En cette année 2025, l’institution xeneize fête ses 120 ans. En effet, le Club Atlético Boca Juniors a été fondé officiellement le 3 avril 1905 dans le quartier du même nom. Passé de club de quartier populaire à club mondialisé totémique, Boca Juniors a toujours, plus ou moins, gardé une certaine identité sur le terrain, à base de lucha et de garra. Car l’âme véritable du club, est, selon les dires, dans le maillot à défendre, qui serait plus important que le joueur. La tunique xeneize, c’est peut-être elle la véritable idole du club ! À la fois, club le plus supporté et, forcément, le plus détesté du pays, Boca Juniors cristallise les passions et les haines. Pour célébrer et parcourir son histoire, Pinte de foot vous propose un long format sous forme d’un Top 50, bonifié et étalé sur plusieurs semaines, de ses plus illustres bosteros.
Photo d’en tête: Boca Juniors 1964
Haut (de gauche à droite): Rattin, Silvero, Orlando, Roma, Marzolini, Simeone
Bas (de gauche à droite): Grillo, Menéndez, Valentim, Ferreira, Callá
35. Delfin Benítez Cáceres
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Alors que la guerre meurtrière du Chaco, entre le Paraguay et la Bolivie, qui a fait rage au début des années 1930, se termine, pendant ce temps-là, le football paraguayen brille en Argentine. Le légendaire Arsenio Erico commence à tout exploser avec Independiente, et Delfin Benítez Cáceres a débarqué à Buenos Aires en 1932 pour renforcer l’attaque de Boca Juniors, où son compatriote Manuel Fleitas Solich y a porté le maillot (1927-1931).
Arrivé en fin de saison, l’attaquant paraguayen mit le public dans sa poche dès ses débuts avec 7 buts sur les 9 derniers matchs du championnat 1932. Un doublé en fin de championnat qui donne la victoire face à River (2-1), et qui fait perdre des points aux gallinas dans la lutte pour le titre, fait de lui déjà un héros aux yeux du peuple xeneize. Avec le Paraguayen, Boca Juniors dispose désormais d’une ligne d’attaque redoutable. En effet, Benítez Cáceres formait avec Roberto Cherro et Francisco Varallo un trio d’attaque dévastateur qui propulsa Boca aux sommets. L’équipe est double championne d’Argentine en 1934 et 1935. Son attaque est en feu, et fait mal à toutes les défenses du pays, à laquelle on peut mentionner aussi l’ailier gauche Vicente Cusatti qui les accompagnait. Benítez Cáceres met respectivement 20 et 25 buts lors de ce double sacre.
Joueur puissant, rapide et efficace, il a « un canon à la place du pied gauche ». Mais il est aussi décrit comme un attaquant qui ne lâche rien, avec un esprit combatif, dans le pur style guarani. De même qu’il démontra d’excellentes qualités de créativité, avec une bonne vision du jeu. L’attaquant paraguayen est aussi célèbre pour avoir mis fin à une invincibilité de Vélez Sarsfield à domicile. Cette performance lui vaudra le surnom d’El Machetero pour avoir fait tomber le fort de Liniers. Il est l’auteur également de plusieurs buts lors du Superclásico (6 en 13 rencontres), à une époque où la confrontation prend de plus en plus d’ampleur. La revue El Gráfico mis en lumière cette rivalité, notamment en exposant le duel d’avant-centre entre lui et son rival Barnabé Ferreyra.
En marquant plus d’une centaine de buts avec Boca Juniors, il est le meilleur buteur étranger de l’histoire du club (114 buts en 176 matchs). Après Boca, qu’il quitta à l’issue de la saison 1938, il continua d’enchaîner les buts et connut la gloire au Racing, avec un titre de meilleur buteur du championnat 1940 pour ses 33 banderilles (ex-aequo avec le Basque Isidro Lángara de San Lorenzo). Il ne porta pas beaucoup le maillot de la sélection, car il évolua en Argentine – même si Delfin avait participé au Mondial 1930. N’en reste pas moins, une légende du football paraguayen de la première partie du XXe siècle.
34. Mario Zanabria
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Mario Zanabria était un meneur de jeu de grand talent. Quand il rejoint Boca Juniors en 1976, c’était déjà un enganche reconnu en Argentine pour ses capacités techniques et son habileté. Car, le gaucher Zanabria est d’abord une idole de Newell’s Old Boys. Le natif de Santa Fé est un pur produit du football rosariño, qui se démarqua de par sa technique plus raffinée et son tempo plus lent. Il est un cadre, et un grand artisan, du premier titre de champion national de l’histoire du club leproso, lors du Metropolitano 1974. Dans cette conquête nationale, il inscrit le but décisif qui donne la victoire face aux canallas lors du dernier match, ce qui le fait entrer définitivement dans la légende du club rojinegro. C’est donc un numéro 10 d’expérience qui arrive à Boca Juniors, considéré comme l’un des meilleurs argentins à son poste durant cette décennie.
Après un temps d’adaptation, il s’intègre parfaitement dans le style de jeu et le collectif créé par Juan Carlos Lorenzo, où il apporte, avec sa vision de jeu, sa touche technique et sa conduite de balle, un supplément de créativité qui manquait à l’équipe tout juste sacrée lors du Metropolitano 1976. Avec les bosteros, il distille les passes décisives avec sa patte gauche et sa connexion avec l’attaquant Ernesto Mastrángelo fonctionne à merveille. Il remporte le championnat Nacional 1976, et devient un atout majeur du onze au fil des mois. Dans ce Boca Juniors sauce Lorenzo, il est un maillon essentiel. Portée par son obnubilation de la victoire, l’équipe réalise le doublé en Copa Libertadores, 1977 face à Cruzeiro et en 1978 contre le Deportivo Cali, ce qui fut les deux premières du club. En plus, elle ajoute la Coupe Intercontinentale 1977 contre le Borussia Mönchengladbach qui remplace Liverpool pour l’Europe. Zanabria connaît ensuite une blessure au genou qui le met sur le flanc une bonne partie lors de la saison 1979.
En sélection, il a connu Menotti comme entraîneur adjoint à Newell’s, et ce dernier l’appréciait grandement. Zanabria participe à la Copa América 1975 dans une sélection au fort accent rosariño. Mais, il ne s’impose pas en sélection et doit faire face à une rude concurrence. Il n’est pas convoqué pour le Mondial 1978, malgré son excellent niveau de jeu à ce moment-là. Menotti n’aimant guère Lorenzo, El Flaco ne voulait pas sélectionner des joueurs du Boca de Toto. En 1981, il est prêté un an à Argentinos Juniors dans le cadre de l’arrivée de Diego Maradona dans le sens inverse. Revenu au club en 1982 pour une saison, il le quitte pour Huracán où il met un terme à sa carrière l’année suivante.
33. Orlando Peçanha
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Champion du Monde en 1958, titulaire au côté de Bellini, c’est en digne successeur de son illustre compatriote Domingos Da Guia, mais avec un style différent, que Orlando Peçanha obtient la reconnaissance du peuple de la Bombonera. Il débarque à Boca Juniors en 1961. C’est l’entraîneur brésilien Vicente Feola, qui connut un bref passage au club et qui le connaît bien, qui fait la demande pour signer le défenseur central de Vasco da Gama. Il faut dire que les années 1960 marquent un recrutement croissant de joueurs brésiliens à Boca Juniors. Le club a des nouveaux moyens financiers et son emblématique président Alberto J. Armando recrute plusieurs joueurs brésiliens. Son projet est de « moderniser » le football argentin, après une décennie plutôt terne et un isolationnisme forcé, par ce qu’il appelle le « fútbol espectacular ». Et la référence en la matière se trouve du côté du Brésil, récent champion du monde et qui domine le football. Au final, sur le plan sportif l’impact de cette politique fut toute relative et sur le plan du jeu elle n’eut pas les effets escomptés.
Orlando a mis son talent et ses qualités au service du club argentin. Tout dans la sobriété, il n’était pas adepte d’être sous les projecteurs, jouant de manière simple et efficace, sans fantaisie. Il anticipait parfaitement les attaques adversaires, toujours bien positionné, puis lâchait son ballon rapidement, en initiant la relance toujours de manière propre. Bien campé dans sa partie de terrain, il couvrait les montées de Marzolini, et ne dépassait pas la ligne médiane. Il attendait les adverses « dans ses 18 mètres », territoire qui était son royaume. Son jeu était d’allure mécanique, tel le mécanisme d’un coffre-fort, sans fioritures et sûr. Un grand joueur discret et modeste, fier de son travail de l’ombre accompli. La presse argentine lui accola le titre d’« El Señor del Fútbol ». Très respecté parmi les siens, il devint le capitaine de Boca qui domine le début des années 1960.
En ces temps, Boca Juniors redevient puissant et victorieux. Le club s’adjuge le titre en 1962 devant River Plate. C’est aussi la première finale du club en Copa Libertadores 1963, mais Boca Juniors doit s’incliner contre l’ogre Santos, la référence mondiale et plus fort que lui. Le club argentin remporte un nouveau titre en 1964, que Boca gagne d’une main de maître. Sur ces saisons, Orlando règne dans une défense ultra solide : Antonio Roma dans les buts, l’esthète Marzolini à sa gauche, les durs et rugueux Carmelo Cholo Simeone à droite et José Maria Silvero pour l’accompagner en défense centrale. Ce dernier alternait aussi avec le jeune prometteur Rubén Magdalena pour évoluer au côté d’Orlando. Au milieu, Antonio Rattín en tour de contrôle, bien secondé par l’Uruguayen Alcides Silveira qui ne faisait pas dans la dentelle non plus. Devant, Boca a mit le paquet avec le recrutement claquant de son compatriote Paulo Valentim, et renforcé par deux légendes du football argentin. Le dieu vivant de San Lorenzo, et meilleur avant-centre du pays, José Sanfilippo – qui ne réalisera qu’une seule, et grande, saison en 1963, essentiel en Libertadores et auteur des trois buts argentins sur la double confrontation en finale contre Santos ; et Ernesto Grillo, icône d’Independiente, revenu du Milan AC. L’ancienne vedette du River des années 1950, Norberto Menéndez, l’ailier gauche Alberto Mario González et l’éclosion du talentueux Ángel Clemente Rojas complètent le potentiel offensif.
En 1965, Boca s’adjuge un nouveau titre, le troisième en quatre ans. Mais le défenseur brésilien était parti en cours de saison, après des problèmes relationnels avec l’entraîneur Néstor Rossi. Après avoir disputé la Libertadores, où le club dut s’incliner en demi-finale contre le tenant du titre Independiente, il rentre au pays, à Santos, poursuivre sa carrière et remporter de nouveaux trophées.
32. Jaime Sarlanga
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Jaime Sarlanga est cinquième au classement des meilleurs buteurs dans l’histoire de Boca Juniors. Sarlanga arrive à Boca en provenance de Ferro Carril Oeste. Les dirigeants de Boca Juniors étaient mécontents du rendement offensif de leur équipe, quatre saisons sans titre, qu’ils mettaient sur le dos d’une attaque peu efficace. Ainsi, Boca s’achète l’attaque complète de Ferro, une attaque jeune et flamboyante, pleine de promesses, surnommée « La Pandilla » : Jaime Sarlanga, Bernardo Gandulla et Raúl Emeal, respectivement dans le rôle du 9, du 10 et du 11. Ce qui montrait que les grandes équipes de Buenos Aires, de plus en plus en ces années, s’octroyaient le privilège d’acheter les meilleurs joueurs des autres équipes.
Surnommé le Piraña, lui qui était né aux bords du fleuve Paraná à Tigre, Sarlanga avait pour mission de remplacer l’idole Francisco Varallo. Dès sa première saison, il termine champion avec Boca et claque 24 pions en 30 matchs. Pari réussi pour les dirigeants, puisque Gandulla inscrit 17 buts, Emeal tient son rôle également. Le trio est bien épaulé par les 19 buts de Ricardo Alarcón, arrivé en provenance de San Lorenzo la saison d’avant. Boca est champion d’Argentine 1940. Sur le terrain, Sarlanga renvoyait l’image d’un joueur fragile, de par son frêle physique, à peine une cinquantaine de kilos, mais aussi en dehors par sa timidité et sa discrétion. Ce qui ne l’empêchait pas, de se révéler en véritable « tueur » silencieux sur les terrains et aux abords du but adverse. Il n’était pas caractéristique des avants-centres physiques de l’époque. Il mettait moins de présence dans la surface de réparation, mais c’était un vrai talent naturel, un neuf de surface. D’autant plus, qu’il disposait d’une très bonne vision de jeu, d’une finesse technique, qui lui permettait d’évoluer aussi dans un registre de meneur de jeu, tout en étant adroit et prolifique devant le but.
Au club de 1940 à 1948, il est surtout connu pour être un membre éminent de l’équipe xeneize double championne 1943 et 1944, qui mis fin à la domination de La Maquina de River Plate. Ces deux titres acquis, à chaque fois devant River Plate, ont une valeur hautement importante et spéciale dans l’histoire du club. De plus, Boca Juniors est, de loin, la meilleure attaque sur ces deux saisons, brillant de mille feux, avec un Sarlanga de haute volée au côté de Mario Boyé, Severio Varela, Pio Corcuera et Mariano Sánchez. Une attaque de légende qui entra à tout jamais dans l’histoire du club. Bien qu’il ait marqué 5 buts en 8 sélections, sa carrière internationale fut courte, la faute à une rude concurrence à son poste, dont Herminio Masantonio d’Huracán, et à l’abondance de talents dans le football argentin à ce moment là.
31. Antonio Roma
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Antonio Roma, c’est le gardien de but emblématique de l’équipe des années 1960. Il est arrivé en provenance de Ferro Carril Oeste avec son compère Silvio Marzolini en 1960. Son arrivée à Boca Juniors a lieu pour remplacer le gardien international Julio Musimessi, qui était le titulaire lors du dernier titre de Boca en 1954. El Tano Roma était déjà un gardien international, ayant emporté la Copa América 1957 en tant que remplaçant de Rogelio Domínguez. Celui qu’on surnommait Tarzán, car il avait une agilité naturelle et féline, capable de réflexes et de parades spectaculaires, restera douze années à tenir les bois pour Boca Juniors. Doté d’un physique carré, il en imposait dans ses cages par sa taille, sa carrure et ses énormes paluches. Et comme il était souvent de noir vêtu, on l’appelait aussi El Oso (l’Ours).
Il remporte son premier titre national en 1962, mettant fin à huit années sans titre de Boca. Un tournoi un peu bizarre pour Roma, qui a oscillé entre bons et mauvais passages, avant de terminer en héros suprême. Premièrement, il a commencé le championnat par une expulsion lors de la victoire inaugurale contre Chacarita Juniors. C’est le défenseur Carmelo Simeone qui a dû terminer le match aux buts. Ensuite, Antonio est parti disputer la Coupe du Monde au Chili, qui se déroulait de fin mai à juin. La saison a été mise sur pause au pays pendant ce temps-là. Au Mondial, Roma joue les deux premiers matchs. Mais lors du second, la défaite contre l’Angleterre, il reçoit des critiques et Juan Carlos Lorenzo lui préfère son rival de l’époque, Rogelio Dominguez, pour le match décisif contre la Hongrie. Après un nul, l’Argentine sera éliminée au premier tour. Mais à son retour, José D’Amico, l’entraîneur de Boca Juniors, préfère relancer la machine avec Nélson Errea, qui était arrivé en provenance d’Atlanta au début de saison. Finalement, quelques semaines plus tard, il retrouve sa place de titulaire, et l’histoire l’attend.
El Tano aura, à tout jamais, marqué l’histoire du football argentin durant ce tournoi, pour un match et un arrêt restés à la postérité. En effet, le 9 décembre 1962, lors de l’avant-dernière journée, Boca Juniors reçoit River Plate dans une Bombonera bouillante. Les deux équipes rivales sont à la lutte pour le titre et sont à égalité, 39 points chacune. Avantage River qui a remporté l’aller 3-1. Rappelons que la victoire vaut deux points à cette époque, et qu’il n’y a pas de match décisif en cas d’égalité. Bref, Boca est quasi dans l’obligation de gagner pour avoir l’opportunité de remporter le titre, ce qu’il ne lui est plus arrivé depuis 1954. Paulo Valentim, le buteur de Boca, ouvre le score sur penalty au premier quart d’heure de jeu. River domine la seconde mi-temps et en fin de rencontre, un penalty leur est accordé. Un match nul condamnerait quasiment Boca Juniors dans ses chances de sacre. Delém, l’autre buteur brésilien du camp d’en face, s’en charge. Il prend sa course d’élan et adresse une puissante frappe rasante sur le côté droit de Roma. Mais, le gardien de Boca se couche bien, et est décisif en déviant le ballon en corner. Roma, qui apparaît plus géant que jamais, exulte ! Ses coéquipiers sprintent vers lui pour féliciter le sauveur. La folie est telle dans le stade, que des supporteurs locaux envahissent le terrain, stoppant le match momentanément quelques minutes. Le score en reste là, la Bombonera peut à nouveau exploser. Les Xeneizes gagnent ce match, passent devant River avec deux points d’avance, et filent vers le titre. River Plate termine finalement à deux points du champion. Un arrêt sacré qui fera entrer Roma dans le panthéon de Boca pour l’éternité.
La décennie 1960 est glorieuse pour le club. Boca retrouve sa place régulière sur le podium. Le club de Brandsen engrange les titres, Roma ajoute également les championnats de 1964 et 1965. Le titre de 1964 est pour lui le plus abouti individuellement, car il n’encaisse que 15 buts en 30 journées. Une performance remarquable, qui était aussi dû à sa défense de fer autour des Marzolini, Simeone, Orlando, Magdalena. Boca Juniors aura aussi l’opportunité décrocher sa première Copa Libertadores, mais se voit battre en finale par Santos. Cependant, Roma avait une nouvelle fois perdue sa place au profit de Nélson Errea, qui était également un bon gardien, comme quoi l’idole n’était pas intouchable. Un choix d’Adolfo Pedernera, qui avait pris les commandes de Boca cette saison là. En sélection, Roma sera de nouveau le titulaire lors du Mondial anglais de 1966.
Dans la rivalité avec River Plate, Antonio Roma avait aussi un duel personnel avec son collègue Amadeo Carrizo, l’emblématique gardien de River Plate. Leur rivalité était mise en scène, entre leur deux styles opposés. D’un côté, Carrizo, qui était à la pointe des évolutions de son poste, qui jouait avec des gants, qui n’hésitait pas à se tenir en poste avancé sur le terrain et qui sortait de sa surface, qui usait de son habileté jeu au pied, et qui était d’un style plus fin et élégant. De l’autre, Roma goalait à mains nues, c’était plus un gardien cantonné à sa surface de réparation et souvent scotché sur sa ligne, avec de très bons réflexes, et d’une carrure athlétique et imposante. Cette rivalité culmina dans une course symbolique pour les gardiens, celle du record national d’invincibilité. En 1964, Roma établit le nombre de minutes, sans encaisser de buts, à 700. Puis, Carizzo le pousse à 769 en 1968. Lors de la saison 1969, derrière une défense imperméable Marzolini, Meléndez, Rogel et Suñe, Roma bat le record d’invincibilité de 13 minutes supplémentaires, soit 782 minutes. Le record national tiendra jusqu’en 1981. D’ailleurs, Roma empoche de nouveau un titre lors de cette saison 1969, avec le Nacional. Puis, il obtient un dernier titre l’année suivante, son quatrième avec le club, toujours lors du tournoi Nacional. Il resta douze années au sein de Boca Juniors et reste l’un des meilleurs gardiens de l’histoire du football argentin.
A samedi prochain pour la suite !
Un mot sur deux figures xeneizes sur la photo. Simeone et Silvero. je le dis dans l’un des paragraphes « durs et rugueux », ces deux là valait mieux pas les croiser sur le terrain.
Carmelo « Cholo » Simeone, latéral droit, gabarit assez petit , rapide, mais une sangsue au marquage, une technique zéro, mais costaud dans les duels; prêt au sacrifice, il était là. Figure de l’ombre du Boca de ces années 60.
José Maria Silvero, lui avait déjà bien roulé sa bosse à Estudiantes, il apporte son expérience et est utilisé comme second choix, pour dépanner, faire tourner. Fidèle soldat, il a jamais été un titulaire. Mais pareil que Simeone, il collait à une certaine image qui plaisait à Boca. Lui était vraiment un dur, un teigneux.
Carmelo Simeone, idole de Vélez avant de jouer à Boca. Le premier Cholo !
Tu parles de Manuel Fleitas Solich mais il y a eu un autre Fleitas connu, paraguayen également. Sebastian Fleitas. Qui joua quelques saisons au Real, à la fin des 70′. Mais avec un véritable rôle. Il marque d’ailleurs en finale face à Chelsea. Avant de partir à Nîmes..
Il existe une mythologie autour du penalty arrêté par Roma lors du superclásico évoqué dans l’article. Selon les Millonarios, Roma a anticipé la frappe de Delém et ils se précipitent autour de l’arbitre star Carlos Nai Foino pour protester alors que la foule a plus ou moins envahi la pelouse. Aux joueurs de River, Nai Foino répond : « je siffle un penalty à la Bombonera, vous le manquez, et vous voudriez que je le fasse retirer ? ». Et il renvoie Delém sur une formule devenue célèbre en Argentine « un penalty bien tiré est un but ».
Néstor Rossi, faudra faire un texte sur lui. Un personnage…
Nous en avons un peu parlé dans l’article consacré au bref passage d’Oblitas à Elche. Un sacré loulou en tant qu’entraîneur, peu scrupuleux, la fin justifiant les moyens. En tant que joueur, c’est un milieu incontournable pendant une douzaine d’années, en Argentine, ou en Colombie du moment qu’il s’agisse de Millonarios, à la langue bien pendue, le trait entre la Máquina et les Carasucias.
Il a eu des voix dans notre top Orlando ? Quel football a le plus marqué l’autre, entre le Brésilien et l’Argentin ? Au niveau apport de joueurs, entraineur…
Oui il a eu quelques voix dans le top des 50es.
Après 58, alors que le foot argentin entre dans une phase peu spectaculaire, les présidents de River et Boca font leur marché au Brésil pour attirer le public. On l’avait évoqué dans un article dédié au superclásico de los extranjeros.
Ernesto Grillo, je le mets dans la même catégorie qu’un Maschio. Pas forcément dans les premiers noms qui sortent mais de grands passages en Argentine et en Italie. Indispensables… Grillo était plus buteur, non ?
Grillo on le cataloguerait milieu offensif, meneur de jeu à notre époque. Il était un peu reculé par rapport aux attaquants de pointe. Evidemment, Grillo c’est devenu une icône après son but contre l’Angleterre à Buenos Aires en 53. Toute une mythologie, comme d’habitude, autour de ce but et cette victoire contre les Anglais.
Grillo a aussi, dans son après-carrière, beaucoup travaillé chez les jeunes de Boca.
Antonio Roma, 31eme ? Bien la preuve que je ne maîtrise pas l’histoire de Boca… Son peno face à Delem. Mythique !
Pour certains les places sont plus de l’ordre de l’anecdotique, j’ai équilibré entre les époques et les positions aussi. Roma aurait pu être mieux classé, peut-être, pas non plus dans les 20 premiers. Par exemple, il est plus talentueux qu’un Gatti, c’est certain, mais y’a pas que ça en critères hehe
Je pensais à Gatti evidemment. Et à une place dans le top 20 easy pour Roma. Comme quoi…
Au début des années 60, Boca avait donc recruté plusieurs joueurs marquant du foot argentin, notamment Grillo, Sanfilippo et Menéndez.
Grillo, icône du foot argentin, idole d’Independiente, excellente carrière au Milan Ac, mais déjà trentenaire en arrivant à Boca, ses plus belles années étaient derrière lui. Première saison titulaire en 1960, puis progressivement joker de luxe à Boca. Il est pas primordial dans les titres de 62, 64 et 65. Par contre il est souvent plus utilisé dans les matchs importants, comme la finale de libertadores 63, où il apporte son expérience et son intelligence de jeu.
Sanfilippo, aller lire son portrait dans le top San Lorenzo ! Mais à Boca, une seule saison 1963. Il tient parfaitement son rôle de grand avant centre en Libertadores, 7 buts en 7 matchs sont 3 en finale, mais cela n’empêche pas la double défaite contre Santos.
enfin, Beto Menéndez, moins clinquant que les deux autres, mais attaquant réputé du football national. Il avait surtout brillé à River dans les années 50 avec 3 titres. Il a eu un impact un peu plus fort sur les 3 titres de Boca que Grillo. Mais pareil, il n’a pas non plus était un titulaire indiscutable à Boca.
C’est bien Valentim l’attaquant numéro un de Boca.
Comme le mentionne Ajde, Benítez Cáceres et l’Albirroja c’est une histoire frustrante s’étalant sur 16 années, de 1929 à 1945. Mais en juillet 1945, le Paraguay opposé à l’Albiceleste compte sur lui. Il est de retour à Libertad après 12 saisons en Argentine. À Asunción, plus personne ne se souvient qu’il a accepté en 1934 de porter le maillot de l’Argentine, ce qu’a toujours refusé, Arsenio Erico. Une erreur de jeunesse. Mais puisqu’Erico n’est pas là, c’est à lui de prouver qu’il peut être idole dans son pays après avoir triomphé à Buenos Aires. Benítez Cáceres a 35 ans et le temps d’une rencontre, il marche dans les pas d’Aurelio González, El Gran Capitán, héros de la guerre du Chaco et son mentor à ses débuts en sélection lors de la Copa 1929 et de la Coupe du monde 1930. El Machetero ne se défile pas et contre toute attente, le Paraguay balaie l’Argentine et ses stars, 5-1, score jamais égalé depuis.
Sarlanga, dans les archives presse, tous ses coéquipiers sont élogieux envers lui, le décrivent comme un phénomène. La qualité technique d’un 10, le sang froid et l’efficacité d’un 9. Et pourtant, plutôt en retrait dans l’histoire du club (pas le premier nom qui vient dans les attaquants), pas la figure de proue des années 40, ni une reconnaissance outre mesure en Argentine.
Tout lu et même relu, pas de question pour cette fois. Et vivement la suite.