11 du Cercle (4/4) – La pie, le géant et le recordman

Cinq clubs belges, cinq clubs néerlandais…et dix « Onze du siècle » !

Point commun à ces dix heureux élus ? Aux antipodes de plupart des grands clubs oligarchiques, aucun d’entre eux ne bénéficia de soutiens anticoncurrentiels sur la longue durée. Ce qui, au gré parfois de leurs hauts mais plus souvent de leurs bas, rend particulièrement précieuse la diversité de leurs Histoires, aux allures toujours de montagnes russes, et à quoi se devrait raisonnablement de ressembler le destin de tout club si les corruptions de tous ordres ne venaient hélas s’en mêler.

Premier sur la liste : les Belges du Cercle de Bruges. Club d’essence catholique, riche de trois sacres nationaux et de deux victoires en Coupe, lauréat de moult trophées internationaux au début du XXe siècle… mais connu surtout pour son caractère familial et sa modestie, l’excellence de sa gestion, son culte de la jeunesse, la sympathie qu’à peu près partout il inspire, et son souci permanent de chaleur humaine. Ou ainsi que le martèlerait son joueur du siècle : « Le Cercle, c’est un mode de vie. Une philosophie de vie »… mais c’est aussi, Belgique oblige, une bonne pincée de trading…

En très précisément un demi-siècle de football professionnel en Belgique, et quoique composant toujours avec des bouts de ficelle, de surcroît à l’ombre d’un puissant voisin : le Cercle aura réussi l’exploit de se maintenir 40 saisons dans l’élite de son football national. Mieux : avec 83 saisons passées en première division, il figure tout bonnement le cinquième club le plus assidu dans l’élite du football belge, dans la roue des milliardaires du Sporting d’Anderlecht.

Club de tradition s’il en est, plongeons donc dans l’Histoire de ce Cercle qui, dans la foulée récente de ses 125 ans, devrait boucler la saison dans le top 5 de l’actuel huitième championnat au ranking européen, et qui officialisa à cette occasion l’équipe-type de son Histoire – une équipe péchant par sentimentalisme voire par diktat du présent, et dont nous nous écarterons dès lors d’un peu, au gré d’un dispositif en 2-3-5 respectueux tant d’une salle des trophées garnie surtout il y a un siècle, que de l’inflexion pérenne du Cercle pour un football résolument direct et énergique, pubère et généreux, et où ne manquèrent (presque) jamais les puncheurs de talent.

Aujourd’hui : la pie, le géant, le recordman…et même un peu plus que cela.

1) Intérieur droit : la pie et le portraitiste

« L’alcool ne prolonge pas le rêve,

il s’empresse de le chasser

dès qu’il va l’atteindre. »

Alain Grandbois

Qui déjà déambula, dans la salle des pas perdus de la gare de Bruges, aura peut-être reconnu ce style et ces tonalités de brun, combien typiques de l’art pictural du petit maître flamand du début du XXème siècle René De Pauw, et que depuis peu dévoilent les conservateurs du musée Groeninge, parmi les chefs d’œuvre de Memling et de Jan van Eyck, ou l’effroyable Triptyque du Jugement dernier, qu’extirpa de ses rêves le moraliste Jérôme Bosch.

Issu des milieux post-impressionnistes, dont il s’affranchirait pour trouver sa voie dans un réalisme plus sombre, sculptant ses figures dans une palette réduite et un hiératisme parfaitement composé, De Pauw fut un portraitiste et caricaturiste du quotidien, aussi acerbe pour ses pairs artistes puis pour les collabos, qu’il ne s’adoucissait au spectacle de pécheurs parvenus au port, à l’abandon de jeunes mères donnant le sein…voire au dépouillement de footballeurs rentrant chez eux?

« Les profiteurs de guerre », aquarelle de René De Pauw, 1918.

Celui ci-représenté, cependant, n’était vraiment pas n’importe qui. Non moins que ne l’était l’Histoire qu’il racontait…ni que ne seront les suites prodiguées par l’exhumation de ce portrait, longtemps reclus avec d’autres restant à découvrir, mais tous voués à être dévoilés aussi, parmi les riches collections du musée communal de la vieille cité hanséatique.

Mais d’ici à ce que son destin fasse des petits, c’est donc ce portrait de Louis Saeys qui d’abord nous intéresse – joueur vedette d’avant-guerre du Cercle, qui inscrirait 103 buts en 305 matches, et qui ne connaîtrait jamais que deux maillots en un quart de siècle : ceux du Cercle de Bruges et de l’équipe nationale de Belgique.

De l’amour du maillot

Conçu par l’intellectuel brugeois Pierre Huybrechts, et publié à Bruges sous le manteau, le carnet dit des « Huns en Flandre » comportait 50 lithographies réalisées au fusain par René De Pauw, qui toutes ridiculisaient les militaires allemands pendant l’Occupation.

Surnommé « la Pie », tant il avait la langue aussi pendue que De Pauw n’avait le pinceau acéré, et champion déjà avec le Cercle en 1911, Saeys avait été un artilleur de classe internationale, rapide et enthousiaste, jusqu’à ce qu’il se décidât à l’été 1914 à embrasser la carrière de joueur-entraîneur, à l’âge pourtant guère canonique de 26 ans… Las : l’invasion allemande mettrait d’autant fin à ses projets, que sa belle ville de Bruges serait prise elle aussi, le 14 octobre 1914, et que le championnat de Belgique serait mis à l’arrêt pour les cinq saisons à venir. Ce n’est qu’après quatre longues années d’occupation et des millions de victimes, que la reddition de l’armée allemande serait enfin signée, le 11 novembre 1918 à 11 heures du matin. Louis Saeys avait alors 30 ans…et ce portrait une poignée de mois à peine.

Or c’est en cela que le portrait de Saeys, saisi au cœur de l’été 1918, est singulièrement édifiant. Le footballeur y est représenté dans les couleurs traditionnelles du Cercle, le vert et le noir. Louis est accoudé au bord du terrain de football, le ballon en cuir marron toujours sur le terrain, portant négligemment son gilet sous le bras, et cependant prêt toujours à en découdre…

Car si la mélancolie est patente dans ce regard, l’inextinguible défiance l’est encore plus : plus d’un siècle à nous soupeser dans le blanc des yeux, sans rien jamais qui laissât transparaître le moindre battement de cil. Décidément impassible, hier comme aujourd’hui.

Cercle de Bruges, saison 1919-1920. La saison du renouveau.
Debout et de gauche à droite : Van Coile, Nollet, O. Baes, Brilleman, Vanhalme, Naessens. Accroupis au premier rang : Lahousse, Alleyn, L. Baes, Saeys et Schelstraete.

Certes c’est un portrait décontracté, un instantané après un entraînement ou un match officieux réussi. Mais ce portrait est bien plus qu’un simple portrait de joueur de football : il augure aussi, après des années d’abstinence et tandis que s’esquisse la déroute des troupes allemandes, du retour de la vedette Saeys sur les pelouses, du début d’une nouvelle ère footballistique, de la rémission d’un Cercle brisé par la mort, au front, de ses prodiges Alphonse Six et bientôt Dominique Baes…et partant voire plus que tout, à juger des caricatures acides que l’artiste réserva toujours aux profiteurs et collabos de tous poils : de la libération prochaine, un jour, de leur si cher pays?

Quoi qu’entendît vraiment traduire l’auteur par ces teintes faussement automnales, typiques de son art vaporeux mais réaliste : le fait est que l’œuvre ne pouvait être interprétée, par des contemporains lotis à trente kilomètres à peine des tranchées et du gaz moutarde, que comme une ode prophétique à la résilience et à la reprise de la vie, après d’interminables années de fureur, de souffrance et de privations.

L’équipe du Cercle de Bruges, victorieuse du championnat de Belgique 1926-1927.
Debout et de gauche à droite: Benoit Brilleman, Louis Baes, Andreas Dhont, Florimond Vanhalme, Eugeen Van Hoorickx, Octaaf Traen. Accroupis : Arthur Ruysschaert, Henri Vanpoucke, Gerard Devos, Michel Vanderbauwhede et Louis Saeys.

Et, de fait, la libération de la ville tomberait-elle enfin, le 19 octobre. Trop tard cependant pour que reprît à temps le championnat, postposé à l’automne 1919, et que remporteraient à la surprise générale les voisins du FC Bruges, pour ce qui serait leur premier et dernier titre glané jusqu’en 1973.

Quant à lui laminé par la guerre, et pour la première fois depuis dix ans, le Cercle ne parviendrait pas à se hisser sur le podium, qui terminerait même la saison à une anonyme huitième place – inespérée bientôt à l’aune des décennies d’après-guerre non moins qu’indigne, alors, de ce qu’avait toujours été son rang.

D’une guerre à l’autre

Heist-sur-Mer, 26 juin 1943 : l’impact de la bombe, à une centaine de mètres de la maison familiale des Goetinck.

Saeys pour sa part, bien qu’il jouât encore jusqu’en 1927, année qui le vit même remporter un second sacre avec le Cercle à ses 39 ans, n’était toutefois plus le même homme qui, contraint cinq ans durant à l’oisiveté tandis que ses concurrents s’étaient fortifiés au sein des Front Wanderers, ne parviendrait plus guère qu’à alimenter les regrets, d’un joueur qui sans cela eût assurément été le meilleur buteur absolu de l’Histoire du Cercle, et dût être des principaux artisans du triomphe belge, aux Jeux olympiques de 1920… Un an plus tard, en 1928, Saeys renonçait à son poste d’entraîneur – soit quelque 25 ans après ses débuts tonitruants dans le jeu à onze, et dix ans après que lui fut consacré, fait rarissime déjà pour l’époque, un tableau aux forts accents de retour à la vie.

Si exceptionnel fût ce portrait de footballeur, il n’était pourtant en rien unique tant son auteur, ainsi qu’apparaîtrait dans la foulée de sa récente révélation au grand public, sembla se faire une spécialité des sujets footballistiques, et avoir à la même époque figé aussi, sur la toile, les mâles expressions de l’âpre demi-centre Charles Cambier ou de son équipier au FC Bruges, le souverain Hector « Torten » Goetinck…

Figure majeure du football belge du début du XXème siècle, qu’il mènerait comme entraîneur aux Coupes du Monde 1930 et 1934 à défaut de l’avoir pu comme joueur lors des Jeux Olympiques de 1920, Goetinck mourrait absurdement pendant la Deuxième Guerre Mondiale, mortellement blessé dans son lit par un shrapnel après qu’un pilote anglais, redoutant de manquer de carburant pour rejoindre les côtes anglaises, se fut délesté de sa dernière bombe sur une maison voisine.

Accroupi et moustachu, le très assertif et toujours bravache Hector Goetinck. Que domine, dans son costume noir, la masse imposante du Président du FC Bruges Albert Dyserinck.

Infiniment absurde, cette mort tragique ne frappait pas seulement un ancien footballeur de talent, mais plus encore un irrépressible héros de guerre qui, après avoir créé les Front Wanderers avec le Cercleman Daufresne de la Chevalerie, puis été élu Premier Echevin de sa ville en 1938, en assumerait le mayorat à la fuite du bourgmestre, en 1941. Et Goetinck serait un mayeur bien peu diplomatique qui, du moindre vélo attaché devant son café par tout soldat allemand, se ferait toujours fort de ne laisser que le guidon. Ou qui, après qu’un autre Allemand eut été tabassé par des citoyens de sa ville, se refuserait à collaborer à leur arrestation, et serait même vainement conduit devant un peloton d’exécution. Goetinck, il est vrai, n’en était pas à son coup d’essai : avant cela, c’est à ce péril déjà qu’il s’était frotté en prenant sous son aile José et Elisabeth, orphelines d’un capitaine anglais dont le navire avait été torpillé au large, et que l’occupant entendait vouer, toutes deux, à la léthale promesse des travaux forcés.

Ce sont elles, dans la nuit fatale du 26 juin 1943, qui donneraient l’alerte à trois heures du matin. A ses funérailles, saluées par une foule innombrable et non content d’avoir de longue date transmis son surnom de « Gazelle brugeoise » à tout joueur qui, comme lui, honorerait le maillot zébré de bleu et de noir, le véloce ailier gauche entrait à nouveau dans l’éternité – mais au titre cette fois bien moins du footballeur, qui en 1911 avait manqué de peu de signer pour le Cercle, que du libéral intrépide et sociétalement engagé.

Mécénat

Pour autant, le tableau qu’en fit De Pauw, et que le musée communal de Bruges envisage désormais de dévoiler aussi au public, ne devait rien à cette disparition tragique, ni même au fait que le père de Goetinck fût également peintre, ou que le footballeur et De Pauw fussent jusqu’alors voisins à Heist-sur-Mer, d’où l’artiste illustrerait d’ailleurs ses célèbres « Anecdotes de football », publiées en 1942…

Ouvrage rarissime édité en 1943, les « Anecdotes de football » de Torten Goetinck comportent 250 pages agrémentées de dessins à la plume de René De Pauw, et brassent quelque 40 ans de football belge, depuis les primes années du FC Bruges aux Occupations, en passant par le rôle décisif de Goetinck au sein des Belgian Front Wanderers puis comme entraîneur lors des deux premières Coupes du Monde.

C’est qu’en l’espèce, et autant qu’on sache à ce stade, le portrait de Goetinck serait plutôt contemporain de celui consacré à Louis Saeys, soit un gros quart de siècle avant que ne décédât son modèle. Ce qui suggère fortement que, à l’instar de celui du joueur du Cercle : c’est encore à l’industriel Albert Dyserinck, et vraisemblablement encore à l’été 1918, que l’on avait dû l’initiative de ce deuxième portrait.

De par son amitié avec l’incontournable Dyserinck, fondateur du Club de Bruges et actif dans l’industrie de la levure et de l’alcool, De Pauw se voyait en effet régulièrement confier une foule de petits marchés lesquels, complétant le quotidien de ses œuvres alimentaires (illustrations de recueils de chansons de marins et de légendes locales, d’ouvrages médicaux ou encore de romans, tel Moby Dick), courraient de la production de cartes de menu pour ses cocktails dînatoires, à la décoration du centre de formation du FC Bruges voire, mais dans des circonstances alors exceptionnelles, à la réalisation de portraits de grandes figures sportives.

Si c’est par exemple dans ce cadre, et à l’heure de premières désertions dans les rangs allemands, que surgiraient du néant les susmentionnés tableaux consacrés aux rivaux sportifs Saeys et Goetinck, il en irait toutefois autrement de celui qu’il ferait de Dyserinck douzaine d’années plus tard : pour une fois non plus sur commande, mais en mémoire de son ami et mécène quand celui-ci, passablement imbibé, décéda en 1931 sur une route verglacée…

De l’alcool

Buste d’Albert Dyserinck, honoré comme il se doit à chaque rencontre.

Pour autant, à ce stade de redécouverte du peintre De Pauw, le plus singulier de ses travaux footballistiques tient sans doute audit « Soviet du FC B » (en français dans le texte) : un « dessin animé de football » issu de la succession Dyserinck, et acquis par les Musées municipaux en 1986.

Sans phylactère aucun quoique aux frontières de la bande dessinée, cette étrange caricature dépeint le Conseil d’Administration du Football Club Brugeois, au soir de l’un des premiers moments forts de l’après-guerre quand, le dimanche 21 mars 1920, le FC Bruges battit le Racing Malines et devint pour la première fois de son Histoire champion de Belgique, au terme d’une saison en tous points triomphale, jalonnée de victoires plantureuses et significative tant de la chaotique reprise des débats footballistiques, que des premières séquelles communautaires d’un pays soumis quatre ans durant à l’efficace politique de discorde, qu’avait sur son sol entreprise l’occupant allemand.

De ce tableau aux teintes quasi-monochromes, émerge d’abord la figure brin patibulaire du susmentionné Charles Cambier : star alors du football belge, et homme fort incontestable de la saison qui venait de s’achever, que l’on voit fermement campé dans les couleurs traditionnelles du Club : cigarette au bec, un verre de gin à la main…et d’évidence disposé, s’il le faut et sans sommation, à dégainer son proverbial coup de tête.

« Le Soviet du F.C.B. », René De Pauw, 1920. Gentiment anarchiste, De Pauw prisait cette terminologie qui, dans une estampe au fort caractère intimiste, avait déjà dépeint le Collège des Bourgmestre et Echevins de la Ville de Bruges sous ce nom : « Le Soviet de la place du Burg » – du nom de la place abritant les vains débats de ses pompeux édiles municipaux.

Aux pieds du footballeur, et attestant d’un ordre hygiéniste aujourd’hui révolu, une première inscription : la « Caisse de secours privée de Charles Cambier »… Le message est sans équivoque, qui entend que c’est à la cigarette et à l’alcool, consommés sans modération, que Cambier devait d’être devenu le meilleur demi-centre du pays…

Puis c’est le vin qui est à l’honneur : « Tonneau de secours du F.C.B », lit-on en effet sur un fût! Tandis que sur le mur, accrochés à l’extrême droite et sanctifiés par la véritable signature de Dyserinck, les règlements du Conseil d’Administration de stipuler que, « à chaque réunion, au moins un membre se devra de rester sobre ». Et qu’il « sera désigné par le sort. »

Sur la place dite du Burg : l’Hôtel de ville de Bruges. Et plus à droite, identifiable par ses impromptues toitures plates : la minuscule mais extraordinaire Basilique du Saint-Sang.

D’entre deux, à l’avant-plan de l’énigmatique Yolande Hubrecht, mascotte officielle du Club : le vice-Président Achilles Grand’Alton s’essaie, mais sans trop y croire, à conjurer le sort mauvais qui vient de le vouer à l’abstinence. Et cependant, il le sait : ses palabres avec le membre du Conseil d’Administration Joseph Hoste, qui d’une main le défie de goûter au champagne en l’autre maintenue, seront d’autant plus vaines que Dyserinck toise déjà les progrès du sable dans le sablier, que le temps des plaidoiries lui est conséquemment compté…et que le peu commode extérieur droit Félix Spousta, chaussé pour les affaires de la boxe, n’attend qu’un geste de son Président pour ramener le vice-Président à la raison.

Pour sa part assis sur un siège en forme de trône, auquel le destine moins son statut de Président du Club, que celui de représentant officiel de la marque de Champagne que les cinq élus s’apprêtent à siphonner, Dyserinck médite peut-être, avec satisfaction, sur ces vingt années marquées par des accessits en tous genres, sur ce premier titre longuement espéré, voire sur l’attentat perpétré dix ans plus tôt par le funeste Unioniste Van den Eynde, qui avait de la sorte évincé son rival Cambier de l’équipe nationale, et d’autant ruiné les raisonnables espoirs de titre que le FC Bruges avait nourris avant-guerre.

« Le football d’ici et d’ailleurs », John Langenus, 1943. Illustrations par René De Pauw.

Tenu alors, en 1910 et par la très élitiste presse francophone de Belgique, pour le meilleur milieu de terrain du pays, Cambier avait mis deux ans à récupérer de l’agression subie…ce dont avait su profiter le Cercle de Saeys, qui sans cela n’eût jamais été champion en 1911.

« Ciment de l’équipe », le demi-centre et peintre au civil Charles Cambier pouvait, quant à lui, tourner enfin la page des horreurs de la guerre, qu’en sa qualité de Lancier il avait vécues sur le front, avec ses amis brugeois Alphonse Six, Hector Goetinck et Daufresne de la Chevalerie. Et célébrer et boire, comme s’il s’agissait encore et toujours d’oublier.

Certes il y avait eu cette réception indigne, réservée aux Flandriens de Bruges par les supporters wallons du Cercle Verviers : « Boches, militants, collabos, Flamîns vendus »… Quand bien même ces joueurs avaient vécu l’enfer de Bosch, sur le front boueux de l’Yser, et quand bien même les statuts et les débats du Club se tenaient encore en Français : seul survivrait le souvenir de la corruption, par l’occupant pangermaniste, du mouvement émancipateur flamand qui, de l’affirmation bien légitime de ses droits et de sa culture, avait sitôt sombré dans la voie de la plus pure abjection collaborationniste.

De Pauw, cependant, ne cesserait jamais d’illustrer les héros du football de son pays, qui après Saeys et Goetinck à l’été 1918, après Dyserinck et Cambier en 1920, puis Dyserinck encore à sa mort en 1931, se ferait fort d’égayer de ses croquis les cultissimes mémoires du plus illustre d’entre tous : l’ambassadeur et gentleman anversois John Langenus. Trois ans plus tard, rongé par la mort mais assez lentement que pour refaire, une dernière fois, l’expérience heureuse de la Libération : le peintre rejoignait ses héros Cambier et Saeys, parmi les ciels bleus et verts de Hans Memling et de Jérôme Bosch…

2) Gardien : le géant

…et une voix fit entendre du ciel ces paroles :

« Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute mon approbation. »

Evangile selon Saint-Luc, 3:21-22

Aujourd’hui, les gardiens de près de deux mètres sont davantage la norme que l’exception. Mais il y a un siècle, alors même que la taille moyenne avoisinait plutôt le 1,66 mètre, ce n’était absolument pas le cas. Aussi comprendra-t-on que « Le grand », comme on le surnommait, fût alors capable de saisir à chaque main l’un de ces lourds ballons de l’époque – voire, ajouterait sa légende, la moindre paire de couilles d’un cheval de trait.

Et cependant, dans le cas qui nous occupe, le picaresque n’est-il pas même nécessaire, tant le statut de légende de l’international Robert Braet d’être conforté à ce triple aboutissement : n’avoir jamais connu d’autre club, l’avoir servi avec brio pendant vingt ans en équipe première, puis en avoir été l’un des dirigeants (dont même tout bonnement le Président) durant les quarante ans qu’il lui restât à vivre.

Champion de Belgique en 1930, il ferait ses débuts avec les Diables Rouges un an plus tard, avant de conclure sa carrière internationale lors de la Coupe du Monde 1938, où il ne disputa toutefois pas le moindre match, irrémédiablement barré par le Bruxellois Arnold Badjou, prédécesseur de Goethals entre les perches du Daring Molenbeek.

Cadre au civil, particulièrement actif parmi les réseaux catholiques du secteur associatif, lecteur assidu et éclairé d’auteurs philosophiques, admirateur même de Teilhard de Chardin : Braet intégrerait en 1984 l’ordre honorifique dudit ‘t Manneke de De Mane – très élitiste confrérie flandrienne entendant célébrer la brillance intellectuelle, et dont Braet fut, plus de trente ans durant, l’exclusif membre dont la reconnaissance tînt aux choses pourtant combien triviales du football.

Non content d’avoir, de la sorte et pour de bon, légitimé le fait culturel footballistique dans son coin du monde, Braet gagnerait même, au tombeau, que le Conseil d’administration du Cercle décernât chaque année un trophée à son nom, de sorte d’honorer toute personne ayant à son instar contribué au destin du club – et que, de son vivant, Robert Braet saluait irrépressiblement d’un signe de croix, qu’il dessinait de ses doigts énormes au front de tout Cercleman lui semblant digne de ce rang.

Le capitaine du Cercle Robert Braet et, face à lui, celui du Lyra Staf Vandenbergh, saison 1943-1944.

« A l’époque », en dirait notamment Georges Debacker, Rédacteur en chef du magazine du Cercle « Shot », « je portais toujours une chaîne en or avec une croix, ce que Robert Braet avait aussitôt remarqué. Intrigué, il m’avait alors demandé de pouvoir l’observer de plus près puis, satisfait, me baptisa de sa main gigantesque… Le Président m’a souvent dit combien, dans les colonnes de « Shot », l’étonnait ma faculté à magnifier le moindre point positif dans les pires difficultés. Et il est un fait certain que j’ai toujours veillé à rester optimiste dans mes éditoriaux, car sinon, si moi-même je n’y croyais plus : pourquoi les supporters auraient-ils encore dû y croire, eux? Mais sur ce point, je dois vous faire un aveu : j’eus çà et là recours à des expédients diaboliques, pour préserver ma foi et mon courage en toutes circonstances. »

Pour autant, le très catholique et vertueux Robert Braet eût-il renié Debacker, au motif de ses coupables penchants pour la boisson? L’hypothèse est des plus douteuses, car s’il advint que Braet devînt un jour le gardien du siècle du Cercle de Bruges, alors qu’il y avait débuté comme joueur de champ : c’est qu’après un match disputé sous un soleil de plomb, le jeune Robert avait contracté une pneumonie, à cause des bières trop fraîches et trop prestement englouties…et dans la foulée dû promettre à son père, s’il voulut encore jouer, qu’il se reconvertirait pour de bon comme gardien de but, de sorte de n’avoir jamais plus à courir dans la fournaise. C’était à la fin des années 1920, la fin déjà de l’insouciance. Mais c’était le début, aussi, d’une merveilleuse carrière de gardien de but. Et d’une vie toute entière vouée à la cause sainte et souveraine du Cercle.

3) Demi-droit : le recordman et l’amoureux des tombes

Le beffroi de Tielt, dans les Flandres profondes. A deux pas du marché aux puces, et de la ferme-musée de Hans Martens.

Laissez vivre et grandir un arbre vert dans votre coeur.

Un oiseau viendra sûrement y chanter.

Proverbe chinois

Pour certains, le lien avec leur équipe de football est si fort, qu’il suscite en eux l’irrépressible besoin d’authentiques musées privés. Et ainsi donc de Hans Martens, supporter du Cercle jusqu’alors sans histoire, pour qui tout débuta il y a plus de trente sur le marché aux puces de Tielt : à deux pas du stade même d’où, rattrapé par la guerre, Hector Goetinck avait dû mettre un terme à son parcours d’entraîneur, et dans la fébrilité chaque fois renouvelée de ces chasses au trésor, comme en cette scène dernière, vécue encore chez un éleveur de sangliers de Lichtervelde…

« J’ai quelque chose pour toi, Hans, mais tu dois venir le chercher toi-même. » Parvenu à Lichtervelde, et comme à chaque fois, le fermier lui expliquerait benoitement : « Il y a une boîte là-bas, au-dessus des stalles réservées à mes cochons. Parmi la paille. Si ça t’intéresse, toi qui supportes le Cercle, tu trouveras de vieilles copies de « Shot » là-dedans. » Le journal officiel du Cercle que, dans les années 80, l’on imprimait sur du papier vert… Et Hans de grimper à l’échelle, mécaniquement. Car la passion, mécaniquement, a encore eu raison de lui.

« Mon premier article sur le derby brugeois, c’est cependant dans un endroit encore plus étrange que je l’ai trouvé : dans un cercueil. Il était en vente dans un marché aux puces de Grammene, empli de vieux journaux… Avec le temps, je suis devenu un peu obsédé par tout ça. Et tout particulièrement par les articles de la période 1910-1930, car le Cercle a remporté trois titres à cette époque : en 1910, en 1927 et en 1930. »

L’équipe du Cercle, championne de Belgique 1929-1930.
Debout et de gauche à droite : le Président Edgard Desmedt, Louis Baes, Henri Van Poucke, Robert Braet, Florimond Vanhalme, Prosper De Bois, Eugène Van Hoorickx et le membre du comité de sélection Fons Van Houtte. Assis au premier plan : Arthur Ruysschaert, André Saeys, Michel Vanderbauwhede, Roger Proot et Charles Vernimme.

« Il m’est également arrivé de tomber sur ce genre d’articles, tandis que je conduisais la bétonnière pour mon travail. Je me souviens ainsi être arrivé un jour au centre de Tielt, et avoir dû patienter quelque peu au chantier naval, quand soudain mon regard tomba sur un mur auquel pendaient des magazines, qu’autrefois l’on utilisait comme isolant. Intrigué, j’allai y voir de plus près, et trouvai un article consacré au Cercle. J’ouvris aussitôt la porte du convoyeur, posai soigneusement le journal trempé sur le siège… Deux jours plus tard, il était sec ; mon épouse Sabine n’avait plus qu’à le repasser. »

« Avec le temps, j’ai fini par tout collectionner sur le Cercle. Au début, il n’y avait qu’un seul classeur dans notre salon. Mais soudain il y en eut dix, vingt… C’est alors que j’ai commencé à exposer des objets dans notre chambre – du moins jusqu’à ce que mon épouse explosât : « Ca ne peut plus continuer comme ça! » Alors nous avons vidé le grenier. Puis j’en aménageai un second, et fit installer tout exprès un escalier pour pouvoir y accéder, après avoir fait surélever les toitures de la ferme, et installé des velux et l’électricité. Mais là encore, bien que cette nouvelle pièce fût suffisante pour mes 114 maillots et 90 écharpes du Cercle, je finis aussi par manquer rapidement de place. »

Curiosité documentaire s’il en est, parmi les deux autres clichés pris aussi dans ce cadre et avec ces positions, cette photo des champions de Belgique 1927 se distingue par l’absence de la star éternelle du Cercle, Louis Sayes – pourtant bel et bien présent au jour de cette exhibition, et figurant d’ailleurs en bonne place sur les deux autres prises en effectuées. Florimond Vanhalme quant à lui, troisième joueur debout en partant de la gauche, figure sur chacune des trois. Où tous portent le deuil, ainsi que le suggère chacun de leurs brassards noirs – et pour cause : à quelques semaines du terme de la saison, leur équipier Albert Van Coile avait succombé des suites d’une blessure encourue en tournoi face à Tourcoing. Avant que, des suites de l’interminable discours prononcé lors de ses funérailles, sous une pluie glacée, ce ne fût le Président du Cercle en personne, René De Peellaert, qui contracta une pneumonie et en mourut quatorze jours plus tard.

« Ici, sur le palier, vous pouvez voir mon Mur de la renommée ». Et sinon une, vous y trouverez la moindre édition du magazine « Geïllustreerde Sportwereld », où figurât un joueur du Cercle en première de couverture. Seul le numéro 255, celui avec le regretté Albert Van Coile, manque encore. Chacune de ces couvertures est soigneusement placée dans un cadre, qu’un ami fabrique tout exprès pour moi, car ces couvertures n’ont pas de taille standard. Puis je repeins les cadres, en vert ou en noir. »

« C’est ici que j’ai accroché le portrait de mon grand héros, Florimond Vanhalme. En 1927, il était capitaine du Cercle et des Diables Rouges. Je suis désormais en contact avec son petit-fils Michel. La semaine prochaine, nous passerons d’ailleurs tous deux une journée entière parmi les catacombes des archives de Bruges, car je suis toujours à l’affût de nouvelles tombes. »

Des morts et des caveaux

L’équipe du Cercle, championne de Belgique 1910-1911. Debout à l’extrême-gauche, et bien qu’il évoluât pour l’essentiel en défense au cours de cette saison triomphale : le demi Edmond Verbruggen. Complétant l’équipe, de haut en bas et de gauche à droite : Jozef Pruüost, Albéric Roose, Joseph De Wulf (entraineur), Léon De Wulf, Omer Baes, Maurice De Corte. Assis : Emile Reuse, Frans Vanhoutte, Alphonse Six, Louis Saeys et Frans Lantsoght.

« Lorsque j’ai subi une arthroplastie du genou, mon médecin m’a recommandé de marcher le plus possible. Alors j’ai commencé à parcourir les cimetières, à la recherche de toutes les tombes des joueurs, entraîneurs et administrateurs de nos trois équipes championnes. J’ai passé de la sorte, non pas des heures, mais des jours entiers au cimetière central de Bruges. Et c’est ainsi que j’ai trouvé toutes les tombes que je cherchais – sauf trois. A Ypres, Ostende, Bruges, Sint-Kruis, Zandvoorde… Je les ai photographiées, localisées sur des plans puis inventoriées, si bien que tout se trouve ici désormais, parmi ces dossiers. »

« Une fois, je suis tombé sur une tombe effondrée, dont les lettres étaient devenues totalement illisibles…mais, tel un aveugle, je pus toutefois les déchiffrer au contact de mes doigts : c’était la dernière demeure d’Edmond Verbruggen, le fameux joueur des années 1910. Dans la foulée, je rendis visite à ses deux filles. Lesquelles avaient toujours pensé que la tombe de leur père avait disparu depuis longtemps. »

Stade olympique du Kiel, Anvers, 1922 : victoire des Diables Rouges par 4-0, sur le rival historique néerlandais. De haut en bas et de gauche à droite : Armand Swartenbroecks, André Fierens, Florimond Vanhalme, Jan de Bie, Jacques van De Velde, Oscar Verbeeck, Celestin Nollet, Robert Coppée, Rik Larnoe, Ivan Thys et Désiré Bastin.

« J’ai aussi des photos de famille de Florimond Vanhalme sur la plage, des photos de mariage, sa nécrologie et sa carte de prière. Et, regardez : voici la nécrologie d’Edgard De Smedt, en l’honneur duquel feu le stade de la Torhoutsesteenweg dut jadis son nom… Ne sont-ce là des pièces cruciales, pour tout qui prétendrait embrasser l’Histoire du Cercle? L’Histoire d’un club ne se résume pas à ses matchs contre Anderlecht. »

Et, certes, elle ne se résume pas non plus à un joueur. Et cependant : comment ne pas comprendre la fixation singulière de ce passionné pour le lointain Florimond? Né en 1895 dans le quartier de Sint-Andries, à deux pas de l’actuel stade du Cercle et non loin de son antre historique du Stade Edgard De Smedt, Vanhalme effectuerait ses débuts en équipe première au printemps 1912, parmi les vedettes Alphonse Six et Louis Saeys, avec lesquels il s’était entraîné la saison du premier titre de l’Histoire du club…

Presque aussitôt titulaire, et quoique contrarié par la guerre, il gagnerait pour de bon ses galons en équipe nationale dix ans plus tard, réaliserait le doublé Coupe-Championnat en 1927, et mènerait comme capitaine les Diables Rouges au tournoi olympique d’Amsterdam, au cours duquel il inscrirait le but de l’espoir face à l’Argentine, dans une rencontre où lui et ses équipiers tinrent le match nul jusqu’à dix minutes du terme. Fraîchement auréolé d’un second sacre national, sous sa double casquette de joueur-entraîneur, Vanhalme prendrait sa retraite internationale quelques semaines à peine avant les trois coups de la Coupe du Monde uruguayenne, sur la marque personnelle de deux buts en 39 sélections.

Dans le marbre

Photo de l’équipe nationale belge, alignée au tournoi olympique de 1928, à Amsterdam. Après une victoire initiale face au Luxembourg, les Belges s’inclineraient contre le co-favori argentin en quart de finale. Rapidement menés 3-0, les Belges recolleraient à 3-3 avant d’encaisser trois buts de plus dans les dix dernières minutes de jeu. Parmi les hommes figurant sur ce cliché, le premier à gauche, en costume, est le conseiller technique Hector Goetinck, le quatrième au second rang Florimont Vanhalme, et le joueur du centre au premier rang la grande star belge de la première moitié du XXème siècle Raymond Braine.

Fidèle au Cercle jusqu’à son dernier match en 1931, qu’il entraîna une dizaine d’années encore dans la foulée, Vanhalme eût très certainement titillé Jules Verriest, le recordman des matchs disputés sous le maillot du Cercle, s’il n’avait hélas perdu cinq ans de sa carrière parmi les affres de la Grande Guerre… Mais au moins y avait-il survécu!, au contraire de 22 des Cerclemen avec lesquels il avait évolué depuis 1912. Et sur les tombes desquels est désormais possible de se recueillir grâce au travail de fourmi de Hans Martens, le petit collectionneur de Wingene.

« Jules Verriest est déjà venu ici pour voir ma collection. Et il reviendra bientôt, avec ses petits-enfants. Joël Hoste également, l’ancien joueur du Cercle des années 40 et 50, et désormais âgé de 94 ans. Et bien d’autres footballeurs encore, des anciens du club et des supporters… Mais je n’ai jamais reçu la visite du Conseil d’Administration. Ce qui, en soi, est évidemment moins grave que d’avoir omis de commémorer notre premier titre en 2010… Mais imaginons que je sois déjà mort en 2027, et qu’ils se décident enfin à déposer un bouquet de fleurs, sur les tombes de ceux qui remportèrent le championnat un siècle plus tôt? Eh bien : ces dirigeants du futur n’auront désormais plus la moindre excuse, pour savoir où se rendre et fleurir les bonnes sépultures. »

Vue de la plus vieille nécropole de Belgique : le cimetière du Crâne, à Bruges.

Et quand bien même ces dirigeants du présent ne fleuriraient encore ces géants du passé, peu importe. Car ainsi que dit l’épitaphe, sur la tombe d’un Hector Goetinck qui, par amour, avait de bien peu manqué de signer au Cercle : « Nul ne saurait éviter les assauts de la mort. Aussi, entraînez-vous à donner des coups de pied, et à vous jeter directement dans la gueule du but. L’arbitre éternel saura juger, avec impartialité, de la qualité de la partie que vous aurez livrée, et saura remettre à chacun le juste prix qui lui revient. »

Et ainsi ferait-il des visages, saisis sur la toile, de Cambier, de Goetinck et de Saeys. Et ainsi le temps ferait-il, aussi, de l’immémoré De Pauw : perdu parmi les morts, des décennies d’oubli durant, mais désormais entré au musée, enfin et en bonne compagnie – parmi les chefs d’œuvre des frères van Eyck, de Jérôme Bosch et de Hans Memling.

30 réflexions sur « 11 du Cercle (4/4) – La pie, le géant et le recordman »

  1. Pour les amateurs du genre, même si je trouve que ce genre de clubs a bien d’autres choses à raconter : des 11 du siècle plus officiels que le mien ont circulé..dont celui du joueur du siècle Verriest, que je trouve un peu ridicule :

    Gardien : Vukasovic

    Défenseurs : Olsen, Hanon, Verriest

    Milieux de terrain : Nielsen, Van Kerkhof, Courant, Broeckaert

    Attaquants : Kalusha, Weber, Didier Six

    Meilleur joueur de tous les temps : Morten Olsen

    Meilleur entraîneur : Han Grijzenhout

    Mes commentaires : Hanon fut un grand joueur et avait de superbes restes, mais que devraient peser trois saisons à l’aune d’un siècle? Et que dire alors de Six : joueur que j’aime beaucoup, certes formidable au Cercle………sinon que son passage ne dura pas même une demi-saison……. ==> C’est franchement brin ridicule, quel intérêt y a-t-il à vouloir de la sorte mettre à l’honneur des « noms »?

    Mais surtout, tudieu : s’asseoir de la sorte sur le premier demi-siècle de ce club, celui-là même où le club fut le plus performant, émérite? C’est décevant..

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      1. Même pas 6 mois, lol.. J’ai en tête 3 mois?? C’était un coup de pub (qu’honora de manière très pro Didier Six!), pile-poil comme le passage d’une demi-saison, finalement avorté, qu’eût dû faire Cruyff par la case-..Waregem (!) après le Barca.

        Sa mention est ridicule, comme si Verriest avait tenu à marquer le coup genre, « éh, nous aussi on a eu de grands joueurs »……………sauf qu’à ce petit jeu, ce genre de petits clubs archi-prudemment gérés n’a aucune chance d’impressionner quiconque, c’est absurde…….. Et quand bien même, ces histoires un peu pathétiques de « gros » zizis..

        A contrario : je doute que bcp d’autres clubs puissent se targuer de cette histoire picturale, de cette richesse patrimoniale.. ==> Voilà le genre de trucs qui rendent le Cercle unique, et justifient mille fois son existence.

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      2. Tu sais, je supporte un club, Toulouse, qui s’est approprié la date de création, 1937, d’un club qui n’existe plus depuis 67 ! Et en même temps, sa Coupe de France 57. Tant qu’à faire. Ce que ne faisaient pas les dirigeants du TEF dans les années 80. Ils avaient un minimum de sérieux. Mais bon, désormais pour la plupart des fans toulousains, c’est acquis. Voire inconnu au bataillon. Je leurs jette pas la pierre. Je considérais également que le club avait déjà gagné une Coupe mais si je savais que c’était faux. Ça permettait de paraître moins ridicule. Pas grave si c’était même pas les mêmes couleurs de maillot…

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      3. Je ne comprends pas ce que les dirigeants (ou supporters) de ce genre (aucun mépris dans mon chef!) de clubs croient pouvoir gagner de la sorte…. Au petit jeu des palmarès, ils l’auront quand même dans le baba..bref : à quoi bon se bercer de ce genre de couillonnades?

        Le B.A.-BA du marketing, c’est de se différencier, ne pas paraître comme les autres……….et cependant c’est à celui qui gonflera le plus son palmarès ou reliftera « au mieux » son stade, une vraie bande de tarés impuissants.. Je vais bientôt aborder un club aux installations (bientôt) uniques en leur genre, d’autant cultes parmi les puristes..et par ailleurs fonctionnelles, adaptées……. Et, cependant : ses dirigeants compt(ai?)ent le désintégrer, aux fous……

        Perso l’image de « loose » ne m’inspire rien..mais il y a un public pour ça, des gens qui y voient un je ne sais quoi de romantique.. ==> Dans le chef de ces dirigeants de Toulouse, autant surfer là-dessus alors, non? Avec ce qu’il faut d’humour et sans pour autant renier de saines ambitions : voilà qui pourrait être sympa, et même attractif…..

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      4. Un mot sur Six, sinon? Je l’ai peut-être déjà fait, je ne sais plus.. Mais de sa signature invraisemblable pour le Cercle, club qui ne roule mais alors VRAIMENT pas sur l’or?

        D’aucuns affirmèrent que Six croyait signer pour le..FC Bruges……. ==> C’est plaisant mais j’ai du mal à croire une chose pareille..et seul Didier Six pourrait le confirmer.

        Surtout, son passage au Cercle fut l’oeuvre du dénommé François Lambert, type qui avait « réussi » (vraiment??) dans le business de la location de voitures.. Pour se faire connaître, il réalisa plusieurs coups..parmi lesquels le placement de Six au Cercle.

        Mais Six, quoique excellent sous le maillot noir et vert, partit après quelques mois à peine……….. Il n’y avait pas de mercato d’hiver à l’époque, de surcroît c’est très précisément le 27 novembre qu’il quitta le club…. ==> Qu’était cette diablerie??

        En fait, Lambert éprouvait le plus grand mal à le payer.. ==> Contrat résilié « à l’amiable ».. Fut-ce lié?? Des sources belges affirmèrent que Six fut, plus tard, l’objet d’un mandat international, une histoire de dettes non-réglées durant son passage en Belgique??? Des histoires de fous.

        Ledit Lambert poursuivit ses coups médiatiques dans un autre sport, le cyclisme………. : l’équipe ADR qui, à la surprise générale remporta le tour avec un Lemond tout juste convalescent : ce fut lui. Une aventure qui dura deux ans, réussit au-delà de toutes les espérances….puis ça fit pshiiiitt, à l’instar des activités premières de son mécène François Lambert.

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  2. Autre 11, établi cette fois par un célèbre humoriste flamand (par ailleurs filleul du joueur nonagénaire Joël Hoste, évoqué dans le chapitre consacré à Vanhalme) :

    Gardien de but : Robert Braet

    Défenseurs : Morten Olsen, Jules Verriest, Tipuric

    Milieux de terrain : Oleg Iachtchouk, Karacic, Paul Courant, Pierre Hanon

    Attaquants : Tom De Sutter, Josip Weber, Krncevic

    Entraîneur : Han Grijzenhout

    Meilleur joueur : Jules Verriest

    ==> Kif-kif : encore un pour qui les plus belles années de ce club n’ont semble-t-il jamais existé.. ==> Prochaine fois que son parrain ira visiter le petit musée de Hans Martens : qu’il l’accompagne et l’écoute bien attentivement.

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  3. Autres joueurs que j’ai vus être cités, au gré d’équipes de cet acabit : Eidur Gudjohnsen (j’ai lu le brin erratique Verriest le placer également dans ses 11), Dirk Beheydt, Louis Baes, le très flandrien Geoffrey Claeys, Hans Cornelis, le Néerlandais Kooiman, le contemporain et excellent Kevin Denkey (un joueur à suivre)..

    Quoique excellent, le Finlandais Ukkonen ne fut guère mentionné ; évidemment moins glamour que la demi-saison de Gudjohnsen Jr.. ; ainsi vont les choses..!

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  4. « Aussi comprendra-t-on que « Le grand », comme on le surnommait, fût alors capable de saisir à chaque main l’un de ces lourds ballons de l’époque – voire, ajouterait sa légende, la moindre paire de couilles d’un cheval de trait. » Ça, c’est fort 🙂

    Magnifiques portraits croisés de la Pie et du Portraitiste. Aurais tu choisi Louis Saeys s’il n’y avait eu ce portrait de De Pauw ? En tout cas, papier totalement original, d’une richesse folle sur le fond et la forme.

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    1. Louis Saeys était de mes tout premiers choix, avec Vanhalme, Olsen et Alphonse Six. Incontournable.

      Le tableau est venu ensuite..et le timing me fut secourable : ça ne fait pas bien longtemps que son portrait a gagné les faveurs de l’exposition permanente, faudrait que je fouille parmi mes newsletters (je suis de longue date inscrit à celles du Groeninge, entre autres musées), car c’est par ce biais-là que j’ai appris l’existence de ce tableau et de cet artiste – puis il restait à tirer sur la bobine..et à y retourner faire un tour! (raison pour laquelle j’ai dû solliciter de différer cette publication, désolé), de sorte de juger de visu. Mais si j’avais eu ce projet d’articles consacrés au Cercle un ou deux ans plus tôt : je serais passé à côté de ceci, comme quoi..

      Je n’ai toutefois pas (encore) vu le portrait de Goetinck, ceci dit son intégration à l’exposition permanente est bel et bien dans les cartons, ce n’est plus qu’une question de temps. Et je trouve formidable que la direction muséale de cette institution de très haut vol (quoique petit, le Groeninge est un must rayon peintres flamands, une référence mondiale) se décide à mettre à l’honneur ce peintre longuement méconnu, par le biais de l’une ou l’autre figures du football.. Les van Eyck et Memling, Gérard, Boutte..mettaient à l’honneur des bourgeois, des marchands.. Bosch, c’était autre chose déjà : avec lui, ce furent toutes les classes sociales qui, égalitairement, étaient passées au crible de jugements derniers..et, quelque part, ce De Pauw s’inscrit dans cette veine-là : c’est acide, ça brasse large (les petites gens eurent incontestablement ses faveurs, ces footballeurs-saltimbanques aussi..)..et ça ne manque pas d’édification morale.

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  5. Deux conseils enfin, pour qui escompterait aller à Bruges :

    1) Y aller en train.

    2) Lever les yeux dans la salle des pas perdus.. ==> La fresque qui la décore est l’oeuvre de ce René De Pauw.

    (à titre perso, le meilleur plan me paraît toutefois de se garer à Damme ou Lisseweghe, et d’alors rejoindre en douceur Bruges à vélo, le long d’un canal évidemment)

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    1. Bruges est ma ville préférée, si on doit choisir entre les « trois » flamandes avec Gand et Anvers.
      j’y suis allé plusieurs fois, en tant que voisin du Nord. On pouvait aller en bagnole (1h15 environ) et se garer sans soucis à l’entrée de la ville (ça fait plusieurs années que je ne suis plus y retourné, c’est p-ê plus le cas), passer un dimanche aprem, mieux quand il y avait du soleil, se balader, les canaux, l’architecture… mais c’était il y a déjà au moins 10 ans la dernière fois que je suis allé, le temps passe … et j’ai entendu depuis que c’est devenu hyper touristique, très fréquenté. en tous cas , une très belle ville et de beaux troquets pour boire sa bière.

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      1. Dans les années 80, je me rappelle que c’était encore plutôt pépère. Et avant cela, c’était tout bonnement une ville morte qui, moins que restée dans son jus, était comme prise dans l’ambre, on en avait comme débranché la prise.

        Mais ça a fort changé, lol………. Haute-saison, ça ne compte pas : on se doute bien que ses rues vont grouiller de monde à la belle saison……mais début décembre, en semaine, une date à la con et une météo à pendre un chien?? Eh bien voilà le créneau dans lequel j’ai visité cette ville avec deux vieux copains, il y a trois ans?? Et c’était cependant plein de Chinois, Japonais, Sud-Américains………………………. Ca ne se marche pas partout sur les pieds….mais la ville y perd de sa magie, dommage. Sans compter qu’elle a énormément débordé de ses vieux murs désormais, banlieue moderne.. ==> Même sans être particulièrement âgé : ça fait bizarre comme les abords de cette ville ont changé.

        Et sinon il reste heureusement les quartiers où personne ne va……………… Moi, déjà dit : un faible pour son pan Nord-Est, entre confluence du canal de Damme et Kruispoort : les moulins et leurs vastes pelouses surplombant le canal, l’église de Jérusalem (demandez-y pour visiter ledit « Domaine Adornes » : lieu absolument extraordinaire), les longues rues aux longs murs aveugles, derrière lesquels se cachent bien des jardins et trésors, le musée folklorique.. ==> Même en n’étant qu’un quartier secondaire, à la marge : ça place la barre très haut..et vous aurez tout le quartier pour vous.

        Last but not least : les bistrots sympas ne manquent pas, comme « Verloren hoek », « Le coin perdu ».. ==> Top.

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    1. En 14-18? Et comment! Dès avant la bataille du Jutland, dès 1914, l’Amirauté du Kaiser décide de faire du port de Bruges le centre névralgique de sa flotte d’active, de sorte de contrarier au plus près l’économie britannique. Si bien que ce furent des dizaines de milliers de soldats et marins que l’armée du Kaiser y concentra, tout en imposant à la région de Bruges un régime d’occupation des plus extrêmes.

      Bilan? 1/4 des pertes navales anglaises le furent des oeuvres des forces navales allemandes (sous-marins, torpilleurs..) de la sorte développée/amassée à Bruges……et, réciproquement, la ville fut touchée par des..milliers de bombes alliées……..

      Et cependant, le miracle est là : globalement intacte..même si des stigmates restent çà et là observables.

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    1. Pour les années que je connais : quand ça veut pas, ben..ça veut pas!

      C’était devenu une obsession pour les dirigeants brugeois, qui multiplièrent un temps les transferts somptuaires pour décrocher enfin un second titre (dont acte, en 73)……..mais les cadavres dans les placards furent épouvantables!!!, le Club était devenu début 70’s, avec Anderlecht, le club le plus dramatiquement endetté du pays…….et c’est dans ce contexte que survint le miracle-Happel, je crois avoir évoqué ces années de misère noire à l’occasion de la mort de Birger Jensen.

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    2. En fait, le FC Bruges a eu un mal de chien à se remettre de 40-45 : plus souvent qu’à son tour en D2, se refont lentement la cerise au gré des 60’s………..mais à l’instar des années Bob De Veen (leur buteur légendaire des 1900’s-1910’s, totalement hors-normes), ça calait toujours quelque part, incroyable..mais bien trop long à développer!!! (par contre je vais revenir tantôt pour développer un peu leur titre de 1920, au dénouement des plus extravagants..mais d’abord couscous-merguez au resto, je dois partir)

      Juste en dire que, fin 60’s : ils font une demi-douzaine de fois seconds en une..demi-douzaine de saisons, incroyable..dont en perdant le championnat lors de la dernière rencontre, ce genre de trucs……. ==> Ca voulait pas!

      Et ç’avait peu ou prou été pareil dans la dizaine d’années pré-WW1……………………….

      L’équipe qui, en 73, parvient à conjurer ce mauvais sort : c’était un noyau XXL, z’avaient cassé la tirelire pour y arriver, enfin…………mais manquèrent de bien peu de se casser la pipe, les poches étaient complètement trouées après ça.

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    1. Pas faute que Staf Vandenbergh mesurât officiellement (tout de même du mal à le croire, d’ailleurs j’attends confirmation d’un camarade)..1m84!!!

      Un article sur son club du Lyra est dans mes projets.

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      1. Haaa le Lyra , belle et tumultueuse histoire (comme dans beaucoup de clubs belges tu me diras). J’aurai aimé pouvoir me rendre dans son vieux Lyrastadion malheureusement démoli il y a 10 ans..

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      2. J’y suis allé. Avec son écriteau « De Hel », lol.

        Registre « stade dans son jus », il était génial.

        Estimons-nous heureux d’avoir déjà pas mal de stades protégés!………en en espérant d’autres, qui sait.. Je ne désespère que Buraufosse par exemple, un jour..

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      3. Je compte faire Buraufosse très prochainement car j’ai bien trop peur qu’on le détruise avant que j’y mette un orteil. Depuis que Tilleur (ou Tilleur-Ans ? je ne suis plus avec les fusions et faillites en pagailles..) joue dans le nouveau stade d’Onofrio il n’y a vraiment plus aucune équipe qui joue dans ce magnifique stade ?!

        (Tu parles de stades protégés ça me fait penser que j’ai signé cet été une pétition des fans du racing Mechelen pour protéger l’ Oscar Vankesbeeck Stadion, les proprios veulent le quitter car trop vétuste… Mais ô combien mythique, je compte m’y rendre bientôt et y consacrer un article, le lcub fête ses 120 ans cette année)

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      4. Oui, je ne vois plus jouer grand-monde à Buraufosse quand m’arrive encore de faire un détour par là, ça ne sent pas très bon mais, vu l’endroit : pour faire quoi d’autre à la place??………. De l’immobilier?? Qui voudrait vivre là où un tiers du voisinage aurait une vue plongeante sur ton jardin, ta moindre fenêtre ; sans compter la pollution historique du sol aussi, ça grouille de métaux lourds dans le coin……..et alors il y a le transport (très bruyant) de containers par la voie ferrée, juste à côté.. ==> C’est pas glamour 😉 , très curieux de voir ce qu’on pourrait faire d’autre là-bas.

        Bref dépêche-toi plutôt d’aller au Racing Mechelen, car le projet de nouveau stade y avançait v-v-prime il y a 6 mois, ça pourrait aller très vite comme dossier……..et l’intention des dirigeants est très claire : tabula rasa, encore des guss qui ne comprennent pas où se trouve le principal argument de leur club…………….car ça fait un bail, que le caractère « culte » de cette tribune et de ses fresques a dépassé le cadre étriqué des frontières belges, y a matière sur quoi capitaliser……mais, non : déterminés à faire des cubes de verre et de béton à la place, comme c’est original.. 🙂

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    2. Bon.. Ledit camarade est aussi perplexe que moi!

      Les photos (je dispose de la même mais en mode annotée) et coupures de presse sont catégoriques : ce serait bel et bien Staf Vandenbergh, plusieurs détails « matchent »..mais il y a aussi, de source en source, des détails qui ne collent pas : dates? et alors, surtout, ce gap dans les tailles respectives…….. ==> VDB mesurait-il vraiment le 1m84 qu’on lui prête?? Des types qui l’ont vu jouer m’ont déjà affirmé qu’il était plus petit que ça..et certes il y a un effet de perspective dans cette photo, mais rien qui justifie tel effet d’optique……à moins de prêter à Braet plus d’un double-mètre qu’il ne mesurait officiellement pas, bref???

      Bref c’est typiquement le genre de bizarreries que j’aime bien (dans le cas d’espèce, j’ai ma petite idée), et je dois bien avoir une dizaine de photos annotées d’archives de cet acabit, mode « cabinet de curiosités »……. ==> A défaut peut-être de solutions/réponses catégoriques, il y a là matière à un article.

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  6. Super article, quel plaisir de lire autant de détails sur une équipe belge. Parmis les « vieux » du cercle je connaissais evidemment Six que j’avais découvert en faisant un papier sur les sportifs belges tombés pendant la guerre et aussi par son passage à l’olympique lillois ! J’ai tres envie d’aller faire un petit tour, si c’est possible, dans le musée maison de ce supporter… Je dois avouer être un grand amateur du club de Bruges et me rendre régulierement au Breydel mais contrairement à beaucoup d’autres la bas j’ai toujours apprécié le Cercle. Et je dois dire que ta série d’articles à nourri mon attachement pour ce club singulier. Et je doute que beaucoup de suiveurs de notre pro league connaissent à ce point son histoire… J’apprécie aussi leurs supporters pas les plus nombreux mais toujours présents , en atteste ce beau contingent en déplacement Europeen à Kilmarnock cet été. Je trouve qu’il devrait avoir leur petit stade à eux plutôt que de toujours être logé avec le club ( il me semble qu’ils sont également prévu dans le projet du nouveau stade à Bruges)

    Merci pour ton partage !

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    1. Je ne croyais si bien faire en prenant le parti d’un papier mettant à l’honneur, aussi, l’encombrant voisin du FC Bruges ;), Cf. ces évocations de Dyserinck, De Veen, Cambier, Goetinck…….. De manière générale : un derby des plus civilisés, appréciables.. ==> C’était ma façon d’y rendre hommage.

      Tu es francophone, supportes un club flamand………. ==> Ce pourrait être déroutant pour un Français, d’aucuns nous prêtent parfois d’être au bord perpétuel de la séparation, de l’animosité voire de la guerre civile ;), mais c’est assez commun de supporter un club d’outre-frontière linguistique, tiens : j’ai beau vivre en plein fief humain du Standard, dans les faubourgs industriels sud-ouest de l’agglo liégeoise….ben l’un de mes voisins arbore fièrement drapeau et écharpes aux couleurs des Blauw en Zwart en toutes circonstances, bref.. 😉 (Anderlecht, par contre : y a pas..ou alors ils se cachent bien!)

      Moi-même j’appréciai jadis énormément (feu..) le Lierse, club qui traîna une réputation de club flamingand..qui sur place ne m’a jamais traumatisé, comme quoi..

      Ton cher FC Bruges devint, un temps, extraordinairement populaire au Sud du pays, années Happel au premier chef bien sûr, années Houwaert aussi, que sais-je encore par la suite..et tu illustres qu’il en reste quelque chose.

      En accompagnant des copains supporters du Standard aux quatre coins du pays, j’étais toujours étonné par les écharpes rouches aux fenêtres, quelle que fût la ville du Nord du pays où ce club wallon se déplaçait..mais est-ce encore le cas??

      Je me pencherai encore sur le FC Bruges, club que j’estime énormément même si..il eut sa part d’ombre aussi.. Si jamais : j’avais consacré un papier à l’occasion de la mort de Birger Jensen, « Le Kamikaze ». Et Happel sera dans un an pour le moins mis à l’honneur, Kurt Axelsson aussi.

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      1. C’est d’ailleurs via la famille d’un de mes meilleurs amis que je suis devenu partisan du Club. Et son papa était jeune ado pendant les années Happel justement 😉
        Je me souviens avoir regardé un match à Sclessin a coté d’une famille néerlandophone et j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de flamands au standard aussi ! Mine de rien le limbourg n’est vraiment qu’à deux pas… Pour ce qui est des couleurs aux fenêtre je n’en ai jamais vu beaucoup , sauf période dorée Witsel, Fellaini, mais surtout en wallonie.
        (D’une manière globale cela dit je vois de moins en moins de personnes afficher leurs couleurs au balcon.)

        Oui j’avais lu ton article, en tant que supporter l’attention m’avait fait plaisir !

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      2. Au Standard? Oui, un tiers environ de supporters néerlandophones en tribunes, de match en match.

        Oui, les couleurs au balcon : ça disparaît!…sauf peut-être à Bruges!, en tout cas et pour un derby y a 3-4 ans, je me rappelle que l’à peu près moindre fenêtre était soit aux couleurs du Club, soit à celles du Cercle (en l’espèce dominantes, ça reste le club de la ville)..mais les derbys sont particuliers.

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