’Europe est longtemps demeurée hostile, depuis 35 ans, ce club a offert de magnifiques épopées. Malheureusement les finales ont été catastrophiques…

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  6. J’adorais leurs premiers maillots avec des rayures verticales rouges et blanches.
    Dans la liste des grands joueurs, il manque, et c’est impardonnable, des légendes telles que Théo, Douis, Cossou, le Néerlandais Carlier et Roy (le père de l’autre). C’est ma jeunesse, celle d’un Reims et d’un Racing finissants, d’un Nîmes trébuchant, d’un OM inexistant, d’un ASM flambloyant, d’un Lyon brillant en Coupe, en attendant la rivalité Nantes-St Etienne quand Mekhloufi était encore joueur.
    A propos de « Carré magique », c’est ainsi que l’on appellait déjà le quatuor Bianchéri-Hidalgo-Théo-Douis.

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  7. J’ai une affection particulière pour ce club, car j’allais sur mes 11 ans lors de l’épopée de 2004. C’était la première campagne européenne que je suivais tant bien que mal (couvre-feu de 21:30 oblige…).
    Une équipe fantastique et attachante (Giuly, Morientes, Roma, et surtout Prso, ex-acéiste !), pratiquant un très beau football, et à part Nando, pas vraiment de super-stars, c’était franchement un beau collectif, construit intelligement.
    Ce pauvre Nonda qui s’était fait charcuté par Pierre-Fanfan en tout début de saison…et qui marque sur son 1er ballon contre Chelsea.

    2004 fut quand même une année surréaliste en football:
    – Porto-Monaco en finale de C1 (personne n’aurait misé un kopec sur cette finale), avec l’avènement de 2 entraîneurs amenés à marquer le football moderne (Mourinho/Deschamps)
    – Valence-OM en finale de C3 (2 clubs français en finale de coupe d’Europé !)
    – Valence champion de Liga également et qui fait donc le doublé
    – Doublé coupe-championnat du Werder de Micoud et Klose en Bundesliga
    – La Grèce championne d’Europe à la surprise générale, avec un Portugal pays hôte et doté d’un effectif sublime qui s’incline, et en poules, et en finale, contre ces diables de grecs !

    Et en creusant un peu plus, il y a du avoir d’autres folies.

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  8. Quelques erreurs et oublis dans les commentaires. Ralf Edström a fait une belle saison 1981-1982, comme l’attestent ses 15 buts en championnat (meilleur buteur monegasque avec un ASM orphelin d’Onnis alors à Tours). Il a ensuite connu une blessure. Et comment oublier le génial Umberto Barberis pour le titre de 82 (avec Barberis étant élu meilleur joueur étranger de la D1 en 1981 et 1982) ?

    Monaco a aussi eu des joueurs très doués qui auraient pu faire mieux, dont Daniel Bravo (qui était vraiment un petit prince) et José Touré (qui aurait dû devenir un vrai Brésilien).

    On ne parle aussi généralement pas assez des joueurs de devoir qu’a connu l’ASM comme le Marquis (Alfred Vitalis), celui qui est sûrement le premier joueur né à Ajaccio à être sélectionné en équipe de France (Albert Vanucchi), Claude Puel (à qui on promettait toujours un status de remplaçant en début de saison mais qui gagnait sa place sur le terrain) ou Marcel Dib (auteur de 2 buts en finale de coupe de France 1989 contre 3 pour JPP en face).

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  9. Je n’ai jamais accroché sur Monaco. Peut-être cela vient-il du fait que quand j’ai commencé à y faire attention, au moment de leur titre de 1978, tout le paysage médiatique se tripotait la nouille sur le beau jeu, Lucien Leduc, rhââââ… Moi, vous me connaissez, je fais un peu le contraire pour le principe… Tout ça, en plus, pour se faire piteusement sortir au premier tour de la C1 1978-79 par Malmö (0-0, 0-1). Sur les talons ou presque des Verts, ça faisait tache. Et puis Ettori dans le but… non. Après, il y a eu les grandes batailles contre « mes » Girondins. La saison 1981-82, où l’ASM a tiré les marrons du feu de l’affaire Pantelic, a achevé de placer le club dans les rangs des méchants. Du coup, pour la finale de C2 contre le Werder Brême (pas vue, j’étais aux USA sans direct et Internet n’existait pas encore) m’a bien embêté. J’aurais été content qu’un club français gagne pour la première fois une Coupe d’Europe, mais je suis content que ce soit celui-là que le Werder ait battu.

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    1. Petite histoire pour vous, alors. J’ai déjà indiqué que le PSG d’Olivier Martinez a gagné le championnat de Paris minime 1980-1981. Par contre, la coupe de Paris minime 1980-1981 avait été gagné par le Paris Université Club (PUC). Ce dernier avait un entraîneur qui était un excellent formateur et encadrait aussi les stages de football de Soulac pendant l’été (c’est là que j’ai pu discuter pas mal avec lui). Son prénom est Said ou Samir. Il a ensuite rejoint le centre de formation du PSG (et m’avait demandé de rejoindre ce centre, sûrement dû à nos bonnes relations). Il m’a raconté l’histoire suivante : dans cette équipe du PUC minimes 1980-1981, il y avait 3 très bons joueurs : le libéro et capitaine, dont je ne me rappelle plus le nom. Un milieu de terrain qui est Fabrice Henry, qui jouait en équipe de France jeune et qui est ensuite parti à Sochaux puis l’OM. Et un attaquant, Benjamin Clément qui avait ensuite arrêté le foot pendant quelques temps. Lors d’une soirée, Benjamin Clément et Fabrice Henry se sont retrouvés mais Henry avait attrapé la grosse tête. Cela a déçu Clément qui a alors repris le foot au Red Star en troisième division. Il était encore doué et Monaco l’a ensuite recruté. Benjamin Clément a joué la finale de C2 avec Monaco contre le Werder.

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