Antonio Báez, le Millonario oublié

L’œuvre d’Antonio Báez est une énigme insoluble, un mystère que nous tentons vainement de déchiffrer à travers les récits de ses contemporains. Comment un joueur au palmarès famélique, jamais sélectionné avec l’Albiceleste, a-t-il pu être élevé sur le tard au rang de légende par quelques-uns des plus illustre chroniqueurs des années 1940 et 1950 ?  Faut-il croire Dante Panzeri ou Borocotó[1] quand ils font de Báez l’égal des cracks de la Máquina de River Plate alors qu’il n’a réellement brillé qu’avec les modestes Calamares de Platense et les Millonarios de Bogotá, dans une ligue pirate ? Il est tentant de lier la réhabilitation tardive de Báez au lyrisme des plus belles plumes de l’après-guerre, soutenus par la rareté des images et par l’omnipotence d’El Gráfico, périodique faisant ou défaisant les réputations des artistes argentins. Peu importe que la légende dépasse la réalité, l’histoire d’Antonio Báez mérite ces quelques lignes.

Puisqu’il n’en subsiste rien, il faut imaginer ses débuts à Rufino, petite ville au milieu de l’immense plaine chacopampeana, loin de tout et plus spécialement de Buenos Aires, épicentre aimantant l’ensemble du football argentin. C’est le crack millonario des années 1930 Bernabé Ferreyra[2], un « pays » de Baez surnommé El Mortero de Rufino, qui lui ouvre les portes de River Plate à une époque où la Máquina composée de Muñoz, Moreno, Labruna, Pedernera et Loustau écrase tout. L’équipe première est inaccessible alors Ferreyra fait à nouveau jouer ses relations au CA Tigre en seconde division. Quand El Charro Moreno embarque pour le Mexique, Báez intègre les rangs des Millonarios et paraît le plus à même de lui succéder. Une longue blessure, la volonté du coach Peucelle de ne pas faire d’ombre à Ángel Labruna et l’émergence du jeune Di Stéfano reportent sans cesse l’éclosion d’un joueur que l’on dit magnifique mais dénué de tempérament, comme si ses origines lointaines lui imposaient de s’effacer devant l’assurance des footballeurs porteños ou rosarinos.

Sous les couleurs de River (maillot pour les matchs à l’extérieur).

Il a déjà 26 ans quand il rebondit à Platense, le grand rival du CA Tigre qu’il martyrise sans égard lors du Clásico de la Zona Norte 1948 en étant l’auteur d’un triplé lors d’un succès 4-0. Au cœur du barrio de Saavedra, dans un club de second rang, il fait enfin la démonstration de ses dons en position d’inter droit parmi un effectif où se trouvent le gardien Julio Cozzi[3], le jeune ailier Santiago Vernazza et le goleador Vicente Sayago. Période bénie du Calamar, le club conclut le championnat 1949 à la troisième place et réalise son chef d’œuvre en avril 1950, une victoire 6-3 contre Boca Juniors. Le scénario (0-2, 3-3 à la mi-temps, 6-3 à la 87e quand le match est définitivement interrompu) et les jets de pierres des hinchas boquenses blessant Ghito Vernazza attirent l’attention sur cette rencontre extraordinaire éclaboussée par la classe de Báez.

Platense 1949. En haut, au centre, le gardien Cozzi. En bas, à gauche, le buteur Sayago. Troisième à partir de la droite, Báez puis Vernazza avec le ballon.

La grève des joueurs de fin 1948 à mai 1949 et son issue frustrante – quelques protections relevant du droit du travail en contrepartie d’un plafond salarial bien trop bas pour les plus talentueux – provoquent un exil massif vers l’Europe et la Colombie, nouvel El Dorado semblant créé de toute pièce pour les footballeurs argentins en mal de reconnaissance pécuniaire. Pedernera, Di Stéfano (avec qui il pose sur la photo à la une), Pipo Rossi et Cozzi ont déjà cédé aux offres mirobolantes des Millonarios de Bogotá quand, au cours de l’année 1950, Báez fuit à son tour l’Argentine péroniste et sa politique sportive aussi interventionniste que castratrice financièrement.

C’est en Colombie qu’il construit définitivement sa légende, dans une ligue parallèle non reconnue par la FIFA et où les dollars aux origines douteuses coulent à flot. Il évolue au sein du Ballet Azul, le surnom donné aux Millonarios pour l’élégance de leur jeu. Aux dires de ceux qui ont la chance de le voir évoluer, Báez est le danseur étoile, surpassant en virtuosité Pedernera et Di Stéfano. Ses représentations sont rares, presque exclusivement réservées au public d’El Campín, qui le surnomme Maestrito. Effrayé à l’idée de prendre l’avion, il joue peu et tant pis si cela le prive de primes importantes. Malgré sa discrétion naturelle, sa réputation dépasse les frontières par la grâce de quelques matches de prestige au cours desquels il excelle, notamment en 1952 lors de multiples oppositions contre le Real Madrid[4]

Les Millonarios à Madrid en 1952.

Quand la FIFA trouve enfin un accord avec la fédération colombienne scellant la fin de l’El Dorado, les « chercheurs d’or » reviennent dans leur club d’origine avec lesquels ils sont toujours sous contrat faute d’avoir obtenu une lettre de sortie au moment de l’exil. Alors El Maestrito retrouve Platense pour deux saisons sans grand relief, usé par les blessures. Il entraine et joue encore occasionnellement avec les Defensores de Belgrano, puis se reconvertit au sein d’El Banco de la Nación Argentina.

Dès lors, il disparaît des radars et semble condamné à l’oubli jusqu’à ce que Dante Panzeri ne l’extraie du passé. Avant que le journaliste ne quitte fâché la rédaction d’El Gráfico, il impose la parution d’un exemplaire du magazine avec une photo de Báez à la une accompagnée d’un titre : « Justice pour un oublié. » Jamais célébré par la revue durant sa carrière, Báez bénéficie d’un hommage à contretemps, un acte inédit pour El Gráfico dont les couvertures suivent systématiquement l’actualité. 

Après cette célébration tardive, El Maestrito s’évapore pour de bon. Quand les dirigeants du Calamar organisent un hommage à ses anciennes gloires au début des années 1990, ils ne retrouvent même pas sa trace. Il meurt dans un total anonymat en 1995. C’est le journaliste hincha de Platense Alejandro Fabbri qui révèle son décès des années plus tard, remettant au goût du jour l’article écrit en 1962 par Panzeri, « Justicia para un olvidado. »


[1] Borocotó, Ricardo Lorenzo Rodríguez de son vrai nom, est un journaliste uruguayen ayant popularisé l’expression la Máquina après avoir entendu un supporter l’utiliser pour décrire le jeu du quintet offensif de River Plate.

[2] Bernabé Ferreyra joue de 1927 à 1932 au CA Tigre avant de rejoindre River Plate pour une somme record, son transfert avec celui de Carlos Peucelle étant à l’origine du surnom de Millonarios.

[3]  Julio Cozzi est le gardien de l’Albiceleste vainqueur de la Copa America 1947. 

[4] Cinq oppositions ont lieu en 1952 entre le Real et les Millonarios, aucun succès madrilène. Victoire 4-2 des Colombiens à Chamartín en mars (dont un but de Báez et deux de Di Stéfano), victoire 2-1 puis 1-0 (but de Báez) en amical en juillet à Bogotá, et enfin deux matchs nuls 1-1 au Mundialito des clubs de Caracas.

22 réflexions sur « Antonio Báez, le Millonario oublié »

      1. Merci, c’est comme pour Ring Magazine qui faisait autorité sur le monde de la boxe, qui a arrêté la publication depuis 2022. Après une siècle tout rond. Ring conserve malgré tout ses rankings et ses ceintures, qui sont souvent plus symboliques que celles des différentes fédérations car elles couronnent un seul champion par catégorie. Et parfois aucun si le magazine considère qu’aucun champion n’est totalement légitime dans une catégorie.

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    1. Comme le dit Lindo, la disparition de la version papier est un indice de la perte d’influence du Gráfico.
      Autre facteur, la qualité de rédaction et de l’analyse. Même s’ils étaient sources de controverses, les papiers de Panzeri ou Ardizzone, c’était quelque chose. Très bien écrits, pas forcément lyriques (ça pouvait arriver à Ardizzone) mais toujours précis, argumentés avec de multiples références les rendant très riches. Ça n’existe plus dans la version web, le lectorat n’attendant plus cela.

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    2. La revue a largement perdu de son importance, de son influence et de sa qualité d’antan; ce qui est évidemment le résultat de l’évolution des moyens et médias de communication, le délaissement du papier pour l’écran. Personne ne vas l’apprendre, mais depuis de nombreuses années, ce sont les émission TV et leurs chroniqueurs stars qui font la pluie et le beau temps du football argentin, bref comme partout.
      Mais au delà d’ El Gráfico, il ne faut pas croire que le football argentin n’entretient plus ses mythes et histoires. C’est même tout un réseau, une architecture faite de diverses manières. Le fait de passionnés, de sites et de blogs, d’universitaires, de travaux et de recherches, d’articles spécialisés, d’écrivains et de quantité de livres publiés, de podcast, de revues quelques fois confidentielles. La revue autrefois hégémonique a laissé place à une multitude de sources, qui elles mêmes se nourrit de l’histoire de cette revue.
      Les clubs mettent également en lumière leur histoire, bien plus qu’en France par exemple, et ils entretiennent pas mal cette mémoire par divers canaux. Le supporteur argentin moyen d’un club en sait bien plus de l’histoire et du passé de son club qu’en France … Il est baigné dedans car la diffusion et la transmission sont centrale dans la culture de son football et des clubs, et par delà le strict cercle des socios.
      Par exemple, Il n’y a qu’à s’intéresse comment la galaxie San Lorenzo entretient son histoire, sa mémoire: podcasts, émissions en ligne, brochures, évènements, une multitude de passionnés qui depuis des années, profitant des médias et moyens de communication à disposition, a une panoplie d’actions et de moyens qui a dépassé la communauté sanlorencista.

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      1. Comme tu disais en Argentine, le travail de mémoire a toujours été important. Tu vas sur YouTube et tu trouves des docs historiques pour tous les clubs majeurs. Et en nombre pour les clubs les plus fameux. En France, c’est chiche. Y a pas ou peu de docs sur l’histoire des Girondins, de Nantes ou Monaco…

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    1. La calvitie bien entamée, les traits…… Y a un truc dès la vingtaine, oui.

      Je n’ai aucun doute sur l’importance fondamentale de Di Stefano pour le Real, le foot espagnol, et possiblement même pour le foot européen. Mais z’avez déjà essayé de mettre sur la table qu’il n’avait à certains égards été que la 5ème roue du carrosse en Amérique du Sud (ce qui est probablement un chouia outrancier, mais..), et qu’à l’échelle mondiale il y a peut-être d’autant lieu de relativiser son impact?

      J’annonce la couleur : bonjour les cris d’orfraie!!!!! Tournées sudams en Europe, ou même ce qu’en déclara Di Stefano himself, lol………… ==> Les tenants du savoir classique ne voudront rien entendre, expérience qui ne veut pas dire charrette mais troublante. Et à mon sens le fait de types qui ont trop pris pour argent comptant l’historiographie officielle européenne, des Eurocentrés à une époque où absolument rien (pour les choses du football, du moins) ne le justifiait.

      A leur décharge, si j’en juge depuis les archives que j’ai vues : Di Stefano se balladait effectivement en Europe, oui. Mais questionner le niveau moyen du football continental par rapport aux sudams, ça..

      C’eût donné quoi, la dimension d’un Di Stefano qui fût resté sur son continent?

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      1. Je trouve d’ailleurs que voilà un bon gros, et cependant fort défendable, sujet « polémique » : quid de Di Stefano vu d’AmSud, toute fierté intra-sudam (+/- bien/mal placée) bue?

        Les archives européennes parlent pour lui..du temps du moins, surtout, de sa carrière en Europe……….et tant mieux pour lui!…….mais quid outre-Atlantique??

        Il rejoint l’Europe à ses 26-27 ans, c’est ça, non? L’on est un footballeur adulte à cet -age-là, ses compatriotes et les Colombiens ont eu le temps de s’en faire idée, de le juger à l’aune du reste……. ==> Je serais curieux de lire ça. Et ce qu’ils en pensent rétrospectivement.

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      2. Il arrive à River à 19 ans au moment où la Máquina est intouchable. On peut se dire qu’il est jeune ou de manière plus critique, qu’il n’est pas assez bon pour renverser la hiérarchie, notamment Pedernera. Il fait ses classes à Huracán et revient à River quand part Pedernera. Et que se passe-t-il ? Il est meilleur buteur du championnat dès son retour en 1947 alors que Pedernera se plante complètement à Atlanta.
        Cette même année, Di Stéfano profite de la blessure de Pontoni (pas rien, Pontoni !) pour s’imposer à la pointe de l’attaque de l’Albi vainqueur de la Copa sachant qu’il y avait autour de lui Boyé, Moreno, Méndez.
        1948, il joue le sudamericano des clubs que gagne Vasco puis c’est la grève, l’exil en Colombie puis en Espagne à 27 ans. On le découvre au niveau européen en 1956, il a déjà 30 ans…
        En étant resté en Argentine, Di Stéfano aurait il eu l’aura qu’il acquiert en Europe ? Probablement pas, Moreno étant LE joueur dominant des années 40. Mais entre la génération Moreno et celle des carasucias 1957, il aurait probablement été un des joueurs clés tout en étant pénalisé par la période isolationniste péroniste.
        De la même manière que notre vision d’Européens nous incite à surestimer ceux qui ont évolué sur notre continent, il y a sans doute un peu de réserve en Argentine vis à vis de la Saeta en raison de son exil.
        Bref, sans être l’égal de Moreno, je pense qu’il vaut bien un Pedernera ou un Labruna !

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      3. Merci pour ces nuances!

        Et bonne chance pour les faire entendre à certaine doxa – essaie avec des vieux briscards, ça vaut le coup 🙂 Les déclarations même de Di Stefano, trop poli fût-il sans doute (j’ai souvenir d’un « j’étais un nain parmi les Moreno & Co ») : c’est inaudible, il y a des certitudes et une narrative que l’on ne chatouille pas.

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      4. Di Stefano a toujours tenu le même discours sur la Maquina et Moreno en particulier. Il est resté admiratif jusqu’au bout.

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      5.  » essaie avec des vieux briscards, ça vaut le coup 🙂 »

        Vous avez dit briscards briscards ?
        Comme c’est bizarre !

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      6. D’accord sur l’essentiel avec vous messieurs.
        La perception de Di Stefano n’était pas la même d’un côté ou de l’autre, avant de s’homogénéiser depuis plusieurs années en faveur d’un récit eurocentré.
        Comme vous le dites, le football sudaméricain (rioplatense) était au-dessus de l’Européen tactiquement et en qualité, Di Stéfano était largement au-dessus du lot en Europe, mais pas en Argentine. Certes c’était le début de sa carrière et sûrement pas encore en pleine possession de ses moyens. Verano le dit, il est barré par les stars de la Maquina (Pedernera surtout à son poste) et s’intègre dans le onze de River une fois son départ. De même qu’en sélection, c’est Pontoni le titulaire indiscutable (Di Stefano profitera de sa blessure lors du Sudamericano 1947 pour jouer). Mais il n’est pas la vedette et il profite d’être entouré de cracks à River et en sélection pour briller plus qu’ailleurs. Idem le ballet azul, il y avait des étoiles qui l’entouraient.
        La carrière argentine de Di Stefano étant maigre, même s’il est un joueur de grand talent à ses débuts, il n’était pas autant considéré dans l’historiographie du point de vue argentin. Pour le meilleur avant Maradona, il y avait consensus qui émergeait sur Moreno, et au poste plus spécifique de Di Stéfano Pedernera et Pontoni avec qui il était en concurrence. Quelques années plus tard, c’est même Sanfilippo qui était beaucoup plus considéré dans les avant-centres argentins. Ce n’est que plus tard à une époque où le football argentin a régressé, a été relégué et devant l’omnipotence du football européen (et du Real Madrid) que Di Stéfano s’est installé dans les débats des plus grands footballeurs argentins. Au point qu’il y a quasi consensus maintenant qu’en dehors de Maradona et Messi, ce serait lui qui viendrait après.
        D’ailleurs on parlait du Grafico, j’ai pas l’impression qu’il y ait eu beaucoup d’éloges du temps de sa carrière envers lui. A noter que Di Stefano s’est impliqué plus que d’autres dans la grève de 1948-49 et qu’il est parti de River avec fracas et qu’on lui en a voulu. De la jalousie et rancune envers lui d’avoir participé à plomber le foot argentin à cette époque et le faire tomber de son piédestal ? D’avoir monnayé ses talents et s’être construit une légende en Europe ? Peut-être, d’autant qu’il prit la nationalité espagnol. Au contraire de Pontoni et Sanfilippo considérés très hauts dans le foot argentin, devant Di Stefano donc jusqu’aux années 1980 à peu près. Et justement les susnommés avaient démontré à l’Europe leur supériorité dans les oppositions intercontinentales. Chacun (Pontoni et Sanfilippo) avait mis la misère aux équipes européennes et la presse européenne le reconnu. Dans ce sens, Sanfilippo, plus grande gueule que Pontoni, ne voyait pas pourquoi il aurait dû jouer en Europe (souvenir d’une lecture d’une déclaration, où à la question « pourquoi n’avait-il pas rejoint l’Europe », l’intéressé précisa grosso modo qu’il n’avait aucune raison, n’y à prouver quoique ce soit, c’était déjà fait dans les confrontations directes, et qu’une certaine facilité à évoluer là-bas l’aurait fatigué à force!). A remettre dans son contexte, mais même époque les Argentins qui réussirent au Brésil était peut-être plus reconnu qu’en Europe à certains égards. Le maître-étalon était le Brésil. Le football argentin défiait le football brésilien sur leurs terres réciproques, pas dans une comparaison avec l’autre côté de l’Atlantique. L’Argentine n’a pas pleuré son départ, entre Pontoni et Sanfilippo elle a eu de quoi en termes de talents pour le remplacer (Di Stefano aurait pu avoir son « moment » entre les deux).

        Je pense que c’est ce point là qui est critiquable. Non pas à remettre en cause ses qualités et son immense carrière au Real, son passage en Colombie et dans le football en général, mais plutôt sa place dans l’historiographie du football dans ces époques, et qui plus en Argentine ; une place qui était plutôt à sa juste valeur avant et qui depuis des années a pris trop d’importance à l’aune de la réussite d’une carrière européenne – en oubliant ce qui se passait outre-Atlantique. Di Stefano est reconnu par ses pairs de l’époque, lui aussi reconnaît ses pairs, mais pas l’un ou l’autre ne le place ou se place au dessus. Déjà premier point à prendre ne considération…

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      7. Merci, ajde!

        En gros, peut-on dire que c’est vers 1980 que la lecture européenne faite du « cas Di Stefano » prend le pas sur l’argentine?

        Ce caractère de zone grise permanente.. Rien que pour cela déjà, même en le « déboulonnant » d’un peu : Di Stefano est hors normes.

        Et c’est clairement un joueur-pivot, un jalon dans l’Histoire du jeu.. ==> L’historiographie gagnerait franchement, je crois, à l’aborder par là : sa dimension de pont entre deux sphères, de passeur de savoir.. Pour xy raisons : pas demain la veille probablement.

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      8. Sinon, « vieux briscards »……. ==> Interroger, parmi des pharisiens 50-‘s-60’s, que Di Stefano fût vraiment le plus grand de l’univers, même à temps T ( = 50’s-60’s susmentionnées) : c’est pas possible, ok, pas grave!.. Je comprends de toute façon que d’aucuns aient besoin de ce genre de classements/barnums, la « complexité » des choses faisant souvent horreur à la majorité!

        Mais parmi ce type d’intégristes dont aucun, dans « mes » futiles controverses passées, n’avait jamais (!!!) entendu les noms de Pedernera, San Filippo, Pontoni, Moreno…., ou préférait se voiler la face à l’évocation des affrontements interclubs transatlantiques : je tiens à saluer un et un seul intervenant, ledit Jean-Paul Colonval!

        Ex-joueur de Tilleur (mon club préféré.. ==> c’est donc forcément un mec formidable 😉 ), du White Star, du Standard.. meilleur buteur du pays jadis, puis commentateur/consultant remarquable, de loin le meilleur vu et entendu en Belgique, bref : une pointure au pays!

        Ben parmi toutes les réactions « d’autorité » opposées, un seul (quoique admirateur de Di Stefano!, peut-être le seul sincère d’ailleurs!) avait eu la sagesse et l’intelligence de dire que, en Europe de son temps, l’on ne savait alors et fondamentalement rien de ce qui avait (eu) cours en Amérique du Sud…….

        Ah, s’il pouvait y avoir ne fût-ce qu’un peu plus de gentlemans de cet acabit…..et surtout beaucoup moins d’imbéciles heureux panurgiques.. Depuis un demi-siècle, ce sont toutefois les seconds qui ont manifestement la main………mais ça a peut-être toujours été ainsi, en fait?? (à ce point je ne crois pas, toutefois..)

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  1. Platense, c’est le premier club pro de notre Trezeguet national. Sans être démentiel, c’était quand même sympa ce petit retour en Argentine. Il aura finalement passé deux saisons en d2, en soutien de deux de ses clubs de cœur, la Juve et River. Et puis, c’était classe de le voir avec Hercules. Toujours aimé Trezeguet.

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    1. Alejandro Fabbri a consacré une part importante de son blog aux Calamares. Ce qui confirme ce qu’Ajde mentionnait plus haut : il existe un patrimoine documentaire et historique sur à peu près tous les clubs argentins, témoignage d’une passion qui n’existe pas en France. Il est souvent plus difficile d’écrire sur un joueur français d’autrefois que sur un Argentin, même de second rang. Pour faire le top 10 nîmois, heureusement que j’ai pu accéder au site d’un passionné recensant de nombreux articles et clichés parus dans la presse locale. C’est aussi pour cela que le travail de Guits sur le FC Sète est remarquable et précieux.

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      1. Je pensais audit Guits, justement. D’ailleurs je propose de l’appeler « Guitsillo »?? – en espérant que ça n’ait rien de péjoratif (mais j’en doute).

        Je ne sais pas ce qui est le pire, une scène-foot forte de sa médiasphère pro..ou plutôt forte de ses profanes? Bon.. J’ai quand même ma petite idée….et qu’on ne m’objecte surtout pas que la médiasphère pro est plus pro, plus objective, plus désintéressée…….. ==> Lol.

        J’y connais de braves types, aussi honnêtes qu’il ne leur est possible (!), ils font ce qu’ils peuvent…….mais il y a aussi la marmite à faire bouillir, les moins mauvais font ce qu’ils peuvent, quant aux pires………… ==> Ma religion est faite, vivent les profanes.

        Dans votre débat, la France souffre sans doute historiquement, et singulièrement, de quelque snobisme anti-football, cet art mineur.. C’est sûr que la suprématie intellectuelle de quelque art institutio-contemporain par exemple, lol.. ==> Décidément d’avis de prêter oreille aux passionnés désintéressés, le reste..

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