Boca Juniors: 120 ans « d’or et de boue » (7)

En cette année 2025, l’institution xeneize fête ses 120 ans. En effet, le Club Atlético Boca Juniors a été fondé officiellement le 3 avril 1905 dans le quartier du même nom. Passé de club de quartier populaire à club mondialisé totémique, Boca Juniors a toujours, plus ou moins, gardé une certaine identité sur le terrain, à base de lucha et de garra. Car l’âme véritable du club, est, selon les dires, dans le maillot à défendre, qui serait plus important que le joueur. La tunique xeneize, c’est peut-être elle la véritable idole du club ! À la fois, club le plus supporté et, forcément, le plus détesté du pays, Boca Juniors cristallise les passions et les haines. Pour célébrer et parcourir son histoire, Pinte de foot vous propose un long format sous forme d’un Top 50, bonifié et étalé sur plusieurs semaines, de ses plus illustres bosteros.

Photo d’en tête: Tournée européenne de 1925

25. Julio Meléndez

Boca Juniors a connu de grands défenseurs centraux sud-américains dans son histoire. Le Péruvien Julio Meléndez en fait partie. Il a marqué les esprits du côté de La Bombonera qui entonnait « y ya lo ve, y ya lo ve… es el peruano y su ballet » pour célébrer celui qui fut l’un des meilleurs à son poste au cours de sa carrière. Avant d’arriver en Argentine, un peu par hasard selon l’intéressé, sa carrière au Pérou est pourtant assez modeste. Il n’a jamais joué pour un grand club du pays (Alianza Lima, Sporting Cristal ou Universitario), se contentant de clubs secondaires. C’est au Sport Boys de Callao, sa ville de naissance qui abrite le grand port péruvien, et au Defensor Arica de Lima qu’il passe ses meilleures saisons au pays, mais sans gagner de titres. Cependant, il a su se mettre en évidence dans plusieurs matchs de gala qui attirent l’œil. À l’exemple d’un match contre le Real Madrid. La « Maison blanche » était venue disputer un match à Lima dans le cadre d’une tournée sud-américaine en 1965. Meléndez est aligné dans une équipe composée des meilleurs éléments du championnat péruvien. Il se colle au marquage de la légende hongroise et madrilène, Ferenc Puskás. Pari réussi, l’équipe locale l’emporte 3-2 et Meléndez démontre toutes ses qualités de stoppeur.

Il signe à Boca Juniors en 1968 et y reste quatre saisons jusqu’en 1972. En Argentine, il y gagne la notoriété, reçoit les louanges, et devient l’un des défenseurs les plus réputés. Après une première saison d’adaptation, il devient un élément essentiel de l’équipe entraîné par Alfredo Di Stéfano. En effet, l’ancienne gloire du football européen et ancien joueur de River Plate, prend les commandes de Boca en 1969, sans réelle expérience en tant qu’entraîneur. Il impulse un nouvel état d’esprit et la pratique d’un jeu très offensif, qui gagne le surnom d’« El equipo de Todos », mettant d’accord tous le public argentin sur la qualité supérieure de Boca Juniors. Dans une équipe sublimée par Ángel Clemente Rojas, bien accompagné par les talentueux Norberto Madurga ou Ramón Ponce, Meléndez est le patron d’une défense solide et brillante, qui n’encaisse que 11 buts en 17 matchs pour une seule défaite, avec son compère Roberto Rogel, son antithèse, en défense centrale, Silvio Marzolini et Rubén Suñé sur les côtés. Sous les ordres de la Saeta Rubia, c’est donc l’une des meilleures équipes de Boca que les hinchas ont vu et qui est restée vive dans les mémoires. Boca Juniors remporte le Nacional 1969, devant River Plate en étant sacré à la dernière journée. Sur la pelouse de son rival, les Xeneizes peuvent célébrer leur titre, après que le match se soit conclu sur un score final de 2-2. Boca Juniors ajoute une Coupe d’Argentine la même année.

Julio s’épanouit dans cette équipe et peut montrer toutes ses qualités dans le style de jeu promut par Di Stéfano, qui lui convient parfaitement. Meléndez devient l’un des meilleurs à son poste, si ce n’est le meilleur du championnat argentin. Il est reconnu pour sa technique, sa rapidité et son intelligence. Son style est un mélange de classe et d’élégance, qui ne laisse pas indifférent. Ses interventions étaient toujours propres et chirurgicales, sans brutalité, ni mauvais gestes. Pour lui, le football est un spectacle qui ne mérite pas d’engagement excessif, mais plutôt faire preuve de plus d’habileté, d’anticipation, pour contrer et déjouer les attaques. La défense est tout un art qui mérite de rester loyal. Une attitude qui tranche avec pas mal d’autres défenseurs argentins, et de la façon de défendre d’autres équipes qui usaient d’agressivité excessive, de jeu dur et de provocations inutiles, bien souvent encouragées par leur technicien. D’ailleurs, Meléndez a été confronté à son arrivée à Alcides Silveira, entraîneur de l’époque et un ancien de la maison, qui voulait de son défenseur plus d’engagement et d’agressivité. Mais Meléndez ne se dégonfle pas, il ne veut pas changer son style, toujours bien maîtriser la balle en premier lieu pour défendre et rester droit dans les méthodes : se focaliser toujours sur le ballon, plutôt que sur l’homme. Meléndez, toujours avec Rogel à ses côtés, remporte un second championnat : le Nacional 1970 après une victoire en finale contre Rosario Central. Di Stéfano était parti, mais l’équipe avait gardé son ossature défensive et ses meilleurs éléments offensifs pour réaliser le doublé en tournoi Nacional.

Julio Meléndez était respecté pour sa classe naturelle et sa gentillesse, sa loyauté sur le terrain et avec ses adversaires. Lors d’un superclásico contre River Plate (Nacional 1970), il est expulsé, fait rarissime dans sa carrière. En tant que dernier défenseur, il fauche un attaquant qui s’en allait au but. Et pourtant au Monumental, il sortira sous les applaudissements des supporters de River. Autre fait, dans un match de Copa Libertadores 1971 à la Bombonera, qui a basculé en pugilat d’une rare violence, il est l’un des seuls à garder son sang-froid et à ne pas voir rouge. Face à ses compatriotes du Sporting Cristal, le match bascule en bagarre générale en toute fin de match. L’arbitre expulse dix-huit joueurs, dont la plupart terminent au commissariat ou certains à l’hôpital. Julio Meléndez fait partie des rares joueurs à ne pas avoir été expulsé. Les joueurs de Boca Juniors furent durement sanctionnés par la CONMEBOL avec des suspensions importantes. Le club se retira de la compétition. Avec un effectif de grande qualité, Boca pouvait pourtant nourrir de grandes ambitions en Libertadores.

Considéré parmi les plus grands défenseurs péruviens de l’histoire, il ne peut disputer la Coupe du Monde 1970, du fait de sa carrière en Argentine et n’avait pas pris part aux Éliminatoires. Il se rattrape plus tard avec la Bicolor, en remportant la Copa América 1975, avec Héctor Chumpitaz à ses côtés, un autre grand défenseur de l’histoire du Pérou. Après une saison 1971 sportivement décevante pour le club, il quitte Boca Juniors au début de la saison 1972. Malgré des contacts avec des clubs européens, principalement en Espagne, et des clubs argentins qui lorgnent sur lui, dont River Plate, il rentre définitivement au Pérou terminer sa carrière.

24.Ernesto Mastrángelo

L’arrivée de Juan Carlos Toto Lorenzo à Boca Juniors va changer la destinée du club. Avec lui, ses joueurs vont prendre une autre dimension. C’est le cas d’Ernesto Héber Mastrángelo, arrivé en 1976 d’Unión Santa Fé par la volonté de Lorenzo. Ce dernier était l’entraîneur du Tatengue qui avait terminé quatrième du Metropolitano 1975. Une équipe surprise, car le club était tout juste promu. Originaire de Rufino, une ville qui a donné plusieurs très grands joueurs argentins, Mastrángelo avait débuté sa carrière à Atlanta, avant de rejoindre River Plate. Malgré de bonnes performances avec le club millonario, l’entraîneur Labruna, tout juste arrivé, ne comptait pas sur lui pour la saison 1975. Comme Lorenzo, de retour de Madrid, Mastrángelo s’est relancé à l’Unión et tout deux ne firent qu’une saison éclair à Santa Fé.

Dans le schéma tactique mis en place à Boca par Lorenzo, il n’y a pas vraiment de réel avant-centre, ni d’un buteur unique, mais plutôt deux ailiers et un faux-9 qui alternent. Les attaquants doivent aussi se replier et s’atteler aux tâches défensives. Physiquement mieux préparés, ils exercent un pressing, se déplacent sur le front de l’attaque, s’échangent de côté. Ils écartent sur les ailes, et tantôt, ils repiquent dans l’axe. En privilégiant les joueurs rapides, l’équipe négocie très bien les contre-attaques. C’est la marque de fabrique du Boca de Lorenzo. Mastrángelo s’y plie, passant d’avant-centre – sa position naturelle au départ – à ailier, complet et hybride. Dans son rôle assigné, il devient essentiel. Ses courses en diagonales pour repiquer dans l’axe, sa vivacité, son intelligence de jeu, ses mouvements sans ballon, font de lui un joueur vital dans cette équipe. La relation entre Mastrángelo et Zanabria est un rouage important de cette mécanique. L’attaquant se régale des passes, courtes, en profondeur et ouvertures du meneur de jeu qui lit parfaitement ses appels et déplacements. Boca Juniors impressionne tel un rouleau-compresseur. Le club remporte le Metropolitano 1976, en étant invaincu (8 victoires et 3 nuls) au second tour final qui réunissait les douze meilleures équipes de la première phase. Puis, le club réalise le doublé sur la saison en empochant le Nacional avec une victoire finale contre son meilleur ennemi River Plate.

Surtout, Boca Juniors s’illustre sur la scène internationale. Dans une compétition qui ne l’avait jusque-là peu sourit, les Bosteros sont désormais taillés pour les traquenards sudaméricains et les matchs couperets. Sur le front de l’attaque, il est un élément décisif du onze. D’autant que Mastrángelo est le seul qui sera aligné sur les trois titres internationaux en ces deux années triomphales : le double sacre en Libertadores 1977 et 1978, ainsi que l’Intercontinental 1977. Il partage l’attaque avec Dario Felman et Carlos Veglio en 1977, puis Hugo Perotti et Carlos Salinas en 1978. Dans les finales, on retiendra ses buts, à l’aller et au retour contre le Borussia Monchengladbach lors de la Coupe Intercontinentale 1977, bien que jouée en mars et août 1978. Le club allemand avait remplacé les Champions d’Europe 1977, Liverpool, qui ne voulaient pas affronter les Argentins. À l’aller à Buenos Aires, les deux équipes se quittent sur un match nul (2-2), Mastrángelo ayant ouvert le score. Au retour, alors que les Allemands sont donnés favoris par l’avantage du terrain, mais diminués sur le papier, Boca offre une démonstration. Toute la maestria de Lorenzo sur ce match : mainmise tactique, intensité, déplacements, pressing, contre-attaques rapides. Boca torpille Monchengladbach 3-0 sur la première mi-temps. Mastrángelo inscrit le second but. Même si Monchengladbach relève la tête et domine la seconde mi-temps, l’équipe allemande ne se remettra pas de cette claque prise en première mi-temps. Boca est sur le toit du monde pour la première fois de son histoire. Mais avec les problèmes de calendrier et les réticences des clubs européens à se déplacer, il n’eut pas d’édition en 1978 et Boca ne put défendre son titre après avoir récidivé en Libertadores. De nouveau, Mastrángelo ayant été décisif en inscrivant un magnifique second but, Boca inflige une raclée au Déportivo Cali (4-0) au match retour à la Bombonera, après un match nul et vierge à l’aller.

Boca Juniors manquant de peu le triplé en 1979, une défaite en finale contre Olimpia. La Copa Libertadores était devenu le tournoi de cette équipe qui s’y épanouissait à merveille dans ces luttes intestines entre latinoaméricains. Mastrángelo déclarant : « La Copa Libertadores était notre compétition. À cette époque les matchs de Coupe étaient des guerres. Nous jouions 10 minutes et nous nous battions 15, un truc de fou. ». D’autant que les Bosteros éliminent deux fois leur ennemi intime de River en 1977 et 1978, de quoi rendre plus agréable leurs succès finaux. Numéro 7 sur les épaules, le préféré de Lorenzo, n’eut pas de carrière internationale, restant à quai pour le Mondial 1978 où aucun joueur de Boca ne fut sélectionné. Menotti et Lorenzo étaient en conflit et avaient des vues opposées. Vu l’animosité entre les deux, il n’était pas question pour El Flaco de prendre des joueurs de Boca. Aucun joueur xeneize ne sera champion du monde alors que l’équipe est au sommet. En 1979, le cycle Lorenzo se termine, les joueurs sont usés et lessivés par la cadence infernale de leur entraîneur. La fin de Lorenzo marque aussi la fin de l’état de grâce pour Mastrángelo.

23. Severino Varela

Le 26 septembre 1943, la célèbre Máquina de River Plate est à terre. L’équipe double championne en titre est battue 2-1 par son rival et adversaire du jour, Boca Juniors. Les Xeneizes empochent une victoire capitale et filent vers le titre. A dix journées de la fin, ce Superclásico joué à la Bombonera était le match au sommet. Les deux « ennemis » se partageaient la tête à égalité de points. Le héros du jour devient héros pour l’éternité. Il vient d’inscrire un doublé et porte un béret blanc : c’est l’Uruguayen Severino Varela. Plus tôt dans la journée, Boca Juniors était mené 0-1 par les visiteurs sur un but de Félix Loustau. Suite à une faute de Vaghi sur Boyé, l’inévitable Sosa, artificier en chef, tire le coup franc. Il vise vers le point de penalty où il semble apercevoir le béret blanc de Varela. Mais le ballon flotte dans les airs et semble trop loin des attaquants de Boca. Un centre qui semble facile pour la défense de River, sans danger et qui va certainement mourir derrière la ligne, en sortie de but. Mais voilà que surgit un homme volant, un fantôme ! Varela, qui s’est frayé un espace entre les défenseurs, reprend la balle à bout pourtant d’une tête plongeante au second poteau. Sa tête puissante ne laisse aucune chance au gardien adverse Lettieri, complètement surpris et médusé. Le but entre dans la légende. Varela devient « Boina Fantasma » (le béret fantôme). Car le public voit un béret blanc volé. L’attaquant uruguayen inscrit ensuite un second but pour donner la victoire aux xeneizes. Boca gagne et prend la tête. L’équipe ne perd plus jusqu’à la fin et empoche le titre 1943, mettant fin à la domination de River et à ses rêves de triplé national qui aurait été une première.

Severino dispute alors sa première saison à Boca Juniors. Dès ses débuts, il s’est mis en évidence sur les pelouses argentines. L’attaquant, au petit gabarit, est un poison des surfaces et pour les défenses. Remuant, insaisissable, technique et toujours à trouver un espace pour se démarquer, il est loin d’être un inconnu. C’était une idole charrúa. Avec Peñarol il avait remporté quatre championnats à la suite de 1935 à 1938. Mais également une idole celeste. Avec la sélection uruguayenne, il avait remporté la Copa América 1942 devant l’Argentine qui dominait le Continent à cette époque. Au total, il inscrit 29 buts en 40 sélections et il est, à ce jour, le meilleur buteur de la Celeste en Copa América (15 buts en 15 matches). C’était donc une pointure internationale qui débarquait à Boca Juniors. L’un des tous meilleurs joueurs du monde. Boca l’avait payé quelques dizaines de milliers de pesos, une somme rondelette, en incluant les prêts de Raúl Emeal et Ángel Laferrara. Cela pouvait surprendre pour un joueur de 30 ans. Au premier contact, Varela refusa, pensant finir sa carrière tranquillement sous le maillot manya. Et en plus, à côté, il avait un boulot à la compagnie des PTT, Usinas y Teléfonos del Estado (UTE), histoire de préparer sa retraite. Sauf que Peñarol semblait vouloir tourner la page de son idole, et cherchait à le remplacer. Blessé dans son amour propre, Varela accepta l’offre argentine. À condition que le club lui permet de rester à Montevideo du lundi au vendredi, car il ne voulait pas abandonner son poste à l’UTE. Boca accepta et ne le regrettera pas. Le club avait besoin d’un autre joueur majeur pour contester l’hégémonie de La Máquina. Et Varela avait encore à prouver qu’il était toujours une star mondiale. Et il emmena son béret blanc à Buenos Aires.

Varela avait donc pour habitude de jouer avec ce béret blanc. C’était son signe distinctif sur le terrain. Ses détracteurs l’accusaient de renforcer l’intérieur de son couvre-chef d’un morceau de cuire pour donner plus de force à ses têtes. C’était vrai que notre loustic, plutôt petit, était un très bon joueur de tête et il marquait souvent des « boinazos ». Le joueur l’avait depuis ses débuts, à une époque où c’était courant d’en porter pour atténuer les impacts et chocs des ballons. Mais, c’était devenu un peu anachronique au fil des années d’en mettre un, du fait de l’évolution de la balle dans sa conception et les matériaux utilisés qui diminuaient les risques de blessures à la tête. Mais Varela continuait à le porter. L’attaquant au béret, après chaque match, reprenait le bateau, avant le coucher de soleil, et traversait l’estuaire du Rio de la Plata pour revenir chez lui à Montevideo, dans son quartier et retrouver son épouse, ses amis ainsi que son travail. Et rebelote après avoir terminé son travail le vendredi, il prenait le ferry pour embarquer pour Buenos Aires: jouer son match du dimanche, mettre son but et rentrer. Quand le lundi matin, les Argentins lisaient ses exploits dans les journaux, il embauchait à Montevideo.

Boca Juniors conserve son titre en 1944 avec la même ligne d’attaque, Severino Varela accompagné de Jaime Sarlanga, Mario Boyé, Pio Corcuera et Mariano Sánchez. Entre les championnats de 1943 et 1944, les Xeneizes disputent 26 matchs sans perdre, un record d’invincibilité qui ne tombera qu’en 1966, et le record de 39 matchs établis par le Racing d’« El Equipo de José ». L’équipe d’Alfredo Garasini prouve, qu’outre sa solidité défensive reconnue, elle peut rivaliser offensivement. Varela inscrit 20 buts en 1943 et 15 la saison suivante. Le buteur est largement décisif dans ce doublé. Au total, en trois saisons, il inscrira 46 buts en 74 matchs officiels dont 5 buts en 6 rencontres face à River. Dans le championnat 1945, une nouvelle fois Boca et River se tirent la bourre, mais les gallinas prennent le dessus cette année-là. Varela, moins en vue et moins efficace, retourne à Peñarol malgré l’envie de Boca qu’il continue à jouer pour eux et de l’offre d’un nouveau contrat avec une forte revalorisation salariale. Fortement apprécié par les hinchas, Varela fut l’idole uruguayenne d’un Boca dominant, en plein âge d’or du football argentin.

22. Domingo Tarasconi

Domingo Tarasconi est le grand goleador de l’époque amateure. Il est le quatrième meilleur buteur de l’histoire du club (192 buts, il sera dépassé par Varallo, Cherro et Palermo). Natif du quartier de Boedo, il débute à Atlanta. D’abord ailier droit, il est repositionné comme avant-centre, notamment du fait que Pedro Calomino occupait le flanc droit de l’attaque avec brio à son arrivée à Boca Juniors en 1922. Au sein du club xeneize, il se transforme en machine à but au cours des années 1920. Il se distingue dès sa première saison à la pointe de l’attaque boquense : meilleur buteur du club avec 11 buts, ainsi que le titre de co-meilleur buteur du championnat. Tarasconi remporte cinq titres de champion avec Boca Juniors (1923, 1924, 1926, 1930 et 1931), et ajoute trois titres supplémentaires de meilleur buteur du championnat argentin : en 1923 (39 buts en 33 matchs), 1924 (16 buts en 17 matchs) et 1927 (35 buts en 31 matchs) ; ainsi que les victoires dans les tournois nationaux prestigieux où il se distingue également (Copa Dr. Carlos Ibarguren 1923 et 1924 ; Copa de Competencia 1925).

Comme attaquant, Tarasconi avait un profil puissant et efficace, un joueur plutôt rustre que gracieux. Un article de presse, à propos de lui, mentionne qu’il pouvait se passer, durant un match, des dizaines de minutes sans que Tarasconi ne bouge du centre du terrain, puis suite à une passe près du but dans sa direction, il surgit pour faire trembler les filets. Mais son arme fatale était son puissant, et précis, tir à longue distance qui faisait sa renommée. Carlos Gardel, qui aimait chanter les exploits des footballeurs dans ses tangos, y fait référence dans son célèbre Patadura : « Hacer como Tarasca, de media cancha un gol » (« Faire comme Tarasca, marquer un but du milieu du terrain »).

Lors de la fameuse tournée de 1925, Domingo Tarasconi se met en évidence. La tournée européenne est la première de l’histoire pour un club argentin. Une symbolique fort pour l’histoire de Boca Juniors, qui passe du club de quartier à club de toute l’Argentine. Il inscrit 7 buts lors de cette tournée qui consacre le football rioplatense et Boca Juniors. Lors de la double confrontation contre le RD Espanyol, il inscrit deux buts au mythique gardien espagnol Ricardo Zamora. Le premier est l’unique but de la victoire 1-0 des Argentins lors du premier match à Sarriá, forcément sur un tir de 25 mètres qui file dans les buts, une action qui avait été annoncée dans la presse. Le second lors d’une nette victoire 3-0. Boca impressionnait depuis son arrivée en Galice et sa victoire inaugurale conte le Celta Vigo. Le Deportivo La Corogne, l’Atlético et le Real Madrid seront tous battus également. 15 victoires en 19 rencontres, seule trois défaites dont deux au Pays basque (contre l’Athlétic Bilbao et Irun) dans des conditions de match exécrables et un terrain difficile à cause de fortes pluies. Les Argentins poursuivront leur démonstration jusqu’en Allemagne et à Paris. Tarasconi s’éclate en Europe avec ses camarades Alfredo Garasini et Antonio Cerrotti, ses deux meilleurs partenaires de Boca. La ligne offensive fut renforcée pour la tournée européenne par Manuel Seoane – légende d’Independiente mais qui en 1925 défendait les couleurs d’El Porvenir – et par l’ailier gauche Cesáreo Onzari, idole d’Huracán. Tarasconi reçut une offre d’un club anglais professionnel lors de la tournée, mais il préféra rester en Argentine en tant que joueur amateur.

Une tournée qui, comme pour de nombreuses équipes sud-américaines de l’époque, fut l’occasion de démontrer à l’Europe la supériorité technique et tactique du football rioplatense sur le vieux continent face à un public ébahi, et des observateurs sous le charme. À son retour d’Europe, Boca est accueilli triomphalement. Le peuple a suivi la tournée, étalée sur quatre mois, comme un feuilleton qui a été relaté par des envoyés spéciaux qui ont fait l’éloge de Boca Juniors. L’équipe sera proclamée Campeón de Honor par l’AFA, un titre honorifique, pour compenser quelque part aussi l’impossibilité de disputer le championnat 1925 en intégralité. Le club étant devenu un fier représentant du football argentin, qui, dans les années 1920 est en plein développement et devient un sport de masse et phénomène culturel et populaire.

L’un des faits d’armes notables de la carrière de Tarasconi, était aussi d’avoir été le protagoniste d’un superclásico qui est la plus grande victoire de Boca face à River. Un 6-0 lors du championnat 1928 avec un doublé de sa part. Certes, River ne fut pas épargné par les blessures pendant le match, finissant en infériorité numérique… enfin, pas tout à fait, car on rapporte qu’à un moment donné, le capitaine rival a demandé à Tarasconi de ne plus marquer de buts. Une grâce finale également accordée par l’arbitre, qui a mis fin aux souffrances des millionarios en arrêtant le match à 7 minutes avant la fin.

Son niveau de jeu amène Tarasconi à la sélection argentine. Avec laquelle il performe notamment en 1924 lors d’un match amical. L’Argentine s’impose 2-1 contre le tout frais champion olympique, l’Uruguay, Tarasconi inscrit le second but argentin qui donne la victoire. Le match est resté dans les livres d’histoires, car le premier but argentin, inscrit par Cesáreo Onzari fut depuis le point de corner, un but baptisé « gol olímpico », appellation qui sera utilisé à partir de là pour tous les buts inscrits de manière identique. Tarasconi est sélectionné pour jouer quatre Sudamericano (1924, 1925, 1927 et 1929) – en remportant deux : 1925 et 1929. Il marque un total de 18 buts en 24 matches avec l’équipe nationale, et finira meilleur buteur du tournoi olympique de 1928 avec 11 buts en 4 matches – deux quadruplés et un triplé. Mais, il reste muet lors de la finale et de son match d’appui contre l’Uruguay, n’arrivant pas à percer les filets des voisins et de prendre l’ascendant sur la Celeste. En sélection, il s’entendait très bien avec Manuel Seoane. Cependant, une blessure au genou le privera du Mondial 1930 et son déclin commence avec le début de l’ère professionnelle.

21. Jorge Bermúdez

L’empreinte de Jorge Bermúdez dans l’histoire de Boca Juniors est indélébile. El Patrón était le capitaine du club, celui qui souleva la Libertadores 2000 tant attendue par le peuple bostero. Le défenseur central colombien était arrivé trois ans auparavant en 1997, en provenance du Benfica Lisbonne. Il n’était resté qu’une seule saison en Europe. Avant de traverser l’Atlantique, Bermúdez avait acquis de solides références en Amérique du Sud. C’est en signant à l’América de Cali que sa carrière décolle. Le football colombien est en plein apogée, ses clubs obtiennent depuis plusieurs saisons de bons résultats continentaux et la sélection profite d’une profusion inédite de talents. Il avait déjà atteint et joué une finale de Libertadores, celle de 1996, que les « Diables rouges » avaient perdu contre River Plate.

C’est donc un joueur d’expérience que signe Boca pour renforcer sa défense. Bermúdez est recruté en même temps que son compatriote et ex-coéquipier de Cali, le gardien Oscar Córdoba. Rétrospectivement ce fut le marché de transferts le plus important de l’histoire du club, puisque Palermo, les frères Barros Schelotto et Samuel, en plus des deux Colombiens, sont signés durant cette même intersaison. Presque toute la base des succès à venir. Jorge Bermúdez est aligné au côté de Nestor Fabbri pour sa première saison. Avec une seule défaite lors de cette phase aller, l’équipe échoue à un point de River Plate qui remporte l’Apertura 1997. À l’aube de sa seconde saison, c’est Carlos Bianchi qui prend les rennes de l’équipe. La machine se met en route. Boca Juniors roule sur le championnat, s’adjuge les deux titres de la saison 1998-1999. Bermúdez est le chef d’une défense de fer qui y est pour beaucoup dans ces résultats : Córdoba dans les buts, Ibarra et Arrubarrena sur les flancs, et Samuel pour former la garde centrale avec lui. Boca Juniors termine invaincu lors de l’Apertura 1998, et établit une série à 40 matchs sans défaites de mai 1998 à juin 1999, soit le record d’invincibilité du football argentin.

Surnommé « El Patrón », car dès son arrivée Bermúdez prend les commandes de la défense. Il impose son leadership naturel, donnent des ordres à tous le monde dès ses premiers matchs, et ses compagnons le suivent sans broncher. Pour l’anecdote rapportée, quelqu’un aurait demandé « Comment ce type arrivé il y a trois jours peut-il donner des ordres à tout le monde ? Eh bien, le commandant est arrivé, El Patrón est arrivé. » lui a-t-on répondu. Et c’est resté pour toujours. Sur le terrain, il était infranchissable. Du haut de son mètre 86, il contrôle sa zone, intimide ses adversaires. Au marquage des avant-centres du championnat et du continent, il est sur leurs talons, ils sentent son souffle dans leur cou, une présence collante dans leur dos. Bermúdez répondait toujours présent sur le terrain et ne lâchait rien. Tout naturellement, il hérite du brassard de capitaine.

Bermúdez remporte les deux Libertadores et la Coupe Intercontinentale en 2000 et 2001. Deux années dorées pour le club, à qui rien ne résiste. En 2000, il participe à tous les matches de la campagne sud-américaine. Véritable roc défensif, il écœure ses adversaires. Lors de la finale, après un 2-2 à l’aller à Buenos Aires, les Argentins tiennent bon pour arracher le match nul synonyme de tirs aux buts. Dans un match suffocant, difficile pour Boca, en souffrance par moment, le courage et l’abnégation d’un Bermúdez, qui est dans son élément, est emblématique de cette équipe résiliente. D’ailleurs, Bianchi ne fera aucun remplacement durant le match, ne voulant pas perturber le bloc bostero parfaitement solidaire, et en qui, il avait totalement confiance. Et Bermúdez endossa le rôle du héros, au côté de son compatriote Córdoba. Le second brille dans les tirs aux buts permettant au Patrón d’avoir la balle de match. 4ᵉ tireur, Bermúdez exécute parfaitement Marcos. Explosion de joie au Morumbi pour les Xeneizes. Boca a regagné la Libertadores 22 ans après. L’année se conclut par une nouvelle démonstration. Cette fois-ci, c’est le Real Madrid qui tombe face au club de Brandsen. Boca est champion du monde en gagnant la Coupe Intercontinentale. Une nouvelle fois, Bermúdez a été monumental. Le Colombien sort une prestation défensive magistrale, obtenant la meilleure note dans la presse avec Riquelme. Il a totalement éteint la star madrilène Raúl.

Évidemment, Boca perdit plusieurs joueurs importants. Bermúdez avait été proche de quitter le club, notamment via une offre concrète du FC Barcelone. L’accord était scellé entre le joueur et le club catalan, mais Mauricio Macri le président de Boca Juniors, se montre trop gourmand. Mais cela n’empêchera pas le club de retrouver la finale de la Libertadores 2001. Après avoir éliminé en demi-finale Palmeiras, de nouveau aux tirs aux buts, Boca défie les Mexicains de Cruz Azul. Avec le départ de son partenaire de défense centrale Samuel, Bermúdez était aligné avec Aníbal Matellán ou Nicolas Burdisso. Après avoir remporté la manche aller à México, Boca se fait surprendre à domicile, au retour, sur le même score de 1-0. Bis repetita : Cordoba est de nouveau impérial aux tirs au but, bien aidé par des joueurs mexicains qui ne cadrent pas leurs tirs. Et Bermúdez, en 4e tireur, a une nouvelle fois l’opportunité de conclure … sauf que contrairement à l’an passé, il balance un missile plein centre sur la transversale. Sans incidence, Cruz Azul loupe son tir au but suivant qui s’écrase sur la transversale également. Boca réalise un nouveau doublé en Libertadores après 1977-1978.

Bermúdez avait annoncé qu’il partait après la Libertadores. La relation avec la direction de Boca a commencé à se tendre dès son transfert avorté la saison précédente, comme ce fut le cas avec beaucoup de joueurs frustrés de leur relation avec Macri, toujours aussi gourmand quand on parle de dollars. Ce sera la Grèce et l’Olympiakos. Deux saisons dans le club du Pirée qui sont un fiasco. Bermúdez retourne en Argentine en 2003 à Newell’s Old Boys. Il retrouve l’entraîneur Héctor Veira qui l’avait eu sous ses ordres lors de sa première saison à Boca Juniors. En face, Boca Juniors avait trouvé son successeur en la personne de Rolando Schiavi, qui deviendra un joueur respecté par la suite. Avec son retour, Bermúdez a eu l’occasion de rejouer à la Bombonera, et d’entendre les hinchas chantaient à sa gloire, comme aux plus belles heures : « Patrón, Patrón, Bermúdez corazón ».

à Samedi prochain pour la suite !

52 réflexions sur « Boca Juniors: 120 ans « d’or et de boue » (7) »

  1. Une série avec du lourd.
    Meléndez, le Pérou ne peut que regretter son absence en 1970. Et contre le Brésil, autre défenseur central, De la Torre était resté sur le banc pour éviter une vendetta sur Gérson qui lui avait brisé la jambe au Maracanã deux ans auparavant. Chumpi et la défense blanquirroja avait pris l’eau.

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  2. Sports Boys, c’est quand même le club du grand buteur Valeriano López. De Muñante et surtout Oswaldo Ramírez qui fut si précieux dans les années 70. De Barbadillo… Loin de l’aura du trio mais un club qui compte.

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  3. J’ai mis du temps appréhender le Boca 77-78. Certainement parce qu’il n y a pas d’immenses stars médiatiques mise à part Gatti et Tarantini. C’est un groupe qui nécessite un minimum d’expertise pour apprécier son niveau.

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      1. Oui, je pense. Ce ne sont pas les premières vagues du foot argentin que tu rencontres quand tu t’intéresses à l’histoire du foot argentin. Ce ne sont pas Marzolini ou Carrizo quoi !

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      2. Je suis sûr que t’as maté plein de matchs de ce Boca de Toto, allez balance ton expertise mon cher Dipito

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      3. Perso, c’est sur le foot soviétique que j’attends Dip. Il doit être le seul à s’être tapé tous les matchs de l’URSS sur Footballia. Lache ta liste des 23 Dip !

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      4. Ah ah ah

        Je viens de voir vos commentaires, vous surestimez mes connaissances comme d’hab 😀

        Ajde, tu sais bien que les archives Argentines des années 70 sont quasi-impossible à trouver, je n’ai maté que la finale de la Libertadores perdue de 78 et un résumé de l’Intercontinentale contre Gladbach. Je connais plus le Boca de Marzolini dont une dizaine de matchs datant de 81 trainent le net (Maradona oblige). Donc tous ces gars je les connais comme vous mais sans plus, je suis beaucoup plus familier avec leur saison Maradonesque. Il y avait néanmoins du solide sous Lorenzo: Gatti, la paire Sá – Mouzo, les arrières Pernía (dont a déjà parlé), Tarantini et Bordón (super tireur de coup francs), le milieu Suñé – Benítez – Zanabria, et l’attaque Mastrángelo – Veglio en faux n°9 – Felmán/Perotti (père de). Felmán fera quelques saison à Valence, sans réellement s’imposer dans la durée semble t-il. Il y avait quelques historiques sur le banc également: Ribolzi, JM Suárez, Tesare…
        A mon grand regret, j’ai jamais pu mater Veglio jouer, aucun match disponible.

        @Khia, grâce toi je viens de me rendre compte que j’ai raté un match de l’URSS que footballia a mis en ligne depuis, je vais rattraper mon retard 😛
        Tu veux un 23? Voilà et je te donne même un top 100 en bonus:

        Lev YASHIN
        Rinat DASAYEV

        Oleh KUZNETSOV
        Aleksandr CHIVADZE
        Vagiz KHIDIYATULLIN
        Murtaz KHURTSILAVA
        Albert SHESTERNYOV
        Volodymyr BEZSONOV
        Tengiz SULAKVELIDZE
        Anatoliy DEMYANENKO

        Igor NETTO
        David KIPIANI
        Andrei VORONIN
        Anatoliy KONKOV
        Sergei ALEINIKOV
        Oleksandr ZAVAROV
        Oleksiy MYKHAYLYCHENKO

        Igor BELANOV
        Oleg BLOKHIN
        Valentin IVANOV
        Oleh PROTASOV
        Eduard STRELTSOV
        Viktor PONEDELNIK

        ***

        Lev YASHIN
        Rinat DASAYEV
        Viktor CHANOV
        Yevhen RUDAKOV
        Anzor KAVAZASHVILI
        Yuri PSHENICHNIKOV

        Yuriy ISTOMIN
        Givi CHOKHELI
        Akhrik TSVEIBA
        Vasiliy DANILOV
        Valentin AFONIN
        Viktor ANICHKIN
        Sergei BALTACHA
        Evgeny LOVCHEV
        Oleh KUZNETSOV
        Mikhail OGONKOV
        Vladimir KESAREV
        Boris KUZNETSOV
        Sergei BOROVSKY
        Aleksandr BUBNOV
        Mykhaylo FOMENKO
        Aleksandr CHIVADZE
        Anatoli BASHASHKIN
        Vagiz KHIDIYATULLIN
        Anatoli MASLYONKIN
        Volodymyr TROSHKIN
        Murtaz KHURTSILAVA
        Albert SHESTERNYOV
        Andrey CHERNYSHOV
        Tengiz SULAKVELIDZE
        Sergei GORLUKOVICH
        Volodymyr BEZSONOV
        Revaz DZODZUASHVILI
        Anatoliy DEMYANENKO
        Vladimir PONOMARYOV
        Konstantin KRIZHEVSKY
        Volodymyr KAPLYCHNYI
        Aleksandr MAKHOVIKOV

        Vasyl RATS
        Andriy BAL
        Igor NETTO
        Yuri VOINOV
        Yozhef SABO
        David KIPIANI
        Yuri GAVRILOV
        Igor SHALIMOV
        Sergey SHAVLO
        Kakhi ASATIANI
        Leonid BURYAK
        Valery VORONIN
        Viktor KOLOTOV
        Anatoliy KONKOV
        Vitaly DARASELIA
        Sergei ALEINIKOV
        Vladimir FEDOTOV
        Pavlo YAKOVENKO
        Aleksandr MINAYEV
        Igor DOBROVOLSKI
        Khoren OGANESIAN
        Oleksandr ZAVAROV
        Fyodor CHERENKOV
        Sergey GOTSMANOV
        Volodymyr MUNTYAN
        Andrei KANCHELSKIS
        Aleksandr MOSTOVOI
        Volodymyr VEREMEYEV
        Viktor SEREBRYANIKOV
        Andrei ZYGMANTOVICH
        Hennadiy LYTOVCHENKO
        Oleksiy MYKHAYLYCHENKO

        Givi NODIA
        Anatoli ILYIN
        Igor BELANOV
        Oleg BLOKHIN
        Mikheil MESKHI
        Boris TATUSHIN
        Anatoliy ISAYEV
        Valentin IVANOV
        Oleh PROTASOV
        Vasili TROFIMOV
        Igor CHISLENKO
        Igor KOLYVANOV
        Sergei SALNIKOV
        Nikita SIMONYAN
        Slava METREVELI
        Valentin BUBUKIN
        Sergey RODIONOV
        Sergey ANDREYEV
        Ramaz SHENGELIA
        Eduard STRELTSOV
        Viktor PONEDELNIK
        Eduard MALOFEYEV
        Vladimir FYODOROV
        Vitaly SHEVCHENKO
        Anatoliy BYSHOVETS
        Vitaliy KHMELNYTSKYI
        Galimzyan KHUSAINOV
        Anatoliy BANISHEVSKIY
        Gennady YEVRYUZHIKHIN
        Volodymyr ONYSHCHENKO

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      5. @Dip, oui peu d’images ou difficilement trouvables, voir effacées… (on en reparlera dans quelques semaines). Même Libertadores pas beaucoup de matchs dispos ? Bon sinon se référer à la 5e partie, qui était consacré à Toto Lorenzo, pour Libertadores 77-78 j’ai synthétise les informations et quelques images, pour faire une analyse tactique de cette équipe.

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      6. @Dip, fin 80’s, je me rappelle que Dimitri Kharin était présenté un peu partout comme the next big thing.. A titre perso : vu 2-3 fois avec sa sélection mais peu mis à contribution, me rappelle surtout d’un joueur qui semblait sûr de lui, doté d’une présence physique assez impressionnante. Rien à voir dans le style avec Dassaev. Puis davantage vu avec Chelsea, où il y avait souvent du très bon.

        Mais, en définitive : quid selon les Russes??

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      7. Merci pour ta liste Dip ? Y a des noms dans ton top 100 que je ne connais.
        Konkov plutôt qu’OGANESIAN dans les 23 ?

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      8. La liste est subjective évidemment, Oganesian pour Konkov ça marche aussi, tout est question de préférence 😛
        Oganesian je ne l’ai jamais trouvé très transcendant avec l’URSS, peut-être parce qu’il n’était que rarement utilisé à son poste? Konkov a été incontournable au milieu des années 70 sous Loba, mais l’équipe a raté les Mondiaux 74 et 78…

        @Alex, Kharine, oui oubli de ma part. J’aurais pu le mettre, à la place de Pshenichnikov par ex. De tous les gardiens que j’ai pu voir, c’est celui qui m’a fait la plus forte impression après Dasayev et Yashin. Sûr, solide physiquement, explosif, bon réflexes, rien à dire, il avait été très bon aux JO 88 remportés par l’URSS. Il souffre simplement du timing: il arrive en équipe nationale à l’époque de l’implosion du bloc et n’a donc que très peu de sélections avec l’URSS (Je ne sais pas pourquoi Byshovets a alterné entre Uvarov, Cherchesov et lui lors des matchs de qualif de l’Euro 92 car il était clairement le meilleur de 3), il a tout de même joué l’Euro avec la CEI mais l’équipe était à côté de la plaque lors de la phase finale.

        Quelle place les soviétiques/russes lui donnent dans l’histoire de leur football? Je t’avoue que je n’en ai aucune idée…

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      9. Kharine avait été bon à l’Euro 92. En tout cas, c’est le souvenir que j’en garde.

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      10. Vagiz, c’est dommage qu’il arrive cramoisi à Toulouse. Bon le club était redescendu de son petit nuage de deux ans. Pas souvenir d’immenses prestations de sa part. Mais j’étais gamin. Dire qu’il jouera à Montauban par la suite. Et même Labege !

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      11. Vagiz à son apogée, il était très fort: Aussi bien en défense qu’au milieu (c’est un ex milieu).
        Au top il n’arrive que derrière Shesternyov, Chivadze et Khurtsilava. Bien plus polyvalent qu’eux, peut-être à part Chivadze qui était à l’aise dans tous les aspects du jeu mais plus défenseur dans l’âme.

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      12. Montauban, Labège (??)..puis il retourne par chez lui apparemment, c’est bizarre car passer par Montauban et Labège aurait pu suggérer qu’il voulut s’implanter après-carrière dans le coin?

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      1. Je connaissais moins, je l’ai un peu maté avec l’OM et le PSG, un vrai besogneux et physiquement un phénomène! Il aurait pu avoir une carrière internationale.

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      2. Germain, c’est une des idoles de jeunesse de Verano. Après Jacky Lemée évidemment !

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      3. Haha sacré Dip. Ce qui est sûr c’est que Germain – et plein d’autres – ne tient pas 5 minutes en 1925, incapable de dominer le ballon (trop lourd) et finit par se faire dégommer au premier duel hehe

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    1. Pas que moi, tous les supporteurs de Boca adorent Bermudez et ont énormément d’estime pour lui. Il mérite d’être haut. Meléndez est peut être le défenseur avec le plus de classe et de talent qui est passé par Boca et qui a marqué le club. D’ailleurs en synthétisant tous les onzes type (à peu près sérieux) de Boca que tu peux trouver, c’est à peu près ces deux là qui arriveraient en tête chez les DC.

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  4. Je sais pas précisément ce qu’en pense les Uruguayens (et spécialistes du football uruguayen) de Varela, mais quand il débarque à Boca, c’est un énorme coup, car c’est peut être l’un des meilleurs joueurs du monde des cinq dernières années 1938-1942. Un manya bien connu qui traînait sur SoFoot le considérait très très haut dans la hiérarchie uruguayenne comme joueur fondamental dans le foot uruguayen.

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  5. Quelques mots sur la tournée de 1925, il y a un siècle. je le dis dans le paragraphe sur Tarasconi, première pour un club argentin, 15 victoires en 19 matchs, tournée devenu mythique, Boca qui passe de club de quartier à club argentin mondial porte étendard du football argentin en Europe avec succès, beaucoup de récit dans la presse nationale. Cela a fortement popularisé Boca, le football et l’identité argentine. Il y a avait le côté émotionnel avec le retour des « immigrés » en Europe, au départ comme pour le retour, des milliers de personnes, nés de parents migrants ou nés en Europe, qui voyaient à travers ses joueurs leur voyage (inverse) depuis leur terre natale. Tout une odyssée, sur le bateau un hincha avait embarqué avec les joueurs Victoriano Caffarena qui deviendra le 12e homme et mascotte du club.
    La tournée c’était aussi une entreprise financière, le bourbier au Pays basque où Boca se fait battre deux fois par le Real Union (Irun) et l’Athlétic Bilbao dans des conditions de jeu difficiles, un succès populaire sur place, Onzari et Seoane – deux idoles de leurs époques qui avaient renforcé Boca; et un match final à Paris contre une sélection française.

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  6. En relisant le portrait consacré à Mastrangelo, merci au passage, j’avais une question qui réflexion faite devient un constat : les footballs respectifs des meilleurs ennemis anglais et argentin connaissent les mêmes gloires et avanies dans les 70’s.

    En soi ça ne veut rien dire, pluralité de causes possibles. Mais le fait est que tant les uns que les autres dominent outrageusement sur le continent en clubs (c’eût été plus perceptible encore pour les Anglais si Leeds, mais d’autres aussi, n’avait subi tant d’enculadas en CEs – ce n’est pas à compter des succès de Liverpool, ainsi que le suggère à beaucoup une lecture brute des palmarès, que les clubs anglais passent devant)………tout en semblant, concomitamment, non moins déclassés (comme jamais??) avec la sélection.

    Sans certitude aucune, j’ai ma petite idée pour les Anglais.

    Mais les Argentins??? L’idée de « bordel sans nom » revient souvent pour évoquer son Histoire et ses dynamiques, mais comment expliquer des résultats si diamétralement opposés pour leurs clubs et sélection dans les 70’s? Les Argentins l’évoquent-ils parfois? J’imagine que oui.

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    1. Et des sélections d’Argentine des 60’s, laquelle aura au final été la moins indigne des talents dont le pays disposait?

      Et pourquoi un Sanfilippo joua-t-il si peu en sélection?

      Et si l’on se borne au terrain, en laissant les coulisses de côté : qu’est-ce qui aura manqué le plus?

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      1. La victoire en Coupe des nations 64 est un must pour l’Argentine. Obtenue au Brésil en présence de Pelé. Mais c’est déjà le bordel avec un turnover permanent de sélectionneurs. Deux décennies avec Stábile, jusqu’à 1958, puis un maelström jusqu’à Menotti post échec en CM 1974.

        Sanfilippo joue en Uruguay, il n’est plus selectionnable vers 1963-64, et quand il revient, Artime s’est approprié le poste d’avant-centre malgré sa technique rudimentaire. D’ailleurs, en 1966, Artime n’est pas en cause, ce sont les choix de Lorenzo qui empêchent l’Argentine de jouer sa chance à fond.

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      2. Sanfilippo, cf. top 10 San Lorenzo, une tête à claque et énorme égo. 57 remplaçant de sivori, Il est totalement embrouillé avec stabile pour 58 il est remplaçant, il joue pas, revient titulaire pour la copa américa 59 (la seconde de l’année -il y en a eu 2 en 59 – mais c’est pas celle que l’argentine gagne); après 59-62 ses meilleures années, l’argentine joue peu, valse de sélectionneurs, elle est pas performante, 62 fiasco au chili. Puis 64 il part à l’étranger. En tous cas, quand Sanfilippo était sur le terrain, il marqué très souvent mais l’Argentine n’allait pas forcément mieux.

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      3. Il avait une technique rudimentaire Artime ? Ça ne m’a pas sauté aux yeux en matant le Mondial 66. Celui dont je connaissais le nom sans connaître réellement ses qualités, Ermindo Onega. Super joueur.

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      4. Même les journalistes argentins sont surpris par ce qu’il réalise en 1966 ! Car il était considéré comme le spécialiste des buts du tibia eh eh. Un mec qui a un ratio but par match incroyable et qui n’a jamais l’unanimité en Argentine. On en reparlera dans un Top à venir.

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      5. Ah oui ? Pensais qu’il était plus apprécié que ça Artime. Comme quoi…

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      6. En plus il a eu l’outrecuidance d’attaquer la fédération durant sa carrière (accusée de corruption), de critiquer ouvertement River pour l’avoir abandonné quand il était blessé, d’avoir désigné Toto Lorenzo comme l’organisateur du dopage institutionnel en Argentine alors que Boca était au sommet. Bref, il s’est mis tout le monde à dos. Mais un mec qui te dit « tous mes buts ou presque sont des gestes ratés », je lui tire mon chapeau.

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      7. Ah merci Verano. Toujours aimé Artime. Ton dernier post ne fait que confirmer mon impression.

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      8. Pour mieux cerner le Artime, ça tenait à quoi ces accès? Un p’tit côté badass? Rien à foutre de rien du tout? Un révolté? Exalté? Tête brûlée? Idiot?

        Sait-on ce qu’en dirent ses équipiers? Même eux, il se les mit à dos?

        Ca ne sent pas le plan de carrière, tout ça, éhéh.. A priori il m’est sympathique aussi, mais?

        En tout cas je ne lui avais jamais soupçonné telles statistiques, et il eut beau dire que c’étaient des gestes ratés : un mec qui finit goleador partout, tout le temps.. ==> C’est costaud!

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      9. Voilà, connaissais vraiment pas bien, m’en suis enfilé une bonne heure trouvée de ci de là…………….et alors ce n’est peut-être pas un esthète, mais en termes de timing il est toujours juste, contrôles toujours opportuns aussi (pour ce que j’ai vu du moins). Artiste, sûrement pas. Mais c’est un vrai bon joueur de surface.

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      10. En tant que joueur, il marchait au fric. Il a accepté de jouer à Independiente en étant hincha du Racing et a clairement dit que si Boca l’avait sollicité, il y serait allé après avoir été le goleador de River.
        Pour le reste, je pense qu’il a nourri une haine de Lorenzo à partir de 1966. La prépa à la CM a été un délire total et Toto a saboté les chances de son équipe en refusant le jeu. Beaucoup de joueurs lui en ont voulu, Rattín, Perfumo et d’autres encore. Artime ira plus loin. À la fin de sa carrière, il entraîne brièvement le club de ses débuts, le CA Atlanta, et met les pieds dans le plat à propos du dopage. Il interdit à ses joueurs la prise de substances supposées améliorer les perfs, dénonce ces pratiques dans la presse et accuse nommément Lorenzo, alors au sommet de sa gloire. Couillu ! El Toto l’attaque en diffamation et gagne ses procès, ce qui coûte un bras à Artime à un moment sa santé chancelle. Il s’en remet et est encore en vie.

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    2. Sur la sélection, comme les bleus, 58-78 c’est un peu le pain noir de la sélection. du trauma suédois au titre mondial. alors il y a bien la copa américa 59 que l’albi remporte, la coupe des nations 64 qui lui offre un titre de prestige, mais l’argentine s’est bien foirée dans 4 coupes du monde + 1 non qualification sur cette période.

      Je l’ai dit sous d’autres articles, mais les intérêts de la sélection n’étaient pas mis au dessus des intérêts des clubs, l’argentine est d’abord un football de clubs (comme les anglais, point commun). en comparaison, l’uruguay a dès le départ mis les interêts de la celeste au dessus des clubs, la seleçao fera de même après. seconde chose, c’est le chaos institutionnel du football argentin et de la fédé, assez récurrent et qui a longtemps duré. ce sont deux facteurs longs. on peut ajouter aussi le fait que l’argentine s’est toujours vu « volé »/ »le monde contre nous » (dès 1930…) et a souvent été opposé à la fifa (1938, …), le conflit amateur/pro et internes (1934; 1950…) l’isolement voulu par peron (1954), et 58 elle est dépassé tactiquement et physiquement, football qui vit sur ses lauriers, par orgueil, par vanité.

      sur précisément la période, après 58 le football argentin a voulu se moderniser par en haut (fédé, entraîneurs, cf. article sur lorenzo), cela ne s’est pas fait rapidement en terme de résultats escomptés, et ça a été difficile a être mis en place, opposition des joueurs aussi (face à lorenzo, rattin le détestait par exemple). et il fallait aussi s’adapter au jeu qui évoluait, l’argentin en était resté 15-20 ans en arrière …. (même si l’embellie 57 elle pensait encore dominer tout le monde). résultat: c’est l’albi qui en a le plus souffert (mondial 62 et 66, avec un lorenzo qui a foutu planté la sélection en long et large deux fois), après le long règne de stabile, cela a été jusqu’à menotti une valse d’entraîneurs qui se sont succédés pour 2 match, pour 1 match, pour 4 matchs, etc., qui n’ont jamais eu le temps de mettre en place un travail sérieux, une ligne directrice, etc., alors que l’argentine joue pas non plus beaucoup de matchs internationaux // et à la tête de la fédé, c’était aussi le désordre institutionnel, ça change sans cesse. Et en plus, sur 66-70 (non qualif mondial au bout) il y a l’interférence de la première dictature, celle d’ongania, dans les affaires de la fédé. les joueurs venaient en sélection totalement perdus, déboussolés, livré à eux même: le chaos. donc non qualif en 70 par instabilité chronique sur le terrain et au sein de la fédé. Une décennie perdue car l’argentine avait une très belle équipe. ensuite, 74 toujours rien … puis menotti, rendons à césar ce qui lui appartient, a eu un effet positif en terme de structuration, d’organisation, de planification.

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