1970 : quand Salif Keita remporte le premier Ballon d’Or africain

20 août 1969. L’AS Saint-Etienne étrille le Stade Rennais à domicile pour le compte de la 4e journée de Division 1 et prend la tête du classement. Les Verts ne quitteront plus la première place. Salif Keita inscrit un doublé ce soir-là, éclipsé par le quadruplé de son comparse d’attaque Hervé Revelli. Mais c’est bien le Malien qui entrera dans l’histoire un peu plus d’un an plus tard.

Cette saison est exceptionnelle pour les Stéphanois, qui dominent le championnat de la tête et des épaules et remportent la Coupe de France dans le même élan. Le potentiel offensif de l’équipe est parfaitement exploité et Keita, Revelli et Larqué s’épanouissent en humiliant les défenses adverses (et notamment celle de l’Olympique Lyonnais, rossé 7-1 à Gerland puis 6-0 à Geoffroy-Guichard).

L’année est marquée par la Coupe du monde au Mexique, remportée par le Brésil de Pelé. La légende brésilienne ne le sait pas encore, mais elle sera bientôt éclipsée par un attaquant malien que l’on surnomme la « Panthère noire ». Keita ne peut briller en sélection car le Mali n’est pas qualifié pour la CAN, remportée par le Soudan, ni pour la Coupe du monde (où le Maroc est le seul représentant africain). La Division 1 est le seul endroit où il peut briller, alors il s’en donne à cœur joie.

Une place dans l’histoire pour l’éternité

Le début de saison 1970-1971 est du même acabit, à ceci près que Salif Keita marque plus de buts que la saison d’avant. Alors, quand France Football décide de créer un Ballon d’Or pour les joueurs africains évoluant en Europe (le Ballon d’Or ne récompensant que les Européens évoluant en Europe), le nom de l’attaquant stéphanois s’impose comme une évidence parmi les nominés.

Et le vote confirme la popularité du buteur malien. Salif Keita obtient 54 points et termine loin devant l’Ivoirien Laurent Pokou et l’Egyptien Ali Abo Greisha, 28 points chacun. Il faut dire que les deux hommes évoluent tous deux en Afrique (respectivement à l’ASEC Abidjan et à l’Ismaily SC) et que leurs exploits sont donc nettement moins médiatisés que les coups de griffe de la Panthère noire sur les pelouses de l’Hexagone.

Salif Keita vit ses plus beaux instants sous le maillot stéphanois au moment où il reçoit le premier Ballon d’Or africain de l’histoire. Il continue sur sa lancée en finissant la saison 1970-1971 avec 42 buts marqués, n’étant devancé que par le Marseillais Josip Skoblar (44 buts, record toujours à battre). Il inscrit encore 29 buts en autant de rencontres lors de sa dernière saison chez les Verts.

Mais malgré ses solides performances, Salif Keita ne figurera plus au palmarès du Ballon d’Or africain. Il ne figure même pas sur le podium d’un trophée qui récompensera alors des joueurs africains évoluant en Afrique, et ce jusqu’en 1982 et le succès de Thomas Nkono. Entre-temps, la Panthère noire a eu le temps d’éclipser le Roi Pelé le temps d’un match amical en 1971, de quitter l’ASSE pour l’OM et de découvrir trois autres clubs (FC Valence, Sporting Portugal, New England Tea Men).

3 réflexions sur « 1970 : quand Salif Keita remporte le premier Ballon d’Or africain »

  1. Merci Modro. Un Lyonnais rendant hommage à un Stéphanois, c’est beau.
    Le Ballon d’Or africain est resté longtemps une histoire continentale. Keita le gagne en jouant en Europe mais par la suite, la quasi totalité des gagnants jouent en Afrique. A l’exception de Nkono qui le reçoit après son transfert à l’Espanyol ou Abega après son transfert à Toulouse. Mais c’est surtout pour leurs performances au et avec le Cameroun.
    Le changement viendra en 87 avec Madjer. Et il n y aura plus de joueurs primés évoluant sur leur continent…

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  2. Ah zut, c’était ici que je voulais poster ceci :

    BO africain, Madjer 87…. Peu ou prou, c’est le début du pillage, non? (et peu ou prou idem pour les viviers sudams)

    A compter de cette époque (quelque part dans les 80’s, dirais-je), ma foi : que d’histoires où l’on trafiqua les passeports, dates de naissance, exfiltra de manières rocambolesques……….

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  3. drôle de journée hier du côté de GG un bien bel hommage à une légende de chez nous Georges Beretta avec un magnifique tifo en sud , la présence des grands anciens suite à son décès et ses petits enfants qui donnent le coup d’envoi fictif en Juillet et une minute d’applaudissements pour la panthère noire! tout ça pour assister à un match de « foot » tout pourri je vous assure qu’en ce moment il faut être un vrai supporter pour assister à nos matchs et pourtant y’a encore du monde au stade!!

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