11 du Cercle (3/4) – Le baron, le capitaine et le héros

Cinq clubs belges, cinq clubs néerlandais…et dix « Onze du siècle » !

Point commun à ces dix heureux élus ? Aux antipodes de plupart des grands clubs oligarchiques, aucun d’entre eux ne bénéficia de soutiens anticoncurrentiels sur la longue durée. Ce qui, au gré parfois de leurs hauts mais plus souvent de leurs bas, rend particulièrement précieuse la diversité de leurs Histoires, aux allures toujours de montagnes russes, et à quoi se devrait raisonnablement de ressembler le destin de tout club si les corruptions de tous ordres ne venaient hélas s’en mêler.

Premier sur la liste : les Belges du Cercle de Bruges. Club d’essence catholique, riche de trois sacres nationaux et de deux victoires en Coupe, lauréat de moult trophées internationaux au début du XXe siècle… mais connu surtout pour son caractère familial et sa modestie, l’excellence de sa gestion, son culte de la jeunesse, la sympathie qu’à peu près partout il inspire, et son souci permanent de chaleur humaine. Ou ainsi que le martèlerait son joueur du siècle : « Le Cercle, c’est un mode de vie. Une philosophie de vie »… mais c’est aussi, Belgique oblige, une bonne pincée de trading…

En très précisément un demi-siècle de football professionnel en Belgique, et quoique composant toujours avec des bouts de ficelle, de surcroît à l’ombre d’un puissant voisin : le Cercle aura réussi l’exploit de se maintenir 40 saisons dans l’élite de son football national. Mieux : avec 83 saisons passées en première division, il figure tout bonnement le cinquième club le plus assidu dans l’élite du football belge, dans la roue des milliardaires du Sporting d’Anderlecht.

Club de tradition s’il en est, plongeons donc dans l’Histoire de ce Cercle qui, dans la foulée récente de ses 125 ans, devrait boucler la saison dans le top 5 de l’actuel huitième championnat au ranking européen, et qui officialisa à cette occasion l’équipe-type de son Histoire – une équipe péchant par sentimentalisme voire par diktat du présent, et dont nous nous écarterons dès lors d’un peu, au gré d’un dispositif en 2-3-5 respectueux tant d’une salle des trophées garnie surtout il y a un siècle, que de l’inflexion pérenne du Cercle pour un football résolument direct et énergique, pubère et généreux, et où ne manquèrent (presque) jamais les puncheurs de talent.

Aujourd’hui : le baron, le capitaine et le héros.

1) Sur le banc : le baron

Au concours hippique de l’Amstel, à Amsterdam en 1911.

« Il n’arrive pas toujours à un homme ce qu’il mérite,

mais il lui arrive toujours ce qui lui ressemble. »

Louis Pauwels

La Belgique, affirment certains puristes, pourrait voire doit être tenue pour première nation championne du monde de l’Histoire, par la grâce de sa victoire domestique lors du tournoi olympique de football de 1920, finalement remportée sur forfait de Tchécoslovaques jusqu’alors menés 2-0…

A la barre des Belges, le dénommé Raoul Constantin Joseph Ghislain Daufresne de la Chevalerie, issu de la bourgeoisie quoi que suggère son nom, et qui s’était d’abord illustré comme footballeur et Président du très catholique Cercle de Bruges avant de devenir, sans transition et préparant le terrain de son remariage avec la fille d’une grande figure libérale, joueur puis même dirigeant des rivaux honnis du FC Bruges, club opportunément étiqueté… « libéral », ça va sans dire.

Equipe olympique belge de hockey, 1920. Raoul Daufresne de la Chevalerie est le quatrième à partir de la gauche.

Sportif multidisciplinaire qui, grâce à l’entregent du premier de ses beaux-pères, un influent haut-gradé, avait pu valoriser ses qualités équestres comme capitaine de cavalerie durant la Grande Guerre, et ce faisant échapper à l’enfer des tranchées et du gaz moutarde, ce pur produit de la Belle Epoque remporterait même en 1920, en sus de l’or glané en football à la tête d’une sélection héritée des Belgian Front Wanderers, une médaille de bronze au tournoi de hockey tout en prenant part, quoique avec moins de succès, aux qualifications du tournoi de tennis.

Passé Général-Major de réserve durant l’entre-deux-guerres, et plus incompréhensiblement encore nommé à la tête de la XVIIe division d’infanterie après plus de 20 ans où il préféra retourner à la vie civile pour s’enrichir dans le commerce, c’est pourtant positivement que Daufresne de la Chevalerie ferait parler de lui durant la funeste Campagne des 18 jours, usant avec panache et intelligence de ses modestes troupes de réserve, qu’il parviendrait même à évacuer par un tunnel sous l’Escaut. Toutefois capturé, mais aussitôt libéré par les Allemands, la version officielle entendrait qu’il rejoignît vaillamment Londres via Marseille, où il fut bientôt nommé Lieutenant-Général, et gagnerait de présider aux reliefs de l’infanterie belge.

Le résistant de la première heure et héros de guerre Jean-Baptiste Piron, par ailleurs antisémite, anticatholique et coureur de jupons notoire.

Finalement rattrapé, à plus de 60 ans, par la rumeur bruissante de ses opportunismes et de sa frivolité, Daufresne ne conserverait cette inespérée position que 12 mois, dans un contexte d’intrigues et de bassesses où le dernier à s’illustrer ne serait son successeur Jean-Baptiste Piron qui, dans ses mémoires, le qualifierait de séducteur et d’hédoniste au bras long, dont le périple jusqu’à Londres l’avait été « en classe de luxe » et qui, sitôt désigné à la tête de l’infanterie belge, avait préféré affecter l’effort de guerre à la transformation de ses quartiers en garçonnière gourmande et mondaine :

« Un jour, chez le tailleur, je rencontrai le lieutenant général de réserve (NDLA : Raoul Daufresne de la Chevalerie) chargé du commandement de la petite armée. En 1914, il avait été officier de cavalerie mais, à sa demande, il avait été transféré dans l’infanterie, et s’y était battu équitablement. En 1918, il renonça à la carrière militaire pour exercer ses talents de garçon de saloon dans des entreprises plus rentables. Il quitta donc le service comme capitaine et, à son retour après vingt années de paix, bénéficia d’une promotion qu’il n’aurait jamais reçue en tant que soldat d’active. Il le devait, disait-on, à la protection d’un ami de très haut rang. »

« Lors de la mobilisation de 1939, nanti soudain du grade de général de division, il se vit confier le commandement d’une division de la deuxième réserve. Il était arrivé en Grande-Bretagne de manière spectaculaire, après un voyage facile de Marseille à Londres, via les États-Unis et en classe de luxe, ça va sans dire. Le général y organiserait des goûters le dimanche et des déjeuners le mercredi, dans le mess. Grâce aux subventions du ministère, il possédait aussi un petit salon meublé de chaises et de divans roses, où il se faisait fort de recevoir les plus belles filles du groupe. Il était élégant, toujours coiffé avec soin, particulièrement sportif et bien conservé malgré ses soixante ans. Et l’on murmurait qu’il réalisait encore d’admirables scores auprès des dames. »

Le château de Warwick, à dix minutes de canotage de Leamington Spa.

De fait le sophistiqué Daufresne de la Chevalerie avait-il choisi d’établir son quartier général en la coquette station thermale de Leamington Spa, au plus vif ennui d’une soldatesque belge ne pouvant y rivaliser, auprès des petites Anglaises, avec les héros de la RAF stationnés non loin. Ou ainsi qu’en dirait l’officier d’Etat-major Charles de Cumont, anobli en 1963 : « Toutes les filles et tous les pubs des environs étaient déjà pris par la RAF, si bien qu’il n’y avait plus de boisson ni de flirt possibles. Or un soldat, loin de sa famille, privé de cela et pas même soutenu par l’espoir de se battre, est vite disposé au désespoir… »

Pour Daufresne, la messe était dite : devenu l’objet de tous les ragots parmi ses hommes, qui se faisaient désormais fort de le filer au gré de ses déplacements nocturnes, il finirait par être aperçu canotant avec une flamboyante anglaise – et même surpris la main au panier, dans la voiture de l’aumônier…

Dominé par un sens souverain du devoir, le susmentionné de Cumont prendrait sur lui d’informer son général : « Il fut charmant, et il me remercia de ma franchise, jurant qu’il n’avait vu la femme que deux fois. Il m’a serré la main avec effusion et je suis retourné à mon bataillon, dégoûté et sans illusion. »

Dans la foulée, l’habile Daufresne parviendrait un temps à noyer le poisson auprès du gouvernement belge. Mais si sa lubricité n’aurait pas raison de lui, il en irait autrement de son insoupçonné patriotisme : lors d’un dîner en présence des médias, il s’en prendrait publiquement au bourgmestre anversois et futur Premier ministre Camille Huysmans, coupable selon lui de s’être enfui à Londres dès les premiers coups de canon, et qui « aurait dû être pendu » pour avoir abandonné la ville.

Aussitôt démis de ses fonctions, sous prétexte de cet écart de langage aussi fatal qu’inhabituel à l’encontre du désoeuvré Président d’un gouvernement en exil, Daufresne de la Chevalerie consumerait le reste de la guerre à égrener ses galanteries, puis le peu qu’il lui resta de carrière comme Attaché militaire à Prague, sitôt acquise la capitulation de l’Allemagne – auprès de ces Tchécoslovaques, donc, qui en 1920 à Anvers avaient servi de marchepied à ses appétits d’ascension sociale voire sexuelle.

Baronisé en 1959, et bien qu’il n’ait jamais rien gagné de consistant durant ses quatre saisons disputées sous le maillot du Cercle, Daufresne de la Chevalerie reste aujourd’hui encore, nonobstant sa chiche demi-douzaine de buts inscrits en à peine 35 rencontres livrées, l’exclusif Groen en Zwart à avoir brillé dans un grand tournoi avec les Diables Rouges – fût-ce au titre, absolument flatteur et honorifique, d’entraîneur d’une équipe martialement préparée par l’Etat-major de la Grande Guerre, parfaitement rôdée depuis 1915, plus douée que lui ne l’avait jamais été et qui, à juger des archives de l’époque, ne requerrait ni arbitre ni grand séducteur pour pouvoir s’imposer – rien… Rien plus, ainsi que ferait son dispensable entraîneur 86 ans durant, que de faire en sorte d’être simplement là au bon moment.

2) Demi centre : le capitaine

« Ce n’était peut-être pas la plus grande star.

Mais il a signifié énormément pour le Cercle. »

Jules Verriest

… et il n’y a pas que le Joueur du siècle qui l’affirme! Ni qui l’ait sans hésiter repris parmi le 11 du siècle de ce club vieux de 125 ans. Car outre Jules Verriest, ou votre plus dispensable serviteur : c’est en fait l’écrasante majorité des supporters du Cercle qui, à l’heure de dresser son 11 du siècle, aura plébiscité son irréprochable capitaine des années 1980, là où restaient à quai des internationaux tels Zoran Bojovic, Kari Ukkonen, Geoffrey Claeys, Fernand Goyvaerts…et même le Champion d’Europe 2016 William Carvalho.

D’un profil plus résolument travailleur encore qu’au surdoué Munteanu, Broeckaert était un milieu de terrain d’une extrême fiabilité, sous l’autorité duquel le coeur du jeu restait parfaitement sous contrôle, et grâce à qui le Cercle, non content de renouer avec la première division en 1979, remporterait ce qui reste à ce jour son seul trophée d’après-guerre : la Coupe de Belgique 1985.

Âme incontestée du club, dont il fut le capitaine dix ans durant, ce grand serviteur se résoudrait à le quitter à l’été 1991, après avoir fugacement tâté de l’équipe nationale, et même manqué de peu d’être repris pour le Mondial italien de 1990. Sans esclandre mais, comme il convient aux joueurs de son rang : toujours avec le sentiment du devoir accompli.

3) Intérieur gauche : le héros

Alphonse Six, sous le maillot du Cercle.

« L’héroïsme, c’est comme le soufflé au fromage :

ça ne supporte pas d’attendre. »

Marcel Pagnol

Des buts, encore et toujours des buts ! Au début du XXe siècle, il est vrai que le Cercle produisait les buteurs à la pelle… Mais considérez plutôt les chiffres ci-dessous, et le rapport entre le nombre de buts inscrits et celui des matchs disputés : personne n’a jamais fait mieux, avec le maillot noir et vert. Et à dire vrai, à temps T : personne ne fut possiblement jamais aussi fort, dans toute l’Histoire du championnat de Belgique, que ce joueur émargeant au cercle le plus étroit des légendes du Plat Pays – voire du football européen ?

Né le jour du Nouvel An, et septième fils d’un couple brugeois d’orfèvres et de commerçants, Alphonse Six découvrit le football à ses 16 ans, intégra l’équipe première un an plus tard comme arrière gauche (12 matchs, un but), et devint même titulaire dès ses 19 ans au sein d’une équipe du Cercle qui, après avoir évité de peu la relégation, aspirait de plus en plus à la couronne ultime.

Repositionné en attaque, au motif de la puissance singulière de ses tirs, Six deviendrait pour de bon le meilleur buteur de l’équipe dès la saison 1909-1910, avec 27 buts inscrits en 18 rencontres, et décrocherait même de premières et très remarquées sélections en équipe nationale : but de la victoire dès son premier match face aux Pays-Bas, le 13 mars 1910, un but deux semaines plus tard dans ce qui fut le premier match nul arraché face à l’Angleterre, puis même un doublé face à la France le 3 avril 1910.

Livrant sa saison la plus aboutie durant la saison 1910-1911, il serait à ses 20 ans l’artisan majeur du premier sacre national du Cercle, et même sacré meilleur buteur du championnat avec 38 buts en 20 rencontres. Bien qu’il dût çà et là redescendre en défense, où sa polyvalence permettait de stabiliser l’équipe, la saison suivante le verrait décrocher, pour la troisième fois consécutive, le titre de meilleur buteur de son équipe, avec cette fois 24 buts en 22 rencontres – dont un quintuplé à ce jour inégalé, face à l’Excelsior Bruxelles. Illustratif de son souci de développement personnel, et de la nature des ambitions qu’il portait en lui : très exactement quatre ans après qu’il eut entrepris une carrière militaire au sein du 3ème Lanciers, mais souhaitant pouvoir consacrer plus de temps au football, Six avait sollicité le 4 novembre 1911 d’être mis en congé de l’armée pour une durée indéterminée – laquelle, hélas pour lui, ne manquerait bientôt de le rattraper…

Equipe du 3ème Lanciers, lauréate du championnat militaire de Bruges 1907-1908. De gauche à droite et de haut en bas : Cambier, Six, Verschooren, Declercq, Demets, Doetsch, Daufresne de la Chevalerie (capitaine), Paternoster, Vernimmen, Van Mol, Goetinck.

Pour l’heure sensation incontestée du football belge, et remarqué même par l’un ou l’autre clubs anglais alors que débutait à peine sa carrière, Six reçut à l’aube de la saison 1912-1913 une offre lucrative de l’Union Saint-Gilloise, club alors dominant de la capitale dont les dirigeants lui promettaient une place régulière dans l’équipe non moins – et c’était bien là le plus important, en cette ère résolument amateuriste – qu’un emploi permanent sur le côté.

Las : les dirigeants de l’Union ne respecteraient pas cet engagement, si bien que Six refusa catégoriquement de disputer la moindre rencontre pour le club de la capitale. Menacé d’amende et suspendu par la Fédération bien qu’il fût moralement dans son droit, préfigurant le destin de Raymond Braine et, à dire vrai, payant sans doute aussi l’hostilité de médias libéraux qui le trouvaient trop catholiquement connoté, Six voyait donc sa carrière soudain des plus compromise quand, fort heureusement, les Français de l’Olympique Lillois survinrent à sa rescousse, alertés par le tapage produit en Belgique et par les exploits internationaux du joueur, tant avec son équipe nationale qu’avec le Cercle lors de tournois opposant entre eux des clubs voisins de la Mer du Nord.

Saison 1913-1914, sous les couleurs de l’Olympique Lillois : Six est derrière le gardien.

Le déménagement en France serait aussitôt couronné de succès : au terme de la saison 1913-1914, Six devenait le premier joueur belge victorieux d’un championnat étranger, en l’occurrence celui de France de l’USFSA, ancêtre de la FFF. Il remportait également le Trophée de France, inscrivant d’ailleurs un doublé lors de la victoire 4-1 en demi-finale, puis encore trois autres buts en finale contre Bordeaux.

Lancier du 3ème Régiment, caserné à Bruges sous les ordres du Colonel Hagemans, et auquel appartenait Alphonse Six.

Non content de ces réalisations, Six inscrirait même l’ultime but de la saison, au terme de la rencontre qui sacrerait l’Olympique Lillois sur le score de 3-0. Quelque 15 ans plus tard, épousant les pas d’Alphonse Six : un autre Belge serait sacré champion de France sous les couleurs de l’Olympique Lillois, le médian Georges Meuris.

Six était donc parvenu au faîte de sa gloire quand, début août, les Allemands violèrent par surprise la neutralité de la Belgique, initiant les hostilités de ce que, bientôt, l’on qualifierait de « Grande Guerre » puis de « Première Guerre mondiale ». Le début d’un massacre qui coûta la vie à environ 9 millions de civils. Mobilisé dès le 1er août 1914 en sa qualité de lancier, Six fut d’abord affecté au dépôt de la division de cavalerie, avant d’être affecté à de périlleuses missions exploratoires voire à la transmission de messages sur le front, entre diverses unités.

C’est alors que les 2e et 4e divisions allemandes, excédées par le retard accusé dans la traversée de la Meuse, puis par la cuisante défaite subie lors de la Bataille des casques d’argent, atteignirent la région de Tirlemont, où était stationné le régiment d’Alphonse. Informé de la présence d’une unité belge, mais pressé d’atteindre la capitale, le Général von der Marwitz donna l’ordre d’attaquer, à cinq contre un et fort de ses mitrailleuses Maxim et de canons auxquels les Lanciers belges, chichement équipés, ne pouvaient opposer que d’antiques mousquetons.

Monument aux 22 joueurs du Cercle, morts sous le drapeau en 1914-1918.

Au gré de ces combats et inévitables mouvements de repli, où la Belgique entendit coûte que coûte gagner autant de temps que possible, Six mourrait dans des circonstances que les témoins oculaires qualifièrent unanimement d’héroïques, après que les Allemands eurent dû effectuer une première charge à cheval, puis encore quatre assauts successifs à pied, pour conquérir enfin le hameau de Butsel, où lui et ses compagnons s’étaient bravachement retranchés.

A la suite de ces combats, le 3e Lanciers reçut l’autorisation de porter sur ses véhicules une tête de mort, le regard tourné vers l’avant. Quant à Alphonse Six, il serait inhumé sur place – déflorant la liste, interminable, des 22 joueurs du Cercle tombés pour la patrie entre 1914 et 1918, que clorait quatre ans plus tard la mort sur le front de l’autre grande vedette du Cercle de Bruges d’avant-guerre : l’exceptionnel défenseur Dominique Baes.

Normalement saigné à mort, le Cercle parviendrait pourtant à se ressaisir, qui après-guerre engrangerait de nouveaux succès : la Coupe de la Meuse d’abord, suivie de la Coupe de la Dernière Heure puis de la Coupe Emmanuel Decloedt, au terme d’une victoire que n’aurait reniée Alphonse Six, face à Liverpool et sur le score de 4-0, définissant pour de bon les canons d’un club qui ferait siens les vertus de la jeunesse, du courage et de la résilience éternelles.

(…à suivre…)

42 réflexions sur « 11 du Cercle (3/4) – Le baron, le capitaine et le héros »

  1. « La Belgique, affirment certains puristes, pourrait voire doit être tenue pour première nation championne du monde de l’Histoire, par la grâce de sa victoire domestique lors du tournoi olympique de football de 1920 ». Sauf que Pierre Arrighi vient de donner les conditions nécessaires pour qualifier de mondial un tournoi de football : ouvert et universel. Et ce n’est pas le cas des JO d’Anvers, fermé et presqu’exclusivement européen.
    Ce Daufresne de la Chevalerie m’est éminemment sympathique, merci de la (totale) découverte.

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    1. Je te voyais venir 😉

      Et pourtant, je t’assure que c’est ce que m’expliqua ledit Professeur Arrighi il y a une quinzaine d’années..avant que sa position n’évoluât, au gré je présume de ses recherches.

      Le baron? Il a bien mené sa barque..et n’était probablement pas le pire.

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      1. Sais tu s’il y eut des hommages aux footballeurs soldats morts sur le front en marge des Jeux 1920 ? Ou plus généralement à destination de tous les sportifs ?

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      2. Tu me fais d’ailleurs penser que je comptais encore relire son article..car que faire alors de ces archives d’époque, presses française et néerlandaise (et ce n’est pas faute que les rapports NL-BE fussent alors au plus bas, belliqueux même), qui pourtant qualifiaient explicitement le tournoi de 1920 de « championnat du monde »?

        https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65253150/f5.item

        L’idée circula à l’époque, des archives en témoignent.. ==> J’avais omis de lui poser cette question, j’espère qu’il repassera?

        Ceci dit, par pur bon sens : je suis d’accord avec sa/cette conclusion que tu rappelles ici ; mondialité douteuse.. Concernant ce passage sur Daufresne, il est le recyclage d’un vieil article et de notes encore plus vieilles, il y a 15-20 ans ==> Pierre n’avait pas encore « produit » ces deux critères..ni, autant que je sache, quiconque avant lui??

        A l’époque et pour ma part, je me fondais sur cette décision du Congrès de Cristiania, en 1914 : « The International Federation will recognise the Olympic Football Contests as the Amateur Championship of the World of Association Football if they are carried out in conformity with the rules and wishes of the Federation. » Passage qui, à l’époque, semblait (??) justifier que, six ans plus tard, l’un ou l’autre journaux d’Europe de l’Ouest qualifiassent la Belgique de 1920 de championne du monde. Et qu’on s’en pose encore la question.

        ==> Faut vraiment que je relise le compte-rendu de son intervention à la FFF, ses commentaires surtout..et que je lui pose mes questions (ceci peut en faire office, remarque).

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      3. Aucune idée!

        Mais je connais la perle rare, un Anversois détenteur de LA caverne d’Ali Baba des JO 1920 ; si lui ne sait pas, ben.. ==> Je te reviens.

        Je suis revenu de la version entendant que la finale fût arrangée, Cf. cet abandon des Tchécoslovaques.. : le moindre média d’Europe de l’Ouest que j’aie pu consulter affirma que les Tchécoslovaques avaient été truqueurs, tricheurs (dont face à la France), dominés en finale, auteurs de mauvais gestes durant le tournoi………… ==> C’est unanime, et puis surtout : tombé même sur un Tchécoslovaque affirmant qu’ils avaient été mauvais perdants, bref : ma religion commence à être faite sur cet aspect du tournoi.

        Par contre, que ce le comité d’organisation en eût une approche martiale : c’est peu dire! En soi, l’équipe belge confiée au dispensable Daufresne était militaire, forgée durant les années de guerre…….. ==> Un climat qui justifie amplement ta question.

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      4. Oui, c’était la position de Pierre du temps de Sportvox quand il en était au début de ses recherches sur le sujet.
        Elle a évoluée depuis si l’on se réfère à sa dernière intervention à la FFF.

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      5. Tu te rappelles de ça aussi?????? Lol : dans mes mes souvenirs, cela tenait à un commentaire, une phrase à peine – J’ai d’ailleurs hésité à l’écrire ici, redoutant que lui-même ne s’en rappelât pas 🙂 ==> Bon ben ça fera deux espèces de Rain Man, je me sens moins seul avec ce souvenir……….qui m’avait à l’époque marqué, tant jusqu’alors je n’avais jamais envisagé que 1920 pût passer pour championnat du monde.

        Fût-ce à rebours (pas grave et même tant mieux!), Pierre a bien fait d’évoluer sur la question : il est ressorti de ce processus avec des archives et des vues remarquables, qui ont enrichi la grille d’analyse de ces années fondatrices – et m’ont enrichi, c’est certain.

        Moi-même, quoique avec infiniment moins de matière que lui, n’ai cessé d’évoluer sur cette question de 1920. La question de la probité générale du tournoi me paraît réglée à 99%, il sera en tout cas difficile d’aller plus loin faute d’images des matchs..et l’existant d’époque est assez implacable.

        La question de sa mondialité me paraît plus grise, 14-18 semble avoir quand même bien foutu le bouzin, les organisateurs belges aussi.. Ceci dit je rejoins Pierre : en termes d’ouverture 1920 fait peine à voir, comparaison souffreteuse avec 1924……….mais il y a cette petite phrase de Christiana 1914??

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      6. Ah Alex, la fête des pères tombe opportunément ! Mes miss m’ont offert « Olympisme, une histoire du monde ». Dans un article consacré à l’escrimeur Victor Boin il est écrit que le 14 août 1920, une célébration religieuse rend hommage aux athlètes morts pendant le conflit, peu avant la cérémonie d’ouverture.

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      7. En effet, quel timing, éhéh. Connaissent bien leur père!

        Moi j’ai reçu une, euh..une « boîte » (vide, je précise). Et ce sera pour mettre des mouchoirs propres dedans, paraît-il.

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    2. Et en fait d’avis qui évoluent, il se trouve que ce Daufresne qui te plaît bien a fait du chemin dans ma caboche……….

      Originellement, je ne le concevais guère que comme un Rastignac, un habile mondain..et pour le reste pour un type plutôt médiocre. On fait avec les sources qu’on a!

      Sauf qu’en questionnant ce qu’en affirma spectaculairement le héros de guerre (avis d’autorité..) Piron dans ses mémoires, non moins que ledit Piron même et ses méthodes, son arrivisme propre, hum.. Et, surtout : en lisant des mémoires tierces……………

      Bien des récits d’officiers, qui n’avaient rien à y gagner, brossèrent en effet un portrait plutôt flatteur du militaire Daufresne : meneur d’hommes qui avait le souci de ses troupes, qui les manoeuvrait avec à propos et intelligence.. ==> Mondain, habile.. : certes, c’est incontestable! Mais ce n’était pour autant le vulgaire planqué dépeint par Piron, le gaillard était hédoniste mais fit honneur à son maillot.

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      1. D’ailleurs, à relecture………… ==> Il subsiste dans ce texte une trace de ce qu’il m’inspira d’abord, puisque de ce que plupart en écrivirent dans la foulée de l’impérieux Piron : « et ce faisant échapper à l’enfer des tranchées et du gaz moutarde », 3ème paragraphe………… ==> C’est faux!!!, et d’ailleurs Piron le suggère : ce Daufresne débuta la guerre comme officier de cavalerie, certes et son entregent n’y était pas pour rien……………mais demanda à intégrer l’infanterie quand prit fin la guerre de mouvements…….et le front de l’Yser était une horreur, c’est là qu’on fit d’abord l’expérience de l’ypérite ( du nom de la ville d’Ypres)..

        Que son heureux fantôme et ses descendants me pardonnent : il ne manqua pas de bravoure et j’eus mieux fait de repartir d’une page blanche, à mesure que mes recherches invitaient à casser l’image d’Epinal du bonhomme.

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  2. Dans un excès d’enthousiasme, une partie de la presse européenne attribua d’abord le titre de champion du monde aux Belges. Avant de bien vite redescendre sur terre…
    La finale ne fut pas marquée par des évènements exceptionnels pour l’époque. Les Tchèques furent simplement mauvais perdants.

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    1. Pour « redescendre sur terre », il fallut d’abord qu’ils montent en sauce.. ==> Qu’est-ce donc qui les y encouragea? C’est pour ça que je parle d' »idée qui circula ».

      Alors certes, c’est une idée qui trottait dans bien des esprits depuis le tout début du XXème siècle (ceci dit : les vainqueurs de 1908 et 1912 furent-ils en leur temps publiquement auréolés de ce « titre »?? Pour ma part, je n’ai jamais rien vu de tel), et dans la foulée immédiate de 1920 l’on trouve aussi des acteurs de presse invitant en substance à aller plus loin.. ==> La mondialité de 1920 ne faisait, loin s’en faut, pas l’unanimité (entendre par là : pas même médiatiquement)!

      Et cependant, parmi les sources ayant pu concourir à ce que soit prêté, à 1920, le caractère de championnat du monde, il y a donc ceci que je reproduis :

      « The International Federation will recognise the Olympic Football Contests as the Amateur Championship of the World of Association Football if they are carried out in conformity with the rules and wishes of the Federation. »

      Ce n’est pas rien comme petite phrase, XIème congrès de la FIFA.. ==> On en fait quoi, alors??

      Je vais relire les commentaires de Pierre ; j’ai souvenir que la question de l’amateurisme y était développée mais j’étais crevé quand il les a écrits.

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  3. Concernant le volet consacré à Six, j’invite à considérer la photo de l’équipe du 3ème Lanciers (ce régiment, donc, qui sanctionnerait son destin) : de 1) car c’est une rareté! Et de 2) car l’on y retrouve des noms et des visages dont l’on reparlera dans l’ultime partie, Cambier et Goetinck c’est certain…………et même, au coeur évidemment du cliché, le capitaine mais pas encore Baron..Daufresne de la Chevalerie, arborant une superbe moustache!

    Le rude demi-centre Cambier et Hector Goetinck étaient estampillés FC Bruges, Six et Daufresne (du moins à l’époque) étaient donc du Cercle…. Quelques années plus tard, il arriva que les cinq avants de l’équipe nationale belge fussent intégralement brugeois, Cercle et Club confondus……. ==> Un laboratoire.

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    1. « Luigi » Van Hege, c’est certain dans la mesure où il intégra les « Front Wanderers », bref : il fit pour l’essentiel la guerre avec ses pieds, en tournées et à fins de propagande.

      En faisaient aussi partie : Daufresne de la Chevalerie, Swartenbroeks, Dominique Baes du Cercle (tué sur le front fin août 1918, je crois??), Goetinck dont l’on va reparler (il fut l’entraîneur des DR en Uruguay 1930), Oscar Verbeek……. ==> De grands noms de notre football, cette sélection fut sans conteste l’un de nos jalons majeurs quoique sans réel lendemain (sinon précisément les JO 1920).

      Avant cette équipe, la moindre tournée belge en UK tournait au massacre………..mais à compter de sa constitution : dynamique inverse, ils firent a minima jeu égal avec les clubs et sélections brit affrontées, l’eomportèrent même la plupart du temps..et idem dans l’immédiat après-guerre à l’international, de mémoire les défaites furent rares – précisément face aux CZ peut-être??? je ne sais plus.

      Coppée en faisait-il partie? Eh bien j’ai un doute!

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      1. Je connais une petite dizaine de photos individuelles estampillées « Front Wanderers »………mais aucune qui mît Coppée à l’honneur, pourtant pas le perdreau de l’année.. ==> Je présume qu’il n’en fit jamais partie, à l’instar d’une autre figure incontournable du football belge de l’époque, qui sera abordée dans le dernier volet.

        Je vais t’en envoyer 2-3 par un autre biais, de très beaux documents.

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      2. Merci Alex. Ça me fait penser à Joe Louis qui livrait de multiples combats d’exhibition pendant la guerre.

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      3. Voilà, je retombe sur ceci en fait de résultats. Occupation oblige : tous matchs disputés en tournée, à l’extérieur.

        Je livre en désordre ces résultat, çà et là contradictoires me semble-t-il.

        Et voilà donc qui fut la matrice de l’équipe victorieuse des JO 1920, sous la tutelle (disons) de Daufresne de la Chevalerie. Et à quoi eût dû être associé Alphonse Six, qui en fût le joyau.

        (BFW = Belgian Front Wanderers)

        15-11-1917 : BFW 1-4 Chelsea
        17-11-1917 : BFW 2-1 Celtic
        21-11-1917 : BFW 2-1 Everton
        22-11-1917 : BFW 1-1 Manchester United
        24-11-1917 : BFW 4-1 Aston Villa
        28-11-1917 : BFW 6-1 Canadian XI

        15.11.1917 London British Army XI Belgium 4-1 Stamford Bridge
        17.11.1917 Glasgow British Army XI Belgium 1-2 Celtic Park
        21.11.1917 Liverpool British Army XI Belgium 1-2 Goodison Park
        22.11.1917 Manchester Manchester XI Belgium 1-1 * Old Trafford
        24.11.1917 Birmingham British Army XI Belgium 1-6 (not 1-4) Aston Lower Gnds (later Villa Park)

        28.11.1917 Folkestone Canada Mil. XI Belgium 1-6 Folkestone Cricket Ground

        ??.??.1915 ????????? Belgium France Mil. XI 3-0 (day, month and town unknown)
        03.06.1917 Milano Italy Belgium 3-4
        06.06.1918 Roesbrugge Belgium England Mil. XI 13-2
        ??.04.1918 ????????? Belgium France 5-2 (day and town unknown) **

        1914 or 1915 International Friendly France 0 – 3 Belgium
        Paris, France
        1916-03-?? International Friendly France 1 – 4 Belgium
        Paris, France
        1918-04-22 International Friendly France 2 – 5 Belgium
        Paris, France
        International Friendly France 0 – 1 Belgium

        03.06.1917 Milano Italy – Belgium 3-4 Arena
        10.06.1917 Milano Milan AC – Belgium 6-4 Arena *
        17.06.1917 ** Modena Modena FC – Belgium 0-5 Stadio A.Braglia ***

        https://www.tapatalk.com/groups/roonbafr/1917-belgian-front-wanderers-t1125.html

        Dans mes souvenirs : globalement du même topo en 1919, même si j’avais été marqué par une défaite face aux..CZ??? Ca doit pouvoir se (re)trouver sans trop de difficulté.

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  4. Merci pour toutes ces infos sur Six. Il m’a toujours fait penser à Eugène Maes (les deux ont dû joué l’un contre l’autre lors d’un Belgique – France). Je note que le mot antisemite est indiqué sous la photo de Piron. C’est un sentiment que j’ai toujours eu vis-à-vis de la Belgique : toujours des relents d’anti sémitisme. Hergé, Rex en Wallonie et la Ligue nationale flamande (VNV) en Flandre pendant la deuxième guerre mondiale et maintenant un imam qui appelle à la destruction des juifs au sein du parlement belge sans parler d’un parti qui a fait un très score très haut à Bruxelles et qui veut instaurer la charia. La Belgique n’est pas un pays qui m’attire bien qu’elle ait donné des génies comme Jacques Brel, Van Moer ou De Bryune. C’est peut-être dû à mon sang méditerranéen (mentalité plus festive et familiale) et que j’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour le peuple juif (pour sa soif de connaissance). Et pourtant je suis allé souvent à l’église avec ma grand-mère. Je vous invite d’ailleurs à aller visiter les églises pittoresques en Corse où des parties de pétanques acharnées ont lieu devant certaines églises.
    J’espère ne pas avoir enfreint la charte de pinte2foot. Si oui, n’hésitez pas à supprimer mon commentaire.

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    1. Jamais été fan de la Belgique ; j’en apprécie surtout le foot et basta. Le reste, ben..?? Je me suis toujours senti plutôt français.

      Ceci dit, ce que tu rapportes là de son antisémitisme porte moins le sceau de l’Histoire (sinon en France ou au Danemark, il valait mieux être juif en Belgique, en 40-44, qu’à peu près partout ailleurs en Europe occupée) que la signature de la propagande sioniste, que nos contrées démocratiques (éh oui) se doivent malheureusement de souffrir comme elles doivent souffrir celles des autres. Cette histoire d’imam au parlement, par exemple, ce n’est ni plus ni moins grave que certain député sioniste d’extrême-droite, repris de justice aux méthodes violentes, qui depuis plus de dix ans salit la chambre française des représentants. Le même genre de métastase. Et que nous subissons équitablement, à mon plus grand regret.

      Le grand crime de la Belgique, pour l’heure, c’est d’être des premiers pays à avoir témoigné ses réserves officielles à l’endroit d’une épuration (ce n’est pas moi qui le dit) en cours au Proche-Orient..ce qui lui vaut de se retrouver dans le collimateur d’une matrice politique aux méthodes nauséabondes dont je crains que ne te fasses ici guère que le relais. Dans tout cela, je ne vois absolument rien qui la déshonore.

      Là, j’évoque l’antisionisme (avéré) de Piron. Apporter des nuances de gris à cette figure héroïsée car-phare (c’est également avéré) de la résistance. Eh bien je crois que voilà une approche désormais impérieuse pour certain coin du monde, qui gagnerait infiniment à faire un jour l’examen de conscience d’un Netanyahou, ou d’un Beghin avant lui.

      Il est toutefois à craindre que ce ne soit impossible.. Je vais recentrer vers ce football pour quoi ce site a été créé : l’auteur (juif, précisons-le) Simon Kuper souligna dans son « Ajax, the Dutch, the war », la schizophrénie et l’ignorance crasses des Israéliens à l’endroit du fait footballistique néerlandais et ajacide : tous deux tenus en Israël en très haute-estime, car (absurdement) pour pro-juifs…………….alors même que voilà, respectivement, ce qui furent de loin le pays où la traque des Juifs fut la plus efficace en Europe de l’Ouest, et un club précisément développé après-guerre en recourant à des criminels de guerre, collabos..et spoliateurs de biens juifs..

      En l’espèce, le Juif Kuper l’observait : la « soif de connaissance » très essentialiste que tu prêtes ici aux Juifs en est salement pour ses frais.

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  5. Il semblerait que j’ai touché un nerf sensible mais qui semble confirmer mon impression de la Belgique. Pour la soif de connaissance, je pensais aux nombres incroyables de prix Nobel et de contributions dans tant de domaines, mais c’est sûrement le lobby derrière :). Quand à l’épuration, c’est vrai qu’une population qui passe de 700000 à 7 millions en 75 ans, c’est du génocide pur et dur 🙂

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    1. Tu ne touches rien, je l’ai dit : la Belgique et moi, bof.. Ceci dit j’y vis, du respect élémentaire pour elle. Et je méprise les communautarismes de tous bords, tous aussi nuisibles les uns que les autres.

      Le reste ne mérite pas le moindre commentaire, ce qui est excessif..

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    2. Faire la liste historique des dégueulasseries belges, en omettant de parler de ce qu’il se passe en termes d’antisémitisme et islamophobie en France comme dans le reste de l’Europe, et essentialiser un pays sur l’unique réponse d’un de ses ressortissants me paraît orienté
      et paresseux.
      Nous ne sommes pas tous du même bord politique sur ce site mais nous nous sommes jamais interdits un sujet.
      Par contre, et je vais parler pour moi, je refuse les raccourcis. Tu voulais, pour des raisons qui te sont propres, voir jusqu’à quel point tu pouvais aller. Tu le suggères en fin de message.
      Tu as certainement frappé à la mauvaise porte…

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      1. Puisse-je vous demander si Alexandre est un rédacteur de ce site (ses propos engageraient donc tout votre site) ou un contributeur occasionnel ?

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      2. Puis-je te demander pourquoi tu es revenu sur ce site, après avoir demandé d’effacer tous tes messages et articles ?

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      3. Des propos qui n’engagent que moi. Avec ma vraie identité, aucun souci avec cela.

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  6. Je regrette d’avoir posté des commentaires ces dernières semaines. Je n’avais aucune idée que certains de ses rédacteurs partagent les mêmes idées nauséabondes que le LFI ou NPA qui sont peu appréciés en Corse.

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  7. A propos des tchécoslovaques, je repensais à ces éléments : abandon du terrain en 1920, bagarre générale avec les suisses en quart de finale de CM en 1934, bagarre générale avec les brésiliens en quart de de finale en 1938 (un des 2 perdu, l’autre gagné)… J’en oublie sans doute d’autres. Y-z’auraient pas eu la tête près du bonnet ?

    En espérant ne froisser aucun morave qui nous lise et prendrait mon post pour un autre commentaire sentant le Saupin 🙂

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      1. Le pays qui a donné au monde la lager mérite tous les éloges 😀
        (bon, évidemment, le pays qui a créé la bière, c’est l’Irak, mais j’ai peur d’être catalogué rien qu’à le mentionner)

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      2. Tu vois Claudio. T’as cherché Modro. Il degaine un article sur Hradec Králové. Il démarre au quart de tour. Fais gaffe… Hehe

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    1. En demi de JO 1920, il y a aussi un truc contre les Français. Ca peut paraître tellement WTF que j’invite à vérifier!!!, mais quasi-sûr de mon coup..et donc !

      De mémoire, les juges de touche émargeaient à chacune des nations (et même : équipes???) s’affrontant, bref : un juge de ligne français, un CZ………..sauf que le tchécoslovaque levait pour le moins abusivement son drapeau, signaler la moindre offensive français ou pas bien loin.. manifestement, il ne jouait pas le jeu, abus de pouvoir… ==> Une attitude qui fut dénoncée par tous les observateurs.

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    2. Tu sais quoi, je ne savais pas que les Tchécoslovaques avaient autant « brillé » à l’époque. Je vais essayer de me pencher là-dessus à l’occasion pour voir s’il y a une raison particulière. 1934 et 1938, a priori les joueurs devaient être presque les mêmes d’une fois sur l’autre (au moins une partie du groupe), donc il y a peut-être un lien.

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      1. En plus de la lager, ils ont inventé le concept de la passe en retrait à la fin des années
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  8. Je n’ai pas l’impression que les Tchécoslovaques étaient particulièrement violents. Au contraire des Brésiliens, par exemple. Les matchs arrêtés, les gestes violents, c’est pas ça qui manquait à l’époque…

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    1. Particulièrement violents, je sais pas.

      Mais il y a la marque de certain cynisme derrière tout cela, d’une fin qui justifie bien des moyens..et ce dans un pays tenu (mais les commentaires de Pierre me font douter de bien des choses désormais, lol) pour premier d’Europe à avoir adopté le plein professionnalisme..ce qui est peut-être une piste de compréhension?

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      1. Europe..continentale, évidemment.

        Ceci dit et concernant la finale de 1920 : climat brin hystérique, stade rempli à 150% de sa capacité, des militaires partout, public chauffé à blanc et chaud-boulette, aux frontières de l’incident diplomatique, drapeau(x?) tchécoslovaque malmené.. De mémoire de Belge on n’avait jamais vu un truc pareil (et je doute qu’on l’ait un jour revu), d’ailleurs ce match est tenu pour premier marqueur officiel du chauvinisme footballistique au Plat pays, où la pratique du foot avait pourtant déjà plus d’un demi-siècle…… ==> Peut-être ce genre de climat était-il nouveau pour les Tchécoslovaques aussi?? Le cas échéant, et même si sportivement il semble bien qu’il n’y eût rien à redire : voilà qui participa peut-être aussi (tant de causes furent avancées..) de leur abandon?

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