11 du Cercle (2/4) – Joske, l’Allemand et le miraculé

Cinq clubs belges, cinq clubs néerlandais…et dix « Onze du siècle » !

Point commun à ces dix heureux élus ? Aux antipodes de plupart des grands clubs oligarchiques, aucun d’entre eux ne bénéficia de soutiens anticoncurrentiels sur la longue durée. Ce qui, au gré parfois de leurs hauts mais plus souvent de leurs bas, rend particulièrement précieuse la diversité de leurs Histoires, aux allures toujours de montagnes russes, et à quoi se devrait raisonnablement de ressembler le destin de tout club si les corruptions de tous ordres ne venaient hélas s’en mêler.

Premier sur la liste : les Belges du Cercle de Bruges. Club d’essence catholique, riche de trois sacres nationaux et de deux victoires en Coupe, lauréat de moult trophées internationaux au début du XXe siècle… mais connu surtout pour son caractère familial et sa modestie, l’excellence de sa gestion, son culte de la jeunesse, la sympathie qu’à peu près partout il inspire, et son souci permanent de chaleur humaine. Ou ainsi que le martèlerait son joueur du siècle : « Le Cercle, c’est un mode de vie. Une philosophie de vie »… mais c’est aussi, Belgique oblige, une bonne pincée de trading…

En très précisément un demi-siècle de football professionnel en Belgique, et quoique composant toujours avec des bouts de ficelle, de surcroît à l’ombre d’un puissant voisin : le Cercle aura réussi l’exploit de se maintenir 40 saisons dans l’élite de son football national. Mieux : avec 83 saisons passées en première division, il figure tout bonnement le cinquième club le plus assidu dans l’élite du football belge, dans la roue des milliardaires du Sporting d’Anderlecht.

Club de tradition s’il en est, plongeons donc dans l’Histoire de ce Cercle qui, dans la foulée récente de ses 125 ans, devrait boucler la saison dans le top 5 de l’actuel huitième championnat au ranking européen, et qui officialisa à cette occasion l’équipe-type de son Histoire – une équipe péchant par sentimentalisme voire par diktat du présent, et dont nous nous écarterons dès lors d’un peu, au gré d’un dispositif en 2-3-5 respectueux tant d’une salle des trophées garnie surtout il y a un siècle, que de l’inflexion pérenne du Cercle pour un football résolument direct et énergique, pubère et généreux, et où ne manquèrent (presque) jamais les puncheurs de talent.

Aujourd’hui : Joske, l’Allemand et le miraculé.

1) Avant centre : Joske

Irina, fière des réalisations de son mari.

« Ce garçon a tout.

Absolument tout. »

Raymond Goethals

Du côté de Split, l’on n’avait pas tari d’éloges sur cet indescriptible attaquant. « Un buteur formidable ! Quoique un peu impatient… » Son éclosion, il est vrai, se faisait attendre depuis qu’il y avait été transféré en provenance du Slavonski Brod, où dès ses 17 ans il avait affolé les compteurs : 130 buts en 240 matchs ! Mais âgé de 20 ans à peine, le très provincial et timide Weber était sans doute trop vert encore, que pour assurer la succession de Zlatko Vujovic… A l’été 1987, il obtenait donc son transfert pour le Dinamo Vinkovci, où un an plus tard le Cercle se féliciterait de l’avoir par hasard repéré.

L’acclimatation, cependant, serait des plus pénibles : « Nous sommes arrivés le 15 juillet 1988 », en confierait son épouse Irina. « Le soleil brillait à Split, sous 35 degrés. A Bruges toutefois, les gens se promenaient en gabardine, et nous dûmes allumer le chauffage de notre appartement. La chambre ne comportait qu’un lit d’une personne, et le frigo ne fonctionnait pas. Tout me paraissait si petit… J’étais choquée. J’étais tendue, malade, comme le bébé. Ces jours-là furent un enfer. »

Fort heureusement, tout se terminerait à merveille : Josip convaincrait Irina de ne pas retourner au pays, serra les dents, et parvint à inscrire 15 buts pour sa première saison, soit 40% déjà du total des buts inscrits par son équipe – une contribution qui monterait à 50% des buts de son club en 1991, 1992 et 1993… et même à 60% en 1994 !).

Fait unique, depuis les 39 buts inscrits par le Soulier d’Or européen Erwin Vandenbergh, en 1980 : Weber parviendrait même, au terme de la saison 1993, à atteindre la barre symbolique des 100% de buts inscrits par rencontre disputée – un exploit extraordinaire, puisque abouti dans la solitude d’un joueur livré à lui-même, esseulé en front de bandière d’une équipe luttant encore et toujours contre la relégation, et d’autant frileuse qu’elle était desservie par l’une des pires défenses du pays…

Et cependant le Cercle, club des plus désargentés de l’élite belge, était-il donc parvenu une fois de plus à assurer son maintien. Grâce, cette fois encore, au flair coutumier de ses inspirés recruteurs Franky Carlier et Georges Ingelbrecht, deux ex-acteurs des pelouses mués en avisés hommes d’affaires.

A Bruges, le long d’un canal.

Hors les clous, ce duo de dirigeants ne se fiait guère aux managers, préférant tout contrôler eux-mêmes, et amenant de la sorte des joueurs inconnus qui, toujours, apporteraient au club et à la compétition belge de solides plus-values : Edi Krncevic, Bwalya Kalusha, Kari Ukkonen, Charly Musonda, Branko Karacic, Jerko Tipuric, Dorinel Munteanu, Tibor Selymes et, en 1988 donc, Josip Weber. Coût de cette dernière transaction ? Quatre millions de francs belges, soit environ 100 000 euros, une misère…

Six ans plus tard, Weber serait revendu à Anderlecht pour 27 fois cette somme, soit près de trois millions d’euros – du jamais vu, alors, à l’échelle du Championnat de Belgique. « Et dire que le transfert de Weber ne fut que le fruit d’une réaction en chaîne », conviendrait toutefois plus de 20 ans plus tard le trop modeste Ingelbrecht. « En fait, à l’époque, nous étions surtout en quête d’un défenseur central, et notre ancien gardien Zdenko Vukasovic nous avait parlé de l’international de Split Ive Jerolimov… lequel nous avait alors appris qu’un certain Josip Weber ne s’épanouissait pas au Hajduk Split. »

La guerre

La Yougoslavie, en cette fin des années 1980, n’avait pas encore implosé, et les bons footballeurs ne pouvaient encore la quitter qu’à leurs 28 ans. La concurrence était donc féroce, bien que Weber, peu porté sur la controverse mais musulman et d’ascendance allemande, avançât un jour que ses origines avaient sans doute été en cause – comme quand, sitôt débarqué à Split, il s’était entiché puis était devenu l’époux d’Irina, fille d’un employé ultra-catholique du club… Ces problèmes l’ayant poussé à fuir la côte dalmate, il était devenu la star d’un club aussitôt relégué en division 2… ce qui mina l’aura renaissante du joueur, l’occulta, et lui permit de quitter en douce la Yougoslavie avant ses 28 ans.

Un an après son arrivée au Cercle, Weber suggérait au duo de recruteurs Carlier-Ingelbrecht de scouter le médian Branko Karacic, meneur de jeu talentueux mais confirmé sur le tard, déjà dans la fleur de l’âge, et qu’à Split condamnait l’émergence d’un certain Asanovic. A l’occasion d’un bouillonnant Etoile Rouge – Hajduk Split, auquel semblaient avoir afflué tous les recruteurs d’Europe, l’homme du match ne serait pourtant pas le si racé Karacic, ni même Prosinecki ou Jarni, mais bien plutôt un grand blond qui remportait tous les duels aériens, le dénommé Jerko Tipuric. L’Histoire était écrite : de 1989 à 1992, Tipuric (qui y perdit toute chance d’évoluer encore en équipe nationale, yougoslave puis croate), Karacic et Weber formeraient le premier trio étranger de l’Histoire du Cercle, et même l’une des plus redoutables colonnes vertébrales du pays.

Australie – Croatie, Sydney, juillet 1992. Coup d’envoi donné par Josip Weber, par ailleurs auteur du seul but croate de la rencontre.

Weber serait finalement sacré trois fois meilleur buteur de Belgique. Et intégrerait pour de bon l’éternité du Cercle quand, au cours de la saison 1992-1993 et pour la première fois en 66 ans, les Vert et Noir remporteraient les deux derbies de la saison, grâce à quatre buts inscrits par leur Croate… et futur Belge d’adoption.

C’est que, depuis peu, la guerre civile faisait rage dans sa Slavonie natale, parmi les villes martyrs d’Osijek et de Vukovar. Depuis Bruges, les trois Croates multiplièrent les actions humanitaires à mesure qu’ils y perdaient des leurs, tel Weber dont fut tué l’un des cousins, ou Karacic dont disparut le beau-frère. Tandis que, parallèlement, l’équipe nationale croate prenait peu à peu forme, jusqu’à être officiellement reconnue le 3 juillet 1992. Convié à une tournée de cette sélection renaissante, effectuée aux antipodes : c’est à Weber que reviendrait, quelques jours plus tard, d’inscrire le premier but officiel de l’Histoire contemporaine du football croate.

Mais ce que nul ne savait, c’est combien le goleador Weber était fondamentalement en proie au doute ; lui dont, passé le dégoût initial de la Belgique, la petite famille coulait désormais des jours heureux à Bruges. Si bien qu’à son épouse qui n’avait plus de cesse de répéter « Nous sommes chez nous en Belgique », Josip de ne pouvoir que rétorquer : « Je dois respecter ce sentiment. Je veux que ma famille soit heureuse. » Et le père d’Irina, dont la colère avait jadis poussé les tourtereaux à la fuite, de partager cet avis, qui dès 1991 avait demandé à Josip pourquoi il ne sollicitait pas sa naturalisation. Témoin des épurations ethniques qui avaient déjà cours en Yougoslavie, il enfoncerait pour de bon le clou lors d’une visite en Belgique, en leur affirmant que plus rien ne les retenait en Croatie… Mais qu’arriverait-il si la Belgique se retournait contre ses étrangers, et les mettait à la porte ? Alors même que les démarches arrivaient à leur terme, Josip restait partagé : « Ca fait quelque chose quand on grandit en Croatie puis que, loin d’elle, l’on apprend qu’elle acquiert son indépendance, après mille ans d’attente… J’ai été comblé de fierté en voyant flotter le drapeau à damier. Mais cela rend les choses si compliquées… Je n’ai pas envie de choisir. »

Le rejet

Si, contrairement à Scifo avant lui, il était loisible pour Weber d’opter pour la double-nationalité, le petit monde du football considérait cependant la situation tout autrement : ce phénomène allait-il se produire pour sa nouvelle patrie, ou continuerait-il à jouer pour l’ancienne? Finalement, Weber couperait bien vite court à toute supputation : à peine était-il naturalisé, à l’été 1993, qu’il refusait d’honorer une convocation pour le match Croatie-Pologne ; il jouerait pour la Belgique.

A l’entraînement en juin 1994. A l’arrière-plan : Luc Nilis.

Le premier match officiel surviendrait le 4 juin 1994, face à la Zambie. 9-0, cinq buts pour Weber. Des débuts tonitruants qui, comme au printemps 1982 avec Lozano, suggérèrent à bien des observateurs que la Belgique avait enfin trouvé son chaînon manquant, et qu’elle devrait compter parmi les favoris du tournoi mondial à disputer aux Etats-Unis. En tribunes, enfin décidé : un observateur plus puissant que les autres, le manager d’Anderlecht Michel Verschueren…

L’on s’était longtemps demandé si le timide Weber, fallacieusement réduit au jeu de contre, pourrait s’épanouir dans un grand club. Le Club de Bruges, par exemple, n’avait jamais voulu de lui. Tandis que le Standard avait tout misé sur Wilmots, et qu’à Malines l’on avait prudemment opté pour un Suédois beaucoup plus cher, qui d’ailleurs serait l’une des stars de la Coupe du Monde étatsunienne, l’international Kenneth Andersson… Bordeaux, aussi, avait longuement hésité… Seul Raymond Goethals semblait sous le charme, résolument conquis : en 1992, quand Papin quitta l’OM pour Milan, il glissa le nom de Weber à Bernard Tapie… lequel avait toutefois refusé : un avant du Cercle pour le grand Olympique de Marseille ? Le vieux Goethals venait déjà de l’emmerder avec son Boksic ; il ne pouvait en être question.

Restait donc Anderlecht, qui pour la première fois depuis des décennies éprouvait les pires difficultés à se dégotter un avant centre digne de ce nom… Arraché à l’Antwerp contre une véritable fortune, l’international Marc Van Der Linden était très vite et pour de bon rentré dans le rang, après des débuts tonitruants. Puis ç’avait été au tour du géant néerlandais John van Loen, d’essuyer les quolibets de la foule et de devoir bien vite vider son casier… Anderlecht avait été beaucoup plus heureux en rapatriant « la Girafe » Johnny Bosman des Pays-Bas, décisif du doublé Coupe-championnat fraîchement remporté, mais Bosman restait un joueur fort statique, par ailleurs dépourvu du moindre back up dans un noyau anderlechtois qui, sinon lui, semblait trop radicalement porté sur la technique et la vivacité.

Josip Weber, dans son élément : à l’accordéon, et sous les bons auspices des couleurs du Cercle.

Or Weber cochait toutes les cases : vif comme l’éclair, robuste, doué des deux pieds, doté d’un jeu de tête absolument léthal, et capable même de conserver le cuir et de dribbler dans les petits espaces… L’arme fatale était là, à moins d’une heure de route, chez les petits bricoleurs du Cercle. Et, cerise sur le gâteau : le brave Weber travaillait sans manager ; négocier avec ce provincial, ce joueur d’accordéon, serait un jeu d’enfant… Du moins le croyait-on.

Alors même qu’il s’apprêtait à être sacré meilleur buteur du championnat pour la troisième fois d’affilée, cela faisait déjà plusieurs saisons que le moindre observateur en convenait : ce Weber était beaucoup trop fort pour le Cercle. Et cependant avait-ce à chaque fois été lui qui avait freiné des quatre fers : d’abord par fidélité à ce club qui lui avait donné sa chance, et prémuni lui et les siens de la guerre ; ensuite par égard pour son épouse, qui désormais ne jurait plus que par les attraits de la Venise du Nord. Ou ainsi que l’expliquerait Paul Duchêne, Président alors du Cercle : « Josip était un homme correct et honnête. Les négociations se déroulaient toujours chez moi, dans le living, dans une ambiance sereine, décontractée. Il n’était pas difficile et, en plus, il ne se faisait même pas accompagner d’un manager. Même quand Anderlecht s’est présenté, il a longtemps hésité. J’ai lu son contrat pourtant, ce n’est pas faute que les Anderlechtois fissent une folie. Les conditions étaient formidables. »

Degryse et Weber, sous le maillot national.

Âgé déjà de 29 ans, le Belge d’importation débarquerait donc à Anderlecht avec près de 300 buts au compteur. Mais avant cela, première étape : le Mondial américain. Aux cinq buts inscrits face à la Zambie de son fugace équipier Bwalya Kalusha, Weber en ajouterait quatre, contre respectivement la Hongrie puis l’équipe olympique américaine. Et cependant, quoique annoncé comme l’une des possibles sensations du tournoi, sa Coupe du monde serait au final plutôt décevante, car Josip resterait muet devant les filets adverses.

Weber lui-même, dont les prestations furent pourtant loin d’être si mauvaises, et dont le jeu généreux fût spolié d’une expulsion du gardien face aux Pays-Bas, puis d’un pénalty et d’une carte rouge pour son défenseur face à l’Allemagne, préfèrera des années plus tard se retrancher derrière quelque prétendu excès de pression. Mais sur le coup, personne n’avait été dupe : durement critiqué dans la presse avant même les trois coups du tournoi, par l’un ou l’autre Diables qui concédaient n’avoir au fond rien à lui reprocher, et qui regrettaient cependant que soit sélectionné un naturalisé, Weber serait au quotidien la cible des Anderlechtois Degryse et Nilis, qui le plumeraient au poker avant de s’employer méthodiquement, tant en matchs qu’aux entraînements, à boycotter l’inoffensif Belgo-Croate, coupable tout au plus d’être fortement susceptible de pouvoir leur faire de l’ombre.

Epilogue

Josip Weber, chez lui, en Slavonie. « Si je vis encore deux ans-et-demi, je serai content. »

De ces histoires peu ragoûtantes, qui virent le sélectionneur Van Himst intervenir trop mollement, et que confirmèrent toutes les parties-prenantes avant d’y opposer des explications confuses ou diplomatiques, Weber jugea toujours préférable de ne pas en faire tout un plat, qui sitôt le tournoi achevé se remit au travail : 14 buts à l’occasion de ses 21 premiers matchs sous le maillot anderlechtois… qu’aussitôt assombrirait, hélas, une grave blessure au genou : déchirure des ligaments croisés et du ligament interne, à l’entraînement… Se refusant encore à jeter l’éponge, le Belgo-croate s’accrocherait encore deux années, marquées de six opérations. En vain : c’en était pour de bon fini, de sa carrière professionnelle.

Heureuse à Bruges, sa famille prendrait finalement le parti d’un retour au pays : « Le climat est nettement meilleur ici. Il fait très froid en hiver mais, au printemps et en été, tout le monde vit dehors. » Diagnostiqué d’un cancer de la prostate, Weber y décéderait finalement trois ans plus tard, à 53 ans et nimbé de ses souvenirs. Devant un paysage où, de saison en saison, domineraient toujours le vert et le noir.

2) Demi gauche : l’Allemand

« Mon rêve, c’est de pouvoir travailler

un jour en Allemagne. »

Dorinel Munteanu

Il sera question d’équipes nationales encore, et d’abord à quatre heures de route à peine en suivant le cours de la Save : non loin des vertigineuses Portes de Fer, et dans ce Sud roumain profond que peuplent encore, oubliés de tous, des milliers d’Allemands.

Ainsi que son nom l’indique, et bien qu’il grandît dans la plaine, le petit Dorinel naquit dans une famille de montagnards – et ses parents avaient-ils quoi que ce soit à prouver ? Toujours est-il que c’est dans ce coin du monde, tout à la fois austère et bucolique, que de premières balles élimées feraient l’expérience des frappes au but chirurgicales de « Désiré » – c’est à dire de Dorinel, en Roumain.

Joueur par essence offensif bien qu’il ne comptât jamais ses efforts, tout à la fois créatif et travailleur, ce Nedved des Carpathes deviendrait à ce point indispensable, parmi les Hagi et Popescu, qu’il s’érigerait ni plus ni moins en recordman absolu des sélections de son pays, à l’heure même où celui-ci comptait parmi les équipes nationales les plus excitantes de sa génération. Et cependant Munteanu, dit « l’Allemand » ou « le petit Hagi », de signer curieusement pour un modeste club de Belgique : le Cercle, où son pied gauche aussi précis que puissant ferait des merveilles deux ans durant. Avant de rejoindre la Bundesliga, où il brillera huit ans encore d’entre Cologne puis Wolfsburg, Munteanu serait sacré Meilleur joueur du championnat 1993-1994, et recevrait d’ailleurs son Ballon de cristal des mains du sulfureux arbitre suisse Rötlisberger – celui-là même qui, contre l’Allemagne lors de la Coupe du monde 1994, priverait bientôt son équipier Weber d’un penalty et de l’expulsion de son adversaire direct.

Obtenu alors même que le Cercle sembla chaque année condamné à devoir lutter pour son maintien, ce Ballon de cristal ne serait pas l’unique tour de force du Roumain, qui dans des circonstances non moins difficiles gagnerait de devenir, loin devant le légendaire Littbarski, le recordman absolu des assists réussis en une seule saison sous le maillot du FC Cologne – club qui, hélas pour lui, refusa de le laisser partir en Italie ou en Liga, après que l’y eut attiré l’entraîneur Morten Olsen, et qu’engluaient déjà d’insondables difficultés.

Au gré d’un parcours contrarié qui le laissa un temps alcoolique, le plus fort aura peut-être toutefois été, dans le chef de l’homme aux 134 sélections en équipe de Roumanie, d’être parvenu à hisser le Cercle en finale de la Coupe de Belgique, où il se verrait toutefois spolié de la victoire par un arbitrage partisan, face aux influents voisins du Club brugeois.

Terriblement sous-médiatisé, bien qu’il fût unanimement célébré partout où il évolua, c’est sans doute son prédécesseur en Belgique, l’ancien joueur du Dinamo George Barica, qui résumerait au mieux les qualités du talentueux et tenace, mais si fatalement taiseux Dorinel : « Munteanu était un exemple permanent. Il a laissé une impression incroyable en Belgique, avec sa façon de se donner match après match, s’accrochant au moindre ballon avec son âme, déterminé et toujours sérieux. Un footballeur sur lequel l’on pouvait compter en toutes circonstances – dont également, et au premier chef, en équipe nationale. »

3) Ailier gauche : le miraculé

« Leurs rêves sont désormais les nôtres. »

Bwalya Kalusha

Voici un joueur qui, un an durant, évolua avec le susmentionné Josip Weber. Et dont l’association sur quelque plus fantasmagorique long-terme garde à susciter de regrets. Qui inscrivit un hat-trick face à l’Italie dans un grand tournoi, fut Footballeur africain de l’année en 1988, élu douzième Meilleur joueur du monde huit ans plus tard et qui, passé joueur-entraîneur de sa sélection, réussirait même l’exploit de transformer un coup-franc décisif dans un match qualificatif pour la Coupe du monde 2006, après s’être fait monter au jeu à 41 ans, et clôturant de la sorte son parcours en sélection nationale sur le remarquable bilan de 50 buts en 100 sélections.

Et cependant, plus qu’à ces formidables aboutissements, son plus grand exploit aura-t-il sans conteste été, en 2012 et en sa qualité de Président de la Fédération zambienne de football, d’avoir présidé au sacre continental surprise de sa sélection nationale, dont il avait spectaculairement oeuvré à la reconstruction dès 1994, et qui refermait pour de bon la blessure vive laissée par le crash aérien du 27 avril 1993, au cours duquel avaient tragiquement péri 18 de ses équipiers.

30/12/1985, signature à Lusaka du contrat liant Bwalya Kalusha au Cercle de Bruges, en présence des Belges John Huys et Guy Barbiaux, et du dirigeant zambien Cumboh. Montant du transfert : 25 000 dollars.

Aussi, dans cette vie de roman qui le vit aussi être trois ans durant une idole du Stade Azteca, hisser au titre de vice-championne d’Afrique une équipe amputée soudain de 18 de ses membres, finir meilleur buteur du tournoi africain 1996, et en être repris dans l’équipe-type non moins qu’il ne l’avait déjà été dix ans plus tôt… En somme et parmi de tels exploits : comment parler encore du modestissime Cercle de Bruges, et des quatre fructueuses saisons que, sous le maillot vert et noir marqué d’un « C » noir comme le diable, Bwalya Kalusha y livra ?

Ailier gauche qui pouvait également jouer comme avant-centre, médian offensif ou demi latéral, sa carrière avait débuté dès ses fraîchement sonnés 16 ans au sein des Mufulira Blackpool. Sitôt remarqué, il rejoignait un an plus tard les Mufulira Wanderers, club le plus populaire du pays, où il demeura jusqu’à ce que l’y repèrent enfin les si débrouillards dirigeants du Cercle de Bruges, vainqueurs à la surprise générale de la Coupe de Belgique 1985.

Considéré par beaucoup comme le plus grand footballeur zambien de tous les temps, aux côtés de Godfrey Chitalu, Kalusha s’y distinguerait par sa vitesse et sa maîtrise du cuir, la qualité de son dribble bien qu’il ne fût pas particulièrement rapide avec le ballon, et la précision léthale de son pied gauche sur les frappes à distance. Doté d’un instinct remarquable dans la surface, il décrochait par ailleurs énormément, de sorte d’apporter son soutien dans sa propre moitié de terrain, et aimait à se déplacer sur toute la largeur du terrain.

60 ans… et cependant capable encore de ceci.

En définitive, il passera à Bruges quatre années remarquables, inscrivant 33 buts en 115 matches en dépit de son positionnement théorique sur l’aile gauche, qu’il anima dans un style plus total que ne l’avait fait, avant lui, le fugace mais très apprécié Didier Six.

Joueur-culte du Cercle, il y serait même sacré à deux reprises Joueur de la saison, avant de décrocher le titre de vice-meilleur buteur du tournoi olympique de Séoul, l’intérêt des champions d’Europe 1988… et en définitive son transfert pour le PSV à l’été 1989. Y remportant plusieurs titres nationaux, c’est quand il dut suppléer la blessure de Romario à la pointe de l’attaque, en 1992 et négligeant pour une fois la Zambie, qu’il disputerait sa meilleure saison : « La concurrence au PSV était très relevée, mais au fond, comment aurait-il pu en être autrement au regard de la qualité des joueurs ? Il y avait là Romario, le meilleur d’entre tous. Mais il y avait aussi Gerald Vanenburg, Hans van Breukelen, Eric Gerets, Soren Lerby… Avec de tels joueurs dans l’équipe, il suffisait de rater une séance d’entraînement pour se retrouver sur le banc, si bien que répondre aux convocations de l’équipe nationale devenait parfois difficile.« 

Comme en ce 25 avril 1993 où, contraint par ses engagements à disputer avec le PSV une rencontre au Mestalla, Kalusha serait dans l’incapacité d’embarquer à bord du de Havilland affrété par l’armée zambienne – un avion auquel seraient diagnostiqués, la veille du départ de Lusaka le 27 avril, de sérieux problèmes après quelque cinq mois où il avait été… et eût dû rester hors de service.

(à suivre…)

25 réflexions sur « 11 du Cercle (2/4) – Joske, l’Allemand et le miraculé »

  1. Merci d’avoir éclairé le mystère que constituait Josip Weber à mes yeux. Un de ces Yougos à la vie ballottée par les fractures d’une société et d’un pays à bout de souffle et dont la guerre change le destin. Combien y en eut-il ?

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    1. C’était l’idée. Il avait été présenté – à raison – comme l’une des probables sensations de la WC94 ; je suis retombé sur des archives NL et EN absolument élogieuses (et même particulièrement inquiètes côté NL) à son égard, mais au final, que sut-on jamais vraiment de lui? Et qu’en reste-t-il? Crûment dit : que dalle.

      Pour ma part : pas vu meilleur avant-centre en Belgique depuis lors (et même avant : il n’y en a pas eu des masses), c’était vraiment un phénomène. La WC94 eût dû être le théâtre de sa pleine reconnaissance internationale..et c’en fut le tombeau : tournoi compromis d’abord par les intrigues des Nilis et Degryse..avant que le corps arbitral, sur la phase même où Weber eût pu lancer enfin son Mondial, contre l’Allemagne, ne classât l’affaire une fois pour toutes..et il avait déjà été spolié face aux Pays-Bas!

      Seul match où il se loupât vraiment : face à l’Arabie Saoudite. Belgique déjà qualifiée, Van Himst décida de faire tourner son effectif, donner sa chance à..Wilmots, celui-là même qui avait ouvert les hostilités contre Weber dans les médias (mais, contrairement aux Degryse et Nilis : c’en resta à ce stade avec lui – pas de sabotage dans le chef de Wilmots)……mais Wilmots, écrasé par la pression qu’il s’était mise, de rater 2 voire 3 buts tout faits, seul face au gardien..

      Nilis, aussi, avait été titularisé.. ==> l’homme invisible, comme d’hab’, un boulet.. Même Scifo n’était pas vraiment dans son assiette, rien n’allait.. Bref Weber rentra à l’heure de jeu en lieu et place d’un Wilmots certes actif mais catastrophique.., fut plutôt bon..avant de se mettre progressivement au diapason de l’équipe.

      Au terme de cette rencontre, de cette farce (le but saoudien est assez carnavalesque), la presse épingla deux noms (et c’est ce que l’on a retenu) : Wilmots et..Weber.. ==> Elle eût été mieux inspirée d’accabler Nilis, dont je ne comprendrai décidément jamais les interminables indulgences dont il bénéficia.

      Wilmots, conséquent avec ses principes, se mit volontairement en retrait de la sélection, qu’il estima avoir desservi.

      Nilis quitta aussitôt la Belgique pour le PSV.

      Il me semble que Weber disputa encore un match avec les DR, mais l’expérience avait été douloureuse pour tant de parties-prenantes.. ==> C’en resta donc là.

      A noter, important pour mieux apprécier sa situation : l’un de ses grands-parents était..belge!, ce n’était pas une naturalisation de complaisance!

      Mais l’on ne pourrait en dire autant, dans la foulée, de l’ex-Yougo Goran Vidovic..qui se fit d’ailleurs démonter par Scifo dans la presse, lol..

      Au final : ces histoires de naturalisations (il y eut aussi Strupar, Oliveira..) n’apportèrent rien sinon la zizanie.

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      1. Je suppose que son nom vient de ses grands-parents car Weber en Yougoslavie, de doit être rare. Sauf à ce que quelques Allemands ou Autrichiens se soient sédentarisés là bas à un moment donné…

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      2. Ascendance belgo-allemande côté paternel, yep. Des gens dont les racines se confondent d’entre Escaut et Elbe, à l’instar d’un Jean-Marie Pfaff (gens du voyage issus tantôt de la Sarre, tantôt des bords de l’Elbe), Rubens né et grandi en Rhénanie quoique totalement flamand, Beethoven (le « van » n’est pas anecdotique : les Beethoven avaient pour fiefs Malines et un village de l’arrière-pays liégeois, non loin de Saint-Trond)… Y en a un paquet des comme ça, premiers noms qui me passent par l’esprit.

        Dans le cas des Weber : je n’en ai pas le fin mot, je crois d’ailleurs qu’à peu près tout le monde au pays s’imagine que ce type n’avait aucune belgité à faire valoir – et pourtant..

        A l’instar de « l’Allemand » Munteanu, l’on pourrait penser à l’un de ces moult descendants de colons « saxons », quoique surtout connus pour s’être jadis établis dans le Banat et en Transylvanie, mais?? En l’espèce, j’en profite : « saxons » est trompeur ; ces dizaines de milliers de colons provenaient des massifs de l’Eifel et du Hunsrück, à la frontière belgo-luxembourgeoise, certains noms topographiques (une de mes passions) restent d’ailleurs évocateurs.

        Mais, ça : histoires datées du bas-Moyen-Âge…… ==> Pour qu’on se rappelât qu’il avait du sang belge, c’est que l’implantation des Weber dans le coin dut être plus récente.

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      3. En fait et autant que je m’en rappelle (je n’ai malheureusement plus accès à mes databases généalogiques), le cas Weber s’apparentait à un registre « oriundi ».

        Vidovic voire Strupar : naturalisations de complaisance, accélérées.. Oliveira, dans mes souvenirs ce fut particulier aussi..

        Scifo : c’était une forme de régularisation.

        Lozano : naturalisation aux forts accents de régularisation, plus belge qu’espagnol.

        On fit passer ce brave gars pour un opportuniste, un type pour qui l’on bradait la nationalité belge et qui n’en eût rien à foutre..alors que, plus encore que ses incontestables qualités footballistiques : ses racines et sa maîtrise de la langue NL avaient largement de quoi mettre tout le monde d’accord.

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      4. Les supporters du Cercle ne s’y sont pas trompés, eux : ils l’appelèrent « Joske », le « petit Joseph ».. Aussitôt adopté! Et plus affectueux que ça, au Plat-pays : y a pas!……….aux antipodes opportunes, donc, des tombereaux d’attaques ad nationem que cet homme désarmant de gentillesse dut essuyer..

        Il préféra calmer le jeu ensuite.. Ca lui appartient et c’est respectable. Moi, ce qui me dérange : c’est par conséquent à quel bon compte les salopards Degryse et Nilis s’en seront tirés..

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  2. Originale cette série sur des clubs belges et néerlandais moins connus. Les prochains seront-ils RWD, Beveren, La Gantoise et Malines côté belge et Sparta Rotterdam, Go Ahead, AZ’67, Twente et Willem II côté néerlandais ?

    Le Cercle Bruges a eu des ailiers gauches doués avec Bwalya Kalusha et Didier Six. Le franco-turc, ainsi que Platini et Bossis, ont connu leur première sélection pour la première de Michel Hidalgo en 76 contre la Tchécoslovaquie qui allait devenir championne d’Europe quelques mois plus tard. La dernière sélection de Didier Six est un autre moment historique avec la demi-finale de l’Euro 84 contre le Portugal. Didier Six était quand même spécial. Il ne voulait plus jouer les matchs de l’OM en fin de saison 79-80 quand l’OM est descendu et c’est Marius (joueur français de l’année 72 avec les 6 premiers mois à Ajaccio) qui allait le chercher chez lui.

    Question du jour alors : quel avant-centre Michel Hidalgo avait choisi pour sa première sélection contre la Tchécoslovaquie en 1976 ?

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    1. Beveren, Sparta et Go Ahead : c’est certain. Et feu le Lierse aussi, de loin le plus grand des petits clubs belges.

      RWDM, j’ai déjà dit beaucoup de trois de leurs incontournables (Olsen, Nielsen et Polleunis), l’un ou l’autre suivront dans un autre cadre.. ==> Je zappe ce club mais on y reviendra.

      Et, oui, bien sûr : autant parler de choses dont l’on ne parle nulle part ailleurs.

      Six : très bon au Cercle! Mais pourquoi être resté si peu?? Ca faisait peut-être partie du deal, bien possible..car qu’allait-il faire là, sinon? Etonnant..et je n’ai jamais trop su ; si quelqu’un a la réponse..

      Avant-centre français, 76 contre les Tchécos : au pif je dirais Bernard Lacombe?? Aucune idée. C’est toujours à lui que je pense quand j’entends parler d’avant-centre français des 70’s.

      Parmi les autres clubs NL/BE que je vais aborder : ..La Gantoise?? C’est un cas compliqué mais tentant, car l’occasion ou jamais de mettre à l’honneur l’un ou l’autre de leurs grands joueurs, on verra..

      Ceci dit : c’est l’occasion d’une devinette aussi! Tant qu’à faire, donc : quel meilleur buteur, coup sur coup, de Coupe du Monde et d’Euro y a joué? Il n’avait pas 30 ans, buteur extraordinaire.. ==> Qui est-il?

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      1. Buteur et La Gantoise, cela fait penser automatiquement à Erwin Vandenbergh mais il n’a pas été meilleur buteur d’un Euro et d’une coupe du monde. Cela sera donc Jerković ?
        Pour l’avant-centre français, c’est celui que vous auriez du prendre comme symbole de Pinte2foot pour les 5 premières lettres.

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      2. Jerkovic, tout à fait. Le roi du ciseau acrobatique. Et co-meilleur buteur de l’Euro60 puis de la WC62. De tête et fissa je ne vois que Müller qui ait réussi cela??, dix ans plus tard : WC70 puis Euro72 dans son cas.

        Il semblait avoir tout l’avenir encore devant lui quand il signe à La Gantoise, un coup énorme..sauf qu’il se blessa presque aussitôt, contrat rompu.

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      3. Alors Robert Pintenat, un copain de Khia pour son passage au Téfécé.

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      4. David Villa à rajouter à cette liste (Euro 2008 et coupe du monde 2010). Robert Pintenat effectivement. Premier but de l’ère Hidalgo : déviation du sochalien Pintenat pour un but d’un autre sochalien, Gérard Soler. Les deux larrons se sont retrouvés à Toulouse 6 ans plus tard.

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    1. J’ai du temps, je relis des choses qui m’auraient échappé..dont celle-ci!

      Stoica, une classe écoeurante, un gentil garçon aussi………… Malheureusement pour beaucoup de monde (lui, Anderlecht, la sélection roumaine, les amateurs de belle technique..) : en rien animé par un mental de tueur, il reste sans doute l’un des plus grands regrets de l’Histoire anderlechtoise (dont la base en connaissait alors un sérieux rayon, registre beaux joueurs), mais toujours très aimé, oui.

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    1. Didier Six, j’ai pu choper l’info!

      Un montage complexe, impliquant ledit Francois Lambert, un homme d’affaires brugeois qui, plus tard, serait le principal mécène de la formation……cycliste ADR! Laquelle n’était pas de la petite bière : l’une ou l’autre victoire(s???) (la flemme de vérifier..) sur le Tour avec Lemond ; bref : c’est ce Lambert qui arrangea et finança le passage de Six au Cercle, initialement prévu pour une demi-saison mais qui dura moins que ça.

      Pourquoi y avoir joué moins que la demi-saison prévue? Je n’en ai pas le dernier mot, ça n’a peut-être rien à voir..mais quand il rentra en France, il laissait derrière lui une dette telle qu’il fut l’objet d’un mandat d’arrêt international, la police française débarqua à son domicile, injonction à régler ses dettes belges.. ==> Allez savoir.

      Sportivement parlant : ce fut un succès, son passage y fut éclair mais excellent.

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  3. J. Weber fut privé d’un péno évident (faute d’ Helmer) lors du succulent Allemagne 3 Belgique 2 de la WC 1994.

    L’arbitre suisse Kürt Röthlisberger était un corrompu notoire. Il sera suspendu à vie pour une autre affaire (match de Ligue des Champions Grasshoppers – Auxerre en 1997), trois ans plus tard, par l’UEFA.

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    1. Et c’était le dernier homme donc, normalement, en sus du péno : il devait recevoir une rouge (normalement directe)..et ce d’autant que Helmer avait déjà reçu une jaune!

      Bref et l’un dans l’autre, même avec un arbitre indulgent ou complaisant, qui ne lui eût mis qu’une jaune pour cette double prise de judo : Helmer finissait dehors, et l’Allemagne eût donc été réduite à 10 contre 11, + péno pour la Belgique.. ==> Déjà rien que cela, dans un match qui finit sur le score de 3-2 : il y avait matière à la trouver saumâtre..mais ce n’est pas tout car il y eut aussi ceci, à 3:33 et dont l’on ne parle jamais : https://youtu.be/p8grXlvmdv4?t=212

      La chute bizarre de Smidts , commis au marquage de Völler, ne doit rien au hasard : regarder la main et le bras droits de Völler, auteur de ce second but allemand..et d’une faute manifeste pour gagner le duel! ==> Comment, quand un défenseur tombe de la sorte en arrière, et que les lésés réclament dans la foulée (ça ne se voit pas ici mais Albert, qui avait tout vu des premières loges, était furieux – je crois d’ailleurs me rappeler qu’il reçut un carton pour protestations), un arbitre international peut-il valider un but pareil sans laisser place à la moindre hésitation??

      De ce match, sinon : je retiens côté belge la prestation de Preud’Homme.. L’arbitrage fut vérolé..et cependant les Allemands livrent ici leur meilleur match du tournoi..et idem pour Preud’Homme, peut-être bien.

      Ils dominèrent, c’est de loin leur meilleur match, face à une Belgique rongée par les problèmes internes..et cependant ils ne l’emportent au final que fort poussivement, avec/grâce au concours d’un arbitre trois fois décisif en leur faveur (rouge pour Helmer, péno pour Weber, deuxième but de Völler) qui fut..aussitôt renvoyé dans ses pénates, et bientôt confondu de corruption……… ==> Voilà qui laissait à envisager leur élimination en 1/4 face aux Bulgares.

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  4. Tant qu’à évoquer cette WC94 : assurément celle qui vit le plus grand nombre de joueurs du Cercle prendre part à une WC??

    En 1930 : j’en entrevois deux. Pour 38 il y en avait encore un – que j’évoquerai d’ailleurs.

    Mais c’est donc en 94 que le Cercle fut assurément le mieux représenté : les internationaux roumains Munteanu (incontournable dans l’équipe) et Selymes (titulaire lors des deux derniers matchs – dont le légendaire Roumanie-Argentine)..et le Belgo-Croate Weber donc.

    Autres temps autres moeurs, certes. Mais vu le caractère permanent de débrouille de ce club : c’est extraordinaire..d’autant qu’on ne parle pas de sélections de pimpins : voilà deux équipes nationales qui avaient l’envergure des 1/4..voire davantage pour la Roumanie.

    A noter que, si les WCs avaient existé avant 14-18………. ==> Y aurait pas photo, ce club eût squatté l’attaque de l’équipe nationale belge (dont l’attaque consista un temps en joueurs du Cercle..et/ou du FC Bruges).

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    1. Ah oui, Sterchele.. Une victime de la route de plus ; loin, très loin de l’envergure des cultissimes Verbiest et Coeck..et cependant, curieusement : en définitive celui pour lequel l’on aura fait le plus de tagadatsouintsouin.

      Je n’aurais jamais cru que le public du FC Bruges poursuivrait le clapping entrepris à son décès, à chaque match pendant une minute en l’honneur de Sterchele, joueur certes sympa mais à l’aune de leur Histoire??? Et, de surcroît : alors qu’il n’y joua au final qu’une et une seule saison, que ce club se flamandisait parfois méchamment (les chants anti-wallons avaient fait leur apparition)………. Etonnant.

      Il était loin d’être mauvais, mais bon : le football belge était alors à son plus bas historique, j’ai souvenir de lui lors d’un 4-0 subi au Portugal (avec notamment un but sublime de Quaresma??), on se raccrochait à ce qu’on pouvait..et il avait aussi pour lui d’être sympa, un garçon plein de vie et de charme.. – un jeune homme de 26 ans, quoi ; je n’ai décidément pas trop compris tout ce torrent d’émotions.

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      1. Y a quand même un truc que j’ai singulièrement apprécié chez lui : le parcours!

        A ses 24 ans, un âge où normalement l’on est déjà en pleine bourre : il évoluait encore d’entre D3 et D4………..d’un football belge qui ne valait plus rien, c’est dire..

        L’ascension fut donc spectaculaire, météorique. Mais ne pas s’imaginer que ce fut un crack, plutôt un bon petit joueur avec son plafond de verre.

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