Reportée deux fois à cause du COVID et de la tenue exceptionnelle de la Coupe du monde de football au mois de décembre en 2022, la Coupe d’Afrique des Nations CAN est enfin de retour avec son cortège d’évènements insolites et folkloriques (primes non payées, moyens de transport défaillants, féticheurs, grigris, interrogations sur l’âge réel des joueurs, etc.) qui constituent le charme et l’insoutenable légèreté du football africain.
Pour la présente édition qui commence ce samedi 13 janvier 2024, trois favoris se détachent clairement : le Maroc, le Sénégal et l’Algérie. Juste derrière, un autre trio formé de l’Égypte, la Tunisie et la Côte d’Ivoire semble se démarquer et peut créer la surprise.
Les villes hôtes retenues sont Abidjan (au sud, capitale économique), Yamoussoukro (au centre, capitale politique), San Pedro (au sud-ouest, premier port d’exportation de cacao au monde, station balnéaire et touristique), Korhogo (au nord) et Bouaké (centre, 2ème plus grande ville du pays).
Que la fête commence !
Groupe A
Un boulevard pour Ivoiriens et Nigérians. Personnellement, je préfère l’Afrobeat au Coupé-décalé. Derrière, les deux Guinée ramasseront les miettes.
Côte d’Ivoire
Surnom : les Éléphants.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 25ème participation. Deux titres (1992, 2015). Finaliste en 2006 et 2012, quatre fois troisième.
Nigéria
Surnom : The Super Eagles.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 20ème participation. Trois titres (1980, 1994, 2013). Quatre fois finaliste (1984, 1988, 1990, 2000), sept fois troisième.
Guinée équatoriale
Surnom : Nzalang Nacional (l’Éclair national).
Palmarès en Coupe d’Afrique : 4ème participation. Quatrième en 2015.
Guinée-Bissau
Surnom : Les Lycaons (Os Djurtus). Chiens sauvages qui attaquent en meute et qui peuvent très sérieusement embêter un lion isolé.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 4ème participation. N’a jamais franchi le premier tour.
Groupe B
Aucune sélection francophone dans ce groupe. Le Ghana reste solide mais semble très loin de son glorieux passé. Sur un malentendu, le Cabo Verde peut jouer les trouble-fête.
Égypte
Surnom : les Pharaons.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 26ème participation. Sept titres (1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008, 2010). Trois fois finaliste (1962, 2017, 2022).
Ghana
Surnom : les Black Stars.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 24ème participation. Quatre titres (1963, 1965, 1978, 1982). Quatre fois finaliste (1968, 1970, 1992, 2015).
Cap-Vert (nom officiel Cabo Verde)
Surnom : les Requins bleus.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 4ème participation. Quart de finaliste en 2013.
Mozambique
Surnom : les Mambas (le serpent le plus dangereux d’Afrique : une morsure peut tuer un cheval en une 1/2 heure).
Palmarès en Coupe d’Afrique : 5ème participation. N’a jamais franchi le 1er tour.
Groupe C
Le Lion de la Teranga retrouve son cousin le Lion indomptable qui paraît vieux, malade et sans dents. La Guinée sur une dynamique positive pourrait chiper la seconde place.
Sénégal
Surnom : les Lions de la Teranga (en Wolof, hospitalité ).
Palmarès en Coupe d’Afrique : 17ème participation. Un titre (2022). Deux fois finaliste (2002, 2019).
Cameroun
Surnom : les Lions indomptables.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 21ème participation. Cinq titres (1984, 1988, 2000, 2002, 2017). Deux fois finaliste (1986, 2008), deux fois troisième (1972, 2022).
Guinée
Surnom : le Syli national (Sily, éléphant en Soussou).
Palmarès en Coupe d’Afrique : 14ème participation. Finaliste en 1976 (dans un format poule finale).
Gambie
Surnom : les Scorpions.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 2ème participation. Quart de finaliste en 2022.
Groupe D
L’Algérie se pose en gros favori du groupe. L’antilope angolaise est capable de séduire l’étalon burkinabè et de le mener à sa perte.
Algérie
Surnom : les Fennecs (un petit chasseur nocturne véloce, malin et bondissant).
Palmarès en Coupe d’Afrique : 20ème participation. Deux titres (1990 et 2019). Finaliste en 1980. Troisième en 1984 et 1988.
Burkina Faso
Surnom : les Étalons.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 13ème participation. Finaliste en 2013.
Angola
Surnom : les Antilopes noires (As Palancas Negras).
Palmarès en Coupe d’Afrique : 9ème participation. Quart de finaliste en 2008 et 2010.
Mauritanie
Surnom : les Mourabitounes (en référence aux « Almoravides », dynastie marocaine ayant régné sur le Maghreb et une partie de la péninsule ibérique du 11e au 12e siècle).
Palmarès en Coupe d’Afrique : 3ème participation. N’a jamais franchi le premier tour.
Groupe E
Les deux aigles devraient se crêper le chignon et y laisser beaucoup de plumes, pour le plus grand bonheur des Bafanas en embuscade.
Afrique du Sud
Surnom : les « Bafana Bafana » (garçons, garçons en Zulu).
Palmarès en Coupe d’Afrique : 11ème participation. Un titre (1996). Une finale (1998). Une fois troisième (2000). Quart de finaliste en 2002, 2013 et 2019.
Tunisie
Surnom : les Aigles de Carthage.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 21ème participation. Un titre (2004). Deux finales (1965 et 1996). Une fois troisième (1962). Trois fois quatrième (1978, 2000 et 2019). Quart de finaliste en 1998, 2006, 2008, 2012, 2015, 2017 et 2021.
Mali
Surnom : les Aigles.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 11ème participation. Une finale (1972). deux fois troisième (2012 et 2013). Trois fois quatrième (1994, 2002 et 2004).
Namibie
Surnom : les Brave Warriors.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 4ème participation. N’a jamais franchi le premier tour.
Groupe F
Un duel fratricide et sanglant entre le lion et le léopard. Les Marocains partent favoris,après l’excellent Mondial qatari, mais attention à l’excès de confiance. La Zambie, portée disparue depuis une décennie et revenue à un « kick and rush » primaire ne semble pas avoir les reins solides pour passer au 2e tour.
Maroc
Surnom : les Lions de l’Atlas (le dernier lion vu vivant dans l’Atlas marocain date de 1936).
Palmarès en Coupe d’Afrique : 19ème participation. Un titre (1976). Une finale (2004). Une fois troisième (1980) et deux fois quatrième (1986 et 1988).
Rép D. Congo (ex Zaïre)
Surnom : les Léopards.
Palmarès en Coupe d’Afrique : 20ème participation. Deux titres (1968 et 1974). Deux fois troisième (1995 et 2015) et une fois quatrième (1972).
Zambie
Surnom : les Chipolopolos (boulets de cuivre car le sous-sol du pays regorge de cuivre).
Palmarès en Coupe d’Afrique : 18ème participation. Un titre (2012). Une finale (1974). Trois fois troisième (1982, 1990 et 1996).
Tanzanie
Surnom : les Taifa Stars (Taifa signifie « nation » en Swahili).
Palmarès en Coupe d’Afrique : 3ème participation. N’a jamais franchi le premier tour.
Lindo pour pinte2foot!
Merci pour la présentation.
Je confesserai toujours un faible pour la RDC : le destin de cette nation qui, footballistiquement (mais pas seulement), fait davantage le bonheur du reste du monde que le sien propre…… ==> Ils ont encore et encore ma sympathie.
La RDC, double championne d’Afrique dans les années 60/70 zaïroise, portée par le club phare, le Tout Puissant Mazembé, dominant en Afrique, est, depuis, une anomalie dans le paysage africain
Ca ne peut tout bonnement pas marcher.
Un demi-siècle pile-poil après la WC74, le scénar dominant reste celui d’une sélection gangrénée bon an mal an par des détournements de fonds et de primes, des instrumentalisations politiques……… ==> Les Congolais d’Europe qui daignent encore rejoindre la sélection ont bien du mérite!, de surcroît quand l’on se rappelle certaines histoires où ils étaient livrés à eux-mêmes : pas de défraiement, organisation zéro, parfois pas même d’avion………. J’ai souvenir d’un Mbokani devant pallier l’incurie de la fédération, tout payer de sa poche, pour lui et ses équipiers évoluant au pays..et, au final : Mbokani d’être cependant sali??? Affligeant………, la fuite des talents n’est pas près de s’arrêter.
Comment Mulamba a-t-il pu rater le ballon d’or africain en 1974 est le plus grand mystère du football africain…
C’est Moukila qui l’avait obtenu cette année là. Vainqueur de la c1 avec le Cara Brazzaville. Mais c’est vrai que la performance de Mulamba à la CAN méritait certainement mieux.
La passion est un bon mot
Quelques soient les conditions, tu vois çà nulle part ailleurs
Pas de victoire à domicile depuis le duo Tunisie 2004 et Egypte 2006. A voir ce que feront les Ivoiriens.
Je vois bien le Nigeria faire un coup. J’aime bien Victor Boniface. J’ignore si il est compatible avec Oshimen en attaque mais ce que j’ai vu de lui en Belgique et au Bayer désormais, m’a bien plu.
Ah merde, je viens de voir qu’il est forfait. Bon, j’ai rien dit… haha
Les animaux les plus répandus en Mali sont le singe rouge (patas), les gazelles, les ruminants (vaches, chèvres, moutons), quelques vautours, des éléphants…D’où vient alors ce surnom « d’Aigles » ?
Dans l’emblème de la République du Mali figure un aigle déployant ses ailes. Mais l’histoire de l’origine du surnom de l’équipe serait toute autre : en 1972, le Mali atteint la finale de la CAN pour sa première participation. Finale perdue face au Congo.
Le sélectionneur du pays était l’allemand Karl-Heinz Weigang (1935-2017). Amoureux de l’Afrique (il a aussi beaucoup bourlingué en Asie avec son pote Peter Schnittger), Il n’hésitait à ramener d’Allemagne des stocks de ballons, de godasses et de maillots pour les joueurs maliens. En fait, il récupérait au sein de sa propre fédération tout ce qui traînait (maillots inutilisés, maillots d’entraînement, tables de kiné, gobelets, etc.).
Un jour, il est rentré avec de superbes maillots frappés du blason de l’Allemagne : l’aigle monocéphale qui était l’emblème de l’Empire allemand et de la république de Weimar. En voyant l’image sur les maillots, la légende et premier Ballon d’or africain Salif Keïta aurait proposé à ses coéquipiers de donner le nom des « Aigles » à l’équipe nationale du Mali.
Avec ces 6 poules, c’est impossible de faire un bracket et des pronos. Mais bon… 1 Senegal. 2 Maroc 3 Côte d’Ivoire 4 Tunisie !
Les pays lusophones sont présents en force lors de cette édition ivoirienne : Angola, Cabo Verde, Guinée Bissau et Mozambique. A un pays près, São Tomé-et-Príncipe, ils auraient réalisé le grand chelem.
A noter, la Guinée équatoriale est hispanophone.
C’est vrai que c’est impressionnant pour les Lusophones. J’aimais bien la génération 2006-2010 de l’Angola. Celle qui joua le Mondial 2006 et qui allait fréquemment en quarts de la CAN. Les Flavio Amado ou Manucho.
C’est la première fois qu’ils font le 4 sur 5! São Tomé-é-Príncipe reste une ile peu peuplée (200000 habitants) mais quelques joueurs en viennent. Nuno Espirito Santo par exemple, plus connu comme entraineur que comme gardien de but.
Le Mozambique à l’air de revenir un peu au niveau mais on espérerait voir mieux d’un pays qui a donné naissance à Eusebio et Coluna (Et Matateu, Vicente Lucas, Sheu, Hilario et bien d’autres).
En tout cas bonne compétition à tous ceux qui la suivront avec passion! Moi j’adore vivre la CAN au sein de mon lycée où les amitiés se tendent et se chambrent au fil des victoires/défaites! Sans aucun doute la compétition la plus vivante hors du terrain!
Sil y a quelque chose que j’ai apprise des éditions précédents de la CAN, c’est que les grandes nations traditionnelles que sont l’Egypte, le Cameroun, le Nigéria et le Ghana sont toujours favorites peu importe l’état de forme dans lequel elles arrivent dans la compétition, elles finissent presque toujours au moins dans le dernier carré tandis que les nations maghrébines (Maroc, Algérie, Tunisie) qui disposent souvent de grosses individualités et développent un beau jeu déçoivent en phases finales (04 titres et 04 finales seulement pour les 03 nations réunies, soit l’équivalent du palmarès du Ghana).
Cette édition s’annonce particulièrement relevée, aucun cador africain ne manque au rendez-vous et le niveau global des équipe est assez homogène, difficile de désigner un favori mais si le Sénégal garde le même niveau de performance il sera difficile à détrôner.
Allez, je mise un kopeck sur la
Guinée Conakry pour les 40 ans de la disparition de Sékou Touré !
Et moi un franc congolais sur la RDC, en mémoire des 50 ans de la politique suicidaire (mais compréhensible) de zaïrianisation.
De jolis buts pour commencer la compétition. De quoi emmagasiner de la confiance pour les Ivoiriens.
Et la finale de 1994 pour la Zambie ???
Portée par le public tunisien (leur avant-centre, Kenneth Malitoli, faisait les beaux jours de l’Espérance locale) et la sympathie mondiale (9 mois plus tôt la sélection avait été décimée par son accident d’avion).
Allez, bon tournoi à tous et que pour une fois il soit épargné par la gangrène des coulisses…
Ah, les grands esprits! Je parle de Malitoli sur l’article sur Abega!
Dans les commentaires plutôt…
Oui je viens de voir 🙂
Le crochet du gauche du Docteur pareil qu’en finale de la CAN 84 🙂
Ça commence bien : des buts, du suspense, des surprises…
Le baiser mortel des Mambas a bien failli terrasser les Pharaons !
Dommage 🙂