Un siècle de défense : les années 1920 (première partie)

A l’occasion de cette troisième saison, la rédaction a décidé de se lancer dans un défi ô combien périlleux, classer les plus prestigieux défenseurs de chaque décennie. Des années 1920 à celles de 2010 ! Toutes les deux semaines, vous retrouverez donc les portraits des plus fameux assassins silencieux, des ténors du tacle glissé ou de la poussette dans le dos… Une façon de mettre en lumière cette confrérie trop souvent oubliée. Des choix cornéliens émanant d’une intense réflexion collective qui demeurera aussi imparfaite que notre tendresse pour l’histoire de ce sport est grande… Bonne lecture !

Numéro 10 : Harry Dénis

Né en 1896, Harry Dénis a vécu ses premières années en Indonésie où son père était officier dans l’armée royale. De retour aux Pays Bas où son père est devenu notaire, il a seize ans lorsque Bok de Korver et ses hommes revinrent couronnés de lauriers des Jeux Olympiques de Stockholm. Cet événement le marquera profondément. Fils de bonne famille, brillant étudiant, il deviendra d’ailleurs ingénieur, il se laisse happé par la folie du ballon-pied malgré la désapprobation familiale et intègre le Houdt Braef Stant de la Haye qu’il ne quittera jamais à l’exception d’une courte parenthèse pendant la Seconde Guerre mondiale, où il est détaché pour la reconstruction de Groningue.

Dénis, ambidextre, excelle sur le côté droit de la défense. Bien que bon tacleur et physique, il privilégie l’anticipation et le placement, n’hésitant pas régulièrement à dribbler son adversaire dans sa propre surface au grand dam de ses coachs successifs. Champion avec le HBS en 1925, c’est au sein d’une sélection qu’il rejoint au sortir de la guerre que Denís se forge une réputation internationale. Il participe ainsi aux trois Olympiades de la décennie 1920. Les Pays Bas remportent le bronze à Anvers en 1920, malgré des dissensions internes, l’affaire de l’Escaut, et les espoirs sont immenses lors de l’édition parisienne suivante. Demi-finaliste face à la Celeste, la bande de Denís va se révéler un farouche adversaire. Elle mène à la mi-temps et il faudra toute la maestria, et parfois la malice uruguayenne, pour mettre au pas les Néerlandais. Cette défaite restera au travers de la gorge de Denís. Bien que choisi pour prêter le serment olympique lors de la cérémonie d’ouverture d’Amsterdam qui doit avoir lieu dans quelques jours, Denís va se comporter comme un véritable goujat lors du premier tour face à l’Uruguay. Pour commencer, il jette le fanion charrúa, comme si il ne voulait pas se salir. Avant de refuser par la suite de serrer la main à un adversaire à qui il venait d’administrer un bon tampon. Scandale ! Une vive polémique éclate alors au pays quant à la légitimité de Denís à prêter le serment et les historiens futurs révéleront une profonde fracture au sein du collectif néerlandais. Zone de tensions entre nantis et classe populaire où le rôle joué par Denís ne fut pas le plus glorieux.

Harry joue pour la dernière fois avec sa sélection en 1930, face à la Belgique. Une 57ème cape, dont 37 en tant que capitaine, qui ne sera dépassée que par Puck van Heel. Homme en désaccord avec l’évolution de son sport, farouche partisan d’un amateurisme immaculé, Denís deviendra par la suite membre honoraire de la KNVB et verra d’un mauvais œil l’arrivée du professionnalisme dans les années 1950. Parfois surnommé ironiquement l’intellectuel dans le milieu, Denís ne reniera jamais ses préceptes élitistes et son éducation. Pour lui, le football n’était que l’émanation de l’être, un jeu que les gentlemen étaient les seuls à pratiquer noblement…

Numéro 9 : Antonín Hojer

Difficile de trouver un cliché d’Antonín Hojer. Son poids dans l’histoire du foot à Prague est cependant inestimable. Pour beaucoup, il demeure la figure défensive tutélaire de cette ville. Hojer est membre du železné Sparty, le Sparta de fer, équipe dominante de la décennie 1920 en Europe, pour laquelle il formera un trio défensif de choc aux côtés des Káda et Pilat. Hojer est un footballeur coriace et impitoyable, résolument porté vers l’attaque. Preuves en sont ses 123 buts marqués pour le Sparta ! Il revêt pour la première fois le maillot rouge au printemps 1913, quelques semaines seulement avant l’arrivée d’une autre grande personnalité, l’immense milieu Karel Pešek. Il n’a que 19 ans et bien qu’infiniment supérieur au titulaire, les schémas tactiques de l’époque privilégiant une défense à deux, il lui est difficile d’entrer dans le onze. Le problème résolu, c’est la guerre qui pointe son nez. Antonín devra attendre…

En 1918, la vie reprend lentement à Letná, inaugurant la page plus glorieuse de l’institution. Míra Pospíšil, son compère en défense, est son inspiration et Hojer garnit peu à peu son palmarès de trophées prestigieux, dont la Coupe Mitropa 1927 face au Rapid dont il manquera malheureusement la finale à cause d’une vilaine blessure. Son remplaçant est Jaroslav Burgr, futur cador de la discipline. Le Sparta a désormais trois défenseurs de renom dans son escarcelle mais Hojer demeure le premier nom coché… Antonín était adulé par ses fans qui ne se lassaient jamais de la rudesse de ses interventions et de la longueur de ses dégagements vers l’attaque. Néanmoins, il était loin de faire l’unanimité. Colérique, agressif envers ses partenaires, adversaires ou arbitres, les dirigeants du Sparta tentèrent par tous les moyens de calmer ses ardeurs, allant jusqu’à le suspendre trois mois à la suite d’une nouvelle incartade. Tentative vouée à l’échec, Antonín ne trouva jamais la paix intérieure…

Hojer avait quelque chose d’irrévérencieux en lui qui lui fit tenter les gestes les plus fous. Comme 1930, avec la sélection face à l’Espagne où notre défenseur-buteur osa et réussit une Panenka du plus bel effet au nez et à la barbe du grand Ricardo Zamora ! Il était d’ailleurs reconnu comme un spécialiste du penalty. Trop vieux pour vivre l’épopée du Mondial 1934, Hojer participa, non sans fracas, aux Jeux Olympiques d’Anvers 1920 où la Tchécoslovaquie quitta prématurément la finale face à la Belgique en raison d’un arbitrage jugé partial selon elle. Perdant par conséquent l’obtention d’une médaille méritée. Spartiate et frondeur dans l’âme, les rumeurs de ses engueulades avec son absolu contraire František Kolenatý ou son meilleur ami, le gardien Peyr hantent toujours les chants du grand club de la Capitale. Hojer était capable de tout. De gestes brillantissimes comme de se faire expulser en compagnie de son frère František lors d’un derby houleux face au Slavia. Pour le bonheur des dames et le gloire des écorchés vifs…

Numéro 8 : Renzo De Vecchi

Le fils de Dieu. Tel est le surnom de Renzo De Vecchi. Renzo est un gamin de Milan qui n’est pas encore la ville florissante et conquérante que nous connaissons de nos jours. D’un milieu plutôt modeste, il apprend les rudiments de ce sport dans la rue avant de taper dans l’œil du Milan AC qu’il rejoint à 15 ans en 1910. A l’issue de seulement quelques entraînements, il incorpore l’équipe A et participe au premier tournoi national regroupant l’élite en un seul groupe. Impressionnant de maturité, il se voit affublé du surnom de Figlio di Dio par le journaliste de la Gazzeta dello Sport, Emilio Colombo, ému aux larmes devant tant de qualités. Considéré comme l’avenir de ce sport, De Vecchi est appelé en sélection à 16 ans. Un record toujours d’actualité…

La large palette de Renzo lui permet de jouer à plusieurs postes sur le terrain. Ayant commencé au poste de demi, il s’impose progressivement dans l’axe avant de prendre possession du côté gauche de la défense. Compensant son physique quelconque par une débauche d’énergie folle, il est adoré des fans et devient le bandiere de l’institution et une voix qui porte au sein du vestiaire. Membre imminent de la première tournée internationale en Hongrie, De Vecchi peine néanmoins à étoffer son palmarès avec le Milan AC et cède aux avances du Genoa en 1913. Si le choix sportif s’avérera judicieux puisque qu’il obtient trois titres sous le commandement du coach William Garbutt, il l’est également au niveau financier. Employé lambda au sein de la Banca Commerciale di Milano, il multiplie ainsi son salaire dans des proportions encore inconnues à l’époque en intégrant la Comit, la banque commerciale de Gênes. Dans un monde qui camoufle grossièrement ses velléités professionnelles, il est le footballeur le mieux payé du pays.

Phare des derniers titres du Genoa, dont celui de 1923 en étant invaincu, il ne connaîtra jamais la plaisir de vivre un Mondial puisqu’il arrête la sélection en 1925, après 43 capes. Dont 26 en tant que capitaine. A la suite du départ douloureux de l’Anglais Garbutt en 1926, il assume le rôle d’entraîneur-joueur. Avec un certain succès. Une grande campagne 1927 et une lutte acharnée face à l’Ambrosiana de Meazza qui verra la perle de la Ligurie laisser échapper un dixième titre sur un penalty manqué dans les dernières secondes par Banchero face à cette même Ambrosiana… Précurseur des grands défenseurs transalpins, idole du Milan AC et du Genoa, il Figlio di Dio aura profondément marqué l’imaginaire des fans de Calcio de son temps…

Numéro 7 : Pedro Arispe

L’alter ego de José Nasazzi. Pedro Arispe, connu sous le surnom d’Indio, est le joueur le plus fameux du Rampla Juniors. Il y joua 17 ans pour plus de 300 rencontres de première division… Débutant au Belgrano Oriental, il rejoint sa promise en 1919, au moment où le président Ernesto Moirano tente de monter une équipe ambitieuse. Aux côtés de son compère Juan Carlos Vidal, Arispe et Rampla Juniors gravissent les échelons jusqu’à une place de dauphin du championnat en 1923 qui vaut à l’Indio d’être convoqué un an plus tard pour une Copa America victorieuse mais surtout les Jeux Olympiques de Paris.

Dans cet embryon de Mondial, loin du brio offensif de la Celeste, Arispe se distingue par un mental d’acier et sa propension à chercher le combat, des qualités qui ne passent pas inaperçues : « Plus le rival est fort et plus le combat est dur, plus il devient somptueux et gigantesque. Avec son style personnel, il amène l’adversaire dans des recoins où il lui enlève le ballon, grâce à ses tacles énergiques. Annihilant ainsi chaque adversaire qui se présente à lui. » Sa fidélité sans faille à Rampla Juniors est récompensée en 1927. Capitaine courage, il obtient le titre national tant désiré, bien épaulé dans sa mission par le gardien Enrique Pulpo Ballestero, futur champion du Monde. Plus que ses breloques internationales, ce titre demeurera son plus beau souvenir.

A nouveau vice-champion d’Uruguay en 1928, Arispe conserve l’or olympique à Amsterdam. Sa réputation dépasse depuis longtemps les frontières de son continent, Nacional n’hésite d’ailleurs pas à l’intégrer à son groupe pour une tournée européenne qui fera date en 1925. France, Espagne, Italie, Tchécoslovaquie ou Hollande, le Vieux Monde ne peut que s’incliner devant la modernité charrúa… Homme attaché à sa terre, Arispe vivait dans une maison très proche de Nelson Park, à Montevideo, et ses frères suivront ses traces au sein de son club de toujours. Fils préféré de la Villa del Cerro où il est né, il quitte ce sport en 1937, non sans avoir donné des dernières courbatures à l’attaquant adverse. Un tango célèbre lui rendra hommage. « Tu avais tout Indio Arispe, brave indien. Tu avais tout. Tu te souviens ? »

Numéro 6 : Virginio Rosetta

Rosetta jouait la tête haute, en évitant scrupuleusement de salir ses cheveux toujours gominés. Pas le plus investi aux entraînements, ses coéquipiers Monti et Giovanni Ferrari ne cessaient de s’interroger sur son cas. Comment cette silhouette si indolente, visiblement imperméable à la pression naissante du Calcio pouvait être le plus grand latéral de son temps ? Edoardo Agnelli, jeune président de la Juventus, était tombé sous le charme du gamin de Pro Vercelli, déjà sacré deux fois champion du pays. Fin de négociateur, Agnelli avait eu vent du mécontentement salarial de Rosetta, qui selon le propriétaire de Pro Vercelli, devait se sentir honoré de jouer pour son club, même contre des clopinettes… Ni une ni deux, Virginio devient comptable dans l’entreprise des frères Ajmone et Marsan, amis d’Agnelli, et signe chez la Vieille Dame pour 1 000 lires par mois ! Nous sommes en 1923, le foot italien change de dimension… Ce transfert pharaonique ne convient pas à tout le monde. L’immense rival du Genoa tente de le faire annuler, le déclarant hors la loi. Le chaos est total dans la Ligue, le vice-président de la Juve provoque en duel son homologue du Milan AC et la Juve se voit pénalisée de six points au grand soulagement du Genoa…

L’arrivée en 1925 d’un passionné de Verdi, le Hongrois Jeno Karoly, va donner un coup de fouet au club turinois. La Juventus domine le championnat et affronte en finale Bologne pour un duel indécis. Aucune équipe n’arrive à prendre l’avantage et une belle est prévue le 1er août 1926. La Juventus remporte cette rencontre aux forceps mais le cœur n y est pas, Karoly ayant succombé trois jours auparavant… Pour Rosetta, s’ouvre désormais une ère de domination sans partage. Il remporte six autres championnats avec la tunique blanche et noire, portant à huit son total final. Un temps inquiété dans l’affaire Allemandi et ses matchs truqués, Virginio continue de défrayer la chronique par son comportement singulier. Détestant les scénarios écrits d’avance, on raconte qu’il aurait sciemment joué le frein à la main face à Ferencváros lors d’un match de Coupe Mitropa. Menant 3-0 à la mi-temps à Budapest et craignant un manque d’affluence pour le retour, Rosetta réussit à convaincre son binôme Mario Varglien de baisser d’intensité en seconde période. La Juventus chavire et s’en sort miraculeusement sur un trois partout !

Membre de la Nazionale dès 1920, Rosetta opère en défense lors des Jeux Olympiques d’Anvers aux côtés du grand Renzo de Vecchi, avant de former un trio défensif demeuré célèbre en compagnie du gardien Combi et d’Umberto Caligaris, ses partenaires de la Juventus. Pour leurs contemporains, Rosetta et Caligaris étaient des parfaits pôles opposés. Rosetta, sorte de Scirea antique, était l’élégant mutique, réfléchi et observateur. Tandis que Caligaris l’expansif était le destructeur volcanique. Un Gentile d’avant-garde ! Sélectionné 52 fois, le vieux Rosetta participera discrètement au premier sacre mondial transalpin en 1934, une unique rencontre face aux États-Unis, avant d’arrêter sa carrière deux ans plus tard. Et devenir tout naturellement le coach de la Vieille Dame…

22 réflexions sur « Un siècle de défense : les années 1920 (première partie) »

  1. Le transfert de Rosetta de Pro Vercelli à la Juve signe la fin de la domination des clubs piémontais de province. Peu de temps après, Caligaris puis Monzeglio quitteront Casale, pourtant sacré champion d’Italie avant la guerre. Pro Vercelli et Casale rentreront dans le rang, incapables de concurrencer les deux grands pôles que sont Turin à l’Ouest et Milan à l’Est.

    Outre ceux cités, les deux autres clubs majeurs du Piémont étaient Alessandria et Novara. Avec Vercelli et Casale, ils formaient le « quadrilatère » du foot italien d’avant 1ere guerre mondiale.

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      1. Je viens de lire le premier volume de « M », la biographie de Mussolini par Antonio Scurati, et il semble qu’en Italie au début du XXème siécle c’etait assez courant de se battre en duel : la plupart du temps ça se finissait par des blessures pas très graves.

        Merci pour cet premier volet de l’archéologie du foutballe. Je découvre, je découvre (je ne connaissais qu’Arispe, et de nom uniquement).

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      2. Merci Bison. Je ne connaissais réellement ces personnages que par bribes. Et je t’avoue que pour avoir un peu bossé la période, mon vote initial serait un peu différent.

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  2. Je viens de jeter un œil, Arispe ne participe pas à la tournée de Rampla Juniors en Europe en 1929. Le gardien champion du monde 1930 Ballestrero est bien là, Fedullo (joueur de Sud America et futur crack de Bologne) renforce Rampla mais pas d’Arispe. Il avait été intégré au Nacional le temps de la tournée 1925, peut être en avait il assez des longs voyages en Europe (1924, 1925, 1928) ?

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  3. Belgique – Tchécoslovaquie 1920 est dans la lignée des prestations tchécoslovaques lors de Jeux Interalliés de 1919 : brutal !
    A 10 contre 11, menés de deux buts, les équipiers de Hojer se retirent après que leur drapeau a été brûlé par des supporters belges.

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    1. Je te mets un paragraphe wiki

      « Lors de la compétition olympique de football à Bruxelles et Anvers, Jan de Natris est l’attaquant titulaire de l’équipe néerlandaise. En quart de finale contre la Suède, il marque dans la prolongation le but de la victoire (5-4). Elle est suivie d’un épisode connu comme De Schande van de Schelde en français : « la honte de l’Escaut ». L’équipe voyage avec un navire fourni par le gouvernement néerlandais, le Hollandia, jusqu’à Anvers. Pendant les jeux, les joueurs logent sur le bateau au mouillage, par trois dans de petites cabines spartiates sans électricité ni douche – « une chambre sombre, répugnante, dans laquelle vous ne pouvez même pas verrouiller la porte », juge un chroniqueur de Sportkroniek – tandis que les fonctionnaires sont autorisés à passer la nuit dans des chambres d’hôtel de luxe. Après que Natris s’est plaint pour les joueurs au sujet des logements, la fédération leur distribue un phonographe et des disques afin d’apaiser les esprits. De Natris et d’autres, en particulier son partenaire gréviste Jaap Bulder, étalent de la confiture sur les disques et les utilisent pour faire des ricochets sur le fleuve. Après la demi-finale perdue contre les futurs champions olympiques belges, plusieurs joueurs sortent dans les pubs d’Anvers. Ivres, De Natris, Bulder, Evert van Linge et Henk Tempel rentrent tard dans la nuit sur le Hollandia et sont suspendus du reste du tournoi par la fédération. Ce n’est que lorsque leurs coéquipiers menacent de se mettre en grève pour la « petite finale », que les bannis sont réintégrés dans l’effectif, mais n’entrent pas en jeu. Sans eux, l’équipe perd le match contre l’Espagne de Pichichi (1-3), mais monte quand même sur le podium pour la troisième fois en raison de la disqualification des Tchécoslovaques. »

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  4. Tu parles du physique quelconque de De Vecchi : 1,63 ou 1,64 m selon les sources ! Un type qui avait le physique de l’emploi qu’il exerçait officiellement, employé de banque !

    Son arrivée au Genoa est concomitante à d’autres dont on a déjà parlé, notamment Santamaria et Sardi ex joueurs de l’Andrea Doria. Le Grifone bafoue alors sans vergogne les règles de l’amateurisme afin de reconquérir un championnat qui lui échappe depuis 1904. Ce sera chose faite en 1915.

    À noter que De Vecchi ne figure pas dans le 11 d’or du Genoa élu en 2013. En défense, Ottavio Barbieri, un de ses contemporains, lui est préféré. Autre joueur des années 20 choisi, le gardien Giovanni De Prà.
    Le 11 all Time : De Prà – Signorini, Torrente, Barbieri, Branco – Ruotolo, Bortolazzi, Verdeal – Aguilera, Pruzzo, Skuhravy.
    Forte représentation de l’équipe du début des 90es coachée par Osvaldo Bagnoli. Pas de Milito, les tifosi ont préféré l’enfant du pays Pruzzo, ce qui me va bien même s’il n’a pas vécu les plus belles années du Genoa. Au sein de l’attaque, j’aurais réservé une place à Levratto, un autre Ligure, et à Julio Abbadie.
    Pas de Stábile, trop souvent blessé. Pas de Gigi Meroni, trop associé au Torino et suspendu pour dopage à Gênes, ni de Perazzolo et de Genta, champions du monde 38 mais sans temps de jeu.

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  5. La figure de Dénis rappelle la qualité du premier football néerlandais qui, malheureusement, ne prendra pas le virage du professionnalisme.

    Le nombre élevé de buts de Hojer traduit aussi une part constitutive du football danubien : la liberté. Les permutations étaient incessantes, les décrochages nombreux. Le Wunderteam autrichien fut un premier apogée de ce style, avant que le onze d’or hongrois ne le porte à son pinacle.

    Rosetta débuta le Mondial italien, avant qu’un autre défenseur ne prenne sa suite… Ce dernier sera sacrifié de la même façon 4 ans plus tard par un Pozzo ne faisant pas dans le sentimentalisme…

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    1. Il avait l’embarras du choix, le Vittorio. D’ailleurs, que Luigi Allemandi n’ait reçu aucune voix du jury, que ce soit pour les années 1920 alors qu’il est déjà starifié (avec la Juve et au cœur d’une affaire de corruption impliquant le Torino) ou pour les années 1930 alors qu’il est champion du monde 1934, n’est que la confirmation de la densité de talents défensifs en Italie.

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  6. Un défenseur dominant des années 1920 coté rioplatense, et qui ne sera pas dans ce classement à coup sur, c’est l’uruguayen Domingo Tejera. C’est en quelque sorte le concurrent d’Arispe, pour occuper l’autre poste de back avec l’indétrônable Nasazzi.
    Comme Arispe, Tejera fera toute sa carrière dans un club historique, et aujourd »hui secondaire, de Montevideo, les Wanderers. D’ailleurs le dernier titre acquis par ce club fut quand Domingo y était encore en 1931, voilà bientôt un siècle ! Tejera est titulaire sur la première moitié des années 1920, pratiquement de tous les tournois internationaux de l’Uruguay au cours de la décennie, mis à part un ou deux dont les JO 1924 desquels il est absent, laissant Arispe. Ce dernier lui passera devant dans la hiérarchie pour ceux de 1928 Il était revenu titulaire pour le Mondial 1930, mais se blesse dès le 1er match contre le Pérou, laissant Mascheroni occuper le poste jusqu’à la finale.

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  7. j’avoue mon ignorance des années 20 niveau foot, pas très claire non plus sur les 30’s , cependant le projet me plaît particulièrement parce qu’on parle pas assez des défenseurs!! (comme au basket, allez dans les sports collectifs tout court, les soldats de l’ombre j’adore).
    je dirais de manière générale on parle pas non plus assez des 6 sur un terrain (pas très objectif mon cousin n’a pas été loin de percer pro à ce poste^^)et des défensifs, toujours obnubilé que nous sommes par la brillance.
    merci pour la découverte
    on attend avec impatience les casseurs de genoux, les tueurs à gage, les liberos légendaires portant tête haute, les gardes prétoriennes (ou les gardes impériales de vieux grognards )défendant bec et ongle leurs 16m et leurs derniers remparts.

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