11 du siècle : Go, Go, Go…Ahead! (bonus)

Cinq clubs belges, cinq clubs néerlandais… et dix « Onze du siècle » !

Point commun à ces dix heureux élus ? Aux antipodes de plupart des grands clubs oligarchiques, aucun d’entre eux ne bénéficia de soutiens anticoncurrentiels sur la longue durée. Ce qui, au gré parfois de leurs hauts mais plus souvent de leurs bas, rend particulièrement précieuse la diversité de leurs Histoires, aux allures toujours de montagnes russes, et à quoi se devrait raisonnablement de ressembler le destin de tout club si les corruptions de tous ordres ne venaient hélas s’en mêler.

Pour cette fois, c’est aux bords de l’Ijssel que nous mène ce football d’en bas, au pied même du pont où serait fallacieusement tourné un célèbre Attenborough : dans la coquette cité de Deventer, bastion de la gauche néerlandaise et des faussaires, tel l’adulé van Meegeren qui, à la Libération, finirait en prison pour avoir berné Göring, ou tel cet illustre inconnu dont, sur une façade de l’emblématique Waag, pend encore la marmite où il finirait ébouillanté.

Pour autant, il ne sera guère question ici de falsification ni de pont trop loin, tant c’est au contraire l’authenticité que cultive ce club d’essence populaire, riche d’une ambiance toute anglaise et auquel est singulièrement prêté, en son superbe stade du Adelaarshorst, de savoir peser sur les rencontres, dans le bouillonnement de cette Vetkampstraat que beaucoup tiennent pour véritable rue du football aux Pays-Bas. Là où, dans les derniers mois de 1902, Karel Hollander eut l’idée de créer un club de football avec son frère Han et quelques amis, mais sous le nom originel de Be Quick, que le club conserverait le temps de réaliser qu’existaient déjà un grand nombre de clubs sous ce patronyme…

Lors de la saison 1905/1906, fraîchement renommé : le Go Ahead faisait son entrée dans le football national néerlandais, en troisième division Est… C’est cette histoire, voisine de celle du Cercle de Bruges, que nous allons vous proposer. En concluant une fois pour toutes par les remplaçants.

1) Le buraliste

Que dire qui n’a déjà été dit sur le « buraliste volant »? Que son jeu ne fut pas si révolutionnaire que certaine doxa ne le prétend? Que sa désignation coupable entre les perches néerlandaises ne procédait vraiment par là?

Qu’il entretint des amitiés précieuses mais inavouables au sommet d’Ajax? Qu’il se fendit de propos à caractère antisémite envers l’Ajacide Bennie Muller, avant de gagner puis de se garder l’amitié de l’autre juif d’Ajax Sjaak Swart, lequel devînt le beau-père de son fils si celui-ci n’avait été foudroyé sur un terrain de jeu?

Ou retenir, bien plutôt, son rôle décisif dans l’improbable mission de sauvetage qu’initia à Deventer l’icône locale Derk Schneider, en mars 1983, et que tous deux conclurent sur un bilan salvateur de 15 points sur 22?

Quand bien même il n’y évolua que quelques mois, ces mois seraient ceux des ultimes records, pour ce gardien y-retraité à l’âge de 45 ans, au terme d’un parcours riche de plus de 700 rencontres au service de clubs périphériques, et naturellement conclu au sein du plus iconique d’entre tous.

2) La tête brûlée

Les supporters de Deventer seraient-ils, eux aussi, des exaltés? Car comment expliquer autrement leur choix du neveu de l’illustre Ajacide Barry, en fait de Joueur-culte de l’Histoire du Go Ahead? Ou ainsi qu’expliquerait l’enfant du quartier, de ses folles années passées au Adelaarshorst : « La foule fanatique de Deventer pouvait être vraiment intimidante, personne n’aimait venir ici. » Ni n’aimait vraiment, à dire vrai, à avoir à se frotter à lui.

Héros brin brutal, des années plus tard, d’un sacre conquis sur le PSV par son FC Twente d’adoption, c’est déjà par son tempérament que s’était illustré Hulshoff en équipes de jeunes du Go Ahead quand, au caractère, il était parvenu à s’imposer en dépit d’une fracture du crâne fraîchement contractée au guidon d’une mobylette qui n’était pas la sienne, puis de sa fréquentation assidue des bistrots et des tables de jeu juste avant les entraînements.

Même un carton rouge pour ses débuts professionnels, face à l’AZ, ne freinerait en rien sa carrière – que du contraire : le bouillant public de Deventer en redemanderait, de ce fougueux jeune homme insensible à « la guerre du football » vécue face à La Haye, aux tirages de cheveux du Rotterdamois Kiprich, aux dents arrachées d’un coup de boule à l’attaquant ajacide Brutil Hosé, ou aux dizaines de journées de suspension essuyées dans sa carrière.

Quand celle-ci fut parvenue à sa fin, et puisque surtout ce trompe-la-mort en connaissait le chemin, Hulshoff trouverait fort logiquement emploi comme logisticien pour un hôpital de Deventer, puis comme dénicheur de talents pour le compte d’un Go Ahead où, de toute évidence, le fighting spirit naguère porté par Dennis devrait garder de beaux jours devant lui.

3) L’indiscret

Le capitaine de Deventer Henk Warnas, aux côtés de son homologue du Celtic Billy McNeill, à l’occasion de leur affrontement de C2 1965.

Formé à Feyenoord, où le barrerait l’international Cor Veldhoen, et donc épanoui plutôt au Go Ahead comme l’avait fait avant lui le susmentionné Pleun Strik, d’où il gagna 15 sélections mais ne serait aligné qu’à cinq reprises en Elftal (à savoir face à l’URSS, la Belgique, la Pologne, l’Ecosse et la Roumanie), Henk Warnas fut douze ans durant un grand serviteur du club de Deventer…qui toutefois jetterait un froid sur le club quand, interrogé aux fins d’un ouvrage consacré à la surprenante finale de Coupe disputée par le petit poucet du PEC Zwolle, en 1977, il ferait état des pilules et injections-miracle administrées aux joueurs de ce club par le docteur Ab Rozijn, parvenu comme lui à Zwolle en provenance des combien toniques, et pour le coup quelque peu ombragés, Go Ahead Eagles de Deventer…

4) L’emmerdeur

Pour quiconque douterait encore du magnétisme propre aux Go Ahead Eagles, l’on ne saurait que trop renvoyer à l’appréciation qu’en rendit l’âpre Gijs Steinmann, emmerdeur numéro 1 des pelouses d’Ecosse et des Pays-Bas, où plus d’une fois ce joueur de qualité mais ingérable serait renvoyé en équipe B, tant lui était fatalement impossible de garder prudemment pour lui le fond de sa pensée.

Et ainsi serait donc de son expérience fugace à Deventer, quand prévisiblement brouillé à mort avec l’iconique entraîneur Henk ten Cate, la direction le mettrait pour de bon sur une voie de garage… Mais pour une fois, et pour une fois seulement, cette péripétie ne parviendrait à le fâcher avec ce qui n’étaient pourtant supposés que devoir être un couac et un club de passage de plus sur son CV : «Go Ahead? Un club magnifique et convivial, avec un stade à l’ancienne, à Deventer. C’est absolument merveilleux, quand les supporters peuvent se tenir si près du terrain, et soutenir de la sorte leurs couleurs. »

5) Le consolé

Cela fait désormais très exactement vingt ans, vingt ans déjà et « alors même que la vie restait sombre », que cette grande figure du Go Ahead livrait au monde ses pulsions de mort…et de mort et de mort encore, parmi les pages accablées de son combien sinistre « Plus jamais samedi ».

Certes, « c’était proche encore de l’accident », en dirait-il entre-temps comme s’il y avait lieu de se justifier. « Mais quatorze ans plus tard, fort heureusement, tout est différent. Beaucoup plus positif. Je peux dire que l’ancien Michel Boerebach est mort, et que le nouveau est ressuscité.» Et à l’en croire : c’est pour bonne part à la communauté du Go Ahead, que Boerebach doit d’être revenu d’entre les morts.

En 2003 lors d’un accident de voiture, Michel Boerebach a perdu ses fils Lesley et Sven, âgés alors de respectivement 12 et 9 ans, tandis que leur mère en sortait épouvantablement blessée. Seize ans plus tard, c’est par le biais encore d’un livre que l’ancien défenseur de Twente, du Go Ahead ou du PSV tiendrait à aborder la question du deuil, et à remercier tous ceux qui, durant ces années, l’auront « aidé à survivre » : la rencontre de psychiatres et d’aussi malades que lui, l’écriture de poèmes et de chroniques, l’alcoolisme et cependant le soutien de sa compagne, qui lui donnerait même un troisième enfant, Lyns.

Mais le football, non plus, ne fut pas étranger à sa résilience… Pour Boerebach en effet, qui en 2003 venait de surcroît d’enterrer son propre frère, l’un des premiers soutiens avait été celui de son ancien équipier Paul Bosvelt, qui pour les funérailles tint à déposer son maillot de Feyenoord sur le cercueil de l’aîné, lequel était un supporter acharné du grand club hanséatique. Puis ce fut la direction du Go Ahead qui, alors qu’il avait déjà sombré dans l’alcoolisme, lui offrit de rejoindre le staff technique du club, que Boerebach aura donc servi comme recruteur et même comme entraîneur adjoint. Et où, de son propre aveu, il aura surtout appris à se réinventer : « J’ai fait l’expérience que, peu importe la profondeur de l’enfer où vous avez plongé, vous pouvez toujours compter sur l’aide des gens qui vous entourent. S’il n’y avait pas eu ce soutien, je ne serais plus là aujourd’hui. Et si j’ai encore un avenir, c’est grâce à ces personnes que j’ai tenu à retrouver pour ce livre. Car il me fallait les remercier. »

6) Le nez

Natif comme tant d’autres du gros bourg de Deventer, Gerrit Hulsman fut le premier joueur du Go Ahead à se gagner une renommée internationale, en ces temps archaïques qui voyaient le club évoluer encore au lieudit de l’Ossenweerd, parmi les plaines inondables des bords de l’IJssel.

Longtemps méprisé à l’échelle citadine par le club d’élite de l’UD, qui dès 1908 avait concouru au titre national, et où évoluaient moult étudiants que la bonne société néerlandaise vouait à l’exploitation de ses Indes orientales, le Go Ahead sembla attendre que la Grande Guerre fît rage autour des Pays-Bas, et d’autant vaciller bien des certitudes, pour entreprendre enfin sa conquête des sommets. Lui qui, de 1915 à 1923 sans discontinuer, remporterait soudain le moindre titre de l’Est, et concourrait à son tour à la lutte pour le championnat des Pays-Bas.

C’est dans ce cadre, et singulièrement à partir de 1918, que le demi-centre Gerrit Hulsman s’érigerait en pion majeur de l’équipe, lui qui compensait sa relative lenteur par une technique très sûre non moins que par une lecture du jeu que beaucoup disaient sans égale aux Pays-Bas, et qui lui gagnerait d’ailleurs un surnom empli de perspicacité : « le nez ».

Durant ces années d’après-guerre, les matchs ne faisaient bien sûr l’objet d’aucun reportage télévisé ou radiophonique, et cependant l’écho lointain de son nom parviendrait-il peu à peu aux oreilles de la Fédération, à mesure que cet aubergiste et ses équipiers des usines venaient se mêler à la conquête du titre, et que leur leader se trouvait régulièrement appelé en la brin méprisée sélection de l’Est. Au gré de ses exploits, ce fut cependant bien vite aux sirènes de l’équipe nationale que répondit aussi Hulsman, qui à 21 ans devint le premier joueur du Go Ahead à être sélectionné en Elftal, à l’occasion d’un déplacement au Danemark. Mais mieux encore : titularisé au poste le plus névralgique de la formation, Hulsman se verrait aussitôt gratifié de maints éloges, et du jour au lendemain tenu pour l’un des meilleurs joueurs du pays. Loin toutefois de lancer pour de bon sa carrière, et de le sortir des difficultés économiques propres à son rang, cette reconnaissance ne le ferait pourtant qu’entrer dans l’œil du cyclone, d’un football batave autour duquel gravitaient déjà bien des vents mauvais, et qui sur sa personne n’allaient tarder à se déchaîner.

Derby opposant l’UD contre le Go Ahead, sur la pelouse de l’Ossenweerd. Avec, pour toile de fond, un ouvrage…qui n’est toujours pas celui vu dans « Un pont trop loin » de Richard Attenborough.

A cette époque, en effet, le football néerlandais se réclamait pour quarante ans encore d’un amateurisme borné, au sein duquel nul joueur ne pouvait être rétribué pour du football sous peine, à défaut, d’en être immédiatement exclu. Une règle qui, non moins qu’au Danemark ou en Belgique, était appliquée avec un zèle confinant parfois au sadisme de classe et à l’absurdité, et cependant des plus difficiles à contrôler. Mais dans le cas de Hulsman, et désormais qu’il s’était fait un nom dans le petit monde du ballon rond, l’on avait tôt fait d’identifier la moindre de ses participations, devenues régulières et actives, à des voyages à l’étranger ou à des exhibitions livrées pour d’autres équipes.

Par ailleurs, et en ces temps aussi d’amateurisme marron, des rumeurs persistantes faisaient état de l’intérêt suscité par Hulsman auprès de grands clubs de l’Ouest, tels le NAC, le Sparta et le Feyenoord, non moins que des troublants manèges du dénommé Bakker, intermédiaire et recruteur issu des provinces occidentales, dont la présence était çà et là rapportée dans la lointaine Deventer… Autant dire que la partie devenait ardue pour le jeune ouvrier de l’Overijssel, sur qui pesaient désormais, et à juste titre, bien des soupçons…

Marqué d’une croix : Gerrit Hulsman, du temps fugace où il porta le maillot du très riche et émergent Feyenoord de Rotterdam.

Mais « le nez » jouerait sa partie finement, qui après avoir prétexté d’un nouvel emploi à Rotterdam pour endormir d’un peu la méfiance de la Fédération, puis feint dans un premier temps d’y vouloir rejoindre le Sparta, la contraindrait finalement à reconnaître son passage au Feyenoord, au motif que ce club était désormais le plus proche où lui fût encore possible « de continuer à jouer au football ». Des devoirs d’enquête eurent beau être mobilisés : rien ni personne ne put jamais démontrer la duplicité du petit jeu auquel Hulsman et Feyenoord s’étaient vraisemblablement livrés. Si bien qu’au mois d’octobre 1921, il y faisait enfin ses débuts, contre Ajax. Six mois de plus, et Hulsman retrouvait même sa sélection non moins que celle du Danemark, pour une victoire 2-0 à Amsterdam qui faisait tout à la fois de lui le premier joueur de l’Histoire de Go Ahead, mais aussi du Feyenoord, à avoir évolué en Elftal.

Le provincial Hulsman, cependant, étoufferait bien vite parmi l’effervescence propre à l’Ouest… Etranger à ce mode de vie autant qu’à cet environnement où le moindre bout de terre était compté, disputé, il renoncerait bien vite à cette aventure par trop distincte de ce qu’il avait espéré. Et, pour de bon atteint de mal du pays : s’en retournerait dans son ancien club, où il fut accueilli à bras ouverts et où, pour de bon redevenu un joueur de Deventer, il remporterait aussitôt le second titre national de l’Histoire de sa ville.

7) L’assagi

Toine Rorije, avec son nouveau public.

Pilier de l’équipe et favori des tribunes, à quoi tout de son teint et de sa toison le prédestinaient, ce surdoué fut longtemps pressenti pour accompagner le groupe Oranje au Championnat d’Europe 1996, pour lequel Hiddink lui préférerait finalement de plus notoires « fils de », en les profils mieux introduits quoique guère convaincants de Youri Mulder et de Jordi Cruyff.

Couplée à la relégation de son Go Ahead, cette non-convocation, typique hélas de l’ostracisation commune aux cercles plus provinciaux de l’Est du pays, tuerait dans l’œuf les contacts qui l’avaient promis à des clubs majeurs et joueurs, tels Ajax ou le PSV, et le contraindraient bon gré mal gré à signer pour le rude FC Groningen. Où sitôt privé de l’entraîneur qui l’avait tant désiré, désormais livré à lui-même dans un logiciel-jeu devenu rachitique, sa carrière s’enliserait irrémédiablement, le convainquant même de renoncer au football professionnel dans la foulée de ses 26 ans.

Quelque quinze ans s’écouleraient alors, au gré des pressions que, devenu barman, Rorije servirait dans un café de Deventer, jusqu’à ce que l’y approchât le rénovateur John Oude Wesselink, père et apôtre de l’impérieux « Plan jeunesse » par lequel il entendait relever le club de la ruine. Et ce fut donc ainsi, de 2014 à 2018 et à l’instar de ces autres anciens mobilisés aussi par « Mister Go Ahead », que Rorije participerait de la renaissance de l’académie des jeunes, étape majeure dans la désatellisation d’un club qui, une pleine décennie durant, avait aliéné sa politique de formation au FC Twente voisin et honni.

Sa première année comme responsable de l’école de football serait un immense succès, que ponctuerait la promotion de la moindre équipe de jeunes du Go Ahead. Et cependant Rorije serait-il finalement écarté de l’équipe mise en place par John Oude Wesselink, et prendrait la porte pour en garder d’autres : à peine était-il licencié de Deventer, qu’il retrouvait emploi comme concierge, dans un cossu collège. Où de chasseur de buts puis de barman, l’ancien successeur désigné de Bergkamp est aujourd’hui devenu garde-chiourmes.

8) Le boyscout

A quoi peut ressembler une vie de rêve? A la croisée de Frans Thijssen qu’il côtoya, et de Johan Neeskens qui le malmena, Peter Arntz fut un médian qui, s’il n’était doté d’un talent hors-normes, conquerrait cependant tous les cœurs via l’engagement décelé en lui par le Tchécoslovaque Fadrhonc, la combativité instruite par l’excentrique Barry Hughes, les qualités destructrices inculquées par le Néerlandais Notermans, la verticalité développée au contact de l’aimable Leo Beenhakker, puis même et pour tout dire, car last but not least : par la belle gueule dont mère nature l’avait si généreusement affublé.

Pur produit de l’académie footballistique de Deventer, d’où il repoussa les avances d’Ajax pour mieux épouser celles d’AZ, on l’y verrait déclencher les attaques en profondeur, ouvrir le jeu sur les flancs, et même multiplier les courses vers l’avant de telle sorte, dès que possible, d’hériter du ballon dans le dos de la défense. Doté d’un jeu sans fioritures mais efficace, il privilégiait les transmissions courtes mais restait parfaitement capable de longs ballons pour trouver ses attaquants. Polyvalent, il gagnerait de son entraîneur fétiche Notermans le plus beau compliment qui fût : « Quand nous perdîmes coup sur coup nos deux défenseurs centraux, Metgod et Spelbos, un joueur s’employa à boucher tous les trous, et ce joueur fut Peter Arntz. Qui y parvint tout en gardant de ressortir la balle proprement, et de faire marquer ses équipiers… Nul autre que lui ne se mettait à ce point au service de l’équipe, si bien qu’en définitive, de tous les joueurs passés par le grand AZ : ce fut bien lui le plus utile. »

En mission de scouting, aux côtés de Madame Arntz.

Champion des Pays-Bas, finaliste de la Coupe UEFA, et même titulaire dans l’équipe qui, en l’absence de maints cadors, parvint à arracher la troisième place de l’Euro 1976, Arntz émigrerait en Suède au XXIème siècle, où il vit désormais de ses rentes et de missions de scouting…

« Comment je vis désormais? Très bien! J’ai décidé d’émigrer en Suède avec ma femme. Une belle maison, énormément de terrain, un beau lac… C’est magnifique. Je dispose de ma propre agence ici, car il m’arrive comme indépendant de rechercher de jeunes joueurs en Suède et en Norvège. J’ai également fait cela pendant longtemps aux Pays-Bas, pour AZ, où j’étais responsable du scoutisme. En 2005, l’AZ a commencé à sonder le marché en Scandinavie, où nous avons recruté des joueurs comme Johannsson, Moisander, Sigthorsson et Wernbloom. Ce n’est pas sans raison : la mentalité est très bonne dans ces pays. Sans compter que ces joueurs peuvent facilement s’adapter à la culture footballistique des Pays-Bas. En définitive, cela m’a tellement plu que j’ai fini par créer ma propre agence. C’est l’avenir. Et c’est la seule solution raisonnable, pour des clubs comme AZ ou les Go Ahead. »

9) L’astronaute

A défaut du plus esthétique, quoiqu’il fût probablement le plus spectaculaire : Ruud Geels aura assurément été le meilleur buteur de l’Histoire du football néerlandais…et devinez au sein de quel club, et en dépit de statistiques déjà phénoménales sous le maillot de Feyenoord, l’ancien « couteau suisse » de Happel s’affirmerait pour de bon?

Dans l’une de ses premières hagiographies de commande, que ses communicants tinrent absolument à faire passer pour autobiographique, l’un des nègres de Cruyff consacrerait un chapitre entier à l’exclusive défaite subie par Ajax durant la saison 1971-1972 : à Deventer, le 1er avril…et des oeuvres du décidément extraordinaire Ruud Geels, auteur de l’assist du 1-0, du but de l’égalisation…et même de celui de la victoire finale, sur le score de 3 buts à 2.

« L’on ne s’est joué de nous qu’une seule fois cette saison, et ce fut à Deventer. Mais c’est l’attaquant Rudie Geels, surtout, qui ce jour-là avait été parfait, lui qui donna énormément de fil à retordre à notre défense centrale, en particulier dans le jeu aérien… Geels joua d’abord un rôle majeur dans le premier but de Go Ahead, en déviant un centre de Veenstra pour Smid, lequel n’avait plus qu’à battre Stuy (…). Puis, avec deux nouveaux coups de tête, il arracha une victoire méritée pour ses couleurs. »

Plus d’un demi-siècle plus tard, et non content d’avoir accouché de l’exclusive défaite d’Ajax durant toute la saison 1971-1972 : ce match resterait tenu pour le meilleur jamais disputé par les Go Ahead Eagles, en plus de 120 années d’existence…et avec les compliments de l’Astronaute de Haarlem, authentique « Hollandais volant » de l’Histoire.

Ceci ayant été posé : pourquoi ne l’avoir alors repris comme titulaire ? La raison est très simple : quand est rien moins question que du recordman absolu, des buts par match disputé, de clubs tels Ajax (devant van Basten), Anderlecht (devant Mulder), le FC Bruges (devant Papin) ou, bien évidemment, les…Go Ahead Eagles (devant Wietse Veenstra), la décence impose à un moment d’en laisser un peu aux autres. Et si vous voulez vraiment plus d’infos sur son parcours, c’est alors ici qu’il faut regarder.

10) L’espérantiste

Le rouquin et gauchiste Hoekema, un mec à femmes? Celui-là même dont le peu délicat Willem van Hanegem écrirait, dans sa « rubrique d’un tordu » en 1978 : « (…) qu’on l’envoie dans la communauté espérantiste de l’île de Texel, puis qu’on l’y place au coin d’une rue. Il clignera des yeux sa tête toute rouge » ?

Eh bien oui : le fort sérieux contestataire frison, nonobstant ses faux airs de lampion sur pattes et ses clauses contractuelles d’empêcheur de tuer en rond, était un queutard de première! Et qui d’autre que le déloyal Johan Derksen pour le balancer, lui et leurs camarades en rut de l’internat de football du Go Ahead? C’est que, avant de devenir la plus redoutée des langues de vipères du pourtant fort vénéneux PAF néerlandais, c’est à l’ombre de l’Adelaarshorst que l’ancien défenseur ferait ses premières armes, comme homme puis comme footballeur. Et ainsi qu’il le raconterait, plus d’un demi-siècle plus tard : « Le conseil d’administration de Go Ahead n’aurait jamais dû confier à une vieille dame la garde de onze jeunes garçons, tous débordant de testostérone. On sait tous très bien comment ça se termine ensuite… » Vraiment? Morceaux choisis, dès lors, de ces grandes bouffes charnelles au pays de la moule et de la Heineken.

Wim Beltman, dit « le bourreau de Deventer ». Qui en serait chassé lors de son second mandat après avoir publiquement déclaré, au début des années 1990 : « Ce Decheiver portait une boucle d’oreille! Alors je lui ai donné un jour pour retirer ce truc de son oreille, sans quoi c’est moi qui lui aurais personnellement arraché cet anneau avec une pince. Avec le lobe de l’oreille et tout ce qui venait avec. » Interrogé une vingtaine d’années plus tôt sur le cas Cruyff, il avait alors répondu : « Je l’aurais fait pleurer comme un chien. »

Et nous retrouvons donc le jeune Johan à Deventer, à l’insistance de son puritain de père qui, à tout prix, entendait bien empêcher son fils d’avoir « la même toison que les chanteurs de rock aux cheveux longs, qu’il avait vus dans le magazine Romance ». Or il se trouve que la sévérité règne dans les internats, où précisément l’on interdit les cheveux longs, les moustaches et les favoris. Et en particulier dans l’internat de football que vient de créer l’ancien arbitre et militaire Wim Beltman, dès qu’il fut nommé manager des Go Ahead en 1961 et qui, pour ce qu’on en avait rapporté à Derksen, « préférait que les joueurs marchent comme un peloton de soldats ». Le très efficace Wim Beltman toutefois, architecte des succès du club mais limogé dès l’hiver 1965 pour une histoire tragicomique de coups portés sur le gardien Piet Lagarde, n’est déjà plus là quand Johan, 17 ans au compteur, y débarque un an plus tard. Et, surtout, c’est une femme qui l’a remplacé : la mère d’accueil van Putten. « Une dame très douce et très gentille, qui avait à cœur de satisfaire nos meilleurs intérêts. »

« Je suis arrivé au Brinkgreverweg avec Oeki Hoekema, Jan van Eijck et Ger Veerman. A cette époque, je parle de 1966, Pleun Strik avait déjà été expulsé du pensionnat parce qu’il avait été surpris avec une fille dans sa chambre. Madame van Putten, qui dirigeait désormais l’internat des jeunes footballeurs, était pour sa part une belle âme amoureuse, qui un jour commit toutefois l’erreur de nous apporter du vin et de la bière à l’occasion de son anniversaire… »

« Pour Tiny Broers, ce n’était pas un problème : il était parfaitement capable de digérer un bac entier de bière. Mais Oeki Hoekema a tout vomi, et Herman Tiesselink, un talentueux ailier droit d’Almelo, a entrepris de montrer ses parties génitales à tous les passants après sa bière de trop. Plus tard, lorsque Madame van Putten crut avoir finalement repris le contrôle de la situation, Johnny Weyland avait disparu. Mais quelle ne fut pas sa surprise quand, atteinte de lassitude, elle ouvrit son armoire pour saisir puis enfiler sa robe de nuit : nous y avions attaché le robuste défenseur central, qui joua ensuite pour Vitesse, intégralement nu. Je vois encore Madame van Putten tirer sur les cordes… Toutes les cordes, tant nous avions veillé à attacher solidement la moindre partie volumineuse du corps charnu de Johnny. »

Johan Derksen et son ami, le demi-droit Jan Smid (joueur des Go Ahead de 1969 à 1971), devant le pensionnat.

« Puis c’est Johan Vlietstra qui resta longtemps inconscient dans le couloir, après avoir chuté dans les escaliers et être passé tête première à travers plusieurs portes vitrées battantes, en essayant de fuir les seringues antigrippales dont nous nous servions comme pistolets à eau. Si bien que, tandis que Herman continuait à montrer ses parties génitales au moindre passant – chien, femme ou enfant -, Madame van Putten essayait toujours pour sa part, hystériquement car vainement, de ranimer notre infortuné camarade. »

A dire vrai pourtant, c’est chaque jour que ladite mère d’accueil se trouvait être la victime privilégiée de ces sadismes juvéniles : « Si nous savions qu’elle devrait partir le soir, nous lui laissions d’abord le soin de se faire belle, ce n’était pas désagréable…mais étalions ensuite du beurre de cacahuète sur la moindre poignée de porte. Mais bien sûr il y eut bien pire, comme quand nous pissâmes à plusieurs depuis le balcon, alors qu’elle était là juste en-dessous avec son petit ami, qu’elle avait ramené à la maison pour une soirée intime, et qui avait entrepris de la chauffer. »

« Bien entendu, il va sans dire que, nous aussi, nous ramenions régulièrement des filles au rez-de-chaussée, ce qui était strictement interdit. Comme ce soir-là par exemple, où Oeki Hoekema et moi avons invité deux dames… Nous étions persuadés d’être seuls à la maison! Puis patatras : voilà notre entraîneur qui débarque, le Tchécoslovaque Frantisek Fadrhonc. Lequel décide qu’il va regarder la télévision avec nous! En le voyant arriver depuis le terrain d’entraînement, nous n’eûmes d’autre choix que d’enfermer prestement les filles au sous-sol… Elles y sont restées toute la soirée, des heures durant. Ce n’est qu’après le départ de Fadrhonc, que nous pûmes enfin les sortir de là. »

A force, toutefois, Johan finirait un jour par se faire rattraper par la cavalerie : « Lorsque Madame van Putten se rendit compte qu’une dame séjournait dans ma chambre, elle n’a pour ainsi dire rien dit. Mais le lendemain, mes parents recevaient par la poste une lettre recommandée, signée de la main de Richard Rahusen, un membre du conseil d’administration des Go Ahead, qui était également membre de la faction locale du parti conservateur VVD. C’était tellement puéril… Ces gens-là n’avaient vraiment pas d’autres chats à fouetter? »

Hoekema, dans ses oeuvres : trois buts face à Ajax.

Et c’est ainsi que Johan fut vendu à Cambuur, en 1968. Il essaya bien de dire au revoir, de manière appropriée, à la fille dont il était tombé amoureux à Deventer, à cette Tineke de Jong qui travaillait comme infirmière dans une maison de repos. Mais contrairement à Tineke, le lieu avait des allures de forteresse inexpugnable. « Impossible d’y pénétrer en tant qu’homme, la situation était vraiment fâcheuse. Alors finalement, je suis parti sans un mot pour la Frise, le lendemain. Il n’y avait pas de téléphone portable à l’époque, aussi, dans pareils cas, on devenait pragmatiques. Et on finit par se dire que, bah : il y a 25 Tineke qui se promènent du côté du Cambuur, à Leeuwarden. »

« En définitive, Tiny Broers aussi fut expulsé de l’internat, après avoir nui à son concurrent Jan van Eijck, la veille d’un match important, et je me souviens aussi que les cours que nous suivions ne donnèrent rien, tout ce blabla sur le sport-études… C’était du bullshit : le seul domaine où nous devions performer, c’était le terrain. L’entraîneur Fadrhonc ne s’intéressait qu’à cela, tout le reste l’indifférait. Et réciproquement, tous les grands joueurs de football avaient un faible pour cet homme. Mais moi non, car il n’aimait pas les joueurs moyens. Oeki Hoekema et Jan Smid étaient ses favoris, mais dès que c’était moi qui recevais le ballon, il se couvrait les yeux de manière théâtrale avec ses mains, avant de crier dans son épouvantable charabia : « Oh non, celui-là ce sera casser des jambes! »

« Néanmoins, quand je repense à ces années, c’est toujours avec immensément de plaisir. Ger Veerman, Oekie Hoekema, André van der Ley, Chris Jansen, Jan van Eijk, Tiny Broers, Johan Vlietstra, Herman Tesselink et Jan Smid étaient pour moi comme des frères, même si j’ai perdu la trace de la plupart d’entre eux. Je suis sûr que ces gars ont bien ri de l’interview de Beltman, quand celui-ci fut rengagé par le club en 1989 pour remettre de l’ordre dans l’internat, avant d’être aussitôt limogé après l’avoir publiquement qualifié de « bordel sans nom ». Je suis certain qu’ils ont bien ri car, contrairement aux notables, nous autres n’étions pas hypocrites. Et si j’étais aujourd’hui responsable de ce pensionnat à Deventer, je m’inquiéterais surtout des joueurs qui n’essaient pas de faire entrer clandestinement des filles dans leurs chambres, car ce ne sont pas de vrais joueurs de football. Je connais mes limites, je n’étais pas un grand footballeur, juste un footballeur moyen. Mais j’en étais un vrai. »

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L’équipe de jeunes des Go Ahead, posant devant le Kuip de Rotterdam, en 1967.
Debout de gauche à droite : Eyck, Verhey, Dekker, Derksen, Brouwer, van der Ley.
Accroupis : Smid, Bleyenberg, Jansen, Janssen et van Marwijk.

11) Le technicien

Voilà, pour finir, un nom que beaucoup auront entendu être cité, çà et là. L’associant vaguement à ces vagues d’entraîneurs néerlandais qui, se soutenant mutuellement à l’étranger autant qu’ils ne se savonnent la planche au pays, s’emploient surtout à jouer du slogan fallacieux du football total auprès de clubs qu’au mieux leurs staffs médicaux actualiseront sur le plan athlétique, et qu’au pire ils néerlandiseront de fond en comble, de sorte d’y multiplier les commissions.

Henk ten Cate, cependant, vaut plus et mieux qu’un Advocaat ou qu’un Guus Hiddink, lui qui dans l’ombre de Rijkaard façonna le Barcelone le plus attractif de l’Histoire, et fut secrètement celui qui, en dépit d’une réputation d’entraîneur pragmatique, parvint à tirer le meilleur de l’artiste Ronaldinho.

Ailier modeste mais technique, éclos sur le tard et véloce autant qu’aventureux, ten Cate ne fit certes pas grand-chose pour intégrer la caste consanguine des plus lucratifs des entraîneurs néerlandais, lui qui comme joueur puis comme entraîneur sembla longtemps privilégier, parmi ses moult retours à son port d’attache de Deventer, les havres discrets des Drillers d’Edmonton, du Telstar ou du FC Rheden…

Sous le maillot des Drillers, en 1980.

Aussi fut-ce avec une bien légitime hilarité que serait accueillie, en 1993, son affirmation selon laquelle il ne lui faudrait « plus que dix ans pour être un jour à la tête d’Ajax ». Et ce n’est pas son renvoi deux ans plus tard du Go Ahead, ni celui d’un Vitesse pour cause d’« émotivité », ni même son passage aussitôt désastreux au FC Uerdingen, qui fussent de nature à rapprocher ce drôle d’oiseau d’un géant amstellodamois de surcroît redevenu géant d’Europe…

Le déclic, fort heureusement, surviendrait à la tête du MTK Budapest, où il conquit son premier trophée avant de ramener le NAC Breda en Coupe UEFA, puis de saisir à Barcelone l’appel du pied lancé à lui par son compatriote Rijkaard, qui l’y chargea d’aboutir le football attractif projeté par leurs dirigeants. Deux Ligas et une Ligue des Champions plus tard, quoique avec trois ans d’arriéré sur son insensé pari, ten Cate se voyait enfin confier les rênes sportives d’Ajax. Et si l’expérience serait au final mitigée, elle ne réfrénerait pourtant l’intérêt de clubs parmi les plus puissants et ambitieux d’Europe, tel Chelsea où il ne survivrait toutefois au départ d’Avram Grant.

Renouant avec l’audace qui, à ses 25 ans, l’avaient mené jusqu’en Alberta, ten Cate multiplierait alors pendant dix ans les destinations exotiques, avant d’entreprendre à son retour aux Pays-Bas un virage à 180°, qui le verrait embrasser le rôle du concierge Koos lequel, dans la série familiale « Au nom de Freud », assiste une pédagogue dévolue aux tourments existentiels de la jeunesse néerlandaise.

A ses débuts d’acteur dans « Au nom de Freud », en 2022.

Diffusée à compter de mars 2022, cette série télévisée aux accents philosophico-éducatifs lui laissa un souvenir si favorable que, quand le grand Ajax revint à lui pour qu’il y succéda à l’épisodique Maurice Steijn, le retraité Henk ten Cate les renverrait chercher ailleurs le quatrième de ces cinq entraîneurs qu’ils lessiveraient durant l’année civile 2023.

A l’incrédulité générale, une fois de plus, ce n’est en effet pas pour de l’argent si ten Cate refuserait l’offre ajacide, ni même au souvenir de son passage contrasté à la tête d’Ajax 17 ans plus tôt, et moins encore parce qu’il voulut profiter d’une retraite bien méritée…mais bien plutôt parce que l’ancien de Deventer avait entre-temps pris goût au virus télévisuel, et entendait bien faire de cette voie sa nouvelle priorité.

En l’espèce, ten Cate venait de marquer son accord pour jouer le rôle d’un inspecteur de police : « J’ai toujours regardé ce genre de séries avec ma femme, et il se trouve précisément que Sleepers était l’une de mes préférées. Aussi, je vous laisse imaginer ma réaction, quand Fremantle Productions me proposa ce rôle dans leur série… »

« Au début, toutefois : j’ai pensé à une blague, et me convainquis que c’était sûrement un coup de Frans Bauer, le type qui fait les caméras cachées. Je n’ai donc pas répondu. Mais deux semaines plus tard, je recevais un deuxième appel : « Bon sang, mais avez-vous reçu mon message au moins? Et seriez-vous intéressé ? » Ce n’est qu’à la troisième tentative que j’ai daigné les écouter, quand ils ont proposé de m’envoyer l’acteur principal pour que nous parlions ensemble de la série. »

Celui-ci lui expliquerait avoir découvert Henk dans le cadre de l’émission de football Rondo, et avoir aussitôt vu en lui le visage et la voix de son acolyte du renseignement Jan-Willem… Une poignée d’essais plus tard, ten Cate était confirmé pour ce rôle, où il campe un inspecteur fatigué par ses années de service au sein d’un commissariat de police corrompu et pour qui, d’épisode en épisode, il n’est d’évidence pas question de parler de football – ni de grand-chose d’autre, a priori.

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